Commentaires des scénaristes
Indications et séquences
Dans le script, absent de la série
Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues

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ÉPISODE 209 : « JE SUIS PREST » 

Écrit par Matthew B. Roberts 

  

 

Projet de production final

10 Novembre 2015

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE BEAUCHAMP RANDALL/JAMIE MACKENZIE FRASER/DOUGAL MACKENZIE
MURTAGH FITZGIBBONS FRASER/ANGUS MHOR/RUPERT MACKENZIE/FERGUS

“YOUNG SIMON” FRASER/ALEXANDER KINCAID/ROSS/PRIVATE MAX LUCAS/CORPORAL CALEB GRANT
SCRUFFY G.I./JOHN GREY

 

INTÉRIEURS

Camp Fraser : Quartiers des soldats. Hébergement de Jamie et Claire.

Zone arrière britannique

2ème Guerre Mondiale France : Hôpital de campagne. Zone de triage

 

EXTÉRIEURS

Campagne écossaise/ Camp Fraser : zone principale. Zone d’entrainement. Cour / Clairière   Endroit isolé. Hébergement de Jamie et Claire /Camp britannique.

2ème Guerre Mondiale France : Zone arrière britannique

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT 

COMMENTAIRES
 

PAS DE SEQUENCE PRE-GENERIQUE. 

  

GENERIQUE ET CREDITS. 

  

TITLE CARD : 

Vision du 20ème siècle : un véhicule militaire (nous reconnaissons les roues) passe dans l’ornière d’un chemin boueux et détrempé. 

Des soldats (uniformes et bottes militaires) suivent le véhicule. 

 

****************************************

 

1EXT. CAMPAGNE ÉCOSSAISE - JOUR 

 Une ligne discontinue d’hommes du régiment des Lovat marche derrière Claire, qui chevauche à la tête de ce qui est censé être un régiment de soldats. C’est plutôt une collection hétéroclite d’hommes plus ou moins disciplinés qui ne veulent pas vraiment être ici.

Jamie, épuisé, s'approche pour rejoindre Claire, un air de frustration se dessinant sur son front. 

CLAIRE (Voix Off) : « Nous avions quitté Beaufort avec 100 hommes et voyagions vers Crieff pour rejoindre Murtaugh et les Fraser de Lallybroch. Mais notre groupe se réduisit au cours du voyage. Beaucoup d’hommes, furieux que le seigneur Lovat les ait éloignés de leurs familles et de leurs fermes désertèrent nos rangs. Nous avions envoyé le jeune Simon pour les persuader de revenir en leur promettant une terre à la fin de la guerre. Cela offrirait à certains une raison de se battre, une raison de mourir. Si tout se passait comme prévu, nous nous retrouverions tous à Perth pour rejoindre l’armée du prince. » 

(Cette partie a été ajoutée en version finale à la place du dialogue qui suit, version initiale, ndlt). 

  

Dialogue version initiale : 

 CLAIRE : « Combien ? «  

JAMIE : » Je ne peux pas dire avec certitude, vingt-cinq certainement, peut-être trente. » 

 Un peu plus tard, le jeune Simon Fraser arrive. 

JEUNE SIMON : » Plutôt trente-cinq, je dirais. «  

CLAIRE : » Ce sont vos hommes, vous ne pouvez pas les garder sous vos ordres ? » 

 JEUNE SIMON : » Ce sont les hommes de mon père et je suppose qu'ils ne seront pas très contents d’être éloignés de leur familles et de leurs fermes. «  

JAMIE : » Ce ne sont pas les hommes de la famille, ce sont des métayers, eux resteront fidèles. Ce sont les célibataires qui désertent... ils le font toujours. Ils n'ont pas de terre à eux. Aucune autre raison de se battre qu'un vœu de fidélité. Et ce n’est pas beaucoup quand les balles de mousquet passent au-dessus de ta tête. » 

 JEUNE SIMON : » Nous ne pouvons pas continuer à perdre des hommes à ce rythme. Qu'est-ce qu'on fait ? «  

JAMIE : » Vous les récupérez. «  

Simon a l'air légèrement déconcerté. Il est un peu perdu au milieu de tout ce chambardement. 

JEUNE SIMON : » Moi ? Comment ? «  

JAMIE : » Nous ne sommes pas loin de Kingussie. Je suppose que ce sera le premier endroit où ils iront. Une fois que vous les aurez trouvés, alors vous devrez leur donner quelque chose pour lequel combattre. » 

 JEUNE SIMON : » Je n’ai pas beaucoup d’argent… » 

 JAMIE : » Pas d’argent. De la terre. Offrez à chaque homme son propre lopin de terre quand la guerre sera finie et ils se battront comme des diables pour ça. » 

  

 Matthew B. Roberts : 

« Vous remarquerez que la première scène scénarisée (nous l'avons filmée) a été coupée de l'épisode en version finale. 

 Les informations contenues dans la scène étaient importantes : elles expliquaient ce qui arrivait au jeune Simon. Ainsi, pour obtenir cette information, nous avons ajouté la voix off au début de la scène 2. 

Vous remarquerez que la VO est un condensé du dialogue. » 

 

 

 JEUNE SIMON : » Mais... je ne peux pas offrir ce qu’il ne m'appartient pas de donner. La terre appartient à mon père. «  

JAMIE : » Lord Lovat n'est pas ici... et la fin de la guerre est loin -- peut-être des années.  Beaucoup de choses peuvent arriver d'ici là. Vous vous en inquiéterez lorsque la guerre sera finie. (La mine sombre) La vérité est que la moitié de ces hommes ne rentreront pas chez eux de toute façon. » 

 Simon commence à prendre conscience de la dureté de la situation. 

 JAMIE : » Pendant que vous serez parti, nous continuerons notre route avec les hommes de Lovat restants, et nous rejoindrons Murtagh et les Fraser de Lallybroch à Crieff. «  

Simon comprend la logique de la situation, prend une profonde inspiration puis acquiesce. 

 JEUNE SIMON : « On se retrouve à Crieff, alors ? » 

 JAMIE : » Non, c'est important qu'ils vous voient comme leur seul commandant pendant un certain temps. Marchez avec eux jusqu’à Perth et rejoignez l'armée du prince. 

 Il vous recevra probablement en héros, et cela vous aidera à vous lier davantage à vos hommes. «  

JEUNE SIMON : » Très bien. «  

Jamie se penche et parle à voix basse. 

JAMIE : » Traitez-les comme des soldats et non comme des métayers, comme des fermiers. Attendez de l'obéissance, mais donnez-leur votre respect. Faites ça, et ils donneront leur vie pour vous. «  

Simon se redresse sur sa selle. 

JEUNE SIMON : « Ce sera comme vous le dites. On se verra à Perth. » 

 Jamie et Claire font leurs adieux, puis Simon s'en va avec quelques hommes. 

 CLAIRE : « Tu penses qu’il y arrivera ?  Transformer des bergers et des fermiers en soldats ? «  

JAMIE : « La meilleure question, Sassenach... est-ce que j’en suis capable ? » 

Alors qu’ils regardent la troupe indisciplinée « marcher » le long de la route... 

  

2EXT. ECOSSE – JOUR 

Dans toute sa splendeur verdoyante. Alba, Calédonie, Écosse ou quel que soit le nom qu'on lui donne... c'est le royaume pour lequel ils se battent. Et s'ils perdent, ce pays sera inondé par le sang de leurs familles et de leurs amis. 

 

3EXT. CAMP FRASER - JOUR 

 Jamie et Claire arrivent au campement de Crieff et trouvent une trentaine d’hommes de Lallybroch déjà installés. Une vingtaine de femmes et d’enfants les accompagnent. Ce sont des auxiliaires du camp qui fournissent la cuisine et le ménage.

 Jamie et Claire saluent les gens de Lallybroch dont Alexander Kincaid et Ross, les forgerons. Ils hochent tous les deux la tête avec respect. Puis Murtaugh s'approche. Il est d’humeur… Murtagh.

JAMIE : « Murtaugh ! » 

MURTAGH : « Pardonnez-moi de négliger la petite gigue que j’avais prévue de danser en l'honneur de votre arrivée ; j'aurais été très content de pouvoir l’exécuter il y a cinq jours. »

 C'est le langage highlander pour "Où diable étais-tu ?"

 JAMIE : » Je sais, je sais… Cela a pris plus de temps que prévu pour traverser Corrieyairack. Ça m’a rendu nostalgique de l‘époque où l’on gardait le bétail. »

 Jamie fait signe aux hommes de Lovat qui s’installent dans le campement là où il y a de la place. Murtagh est surpris de leur nombre.

MURTAGH : » Je ne pensais pas que tu arriverais à obtenir du pain de ce vieil enfoiré, et encore moins des hommes.   Il n'y en a pas beaucoup… »

CLAIRE : » Apparemment, Lovat a gardé ses meilleurs hommes à Beauly. Alors, vous aurez tous les deux à faire tout le travail. »

JAMIE : » Nous devons monter la garde... Environ trente hommes ont tenté de déserter près de Kingussie. Le jeune Simon est parti pour les remettre dans le droit chemin. « 

MURTAGH (Très sarcastique) : » Le jeune est avec nous ? »

 JAMIE : » Oui... mais sans la bénédiction de son père. Lovat reste neutre. « 

MURTAGH : » Ah, je reconnais bien là cette fouine. ».

Un des hommes offre à boire à Jamie et Claire.

Fergus arrive en courant.

FERGUS : » Milady ! Milord ! »

 Il se précipite dans les bras de Claire.

JAMIE : » Fergus, mon bonhomme. Tu as l'air en forme, mon garçon. Murtagh s’est bien occupé de toi ? « 

FERGUS : « Non, non... c’était horrible. Il m’a forcé à raccommoder ses chaussettes et à lui apporter ses repas et... »

 Murtagh donne une chiquenaude à Fergus pour mettre fin aux bavardages.

 MURTAGH : « J’essaie simplement d’inculquer au petit ce qu’il y a d’essentiel quand on voyage dans les Highlands. « 

Claire intercède, heureuse de les voir tous les deux.

CLAIRE : « Bien, les enfants. »

Claire s’éloigne en tenant Fergus dans ses bras.

Vue générale du campement et des hommes qui vont et viennent. La vie dans le camp…

  

4EXT. CAMP FRASER - ZONE PRINCIPALE – NUIT 

 Des feux de camp partout. Certains hommes ont des tentes, ceux qui ne dorment pas à la belle étoile.

 

5EXT. CAMP FRASER - ZONE PRINCIPALE - JOUR 

 Le lendemain matin, une belle journée commence.

Claire et Jamie sortent de leur logement.

CLAIRE : « Je vais m’entretenir avec les femmes. Essayer de leur faire faire autant de bannocks que possible. » 

JAMIE : « D’accord. » 

Soudain, une énorme surprise : Rupert et Angus ! Venus rejoindre le soulèvement ! Jamie et Claire ne les ont pas revus depuis leur départ pour la France, donc ce sont de joyeuses retrouvailles.
Angus se penche vers Claire, espérant un baiser :

ANGUS : » Je me suis rincé la bouche avec du whisky, en espérant échanger un gros baiser avec vous. »

Mais Claire prend le visage d’Angus dans sa main en riant et l’embrasse ostensiblement sur sa joue.

 CLAIRE : « Angus ! Certaines choses ne changent jamais ! »

Rupert prend Claire dans ses bras et la soulève comme une plume.

