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C’est là que non seulement tout le talent mais aussi toute la richesse d’âme de Milady Caitriona Balfe s’exprime. Sa sensibilité a réussi à capter la douleur des mères ayant perdu un enfant et son empathie lui permet de se l’approprier et de livrer une performance à couper le souffle. Que dire de la scène, à nouveau en gros plan sur son beau visage, où elle raconte à Jamie ces moments atroces ? Je pense là aussi que Sam Heughan, qui est en lui-même un acteur exceptionnel, ne pouvait pas faire autrement que d'être magnifié dans son rôle et ses réactions face à Milady Caitriona Balfe et l'absolument stupéfiant jeu d'acteur qu'elle déploie à ce moment-là et qui parle directement au cœur.

La scène finale est d'une beauté époustouflante au sens premier du terme et il me faut retenir mon souffle pour ne pas pleurer quand Jamie pose la cuillère de Saint Andrews sur la tombe en disant qu'il lui laisse ainsi un peu d'Écosse. Je note, à la 5e fois, un symbole qui n'est sans doute pas fortuit : lorsque Jamie rentre de la Bastille, on ne voit aucun contact physique entre eux jusqu'à ce moment où, en geste de pardon ultime, Claire tend sa main à Jamie et où ils ne forment à nouveau qu'un devant la tombe de Faith.

Last but not least, la musique ne saurait être mise de côté dans la qualité de cet épisode chef-d’œuvre et le piano en solo ainsi que les cordes graves, notamment quand Claire tend Faith à Louise, subliment l'ensemble en un bijou qui devrait rester dans les annales de l'art dramatique, sous tous ses aspects.

Laissez-moi partager avec vous mes émotions et mon opinion sur l'épisode Faith de la saison 2, à chaud, les yeux encore humides, le visage crispé et la gorge serrée comme je le suis encore, pour la 5e fois que je vois cet épisode magistral de dignité, d'émotion, d'humanité et de qualité artistique qui repose essentiellement sur les épaules de Caitriona Balfe. Cet épisode qui, pour moi, résume presque tout ce que la série Outlander procure d'intelligence émotionnelle.

Cette beauté, cette sensibilité dans le regard, cette élégance dans n’importe quelle tenue, cette douceur qui se dégage même de sa force de caractère.

Avant le mariage, Murtagh dit à Jamie que le sourire de Claire est aussi doux que celui de sa mère. Et je paraphrase une citation d’une autre série qui n’a rien à voir : Claire a « a smile to die for». (un sourire à mourir)

Le personnage de Claire est déjà attachant mais Caitriona Balfe est stupéfiante dans son interprétation. Le gros plan sur son visage quand elle réalise que Faith est morte et la folie qui l’atteint pendant les quelques heures où elle ne peut l’accepter, puis la dignité triste avec laquelle elle raconte cette journée macabre à Jamie m’ont totalement épaté. Déjà 3 ou 4 fois que je revois cet épisode et le p’tit Tim, pourtant capitaine de réserve, parachutiste, pilote d’avion et semi-marathonien se bat comme un beau diable pour retenir les larmes et ne réussit pourtant qu’une fois sur deux.

Certes, Claire est un personnage de fiction, Mademoiselle Balfe est une actrice et je n’en ai jamais perdu conscience, mais je vous avoue que les émotions que les deux m’ont fait traverser m’ont bouleversé à un point que je ne soupçonnais pas pouvoir atteindre.


Je le dis de but en blanc. Mademoiselle Caitriona Balfe aurait dû recevoir un Oscar, un Golden Globe, un César, un Ours d'or et je ne sais encore quelle autre récompense exisant dans le milieu de l'art cinématographique. Il ne s'agit même pas de catégories, film ou TV.

Il s'agit simplement de l'absolument stupéfiante intensité qu'elle est parvenue à mettre dans cet épisode qu'elle tient complètement et entièrement sur ses épaules, avec tout de même une mention spéciale pour Mère Hildegarde, pour Fergus et pour Magnus, pour ce simple instant où il ferme brièvement les yeux face à la révérence de Claire.

Les acteurs de cette série, même dans les petits rôles, sont exceptionnels et je pense, en revoyant cet épisode, que c'est une conjoncture merveilleuse entre le scénario, les personnages, le casting et, surtout, l'incroyable qualité des acteurs principaux. Je pense que Caitriona Balfe, dans cet épisode, et par l'intensité qu'elle y met, a magnifié le travail de ses collègues et leur a rendu le jeu plus naturel et donc plus sensible.

Lorsque Mère Hildegarde porte ses mains à la bouche après avoir dit à Claire que Faith était morte, je pense que le geste a été rendu évident pour l'actrice par ce qu'elle voyait, comme nous, dans le regard et le langage non-verbal de Caitriona Balfe. Je pense que lorsque Fergus l'aide à descendre de la calèche, dans cette dignité d'une infinie tristesse, le jeune Fergus ne pouvait faire autrement que d'être dans cette attitude de tendresse et de crainte qu'il manifeste si bien de son beau visage et de ses yeux si expressifs. Et lorsque Caitriona s'incline lentement devant Magnus, après avoir posé sa main sur son cœur puis avoir pris sa main, la réaction de l'acteur paraît tellement spontanée qu'elle l'a peut-être été, tant il était ému par ce qu'il voyait en Milady Balfe.

C'est à dessein que je l'appelle ici Milady Balfe parce qu'elle déploie dans cet épisode une telle noblesse et une telle beauté, tant physique que d'âme, qu'il ne s'agit plus pour moi que du simple regard technique sur une performance dramatique mais bien du langage de son cœur qui s'est adressé directement au mien. Je vous rassure, je ne suis pas en train de tomber dans la pathologie, dont j'ai oublié le nom, qui consiste à être réellement amoureux d'une célébrité. Je ne suis pas dingue et je n'ai pas des posters d'elle chez moi. Mais il est indéniable que c'est véritablement sa personne et sa capacité émotionnelle qui me touchent et pas seulement le personnage qu'elle interprète.
Et, ça me fait rire moi-même, mais je me rends compte que, bien que je sois en désaccord parfois franc avec les opinions politiques et sociales qu'elle défend sur son compte Twitter ou Instagram, je me surprends à m'ouvrir à ses opinions, à réfléchir à ses positions avec une volonté de trouver un terrain commun et, quand je n'y arrive pas, à lui chercher des excuses! Aimer les défauts d'une personne, paraît-il, est le signe de la sincérité du sentiment et il semble que c'est un peu ce que je fais avec elle !
Je sais, par des interviews qu’elle a donnés sur cet épisode que le jeu de Milady Balfe est le résultat d’un travail de recherche et qu’elle n’a pas vécu elle-même cette situation terrible. Mais cette scène en gros plan sur son visage, où ses yeux sont traversés des premières phases du deuil, incompréhension, rejet, revendication, avec la fébrilité qui la fait trembler subrepticement pendant qu'elle glisse vers l'irrationalité, est difficile à soutenir pour moi. Et lorsque la marquise de Rohan vient aider à dénouer cette irrationalité, le regard de mère protectrice, comme une chatte qui regarde agressivement l'intrus qui s'approche de sa progéniture, mêlé d'une incapacité et même d'un refus palpable de revenir à la réalité, est terrible et provoque tant de compassion et d'inquiétude.

Faith

ou La merveilleuse Caitriona 

 

Par Tim Larribau