Commentaires des scénaristes
Dans le script, absent de la série
Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Indications et séquences

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EPISODE 205 « UNE RESURRECTION INOPPORTUNE »    (UNTIMELY RESURRECTION) 

Écrit par Richard Kahan 

  

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

 18 septembre 2015

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

PERSONNAGES

CLAIRE BEAUCHAMP RANDALL/ JAMIE MACKENZIE FRASER/ BLACK JACK RANDALL

 MURTAGH FITZGIBBONS FRASER /MARIE HAWKINS/ LE COMTE ST. GERMAIN/FERGUS

PRINCE CHARLES STUART/ DUC DE SANDRINGHAM /LE ROI LOUIS XV/ ALEX RANDALL

MAGNUS /MADAME ÉLISE /CONTREMAITRE /ANNALISE DE MARILLAC

 

INTÉRIEURS

Appartements de Jamie et Claire : Salle à manger. Salon. Chambre à coucher

Résidence Hawkins : la chambre de Marie/ L'entrepôt de vin de Jared /Maison Élise

 Le carrosse

 

EXTÉRIEURS

Les rues de Paris /Divers/ Résidence Hawkins /Jardin public

 Versailles : Écuries Royales. Jardins Le chariot /Appartements de Jamie et Claire : Cour

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT 

COMMENTAIRES
  

 

PAS DE SEQUENCE PRE-GENERIQUE. 

  

  

GENERIQUE ET CREDITS. 

  

  

TITLE CARD : 

 

Title card du script original (ndlt) 

On entend le tictac d’une horloge de cheminée, comme un battement de cœur. Un rythme implacable, traversant l’obscurité... 

 

 Richard Kahan : 

 « Dès qu’on m’a dit que j’écrirais cet épisode (après avoir terminé une danse joyeuse en privé), j’ai commencé à imaginer cette ouverture – l’horloge qui traverse l’obscurité. J'ai juste adoré la façon dont elle juxtapose la folie de la fin de l'épisode 204, mais ajoute également sa propre qualité étrange, et prépare le terrain pour un épisode qui brûlera lentement, puis s'enflammera. «  

 

Title card : version définitive : 

Un palefrenier en grande livrée est en train de soigner un magnifique cheval à la robe grise. Il lui protège la croupe en le couvrant d’une splendide couverture bleu roi et or, marqué du lys du souverain.

 

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1INT. APPARTEMENTS JAMIE & CLAIRE - SALLE À MANGER – NUIT 

Les domestiques se précipitent pour nettoyer les conséquences du chaos qui a éclaté à la fin de l'épisode 204. La table est débarrassée des restes du repas et des boissons d'un repas écourté. Des potins murmurés en français remplissent l'air alors que nous nous dirigeons vers…

 

Richard Kahan : 

 « Cette ouverture s'est déroulée un peu différemment dans les versions précédentes, c’était d’abord une série de prises de vues de différentes pièces vides dans toute la maison, l'horloge tournant, jusqu'à ce que nous trouvions enfin Claire. 

Mais Douglas Mackinnon, notre génial réalisateur, a eu l'idée de faire en sorte que ce soit plutôt une caméra fluide, filmant en plan séquence à travers la maison, à travers tout le chaos de la bagarre qui s'est produite plus tôt, et ensuite, nous découvrons Claire. 

 C'était une excellente idée, j'adore le plan d'ouverture ! «  

 

A2 2INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON – NUIT 

 Magnus dirige un groupe de domestiques, nettoyant tranquillement les meubles renversés, plateaux renversés, objets divers cassés –

 Claire est au balcon, elle regarde la nuit. Les clochettes de la pendule sonnent minuit – en écho dans tout l'appartement.

CLAIRE (Voix off) : » Je n'avais pas remarqué le bruit que faisait l’horloge avant ce soir-là. Mais à cet instant, chaque tic-tac agaçant remplissait ma tête, me rappelant que Jamie n'était pas là. Après que notre réception ait dégénéré en une rixe, les gens d'armes étaient venus arrêter tout le monde. Mais tout cela n’était qu’un malentendu : Alex Randall n'avait pas violé Mary Hawkins, et Jamie n’y était pour rien. Il serait bientôt libéré de la Bastille. Je devais continuer à me rappeler que... » 

 Les yeux humides, les mains de Claire protègent instinctivement son ventre, abritant la petite vie qui se forme en elle. Alors que les domestiques terminent le ménage et sortent tranquillement de la pièce – 

FERGUS : « J'ai fait le tour de la maison, Milady. Tout est verrouillé. «  

Les pensées de Claire sont interrompues par la voix de Fergus. 

 CLAIRE : » Merci, Fergus. «  

Fergus reste près de la porte, faisant de son mieux pour masquer son inquiétude face à l’absence de Jamie. 

 FERGUS : » Vous devriez vous reposer, Milady. Je vais veiller sur les choses jusqu'à ce que Milord revienne. » 

Un léger sourire apparait sur les lèvres de Claire alors qu'elle comprend que Fergus essaie de remplacer son idole, Jamie. 

CLAIRE : » C'est très gentil de ta part. Mais je n'arriverai pas à dormir. » 

 FERGUS : « Alors je resterai à vos côtés. » 

Claire s'assoit sur une chaise à proximité et commence le travail ardu d'enlever les épingles à cheveux de ses boucles. Fergus est toujours dans l’embrasure de la porte, à une certaine distance. 

CLAIRE : « Viens près de moi. » 

FERGUS : » Ces hommes qui vous ont attaqué... Ils vous ont appelée La Dame Blanche. Est-ce vrai ? Êtes-vous la Dame Blanche ? «  

CLAIRE : » Tu veux dire qu'il existe vraiment une telle personne ? «  

FERGUS : « La Dame Blanche est une sorcière. » 

CLAIRE : « Une sorcière ? «  

FERGUS : » C’est une histoire ancienne. On dit qu'elle voit le cœur d'un homme, et si elle y trouve le mal, elle transformera son âme en cendres. «  

CLAIRE : « Je t’assure que je ne suis pas une fée ou une sorcière de conte. » 

 FERGUS : « C’est ce que je pensais. Mais les dames de la Maison Élise sont très superstitieuses. » 

Il s’approche de Claire maintenant... 

FERGUS : » Attendez, Milady. » 

Fergus prend une brosse à cheveux et commence à peigner sa chevelure emmêlée avec grand soin. Claire est surprise par la compétence de Fergus. 

CLAIRE : » Tu as un toucher doux. Ce qui n’est pas facile avec mes cheveux, j'en ai peur. Où as-tu appris à le faire ? » 

 

 Richard Kahan : 

« Cette scène a été coupée de l'épisode à cause du manque de temps, et j'étais triste de la voir disparaître. Nous avons essayé quelques versions plus courtes, mais finalement il n’y avait tout simplement pas de place. 

J'ai adoré la scène du livre, donc j'étais ravi de l'adapter. J'adore le fait que dans ce moment de tension - Jamie reviendra-t-il et quand - nous avons un grand moment de lien entre deux personnages qui prennent soin de lui mais n'ont pas encore complètement appris à prendre soin l'un de l'autre. 

 J’ai toujours pensé que c’était la scène où Fergus commençait vraiment à devenir comme le fils de Claire, et j’ai aimé plonger dans son éducation chez Madame Élise. 

Peut-être que ce sera sur le DVD ??? «  

 

FERGUS : « Des dames de la Maison Elise. «  

CLAIRE : » Comment en es-tu arrivé à vivre à.… un tel un endroit, Fergus ? 

 FERGUS : « Je suis né là-bas. C'est ce que Madame Élise m'a dit. «  

CLAIRE : » Alors ta mère... ? «  

FERGUS : » Je me demandais laquelle des dames était ma mère, mais je n'ai jamais découvert qui. » 

Le cœur de Claire se brise en écoutant l’histoire de Fergus. 

FERGUS : » Madame Élise m'a permis de dormir sous les escaliers, et elles ont partagé leur nourriture avec moi parfois. (Puis, fièrement) Les jarrets de porcs étaient mes préférés. On ne pouvait pas trouver mieux dans tout Paris. » 

 CLAIRE : » Tu dois beaucoup leur manquer. » 

FERGUS : » Peut-être. Mais je suis nécessaire ici. «  

CLAIRE : « Oui tu l’es. «  

FERGUS : » Franchement, je ne sais pas comment vous et Milord vous débrouilleriez sans moi. «  

Claire éclate de rire. 

CLAIRE : « Je ne sais pas non plus, Fergus ! » 

Fergus retourne à sa tâche, la réconfortant à chaque mouvement de la brosse. 

 

 

3INT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE - SALON – AURORE 

 La lumière du jour s'infiltre à travers les fenêtres. Fergus s'est endormi sur le sofa, un châle drapé sur lui. Claire est toujours éveillée, regardant la lueur des braises de la cheminée. Mais elle entend soudain le bruit de pas. 

 JAMIE se tient sur le seuil de la porte. Il sourit, fatigué, mais heureux de la voir. Et pendant un long moment, ils savourent le simple plaisir de se regarder l’un l'autre. Puis Jamie s’approche –

 JAMIE (l'embrassant sur le front) : « Tu es restée éveillée toute la nuit ? »

CLAIRE : » Je n'étais pas la seule. »

Claire caresse Fergus couché près d’elle.

CLAIRE : » Il vient de s'endormir. « 

Jamie sourit, embrasse la main de Claire puis prend Fergus endormi dans ses bras.