RUPERT : » Ça faisait une éternité, Claire. « 

CLAIRE : » Et comment, Rupert. « 

Angus salue Jamie. Murtaugh sourit, heureux de retrouver ses deux compères.

CLAIRE : » Où est Willie ? »

 Rupert et Angus baissent la tête. Claire se prépare à une mauvaise nouvelle.

CLAIRE : « Quelque chose s'est passé ? « 

MURTAUGH : « Dis-leur. »

RUPERT : » Notre ami… Il est parti se marier. À une fille irlandaise. Il est parti pour l’Amérique avec sa belle-famille. »

Jamie et Claire sourient de soulagement.

 

Matthew B. Roberts : 

« C’est là que nous avons (dû) en finir avec l’histoire de Willie. 

 Malheureusement, Finn Den Hertog, l'acteur qui jouait Willie dans la première saison, a décidé de changer de métier. 

Dans la mesure où nous avons appris sa décision au dernier moment, nous nous sommes efforcés de réécrire l'arc de l'histoire de Willie. 

 Le choix évident aurait été de tuer le personnage, mais je me suis dit pourquoi ne pas déjouer les attentes et proposer un autre dénouement. » 

 

ANGUS : « Nous ne prononcerons plus le nom de cet infâme traitre. »

Visiblement blessé par le départ de Willie, Angus tente de se calmer. Claire sourit, soulagée.

CLAIRE : » Le mariage pourrait vous faire du bien à tous. « 

 DOUGAL : « Tu ne souhaites pas la bienvenue à ton oncle bien-aimé ?

 La voix de stentor ne fait aucun doute. Jamie et Claire se tournent simultanément pour voir le seul et unique, Dougal MacKenzie.

Jamie s’avance vers lui avec beaucoup de joie.

JAMIE : « Dougal ! »

DOUGAL : » Tu as l'air en forme, mon garçon. (Feint un regard empathique) Malgré tous tes malheurs. »

 JAMIE : » Je n’ai jamais été aussi en forme. »

 DOUGAL : « Et Lady Broch Tuarach. Une vision de vraie beauté. « 

Un regard passe entre eux... Un brin de malice dans les yeux de Dougal, Dougal étant Dougal. 

 CLAIRE : « l’Écosse ne serait pas l’Ecosse sans vous, Dougal. »

 Un salut joyeux voilé de dédain. Maintenant que tout le monde a refait connaissance, ils peuvent se mettre au travail. Malgré leur histoire difficile, Jamie est heureux de revoir Dougal.

JAMIE : » Colum se serait-il ravisé ? (En regardant au loin) Le clan MacKenzie rejoint-il la cause ? »

 DOUGAL : » L’avis de Colum reste le sien. Mais cela ne me concerne pas. Nous sommes ici pour que nos cœurs et nos épées plaident cette glorieuse cause. »

CLAIRE : » Quoi... vous trois seulement ? « 

DOUGAL : » Vous n'avez pas remis en question notre nombre quand ils sont allés à la prison de Wentworth pour affronter plus de deux cents tuniques rouges. « 

ANGUS : » Il était quatre cents. « 

RUPERT : » Plus probablement cinq cents. »

Claire lève les yeux au ciel, mais Dougal s'en fiche. C'est un moment dont il rêve depuis des années et rien ne va le gâcher.

DOUGAL : » Jamie, mon garçon. Quand j'ai entendu que tu t’alliais aux Jacobites... j'étais si fier, c'était comme... si mon propre fils entrait dans le monde des hommes.  Claire lance à Murtaugh un regard excédé…Je sais que nous avons eu des différends dans le passé, mais j’ai attendu ce jour où nous lutterions du même côté. C'est notre heure. Pour la gloire. Pour l’Écosse. »

 Jamie voit la passion dans les yeux de Dougal et sait qu'il croit en chaque mot. Il tend la main à son oncle, qui lui prend avec plaisir.

 JAMIE : » Alors ton cœur est le bienvenu.  Et ton épée aussi. (À Angus et Rupert) Nous avons grand besoin de vous. Tu pourras m’aider à entrainer les autres. »

 Dougal regarde le camp avec confiance, à la limite de l’orgueil.

 DOUGAL : » ça ne devrait pas être compliqué - ils ont prouvé leur valeur simplement en nous rejoignant. Leur cœur est plus grand et plus fort que dix tuniques rouges. »

 JAMIE : » Peut-être. Mais ils ne sont pas prêts à se battre pour l’instant. »

DOUGAL : » Nous leur apprendrons quand nous marcherons. »

JAMIE : « Ils ne marchent pas. Ils se promènent, ils gambadent, mais ils ne marchent pas. Et ils devront apprendre à le faire avant de rejoindre l’armée du prince. Ce ne sont encore que des paysans, des percepteurs, des forgerons. La plupart n’ont jamais tenu d’arme et s’en sont encore moins servis. C'est le bon endroit pour nous entraîner. Alors, j'ai décidé de rester ici pour un moment. »

 Cela rafraichit légèrement l’enthousiasme de Dougal.

DOUGAL : » Tu es décidé, alors ? »

 JAMIE : « Oui, en effet. »

MURTAUGH (Très moqueur) : » C’est bon de te voir si rayonnant, Dougal. »

DOUGAL : » Très bien... on va former un régiment d’élite de soldats des Highlands. Pas de temps à perdre. »

Jamie et Claire échangent pensivement un rapide coup d'œil, puis un regard à Murtagh -- comme toujours, il y a probablement des desseins cachés, selon les mots de Dougal.

 

 6EXT. CAMP FRASER - ZONE D'ENTRAÎNEMENT - JOUR 

 Le sergent instructeur Murtagh se tient devant un groupe d’hommes disposés au hasard. Nous sommes en plein entrainement et ça ne se passe pas bien.

Deux joueurs de cornemuse se tiennent à proximité, regardent et attendent le signal de Murtagh.

MURTAGH : » Je tiens ces techniques de James Fraser lui-même. Et croyez-moi, je vais vous les enseigner, et vous allez les apprendre. Maintenant... Mettez-vous en rangs. Par deux. Quand vous entendrez ça…

 

Matthew B. Roberts : 

 « J'ai produit mon meilleur R. Lee Ermey pour cette scène. Et Duncan Lacroix a assuré au top ! » 

Matthew fait référence à un acteur américain, ancien Marine des US, qui s’est spécialisé dans les rôles de militaires, le plus célèbre étant le fameux sergent instructeur de Full Metal Jacket. Il a ensuite animé des émissions consacrées à l’armée sur History Channel. (Ndlt.) 

 

Murtagh regarde les joueurs de cornemuse et ils entonnent le signal sonore du début des manœuvres. Les hommes passent à l'action, tentant de suivre l'ordre donné, mais les poules dans un poulailler bougent mieux...

Jamie regarde la scène et se rapproche.

MURTAGH : » Deux rangs, l’un derrière l'autre. »

 Frustré, Murtagh trace deux lignes dans la terre en utilisant sa botte.

 MURTAGH : » Là, mets tes orteils ici.  En rang ! Mettez-vous en rang ! « 

Jamie regarde, pas content du manque de progrès. Cependant, Dougal semble ravi, ou plutôt moqueur, tapote le dos de Jamie puis s'en va.

 Comme les hommes ne bougent pas assez vite, Murtagh fait entrer Kincaid dans le rang en lui bottant les fesses pour stimuler le » discours d'encouragement. »

 MURTAGH : » Kincaid, bouge ton cul. Vous croyez que l'ennemi va déguerpir pendant que vous vous rassemblez ? « 

Kincaid répond ce que pensent la plupart des hommes.

KINCAID : » Quand est-ce qu’on aura de véritables armes ? « 

MURTAGH : » Tout d’abord, apprenez à vous mettre en position. Ensuite, vous apprendrez à vous déplacer. Si vous maitrisez les bases... on vous donnera une épée pour apprendre à tuer les tuniques rouges. Mais en attendant… (En hurlant) Formez vos rangs ! »

 Avec un peu plus de motivation physique de Murtagh, les hommes parviennent à former deux rangs, l’un devant l’autre. Pas particulièrement droits ou bien espacés, mais pour l'instant ça ira.

Ross a un fou rire en écoutant Murtaugh…

MURTAGH : » Qu’est-ce qui te fait rire, enfoiré ? »

Murtagh hausse les épaules en direction de Jamie, qui hoche la tête. C'est un commencement. 

 MURTAGH : » Maintenant, quand vous entendrez ceci… (Il regarde les joueurs de cornemuse) Vous vous déplacerez vers votre gauche. »

 Les cornemuses jouent l’air en question. La plupart des hommes se tournent vers la droite… vers la gauche de Murtagh.

MURTAGH : » Oh ! Bon dieu ! Votre gauche !  Qu’est-ce qui cloche chez vous !  Vous avez les oreilles bouchées ? » 

De l'autre côté du terrain d'entraînement, Claire arrive, s’arrête et observe la scène. Alors qu'elle regarde la centaine d'hommes se préparant à la guerre, quelque chose la déstabilise, c'est peut-être le souvenir de la dernière fois où elle été le témoin de ce genre de scène – pendant la Seconde Guerre Mondiale.

C’est une inquiétude qui se révélera bien assez tôt, mais pour maintenant, ce ne sont plus que des nuages ​​assombris qui se rassemblent pour une tempête.

 

 7EXT. CHAMP DE BATAILLE - ALSACE-LORRAINE, FRANCE - JOUR – FLASHBACK 

 Nous sommes dans les années 1940. Un rapide aperçu de soldats rassemblés sur un champ de bataille.

SERGENT INSTRUCTEUR : « Demi-tour, droite ! »

En voix off…

MURTAUGH : « C’’est moi qui dois avoir votre attention ! En rang à gauche, en avant, marche ! »

Claire s’éloigne, avec son tas de petits fagots.
Série de plans sur les différentes activités dans le campement.

 

8INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE – NUIT 

 Heureusement, Claire et Jamie ont leur logement dans une sorte de petite structure (cabane de fermier ou ferme abandonnée) légèrement à l'écart des autres. Ils se préparent à aller au lit après une longue et dure journée. Jamie fait du calcul mental, se répétant une équation encore et encore dans la tête, puis –– 

JAMIE : « Tu es sûre que les Écossais gagnent quelques batailles ? » 

 CLAIRE : » Oui, quelques-unes. Mais il y avait très peu de récits sur cette partie du soulèvement de 1745 dans les livres d’histoire que je lisais à l'école. » 

 JAMIE : » Tes livres n’expliquaient pas comment les Highlanders y sont parvenus ? «  

CLAIRE : » Non, rappelle-toi, ils ont été écrits par les historiens britanniques, donc les victoires écossaises ont été logiquement passées sous silence. » 

 JAMIE : » Je suppose que c’est le droit des vainqueurs. Un des butins de guerre des vainqueurs est d’écrire l’histoire comme bon leur semble. » 

 Jamie est déçu, ils le sont tous les deux. Elle se blottit contre lui, ils ferment tous les deux les yeux. Mais après un moment, Claire ouvre ses yeux alors que l'inquiétude s'empare d'elle. Et puis les yeux de Jamie s'ouvrent aussi, et nous voyons que peut-être il est inquiet aussi. Ils regardent chacun dans l'obscurité, ignorant que l'autre est encore bien éveillé... 

 

9EXT. CAMP FRASER - COUR - JOUR - QUELQUES JOURS PLUS TARD 

 Les hommes sont assis autour d'un feu de camp après le dîner. Le manque de place et d'hygiène rendent les poux de corps courants et le grattage omniprésent. A proximité, Claire écoute pendant qu'elle épouille Jamie, lavant ses cheveux et les peignant. 

