Commentaires des scénaristes
Dans le script, absent de la série
Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Indications et séquences

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

ÉPISODE 202 « L’INTRODUCTION A VERSAILLES » (NOT IN SCOTLAND ANYMORE)

Écrit par Ira Steven Behr

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

 18 Septembre 2015

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE BEAUCHAMP RANDALL /JAMIE MACKENZIE FRASER/ MURTAGH FITZGIBBONS FRASER

LOUISE DE ROHAN/ MARY HAWKINS /PRINCE CHARLES STUART JOSEPH DUVERNEY

LE DUC DE SANDRINGHAM/ LE ROI LOUIS XV /MAÎTRE RAYMOND/ DELPHINE /ALEX RANDALL SUZETTE /MAGNUS/ MADAME ÉLISE/ PREMIÈRE FEMME/ DEUXIÈME FEMME /TROISIÈME FEMME COURSIER/ANNALISE DE MARILLAC /CONSEILLER /NOBLE HOMME #2

NOBLE HOMME #3/FEMME NOBLE #1 /FEMME NOBLE #2 /MINISTRE DE LA MAISON DU ROI

 

INTÉRIEURS

Paris : Appartements de Jamie et Claire. Chambre à coucher. Salon. Escalier. Entrée. Le carrosse/ Apothicaire /Le Salon de Madame Élise

Le salon de Louise/ Versailles : Salles. Salle de réception. Chambre du Roi

 

EXTÉRIEURS

Appartements de Jamie et Claire : Cour /Une rue de Paris/ Parc Versailles/ Promenade

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT 

COMMENTAIRES
 

!!!! Dans cet épisode, les commentaires sont collégiaux et signés « les scénaristes »  

 

(Ndlt : cet épisode présente les français – comme souvent dans les livres de Diana, vous ne trouvez pas ? - sous un jour pour le moins peu flatteur… 

Il y a également des allusions passionnantes à certains ouvrages magiques (fictifs) mentionnés par Maitre Raymond (dans la scène de l’apothicairerie) et qui auraient peut-être mérité une apparition dans la scène filmée. Qu’en pensez-vous ?) 

 

PAS DE SEQUENCE PRE-GENERIQUE. 

  

GENERIQUE ET CREDITS. 

  

TITLE CARD : 

On voit une camériste finir d’habiller une dame de la noblesse, à en juger par la qualité somptueuse de sa robe. On lui met ses chaussures et un collier magnifique (on verra par la suite qu’il s’agit de Louise de Rohan portant sa robe pour la soirée à Versailles).

 

 

 

FONDU ENTRANT  

1INT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE - CHAMBRE - NUIT 

(Dans le script original, cette scène se passe encore au Havre. Mais la scène a finalement été coupée, ndlt) 

 

On voit les mains de Claire verser des onguents de différents flacons dans une bassine. Jamie, assis à table avec Claire, fait reposer sa main gauche, qui est dans une attelle en cuir. 

CLAIRE : » Maintenant, donne-moi ta main. » 

 Jamie, à contrecœur, tend la main à Claire qui commence à défaire l’attelle. 

JAMIE : « Attention. «  

Claire enlève doucement l’attelle, révélant la main estropiée et mutilée de Jamie. Ses doigts sont enflés. Ce n’est pas joli à voir. 

JAMIE : « C'est de pire en pire, n'est-ce pas ? » 

CLAIRE : » Voyons ce que nous pouvons faire. «  

Elle met la main de Jamie dans le bassin, la lavant avec le liquide huileux de la préparation, et la massant entre ses doigts. Jamie pousse un gémissement de plaisir. CLAIRE : « Agréable, n'est-ce pas ? » 

Jamie hoche la tête. Claire appuie plus fort, fait pénétrer les onguents plus profondément dans la peau. Les yeux de Jamie se ferment, sa tête penche en signe de relaxation. 

CLAIRE : » Là, c'est mieux. «  

Jamie ouvre les yeux. Sa main, qu'il tient devant lui, est complètement guérie. Il plie ses doigts avec plaisir, surpris. 

JAMIE : » Tu es incroyable, Sassenach. «  

CLAIRE : » Maintenant, vas-tu me faire l'amour, Jamie ? S'il te plaît ?» 

 La question prend Jamie au dépourvu. Et comme sa question reste en suspens. 

SMASH-CUT. (Ndlt : l’action est coupée entre deux scènes pour souligner un contraste spectaculaire. Le smash cut sert à surprendre le spectateur, à marquer les esprits). 

 

  

2INT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE - CHAMBRE – JUSTE APRES 

(Dans le script original, cette scène se passe encore au Havre, ndlt) 

 

 Jamie et Claire sont en train de faire l’amour, chaque soupir étant l’expression d’une passion intense. Jamie regarde Claire (point de vue de Jamie), ses yeux fixés sur les siens alors que leur plaisir est de plus en plus intense. Jamie, tous ses doutes et ses peurs vaincus, se permet d’être perdu dans son extase pendant cet instant.

Puis nous entendons, sous lui…

BLACK JACK RANDALL : » Oh… Ne t’arrête pas. »

 Jamie baisse les yeux pour découvrir qu'il fait l'amour à Black Jack Randall, qui le regarde avec un sourire narquois… Jamie explose de rage. Soudain, il prend un poignard, il lève l'arme au-dessus de sa tête et la plonge dans la poitrine de Randall. Une gerbe de sang éclabousse la poitrine de Jamie. Jamie le poignarde encore et encore. Il est couvert de sang. Randall se gargarise et étouffe dans un râle d'agonie, mais Jamie continue de le poignarder, et Jack ouvre les yeux et sourit sardoniquement à Jamie. Jack est toujours en vie.

 

 

3INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE - NUIT 

(Dans le script original, cette scène se passe bien dans les appartements de Paris, ce qui signifie et montre sans doute encore davantage que ce même cauchemar hante Jamie depuis des mois, quel que soit l’endroit, comme les scénaristes veulent le souligner. ndlt) 

  

Avec un cri étouffé, Jamie se réveille ; sa poitrine est trempée de sueur au lieu de sang. Il se retourne rapidement pour s'assurer que Claire est au lit à ses côtés. Claire est instantanément réveillée. Cela s’est déjà produit.

CLAIRE : » Tu as encore fait un autre cauchemar ? »

 Jamie, les yeux remplis de larmes, n'arrive pas à parler. Il hoche la tête en silence. Claire le rassure en posant son bras sur lui.

CLAIRE : » Randall est mort, Jamie. « 

 

Les scénaristes : 

« Jamie est clairement un homme exceptionnel, mais il EST néanmoins un homme. Nous voulions être aussi réalistes dans notre portrait quant aux conséquences de ce qui lui est arrivé à la prison de Wentworth, (épisodes 115 et 116), que nous l'avions été pour le viol lui-même. 

Nous ne voulions pas perpétuer les archétypes télévisés des héros qui reçoivent des coups de poing et des coups de pied, puis boivent un martini dans la scène suivante sans une égratignure. 

Nous voulions montrer le traumatisme résiduel et emmener le spectateur avec Jamie dans le voyage vers la guérison. Cette scène de rêve semblait être un bon moyen de donner au public un aperçu de l’esprit de Jamie à ce stade et de lancer cette histoire. 

 On a aussi aimé commencer par la ferme conviction de Claire que Black Jack est mort, parce que bon… vous verrez… » 

 

JAMIE : » Il est vivant dans ma tête, Claire. Je n'arrive pas à l’en faire sortir. « 

CLAIRE : « Tu y arriveras, avec le temps. Je te le promets. »

 Jamie hoche la tête, mais il n’y croit vraiment pas. Il se lève.

JAMIE : « Je n’arriverai pas à me rendormir. Je vais passer en revue les reçus de cette semaine. »

 Alors qu'il sort de la pièce...

CLAIRE (fermement) : « Black Jack Randall est mort. »

 JAMIE : « Je sais. A demain matin, Sassenach. »

 Jamie sait que les paroles de Claire sont vraies. Mais à ce moment-là, à trois heures du matin, dans l'âme de Jamie Fraser, Black Jack Randall est toujours vivant.

 

4INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON - JOUR 

(On commence à entendre ici la musique magnifique, illustrant la Cour de France, ndlt) 

ET NOUS SOMMES TOUJOURS EN 1744 ET NON PAS EN 1745, COMME INDIQUÉ EN SOUS-TITRES… 

(Claire n’est pas enceinte d’un petit éléphanteau…)  

 

Travelling sur la superbe maison de Jared... Nous pénétrons à l’intérieur de l’hôtel particulier. Claire porte une magnifique tenue. Elle traverse la grande pièce confortable et élégante, la servante Suzette la suivant de près.

SUZETTE : » J’ai remarqué que Madame a encore plié ses vêtements ce matin. »

CLAIRE : » Oui Suzette. « 

SUZETTE : » Pourquoi Madame insiste-t-elle pour faire son propre lit et plier ses vêtements ? « 

CLAIRE : « Je suppose que c'est par habitude. Je ne suis pas habituée à avoir des domestiques autour de moi tout le temps, veillant à chacun de mes besoins. « 

 

Les scénaristes : 

 « L'idée derrière ces scènes était de donner au public une référence visuelle pour la nouvelle vie que mènent Jamie et Claire, de commencer à s’établir dans le monde élégant où ils ont été plongés, et de montrer à quel point cela contraste avec le monde détrempé et plein de boue de l'Ecosse auquel nous sommes/ils sont habitués. 

Nous voulions également jouer avec la réaction de la Claire que nous connaissons, et que nous aimons dans ce monde chic. 

On est loin de son enfance avec Oncle Lamb. «  

 

5INT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE. - ESCALIER/ENTREE – JUSTE APRES 

 Alors que les deux femmes descendent le grand escalier jusqu'à l’entrée au rez-de-chaussée…

 SUZETTE : » Mais une femme de votre distinction, et avec un enfant, qui plus est – ça ne se fait pas. « 

CLAIRE : » Bien. Je m'efforcerai d'être... plus désordonnée dans mes habitudes personnelles. « 

SUZETTE : » Oh, Madame, j’en serais vraiment ravie. « 

CLAIRE : » Je vais m’absenter une heure ou deux. Cela devrait vous laisser le temps de changer mes draps et refaire le lit à votre satisfaction. »

 SUZETTE : « Oh, Madame, vous êtes trop gentille. « 

Claire se dirige vers la porte d'entrée, qui s'ouvre, révélant Magnus, le majordome, qui lui tend un manteau à placer autour de ses épaules. 

MAGNUS : » Bonjour, Madame. Votre carrosse vous attend. »

 Claire lève les yeux au ciel.

 CLAIRE : « Évidemment. »

 

 6EXT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - COUR – JUSTE APRES 

 Claire monte dans l'élégant carrosse, aidée par le valet de pied en livrée.

 CLAIRE (Voix off) : « Gérer une grande demeure à Paris s’était révélé plus compliqué que je ne l’aurais jamais imaginé. Heureusement, Jared avait bien choisi ses domestiques, donc on savait que l’on pouvait compter sur eux. » 

 Le carrosse sort par les portes ouvertes.

 

 7INT. CARROSSE - JOUR 

Claire s'imprègne des images et des sons d'un Paris qui est à la fois reconnaissable pour elle, et pourtant totalement nouveau.

CLAIRE (Voix off) : « Même après plusieurs semaines, Paris elle-même restait une source inépuisable de fascination. Alors que je contemplais les rues pittoresques, j’avais du mal à croire que, à peine quarante ans plus tard, La Révolution française les transformerait en rivières de sang. La dernière fois que j'avais été là, c'était pour la célébration délirante marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale. J'avais espéré pouvoir grimper au sommet de la Tour Eiffel, mais les nazis l’avaient fermée pendant l'Occupation et elle n'avait pas encore rouvert. A présent, j’étais arrivée une centaine d'années avant sa construction. »

 

 Les scénaristes : 

 « C’est toujours amusant de rappeler que Claire voit le monde du XVIIIe siècle sous un angle très particulier. C'est exactement ce que fait cette voix off, en plus de donner au spectateur un instantané de Paris au milieu du XVIIIe siècle. » 

  

 8EXT. UNE RUE DE PARIS – JOUR 

Il s’agit plutôt d’une ruelle, en réalité. Située dans un des quartiers de Paris les plus populaires. Le carrosse s’arrête au pied d’escaliers. Claire en descend :

 CLAIRE : » Je ne serai pas longue. »

Le valet de pied s'incline. Claire commence à monter les escaliers, passant devant des échoppes et un petit marché. Elle s’arrête devant une devanture de magasin, qui arbore un panneau en bois patiné sur lequel est écrit, en français, « MAITRE RAYMOND, APOTHICAIRE ». Elle entre dans la boutique.