JAMIE : » Allez, mon garçon. Tu as bien fait de garder un œil sur ta maîtresse. »

Alors que Jamie embrasse Claire, puis emmène Fergus au lit...

 

4INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE - PLUS TARD 

Claire, en robe de chambre, est assise sur le sofa de la chambre pendant que Jamie l’informe de tout ce qui s’est passé pendant la nuit.

 JAMIE : » Heureusement que le capitaine des gardes est arrivé avec Duverney sur ses talons, leur ordonnant de nous libérer immédiatement. »

 CLAIRE : » C'est bien d'avoir des amis puissants. »

JAMIE : » Est-ce que toi et l’enfant allez bien ? »

 CLAIRE : » Nous allons bien tous les deux maintenant que tu es rentré. Et pour Murtagh et Alex ? »

 JAMIE : « Murtagh se lave en bas de la puanteur de la prison française. Alex ne s’en est pas si bien sorti. Silas prétend qu'il l'a vu attaquer Mary. Pour qu’il soit libéré, il faut que la fille elle-même parle en sa faveur. »

CLAIRE : » Silas s'est assuré que cela ne se produira pas. Il a emmené Mary rapidement dans leur résidence. La Bastille n'est pas un endroit pour Alex avec sa santé fragile. »

 

 Richard Kahan : 

« Cette scène a connu plusieurs versions différentes. C'était une question délicate, car il y avait beaucoup d'informations à donner – connaitre tout ce qui s'est passé à la Bastille, mais avec peu de temps pour le faire. 

Cette scène devait vraiment avoir un rythme qui nous motive à avancer, il était donc essentiel de trouver cet équilibre. 

À l’origine, comme dans le livre, Murtagh vient les interrompre, et c’est à ce moment-là qu’il raconte qu’il ne peut pas se pardonner ce qui est arrivé à Claire et Mary dans la ruelle. 

Cette scène est maintenant jouée un peu plus brièvement, et plus tard dans l'épisode à l'entrepôt du vin. Comme la scène était déjà longue au début de l’épisode, cela semblait donc trop de tout insérer dans la même scène – nous devions lancer l’intrigue. » 

 

 JAMIE : » Je ne verserai aucune larme pour aucun homme nommé Randall. » 

CLAIRE : « Jamie, nous devons l'aider. Tu as vu comment il s’est porté au secours de Mary. Il n'est pas son frère. Le duc ne pourrait-il pas se porter garant pour lui ? « 

JAMIE : » Sandringham ? Il laissera Alex pourrir en prison avant de lever le petit doigt pour l’aider, maintenant que son secrétaire est publiquement déshonoré. Il a envoyé une dépêche à la Bastille libérant Alex de son service. « 

CLAIRE : » Espérons que le duc ait la même réaction face à Charles. « 

JAMIE : » Je l'ai vu regarder Le Prince pendant le dîner, et je crois qu'il voit Charles comme un mauvais investissement. « 

CLAIRE : » Malheureusement, j'ai vu le Prince et St. Germain partir ensemble. »

 JAMIE : » Rien de bon ne peut sortir de ce rapprochement. Je vais envoyer Murtagh surveiller Saint-Germain, voir s'il y a quelque chose de suspect. S’il est responsable de cette attaque, nous le saurons. Peux-tu te souvenir d’autre chose ? »

CLAIRE : » Eh bien, ils parlaient français comme des aristocrates, et ils étaient habillés élégamment… »

JAMIE : » Comment t’es-tu échappée ? « 

CLAIRE : » Ils m'ont prise pour une créature mythique appelée La Dame Blanche. Fergus a dit que c'étaient des sottises de sorcellerie...  Tu en as entendu parler ? »

 JAMIE : » Je... J’ai pu mentionner une fois que... j'étais marié à La Dame Blanche… »

 CLAIRE : « Quoi ? »

 JAMIE : » A la Maison Élise... Charles m’a poussé dans les bras de nombreuses putains -- je voulais te rester fidèle sans paraitre moins viril. »

 CLAIRE : » Et traiter ta femme de sorcière était ta meilleure idée ? Après tout ce qui est arrivé à Cranesmuir ? »

 JAMIE : « j’étais sans doute très ivre. »

Claire secoue la tête, déconcertée.

CLAIRE : « Combien de personnes t’ont entendu ? »

JAMIE : » Seulement quelques-uns - mais j'imagine que c'était un bon potin à colporter. »

CLAIRE : » Alors peut-être que les assaillants sont des clients de la Maison Élise. « 

JAMIE : » Oui. Oui ! Et si nous pouvons les trouver, ils pourraient nous conduire à Saint-Germain. S’il est responsable, il peut faire ses prières. »

 Jamie s'effondre sur le canapé à côté de Claire – 

CLAIRE : » La nuit a été longue pour tous nous. »

 JAMIE : » En effet. Et maintenant, tout ce que je souhaite c'est de me débarrasser de ces vêtements sales et me coucher avec toi dans mes bras. « 

CLAIRE : « La Dame Blanche… » 

Jamie et Claire se détendent et récupèrent de la folie de la nuit précédente.

 

A5 5EXT. RUES DE PARIS - DIVERS – JOUR 

 La calèche de Claire circule dans les rues de Paris, sur son chemin pour aller voir Mary Hawkins. 

 

10INT. L’ENTREPOT DE VIN DE JARED - JOUR - UNE SEMAINE PLUS TARD 

SCENE AVANCEE DANS LA VERSION FINALE (voir numéro de scène) 

 

JAMIE (au contremaitre) : « Monsieur ! Réapprovisionnez la Belle Rouge sur le mur sud. »

Jamie et Murtagh s’engagent dans une conversation dans le bureau de Jamie, alors que les employés font rouler de grands tonneaux de vin en bois.

 MURTAGH : » St. Germain était assez facile à suivre. Mais je n'ai rien vu de suspect. »

 Ce n’était pas la nouvelle que Jamie espérait apprendre.

 JAMIE : » Et as-tu appris quelque chose à la Maison Élise ? »

MURTAGH : » Une fille là-bas m'a parlé de plusieurs clients, membres d'un gang. Des hommes masqués, appelés « les Disciples ». Des aristocrates qui rôdent dans les rues à l’affût de proies. « 

JAMIE : » Claire a dit que les agresseurs semblaient instruits et portaient de beaux vêtements. « 

MURTAGH : » Oui. Et comment entrer dans ce gang ? Avec une vierge. Marie était vierge, n’est-ce pas ? »

Jamie confirme avec un sombre signe de tête. Ils sont interrompus par le contremaître d'entrepôt.

CONTREMAITRE : » Monsieur, la cargaison vient juste d’arriver. Vous voulez prendre un échantillon ? »

JAMIE : » Commencez sans moi. Je vous rejoindrai plus tard. « 

CONTREMAITRE : » Très bien. « 

Alors que le contremaître s'éloigne, Murtagh secoue la tête, empli de la culpabilité et du dégoût qu'il porte depuis l’attaque. Il a l'air épuisé.

JAMIE : » Tu ressembles à une épave, mon gars. Va dormir un peu. Qu'est-ce qu’il y a ? »

 MURTAGH : « Je t'ai laissé tomber. »

JAMIE : « Tu n’as rien fait de tel. « 

MURTAGH : « Tu m’as accordé ta confiance. Je devais protéger ta femme, et ton enfant à naître. Et la jeune fille anglaise aussi... « 

JAMIE : « Ils étaient trop nombreux. »

 MURTAGH : » Je ne peux pas me pardonner ce qui est arrivé dans cette ruelle... Ou ce qui aurait pu se passer. »

 

 Richard Kahan : 

« J'étais vraiment excité d'écrire cette scène avec Murtagh. Même si nous l’avons déplacée et jouée différemment par rapport au livre, c’est une scène très émouvante pour un personnage qui ne dit pas souvent grand-chose mais qui en dit long dans son silence. 

 Il est tellement tourmenté par ce qu’il perçoit comme son incapacité à protéger Claire et Mary, et par la pensée de ce qui aurait pu arriver à l’enfant à naître de Jamie – c’était génial à jouer. 

Sam a apporté à la scène un sous-texte vraiment sympa auquel je n’avais pas pensé lorsque je l’écrivais. Y a-t-il une petite partie de Jamie, quelque part au fond de lui, qui se demande pourquoi Murtagh n'a pas été capable de mieux défendre Claire dans cette ruelle ? 

 J’ai l’impression qu’il a joué quelque chose de très subtil et qu’on commence à se demander s’il remet cela en question, peut-être même juste pendant une petite seconde. C’est super d’écrire une scène que l’on pense avoir analysée dans tous les sens, puis les acteurs apportent une saveur cachée géniale. «  

 

JAMIE : » Alors continue de le surveiller. Si St. Germain est derrière tout ça, il faut établir un lien entre lui et ce gang, les Disciples. »

MURTAGH : » Que je sois damné si je ne parviens pas à vous venger. »

Jamie pose une main sur l'épaule de Murtagh. Il sait qu’il le fera.

Murtagh s'éloigne, tourmenté.

 

Cette scène est coupée (dans le script original, le Prince Charles arrive dans l’entrepôt immédiatement après, ndlt). 

 

6 7EXT. RESIDENCE HAWKINS - JOUR 

Une résidence majestueuse sur trois niveaux. Tous les volets sont fermés, et aucun domestique ne se presse autour de la porte d'entrée - tout cela pour tenter de lutter contre les regards indiscrets.