ANGUS : » Les petits bougres me mangent littéralement. Ils grouillent partout, même dans les poils autour de ma bite » 

RUPERT : » Utilise ma méthode... Soulève ton tartan, rase la moitié des poils de ton entrejambe. Seulement la moitié, attention. «  

ANGUS : » La moitié ? «  

RUPERT : » Oui... alors... tu mets le feu à l’autre moitié, et quand les bêtes se précipitent pour sortir, tu les écrases avec ta dague. «  

  

Matthew B.Roberts : 

« J'ai adoré cette scène dans Dragonfly in Amber et j'étais heureux quand j'ai eu la chance de l'intégrer dans un script. 

Mais hélas, elle a été coupée par manque de temps. Déception. Peut-être que ce sera dans les scènes supprimées du DVD. «  

 

Tout le monde éclate de rire. Sauf Angus. 

ANGUS : « Montre-nous comment faire ! » 

 MURTAGH : » Vous êtes tous des imbéciles. La meilleure façon de se débarrasser des poux est de les asperger de whisky et de les récupérer quand ils sont ivres. Quand ils s’endorment en ronflant, tu te lèves et ils tombent tous. «  

Tout le monde rit, sauf Angus, encore une fois. 

ANGUS : » Il sait danser, tu sais raconter des blagues. » 

 CLAIRE (Sérieusement) : » Il n’y a rien de drôle avec les poux. Ils sont porteurs de maladies et leurs morsures peuvent provoquer des inflammations et des infections. Et la seule façon de vous en débarrasser est de vous laver régulièrement avec de l’achillée millefeuille et de peigner vos cheveux avec un peigne à dents fines. » 

 Tous les hommes autour d’elle semblent abasourdis, donc elle recommence. 

CLAIRE : « Se laver. Avec de l'achillée millefeuille. Peignez vos cheveux. Et vos poils, où qu’ils soient. «  

Claire remarque l'eau sale dans le seau. 

CLAIRE : » Fergus, va me chercher de l'eau propre. » 

 FERGUS : » C'est le travail des femmes... «  

Un regard perçant lui fait comprendre de ne pas terminer sa phrase. Depuis la France, le garçon adoptif des Fraser s'est transformé en un petit Highlander, avec quelques cours particuliers de Murtagh. 

JAMIE : » La meilleure façon de se débarrasser des poux est de laisser ta femme te les enlever, un par un. «  

Il touche un point sensible avec Angus. 

ANGUS : « Une épouse. «  

Claire sort quelque chose de dégoûtant des cheveux de Jamie. 

CLAIRE : » Les babouins font ça tout le temps. Mais ils mangent les fruits de leur travail. » 

 JAMIE : » Ne te gêne pas, Sassenach, si tu en as envie. » 

Elle lui donne une tape, sans son enjouement habituel, puis remarque que Fergus n'est pas revenu. Alors Claire part à sa recherche... 

CLAIRE : « Excusez-moi. J'ai besoin de récupérer ton fils adoptif. »

On suit Claire à travers le camp... jusqu'à ce qu'elle découvre que Ross et Kincaid enseignent à Fergus comment jouer au shinty (ancêtre du hockey sur gazon, comme déjà montré dans S01E04 : « le serment d’allégeance » ndlt) avec une crosse et une balle grossière faite de vieux chiffons (ou quelque chose du genre). C'est seulement un jeu, mais quelque chose déclenche un souvenir...

UN DES HOMMES : « Petit Fergus, attrape la balle ! » 

UN AUTRE HOMME : « Allez, Fergus, montre-nous de quoi tu es capable ! » 

ROSS : « Kincaid, tu lances comme un grand, et pas un maigrichon. » 

Fergus s’amuse beaucoup aves les hommes du camp en jouant avec eux.
Claire les regarde, les yeux ailleurs, plongés dans un souvenir traumatisant. 

 

 

10EXT. ZONE ARRIÈRE BRITANNIQUE - ALSACE-LORRAINE - JOUR - FLASHBACK 

Deux GI (le Soldat Lucas et le Caporal Grant) montrent à un soldat anglais comment jouer au baseball avec une vraie batte qu'ils ont récupérée quelque part.

[Remarque : il deviendra clair pourquoi ces deux GI sont importants dans sa mémoire dans le prochain flash-back.]

Mêmes gestes, mêmes indications pour lancer la balle entre les deux époques…

 

 Matthew B. Roberts : 

« C’est là que nous commençons sérieusement l’histoire de syndrome post-traumatique de Claire. 

Dans cette section du livre, Claire se prépare pour les batailles à venir et comme elle fait des choses similaires dans l'épisode 210, nous voulions explorer ici son passé, plus précisément ce qui lui est arrivé en tant que jeune femme pendant la Seconde Guerre Mondiale. » 

 

 

 11EXT. CAMP FRASER - ZONE PRINCIPALE - JOUR 

 Même si c'était comme un agréable souvenir de la guerre, la réaction de Claire est tout le contraire. Claire s'approche et attrape Fergus, alors qu'elle l'éloigne de Ross, très fâchée...

CLAIRE : « Fergus ! Fergus ! »

ROSS : » Pas besoin de vous énerver, Madame Claire, on ne faisait que jouer. »

 CLAIRE (à Fergus) : » Je t'ai demandé de l'eau pour Milord, il me semble ! « 

FERGUS : » Oui, Milady, mais j'étais juste... « 

CLAIRE : » Je m'en fiche. Viens avec moi. « 

Claire l'emmène à la surprise de Ross et Kincaid.

 

12EXT. CAMP FRASER - ZONE D'ENTRAÎNEMENT – JOUR 

Série d’exercices militaires sur fond de musique de cornemuse. Murtagh donne des cours de formation. -- Dougal, Rupert et Angus à la tête d'un groupe d'escrime. Jamie enseigne à un autre groupe l'art du combat au corps à corps. Les femmes fabriquent des cartouches. La formation avance lentement ; les hommes n'ont pas encore abandonné leurs habitudes de fermiers.

Ross et Kincaid forgent des armes.

 

13EXT. CAMP FRASER – NUIT 

 Les personnages habituels se sont rassemblés autour d'un feu de camp : Murtagh, Dougal, Rupert, Angus et Jamie. Claire est à portée de voix, préparant les fournitures médicales. 

DOUGAL : » Les hommes s’en sortent bien. On devrait avancer pour rejoindre le prince Charles en toute hâte. »

 Murtagh se moque.

DOUGAL : » Nous devons montrer notre allégeance. Haut et fort. « 

MURTAGH : » Je ne sais pas à qui tu t’adresses, mais si nous rencontrons les Britanniques maintenant, sois sûr de deux choses : on nous massacrera ou on sera pendus. »

DOUGAL (à Jamie) : « Je sais. Tu as l’oreille du Prince, non ? « 

Jamie regarde Dougal pendant un instant. Le visage de Dougal est très marqué depuis la dernière fois où ils se sont vus (Traduction littérale : la vigne des Highlands a clairement fait des heures supplémentaires au cours de la dernière année !! ndlt) 

JAMIE : » Je connais assez bien Charles Stuart. « 

DOUGAL : » Bien. Parce que de plus en plus de clans rejoignent notre cause tous les jours et leurs dirigeants font des pieds et des mains pour avoir une position dans son conseil de guerre. »

 JAMIE : » Nous avons des préoccupations plus urgentes que de s'inquiéter de trouver une place à la table du Prince. Je n'enverrai ces paysans se battre que lorsqu’ils seront correctement entraînés et disciplinés. »

 Dougal n'aime clairement pas cette réponse, mais Jamie l'ignore, et va attiser le feu. Un épais silence envahit le camp. Dougal regarde simplement le feu avec un regard froid. 

Murtaugh lance à Dougal une gourde de vin. Dougal s’éloigne, contrarié.

  

14EXT. CAMP FRASER – JOUR 

 Claire s'approche, fait une pause... regardant les hommes de Lovat et Lallybroch se rassemblant, prenant leur petit-déjeuner, échangeant des anecdotes. Cela déclenche un autre flashback.

 

 

15INT. ZONE ARRIÈRE BRITANNIQUE – LE MESS - FRANCE - JOUR – FLASHBACK 

Une compagnie de soldats mangeant de la nourriture. Semblable à la façon dont les hommes de Fraser étaient regroupés au début de la scène précédente. Même s'ils sont séparés par deux cents ans, les espoirs et les craintes sont les mêmes.

 Quelques infirmières de l'Armée Royale sont éparpillées ici et là, et nous retrouvons Claire elle-même assise, en train de manger avec deux G.I. – le Caporal Grant et le soldat Lucas, qu’elle regarde avec amusement. Ils viennent s’assoir près d’elle avec des plateaux de nourriture et contemplent leur repas avec méfiance.

CAPORAL GRANT (Exaspéré) : « Jesus H. Roosevelt Christ.”

 Claire repère ce juron inhabituel.

 

Matthew B. Roberts : 

 « J'ai pris quelques libertés avec cette scène (je pense que Diana Gabaldon était d'accord avec ça). 

Il y a un moment dans Outlander où Claire se souvient avoir entendu « Jesus H. Roosevelt Christ » de la part d'un G.I. Eh bien, je voulais montrer ce moment pour offrir une pépite aux fans des livres. «  

 

CLAIRE : » Pas exactement le steak de chez Delmonico, n'est-ce pas ? »

 Il leur faut un moment pour réaliser qu’elle leur parle.

CAPORAL GRANT : « Madame ? « 

CLAIRE : » C'est ce que nous pensons que vous les Yankees bouffez tous les jours - des steaks géants, des pommes de terre baignant dans le beurre, des tomates de la taille d'une balle de cricket, et des seaux et des seaux de crème glacée au chocolat. »

 Les deux soldats sourient.

SOLDAT LUCAS : » J’aimerais que ce soit le cas. »

CAPORAL GRANT : « Ouais... nous venons de recevoir des rations K qu’on fait passer pour de la vraie nourriture. Nous appelons ça de la merde sur du gravier – désolé, madame.  (La ration K est une ration alimentaire de combat américaine, apparue durant la Seconde Guerre Mondiale. Initialement prévue comme une ration quotidienne, elle est emballée individuellement et inclut trois repas : le petit déjeuner, le repas de midi et le souper. Ndlt) 

CLAIRE : » Non, pas de soucis. Au fait, je m'appelle Claire Randall. « 

CAPORAL GRANT : « Caporal Caleb Grant. Et voici le soldat Max Lucas. »

Elle note leurs insignes.

CLAIRE : » Enchantée. Troupes aéroportées – séparés de votre unité ? »

 SOLDAT LUCAS : » Oui m'dame. Depuis le jour J. »

 CLAIRE : » ça arrive souvent. D’où êtes-vous ? « 

SOLDAT LUCAS : » De Texarkana, Arkansas. “

CAPORAL GRANT : «  Yonkers, New York. « Et vous ? »

 CLAIRE : » Je viens de... partout, à vrai dire. Je ne sais pas vraiment où se trouve ma maison, pour être honnête. N'importe où sauf ici, je suppose. »

Lucas renifle quelque chose sur son plateau avec méfiance. Grant mange comme si c’était son dernier jour. 