 

 9INT. APOTHICAIRE - JOUR 

 La pièce du devant du magasin est remplie d’étagères et d’armoires débordant de flacons bouchés, présentant une variété incroyable d’herbes et potions médicinales. Claire remarque un crocodile empaillé suspendu au plafond. Elle le regarde avec amusement.

Delphine, une jeune vendeuse, se tient derrière un comptoir en bois. Elle tousse poliment pour attirer l'attention de Claire.

DELPHINE (en faisant la révérence) : « Madame ? »

CLAIRE : » Monsieur Raymond ? « 

DELPHINE (La corrige) : » C’est Maître Raymond. »

 La jeune fille montre l'endroit où Maitre Raymond est accroupi au-dessus d'un foyer, ajoutant des morceaux de charbon de bois. Il se lève et sourit à Claire. Raymond a la forme d’un tonneau- un gentleman au torse court et aux jambes bancales mesurant moins d’un mètre cinquante. Il a des yeux noirs légèrement globuleux et amicaux.

MAÎTRE RAYMOND : « Madonna. Comment puis-je avoir le plaisir de me rendre agréable à vos beaux yeux ? »

 

 Les scénaristes : 

 « C’est ici que nous rencontrons pour la première fois Maître Raymond, un personnage très important dans la vie de Claire dans Dragonfly (tome 2). 

 Il y a eu plusieurs itérations plus longues de cette scène, mais celle-ci a finalement été raccourcie pour cause de manque de temps. L’une des choses qui a été supprimée était une référence faite par Raymond à « Vermis Mysteriis », comme une petite allusion à l’auteur H.P. Lovecraft. Nous avons été désolés de perdre ça ! » 

(Ndlt : « De Vermis Mysteriis » (ou Mystères du Ver) est un grimoire de magie noire (sorts et enchantements) fictif inventé par R. Bloch en 1935, censé avoir été écrit par l’alchimiste Ludvig Prinn, brûlé vif par l’Inquisition au 15ème ou 16ème siècle. H.P Lovecraft (1890-1937) a ensuite incorporé cette légende dans le recueil de textes fictifs ésotériques et magiques du « Mythe de Cthulhu », véritable anthologie du récit classique d’horreur… 

(Quel dommage qu’on n’ait pas pu entendre Maitre Raymond (scène coupée) faire référence à des auteurs du 20ème siècle…, vous ne croyez pas ?) 

 

 Mais Claire est trop occupée à regarder cet étrange personnage pour répondre.

MAÎTRE RAYMOND : « Madonna ? » Claire sort de sa rêverie.

CLAIRE : « Excusez-moi… j'étais juste en train de me demander... c'est idiot... «  

 MAÎTRE RAYMOND : « Dites-moi, dites-moi, laissez-moi ensuite en juger par moi-même. » 

 CLAIRE (avec un certain embarras) : « En fait, je me demande si vous avez déjà reçu un baiser d'une belle jeune fille. «  

Au soulagement de Claire, Maître Raymond sourit largement. 

 MAÎTRE RAYMOND : « Des milliers de fois, Madonna. Hélas, comme vous le voyez, cela n'a pas servi à grand-chose. Croa-croa-croa. » 

 Ils partagent tous les deux un large sourire. 

(Ce passage coupé apparait dans une scène bonus. Il fait sans doute référence à un conte fameux de la Princesse Grilda. ndlt) 

 

MAÎTRE RAYMOND : « Vous êtes anglaise, n'est-ce pas ? »

CLAIRE : « Je suis trahie par mon français. « 

MAÎTRE RAYMOND : « Alors, je vais rendre cela plus facile. »

Claire remarque un grand livre relié en cuir, contenant des centaines de pages en vélin. Un volume très impressionnant. Raymond ferme la couverture. Claire penche la tête pour le lire. 

CLAIRE : "Unaussprechlichen Kulten." 

 MAÎTRE RAYMOND : » Von Junzt. Le texte original allemand. (Se penchant) Un grimoire très célèbre. «  

CLAIRE : » Un livre de sorts ? «  

MAÎTRE RAYMOND : « Des sorts, des charmes, des enchantements. On dit que tous les diables de l'enfer peuvent être trouvés dans ces pages. «  

CLAIRE : » Et vous croyez de telles choses ? «  

MAÎTRE RAYMOND : » Non, mais il y en a que je connais qui y croient. Moi-même, je crois à l'amour sévère du ciel. Et je dis : mort à tous les démons de l'enfer. » 

CLAIRE (avec un clin d'œil) : » Amen. » 

 MAÎTRE RAYMOND : » J'ai récemment acheté un exemplaire de "Al Azif » du Mad Arab Abdul Alhazred. Je ne pense pas que vous parlez l’arabe ? «  

CLAIRE : » J'ai bien peur que non. » 

 MAÎTRE RAYMOND : « Dommage. Malheureusement, moi non plus. » 

Ndlt : "Unaussprechlichen Kulten" fait partie des livres fictifs précédemment mentionnés dans le « Cycle de Cthulhu ». Il aurait été écrit au… 19ème siècle ! Là encore, quel dommage de ne pas le mentionner dans la scène finale… 

Vous pouvez l’apercevoir dans cette scène, posé sur un lutrin. 

Le « Al-Azif » fait lui aussi partie du « Cycle » … 

Le simple fait de mentionner ces livres de la part de Maitre Raymond n’est-il pas une preuve qu’il a compris qui et ce qu’est Claire, et qu’il essaie de la sonder et de voir si elle réagit à la mention de ces livres bien postérieurs à leur époque ? 

 

Claire prend un pot sur le comptoir. Il y a une étiquette dessus qui dit, en français,

« Sang de crocodile ». En regardant la carcasse de crocodile, elle enlève le bouchon et renifle délicatement.

CLAIRE : » De la moutarde... et du thym dans de l’huile de noix, je crois. Mais, bon sang, qu’utilisez-vous pour que l’odeur soit si désagréable ? »

 MAÎTRE RAYMOND : » Ah, je vois que votre nez n'est pas purement décoratif, Madonna. En ce qui concerne l'odeur, eh bien, c'est en fait du sang. »

 CLAIRE : « Pas du sang d’un crocodile. »

 MAÎTRE RAYMOND : » Quel cynisme chez quelqu'un de si jeune. Non, en fait, c’est du sang de porc, Madonna. Les porcs sont beaucoup plus faciles à trouver que les crocodiles. Heureusement, les dames et messieurs de la Cour sont plus crédules et stupides que vous. « Claire accepte le compliment.

CLAIRE : » Je me demandais si vous auriez de la Nepeta Cataria. »

 MAÎTRE RAYMOND : « Quelqu'un a du mal à dormir ? »

 CLAIRE : » Mon mari. »

 MAÎTRE RAYMOND : » Le problème est-il qu’il mange trop ? Ou alors qu’il boit trop ? Peut-être est-il nerveux ? « 

CLAIRE : « Des cauchemars. »

 MAÎTRE RAYMOND : « Je vois. Alors, je vous conseille Valeriana Officinalis associée à un soupçon d'Humulus Lupulus. »

 Maître Raymond récupère quelques fioles et, avec un mortier et un pilon, Delphine commence à écraser un mélange qu’il va ensuite terminer de préparer.

 MAÎTRE RAYMOND : » Vous avez une connaissance des herbes, n’est-ce pas ? Vous êtes une professionnelle ? »

 CLAIRE : » Cela dépend de ce que vous entendez par le terme professionnel. Je suis guérisseuse. « 

MAÎTRE RAYMOND : « Ah, une guérisseuse. »

 Maître Raymond lève les yeux de son travail et étudie Claire attentivement. Une pensée se forme dans sa tête.

MAÎTRE RAYMOND : » Je vois. Oui. Votre taille et votre apparence correspondraient. Vous ne seriez pas Claire Fraser, par hasard ? « 

Claire est surprise d'entendre un inconnu prononcer son nom.

 CLAIRE : « En effet. Êtes-vous aussi voyant ? »

 MAÎTRE RAYMOND : » Non, mais j'ai une excellente mémoire pour les noms, et j'ai récemment entendu le vôtre en lien avec votre arrivée plutôt spectaculaire sur nos rivages. Le comte Saint-Germain m'a tout dit sur votre rôle dans l’incendie de son navire ravagé par la petite vérole, le Patagonia. »

 A l'évocation de Saint-Germain, Claire est aussitôt sur ses gardes.

 CLAIRE : » Vous êtes un ami du Comte St. Germain ? »

 Claire attend avec inquiétude pendant que Maître Raymond réfléchit à la question. Après un moment, il affiche un large sourire.

MAÎTRE RAYMOND : » Au contraire. Vous pouvez nous appeler rivaux. Un terme agréable pour désigner des ennemis, n'est-ce pas ? Et puisqu'il est aussi votre ennemi, vous devez en fait être mon amie. « 

CLAIRE : » Merci. J'aurais bien besoin d'un ami. J'ai bien peur de n'en avoir qu'une depuis que je suis à Paris. Madame Louise de la Tour, Marquise de Rohan. » 

MAÎTRE RAYMOND (Avec un sourire entendu) : » Ah oui. C’est une force de la nature, me dit-on. Divertissante, mais comment dire... pas une femme d'une grande profondeur ? «  

CLAIRE (renvoie le sourire entendu) : « C’est elle. » 

MAÎTRE RAYMOND : » Alors permettez à ce nouvel ami de vous donner un avertissement amical. St. Germain n'est pas un adversaire à prendre à la légère. Il n'oublie jamais, ni ne pardonne une insulte. Rien. Soyez sur vos gardes, Madonna. Il va chercher à se venger. «  

Maître Raymond, ayant terminé ses préparatifs, remet un flacon des herbes nouvellement mélangées à Claire.

MAÎTRE RAYMOND : » Veuillez accepter ce mélange comme mon cadeau pour vous et votre mari. Faites-lui macérer l'infusion dans une tasse de thé avant le coucher. Je vous garantis qu'il vous gardera éveillée toute la nuit avec ses ronflements. « 

Claire accepte le flacon avec reconnaissance.

Elle est heureuse d'avoir trouvé un nouvel ami, mais mal à l'aise la pensée de ce que sera la vengeance de Saint-Germain.

 

10EXT. PARC – JOUR 

 Le bruit du métal alors que deux épées s’affrontent. Jamie et Murtagh se retrouvent nez à nez alors qu'ils se défoulent de leurs frustrations de la meilleure façon qu'ils connaissent : le bon vieux et convivial combat d'épée. Les deux hommes bandent leurs muscles alors qu'ils luttent pour la victoire.

La main gauche de Jamie [écrasée par Black Jack Randall dans l'Ep. 115] est maintenue par une attelle en cuir et il tient son poignard, qui est coincé contre l’arme de Murtagh. La main de Jamie est encore faible à cause de sa blessure, et le poignard de Murtagh se dirige inexorablement vers son cœur.

MURTAGH : » Tu es un homme mort, mon garçon. »

Dans un effort suprême, Jamie pivote et de l’épaule droite, repousse Murtagh.

MURTAGH : » Ta main gauche est toujours aussi faible qu’un chaton. »

 JAMIE : » Oui, je n’ai pas de force dans mes doigts raides. »

 MURTAGH : » Donne-lui du temps, mon garçon. Donne-lui du temps. «  

Jamie passe à l'offensive, visant Murtagh, qui pare. Ils tournent à nouveau autour l’un de l’autre.