 

 Richard Kahan : 

« J’ai adoré l’idée que la famille de Mary avait tellement honte de ce qui lui était arrivé que les volets avaient été fermés pour se protéger des regards indiscrets. 

Ô la famille ! «  

 

8INT. RESIDENCE HAWKINS - CHAMBRE DE MARY – JOUR 

 Gros plan sur Mary Hawkins, assise à son bureau, en train de rédiger une lettre.

 

Richard Kahan : 

 « Un merci spécial aux accessoiristes et au réalisateur ici – c'est incroyable de voir comment une simple ligne du scénario comme « gros plan sur une lettre en cours d'écriture » se termine par un magnifique mini-montage de l'écriture, du pliage et du scellement de la lettre. Cela ajoute tellement à la scène. «  

 

Claire entre dans la pièce sombre, les lourds rideaux bien fermés. Mary essaie précipitamment de dissimuler ce sur quoi elle travaille, mais elle est très soulagée lorsqu’elle voit que c’est Claire.

MARY : » Claire ! »

 Mary court vers Claire, se précipitant dans ses bras.

MARY : » Oncle Silas vous a laissée entrer ? « 

CLAIRE : » Non. Il n’a aucune idée que je suis ici. J’ai réussi à convaincre ta tante qu'il est important que je te fasse un examen médical. « 

MARY : « Il refuse de me laisser sortir de la maison. Et il insiste pour que je quitte Paris dès que je serai rétablie. »

Mary retourne au bureau, finissant précipitamment sa lettre. 

 MARY : » J’ai été tellement soulagée d'entendre que Jamie et Murtagh ont été libérés. Mais pouvez-vous me faire la faveur de remettre ceci aux autorités de la Bastille ? (La lettre) Ce sont les détails de l'attaque... prouvant l’innocence d’Alex. « 

CLAIRE : « Bien sûr, je vais la faire remettre de suite. »

MARY : « Merci. Alex est un homme bon et généreux. Vous connaissez, bien sûr, mes sentiments pour lui. »

 CLAIRE : « Je comprends. Bien… Comment te sens-tu ? »

MARY : » Honteuse. Comme si j'étais une personne différente maintenant. Et je ne serai jamais la même. »

 CLAIRE : » Il n’y a aucune honte à avoir. Ce qui s'est passé n'est pas de ta faute. »

 Claire tend la main et pose une main chaleureuse sur celle de Mary.

CLAIRE : » Comment te sens-tu physiquement ? »

 Claire examine le visage de Mary, tournant le visage de la jeune fille pâle vers le seul rayon de soleil de la pièce. 

MARY : » J'ai... saigné un peu, mais ça s'est arrêté. »

 CLAIRE : » Bien. C'est normal. Je t‘ai apporté des herbes pour que tu ailles mieux. »

Claire dispose les flacons de remèdes à côté du lit de Mary.

CLAIRE : » Elles doivent être infusées dans de l'eau chaude, et une fois l'infusion refroidie tu peux appliquer le mélange avec un chiffon. « 

Mary prend les instructions de Claire avec de rapides hochements de tête, mais son l’esprit est clairement ailleurs.

MARY : » Est-ce que je vais avoir un bébé ? « 

CLAIRE : » Non, je ne le crois pas. Ton agresseur… il n'a pas pu... finir. »

MARY : » Je suis tellement reconnaissante pour tout ce que vous avez fait, Claire. Au moins maintenant ils ne peuvent plus me forcer à épouser cet homme terrible, le Vicomte. Mon oncle dit qu'il ne se marierait jamais avec une mariée souillée. »

 CLAIRE : » Eh bien, bon débarras. Tu es beaucoup trop jolie, et gentille, pour te marier avec un vieux machin couvert de verrues. »

MARY : » Je sais juste qu'une fois qu’il sera libéré, Alex me reviendra. Nous espérons pouvoir nous marier. « 

Cette information stupéfie Claire. Mary part terminer et sceller sa lettre.

 CLAIRE (Voix Off) : « Un mariage ? Quand Mary avait mentionné le nom d’Alex Randall à l'hôpital, je pensais qu’il ne s’agissait que d’un béguin de jeune fille... Si Alex et Mary devaient se marier, qu’adviendrait-il de la lignée que Mary et Jack Randall devaient supposément assurer ? Qu’adviendrait-il de Frank ? « 

Claire est complètement bouleversée…

 

Richard Kahan : 

« Cette scène s'est déroulée à peu près comme dans le livre. 

 Je voulais développer l’idée que Claire viendrait examiner physiquement Mary, mais ce qui la touche vraiment, c’est la jeunesse et la fragilité émotionnelle de cette jeune fille. 

Cette prise de conscience lui fait prendre du recul ; mais ensuite, elle est immédiatement terrassée lorsque Mary lui révèle qu'elle et Alex envisagent de se marier. «  

 

 

 

9INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON - APRES-MIDI 

9INT. RESIDENCE HAWKINS - SALON – JUSTE APRES 

Dans le script original, cette courte mais si importante scène se passe chez Jamie et Claire. Dans la version définitive, elle se passe dans le salon des Hawkins. 

 

 Claire est seule devant le grand foyer en pierre, la missive de Mary à la main. Plongée dans ses pensées, ses yeux contemplent la lettre, éclairée par la lueur du feu.

CLAIRE (Voix Off) : « Détenais-je la clé de l'existence de Frank entre mes mains ? Pourrais-je simplement ouvrir ma main, jeter la lettre et laisser le destin suivre son cours ? Mais comment pourrais-je condamner Alex Randall à prison sans avoir la certitude que cela garantirait l’existence de Frank ? »

Et tandis que Claire réfléchit à cette énigme apparemment impossible...

 

 Richard Kahan : 

« C’est une de ces petites scènes qui sont vraiment satisfaisantes à écrire. Je me souviens quand Matt Roberts l'a présentée dans la salle, et j'étais tellement excité quand c’est arrivé. 

Et le produit final est un véritable témoignage du talent d'actrice de Caitriona - vous pourriez complètement supprimer cette scène de la voix off et vous seriez toujours sûr à 100% de chacune de ses pensées. 

Elle est subtile et géniale, et un rêve devenu réalité, pour laquelle écrire. «  

 

 

10INT. L’ENTREPOT DE VIN DE JARED - JOUR - UNE SEMAINE PLUS TARD 

DEUXIÈME PARTIE DE CETTE SCENE COUPEE DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

 

 PRINCE CHARLES : » James, mon brave ! »

 Les deux hommes (Jamie et Murtaugh) se tournent pour voir le Prince Charles s’avancer vers eux avec une confiance royale. Murtagh sort, exaspéré par la présence du prince qu’il n’apprécie pas, ce qui est un euphémisme. 

 JAMIE : » Votre Altesse Royale. « (il baise la main du prince).

PRINCE CHARLES : » Le brouillard féminin qui embrumait auparavant mon esprit s'est dissipé. J'ai une excellente nouvelle !

 Ouvrez une bouteille de votre meilleur Bourgogne ! »

Jamie se dirige vers une caisse à proximité, son esprit vagabondant alors qu'il choisit la bouteille appropriée pour apaiser son inquiétude grandissante.

JAMIE : » Cela a-t-il un rapport avec vos investisseurs anglais ? »

PRINCE : « Ne faites aucune mention de ces canailles d’Anglais. Ils ont montré qui ils étaient vraiment. Et si je vous disais que nous sommes sur le point d'entrer en possession de dix mille livres sterling ? »

 Jamie ouvre le vin et verse deux grands verres.

 JAMIE : » Je dirais... c'est ce que nous avons toujours attendu. »

PRINCE CHARLES : » J'ai fait parvenir une lettre à mon père l'informant de notre bonne fortune. Retenez bien ceci, James, le roi a mené une vie douloureuse, emplie de malheurs. Et maintenant, Je suis prêt à déposer à ses pieds le cadeau le plus précieux au monde. Le trône britannique. »

 JAMIE : » Qui va lui offrir un tel prix ? « 

PRINCE CHARLES : » Le Comte Saint-Germain. « 

Le prince ne remarque pas la réaction de Jamie à ce nom.

PRINCE CHARLES : » Il est prêt à acheter une grosse cargaison de Madère portugais. Cependant, Le Comte est à court de fonds et a désespérément besoin d'un partenaire commercial. »

 JAMIE : » Alors, que demande le Comte ? « 

PRINCE CHARLES : » J'ai obtenu un prêt bancaire pour financer la moitié de cette cargaison. Une fois que nous vendrons le vin, nous gagnerons nous-mêmes un joli bénéfice. »

JAMIE : « Mais pas assez pour financer une armée. « 

PRINCE CHARLES : « Mais assez pour commencer à rassembler navires, armes, hommes prêts à servir notre sainte cause ! Et quand votre ami Duverney verra ce que nous aurons accompli, il aura des preuves pour le roi Louis qu’il s’agit un investissement rentable. Avec l'argent français, nous rassemblerons les clans – les Macdonald, les Cameron, les Mackinnon et oui, James, le vôtre aussi, les Fraser. Et je vous conduirai tous aux portes de Londres, et à la gloire ! « 

JAMIE : » Bonne nouvelle en effet, même si... l’idée d’une alliance avec St. Germain me met quelque peu mal à l’aise. ».