SOLDAT LUCAS : » Madame, puis-je vous poser une question ? (Montre le plat suspect) Quel genre de nourriture est-ce supposé être ? »

 CLAIRE : » Cela, soldat Lucas, se veut être du boudin noir. Vous l'appelleriez probablement une saucisse. »

 CAPORAL GRANT : « Alors comment appelez-vous ce que nous appelons pudding ? »

CLAIRE (sourit) : » Pudding. »

 Pendant une seconde, les deux soldats ne savent pas si elle est sérieuse ou pas.

CLAIRE : » Les Anglais et les Américains -- deux peuples séparés par une même langue. »

SOLDAT LUCAS : » George Bernard Shaw. “

CLAIRE (agréablement surprise) : » C'est exact. « 

SOLDAT LUCAS : » Ma mère est irlandaise et elle a dit qu'il était l'un des grands écrivains irlandais de tous les temps. Pop dit que c'est un communiste. « 

Claire rit et ils continuent tous à manger leur « bouffe. »

 

16EXT. CAMP FRASER – JOUR 

On reprend le moment de la scène 14, mais maintenant Claire est inquiète et perturbée par sa rêverie.

 

 17INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE – NUIT 

Jamie entre... inquiet parce que Claire n'est pas en bonne forme.

JAMIE : » Tout va bien, ma grande ? Tu as été bien silencieuse ces derniers jours. « 

CLAIRE : » Je vais bien. Il y a tellement de choses à faire... à préparer. Voilà tout. »

Alors que Jamie l’embrasse, puis enlève sa ceinture, sa broche tombe de son sporran près de Claire. Claire la ramasse et regarde la devise en filigrane « Je Suis Prest ». Elle a des flashbacks sur l’écusson des GI « Airborne » illuminé par des éclats de tirs de mortier et d'explosions lointaines.

 

19INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE – NUIT 

 Claire regarde la broche.

CLAIRE : » Je Suis Prest... Je suis prêt. Le suis-je ? « 

JAMIE (Regarde Claire avec inquiétude) « Pardonne-moi. « 

Cela ramène Claire dans le présent.

 CLAIRE : « Quoi ? Te pardonner ? «  

Jamie peut sentir qu'il y a quelque chose qui dérange Claire. Il veut l’aider, mais tout ce qu'il peut faire, c'est deviner de quoi il s'agit.

 JAMIE : » Je suis désolé. De t’avoir emmenée ici. Je veux que tu saches... que quoiqu’il arrive, nous nous en sortirons... je vais m'assurer que tu sois en sécurité. »

 

 Matthew B. Roberts : 

« J’aime toujours écrire une scène où Jamie et Claire perçoivent l’inquiétude ou le bouleversement de l’autre. 

Ils se connaissent si bien ; ils peuvent lire les humeurs, le langage corporel de chacun, etc. Ici, Jamie sait que quelque chose dérange Claire et comme un bon mari, devine ce que cela pourrait être. 

Il comprend parfaitement que sa lutte interne concerne la guerre – il se trompe simplement de guerre. «  

 

CLAIRE (touchée) : » Jamie, je vais bien. Je t’assure. »

Mais au creux de son ventre, elle sait qu'elle n'est pas prête à subir à nouveau les horreurs de la guerre. Alors, elle se retourne rapidement pour cacher son visage à Jamie.

Jamie l’embrasse et récupère sa broche.

 

20EXT. CAMP FRASER - ZONE D'ENTRAÎNEMENT - JOUR SUIVANT 

 Jamie et Murtagh ont du mal à faire marcher les Highlanders ensemble en ordre de bataille : deux lignes se déplaçant comme une seule unité. C’est comme essayer de faire défiler des chats.

MURTAGH : « Demi-tour ! Serrez les rangs ! Gauche ! En avant, marche ! Halte ! Halte ! Demi-tour ! En même temps, crétins, en même temps ! Gauche ! En avant ! Marche ! »

Les hommes tournent chaotiquement vers la droite, ou au moins la moitié d’entre eux le font, puis l’autre moitié a du mal à rattraper leur retard. Il y a beaucoup de frustration et de regards écarquillés impliqués. Finalement, Jamie intervient pour rappeler une dure réalité.

JAMIE : « Halte ! Halte ! Maintenant ! »

 L'ordre dans sa voix les fait tous s'arrêter, plus ou moins encore dans leur formation. Jamie se tient devant eux et les regarde pendant un long moment. Son silence les calme.

 Finalement il parle, et c'est sur un ton froid et détaché. Ils doivent presque se pencher, impatients d’entendre ce qu’il dit. 

 JAMIE : » C’est stupide. Ce n’est qu’un jeu. C'est ce que vous pensez. Inutile d'apprendre à se pavaner comme les tuniques rouges. Nous sommes Écossais. Nous sommes courageux et nous sommes forts et nous avons Dieu à nos côtés, alors pourquoi devrions-nous perdre du temps à tout ça ? C’est vrai. Je pensais la même chose. Puis je suis allé en France. Et je suis devenu un soldat. Et j'ai vu ce qu’une armée moderne et bien entraînée peut faire. C'est un joli spectacle à voir. Les voir marcher tous ensemble, en rangs ordonnés et clairs, jouant de la musique, les bannières au vent… C’était si beau que ça prêtait à sourire -- J'ai ri la première fois, moi aussi.

 C'est tellement absurde de penser que ces petits idiots d’hommes, dans leurs plus belles tenues, étaient là pour se battre.  (Long silence) Puis ils ont tiré la première salve. On voit d'abord un éclair de métal dans la lumière du soleil – tous unis comme un seul homme, une rangée entière d'hommes lève les mousquets, vise et fait feu. Les balles des mousquets ont déferlé sur le champ de bataille comme une pluie de métal, abattant les hommes à gauche et à droite sans pitié. Puis on entend le bruit des armes à feu, un roulement de tonnerre à travers les collines. Et quand les derniers finissent, la deuxième salve est déjà lancée. »

Il observe leurs visages pendant un instant. Il a leur complète et totale attention maintenant.

JAMIE : » J’ai compris qu’il faut plus que du courage pour battre une armée comme ça. Il faut de la discipline. Il faut des soldats bien entrainés. Une armée de soldats. Si nous avons la discipline nécessaire pour nous tenir et marcher ensemble... et puis de nous battre ensemble... alors Mon Dieu, je sais que nous gagnerons ensemble. Tulach Ard ! »

 Chaque homme écoute. Quelques-uns acquiescent avec gravité ici et là. Jamie les a dans la paume de sa main, le cœur de son l'armée est prêt à être dirigée par son commandant.

Soudain, depuis la limite des arbres, cinq hommes se précipitent, vêtus uniquement de leurs kilts, le visage couvert de boue, brandissant des épées larges, poussant des cris sauvages « Tulach Ard ! ». Il s'agit d'une charge des Highlanders – la tactique traditionnelle utilisée par les clans depuis des siècles. La stratégie est simple : effrayer l'ennemi et le pousser à se rendre ou à battre en retraite. Comme les cinq se rapprochent, on découvre qu'il s'agit de Dougal, Angus, Rupert et de deux autres MacKenzie.

Le moment est brisé. Les hommes qui, il y a seulement une seconde étaient prêts à faire tout ce que Jamie leur demandait, se dispersent soudainement. Puis les hommes sourient et applaudissent la vue des Highlanders sauvages chargeant au milieu d’eux.

 Jamie et Murtagh fulminent silencieusement tandis que Dougal apprécie l'admiration des hommes Fraser.

 DOUGAL : » C'est comme ça que nous vaincrons les tuniques rouges, les gars ! La charge des Highlanders ! Vous les prenez par surprise et semez la terreur dans leur cœur ! »

 MURTAGH : » Remettez-vous en rangs ! En rangs, maintenant ! ».

 ANGUS « Nous n’étions que cinq. « 

RUPERT : » Oui, imaginez une ligne hurlante de 1000 de nos hommes fondant sur les jolies tuniques rouges alignées. « 

ANGUS : » Ils s’enfuiront comme des poulets. « 

Jamie s'en prend aux trois Highlanders.

 JAMIE : » Il faut allier la surprise à la charge pour ça... et je doute que nous ayons cette chance. Rompez, tous ! (À Dougal) Un mot avec toi, mon oncle. « 

Jamie s'éloigne. Angus et Rupert se tournent vers Dougal pour voir s’ils devraient faire ce qu'on leur a dit. Il hoche doucement la tête avant de suivre Jamie. Murtagh fait rompre l’entraînement des hommes alors que les MacKenzie grognent et s'en vont.

 

21EXT. CAMP FRASER - UN AUTRE SECTEUR - JOUR - MÊME HEURE 

 Jamie attend Dougal dans un coin calme hors d’écoute de tous les autres. Dougal sourit, il essaie de rendre les choses faciles pour leur conversation.

DOUGAL : » Ecoute, mon garçon... je sais que tu essaies de faire de ton mieux, mais j'apprenais aux hommes à se battre quand tu tétais encore ta mère, Dieu la garde... Alors, je pense en savoir plus que toi « –

La réponse de Jamie est glaciale et cloue Dougal sur place.

JAMIE : » Non, ce n’est pas le cas.  Tu es un combattant, Dougal, et un bagarreur. Mais j’ai été soldat. J'ai fait la guerre et toi non. Je sais ce que ces hommes affronteront. Et je sais comment les y préparer. Pas toi. Ce sont mes hommes, mon clan. Ils me répondront et n’obéiront à personne autre. « 

 

Matthew B. Roberts : 

« À ce stade de l’histoire, les lecteurs du livre en savent beaucoup plus sur le passé de Jamie – ce que les téléspectateurs ne connaissent pas, principalement parce que nous n’avons pas eu le temps d’intégrer ces éléments dans les scènes. 

 Dans cette scène, j'espérais transmettre certaines de ces informations, tout en conservant le témoignage de Jamie dans la scène précédente en tant que soldat en France. 

Jamie est un vétéran de nombreuses batailles étrangères et, d’une certaine manière, un tacticien moderne pour l’époque. » 

  

 Dougal n’a pas l’habitude qu’on lui parle ainsi, et il ne le prend pas bien non plus.

DOUGAL : » Qu'est-ce que tu essaies de me dire exactement, mon garçon ? « 

JAMIE : » J'ai été compréhensif avec toi jusqu’à maintenant parce que je te respecte et parce que tu es mon oncle... mais si tu choisis de combattre avec le clan Fraser, tu devras respecter mes ordres sans discussion. Si tu ne peux pas accepter ces conditions, alors prends tes hommes et partez. »

Les deux hommes se mesurent.

DOUGAL : » Comme tu voudras » ...

 Dougal s'éloigne, mais Jamie sait que ce n'est pas encore fini.

 

 

33INT. CAMP FRASER - JOUR 

SCENE AVANCEE EN VERSION FINALE (ndlt) 

 

Dougal retrouve Claire seule, en train de préparer à manger sur le feu.

DOUGAL : » J'ai réfléchi à la situation de Jamie. Il a du mal. Il a besoin d'aide, mais vous connaissez Jamie, il est trop fier pour en demander.  J'espérais donc que peut-être que vous pourriez lui parler, pour qu’il comprenne que je peux l'aider s’il veut bien me laisser faire. »

 CLAIRE : » Pourquoi devrais-je le faire ? « 

DOUGAL : » Pour notre accord, celui que nous avons passé dans la grotte de Glen Rowan Cross. »

 Claire bronche, elle n'aime pas le chantage.

DOUGAL : » Je parie que vous n’avez jamais parlé à Jamie de l'offre généreuse que je vous ai faite ? De veiller sur vous en tant que mari. Et de votre promesse de m'épouser s'il meurt. »

 Elle étudie Dougal. Cela peut se faire de deux manières : elle peut ne rien dire ou lui tenir tête. Claire y va à fond.