 MURTAGH : » Et qu'en est-il de la nouvelle épée ? Est-ce qu’elle te convient ? »

 JAMIE : « Je préfère la lame écossaise. Celle-ci est un peu plus légère que ce dont j’ai l’habitude. » 

 MURTAGH : « Tu fais trop de grands mouvements, ce qui te laisse à découvert. Résiste ! Résiste ! »

JAMIE : « Assez ! »

Murtagh remarque un petit groupe de spectateurs, un mélange de citoyens ordinaires et de nobles, qui se sont arrêtés pour les observer. La foule est scandalisée par le spectacle inapproprié.

MURTAGH : » Bon sang… ». 

 Murtagh baisse sa lame et avance de quelques pas vers la foule. Ses bras s'ouvrent d'agacement.

 MURTAGH (à la foule) : « N'avez-vous jamais vu deux hommes pratiquer l'art de l’épée ? Dégagez ! Partez tous ou je vous arrache les couilles ! « 

La foule indignée se disperse rapidement. Jamie sourit devant le mauvais caractère de son ami.

JAMIE : » Tu ne peux pas leur reprocher d’être bouche bée. Sans aucun doute, ils pensent que nous voulons les faire fuir. Le duel est interdit en France. « 

 

Les scénaristes : 

« Nous avons adoré l’idée d’utiliser l’entrainement de l’épée pour rétablir la relation entre Jamie et Murtagh pour le public. 

 Nous avons débattu de l’opportunité de supprimer la référence de Murtagh à Rupert et Angus comme « Tas de Gras et Grosse Tête », mais finalement nous avons aimé l’idée qu’au fond, Rupert et Angus manquent à Murtaugh. 

 Dans cette scène, nous voulions également aborder (et désamorcer) ce qui semblait être une question évidente que le public pourrait se poser, et qui pourrait les distraire alors que Jamie et Claire poursuivaient leurs plans pour arrêter la rébellion : pourquoi ne pas simplement tuer le prince Charles et en finir avec ça ? 

Cette scène nous a également fourni un moyen amusant de dire au public que les duels sont illégaux en France – une information qui deviendra importante plus tard dans la saison. «  

 

 MURTAGH : » Une aberration de plus dans ce pays de misère. »

 Murtagh, un peu essoufflé, reprend sa respiration.

 MURTAGH : » Tu m’as vu ? Je suis déjà à bout de souffle après à peine une heure. C'est l'air. Tu le sens ? Des culs et des aisselles. Trop de gens. »

JAMIE : » L'Écosse n’a pas exactement l’odeur d’un boudoir de dame. »

 MURTAGH (Qui rattache l’attelle de Jamie) : » Oui, mais c'est une odeur animale. Cette ville pue le pot de chambre. Ça ne te manque pas, mon garçon ? L'odeur fraîche de la boue écossaise ? (Un aveu triste) Cela me fait beaucoup de peine de l'admettre, mais je me surprends même à regretter la compagnie de Tas de Gras et Grosse Tête. »

 Jamie doit y réfléchir un instant.

JAMIE : » Tu veux dire Rupert et Angus ? » (En riant) Tas de Gras. Rupert appellerait ça du muscle. Mais Angus a une tête curieusement large. Je suis sûr que ton air enjoué leur manque aussi. Mais rassure-toi, nous ne serons pas là pour toujours. « 

MURTAGH : » Non, mais ce sera le cas. Je pensais qu’on était venus ici pour empêcher une rébellion. Au lieu de cela, que sommes-nous devenus ? Des négociants en vins. Le vin est à boire, pas à vendre. « 

Jamie rengaine son poignard et tend les doigts de sa main gauche. 

JAMIE : « Que voudrais-tu que je fasse ? « 

MURTAGH : « Tu veux tuer un serpent, tu lui coupes la tête. Et la tête de cette rébellion est Charles Stuart. En tuant le Prince, et tu tues la rébellion. « 

JAMIE : « Je ne suis pas un assassin. « 

MURTAGH : « Non, mais je parie qu'il y en a beaucoup ici qui sont prêts à prendre ce titre pour une poignée de pièces. Bon sang, je le ferais moi-même si tu me chargeais de cette tâche. » 

Mais c’est quelque chose que Jamie n’est pas disposé à envisager.

JAMIE : « On n’est même pas certains qu’il est à Paris. «  

MURTAUGH : » Je le trouverai, je te le jure. » 

JAMIE : « Et après ? Après la mort de Charles, on devra s’occuper de son père. Tu proposes qu’on se débarrasse aussi de James ? Ton désir de rentrer chez toi vaut-il le meurtre d'un prince et d'un roi ? Non. Tout ce que nous savons, c’est que la mort de son fils rendrait James encore plus déterminé à prendre le trône d’Angleterre. « 

MURTAGH : « Je parle d'action et tu me parles de logique. « 

JAMIE (avec un sourire) : « Eh bien… Si c'est d'action dont tu as follement envie… »

 Jamie charge Murtagh. L'écossais austère n'a pas le temps de l’éviter avec un juron gaélique, Murtagh attrape Jamie par la taille et les deux hommes s'étalent sur l'herbe. Et comme ils luttent joyeusement...

 

11 12INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON – JOUR 

 Gros plan sur Jamie qui pose ses armes et son attelle sur une table du salon.

 CLAIRE : « Comment va ta main ? » 

JAMIE : » Elle se remet. »

Claire apporte à Jamie une enveloppe avec beaucoup d’excitation.

CLAIRE : » Ceci vient d’arriver pour toi par la poste d’aujourd’hui. De Jared. »

 Jamie lui prend l'enveloppe alors que Murtagh entre dans la pièce.

JAMIE : « Enfin. « 

Jamie lit la lettre de son cousin.

CLAIRE : « J'espère que c'est une bonne nouvelle. « 

JAMIE (souriant largement) : « Seigneur…Brave homme. »

CLAIRE : « A-t-il organisé une rencontre avec les dirigeants jacobites ? « 

JAMIE : « Il a fait mieux que ça. « 

Il remet la lettre à Claire, elle la lit avec avidité, souriant d’excitation.

 CLAIRE (en lisant) : « Le prince Charles Stuart convoque le Seigneur Broch Tuarach, James Fraser, pour discuter de sujets tels que la situation politique actuelle contre les Clans Écossais. C’est effectivement une bonne nouvelle. Et Jared suggère que tu rencontres Charles chez Madame Élise. Quel est cet endroit ? «  

JAMIE : « C’est un bordel. » 

Claire devient soudainement moins enthousiaste… 

Murtagh prend la lettre des mains de Claire, la lit avec mépris. 

MURTAGH (en grognant) : « Encore plus de discussions. «  

 

13INT. APPARTEMENTS JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE – NUIT 

Scène coupée, mais comme souvent, très intéressante. Certains points se recoupent avec la scène précédente. 

 

Claire entre avec une tasse de thé qu'elle tend à Jamie. 

CLAIRE : » Tiens. Bois ça. Ça devrait t’aider à dormir toute la nuit. » (Valeriana…) 

 JAMIE : « Ce serait un changement agréable. «  

CLAIRE : « Ton cousin s'en est bien sorti, Jamie. Une entrée auprès du Prince est plus que je n’aurais jamais espéré. Cela va nous faire gagner des semaines, peut-être même des mois, pour remonter la chaîne de commandement Jacobite. C'est ta chance de te rapprocher de Charles. De gagner sa confiance. De le convaincre que tu es attaché à sa cause. Ensuite, une fois que nous connaitrons ses plans, nous pourrons décider de la meilleure façon de les contrecarrer. «  

Mais Jamie ne semble pas être d’accord. 

JAMIE : » Attends un moment, Sassenach. Le Prince désire des renseignements sur l’attitude des clans envers la rébellion. Et c'est ce que j’ai l’intention de lui donner : les clans sont trop divisés pour soutenir la cause. Peut-être que s'il entend la vérité, cela le poussera à la raison. «  

Claire est déconcertée par la prise de position de Jamie. 

CLAIRE : « Je pensais que nous étions d'accord... «  

JAMIE : « Oui, pour arrêter la guerre avant qu’elle commence. Et je pense que si le Prince apprend la véritable situation en Ecosse, il y réfléchira à deux fois avant de lancer un appel aux armes. «  

CLAIRE : « Tu vas lui dire quelque chose qu'il ne veut pas entendre. Ce n'est pas la meilleure façon de gagner la confiance de quelqu'un. Il pourrait bien en arriver à te voir comme un opposant à la cause jacobite et couper tout contact ultérieur. Où en serons-nous alors ? «  

JAMIE : « Je ne nie pas que ma stratégie comporte des risques, Claire. Mais quand le clan MacKenzie a failli se déchirer à cause de l'or jacobite de Dougal, j’ai été très franc avec Colum. Des mots durs à entendre pour lui. Mais il les a écoutés. Peut-être que son Altesse Royale se montrera aussi sage et aussi compétent comme leader que le 

Laird MacKenzie. «  

CLAIRE : « J'ai peur que l'histoire dise qu'il était loin d’être sage ou compétent. » 

 JAMIE : « L’histoire n’a pas encore eu lieu. Et si je dois trahir un homme, je dois le faire en sachant qu’il a mérité cette trahison. Je dois d'abord essayer de convaincre le Prince que sa rébellion est impossible à gagner. Si j'échoue, alors je continuerai à le convaincre que je suis un fidèle sujet, ne cherchant que son meilleur intérêt et prêt à dire n’importe quels mensonges nécessaires pour gagner son oreille. «  

CLAIRE : « Où cette rencontre fatidique va-t-elle prendre place ? » 

JAMIE : « A la Maison Élise... dans la Rue Pelletier. «  

CLAIRE : « Maison Élise ? Jamais entendu parler. «  

JAMIE : « Ce n’est pas surprenant… C'est un bordel. » 

La réaction de Claire... 

 

 

14INT. MAISON ELISE – NUIT 

Jamie et Murtaugh arrivent devant la Maison Élise. Ils grimpent les escaliers et entrent dans le bordel…

Madame Élise, la propriétaire du bordel, se tient sur une petite scène, s’adressant à l’assemblée. Une table est mise en place à côté d'elle, drapée d'un tissu brodé, d'apparence coûteuse. Madame Élise a la quarantaine, une femme marquante avec une grande joie de vivre. Elle a vu une grande partie du côté sauvage de la vie et aime ce qu'elle voit. Pensez à Jeanne Moreau vers le milieu des années 60. (ndlt : quelle comparaison de la part des scénaristes !!  😄) 

 Jamie et Murtagh sont assis à l'une des tables, en compagnie du Prince Charles Stuart. Le Prince a la vingtaine, un jeune homme petit, beau, bien habillé, à l'air hautain et avec des manières d'un aristocrate bien élevé. Le prince parle avec un léger accent italien qui reflète le pays où il a grandi. La table devant eux est jonchée de bouteilles de vin vides, la plupart bues par Charles.

JAMIE : « Votre Altesse Royale, si vous me le permettez, j’aimerais beaucoup discuter de la raison de notre entrevue ici ce soir. » 

PRINCE CHARLES : « J’allais vous le proposer. » 

MADAME ELISE : « Mes nobles et distingués seigneurs, ce soir, afin de veiller à votre divertissement, mais aussi à votre édification, laissez-moi vous présenter… Une longue pause, suivie d'un sourire coquin. …Vos épouses. « 

Des hommes de noble naissance et de noble distinction qui sont dans le public réagissent avec surprise et perplexité. Leurs épouses ? Ici ? Impossible. Ils viennent à cet endroit pour s’amuser loin de leurs femmes.

 PRINCE CHARLES (ravi) : « Regardez leurs visages ! Ils sont terrifiés ! « 

Même Jamie se retrouve à regarder autour de lui dans la pièce, comme s’il s’attendait à ce que Claire apparaisse soudainement.

MADAME ELISE : « Mesdames, s'il vous plaît. « 

Trois courtisanes entrent sur scène. Ce sont des femmes d'une beauté exquise, mais vous ne le devinez pas avec leurs costumes. Leurs visages sont fardés et poudrés comme des clowns. Les trois femmes s'approchent au bord de la scène et commencent à pointer les doigts en geste de reproche vers leur public qui se détend. Dieu merci, tout cela n'est qu'une blague.