PRINCE CHARLES : » Je ne suis pas idiot, James. Je suis bien conscient de sa maudite réputation. « 

JAMIE : » Alors, vous avez entendu dire qu'il fréquenterait les cercles d’hérétiques... On parle même de rituels démoniaques... ? »

PRINCE CHARLES : « Rumeurs et insinuations ! je ne fais pas plus attention à cela qu'aux rumeurs sur votre épouse, la Dame Blanche. Saint-Germain n’est pas partisan de notre cause, mais c'est un homme d’affaires. Et je me suis arrangé pour que ce soit vous qui vendiez le vin. « 

Le prince réclame encore du vin.

JAMIE : « Moi ? »

 PRINCE CHARLES : « Qui mieux que vous pour rassurer le client, et garder un œil vigilant sur St. Germain ? « 

JAMIE : « Quand devrions-nous recevoir cette cargaison ? »

PRINCE CHARLES (d'un geste de la main) : « Ne m’ennuyez pas avec des préoccupations de travailleur. Vous rencontrerez St. Germain à la Maison Élise pour discuter les détails. (Levant son verre) Au jour glorieux où le roi légitime siègera à nouveau sur le trône britannique ! Ils trinquent.

 JAMIE : » A ce jour glorieux. »

Jamie est consterné, tout le travail acharné que lui et Claire ont fait depuis leur arrivée à Paris est en train de disparaitre sous ses yeux...

 

 

11EXT. JARDIN PUBLIC - JOUR 

Claire et Alex Randall, marchent et discutent dans un jardin parisien magnifique.

ALEX : » Je ne peux vous exprimer pleinement ma gratitude pour votre aide. La Bastille a été une... expérience effrayante... « 

Claire n’a aucune antipathie envers le jeune homme, mais elle doit être intransigeante ici afin de l'éloigner de Mary.

CLAIRE : » J’en suis sûre. Mais maintenant nous devons être pratiques. Vous devez regarder vers le futur -- Mary m'a parlé de votre projet de mariage. « 

ALEX : » Oui, n'est-ce pas merveilleux ? « 

CLAIRE : » Bien sûr. Mais je ne peux pas m'empêcher de m’inquiéter sur vos chances de retrouver un emploi à Paris, maintenant que le duc a vous a congédié de vos fonctions. La nouvelle de votre arrestation se sera répandue dans toute la noblesse de France maintenant... «  

 

Richard Kahan : 

« Cette scène a également vu quelques versions. 

 J’avais besoin de trouver l’équilibre entre Claire faisant ce pour quoi elle est là – briser les projets d’Alex et Mary – tout en restant empathique, afin que nous ne la détestions pas pour ça. 

 C'était un point de vue délicat. 

Il y avait aussi une version antérieure de la scène, une sorte de version plus complète que j'avais écrite, dans laquelle Alex est sur le point de partir, puis se retourne et demande à Claire si elle fait ça en fait à cause de son frère, Black Jack : « Il se lança dans un petit discours sur la façon dont il pouvait voir la réaction sur son visage, lorsque le nom de son frère fut mentionné pour la première fois, et qu'il savait qu'il y avait de la noirceur en Jack, mais qu’il y avait aussi de la lumière. » 

C’était plutôt cool de voir Alex se défendre et défendre son frère – quand il devient clair qu’il ne comprend pas complètement le traumatisme que son frère a causé à Claire. 

C’était un tournant intéressant, mais qui ne convenait finalement pas à la scène, et qui mettait également en place quelque chose que nous n’avions pas vraiment le temps d’exploiter plus tard. «  

 

ALEX : » Je pensais retourner en Angleterre. Mary a mentionné qu'elle avait de la famille avec une ferme. Peut-être que je pourrais trouver travailler là-bas – «  

CLAIRE : » La même famille qui a envoyé Mary en France afin d’épouser un gentleman pour son titre ? Je ne suis pas sûre que vous recevrez un accueil chaleureux de leur part, sans parler de votre travail. «  

Soudain, Alex est frappé par une quinte de toux brève mais violente. Il sort un mouchoir et s'essuie la bouche.

ALEX : » Je vous demande pardon. »

 Claire saisit l'opportunité :

CLAIRE : « Vous n’allez pas bien, Alex. Je crains aussi que votre état ne s’améliore pas avec le temps. J’imagine que vous ne voulez pas que Mary passe sa jeunesse à vous soigner ? « 

Alex est frappé par ses paroles franches.

 ALEX : » Bien sûr que non. »

 CLAIRE : » Je suis désolée. Je ne veux pas vous forcer, mais Mary est mon amie. Elle est jeune et impressionnable. Ma seule préoccupation est son bien-être -- une préoccupation que vous partagez, sans aucun doute. »

CLAIRE : » Il serait peut-être prudent de réfléchir à quel type de vie vous pourriez lui offrir. « 

ALEX : « Mais bien sûr. »

CLAIRE (Avec de plus en plus de difficultés) : » Alors peut-être devriez-vous mettre de côté vos sentiments. Je crains que voyager de ville en ville, à chercher un nouveau poste, à vivre au jour le jour, ne jamais savoir où aura lieu le repas du lendemain, ce n’est pas l’avenir que Mary envisage pour elle-même. Vous devez penser de manière réaliste à ce qu'il y a de mieux pour Mary. »

Une longue pause alors que les paroles de Claire ont un profond impact sur Alex. Le beau rêve qu'il avait construit -- la vie, l'avenir - s'effondre devant lui.

ALEX : » Condamner Mary à une vie de pauvreté n’est pas une chose à laquelle j’aspire. »

 Alex réfléchit aux options et prend une décision.

ALEX : » Je l'aime suffisamment pour vouloir qu'elle ait la vie qu'elle mérite. (Puis, peiné) Elle va être anéantie, vous savez. »

 Claire pose une main consolatrice sur celle d'Alex.

CLAIRE : » Absolument. Elle vous aime beaucoup. Mais c'est une femme forte. Avec le temps, son chagrin passera. »

Il est également dévasté, mais il est convaincu que c’est pour le mieux.

ALEX : » Merci pour votre franchise, Madame Fraser. Mary a de la chance d'avoir une amie aussi attentionnée que vous. »

 Sur ce, Alex s'éloigne.

CLAIRE (Voix Off) : « Cela me brisa le cœur de briser le sien. Alex et Mary s'aimaient clairement, et je leur volais leur bonheur... Mais quel choix avais-je ? Je m’efforçai de penser à ce qui le justifiait : Mary Hawkins et Jonathan Randall devaient avoir un enfant ensemble. J'avais vu la preuve de mes propres yeux... Alex et Mary ne pouvaient tout simplement pas être ensemble. Pour l’amour de Frank. »

Claire montre un sentiment de soulagement mêlé de culpabilité...

 

12INT. MAISON ELISE - SOIR 

 Madame Élise se fraye un chemin à travers les clients, apportant des boissons à

Jamie et au Comte Saint-Germain, qui sont assis à une table.

MADAME ELISE F : » Est-ce que ce sera tout pour ces messieurs ? Puis-je vous offrir une de ces dames ? Ou peut-être deux ? »

JAMIE : « Pas ce soir, Madame. « 

St. Germain lui fait signe de partir, il est là pour affaires.

MADAME ELISE : » Comme vous le voudrez. « 

Madame Élise s'éloigne d'un pas nonchalant. Jamie se penche et parle à St. Germain gaiement. La légèreté de son attitude est en contraste délibéré avec le sérieux de ses paroles.

JAMIE : » Je ne souhaite pas faire affaire avec vous, ni rester assis en votre présence plus que nécessaire, donc finissons-en rapidement. »

 St. Germain répond, tout aussi désinvolte et indifférent, en souriant à son ennemi comme s'ils étaient de vieux amis. Après tout, ils sont dans un lieu public.

ST. GERMAIN (En français) : » Rassurez-vous, je partage votre dédain pour notre association. Ma mémoire est sans faille. Je n'ai pas oublié que votre femme a ignoblement tenté de me ruiner. »

 

Richard Kahan : 

 « Petite chose, mais dans cette scène, j'ai pensé que ce serait drôle et ajouterait un niveau supplémentaire de « va te faire foutre » si Jamie refuse de parler français à St. Germain, et que St. Germain refuse de parler anglais à Jamie. 

 Nous avons prévu que chaque personnage puisse parler les deux langues, mais aucun ne donnerait tout simplement cette petite victoire à son adversaire. 

C'était comme un détail amusant pour ce qui est une assez petite scène, et les deux acteurs ont vraiment assuré. » 

 

 JAMIE : » Puisque vous évoquez ma femme, que cela soit clair : quelqu'un a essayé de l'empoisonner, puis l'a attaquée dans la rue et a violé son amie. Ma mémoire est aussi bonne que la vôtre. Quand je trouverai l'homme responsable, il mourra lentement et douloureusement. »

ST. GERMAIN (En français) : « Votre vie personnelle n’a aucun intérêt pour moi. Absolument aucun. Je serai seul en charge de faire livrer la cargaison. Elle restera en sécurité dans mon entrepôt jusqu'à ce que vous trouviez des acheteurs. Alors seulement nous nous reverrons. »

Saint-Germain sort quelques pièces de sa poche et les lance sur la table avant de partir.

 

13INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON - NUIT 

Pendant que Claire et Jamie prennent un verre...