CLAIRE : » Mon mari et moi partageons tout. Il connaît votre « offre » et il sait pourquoi j'ai été obligée de prendre cette décision. ».

 

Matthew B. Roberts : 

« Pas du livre. Cette scène était un rappel de l'épisode 114. Nous sentions que nous ne pouvions pas simplement quitter la scène où Claire et Dougal concluaient un accord pour se marier si Jamie était déjà exécuté à Wentworth. 

Je n'aurais jamais imaginé que Claire aurait pu aller jusqu'au bout de toute façon. Puisqu'elle avait déjà averti Jenny sur comment sauver Lallybroch des Highland Clearances, elle aurait pu simplement fuir vers les Pierres (si Jamie était déjà mort). 

Je pensais qu'il était important de montrer à Dougal qu'il n'y avait aucun secret entre Claire et Jamie – pour mettre fin à sa menace. 

Et même si nous ne voyons jamais la conversation à l'écran, j'ai écrit ceci sous prétexte que Claire avait parlé à Jamie de l'affaire dans la grotte de Glen Rowan Cross et que Jamie avait applaudi Claire pour sa ruse. «  

 

DOUGAL : » Et cela ne le dérange pas ? « 

CLAIRE : » Aucunement. »

 DOUGAL : » Eh bien, c’est un homme meilleur que moi. « 

CLAIRE : » On ne peut dire plus vrai. »

 DOUGAL : » Je vois que vous m’en voulez toujours. »

 CLAIRE : » Soyons clairs, Dougal MacKenzie, si jamais je pensais à vous, je pourrais garder rancune pour tout ce que vous m’avez fait. Mais ce n’est pas le cas. Pourquoi ? À cause de votre affliction. Votre incapacité à être altruiste. Parce que vous souffrez de narcissisme. Si vous ne savez pas ce que c'est, je vais vous le dire ».

 Dougal se prépare à son diagnostic…

 CLAIRE : » Le terme vient de la mythologie grecque. Narcisse est tombé amoureux de son propre reflet dans une mare d’eau et a préféré mourir plutôt que de se sustenter. Votre ego et votre auto-gratification dirigent vos désirs. Vous voulez que le roi James soit rétabli sur son trône, non pas pour l'Écosse, mais pour votre propre égoïsme. Donc s'il vous plait, arrêtez d'essayer de convaincre tout le monde de votre patriotisme. C'est ennuyeux à la longue. Je ne suis pas entièrement sûre que vous comprendrez le sens de ça non plus... mais je ferai de mon mieux - - Allez-vous faire foutre. »

 Et que Dougal en comprenne le sens ou non, il peut certainement déchiffrer le ton.

DOUGAL : » Très bien alors. Peut-être que vous avez raison pour moi, Claire... j'aime mon propre reflet. Mais pas d’erreur, femme... j'aime l'Ecosse bien plus. Je donnerais tout ce que j'ai -- ou que je n’aurai jamais, y compris ma vie – pour revoir un Stuart de retour sur le trône. « 

Dougal s'en va alors que l'adrénaline qui traverse les veines de Claire commence à retomber.

 

 

22EXT. CAMP FRASER - ZONE D'ENTRAÎNEMENT – JOUR 

 Mise en place de davantage d’entrainements. Les hommes deviennent progressivement meilleurs, ils commencent à ressembler à des soldats. Presque.

 

 23EXT. CAMP FRASER - JOUR - UNE SEMAINE PLUS TARD 

 Une ligne de tirs de mousquet. L’entrainement a eu un effet positif, mais les hommes ne sont toujours pas prêts à affronter l’infanterie britannique. Les hommes qui ont des mousquets tirent une volée près d'une cible. Pas fameux.

 MURTAGH : » Ils n'arrivent pas à comprendre comment charger correctement. »

 JAMIE : » Oui… Et un soldat britannique peut tirer trois coups en une minute. Nous devons les perfectionner. »

Les hommes de MacKenzie sont visiblement absents de la région. Jamie fait signe à Murtagh de le suivre. Alors, curieux : 

 JAMIE : » Je n'ai pas vu Dougal aujourd'hui. » 

 MURTAGH : « Il est parti pour Melgarve à la première heure, seul. Je parie qu'il avait besoin de trouver quelque chose de mouillé dans lequel tremper sa queue. Nous aurions pu utiliser son aide pour l’entrainement aujourd'hui. Je déteste dire ça, mais cet homme est un excellent tireur avec un mousquet. «  

JAMIE : » Où sont ses hommes ? «  

MURTAGH : « Ils sont malades. Nous ferions mieux d’envoyer les MacKenzie à Crieff. Laisse-les sucer la tétine de Charles... le Polack n'a que du lait de toute façon. » 

Jamie émet son propre grognement, puis il aperçoit Claire à travers le champ, remuant machinalement une marmite bouillante, son esprit à la dérive.

JAMIE : « Tu as remarqué que Claire n’est pas au mieux de sa forme ces derniers temps ? Un jour, elle va bien, semble de bonne humeur, et le suivant, c’est à peine si elle réagit. Je ne comprends pas pourquoi. »

MURTAGH : » Je vois bien qu’elle n’est pas elle-même. Claire ne tourne pas autour du pot en général, elle dit ce qu’elle pense, qu’on veuille l'entendre ou non... »

 JAMIE : » Je lui ai demandé... elle a prétendu qu'elle va ... bien. « 

Même en 1745, certains hommes savaient que « bien » signifiait tout sauf « bien. »

MURTAGH : » Il faudra faire plus que la questionner pour qu’elle parle. »

 Alors qu'ils continuent de regarder Claire...

L’entrainement continue.

 

24INT. CAMP FRASER - CROFTER'S LODGE - PLUS TARD CE JOUR 

 Un grand espace, suffisant pour contenir vingt hommes. Autour d'un feu, Claire inspecte les pieds de Rupert et Angus à la recherche d’infections.

RUPERT : » Il y a quelque chose qui pousse entre tes deux orteils là. « 

ANGUS : » C’est juste de la saleté habituelle. « 

CLAIRE : » C'est inacceptable. Tu risques d’avoir un pied des tranchées. Et si tu veux utiliser ces pieds pour marcher, alors tu dois mieux en prendre soin. « 

ANGUS : » Je le supporterai. « 

Elle est brève et brutale avec eux. Il faut un moment ou deux pour que les garçons réalisent qu’elle est très sérieuse.

CLAIRE : » Le supporter ? Le pied des tranchées peut conduire à la gangrène ! Ce qui pourrait conduire à une amputation. J’ai déjà vu ça.  Est-ce que tu es complètement stupide ? Est-ce que c'est ce que tu veux ? « 

(Le pied des tranchées : une lésion due au froid qui s'installe lorsque le pied macère plusieurs jours dans des chaussettes et chaussures humides et froides. Le pied devient alors pâle, moite, enflé, insensible et froid. Cette maladie s’est fait connaitre quand elle s’est répandue dans les tranchées pendant la Première Guerre Mondiale, ndlt) 

 

Avant qu'Angus puisse répondre...

 CLAIRE : » C'est une question rhétorique… « 

Angus réfléchit au sens.

ANGUS (épèle le mot) : » Rh … to… – «  

CLAIRE : » Enlève ton autre botte.  Retire-la !»

 Il n’est pas assez rapide, et le prend à la rigolade, alors elle se penche et le fait pour lui. Ce n'est pas la Claire normale, il y a quelque chose de différent derrière ses yeux, un endroit lointain, à mille lieues…

Et tout à coup, Angus n'est plus Angus – du moins pas pour Claire. Il devient un soldat britannique de la Seconde Guerre Mondiale. Mais seulement pour Claire. Elle a un flash de stress post-traumatique…

 

25INT. ZONE ARRIÈRE BRITANNIQUE - SALLE DE TRIAGE - FLASHBACK – JOUR 

 Claire se tient devant un groupe de soldats britanniques, pour les informer des dangers du pied des tranchées. Elle se concentre sur un soldat en particulier, qui comme Angus, ne semble pas prendre cela au sérieux.

CLAIRE : » En résumé, assurez-vous que vos bottes soient sèches. Ne dormez pas avec vos chaussettes. Si vos pieds commencent à enfler, enrobez-les de talc et laissez-les sécher à l’air libre. Bougez vos jambes, tortillez vos orteils -- n'importe quoi pour faire circuler le sang. Vous m’écoutez ?

 Rien de la part du Britannique au visage vide.

Fondu enchainé sur le camp Fraser, le visage du jeune soldat encore présent se superposant à celui d’Angus.

 

 

26INT. CAMP FRASER - CROFTER'S LODGE – JOUR 

Le décor n'a pas changé, les Highlanders sont toujours en demi-cercle autour d'elle dans la grange –

 CLAIRE (Décomposée, hurlant à Angus) : « Tu as entendu ce que j'ai dit, bon dieu ? »

 ANGUS : » Oui, je t’ai entendu. Seigneur... « 

Claire sort, essayant de se calmer, complètement hagarde. Elle regarde les hommes s'entraîner dans les champs, son esprit et son âme se battent contre les souvenirs de la guerre. Elle est cernée par les bruits de bombes déferlant dans son esprit ravagé par le stress.

 

27EXT. CAMP FRASER - ZONE PRINCIPALE – NUIT   

Des feux de camp parsèment le paysage où le régiment Fraser se prépare à se coucher pour la nuit.

 

28INT. CAMP FRASER - CROFTER'S LODGE – NUIT 

 Murtagh, Rupert et Angus sont assis autour d'un feu de camp et bavardent. Jamie vérifie ses papiers. Soudain, Dougal entre avec un groupe de villageois qui portent des faucilles et des fourches – ce ne sont pas des guerriers. Les hommes autour du feu de camp sautent sur leurs pieds, surpris.

DOUGAL : » Hé, hé. Doucement, doucement les amis. Ce ne sont que des nouvelles recrues. »

 Jamie est en colère pour plusieurs raisons.

 JAMIE : » Comment dix hommes ont-ils pu s’infiltrer dans le camp sans même une résistance de la part des sentinelles ? »

 DOUGAL (en riant) : » Ach - je leur ai fait un signe de la main et un sourire, et ils m'ont laissé passer. «  « 

JAMIE (à Murtagh) : » Qui était de garde ? « 

MURTAGH : » Ross et Kincaid. »

 JAMIE : » Amène-les-moi. Poste de nouveaux gardes à leur place. »

 Murtagh s'en va.

 DOUGAL : » Jamie, tu ne m'as pas entendu ? j'ai amené plus de volontaires pour servir notre cause. »

 JAMIE (sceptique) : « Des volontaires ? »

 Jamie se dirige vers les villageois et examine attentivement leurs visages. Il devine instantanément qu'ils ont été contraints.

JAMIE : » Ici de votre plein gré, n’est-ce pas ? »

 Aucune réaction de la part des villageois pétrifiés.

 JAMIE : » Prêts à saigner, n'est-ce pas ? Prêts à quitter vos familles et vos maisons pendant des mois, voire des années ? C'est une guerre où vous ne risquez pas seulement vos vies dans une bataille, vous savez ? Non, c'est une trahison. Si ça tourne mal, ceux qui auront soutenu les Stuart risqueront de finir sur l’échafaud. « 

Les hommes traînent les pieds, n’ayant visiblement pas le cœur à s’impliquer.