MADAME ELISE : « Morbleu ! Que voilà donc de la colère, de la frustration ! Et pourquoi donc tout cela ? Eh bien messieurs, c'est parce que vous êtes ici. Parce que vous préférez payer pour une étreinte amoureuse plutôt que d'étreindre votre aimée. Vos épouses sont bien seules et malheureuses. Ce dont elles ont besoin, c'est d'un présent de leur époux. Et je ne parle pas de bijoux, ou de robes. Ce dont elles ont envie, c'est… »

 Avec beaucoup de sérieux et d'élan, Madame Élise soulève le tissu brodé sur la table, révélant...

MADAME ELISE : « De ces godemichets ! »

Et en effet, trois godemichets plutôt imposants sont disposés sur la table.

PRINCE CHARLES : « James, voici exactement pourquoi j'admire les Français. Ils sont... merveilleusement vulgaires. Ils ne permettent jamais à leurs manières exquises d’interférer avec leurs instincts primaires. »

 JAMIE : » Oui, ils savent se divertir de manière originale. »

 Madame Élise ramasse un gode en bois et le tient devant les « épouses. » 

MADAME ELISE : » Mesdames, ceci vous rappelle—t-il votre mari ? «  

La « Première Femme » prend le gode de Madame Élise, le tient et le regarde attentivement. 

PREMIÈRE FEMME : « Oui, en effet. C’est effectivement le cas. Mais c'est tellement... plus gros. «  

 Elle remet le phallus à la « deuxième épouse ». 

DEUXIÈME FEMME : « Tellement... plus long. » 

Elle le confie à la « troisième épouse », qui le serre dans ses mains. 

TROISIÈME FEMME : » Tellement plus ferme. » 

PRINCE CHARLES : » Et ce qui est si fascinant, c'est que les femmes sont tout aussi dévergondées que les hommes. » 

MADAME ELISE : » Allez maintenant, considérez- les comme un cadeau fait par des maris qui ne vous manqueront jamais plus ! « 

Maintenant, souriant joyeusement, les trois « épouses » envoient des baisers au public puis quittent la scène en agitant leurs godes.

MADAME ELISE : » Que me reste-t-il à ajouter, si ce n'est que ces objets sont disponibles ici-même, dans cet établissement, pour achat ou location. Je vous remercie, messieurs. « 

Et en s'inclinant, Madame Élise sort également. Les messieurs dans le public frappent le sol avec leurs cannes, ou les tables avec leurs poings pour montrer leur approbation. Seul le Prince applaudit avec enthousiasme, suscitant la désapprobation arrogante des aristocrates environnants. 

PRINCE CHARLES : » Brave, bravissime ! (Petit rappel sur le fait que le Prince parle mieux l’italien que l’anglais, ndlt) Bravo ! Très astucieux en effet ! Retenez-bien ceci, si j'avais une femme, j'achèterais les trois pour avoir le choix. « 

 

Les scénaristes : 

« Nous avons fait beaucoup de recherches sur le prince Charles, mais en fin de compte, en tant que scénaristes, nous avons pour tâche de donner vie à l'homme : trouver des gestes et des comportements, des petites phrases-clés, etc. 

Ensuite, on espère qu'un acteur étudiera tout cela et s'en servira, ce qu'Andrew Gower a certainement fait. Vous verrez que « Retenez-bien ceci… » devient quelque chose que le Prince utilise assez souvent lorsqu'il veut souligner son propos et qui correspond bien à son personnage. «  

 

MURTAGH : » Selon moi, les Français sont une bande de sodomites qui ne peuvent pas satisfaire leurs femmes. « 

Le prince Charles regarde Murtagh comme s'il le voyait pour la première fois.

PRINCE CHARLES : » Pardonnez-moi, mais je ne me souviens pas vous avoir demandé votre avis, ni vous avoir invité ici ce soir. »

 MURTAGH (montrant Jamie) : » Là où il va, je vais. »

JAMIE : » Votre Altesse Royale, si vous vouliez me faire plaisir un instant, j'aimerais beaucoup discuter de la raison de notre réunion ici ce soir. «  

Le prince Charles détourne son regard de Murtagh et se retourne vers Jamie. 

PRINCE CHARLES : » J'étais sur le point de suggérer la même chose. Mon ami Jared Fraser affirme vous êtes un homme sur qui compter. Que vous dites ce que vous pensez vraiment, sur tout. Retenez-bien ceci, j'espère que c'est le cas. Je n'ai aucune envie d'un autre lèche-bottes dans mon entourage. J’en ai déjà bien assez. Dites-moi, quelle est la situation en Ecosse ? Vos clans sont-ils prêts à entendre mon appel aux armes et à s’insurger contre le traître hérétique qui ose s'asseoir sur le trône de mon père ? »

C'est le moment que Jamie attendait.

JAMIE : « Vous me demandez ce qu’il en est des clans ? Eh bien, Sire, la vérité est que les clans ne sont jamais d'accord, même sur la couleur du ciel, et encore moins pour mettre de côté leurs vieux griefs et s’unir pour combattre les Britanniques. Non, Sire... ils ne sont pas prêts à entendre votre appel, et ne sont pas susceptibles de le faire avant encore de nombreuses années. « 

Le Prince est surpris par la réponse de Jamie. Murtagh aussi.

 

Les scénaristes : 

« Nous avons pensé qu'il était important ici pour le personnage de Jamie, qu'avant de jouer double jeu et d'essayer de contrecarrer la rébellion (en utilisant la tromperie et en prétendant être l'ami et le bras droit de Charles), il essaie de dire la vérité au Prince. 

Cette scène est la tentative de Jamie d’être direct et honnête, et de donner à Charles sa véritable opinion : que le soulèvement ne peut pas réussir pour diverses raisons, notamment parce qu’il est si difficile d’unir les clans. 

 Malheureusement, Charles est déterminé dans sa mission et ne tient pas compte des conseils de Jamie. 

Cependant, l’honnêteté de Jamie incite Charles à lui faire encore plus confiance : il lui donne l’entrée dont il a besoin pour rester proche de Charles, et tenter de renverser la rébellion depuis son poste privilégié. «  

 

PRINCE CHARLES : « J’ose dire, si c'est la vérité, que je dois l’entendre de mes propres oreilles. Vous parlez de façon détestable et défaitiste, et très étrange pour un soi-disant

Jacobite. « 

JAMIE : » Je vous assure, Sire, que je déteste les Anglais autant que les autres. Je porte les cicatrices de deux cents coups de fouet dans mon dos, qui me rappellent tous les jours ce fait. Mais vous m’avez demandé la vérité, et c’est la vérité, c'est ce que je vous ai donné. Auriez-vous préféré que je vous susurre des paroles mielleuses de réconfort à l'oreille ? Des mots qui vous mèneraient, vous, le dirigeant de l'Ecosse, au désastre ? « 

Le prince prend un moment pour se servir encore (!) du vin.

PRINCE CHARLES : « Dieu exige qu'il y ait un roi catholique assis sur le trône d’Angleterre. Mon père est ce roi. »

 JAMIE : « Je le souhaite également. « 

PRINCE CHARLES : » Je suis heureux de l'entendre. »

JAMIE : » Mais souhaiter s’est avéré à maintes reprises inutile face aux mousquets de l'armée britannique -- comme cela s'est produit lors de la Rébellion de 1715. »

 La simple évocation du désastre précédent fait naître une ombre sur les traits du Prince. Il regarde son vin. 

PRINCE CHARLES : » Je ne répéterai pas les mêmes erreurs que Lord Mar. Il hésitait encore alors que la victoire était à sa portée... avant tout, un leader doit être résolu. « 

 Un moment de silence, puis Jamie et le Prince sont tous deux surpris quand Murtagh prend la parole. 

MURTAGH : » Puis-je demander, Votre Altesse Royale, si vous êtes déjà allé en Écosse ? « 

PRINCE CHARLES : » Je regrette de ne pas avoir eu ce plaisir, ayant passé mon enfance en Italie où mon père a dû s'exiler. « 

MURTAGH : « Alors sachez ceci : l’Écosse est un beau pays. Ses montagnes. Ses vallons. Ses lochs. Nous sommes un peuple de la terre. Un peuple simple qui n’apprécie guère les étrangers. Nous nous sommes beaucoup battus entre nous bien souvent, et nous recommencerons. Mais là, vous nous demandez de verser notre sang pour quoi ? Pour placer un cul plus sympathique sur le trône anglais ? Est-ce une cause assez noble pour qu’un fermier troque sa faux contre une épée ? Quitter sa maison, ses cultures, et charger sous le feu d'un canon ? « 

Et pendant ce temps, le prince continue à boire encore et encore, de plus en plus contrarié et boudeur. Ce n’est pas ce qu’il voulait entendre.

JAMIE : » Il semblerait que vous ayez maintenant entendu la vérité de deux fidèles Écossais. « 

PRINCE CHARLES : « Et qu’en est-il de la vérité de Dieu ? Car c'est la seule vérité qui compte, n'est-ce pas ? Je vous le dis à tous les deux, c'est la volonté de Dieu que moi, Charles Stuart, unisse les clans. C'est la volonté de Dieu que je sois le rayon de lumière. Car je suis, de droit divin, la main tendue de Dieu ! « 

Jamie est incapable de répondre à cette déclaration. Il fait le signe de croix en signe d’assentiment. Murtaugh est abattu… 

 PRINCE CHARLES : » Notre cause réussira, mais on ne peut pas avancer sans argent. Et il nous en faut. Mais pour en avoir, nous devons gagner le soutien du ministre des Finances français, un certain Joseph Duverney. Puisque je suis dans ce pays officieusement, je ne peux pas être reçu à la Cour. Mais vous, Seigneur Broch Tuarach, pouvez y aller à ma place. « 

JAMIE : « Moi, Sire ? « 

PRINCE CHARLES (amusé) : « Peut-être pensiez-vous que je vous ferais exiler ou même exécuter pour avoir osé exprimer vos doutes ? Non, je vois maintenant que vous avez le cœur d’un vrai patriote, disposé même à risquer ma colère divine afin de protéger vos compatriotes. Je ne peux trouver meilleur homme pour m’aider en cette période difficile. Allez à la Cour de Louis. Soyez mon porte-parole pour la rébellion. Pour votre Prince. Pour votre roi légitime. Et pour le Dieu qui nous juge tous. »

 Jamie incline légèrement la tête devant le Prince.

JAMIE : » Je le ferai, Sire. »

Et Jamie baise la bague princière… 

 PRINCE CHARLES : « Excellent. Retenez-bien ceci, je n'ai pas de doute que, lorsque je mettrai le pied sur le sol écossais, je vous aurai à mes côtés. Et maintenant j'ai besoin d'une femme. Peut-être deux. Pour m’amuser, rien plus. J'ai déjà pris une maîtresse dans mon lit. Pas une prostituée, attention, c’est une française digne de mon rang. Bien que son comportement pendant l’amour soit assez scandaleux. (Devenant mélancolique) Malheureusement, la chère créature est piégée dans un mariage sans amour, nous empêchant d’aspirer au bonheur que nous désirons tous les deux. Mais je suis convaincu qu'elle sera ma récompense pour avoir accompli la volonté de Dieu. Priez que ce jour-là arrive bientôt. «  

MURTAGH : « ‘S mithich thathast sgian aira sgòrnan (Il est encore temps de lui trancher la gorge).

Dans la version finale, cette réplique clôt la scène (ndlt). 

Le prince Charles grimace de désapprobation. 

PRINCE CHARLES Je trouve que le gaélique est la plus abominable des langues. «  

Une jolie courtisane attire l’attention du Prince.

PRINCE CHARLES : « Retenez-bien ceci, n'est-elle pas d'une beauté rare ? Que bella donna… » 

Et sur ce, Charles se lève et suit sa conquête laissant Jamie et Murtagh seuls à table, abasourdis par leur conversation avec le prince.

 

 

15INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON – NUIT 

 Claire entre et s'assoit à côté de Jamie, qui est avec Murtagh. 

CLAIRE : « Si nous allons à Versailles, je vais devoir faire faire une tenue appropriée. Je vais parler à Louise. Elle saura quelle couturière je devrai choisir. Elle va souvent à la Cour. Elle pourrait probablement nous présenter le Ministre des Finances. «  

JAMIE : » Fais-le vite, si possible. Le commerce du vin s'est avéré être assez rentable. Fais-toi faire deux robes, lass. Nul doute que tu utiliseras les deux. » 

Cela fait sourire Claire. 