JAMIE : » Si cette aventure viticole réussit, et que le Prince parvient à trouver d'autres investisseurs, je n'ai aucun doute qu’il mettra le cap sur l'Ecosse sans tarder. « 

CLAIRE : » Alors c'est simple : Charles ne doit pas mettre la main sur cet argent. Il faut trouver un moyen de se débarrasser de la cargaison avant qu’elle ne soit vendue. »

 JAMIE : » Peut-être que St. Germain nous fera la faveur d’amener un autre navire infecté par la variole. « 

Cela fait réfléchir Claire. Après un moment, Jamie lit son visage.

JAMIE : » Je connais ce regard, Sassenach. Mais je plaisantais pour la variole. »

 CLAIRE (une lueur dans ses yeux) : « Moi non. »

 JAMIE : « Tu en aurais une bouteille parmi tes potions ? « 

CLAIRE : » Pas la vraie maladie. Mais il y a des herbes qui peuvent donner l'impression que la variole est présente parmi l’équipage de St. Germain. Pour les convaincre que la cargaison est infectée et la leur faire détruire. »

 JAMIE : « Une telle chose est possible ? « 

CLAIRE : » Je n’en suis pas sûre. Je vais le vérifier demain. »

 JAMIE : » N'oublie pas que nous sommes attendus aux écuries royales. J'ai accepté d'aider le duc à acheter un attelage de chevaux. »

CLAIRE : « C'est demain ? Tu ne dois rien à cet homme, Jamie. « 

JAMIE : » Mais je ne souhaite pas non plus être l’objet de sa défaveur. »

 Jamie caresse le ventre de Claire puis se dirige vers le bureau. Il prend une magnifique boite qu’il lui ramène.

JAMIE : » J'attendais depuis longtemps le bon moment pour te faire cette surprise... »

 Il tend la boîte à Claire, elle l'ouvre. A l'intérieur se trouve un ensemble de douze cuillères en argent, chacune avec un motif spécialement sculpté sur le manche, représentant un apôtre.

CLAIRE : » Qu’est-ce que c’est ? « 

JAMIE : « Tiens. Des cuillères d'apôtre. Une pour chacun des douze apôtres. Un cadeau de baptême, pour le bébé. « 

CLAIRE (touchée) : « Jamie… Où les as-tu trouvées ? « 

JAMIE : « Elles ont été transmises dans ma famille depuis des générations. J'ai écrit à Jenny quand nous sommes arrivés, pour annoncer la bonne nouvelle et lui demander les cuillères pour notre petit bébé. Elle a dit qu’elle était tellement ravie qu'elle avait du mal à tenir la plume dans sa main. « 

Jamie amène également une petite bouteille de whisky. 

JAMIE : « Elle a envoyé ça aussi, elle a dit que tu en aurais besoin le moment venu. Elle a dit que tu saurais ce qu'elle voulait dire. «  

Claire sourit, se rappelant la naissance de Maggie et comment Jenny avait bu quelques verres. Elle regarde les cuillères avec attention. D'une manière ou d'une autre, le cadeau entre ses mains la ramène à la réalité de l’enfant à naitre.

CLAIRE : » Je sais que ça semble ridicule, mais je ne peux pas m'empêcher de me demander si je serai bonne à.… une bonne mère. »

 JAMIE : » Bien sûr que tu le seras... « 

CLAIRE : » Je suis une infirmière. Donc je sais comment accoucher les bébés, comment les nourrir, comment prendre soin d'eux quand ils sont malades... mais ce n'est pas ça, être une mère. Je n'ai qu'un vague souvenir de ma propre mère... Il n’y a rien qui puisse vraiment me guider..."

 JAMIE : » Je le sais - tout comme je savais que Jenny serait une bonne mère. » 

CLAIRE : « Ta sœur le sait d’instinct. Pour l’avoir vue avec le petit Jamie et ensuite Maggie » -- 

 JAMIE : « Tu aurais dû la voir avant. Elle était une diablesse. Et pas une once de sentiment maternel ou d’instinct qu’on aurait pu deviner. » 

CLAIRE : « Ou du moins aucun que son frère aurait pu voir. «  

JAMIE : « Ou qu'elle pouvait voir en elle-même. Elle s'inquiétait des mêmes choses que toi. Elle avait peur de ne pas savoir comment être mère et prendre soin du bébé, et ainsi de suite... mais je n'en ai jamais douté. Je savais que c’était dans sa nature d'être gentille et une mère aimante... Comme je le vois en toi, mo nighean donn. 

Ce que tu ne sais pas, tu l’apprendras. Nous apprendrons. Ensemble. N'oublie pas que ce n'est que le premier d'une longue série. «  

Claire sourit en retour, se sentant mieux.

 

Richard Kahan : 

« Oh la « scène 13… merveilleuse scène 13 ! 

Cette scène a certainement subi le plus de changements dans le scénario. Il y avait plusieurs versions différentes de la scène qui étaient complètement différentes – pas seulement de légers changements. 

Croiriez-vous qu'il s'agissait dans un premier temps d'une scène de sexe assez intense ? Histoire vraie. Quelques versions différentes de cette scène de sexe pour aboutir à… de bons moments ! 

 En fin de compte, c'est Toni Graphia, qui était sur le plateau pour produire cet épisode, et comme toujours, une énorme influenceuse/mentor pour moi, qui a lancé l'idée des cuillères des apôtres. 

 C'était une excellente idée qui a conduit à une scène vraiment douce où Jamie et Claire se connectent émotionnellement autour de la question à laquelle chaque nouveau parent est confronté : saurai-je quoi faire ? 

 J'étais moi-même un nouveau parent au moment où j'écrivais cet épisode, donc cela m'a vraiment frappé. 

J'aime quand nous prenons le temps d'avoir ces petits moments pour les personnages, dans et parmi l'épopée radicale qu'est Outlander. Je pense que cette combinaison est vraiment satisfaisante en tant que spectateur, donc j'étais vraiment heureux de ce que cette scène a fini par être. » 

 

 CLAIRE : » Oh, c'est donc ça ? » 

 JAMIE : » Un pour chaque cuillère. » 

 CLAIRE : » Tu veux douze enfants ? «  

JAMIE : » Pourquoi pas ? «  

CLAIRE : » Bon dieu... » 

 JAMIE : » Allons-nous coucher. «  

Il sourit et l'embrasse dans le cou, et Claire sourit malgré cette perspective... 

CLAIRE : « Je t’aime. »

JAMIE : « Je t’aime aussi. »

 

  

14 15EXT. VERSAILLES – LENDEMAIN MATIN 

 Dans toute sa splendeur opulente.

 

16EXT. VERSAILLES - ÉCURIES ROYALES – JOUR 

 Claire et Jamie s'approchent de la grande écurie bien aménagée où sont exposés douze des chevaux espagnols du Roi. Les nobles se promènent et les serviteurs s’activent.

Jamie admire cet environnement avec un plaisir enfantin, humant profondément le mélange de cheval, de harnais et de fumier.

JAMIE : » L'odeur d'une écurie me manque. « 

CLAIRE : » Pas moi. ».

A ce moment-là, le Duc de Sandringham les aperçoit.

DUC DE SANDRINGHAM : » Jamie, mon garçon ! Et votre femme resplendissante... ma chère, votre état met en valeur votre beauté...

Il lui prend la main et la baise galamment.

CLAIRE : » Je ne me sens pas bien. »

 Le duc baisse rapidement la main.

DUC DE SANDRINGHAM : « Oh ? « 

CLAIRE : » Rien de contagieux. Mais si vous voulez bien m’excuser, messieurs... je devrais prendre un peu... d'air plus frais. » 

Claire et Jamie se disent au revoir alors qu'elle s’éloigne rapidement.

 

17EXT. VERSAILLES - ÉCURIES/JARDINS – JUSTE APRES 

 Claire quitte les écuries avec soulagement et aspire l’air frais. Il y a beaucoup d'activités ici, avec des invités partout, diverses tables et des serviteurs servant des rafraîchissements. Elle prend un verre d'eau sur un plateau qui passe et met une certaine distance entre elle et les écuries. 

 

18EXT. VERSAILLES - ÉCURIES ROYALES – JUSTE APRES 

 Sandringham et Jamie marchent le long de la rangée de magnifiques chevaux qui sont soit attachés, soit tenus par des lads.

JAMIE : « Voilà un spécimen bien en forme. »

Jamie passe la main sur la croupe d'un des chevaux.

JAMIE : » Beau. Une croupe bien solide. Il se tient bien sur ses jambes. Robuste sur ses hanches. Oui, il est magnifique, Votre Grâce. « 

DUC DE SANDRINGHAM : » Excellent, prenons-le dans ce cas. J'ai été très attristé d'apprendre vos problèmes juridiques – surtout après ce charmant dîner. La Bastille.... Loin de moi cette pensée. « 

Sandringham frémit à cette seule idée. Ils passent à un autre cheval. Jamie passe ses mains sur les jambes du cheval.

JAMIE : » Celui-ci... l’œil terne et une périostite.  Au suivant. Je n'ai passé que quelques heures la Bastille. Mais d’autres pauvres diables sont là-bas depuis des décennies... « 

DUC DE SANDRINGHAM : » Oui, eh bien, la vie peut être dure. « 

 

Richard Kahan : 

« C’étaient des scènes vraiment intéressantes à écrire. 

Outre toute la pompe, les circonstances et la beauté de la classe supérieure française, ce sont véritablement des scènes de sous-texte : les deux personnages disent une chose mais font en réalité référence à autre chose. Et le duc est un personnage tellement amusant à écrire ! 