DOUGAL : » Ce sont de vrais Écossais, tous ces hommes sont prêts à se battre et à mourir pour leur vrai roi... « 

JAMIE : » Je préférerais de loin qu'ils se battent et vivent pour leur roi. Je suis James Alexander Malcolm MacKenzie Fraser, et je commande cette armée. Si vous ne voulez pas être ici, alors je vous ordonne de partir maintenant et de retourner chez vous. Personne ne vous méprisera et aucun mal ne vous sera fait. »

Soudainement libres, tous les villageois se précipitent hors de la grange. Dougal prend ombrage d'être mis en faute.

JAMIE : » (aux autres) Le reste d’entre vous peut y aller. »

 Encore une fois, sur un signe de Dougal, les MacKenzie grognent, mais obéissent. Quand lui et Dougal sont seuls...

 JAMIE : » Je pensais que tu avais accepté de suivre mes ordres. »

 DOUGAL : » Quand m'as-tu interdit de recruter des hommes ? Nous devons enrôler des hommes sur notre passage, nous avons besoin de tous les hommes valides en Ecosse si nous voulons gagner cette guerre. »

 JAMIE : » Je ne veux pas d’hommes d'un autre clan... Je ne forcerai personne à risquer sa vie pour quelque chose en quoi il ne croit pas. »

 DOUGAL : « Nous pouvons leur donner la foi. »

 JAMIE : » Non. On ne peut pas. La moitié des hommes de Lord Lovat ont déserté à la première occasion. Un homme qui se bat pour ses convictions en vaut dix qui sont obligés de se battre pour les convictions d’un autre. « 

DOUGAL : » Quels beaux mots. Tout ce que j’entends, ce sont des paroles, encore et encore, sur le combat, sur la guerre et sur ce qu’est être soldat - mais je ne vois pas d’actions ».

JAMIE : » C’est parce qu’ils ne sont pas prêts. Ils ont besoin de plus d’entrainement. »

DOUGAL : » Et tu fais du beau boulot, c’est ça ? Je viens d’amener tranquillement dans ton camp dix hommes armés. »

JAMIE : » Vrai. Tu l’as fait. Mais ça ne se reproduira plus. « 

DOUGAL : » Qu'est-ce qui l’empêchera ? »

 JAMIE : » Toi. Toi et tes hommes êtes maintenant chargés de la garde pour tout le campement. Et ça, c'est un ordre. « 

Dougal accepte le défi.

DOUGAL : » Accepté. »

À ce moment-là, Murtagh arrive avec les sentinelles honteuses, Ross et Kincaid. Jamie se tourne vers eux brusquement et sans préambule –

 JAMIE : » Vous avez mis en péril tout le camp. »

KINCAID : « Mais nous avons besoin de plus d’hommes. »

JAMIE : « Vous serez tous les deux punis pour votre négligence demain matin. D’ici là, vous êtes relevés de vos fonctions et en état d'arrestation. (À Murtagh) Poste un garde pour les surveiller pendant la nuit. « 

 

29INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE – NUIT 

 Épuisé, Jamie arrive dans la chambre où se trouve déjà Claire, allongée. 

 JAMIE : » Comment te sens-tu, Claire ? «  

CLAIRE : » Bien. «  

Il sait ce que cela signifie. Il continue. 

JAMIE : » Dougal est, eh bien, Dougal. Il a essayé d’enrôler des conscrits de Melgarve. Je les ai tous renvoyés chez eux. » 

Claire ne répond pas. Elle n’est pas en colère. C'est plus profond que ça. Une émotion réprimée. 

JAMIE : » Les hommes progressent. Pas sur comment ils réagiront à une volée de tirs de mousquets pour l'instant, mais je pense qu'ils se débrouilleront assez bien au corps à corps. «  

Soudain, Claire est sur lui, sa main courant sur la cuisse. Jamie est complètement pris au dépourvu. Elle l'embrasse férocement. Ce n’est pas de la passion, c’est une forme de désespoir. N'importe quoi pour ne plus penser à la guerre. 

JAMIE : » Sassenach !? Qu'est-ce que diable… ? » 

 Ce n’est pas qu’il ne veut pas coucher avec elle, c’est qu’il ne veut pas le faire de cette manière. Jamie repousse Claire. Claire se rue sur lui, c'est comme si elle était possédée. Jamie y met un terme définitif en soulevant physiquement Claire ; peu importe ce qui la motive, il ne veut pas lui faire l’amour dans cet état. Claire lui tourne le dos, brusquement, blessée, mais ne le rejette pas... 

JAMIE : » On dirait que je ne peux pas t'aider quand tu en as le plus besoin. Veux-tu que je te laisse seule, Claire ? » 

 CLAIRE : » Oui. «  

Ses yeux démentent cette réponse. Elle l'a dit uniquement pour soulager sa détresse. Alors que Jamie est sur le point de partir... 

CLAIRE : » Attends. Ou peut-être... tu pourrais juste me prendre dans tes bras ? » 

Il l'enveloppe dans ses bras. Aucun mot n’est nécessaire. Elle ferme les yeux... 

  

30EXT. FOSSE BORD DE ROUTE - FRANCE - NUIT - FLASHBACK 

Claire, cachée dans un fossé. L'éclat aveuglant et les sons des explosions l'entourent. C’est un bombardement d’artillerie. Elle est seule. Effrayée. Elle se bouche les oreilles -- la seule défense dont elle dispose contre les bombardements. 

  

31INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE - NUIT – EN MEME TEMPS 

 De retour avec Jamie, Claire se retourne et enfouit son visage dans sa poitrine... les mains couvrant ses oreilles. Ses bras la protégeant des souvenirs. 

 

32EXT. CAMP FRASER - COUR – JOUR 

 L'ensemble du camp a été regroupé autour de deux chariots pour assister à la punition formelle de Ross et Kincaid. Les deux hommes dégrafent leurs chemises, se préparant au châtiment.

 JAMIE : » Nous ne pouvons pas tolérer la négligence. Ross et Kincaid ont négligé leur devoir, permettant à dix étrangers de pénétrer dans le camp hier soir. Pour ça, ils recevront chacun six coups de fouet. Murtagh… »

 Ross et Kincaid assument leurs responsabilités alors que Murtagh défait sa ceinture et la façonne en une sangle. Il va droit au but, commence par Ross... Dougal est là pour assister à la peine, mais s'éloigne au moment où le premier coup tombe...

Claire s’en va, elle ne peut pas le supporter.

 

34EXT. CAMP FRASER - JOUR 

 Claire termine d'emballer ce qui servira de kit de triage. Dans le champ voisin, Jamie et Murtagh entraînent les hommes. Quelques hommes pratiquent le combat au corps à corps. Quelques autres avec des épées. D'autres encore avec des mousquets. Pendant qu'elle se déplace, il y a des tirs de mousquet intermittents. Et avec à chaque volée, Claire sursaute. Claire s'en détourne, avance à grands pas, loin, essayant de s'échapper, essayant de trouver autre chose à faire, n'importe quoi d'autre pour occuper son esprit. Mais le souvenir revient précipitamment, implacable, comme s'il s'agissait d'un tir de mitrailleuse –

 

35EXT. CHAMP DE BATAILLE - FRANCE - NUIT – FLASHBACK 

 Claire roule en jeep dans la nuit. Lucas et Grant sont dans à l’arrière, tandis qu'un soldat britannique conduit.

CAPORAL GRANT : » Merci de nous avoir pris, madame. « 

CLAIRE : » J'espère juste que vous pourrez trouver le reste de votre unité. La nourriture à l’hôpital du camp donne des airs de banquet à cette cantine. »

Tout le monde sourit. Quand soudain… Une salve de tirs éclate et les cerne dans la nuit.

Les tirs de mortiers suivent rapidement et avant que tout le monde puisse réagir... une explosion fait sauter la jeep.
Écran noir…

 

36EXT. CHAMP DE BATAILLE - FRANCE - NUIT - PLUS TARD – FLASHBACK 

Toujours dans le noir… Nous entendons alors une voix d’homme…

 VOIX D'HOMME : » Aidez-moi... s'il te plaît, oh Seigneur... aidez-moi... « 

Plan fondu sur Claire alors qu'elle reprend conscience au bord de la route. Elle a du mal à réagir pendant un moment. Elle est dans un fossé. Le caporal Grant est également dans le fossé avec elle, son fusil à la main alors qu'il regarde de l’autre côté de la route dans la nuit. Cela signifie que la voix là-bas appartient à Lucas.

SOLDAT LUCAS : » S'il vous plaît, aidez-moi... s'il vous plaît... « 

CLAIRE : » Caporal -- ? « 

Grant lui fait immédiatement signe de se taire. Claire rampe vers le rebord du fossé et regarde, depuis là où ils sont – dans un fossé parallèle à la route sur laquelle ils roulaient. La jeep fumante et renversée est à environ 30 mètres, le corps du conducteur gisant mort, coincé sous le véhicule.

 Et les Allemands sont proches, désormais en possession de la route et des environs. Un tank roule sur la route, s'arrêtant et démarrant toutes les quelques secondes tandis que les soldats de la Wehrmacht peuvent être aperçus de plusieurs côtés dans la nuit.

CLAIRE (A voix basse) : » Où est le soldat Lucas ? »

CAPORAL GRANT : » De l'autre côté de la route, quelque part. « 

CLAIRE : » Nous ne pouvons pas le laisser là-bas. « 

CAPORAL GRANT : » Je sais. Mais ils nous verront traverser la route. »

 CLAIRE : » J'y vais. Je suis - J je suis infirmière, ils verront le brassard et –e suis une femme, ils ne m’arrêteront pas… » 

 CAPORAL GRANT : » Vous ne ferez pas cinq mètres. « 

Les hurlements de Lucas sont angoissants, presque trop douloureux à entendre. Grant saisit son fusil et évalue la situation.

CAPORAL GRANT : » Je vois les Boches à gauche. Je vais essayer de les contourner par la droite, voir si je peux trouver un moyen de me frayer un passage. Ne bougez pas. Je reviendrai vous chercher. »

Elle hoche la tête puis Grant s'éloigne. Elle attend, à bout de souffle, dans l'obscurité... puis tout à coup une rafale de mitraillette. Elle essaie de regarder dans le noir.

CLAIRE : » Caporal... ?  « 

Encore plus de tirs de mitrailleuses. Et puis les tirs de mortiers encore et encore. Claire s'accroupit dans le fossé, terrorisée. Elle se bouche les oreilles pour ne plus entendre les cris de souffrance du soldat Lucas et les rafales de tirs.

SOLDAT LUCAS : » S'il te plaît... maman, maman, je ne veux pas mourir. « 

CLAIRE (Murmurant, presque une prière) : » Restez tranquille s'il vous plait. Fermez-la. »

 

 

 

 

37EXT. CHAMP DE BATAILLE - ALSACE-LORRAINE, FRANCE - FLASHBACK 

 AUBE DU MATIN SUIVANT 

Claire toujours allongée dans le fossé, regardant au loin. Il lui faut du temps pour entendre :

 G.I. : » Madame, Madame, ça va ? Vous m’entendez ? Madame... ? »

Claire lève les yeux pour voir un G.I. la regardant. Avec inquiétude. D'autres militaires circulent dans les alentours. Claire entend toujours la supplique du jeune soldat dans sa tête.

G.I. : » Hé, qu'est-ce que vous faites ici toute seule ? Ça va ? Madame... « 

Puis c’est la voix de Jamie qui se superpose à celle du jeune GI…

JAMIE : » Mo nighean donn... Que fais-tu par terre ? »

 

38EXT. CAMP FRASER - ZONE PRINCIPALE - JOUR 

 Maintenant, c'est Jamie qui regarde Claire alors qu'elle est allongée sur le sol dans la même position que dans le fossé.