CLAIRE : « Je suis fière de toi Jamie. Tu as parlé avec ton cœur et tu as quand même gagné une place aux côtés du Prince. »

 MURTAGH : « Cet homme est un imbécile. Et dangereux en plus. Il nous tuera tous si nous ne l’arrêtons pas. « 

JAMIE : « Je ne ferais pas confiance au prince pour le potager de Lallybroch, encore moins pour le destin de l’Ecosse. » 

CLAIRE : « Ce n’était qu’une entrevue. Charles n’est pas prêt à prendre la mer pour l’Ecosse avant longtemps. Tu auras le temps de le convaincre. » 

JAMIE : « Ça ne servira à rien, j’en ai bien peur. Cet homme n’écoutera ni moi, ni personne. Charles n’écoute que Dieu. » 

CLAIRE : « Il a raison sur une chose : les guerres coûtent cher. Sans fonds, Charles est impuissant. Il faudra donc s’assurer que son trésor de guerre reste vide. »

JAMIE : » Espérons que le ministre des Finances français y reconnaisse un mauvais investissement. « 

Jamie et Murtagh échangent un regard. Cela pourrait fonctionner.

CLAIRE : « Si la rébellion écossaise peut se mener dans un bordel français, alors on peut peut-être l’arrêter à la Cour de France. »

 

 16INT. MAISON DE LOUISE - SALON – JOUR 

CLAIRE (Voix off) : « L’étape suivante du plan était de se faire inviter à Versailles. Louise de la Tour, Marquise de Rohan, était devenue mon amie au cours des 3 mois qui avaient suivi notre installation à Paris. Elle s’était avéré être une amie chaleureuse et prévenante, même si, comme les autres dames de son rang, elle montrait une apparence frivole et superficielle. » 

Nous sommes dans le salon de la Marquise de Rohan, une jeune femme allongée sur une méridienne, vêtue d'un déshabillé de soie. Elle se fait épiler les jambes par un barbier, un homme d'origine turque. Ça fait mal.

LOUISE (au barbier) : » Espèce de sauvage de Turc ! Ne pouvez-vous donc pas être plus délicat ? « 

Le barbier a déjà entendu tout cela.

Claire se retourne, elle est près d’une cage.

BARBIER : » L'inconfort de Madame m'est insupportable. Mais voyez comme c'est doux. » LOUISE (se caressant la jambe) Oui, effectivement, comme les fesses d’un nouveau-né. (Elle soupire) Le pire reste à venir, cependant. « 

Claire, particulièrement élégante, se tient devant une petite cage. A l'intérieur de la cage, un singe hyperactif bondit partout.

CLAIRE : » Pauvre chose. C'est dommage qu'elle doive rester en cage. »

LOUISE : » Oui, Colette est une mignonne petite coquine, mais elle a tendance à mordre. La morsure de l'homme est désirable, mais la morsure du singe pas vraiment. « 

Le barbier applique de la cire d’abeille sur l’autre jambe de Louise.

LOUISE : » C’est si chaud et si réconfortant lorsque vous posez la cire. Et si douloureux quand vous l’arrachez. C'est la vie. (Phrase déplacée plus bas dans la version finale, ndlt) Mary ! Mary ! Espèce de petite enfant craintive ! Arrêtez de vous cacher et venez rencontrer notre nouvelle amie. (À Claire) Une fille tellement ennuyeuse. Je regrette ma promesse envers son oncle de l'accompagner dans Paris. Quelle corvée. « 

Mary Hawkins, 17 ans, une fille menue et timide, au teint de porcelaine caractéristique d'une vraie jeune fille anglaise, entre dans la pièce vêtue de sa chemise et serrant son corsage autour d'elle.

LOUISE : « Arrêtez de serrer les bras comme si on vous présentait au marché aux esclaves ! »

 MARY : « -- M-mais, je suis presque nue. « 

LOUISE : « Enfant ignorante. Dois-je laisser tomber mon peignoir pour vous montrer ce que signifie nue ? « 

MARY : « S’il vous plaît, ne le faites pas. »

 LOUISE : « Alors calmez-vous. Votre innocence est en sécurité avec nous. Mary, permettez-moi de vous présenter une compatriote anglaise, Lady Broch Tuarach, Claire Fraser. »

 MARY : “ M-Mary Hawkins, Madame. “

CLAIRE : « Mary Hawkins. Je suis sûre d'avoir entendu ce nom auparavant. « 

MARY : “ Je ne crois pas que nous nous soyons rencontrées. « 

CLAIRE : » Je suppose que cela me reviendra plus tard. Qu’est-ce qui vous amène à Paris, Mary ? « 

MARY : “ M-mon oncle Silas Hawkins est ici pour affaires. »

 LOUISE : « Mary va épouser le Vicomte Marigny. Un veuf fortuné. Pourquoi une fille qui sera bientôt aussi riche ne peut pas même réussir à sourire me dépasse. »

 CLAIRE : » Le Vicomte Marigny. Est-ce le vieil homme, avec toutes ces... « Claire passe un doigt sur ses joues.

MARY : “ Les verrues. Oui, c'est lui. Et il possède la barbe la plus touffue que j’aie jamais vue. » 

CLAIRE : » Laissez-moi deviner, votre oncle a arrangé ce mariage ? « 

Mary acquiesce sans enthousiasme.

LOUISE : » Une union des plus heureuses, malgré la différence d'âge. »

 Le barbier continue à épiler la jambe de Louise. Louise hurle de douleur.

BARBIER : » Voilà pour les jambes. Madame est-elle prête pour la suite de la torture ? « 

LOUISE : » Une minute, vil monstre ! »

MARY : “ Je pense que je devrais aller m'habiller. « 

LOUISE : » Vous ne ferez rien de tel ! (À Claire) Ses jambes sont plus poilues que Colette, et aucun Français ne voudra coucher avec un singe. « (Claire rit intérieurement)

MARY (frissonnant) : » Vous dites des choses tellement méchantes. »

 LOUISE : » Souriez, vous avez rencontré une nouvelle amie. Claire, vous dites que vous souhaitez aller à la Cour ? Vous pourrez nous accompagner, Marie et moi, à Versailles. Le Roi a autorisé des feux d'artifice et je suis certaine que ce sera merveilleux à voir. «  

Claire a un sourire satisfait.

CLAIRE : « Merci Louise. Cela semble merveilleux. Puis-je amener mon mari ? « 

LOUISE : » S’il le faut. Même si je pense que vous vous amuseriez plus sans lui. Je vais vous arranger un rendez-vous avec Madame Tabanou. Elle vous fera une robe digne d'une reine. »

Et sur ce, Louise s’allonge sur la méridienne et écarte ses jambes, montrant son intimité à Claire et Mary. Et tandis que les deux femmes choquées regardent avec curiosité, le barbier applique de la cire d’abeille sur les parties intimes de Louise. Louise remarque leur réaction.

LOUISE (En riant) : » Des visages tellement incrédules. Personne ne vous l'a dit ? A Paris, l’épilation intégrale est de rigueur, et les hommes trouvent cela absolument irrésistible. C’est si chaud et si réconfortant lorsque vous posez la cire. Et si douloureux quand vous l’arrachez. C'est la vie. » 

 CLAIRE (en y réfléchissant) : « Eh bien, quand on est à Paris... (Adaptation du dicton : « quand on est à Rome, on fait comme les Romains », ndlt) «  

Et tandis que le barbier arrache la première de plusieurs bandes...

 

 

 

  

17INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE - NUIT 

Jamie est déjà au lit, alors que Claire se glisse à côté de lui, l’air coquin. Elle prend sa main sous les couvertures et l’attire vers elle, la place entre ses cuisses... Jamie retire soudainement sa main et se redresse.

 JAMIE : « Claire ! Qu'est-ce que tu t’es fait ? Ton sexe est... nu. « 

CLAIRE : » Oui je sais. J'étais là quand c’est arrivé. »

 Elle retire les couvertures, montrant ses jambes.

CLAIRE : » Les jambes aussi. » Jamie la caresse.

 JAMIE : » C'est déjà assez grave. Mais te débarrasser d'une si belle forêt... « 

CLAIRE : » Je pensais que tu serais... intrigué... avec quelque chose de différent. »

 Claire ramène sa main sous les couvertures et entre ses jambes.

JAMIE : » Oui, c'est différent, ça c’est sûr. A quoi ça ressemble ? « 

CLAIRE : » Pourquoi n’irais-tu pas voir par toi-même ? »

 Jamie y réfléchit et va voir...

CLAIRE : « Alors, qu’est-ce que tu en penses ? »

JAMIE : » C'est plus compliqué que quand c’est recouvert. »

 Il le caresse avec ses doigts. Claire sourit de plaisir.

JAMIE : » Très doux. »

 CLAIRE : » Alors, ça te plaît ? « 

Jamie hésite. La vérité est qu'il aime, mais c'est plus compliqué que ça.

JAMIE : » Tu es une femme audacieuse, Sassenach. Je suppose que ça fait de moi un homme très chanceux... »

 

 Les scénaristes : 

 « La scène de l’épilation à la cire est une scène populaire du livre. Nous voulions vraiment l'inclure, mais nous pensions au départ que nous ne pouvions pas, car, dans le livre, Claire s'épile les jambes et les aisselles et DIT simplement à Jamie que Louise et d'autres femmes de Paris s'épilent à d'autres endroits (c'est-à-dire le sexe) comme eh bien… Notre Claire qui n'a pas de jambes ni d'aisselles poilues. 

 Et puis nous avons réalisé que notre Claire pourrait peut-être faire plus que simplement parler à Jamie de l'épilation de son sexe… 

L’un des défis, cependant, était de trouver le bon ton, en termes de position émotionnelle de Jamie et Claire dans cet épisode. On voulait aborder, non seulement le plaisir et la légèreté que nous avons tous aimés dans le livre, mais aussi la réalité de l'obscurité qui tourmente notre couple. 

L'une des raisons pour lesquelles Claire s'épile est d'intriguer Jamie et de lui offrir un moyen amusant et léger de lui permettre de retrouver la connexion physique qu'ils partageaient autrefois. Mais cela s’avère trop tôt… 

Jamie essaie, mais il n’a pas chassé le spectre de Black Jack et n’est finalement pas prêt à renouer avec Claire au lit. «  

 

Il l'embrasse, la première fois depuis longtemps. Il se sent bien. Mais alors qu'il devient passionné, Claire sent son hésitation. Le baiser s'interrompt.

 JAMIE : » … mais un homme très fatigué. «  

Claire voit sa désolation, sait que c'est une excuse. Mais elle a essayé. Elle réussit à faire un sourire réconfortant.

 CLAIRE : « Ça va. Dormons. « 

Il ne discute pas avec elle. L’ombre de Black Jack est à nouveau entre eux.

 

 

 18INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON – DEUX SEMAINES PLUS TARD 

 Le grand jour à la Cour est arrivé. Jamie et Murtagh sont tous deux vêtus de leurs plus beaux vêtements (Jamie resplendissant en tenue d’apparat, Murtagh dans son plus beau kilt).

JAMIE (Regardant la tenue vestimentaire de Murtagh) : « Civilisé. Très civilisé. Même si tu seras probablement le seul barbu à la Cour. « 

MURTAGH : « Tu t’attends à ce que je me rase pour ces dandys français ? « 

JAMIE : » Tu aurais au moins pu te laver les genoux, espèce de porc. « 

MURTAGH : « Je l'ai fait. »

 CLAIRE (Descendant les escaliers lentement dans une tenue qui promet d’être éblouissante) : »   Je vois que nous sommes tous prêts à partir... « 

Ils se tournent pour voir Claire, vêtue d'une magnifique robe rouge et tenant un petit éventail, paradant au milieu des escaliers.

CLAIRE : » Murtagh, s'il te plaît, essaie de ne pas insulter trop de monde ce soir. « 

Murtagh s'incline légèrement, bouche bée, mais Jamie est consterné par la coupe de La robe de Claire.