De nombreuses recherches ont été menées sur ces scènes, pour découvrir exactement comment ils auraient évalué et vendu les chevaux à l'époque. 

En fait, j’ai fini par appeler la mère de Toni Graphia, qui a beaucoup d’expérience avec les chevaux, pour comprendre le jargon. Elle m'a donné des trucs formidables (dont certains ont malheureusement été coupés… désolé, maman Graphia) ! » 

  

 

19EXT. VERSAILLES - JARDINS – JOUR 

Claire prend une petite bouchée à manger sur une table, entourée d'un groupe de courtisans qui bavardent avec les derniers potins. Claire parvient à discrètement se désengager du groupe, cherchant un peu de solitude en direction une zone isolée des jardins.

 ANNALISE : « Madame Broch Tuarach, quel plaisir ! « 

Claire se retourne et trouve Annalise de Marillac [le premier émoi de Jamie, qu'elle a rencontrée à Versailles dans l'épisode 202].

CLAIRE : « C'est une joie de vous revoir, Annalise. »

ANNALISE : » J'allais justement me promener dans les jardins.

Vous joindrez-vous à moi ? »

CLAIRE : « Ce sera avec plaisir. « 

Se promener avec l’ex de Jamie n’est peut-être pas un « plaisir » exactement, mais Claire sourit alors qu'elles commencent à marcher...

 

20EXT. VERSAILLES - ÉCURIES ROYALES – JOUR 

Jamie et le duc descendent la rangée des chevaux.

DUC DE SANDRINGHAM : » Cela peut vous consoler de savoir que votre dîner n’a pas été un effort inutile, Jamie. Cela m'a permis de prendre la mesure de votre Prince. « 

JAMIE : » Et quel est votre avis ? »

 DUC DE SANDRINGHAM : » À mon avis... c'est un gros connard. »

 De la musique aux oreilles de Jamie, mais il sauve les apparences.

JAMIE : » Eh bien, je suis désolé d’apprendre que vous pensez cela du prince. »

 DUC DE SANDRINGHAM : » J'imagine que c'est le cas. D'autant plus que vous semblez avoir été engagé par lui. »

Cherchant à dévier, Jamie se dirige vers le prochain cheval, l'attrapant par le museau et écartant les lèvres pour examiner ses dents – la mesure de l'âge d'un cheval.

 JAMIE : » Ils prétendent qu'ils ont trois ans, mais à en juger par ses dents, celui-ci a quelques saisons de plus dans les jambes. »

DUC DE SANDRINGHAM : « Vos connaissances m'étonnent. Mais je me demande comment quelqu'un qui est un si bon juge sur les chevaux peut être un si mauvais juge des hommes. »

 JAMIE : » Je vois le Prince pour ce qu'il est. Mais son père est le vrai roi. »

 DUC DE SANDRINGHAM : » Noblement dit. « 

JAMIE : » Voilà vraiment un bel étalon. « 

DUC DE SANDRINGHAM : « Magnifique ! Eh bien, je devrais en voir encore quelques-uns de plus. Je suis un homme qui aime avoir plusieurs options. Pas vous ? « 

Jamie hoche la tête, alors qu'ils passent au cheval suivant...

 

21EXT. VERSAILLES - JARDINS – JOUR 

Claire et Annalise se promènent dans le jardin.

ANNALISE : « Dites-moi – vous avez vécu en Écosse. Pensez-vous que la vie y est plus simple ? « 

CLAIRE : » À certains égards, oui. Pas pour d’autres. Les affaires politiques et les manipulations parmi les clans et les lairds peuvent parfois même rivaliser avec les intrigues de Versailles. « 

ANNALISE : » James n'a jamais été intéressé par les intrigues -- du moins pas à cette époque. Il était direct. Honnête. Simple. « 

CLAIRE : » Je ne qualifierais pas Jamie de simple. »

 ANNALISE : » Pas aujourd'hui -- maintenant c'est un homme d’affaires...... intéressé par la politique. Comme tous les autres. Cela m'attriste de penser à lui comme ça. »

 CLAIRE : » Il est toujours Jamie... Je doute qu’il s’éloigne un jour de qui il est vraiment. » ANNALISE : » Quand je l'ai connu, il était impulsif. Têtu. « 

CLAIRE : » Il l’est toujours. « 

ANNALISE : » Ah, mais quand je l'ai connu, c'était un garçon. Vous l’avez transformé en homme. En parlant d'hommes, il y en a un plutôt fringant là-bas, en train de regarder dans notre direction. Il a l'air plutôt épris de vous. Le voici maintenant... «  

Claire se retourne avec un sourire qui se fige sur son visage alors qu'elle reçoit un coup de poing en plein cœur. Le capitaine Jack Randall s'approche d'elle avec un regard étonné.

 

Richard Kahan : 

« J’ai adoré l’idée que Claire ne pouvait tout simplement pas échapper à Annalise lors de ces rencontres : la dernière chose qu’une femme enceinte veut faire, c’est discuter avec l’ex non enceinte de son mari ! 

 Ron a aimé l’idée qu’à partir de la deuxième confrontation avec Annalise, Claire acquiert en fait un aperçu très intéressant de sa relation avec Jamie. Annalise souligne que Jamie était un garçon quand elle l'a connu, têtu et impulsif, et Claire a fait de lui un homme. 

 J’ai vraiment aimé cette idée de mise en scène de ce qui va arriver… le retour de Black Jack Randall ! 

Inutile de dire que j'étais plus que ravi d'écrire cette scène. 

 Un si grand personnage. Et une scène emblématique du livre. » 

 

JACK RANDALL : » Claire... ? « 

Claire et Jack se regardent et il est difficile de dire qui est le plus surpris en ce moment. Un vrai sourire s’affiche sur le visage de Jack.

JACK RANDALL : » Vous... ne manquez jamais de m'étonner. «  

Claire n'arrive pas à trouver les mots pour le moment, comme Jack, abasourdi. C'est donc à Annalise de briser le silence. 

ANNALISE : » Je suppose que vous vous connaissez ? « 

JACK RANDALL : » Oui… En effet. Permettez-moi de me présenter… »

Il enlève son chapeau et s'incline - avec une grimace visible de douleur.

JACK RANDALL : « Capitaine Jonathan Wolverton Randall, 8e Compagnie des Dragons de Sa Majesté, le Roi d'Angleterre. À votre service, madame. »

 Il se redresse – encore une fois avec difficulté.

ANNALISE : » Annalise de Marillac. C'est un plaisir de faire votre connaissance. Avez-vous mal quelque part, Capitaine ? »

 JACK RANDALL : » J'ai... eu un accident il y a quelque temps. « 

Claire parvient enfin à se sortir de son état de choc.

CLAIRE : » Excusez-moi Annalise, je ne me sens pas bien d’un seul coup, je pense que je vais y aller. »

Mais avant que Claire ne puisse s'échapper...

ANNALISE : » Je suis vraiment désolée, ma chère. Je vais appeler votre mari. »

 CLAIRE : » Non, ce ne sera pas nécessaire. « 

Mais avant que Claire ne puisse finir sa phrase, Annalise part chercher Jamie et Claire est coincée avec Jack.

JACK RANDALL : » Jamie... il est ici ? Où ? « 

CLAIRE : » Vous devriez partir avant qu'il ne vous voie et vous tranche la gorge. »

 Jack jette un rapide coup d'œil autour de lui, à la recherche de tout signe de Jamie.

JACK RANDALL : » Ce serait une erreur mortelle. Sortir son épée en présence du roi est passible de la peine de mort. « 

Comme Jack ne va nulle part, Claire essaie de s'éloigner. Randall s'avance brusquement, lui bloquant le chemin.

Mais Jack reste là où il est, voulant attendre Jamie, et souriant d'étonnement.

JACK RANDALL : » C'est incroyable. Le destin joue avec nous maintenant – il nous met sur des chemins apparemment divergents qui finissent par se croiser d'une manière ou d'une autre dans les lieux les plus improbables. »

 Claire essaie à nouveau de partir, mais Jack lui attrape le bras.

 CLAIRE : » Écartez-vous de mon chemin. « 

 JACK RANDALL : » Claire, vous, mieux que personne, savez voir au-delà du trouble du moment pour apprécier la sublime absurdité d'un univers qui nous guiderait l’un vers l’autre à la cour de France ? »

 

 Richard Kahan : 

« A l’origine, j’ai écrit cette scène en restant assez proche du livre, en termes de ton et de certains dialogues également. 

Mais au fur et à mesure que l'épisode se développait, Ron avait l'impression que nous devrions voir un Randall différent ici. 

Il a parlé de l'idée selon laquelle Randall n'a rien à prouver à Jamie ou Claire dans cette scène : il a obtenu ce qu'il voulait à la prison de Wentworth. Ron voulait explorer ce nouveau Randall. 

 Je pense que cette note a vraiment contribué à façonner la scène et à l'amener à un tout nouveau niveau de chair de poule, ce qui est génial ! Vous avez un personnage comme Randall qui s'étend sur le plan existentiel, faisant avec désinvolture des références à l'intervention divine, et tout cela à la femme dont il a brutalement violé le mari ? 