JAMIE : » Claire ? »

Elle ne répond pas, se contente de le regarder, figée, encore hébétée. Il la prend délicatement dans ses bras, très inquiet...

  

39EXT. CAMP FRASER - ENDROIT ISOLÉ - JOUR – PEU DE TEMPS APRES 

CLAIRE : » ... J'ai prié pour qu'il se taise. Mais il ne l’a pas fait, Il n’arrêtait pas de hurler. Toute la nuit. Et je suis juste... restée allongée là. Je n’ai rien fait. Toute la nuit. Jusqu'à ce qu'il meure. «  

JAMIE : » Tu n’aurais rien pu faire. »

CLAIRE : » C'était de ma faute... «  

JAMIE : « Non... «  

CLAIRE : » Je n'étais pas assez forte... J’avais aussi si peur... j'aurais dû essayer. »

JAMIE : « Si tu l’avais fait, tu serais morte… tout comme ce soldat, le caporal. « 

Elle serre les dents et parle avec détermination.

CLAIRE : » Je sais... parce que je me suis dit la même chose juste après que c'est arrivé. Alors j'ai fermé la porte sur cette nuit-là, pour fuir, et je n'ai jamais regardé en arrière depuis... jusqu'à aujourd’hui. Maintenant, je regarde Ross et Kincaid et tous les autres qu’on transforme en soldats... qu’on entraine... pour former un front courageux... et puis tout ce que j'entends, c’est Max Lucas pleurer sa mère en pleine nuit. Pendant deux ans, j'ai essayé d'empêcher cette guerre. Maintenant qu’elle est là... je ne suis pas sûre d'être prête à l’affronter. « 

Jamie s’approche d’elle, fort et sûr.

JAMIE : » Tu n’es pas obligée de le faire. Tu as fait ta guerre. Nous combattrons celle-ci sans toi. Je vais demander à Ross et Fergus de te ramener à Lallybroch. « 

Mais même maintenant, au point de rupture, Claire ne veut pas céder.

 CLAIRE : » Non... je ne peux pas faire ça non plus. « 

JAMIE : » Claire… « 

CLAIRE : » Écoute-moi, si j'y retourne, ce sera comme si j'étais allongée dans ce fossé encore une fois, impuissante, incapable de bouger comme une libellule dans de l'ambre. Sauf cette fois, ce sera pire, parce que je saurai que les gens là-bas qui meurent seuls dans le noir sont des gens que je connais et des gens que j'aime. (Sur un ton décidé) Je ne peux pas faire ça, Jamie. Je ne resterai plus dans ce fossé ! Je ne serai plus seule et inutile à nouveau, tu m'entends ? »

Jamie la regarde avec amour et admiration.

 JAMIE : » Je t'entends. Et je te promets quoi qu'il arrive, tu ne seras plus jamais seule. »

Claire, encore tremblante, s’accroche à la détermination du regard de Jamie.

CLAIRE : » Je te prends au mot, James Fraser. »

 Il la regarde en souriant.

JAMIE : « Tu as ma parole, Claire Fraser. « 

Un instant, puis ils sont dans les bras l’un de l’autre.

 

 Matthew B. Roberts : 

 « En termes simples, lorsque Jamie et Claire sont ensemble, ils peuvent gérer tout ce que la vie leur réserve. 

Un point, c’est tout. «  

 

40INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE – NUIT 

 Cette nuit, Jamie et Claire sont près d'un feu, savourant un moment privé loin des autres hommes. L’humeur de Claire s’est légèrement améliorée. Avec ça, elle fait la leçon à Jamie tout en fouillant dans sa sacoche à la recherche de nourriture. 

CLAIRE : » Pourquoi n'as-tu pas mangé ? Nous avons discuté de cela – tu dois prendre mieux soin de toi. » 

 JAMIE : » Pourquoi devrais-je m'en occuper, quand tu le fais pour moi ? «  

Il esquisse un sourire ironique, mais Claire ne se laisse pas prendre au piège. Elle s'approche avec une pomme, qu’elle pose dans la main. 

 JAMIE (déconcerté) : « Pas de pain ? «  

CLAIRE : » L’homme ne peut pas vivre uniquement de pain. Mange ça, maintenant. C'est bon pour toi. «  

JAMIE : » J'ai une suspicion innée pour les fruits et les légumes frais. «  

CLAIRE : » Je m'en fiche. La moitié des hommes ici souffrent du scorbut et je vous aime tous de la même façon, mais je vous préfère avec des dents. La vitamine C prévient le scorbut, les pommes en regorgent. «  

Un regard rapide mais sévère de Claire dit à Jamie qu'il ne gagnera pas cette bataille. N'est-ce pas génial, le mariage ? Jamie mord dans la chair, détestant chaque morceau rempli de vitamine C. Puis il pose la pomme, se lève. 

 JAMIE (Répondant à son regard de désapprobation) : » Dinna fash, je sors juste pour pisser. » 

Il sort... pendant son absence, elle s'occupe... mais un bruit dehors attire son attention. Cela ressemble à une lutte. 

Dans la version finale, Jamie se soulage contre un mur quand il est attaqué par derrière, réagit et saisit (et casse au passage) le bras du jeune homme qui a tenté de le tuer avec son couteau (ndlt). 

 

 Un moment plus tard... Un petit jeune homme aux os fins et aux yeux écarquillés, connu sous le nom de William Grey, est poussé dans la grange.

Immédiatement suivi par un Jamie essoufflé, qui tire un regard plein de sous-entendus vers Claire... pas un mot ! Aucun souci, Claire est choquée et, pour le coup, sans voix. Jamie fait tourner Grey et le pousse fort, l'envoyant s'écraser contre un mur. Grey pousse des cris de douleur. Cela attire Murtagh, Ross, Kincaid et deux autres hommes de Lallybroch qui se précipitent et entourent Grey. Ils le déplacent vers le feu.

 MURTAGH : » C'est juste un enfant ! »

WILLIAM GREY : » J'ai seize ans ! »

William se tient fièrement, un accent anglais provocateur masquant la peur dans ses yeux alors que Jamie tient un mouchoir imprégné de sang à son cou, prêt à écorcher le garçon vivant.
Dans la version finale, Jamie le menace directement avec son couteau posé sur sa gorge. 

JAMIE : » Seize ans ou soixante ans, il vient de faire une tentative très crédible pour me couper ma gorge. « 

Murtagh resserre son emprise sur William.

MURTAGH : » Qui es-tu, mon garçon ? Et pourquoi es-tu là, tapi dans la nuit ? »

 Murtagh fouille les poches de Grey et découvre une lettre.

MURTAGH : » (à Jamie) Envoyé par un officier britannique. C'est un espion. »

 William est inébranlable, essayant de masquer la douleur qui traverse le bras cassé tenu fermement devant lui.

WILLIAM GREY : » Je ne suis pas un espion ! J'ai vu la lumière des feux, et quand je suis venu enquêter, je vous ai reconnu, Jamie le Rouge, rebelle sans principes et traître. »

 JAMIE : « Tu n’es pas un espion, mais tu communiques avec un officier britannique ? « 

JAMIE : » Avec qui marches-tu ? Hein ? Au fait, ton bras est cassé ? J’ai entendu quelque chose se briser. « Et Jamie lui tord le bras.

WILLIAM GREY : » Je suis tout à fait prêt à mourir. »

 William contre-attaque en gardant un visage courageux.

 JAMIE : « Voyez-vous ça ? Eh bien, j'ai peur de ne pas être prêt à te tuer... pas encore. Avec qui marches-tu ? « 

Avec un sourire, Jamie plonge sa lame dans les braises rougeoyantes du feu. Jamie utilise le mouchoir ensanglanté pour enlever le poignard du feu. Il tient négligemment la lame contre la chemise de William, brûlant le tissu. 

 JAMIE : » Je veux leur nombre et où ils se dirigent. »

Claire pâlit, mais reste immobile. 

WILLIAM GREY : » Rien de ce que vous me ferez ne me fera parler. « 

Jamie est sur le point de faire monter la pression, quand... Claire arrive dans la grange et découvre la scène. Elle comprend immédiatement ce qui se passe et décide d’intervenir.

CLAIRE : » Barbare d’écossais. « 

Tout le monde se fige. Puis un rapide regard passe entre Claire et Jamie, un regard presque imperceptible ; celui que seuls les gens intimement liés comprendraient.

CLAIRE : » Laissez-le tranquille, espèce de… sadique. J’ai repoussé vos avances, mais si vous laissez partir ce garçon, je me rendrai, sale porc. »

JAMIE : « Sale porc ? »

 

Matthew B. Roberts : 

 « Parce que nous avons ajouté le SSPT à l’histoire de Claire, il ne semblait pas normal que Jamie arrache le corsage de sa femme et l’utilise comme un stratagème pour extraire des informations de William Gray sans son consentement. 

 Jamie ne serait jamais aussi déconsidéré dans ce contexte. Et à vrai dire, déchirer un corsage ne peut pas se faire comme cela est décrit dans les livres (on a essayé). Les corsages (dans la série) sont des vêtements extrêmement bien cousus. 

Même Sam aurait du mal à en déchirer un au bon moment… 

Alors comme j'aime toujours voir Jamie et Claire travailler en équipe, j'ai réécrit ce passage et j'ai fait consentir Claire à la ruse pour tromper William Grey. 

Mais Jamie, conformément au ton du livre, le porte à un niveau plus agressif. » 

 

JAMIE (à Grey) : » Tu n’en as peut-être rien à faire de ta propre vie, mais peut-être n’es-tu pas indifférent à l’honneur d’une anglaise. »

 Jamie retient un sourire, puis s'approche d'elle. Hors de la ligne du regard de Grey, elle attrape la main de Jamie et la pose sur le devant de son corsage pour le déchirer. Il reconnaît immédiatement ce qu’elle suggère : l’utiliser pour persuader le garçon de parler. 

Il saisit et embrasse Claire avec un geste délibéré de brutalité, la forçant à se tortiller involontairement en signe de protestation.

WILLIAM GREY : » Laissez-la partir ! « 

JAMIE : » Je pourrais le faire... ou je pourrais m’en occuper sous tes yeux. Et après, je la laisserai à mes hommes pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent. »

Jamie tire violemment Claire, ses mains errant brutalement son corps. Elle recule, battant des coudes. Elle lui donne un coup de pied dans le tibia... pour de vrai. Le couple continue de se débattre, à la frontière entre le jeu et la réalité, alors que Claire frappe et mord pour tenter de se « libérer ». L'acte est entièrement convaincant et après quelques instants, William cède.

WILLIAM GREY : » D'accord ! Libérez la dame et je vous dirai tout ce que vous voudrez. »

Jamie lâche son emprise sur Claire, mais fait signe à Murtagh... Il en profite tout de même pour lui « arracher » un baiser, visiblement stimulé par l’adrénaline du moment.

JAMIE : » Bien. Maintenant, tiens-la, jusqu'à ce que le garçon ait répondu à mes questions. « 

 Murtagh prend quelques hommes pour l'aider. Tous les trois semblent vraiment avoir peur d'approcher Claire, mais obéissent, tout en faisant attention à ne pas croiser son regard. Ross fait des choses décemment et couvre Claire de son manteau. Avec un dernier regard vers Claire, soulagé qu'elle soit en sécurité, William se révèle être un homme de parole.