 

Les scénaristes : 

 « Il s'agit bien sûr de la fameuse scène de la « robe rouge » où Claire descend les escaliers et Jamie la voit habillée pour Versailles. 

Murtagh et Jamie sont tous deux émerveillés par sa beauté et la phrase de Jamie : 

« D’abord ton sexe et maintenant ça ! «, au sujet de sa robe très échancrée, montre que même si Jamie est dans une situation difficile, il n'a pas perdu son sens de l'humour ! «  

 

JAMIE : » Es-tu folle, femme ? Je peux voir chaque centimètre de ta peau, jusqu'à ta troisième côte. « 

CLAIRE (se regardant) : « Non, tu ne peux pas. « 

Jamie regarde son décolleté et secoue Murtaugh encore sous le choc.

JAMIE : « Seigneur ! Je peux voir jusqu'à ton nombril. Tu ne comptes sûrement pas sortir en public comme ça. « 

CLAIRE : » Bien sûr que si. J'ai aidé à la création de cette robe, tu sais. Tu as vu comment s'habillent les dames nobles dans la rue. Tu penses qu'elles se couvrent davantage à la Cour ? «  

JAMIE : « Mon Dieu… Mais tu es ma femme. Je ne veux pas que d'autres hommes te regardent comme je regarde leurs épouses. » 

 À cela, Claire ne peut que sourire. 

JAMIE : « Bon sang, Sassenach. D'abord ton sexe, et maintenant ça ? « 

Murtaugh n'a aucune envie d'entendre le reste de cette conversation…

MURTAGH : « Je vais attendre dans le carrosse. « 

Murtagh bat en retraite précipitamment.

CLAIRE : « Non ! » Murtaugh s’arrête.

JAMIE : « Claire, nous pouvons résider en France, mais tu es toujours une Anglaise. Et les Anglaises sont censées avoir l'air convenable et obéissant. «  

Jamie place ses bras autour d'elle. 

JAMIE : « Pas ressembler à une catin épilée. » 

 CLAIRE : « Je suppose que ça fait de moi un peu des deux. «  

Elle place ses bras autour de son cou et l’attire vers elle pour l'embrasser en posant la main sur le renflement de sa poitrine. Jamie sait quand il est vaincu. 

 JAMIE : « Je suppose que ça devra faire l’affaire. Tu pourrais te couvrir un peu. »

 CLAIRE : « J'y ai déjà pensé. « 

Elle ouvre l’éventail et l'utilise pour couvrir sa poitrine.

 JAMIE (En souriant) : « Tu auras besoin d’un éventail plus grand. »

 

 19 EXT. VERSAILLES – NUIT 

Le palais scintille comme un énorme joyau la nuit. (Sur la musique du Te Deum de Charpentier) 

 

 

20 INT. VERSAILLES - SALLES/SALLE DE RÉCEPTION – NUIT 

 Louise et Mary escortent Claire, Jamie et Murtagh à travers les salles imposantes de Versailles. Finalement, ils arrivent dans une grande salle de réception, où les tables regorgent de nourriture servie sur des assiettes en or et des boissons facilement accessibles.

Une série de plans rapides qui nous présentent les aspects décadents et dépravés de la Cour de France. Des hommes plus âgés, ventripotents, avec des visages maculés de boisson, se promènent en compagnie de femmes très maquillées dont les éventails ne font pas grand-chose pour cacher le fait que leurs seins semblent prêts à sortir de leurs robes. Certains portent des pomanders (pommes de senteur, vous vous souvenez ? épisode 1, ndlt) : des oranges sur des bâtons de bois parsemés de clous de girofle pour cacher les odeurs corporelles et l’haleine nauséabondes.

 

 Les scénaristes : 

« De nombreuses recherches ont été consacrées à cette scène : nous voulions aborder toutes les images, tous les sons et toutes les odeurs de Versailles à cette époque. Depuis les pomanders (oranges parsemées de clous de girofle) que les gens transportaient pour maîtriser les odeurs corporelles âcres, jusqu'aux somptueuses tartinades de nourriture et de boissons utilisées pour sortir la classe supérieure de son ennui riche. 

 Ce fut une aventure folle, et nous voulions dresser le tableau le plus clairement possible. Comme pour beaucoup de scènes de la saison 2, nous avions également un terrain d’intrigues considérable à couvrir : nous devions présenter l’ancien amour de Jamie, Annalise, ainsi que Monsieur Duverney, qui jouera un rôle important à l’avenir. 

 Et comme toujours, nous voulions que cela reste divertissant en même temps ! C’est tout un spectacle. » 

 

 CLAIRE : » (Regardant les tenues pour le moins échancrées, seins à l’air, qui les entourent) Je crois que je suis trop habillée. ». 

MURTAGH : « C’est un joli petit paysage. Je ne peux pas en dire autant des invités. » 

Louise ignore l'observation de Murtagh. 

LOUISE : « Je suis intime avec toutes les familles nobles, leurs généalogies et leurs allégeances, donc s'il y a quelqu’un que vous souhaitez rencontrer... « 

CLAIRE : » On m’a dit que Monsieur Duverney est un monsieur plutôt intéressant. « 

LOUISE : « Un homme aux sensibilités plutôt grossières. Mais n'ayez crainte, s’il est là, je le retrouverai. « 

Annalise de Marillac, une belle jeune femme, saute sur Jamie avec un sourire trop accueillant.

ANNALISE : » Mon petit sauvage. C'est bien toi ? « 

Elle embrasse Jamie sur les deux joues. Jamie peut sentir les yeux de Claire posés sur lui. Il fait précipitamment les présentations.

 JAMIE : » Annalise !!  Claire, laisse-moi te présenter... une vieille amie, Annalise de Marillac. Annalise, voici mon épouse, Claire Fraser. « 

ANNALISER : « Enchantée, j’en suis sûre. Laissez-moi vous féliciter d'avoir trouvé un tel un homme, si fort et passionné, pour mari. « 

CLAIRE : « Oui, j'ai de la chance, n'est-ce pas ? « 

ANNALISE : » Dites-moi, s’est-il battu maintes fois en duel pour gagner votre

affection ? »

 Claire est interloquée par la question.

CLAIRE : » En fait, il a conquis mon cœur sans devoir tirer son épée. »

 ANNALISER : » Quel dommage. Quand je l'ai connu, il avait un sacré engouement pour les lames. »

CLAIRE : « Vraiment ? »

JAMIE (à Claire) : » C'était seulement un duel. Un petit duel sans importance. « 

Mais Claire n’est pas prête à laisser Jamie s’en tirer aussi rapidement.

CLAIRE : « Pour l'affection de la dame, je présume ? «  

JAMIE : « Si je me souviens bien, j'ai à peine effleuré mon adversaire. « 

CLAIRE : » Ce n’est pas faute d’avoir essayé, j’en suis sûre. » 

 JAMIE : « Et ce qui est ironique, et c'est assez drôle en fait, c’est qu’ Annalise a fini par épouser le chanceux. « 

LOUISE : » Comme c'est romantique. « 

ANNALISE : » Il est mort. De la variole. »

 CLAIRE : « Il y a une épidémie en ce moment. » 

 LOUISE : » Comme c’est tragique. «  

ANNALISE : » Pas vraiment. «  

CLAIRE : » Alors je suppose que ce n'est pas nécessaire de vous présenter nos condoléances. » 

 S'ensuit un long et gênant silence qui est finalement rompu par Annalise.

ANNALISE : « Jamie, que dirais-tu de rencontrer le Roi ? « 

À ce stade, Jamie ne sait plus quoi dire. Il regarde Claire, qui se contente de hausser les sourcils. 

ANNALISE : » Oh, il le faut. Il se prépare à faire sa grande entrée. Le Grand Maître de France est un bon ami. C'est l'opportunité rêvée. « 

LOUISE : » Cela serait un grand honneur. « 

ANNALISE (à Claire) : » Cela ne vous dérange pas si j'emprunte votre mari pendant quelques minutes... n’ayez crainte, je ne peux le conduire que jusqu’à porte de la chambre du Roi. L'habillage du Roi est une affaire d’hommes. « 

CLAIRE : » Je ne voudrais surtout pas l'en priver. « 

Annalise passe son bras sous celui de Jamie et ils s’éloignent.

CLAIRE : » (À Murtagh) Tu les accompagnes ? »

Murtagh a eu du mal à suivre le rythme rapide de la conversation en français.

MURTAGH : » Où allons-nous ? « 

LOUISE : » Assister à l'habillage du Roi, espèce d'idiot. »

 MURTAGH (moins qu'enthousiaste) : «   Je ne voudrais pas manquer ça. « 

LOUISE : » Et dire que vous vous êtes vantée une fois que vous et votre mari n'aviez pas besoin d’amants. Êtes-vous bien sûre de cela ? «  

MARY : » Oh mon Dieu. «  

CLAIRE : « Je n'aurais pas d'espoir si j’étais vous. » 

 LOUISE : » Venez alors. Au moins, vous pouvez vous accorder certains flirts inoffensifs, ou peut-être pas si inoffensifs… » 

 Et tandis que les trois femmes reprennent leur déambulation... 

 

21 INT. VERSAILLES - CHAMBRES DU ROI – NUIT 

Une petite pièce adjacente à la chambre du Roi. Une foule de nobles se tiennent côte à côte et regardent vers la chambre du Roi....

 Jamie et Murtagh se frayent un chemin vers le devant de la foule.

CONSEILLER : » L’Église souhaite rappeler au Roi qu'elle s'inquiète à propos de l'âme immortelle du peuple de France. Il se murmure que le Roi chercherait conseil parmi les astres. Certains de ses sujets se permettent ainsi de renier la doctrine de l’Église et se complaisent dans Dieu seul sait quelles pratiques hérétiques. « 

LOUIS XV : » Que l’Église se préoccupe de garder le peuple sur le chemin de la vertu et qu’elle laisse le Roi en paix. »

Jamie et Murtagh sont parmi la foule, révélant le Roi Louis XV, affalé sur un grand fauteuil d’aisances. Âgé d'une trentaine d'années, le roi est un homme grand, au visage encore enfantin, aux longs cheveux ondulés (non encore perruqué).

CONSEILLER : » Mais, le Roi n'ignore certainement pas que l’Église considère l’astrologie comme faisant partie des arts obscurs. »

 LE ROI LOUIS : » Et l'Église n'ignore certainement pas que la personne du Roi est sacrée et que sa quête de connaissance ne saurait présenter de danger, où qu'elle puisse le mener. »

 

Les scénaristes : 

 « La précision historique de cette scène a été légèrement modifiée en termes d’heure de la journée. Le lever avait logiquement lieu le matin – où tout le monde se rassemblait pendant que le roi s'habillait et faisait ses « affaires » – mais il fallait que ce soit le soir dans notre monde, et qui pourrait laisser passer l'occasion d'écrire une scène avec un roi sur son trône ultime ?! 

Il était également important de montrer le Conseiller du Roi discutant avec lui des « Pratiques hérétiques » qui se déroulaient dans la ville. 

Signaler que les forces du mal ne sont pas tolérées à Paris à cette époque constituera un développement dramatique plus tard dans la saison. «  

 

 Les deux Écossais assistent à la scène avec une curieuse perplexité. Murtagh se penche et chuchote à Jamie.

MURTAGH : « Il n'y a qu'en France qu'un roi a besoin d'un public pour chier. « 

LE ROI LOUIS : » Êtes-vous aveugle ? Ne voyez-vous donc pas que je souffre ? »

MURTAUGH : » Si tu as de la chance, peut-être que tu auras l'honneur de torcher le cul royal. « 

Jamie lance un regard amusé à Murtagh.

MURTAGH : » Qui de mieux, après tout. Ton temps dans les écuries a fait de toi un expert en nettoyage de merde. » 

LE ROI LOUIS : « Des doléances. Tout ce que le Roi peut espérer entendre de son Église, de ses ministres, de ses nobles, ce sont des doléances. Est-il alors étonnant qu'il ne puisse se détendre ? Laissez- les donc s'asseoir sur ce trône et ils apprendront ce que c’est que l’anxiété. C'est digne de la torture des damnés. «  

NOBLE #2 : « Si seulement Sa Majesté voulait bien se laisser aller. « 

NOBLE #3 : « Ou bien se concentrer. Peut-être pourrait-il montrer sa maîtrise de ses intestins. »

LE ROI LOUIS : « Le Roi n'a-t-il pas déjà entendu toutes les suggestions connues ? Rien ne fonctionne. Je suis maudit. »

 Jamie se rapproche du Ministre de la Maison du Roi qui se tient aux côtés du Roi, se penche et lui parle doucement.