 Ouah. Il y a tellement de choses qui bouillonnent sous la surface, tellement de choses qui ne peuvent être dites en présence du roi – une superbe mise en scène pour une scène juteuse. » 

 

 CLAIRE : » Lâchez-moi. « 

Il la regarde calmement, son amusement toujours évident. Alors, il lâche lentement son bras.

JACK RANDALL : » Le roi... ? « 

CLAIR : » J'emmerde le roi. « 

Jack s'incline devant quelqu'un. Et Claire se tourne pour voir le roi Louis. Il est arrivé, accompagné de gardes et de sa suite de courtisans.

Claire n'a d'autre choix que de faire la révérence en toute hâte et espère qu'il n'a pas entendu cette dernière remarque.

 LE ROI LOUIS : » Madame Fraser, il plaît au Roi de vous revoir. « 

CLAIRE : « À moi aussi, Votre Majesté. « 

Louis regarde Jack d'un air interrogateur, qui à son tour regarde Claire. Il lui faut du temps pour comprendre ce protocole qui exige qu'elle fasse les présentations.

[REMARQUE : nous supposerons que Claire a été officiellement présentée au roi à un moment donné.]

CLAIRE : » Puis-je présenter à Votre Majesté Jonathan Wolverton Randall, écuyer et capitaine de la 8e Compagnie des Dragons de sa Majesté le Roi de Grande-Bretagne ? »

LE ROI LOUIS : » Capitaine Randall. Bienvenue à Versailles. »

JACK RANDALL (En français) : » Je vous remercie, Votre Majesté. C'est un honneur de me trouver en ces lieux. « 

Les courtisans sourient et ricanent à son accent, mais Louis les fait taire.

 LE ROI LOUIS : » Il suffit. (Passage à l'anglais) Vous pardonnerez les moqueries de ces gens-là, Capitaine. La langue française n'est pas facilement maîtrisée par les Anglais. »

 JACK RANDALL : » Je ne me suis pas senti offensé, Sire. « 

LE ROI LOUIS : » Oh ! Mais peut-être que le Roi lui-même vous a offensé ? Madame Fraser… Je puis vous assurer que votre accent est parfait, comme toujours. « 

Il lui prend la main et la baise galamment. Il est visiblement attiré par elle, jetant un œil connaisseur sur sa silhouette.

CLAIRE : « Votre Majesté est trop bonne. « 

Louis continue de lui tenir la main un peu trop longtemps.

Angle sur Jamie qui sort tout juste des écuries et cherche Claire. Il regarde autour de lui quelques secondes avant de la voir parler avec le roi – et puis il voit Jack Randall. Le visage de Jamie s'assombrit et il commence à marcher rapidement vers eux... 

Retour sur le roi qui a reporté son attention sur Jack.

LE ROI LOUIS : » Le Roi admire votre uniforme, Capitaine. On le voit peu à cette cour. Des couleurs si audacieuses... comme il sied aux braves soldats de votre royaume.  Dommage que vos compatriotes soient généralement trop occupés à se tuer les uns les autres pour échanger ce genre de compliments. »

JACK RANDALL : « Parlant en tant que soldat depuis des années, votre Majesté, je dois dire que je trouve la guerre préférable à la politique. Au moins, à la guerre, vous connaissez votre ennemi. »

 LE ROI LOUIS : » Le roi trouve une part de vérité dans vos propos. Cependant, nous espérons que votre penchant pour le carnage ne s'avérera finalement pas fatal pour vous. « 

Une atmosphère calme et glaciale. Angle sur Jamie se rapprochant, sa main sur la poignée de son épée...

LE ROI LOUIS : » Vous et le capitaine êtes amis, Madame ? « 

CLAIRE : » Nous sommes des connaissances. »

LE ROI LOUIS : » Cela ne présente-t-il pas de problèmes à votre mari ? Il est, après tout, un fier guerrier écossais et un grand partisan de la revendication légitime de mon cousin au trône britannique.

Ou peut-être n’avez-vous pas rencontré le Seigneur Broch Tuarach ? »

 Le roi fait un signe et ils se tournent tous pour voir Jamie arriver près de Claire, la main toujours sur son épée. Claire pâlit. Jack se raidit, sa propre main se posant doucement sur la poignée de son épée. Mais Jamie a un large sourire. 

 JAMIE : » Le capitaine et moi nous sommes rencontrés plusieurs fois, Votre Majesté. Comment allez-vous, capitaine ? « 

JACK RANDALL : « Bien, merci. »

JAMIE : » J'ai entendu dire que vous aviez fait une rencontre malheureuse avec des moutons, n'est-ce pas ? »

 JACK RANDALL : « Du bétail, en fait. »

 JAMIE : » Mais maintenant, vous êtes rétabli ? »

 JACK RANDALL : « J’ai encore un peu de difficultés à sortir du lit les matins froids. « 

JAMIE : » Vraiment ? Eh bien, j’ai cru comprendre que le temps ici à Paris va rester chaud toute la semaine. »

 JACK RANDALL : » Alors, ne vous inquiétez pas pour ma santé. »

JAMIE : « Je suis ravi de l’apprendre. »

Claire intervient et prend fermement Jamie par son autre bras et se rapproche de lui, voulant mettre un peu plus de distance physique entre les deux hommes.

CLAIRE : » Dites-nous, capitaine, pourquoi vous êtes ici ? »

 JACK RANDALL : » Je suis en mission de requête pour aider mon frère. Votre Majesté, jusqu'à récemment, il était employé par le duc de Sandringham -- je suis ici pour demander à sa Grace de reconsidérer sa position. « 

LE ROI LOUIS : » Peut-être devriez-vous implorer. »

 Jack le regarde d'un air interrogateur– un peu trop intensément.

JACK RANDALL : « Implorer, votre Majesté ? « 

LE ROI LOUIS : » Oui. A genoux. Demander une telle faveur à un homme comme le duc serait impossible. L’implorer, cependant – serait une chose différente. A genoux. »

 Le roi le regarde et Jack réalise soudain qu’ils le regardent tous. Maintenant ? Les gardes du roi sont ici et ils le surveillent de près. Et après un moment d’hésitation, Jack se met à genoux devant le roi. Le roi attend un instant... puis rit.

 LE ROI LOUIS : » Pas maintenant ! Oh ! Vous les Anglais… prenez tout au pied de la lettre ! « 

Tout le cortège rit et Claire en profite pour chercher à partir de là.

CLAIRE : » Votre Majesté, je ne me sens pas bien… Puis-je me retirer, avec votre permission ? »

LE ROI LOUIS : » Bien sûr, bien sûr. Reposez- vous, madame Fraser.  Vous pouvez prendre congé également, seigneur Broch Tuarach. »

Regardant Jack avec un certain amusement...

LE ROI LOUIS : « Le Roi vous autorise à vous relever. Ce serait dommage de tacher de si beaux hauts-de-chausses. »

Le roi s'éloigne, en riant toujours de sa blague. Claire prend Jamie par le bras tandis que Jack se relève lentement, brûlant silencieusement d’humiliation.

JAMIE : » Tu te sens vraiment malade, Sassenach ? Est-ce le bébé ? »

 CLAIRE : » Non, non, je vais bien. »

 JAMIE : » Tu es sûre ? »

 CLAIRE : » Oui. Je voulais seulement partir... »

 JAMIE : « Très bien. Alors attends-moi ici. « 

Il se dirige vers Randall. Claire est morte d’inquiétude.  Les deux hommes ont une conversation courte mais apparemment agréable. A la fin, les deux hommes se saluent formellement, puis Jamie retourne vers Claire alors que Jack le suit du regard longuement.

 CLAIRE : « Que s'est-il passé ? Qu'est-ce que vous avez dit ? » 

 JAMIE : « Je l'ai défié en duel, et il accepté. Il a dit qu'il me devait une mort. « 

Il sourit, et tous les deux s’éloignent.

 

22EXT./INT. TRANSPORT - JOUR - PLUS TARD 

 La calèche sillonne les rues de Paris. Un silence s'installe entre Jamie et Claire. Le seul bruit est celui des sabots de cheval sur les pavés, cognant comme un battement de tambour. Jamie regarde le paysage défiler avec un air satisfait et heureux sur son visage. Mais l'esprit de Claire est ébranlé, cherchant désespérément un moyen d’empêcher ce duel de se produire, alors que les pensées de Frank et Black Jack irréconciliablement liés dans le temps lui remplissent la tête...

 

23EXT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE – JOUR 

 La calèche entre dans la cour de la maison.

 

24EXT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - COUR – JOUR 

 La calèche s'arrête à peine dans la cour alors que Jamie sort. Il bondit positivement hors de la voiture et suppose naturellement que Claire le suit sans regarder en arrière.

Fergus arrive en courant par la porte d'entrée, ravi de les accueillir à la maison, mais Jamie arrête le garçon avant qu'il ne parvienne à dire un mot.

JAMIE : « C’est une belle journée, Fergus mon garçon ! »

FERGUS : » Vraiment ? « 

JAMIE : » Tu n'as pas idée. Va vite me chercher Murtagh, immédiatement. « 

FERGUS : » Oui, Milord. « 

Fergus court pour faire ce qu'on lui dit et Jamie disparaît à l'intérieur de la maison, son esprit était concentré sur la tâche à accomplir.

 Claire a du mal à réfléchir et à respirer. Après un moment, ses yeux s'illuminent soudainement. 

CLAIRE (Au cocher) : » Emmenez-moi à la Bastille à toute vitesse ! « 

 

25EXT. 26INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE – NUIT 

Murtaugh aiguise le tranchant de son épée alors que lui et Jamie discutent des détails du duel.