WILLIAM GREY : » Je m'appelle William Grey, puîné du vicomte Melton. »

MURTAUGH : » Avec quelles troupes es-tu ? »

WILLIAM GREY : » Deux cents fantassins se rendant à Dunbar, pour rejoindre l’armée du général Cope. (Fièrement) Et je vous préviens, nous avons de l’armement lourd : seize canons montés, du mortier et des mousquets, ainsi qu’une compagnie de trente cavaliers. »

Jamie et les hommes échangent un regard – même si William dit une demi-vérité, ils sont largement en infériorité numérique, mais cela pourrait être une information précieuse fournie par le garçon.

JAMIE : » Merci beaucoup de nous prévenir. Et où sont ces hommes dont vous parlez, actuellement ? »

Claire remue à nouveau pour « stimuler » les aveux du jeune William.

WILLIAM GREY : » Campés à environ cinq kilomètres à l’Ouest. »

Jamie réfléchit pendant un moment, puis se tourne vers Ross.

JAMIE : » Emmenez cet homme dans la direction où se trouve le camp. Si l’information qu'il nous a donnée s'avère exacte, attachez-le à un arbre à un kilomètre du camp. Ses amis le retrouveront demain. Si ce qu'il nous a dit est faux -- (faisant une pause pour ménager son effet) tranchez-lui la gorge. « 

ROSS : » Volontiers. « 

Jamie se penche, sans l'ombre d'une moquerie.

 JAMIE : » Je te laisse la vie. J'espère que tu en feras bon usage. » (Il lui remet son couteau dans la poche)

Ross et Kincaid attrapent Grey et l’emmènent vers l’extérieur, mais ensuite le garçon se retourne, faisant face à Jamie :

WILLIAM GREY : » Je vous dois ma vie. Je préférerais vraiment que ce ne soit pas le cas, mais puisque vous m’imposez ce cadeau, je dois le considérer comme une dette d’honneur. J'espère pouvoir m'acquitter de cette dette dans l'avenir, et une fois que ce sera fait -- (Avec emphase) Je vous tuerai. »

Jamie ne peut s'empêcher de sourire devant le courage du garçon.

 JAMIE : « Dans ce cas, monsieur, j'espère que nous ne nous reverrons plus. « 

WILLIAM GREY : » Un Grey n'oublie pas ses obligations, monsieur. « 

KINCAID : « Va-t’en ! »

Et sur ce, William Gray se retourne, disparaissant dans la nuit, ses gardes à ses côtés.

 

41EXT. CAMP FRASER - NUIT - PLUS TARD 

De nombreux hommes ont été mobilisés, notamment Dougal, Rupert, et Angus. Murtagh demande, même s'il connaît la réponse :

 MURTAGH : » Qui était de garde ? « 

DOUGAL : » Mes hommes. « 

JAMIE : » Je ne peux pas laisser les coupables impunis. « 

Dougal croise directement les yeux de Jamie. Veut-il voir le chef de guerre fouetté ? La tension dans l'air est palpable depuis un bon moment. Un nombre suffisant de témoins se sont rassemblés, mais au lieu de blâmer Dougal, Jamie surprend tout le monde.

 JAMIE : » Les hommes de Dougal ont laissé ce garçon entrer. Et leur négligence ne peut pas continuer. Ni la leur, ni celle de personne. Et cela m'inclut. « 

 Un murmure contre le verdict fait le tour des hommes alors que Jamie enlève sa chemise. Ils savent tous que c'était la responsabilité de Dougal. Certains lui jettent des regards désobligeants, et Dougal est soudain inquiet.

DOUGAL : » Quoi... ? Que fais-tu, mon garçon... ? « 

JAMIE : « Ce sont nos feux non protégés qui l’ont conduit jusqu’ici. Murtagh, si tu veux bien m'obliger ? « 

Murtagh commence à défaire sa ceinture, comme il l’a déjà fait avant.

 JAMIE : » Donne-la à Dougal, si tu veux bien. «  

Cela stupéfie tout le monde, y compris Dougal. 

DOUGAL : » Non. «  

Peut-être qu'il a le sens de la justice. Mais Jamie rappelle à tout le monde, ils ne sont pas dans une démocratie. 

JAMIE : » Tu as promis de suivre mes ordres. Prends la ceinture. Six coups pour les feux non protégés et une douzaine d'autres pour ma propre négligence. « 

Dougal sait, en fait tous les hommes le savent, que c’est la négligence de Dougal , chargé de la responsabilité des sentinelles. Jamie attrape un arbre pour se préparer aux coups.
Dans la version finale, c’est Murtaugh qui donne les coups de fouet (ndlt) 

 JAMIE : « Après cela, nous nous occuperons de ces troupes britanniques contre lesquelles Monsieur Grey nous a si gentiment mis en garde. »

Claire comprend pourquoi son mari utilise cette méthode extrême ; ce sont des temps extrêmes après tout. Cependant, cela ne veut pas dire qu'elle doive en être témoin. Elle s’éloigne…

 

42EXT. CAMP FRASER – NUIT- PLUS TARD 

 Murtagh et Jamie noircissent leur visage avec du charbon de bois. Ross et Kincaid font de même. Ils se préparent à un raid en commando... Dougal et ses hommes s'approchent, impatients de s’y joindre.

DOUGAL : » Alors, quel est ton plan ? »

 JAMIE : « Nous nous glisserons dans le camp britannique pour voir comment semer l’agitation. »

Dougal attrape un morceau de charbon de bois... pour se noircir le visage. Rupert, et Angus suivent son exemple. 

 DOUGAL : » Une riche idée. »

JAMIE : » Pas toi. Tu restes ici. Tu dois monter la garde. Nous avons toujours un camp à protéger. « 

DOUGAL : « Je reste en arrière ? Comme un misérable... »

 JAMIE : » Comme un misérable soldat qui a reçu un ordre de son commandant. Oui. C'est exactement ce que tu vas faire. « 

Dougal regarde son neveu. Après un moment, il laisse tomber le morceau de charbon de bois.

 DOUGAL : » Oui. Et c’est ce que je vais faire. Bonne chance à toi. « 

 

43EXT. CAMPEMENT BRITANNIQUE - NUIT - PLUS TARD 

 Des lignes parfaites de petites tentes blanches s'alignent dans une clairière. Deux rangées de canons soigneusement assemblées à une extrémité. Il y a du mouvement.

Plan progressif sur Jamie, Murtagh, Ross et Kincaid, se rapprochant peu à peu des canons. Ils ont noirci toute leur peau exposée comme camouflage et se fondent parfaitement dans l’obscurité. Lorsqu'ils atteignent le canon le plus proche, Jamie tue la sentinelle d'un coup de couteau rapide dans le dos et pose le corps sans vie au sol. Puis chaque homme atteint la roue d’un chariot et commence à faire levier pour retirer la goupille...

Puis, les hommes brûlent les roues.

 

 44INT. GÎTE DE JAMIE & CLAIRE – PLUS TARD DANS LA NUIT 

Un bruit métallique réveille Claire alors que Jamie entre dans la chambre, le visage encore couvert de charbon de bois.

 JAMIE : « Tu es réveillée, n'est-ce pas ? « 

CLAIRE : » Quoi ? Maintenant oui... comment va ton dos ? »

 JAMIE : « Comme un charme. »

 C'est pourquoi il est le roi des hommes… Il lance quelque chose sur le lit.

CLAIRE : » Qu'est-ce que c'est que ça ? « 

JAMIE : » Des trophées de guerre. »

 Une lanière de goupilles fendues provenant d'affûts de canon. Puis le visage de Jamie se penche vers Claire pour l’embrasser. Claire prend son visage dans ses mains mais….

CLAIRE : « Bon dieu, Jamie ! » 

JAMIE : » J'ai oublié que je n'avais pas eu le temps de me laver. »

Mais il est trop excité pour s’essuyer et embrasse Claire.

 CLAIRE : « Où étais-tu ? Tu m'as fait mourir de peur. »

 JAMIE : » En mission commando. Commando ? C’est bien ça, l’expression ? »

 

 Matthew B. Roberts : 

« Une chose que j'essaie de faire dans tous mes scripts est d'équilibrer les scènes tendues avec les scènes ludiques/intimes. 

Diana Gabaldon le fait tout au long des livres et je pense que c'est ce qui distingue Outlander des autres récits d'aventures épiques. Nous rions autant que nous pleurons. C’est pourquoi l’insertion de ces moments intimes est importante pour le ton général de la série. » 

 

 CLAIRE : » Oui, c'est vrai... (Réalisant soudain ce qui s’est passé) vous êtes allés au camp anglais. Bon dieu. Tu n’y es pas allé seul, j’espère ? »

 JAMIE : » Non. Je ne pouvais pas laisser mes hommes ne pas en profiter, n'est-ce pas ? (En regardant les goupilles) La nuit a été très fructueuse. Les goupilles d’affûts des canons. Nous ne pouvions pas prendre les canons, mais ils n'iront pas loin sans roues. » Claire inspecte soigneusement les goupilles.

 CLAIRE : » Ils ne peuvent pas les remplacer par autre chose ? On dirait que tu pourrais faire quelque chose comme ça avec du fil épais. » 

 JAMIE : » Si, ils le pourraient. Mais ils seront bien embêtés s'ils n’ont pas de roues pour les mettre. Notre succès de ce soir était dû à ton altruisme, Claire. Cela a amené le garçon à révéler l’emplacement du camp. Grâce à toi. Des vies ont été sauvées. Parce que seize galopeurs donneront du fil à retordre au Général Cope, coincé dans les bois. « 

Pleins d'adrénaline, ils s'embrassent. Passionnément.

JAMIE : » Tu devrais t’habiller. »

 CLAIRE : » Ce n'est pas exactement ce que je pensais que tu allais me dire. « 

JAMIE : » Même si j’ai très envie de toi, Sassenach, nous ferions mieux de partir. Le camp britannique va bientôt se réveiller. »

 Le moment est un mélange de frustration et de joie. Ensuite il y a l’agitation à l'extérieur, les bruits de la levée du camp, des hommes criant des ordres et des consignes. Le moment est passé, il est temps de partir.

 

 45EXT. CAMPAGNE ÉCOSSAISE - PRES DE TRANENT – JOUR - QUELQUES JOURS PLUS TARD, LE 19 SEPTEMBRE 1745. 

 Contrairement à la scène d'ouverture, le Régiment Fraser se déplace au pas dans une colonne serrée de deux lignes. Les hommes sont devenus des soldats. Jamie et Claire chevauchent en tête. Murtagh et Fergus, pas loin derrière. Quand ils descendent dans un vallon étroit près de la petite ville de Tranent, juste à l'extérieur d'Edimbourg, ils s’arrêtent pour contempler l’armée des Highlands devant eux -- 2400 hommes des différents clans -- se préparant pour la bataille.

 JAMIE (criant) : » Dougal MacKenzie ! »

 Un instant plus tard, Dougal arrive.

 JAMIE : » A toi l'honneur, pars en tête et annonce notre présence à Son Altesse Royale, le Prince Charles Edouard Stuart. »

 DOUGAL (Reconnaissant) : » Comme tu voudras. »

 Dougal éperonne son cheval et galope pour trouver le quartier général.

JAMIE : » Plus de retour en arrière maintenant, Sassenach. « 

CLAIRE : » Je dirais que non. Claire regarde Jamie. Je Suis Prest. »

 Elle est prête. C'est parti... vers Prestonpans.

 

 

 

FIN DE L'ÉPISODE