JAMIE : « Je suis Laird Broch Tuarach, je viens d’Écosse. Présentez- moi à Son Altesse, je vous prie. « 

MINISTRE DE LA MAISON DU ROI : » Je vous demande pardon ? »

JAMIE : « Seigneur Broch Tuarach. Présentez-moi, si vous voulez que Sa Majesté soit délivrée de ses souffrances. »

 Un gémissement royal de désespoir décide le ministre.

MINISTRE DE LA MAISON DU ROI (au roi Louis) : « Votre Majesté, puis-je vous présenter le Seigneur… Brack Terack. Il nous vient d'Écosse. « 

Le regard du roi vers Jamie est loin d’être accueillant.

LE ROI LOUIS : » Mais bien entendu… un autre coquin impudent qui demande à être présenté à cette heure délicate. » 

 MINISTRE DE LA MAISON DU ROI : « J'implore le pardon de Sa Majesté. «  

Jamie s'incline devant le roi.

 JAMIE : » James Fraser, Votre Majesté. Puis-je recommander à Son Altesse de ne manger que du porridge le matin, si cela Lui convient. Un tel déjeuner lui rendra la maîtrise de ses intestins. « 

LE ROI LOUIS : » Parritch ? (Au Ministre) Mais je vous en prie, qu'est- ce donc que ce

« parritch » vanté par Monsieur ?

 MINISTRE DE LA MAISON (se penchant) : « Je crois que monsieur fait référence au

 Porridge, Votre Altesse. »

 LE ROI LOUIS (à Jamie) : « Du porridge, dites-vous ? « 

JAMIE : « Oui. C’est le petit-déjeuner de choix dans les Highlands écossais. « 

LE ROI LOUIS : « Vraiment ? (Il réfléchit) Malheureusement, le Roi n'a jamais apprécié la nourriture paysanne. « 

JAMIE : » Ce serait peut-être l’occasion parfaite. »

 Le roi gémit bruyamment.

LE ROI LOUIS : « Pour l'amour de Dieu, ce supplice ne s'arrêtera donc jamais ? (Au ministre) Faites prévenir les cuisines. Le Roi se verra servir du... porridge pour le petit déjeuner. » 

 Et tandis que Jamie et Murtagh s'installent pour assister à la suite du spectacle… 

 

22INT. VERSAILLES - SALLE DE RÉCEPTION – NUIT 

Claire et Louise sont en pleine conversation avec un petit groupe de femmes bavardes.

FEMME NOBLE #1 : » Vous voyez ce monsieur en train de déambuler ? C'est Monsieur Toutine, mieux connu sous le nom de « L’Andouille ».

 CLAIRE : » Oserai-je demander pourquoi ? « 

FEMME NOBLE #1 (heureuse de lui expliquer) : » Tout simplement parce qu'il n'a jamais été en mesure de garder son membre dans sa culotte dès qu’une jolie demoiselle se trouvait dans les parages. »

 Les autres Françaises s’esclaffent.

FEMME NOBLE #2 : « Dites-nous, Madame Fraser, comment les Anglais appellent-ils le sexe masculin ? « 

CLAIRE : » Laissez-moi y réfléchir. Je l'ai souvent entendu appeler « Quéquette » (« Peter »), bien que d’autres préfèrent « bite » (« prick »).

Les Françaises ne cachent pas leur déception.

 

Les scénaristes : 

« Dans cette scène, on a aimé l'idée de revoir Claire dans le rôle de Sassenach, mais cette fois, c’est pour être presque prude par rapport à ces femmes de la société française, et leur abondance de surnoms pour le sexe masculin. «  

 

FEMME NOBLE #1 : » Est-ce là le mieux qu'elle puisse trouver ? Comme c'est vulgaire à l'oreille. « 

FEMME NOBLE #2 : » Mais après tout, que pourrait-on attendre d’autre de la part des Anglais ? Leur langage est si peu harmonieux. (À Claire) Sans vouloir vous vexer, ma chère. »

 CLAIRE : « Ne vous inquiétez pas. »

 À ce moment-là, Louise donne un coup de coude à Claire, lui montrant Mary, qui étonnamment, est engagée dans une conversation animée avec un jeune Anglais [on apprendra bientôt qu’il s’appelle Alex]. Alex dit quelque chose qui fait éclater de rire Mary.

LOUISE : » Cette méchante petite friponne. Elle s'est trouvée un amant avant même l'échange des vœux de mariage. »

 CLAIRE : » C’est peu probable, croyez-moi. »

 Claire en a assez de toutes ces conversations frivoles.

CLAIRE : » Excusez-moi mesdames, mais j’ai besoin de prendre l’air. « 

Claire sort de la pièce. A ce moment-là, Louise aperçoit un noble d’âge moyen, assez costaud, avalant trois verres successifs de champagne, tout en regardant autour de lui comme s'il avait peur d’être pris sur le fait. Louise se précipite vers lui.

LOUISE : » Monsieur Duverney, vous voilà enfin ! « 

Le Ministre des Finances, Joseph Duverney, car c'est bien lui le monsieur costaud, se retourne, coupable, seulement pour se détendre quand il réalise qui s'est adressée à lui. DUVERNEY : » Par le sang du Christ, j'ai cru un instant que c'était ma femme »

 LOUISE : » Ma charmante amie anglaise, lady Broch Tuarach, avec la très belle robe rouge, est tellement excitée de faire votre connaissance. Si excitée. »

DUVERNEY (intrigué) : « La robe rouge ? Elle ne pourra qu'être fascinante si elle est l'une de vos amies. Où se trouve- t-elle ? « 

LOUISE : » Par ici. Je crois qu'elle souhaitait prendre l’air. Laissez-moi vous présenter « -- DUVERNEY : » Non non non…Nul besoin de vous inquiéter, Madame. Je ferai moi-même les présentations. « 

Avec un sourire narquois, Duverney se dirige dans la direction de Claire.

 

 

23EXT. VERSAILLES - PONT – NUIT 

 Un beau pont de pierre au-dessus d'un canal. Le palais lui-même scintille de mille feux. On voit se promener des tas d'autres invités et visiteurs. Claire s’assoit sur un banc couvert (magnifique endroit) au-dessus du pont, soupirant de soulagement alors qu'elle enlève ses chaussures étroites et se frotte les pieds. 

À ce moment-là, Duverney apparaît sur le pont, regardant avec appréciation le morceau de choix qui l'attend.

DUVERNEY : » Lady Broch Tuarach, vos prières ont été exaucées. »

 CLAIRE : » Excusez-moi ? « 

DUVERNEY : » On m'a dit que vous désiriez la compagnie de Monsieur Joseph Duverney. Puisque je suis seul en France à répondre à ce nom, c'est moi que vous désirez voir. »

 Tout d’abord, Claire est heureuse de rencontrer l'insaisissable Monsieur Duverney. CLAIRE : » C'est en effet un honneur. Mon mari… »

 DUVERNEY : » Non non non, ne parlons pas de maris ou d’épouses maintenant. Non non non ! Au lieu de cela, permettez-moi de vénérer vos pieds. »

 Il s’avère que Duverney parle littéralement. Il s'agenouille devant Claire et lui attrape le pied. Il commence à le caresser. Claire essaie de retirer son pied. Mais il recommence à le caresser avec ardeur.

CLAIRE : » Monsieur, je pense que vous vous méprenez grandement !  Monsieur ! » ...

DUVERNEY : » Nul besoin de faire la coquette. Profitons des quelques moments que nous avons et trouvons l’extase dans les bras l’un de l’autre. « 

Les mains de Duverney commencent à glisser le long des jambes de Claire. Claire se lève et Duverney se lève avec elle, tentant de l'embrasser.

DUVERNEY : » Viens me voir, ma petite souris, laisse-moi t’entendre couiner. « 

De toutes ses forces, elle le repousse. Il trébuche en arrière… Et dans les bras de Jamie, qui est maintenant sur le pont. Jamie jette un coup d'œil à sa femme, puis à l'ivrogne dans ses bras, il évalue rapidement la situation, et avant que Claire puisse révéler l'identité de son agresseur, Jamie soulève Duverney. Et le jette dans le canal avec un un splash qui ferait la fierté d'une baleine. Jamie le regarde par-dessus le parapet tandis que Claire s'approche de lui.

CLAIRE : » Non, Jamie, non !  ……. C'était le ministre des Finances. « 

 

Les scénaristes : 

 « Duverney était un personnage amusant à développer : son amour des femmes et de la boisson. Nous avons eu plusieurs versions de cette scène, qui ont changé principalement en raison de la réalité du tournage. 

Une fois le lieu sécurisé, la scène a été adaptée à ce que nous pouvions accomplir physiquement, en termes de rencontre de Duverney avec Jamie, et de sa chute ultime dans l’eau. «  

 

JAMIE : » Monsieur Duverney... ? « 

CLAIRE : « Lui-même. J’ai essayé de te le dire, mais tout s'est passé si vite. »

 JAMIE : » Paris… Je t’avais dit que cette robe t’attirerait des ennuis. »

 Elle lève les yeux au ciel, puis ils regardent tous les deux Duverney sortir lentement de l'eau jusqu'à la berge.

 

 

 

24INT. VERSAILLES - SALLE DE RÉCEPTION - NUIT - PEU DE TEMPS APRES 

 Duverney est toujours trempé et essaie de se sécher devant le feu en s'excusant auprès de Claire et Jamie. Murtagh regarde avec un amusement à peine dissimulé.

DUVERNEY : » Veuillez accepter mes plus plates excuses pour mon comportement bestial. »

 Mais Claire et Jamie sont vraiment ravis de saisir une autre chance de faire la connaissance du ministre des Finances.

 

Les scénaristes : 

« C’est une grande scène qui devait servir beaucoup de buts. On jongle avec plusieurs scènes combinées en une seule. Nous introduisons également un nouveau personnage (Alex Randall) et réintroduisons un ancien (Sandringham). 

En fin de compte, nous avions besoin des émotions de Claire pour nous guider dans ce labyrinthe. 

 La voix off a été utilisée avec parcimonie dans cet épisode, mais elle servait à des fins spécifiques : mettre en place le nouveau monde de Paris, résumer l'épisode et localiser émotionnellement Claire, tout en nous guidant vers l'épisode 203. » 

 

CLAIRE : » Je suis heureuse d'accepter vos excuses courtoises, ministre Duverney. « 

JAMIE : » Tout comme moi. « 

DUVERNEY : » Merci à vous deux très sincèrement. Que puis-je dire ? Je suis devenu trop friand du champagne du Roi qui coule à flots. Si ma femme m'avait surpris en train d'essayer de faire l’amour à une autre femme... ma bien-aimée possède un tempérament fougueux. « 

CLAIRE : » Elle n’a nul besoin de le savoir. « 

DUVERNEY : » Que Dieu vous bénisse tous les deux. Il y a peut-être un moyen pour moi de vous être utile ? « 

JAMIE : « Votre amitié nous suffit. »

 DUVERNEY : « Alors, vous l'avez. Dites-moi, par hasard, est-ce que vous aimez jouer aux échecs ? « 

MURTAGH : « C'est un maître. « 

 

Les scénaristes : 

 « Duverney mentionne ici qu'il joue aux échecs et invite Jamie à jouer. Cela crée une amitié immédiate et une opportunité pour Jamie de se rapprocher de Duverney, et de parler de politique autour de l'échiquier dans les épisodes ultérieurs. «  

 

JAMIE : » Un maître ? Non, mais on m’a vu m’échiner sur un échiquier ou deux. « 

DUVERNEY : » Merveilleux ! Nous devons faire une partie. « 

Le roi Louis apparaît soudain aux côtés de l'une de ses nombreuses maitresses, dont les seins nus arborent fièrement les tétons percés de bijoux étincelants. Duverney remet précipitamment de travers sa perruque encore mouillée.