MURTAGH : « Je vais arranger les détails avec son second. Il a accepté le duel, c’est à lui de choisir les armes. »

JAMIE : « Oui. »

MURTAGH : « Et si c'était des pistolets ? Alors ? « 

JAMIE : » Il ne prendra pas de pistolets. C'est trop rapide et on est trop loin l’un de l’autre. Il voudra me regarder dans les yeux. »

 MURTAGH : » Oui, mais ne sous-estime pas les compétences de l’homme. On ne devient pas Capitaine de Dragons sans savoir comment manier une lame. « 

CLAIRE : » Il n’y aura pas de duel. « 

Jamie et Murtagh se retournent pour trouver une Claire épuisée.

CLAIRE : « Black Jack Randall est enfermé à la Bastille. »

 JAMIE : » Pour quel motif ? « 

CLAIRE : « Je l’ai accusé d’être le responsable de l’attaque contre Mary et moi. »

 Jamie est estomaqué. Murtagh aussi.

MURTAGH : « Seigneur, femme, qu'as-tu fait ? »

 CLAIRE : » Murtagh, s'il te plaît... « 

JAMIE : » As-tu perdu l’esprit ? Faire une fausse accusation … »

CLAIRE : » Ils ne pourront pas le retenir pendant longtemps, et je dirai que j'ai dû me tromper. Mais assez longtemps pour je t'oblige à m'écouter. Tu ne peux pas aller jusqu'au bout, Jamie. « 

JAMIE : « Pourquoi as-tu fait une telle chose, Claire ? « 

CLAIRE : » Les duels sont interdits en France. Si tu es arrêté, tu passeras le reste de ta vie derrière les barreaux. Ou pire. Je ne prendrai pas ce risque. Tu es sur le point d'être père, Jamie. Tu dois penser à moi et à ton enfant. »

 JAMIE : » Non. Il y a des endroits dans cette ville où les gens d’armes ne sont pas présents. « 

MURTAGH : » Il ne se fera pas prendre. J’y veillerai. »

 CLAIRE : » Murtagh, pourrais-tu partir s'il te plaît ? C'est entre Jamie et moi. »

 Murtagh le fait à contrecœur. Claire ferme la porte.

 JAMIE : » Tu m'as fait un cadeau Claire, quand tu m'as dit que Randall était vivant – Un cadeau. Savoir que je serai celui qui achèverais la vie de ce salaud. Maintenant je réclame ce cadeau. »

 CLAIRE : » S'il te plaît, écoute-moi, tu ne peux pas tuer Randall— « 

JAMIE : » Claire, il n'y a aucune raison... « 

CLAIRE (lâchant) : » À cause de Frank. « 

JAMIE : « Frank ? »

 Le nom traverse l’air comme un poignard. Jamie regarde Claire avec un total étonnement, n’en croyant pas ses oreilles.

CLAIRE : » Si tu tues Jack Randall maintenant, alors Frank... il ne naitra pas. « 

JAMIE : » De quoi parles-tu ? « 

CLAIRE : » Tu te souviens que je t’ai dit que Frank m'a montré une fois son arbre généalogique... et dessus était le nom de Jack Randall...  Il a épousé Mary Hawkins. Ensemble, ils sont censés avoir un enfant... qui sera l'ancêtre de Frank. Mais si tu tues Black Jack avant qu'il ait un enfant avec Mary... alors ce sera comme si tu tuais Frank aussi. »

Jamie la regarde comme si elle était folle – et maintenant Claire n’est pas vraiment sûre qu’il ait tort.

CLAIRE : « Et il n’existera pas. Et il doit exister. C’est l’avenir. »

 JAMIE : » Je pensais que tu étais ici pour changer l’avenir. « 

CLAIRE : » Frank est innocent dans tout ça. Tu ne peux pas tuer un innocent ! »

 JAMIE : » Innocent ? « 

CLAIRE : « Il n’a commis aucun crime contre nous. »

JAMIE : » Et pour cela, Jack Randall devrait vivre ?! Oui. Je peux supporter beaucoup de choses. Plus que la plupart. Je l’ai prouvé. Mais dois-je supporter la faiblesse de chacun ? Je ne peux pas avoir la mienne ?  (Jure en gaélique) Donas dubh nan searchd sitigeen! »

 Avant que Claire puisse parler...

 JAMIE : » Toi, plus que quiconque, ne devrais pas vouloir ça de moi, Claire. Tu étais là... tu as vu ce qu'il m'a fait. »

Claire ne connaît que trop bien les images qui tourbillonnent dans la tête de Jamie, et elle a du mal à garder ses propres émotions à distance. Mais avant qu'elle puisse parler, Jamie dégaine rapidement le poignard de sa ceinture et met la poignée dans la main de Claire. 

  

 Richard Kahan : 

 « Le combat ultime entre Jamie et Claire : une superbe scène à écrire. 

Si bien connue du livre. J'étais vraiment excité de me lancer dans cela et de trouver le bon rythme. 

La scène a subi quelques changements mineurs, à savoir qu'au début, elle était organisée en plusieurs parties, où Jamie continuait à s'éloigner vers différentes zones de la maison, suivi par Claire. 

 L’idée était qu’il n’arrivait tout simplement pas à comprendre ce qu’elle avait fait, il était tellement en colère qu’il devait simplement s’en aller. Et puis Claire le suit désespérément en essayant de s’expliquer. 

 Je pense que j'avais une certaine appréhension à propos d'une autre scène avec deux personnes, dans une pièce, en train de parler. Mais après quelques ébauches, il est devenu clair que le pouvoir d'avoir nos personnages si bruts et vulnérables, sans nulle part où aller mais se faire face, était le meilleur choix. 

J'avoue que j'ai eu un aperçu de cette scène où, au moment le plus intense, Jamie se déchaîne brièvement sur Claire, sur le fait de continuer à porter la bague de Frank. 

Je me suis laissé prendre par l'écriture et je me suis investi là-dedans. J’en parlerais certainement dans une dispute : votre femme porte la bague d’un autre homme ! 

 Mais on m’a rappelé que c’est la différence entre Jamie et moi (enfin… une parmi tant d’autres…) et que même dans ses moments les plus sombres, ce n’est pas ce qu’il ferait. 

 Je dois aborder ici les performances de Cait et Sam. Ils ont élevé le niveau au-delà de toute mesure. 

 J'ai imaginé cette scène tellement de fois pendant que je l'écrivais, et leur performance est allée au-delà de ce qui était attendu. » 

 

CLAIRE : » Un délai, c'est tout ce que je demande. »

JAMIE : « Non. Tu as le choix, c’est lui ou moi. Je ne peux pas vivre si Randall vit aussi. Si tu ne me permets pas de le tuer, alors tue-moi maintenant toi-même ! « 

Jamie serre la main de Claire, la forçant à saisir le poignard. C'en est trop, alors que Claire éclate en sanglots, jetant le couteau.

CLAIRE : » Un an. L'enfant... celui de Randall, il sera conçu d’ici là. Après cela, je te le jure, je te jure de t'aider à saigner ce salaud à mort ! »

 Aucune réponse de Jamie. La propre colère de Claire commence à monter.

CLAIRE : » Tu me dois bien ça, Jamie Fraser. Je t'ai sauvé la vie -- pas une seule fois, mais deux fois. Tu me dois une vie. »

 JAMIE (Le regard dur et écœuré) : « Je vois. Et tu réclames ta dette maintenant ? »

 CLAIRE : » Je ne peux pas te faire entendre raison autrement ! »

JAMIE : » Bon Dieu, Claire ! Tu m'empêcherais de me venger de cet homme ça m'a obligé à être sa putain ? L'homme qui hante mes cauchemars et notre lit ? L'homme qui m’a presque poussé à prendre ma propre vie ? Tu sais que je suis un homme d'honneur. Je paie mes dettes. Alors dis-moi maintenant, c'est ce que tu me demandes ? De te payer avec la vie de Black Jack Randall ? »

 Les questions sont en suspens, et Claire n'a d'autre choix que de répondre…

CLAIRE : « Oui. « 

Jamie la regarde. Il prend son épée, l’embrasse et la range.

 JAMIE : » Une année. Pas un jour de plus. « 

Claire s’approche de lui, ayant besoin de le toucher. Mais Jamie est glacial.

JAMIE : « Ne me touche pas. « 

Claire recule, n’arrivant plus à respirer. Plan large sur le mari et femme, de chaque côté de la pièce, celle-ci apparaissant soudainement incroyablement grande.

Jamie et Claire sont séparés, vivant une rupture entre eux comme jamais auparavant...

 

Richard Kahan : 

« L'image finale, l'idée d’élargir en grand plan, avec Jamie et Claire de chaque côté du cadre, avec une montagne d'espace entre eux dans cette pièce luxueuse, était une image que j'avais dans le scénario depuis la première ébauche jusqu'au scénario final. 

Cela n'a jamais été censé être un cliffhanger, dans le vrai sens du terme, mais finir sur cette image, le couple que nous avons l'habitude de voir si physiquement proche, maintenant de part et d'autre de la pièce… J'ai toujours pensé que ce serait vraiment un moment de suspense, une image intéressante sur laquelle terminer l’épisode. 

 Notre réalisateur Doug a réussi. 

 

 

 

FIN DE L'ÉPISODE