LE ROI LOUIS : » Mon cher Monsieur Duverney. Votre Roi se réjouit de voir que vous avez choisi de suivre ses édits, et que, comme le reste de la noblesse de France, vous vous familiarisez avec les plaisirs du bain. Néanmoins, dans le futur, ayez la bonté de procéder à vos ablutions en privé. « 

Les spectateurs éclatent de rire, peut-être un peu trop fort. Murtagh regarde ouvertement les tétons nus de la maîtresse, tandis que Duverney s'incline devant le Roi, en prenant soin de ne pas verser d'eau sur la garde-robe royale.

DUVERNEY : » Si cela plaît à Sa Majesté. »

 Le roi Louis tourne son attention vers Jamie.

LE ROI LOUIS : » Porridge, donc. « 

JAMIE : » Sur mon honneur, vous ne le regretterez pas. »

 Le roi passe devant Claire qui attire son attention, puis s'en va converser avec les invités de l'autre côté de la pièce, mais sa maîtresse aux seins nus s'attarde juste un instant de plus, appréciant le fait que Murtagh soit toujours bouche bée en regardant ses tétons percés. Jamie doit lui donner un coup de coude dans les côtes pour le ramener à la réalité. Brusquement, le regard de Murtagh tombe sur quelqu'un de l'autre côté de la pièce.

MURTAGH : « A ghealtair mhealltaich!  Lâche ! Scélérat ! Traitre ! “

Jamie voit Murtagh se précipiter soudain à travers la foule.  Vers… le Duc de Sandrigham, qui discute avec une dame de la Cour.

MURTAGH : « Judas ! (Prenant son poignard) Tu paieras pour ta traitrise. »

 Jamie se précipite et se place entre Murtagh et le duc.

JAMIE : « Murtagh!  Tu ne dois jamais sortir une épée en présence du Roi. C'est la mort assurée. »

 

 Les scénaristes : 

 « Lorsque Murtagh tire presque son épée à la vue du duc, Jamie doit le retenir. Même si les recherches nous ont montré qu'à Versailles, les hommes étaient tenus de porter une épée, la tirer en présence du roi était passible de la peine de mort. 

Encore une fois, c'était un petit détail mais une mise en scène très importante pour quelque chose qui se produira plus tard, lorsqu’on nous rappellera que, quelle que soit la raison, il ne faut jamais tirer l'épée à Versailles. » 

 

 MURTAGH (au duc, en gaélique) Thig ar cothrom thathast ! l’heure viendra ! « 

Le duc se ressaisit, retrouvant son calme.

SANDRINGHAM : » Si ce sont des excuses, et j'espère que oui, je les accepte de bonne grâce. Jamie, mon cher garçon, sur mon honneur, je suis ravi de vous voir en si... en bonne forme. Le duc voit Claire approcher.  Et Mme Fraser ! « 

Il lui prend la main, s'incline dessus pour y déposer un baiser. Mais Claire retire sa main.

SANDRINGHAM : » Ce sont de joyeuses retrouvailles. « 

CLAIRE : « J'aimerais pouvoir dire la même chose. »

SANDRINGHAM : » Vous m'avez piqué au vif. Mais je suppose que je le mérite. Laissez-moi vous assurer que j'avais bien l'intention de remettre votre pétition de plainte auprès de la Cour Suprême, comme je l'avais promis. C'était ce maudit Randall. La brute a insisté pour que je la lui remette. Il ne m'a pas laissé aucun choix. Pourrez-vous jamais me pardonner ? « 

JAMIE : » Ce qui est fait est fait. « 

SANDRINGHAM : » Ce n’est que trop vrai. Quand j'ai entendu dire que vous aviez été envoyé à la prison de Wentworth, j’en ai positivement pleuré. Comme vous avez dû souffrir. » 

 JAMIE : » Comme vous dites, ne parlons pas de ces choses. «  

SANDRINGHAM : » Je sais, je sais. Mais quand je pense à vous en cage dans cette fosse infernale... les choses dont j'ai entendu parler... Des endroits désagréables... complètement insalubres... Et je déteste les rats. Mais oui, ce qui est passé appartient au passé. Maintenant dites-moi ce que vous faites tous les deux en France. « 

C'est une bonne question. A laquelle on doit prudemment répondre.

CLAIRE : » Jamie est employé par son cousin Jared. « 

SANDRINGHAM : » Le marchand de vin !? Quelle surprise fortuite. Je rentre en Angleterre demain. Mais je reviendrai sous peu, et à ce moment-là, j’aimerais beaucoup goûter ce rare porto Belle Rouge, j'ai entendu dire qu'il en avait en stock. Je dois en avoir une caisse à tout prix. »

JAMIE : « Combien ? »

SANDRINGHAM : » Je serais prêt à payer vingt pour cent de plus que le prix demandé. C'est le moins je puisse faire. « 

JAMIE : » Vendu. »

MURTAGH : » A crédit, sans doute. « 

 CLAIRE : » Jamie, et si tu emmenais Murtaugh boire un verre avec notre nouvel ami, la Ministre des Finances ? »

Jamie part chercher quelque chose à boire. Murtagh regarde Sandringham pendant un moment, toujours pas satisfait. Mais ensuite il remarque un groupe de femmes chuchotant coquettement entre elles, tout en regardant dans sa direction. Murtagh regarde autour de lui pour s'assurer qu'il est l'objet de leur attention. En effet, il l’est. 

 Il pointe un doigt vers sa poitrine Juste pour en être certain. Les femmes hochent la tête, et l'une d'elles montre du doigt son kilt, levant un doigt de défi à plusieurs reprises dans l’air. Ah oui, la vieille question : que porte un Écossais sous son kilt ? 

MURTAGH : « Êtes-vous en train de me défier, mes chéries ? Eh bien, voici un Écossais qui n'a jamais refusé un défi dans sa vie. » 

 Dans l'espoir d'exciter les femmes, Murtagh écarte les hanches et lève haut son kilt, leur offrant une vue dégagée sur Murtagh Fitzgibbons Fraser Jr. Mais, à la surprise de Murtagh, les femmes ne sont pas perturbées par ce qu’elles voient. Au lieu de cela, elles éclatent de rire en signe d'appréciation ; l'une d'elles lui fait signe du doigt, l'invitant. Murtagh baisse son kilt. Ces femmes délurées ont gagné son respect. Et comme il se dirige vers elles... 

 

 Les scénaristes : 

« La scène où Murtagh est regardé bouche bée par des dames françaises, puis lorsqu’il se retourne et leur montre son… petit Murtagh, répondant à la vieille question « que porte un Écossais sous son kilt ? »,  a servi de sorte de transition ici, mais a finalement été coupée avant d'être filmée. 

Nous étions tristes de voir cette scène disparaître. Murtagh aussi. ☺ 

 

SANDRINGHAM : » (En parlant de Murtagh) Maudit Écossais… Je vois que vous vous faites déjà des amis haut placés.  Ça ressemble tout à fait à votre caractère. Pauvre Jamie, l'Écosse doit lui manquer terriblement. ! Mais je suppose que ce n'est plus un refuge sûr pour vous deux. « 

CLAIRE : » Oui. Et donc nous voilà tous, mais du même côté, rien de moins. Ils se jaugent du regard. Tous défenseurs de la cause jacobite. Bien sûr, vous êtes un anglais aristocrate, une telle position fait de vous un traître à la Couronne. « 

SANDRINGHAM : » Je vois que le temps n'a pas émoussé le tranchant de vos paroles, Madame. « 

Ce n'est pas une conversation que Sandringham souhaite poursuivre, heureusement pour lui, il n'est pas obligé de le faire -- Alex, l'Anglais que nous avons vu parler à Mary Hawkins, s'approche d'eux.

 ALEX : « Votre Grâce, les feux d'artifice vont commencer. »

 Le jeune homme se met à tousser. Le duc, dont le dégoût est évident, recule. SANDRINGHAM : » Vraiment, si vous devez tousser sur quelqu'un, trouvez-vous un domestique. (À Claire) Cela vous a-t-il paru trop dur ? « 

CLAIRE : « Juste un peu. (À Alex) Est-ce que tout va bien, monsieur ? « 

ALEX : » Pardonnez-moi, Madame. J’ai bien peur que ce soit chronique. « 

CLAIRE : « La guimauve officinale devrait apaiser votre gorge. Ne vous ai-je pas vu marcher plus tôt avec Mary Hawkins ? « 

ALEX : « Vous la connaissez ? Une jeune fille enchanteresse. « 

CLAIRE : « Oui, n'est-ce pas ? « 

SANDRINGHAM (Faisant les présentations) : « Où sont donc mes manières ? Mme Claire Fraser, mon nouveau secrétaire... Alexander Randall. « 

Claire est sous le choc en entendant ce nom. Le nom Alex Randall a une consonance terriblement familière.

SANDRINGHAM : » Et oui, le nom de famille n'est pas une coïncidence. Alex est le jeune frère du capitaine Jonathan Randall, Écuyer. (À Alex) Mme Fraser connait très bien votre frère. »

 ALEX RANDALL : « Je dirai à Jonathan que je vous ai rencontré. « 

CLAIRE : » Lui dire ? Je ne comprends pas. Votre frère... n’est pas mort ? « 

ALEX : « J'espère que non. J'ai reçu une lettre d'Ecosse ce matin, qu'il a postée il y a seulement deux semaines. « 

 

Les scénaristes : 

« Cela a été extrêmement satisfaisant de terminer l'épisode avec Claire étant certaine que Jack Randall était mort (et sachant que c'était une partie très importante de la guérison de Jamie), puis de terminer par la découverte qu'il ne l'était pas. 

Nous espérions que ce serait un de ces moments qui inciteraient le spectateur à sursauter sur son siège et à penser « Oh wow ! Je dois voir ce qui se passera ensuite ! 

 

Claire est devenue pâle et tremblante.

SANDRINGHAM : « Puis-je vous aider ? »

 CLAIRE (Reprend ses esprits) : » Non, je vais bien. Merci. Je suppose... que j’ai entendu une fausse rumeur sur sa disparition. « 

ALEX : » Jonathan a effectivement été blessé dans l’exercice de ses fonctions. Ses blessures étaient sérieuses, mais heureusement, mon frère a hérité d’une bien meilleure constitution que la mienne. « 

Soudain, il y a un bruit à l’extérieur. La foule réagit avec ravissement et se dirige vers les immenses portes-fenêtres, que les domestiques ont ouvertes. Tout le monde se presse pour voir les feux d’artifice éclater dans le ciel au-dessus des jardins du palais. Sandringham et Alex regardent avec intérêt, mais Claire a autre chose en tête. SANDRINGHAM : « C’est si merveilleux. Mais doivent-ils être aussi tonitruants ? (À Alex) Faites amener ma calèche. « 

Les deux hommes s'en vont.  Sandringham se retourne et regarde Claire avec morgue et une satisfaction égocentrique…

Le Roi Louis, sa maîtresse et son entourage se pavanent parmi les courtisans et ses invités, alors que le grand feu d'artifice illumine le ciel. Louise et Mary sont à proximité, avec Annalise nichée au milieu de la foule, également émerveillée.

Tous les regards sont tournés vers le feu d’artifice, sauf celui de Claire. Elle regarde l'endroit où Jamie et Duverney trinquent avec des coupes de champagne de l'autre côté de la pièce.

 CLAIRE (Voix off) : « J'entendais à peine les feux d'artifice. Pour la première fois depuis notre arrivée en France, notre plan pour arrêter le la rébellion prenait forme. Mais que se passerait-il quand Jamie découvrirait que Black Jack Randall était en vie ? Sa soif de vengeance serait-elle plus forte que notre détermination à empêcher le soulèvement ? Devrais-je même le lui dire ? Ou serait-ce mieux de lui permettre de continuer, pensant que Randall avait péri dans les profondeurs de la prison de Wentworth ? Mais même si j'essayais de lui cacher ces nouvelles épouvantables, avec le temps, il finirait par apprendre la vérité. Que se passerait-il ensuite ? « 

Et alors que les feux d'artifice pleuvent dans le ciel, ces questions continuent à tourmenter les pensées de Claire.

 

 

 

FIN DE L'ÉPISODE