Outlander, au-delà de l’histoire et du talent incontesté de son auteur, ce sont aussi, et surtout, des thèmes fondamentaux qui nous concernent tous et qui génèrent des discussion passionnantes et passionnées. Le courage, la fidélité, la foi, et au-dessus de tout ça, l’amour bien sûr, cet amour idéal qui nous fait rêver, mais qui affiche au fil des pages et des saisons le prix qu'il faut payer pour le mériter.
Ces thèmes, ils nous parlent, nous renvoient à nous-mêmes… à nous-même face aux autres ! D’où ce besoin de partager. Et c’est pour cela qu’il y a plusieurs mois, j’ai rejoint un groupe privé de fans d’outlander avec lesquels je peux partager quotidiennement mon engouement et ma passion.
Comme des collectionneurs avides, nous sommes en quête perpétuelle de la moindre info, de la moindre photo, de la moindre piste qui nous permettent d’évoquer encore et toujours ce qui éveille nos cœurs et nos sens.
De 16 à 70 ans, de la France au Canada en passant par tous les pays francophones, de l’ouvrier à l’intellectuel, de tous bords politiques et de toutes religions. Il n’y a qu’un grand rassemblement bon enfant et bienveillant.
Voilà pourquoi j’ai voulu créer ce site… Dinna Fash Sassenach… ne t’en fais pas, étrangère… tu n’es pas seule. Rejoins-moi.
Pourquoi proposer un site dédié à la saga outlander ainsi qu’à la série qu’elle a générée ? Un site de plus, se diront certains ! Un site pour rien, se diront d’autres… et d’une certaine manière, ils auront raison les uns et les autres. Mais c’est parce qu’ils ne se sont jamais retrouvés au sein d’un groupe de personnes qui partagent cette même passion. Des personnes qui, par centaines, par milliers, et lorsqu’on parle de l’œuvre de Diana Gabaldon, on peut parler de millions, se sont emballés à un tel point qu’entre nous, nous parlons d’addiction
Comment parler d’Outlander ?
Pourquoi, à mon âge, avec mon vécu… je prends le temps de construire un site dédié ? Pourquoi je fais partie d’un groupe fb sur lequel je passe un temps presque indécent ? Pourquoi ai-je envie de lire et relire et relire encore les 8 tomes, les plus de 7000 pages, de regarder encore et encore la série, en VF, en V.O, à l’endroit et à l’envers ? D’écouter la musique à m’en faire chauffer les tympans ?
D’où vient cette passion, cette addiction ?
Qui suis-je ?
Comment se présenter sans que cela soit trop formel ? Trop impersonnel ? ou à l’inverse trop intime ?
Comment choisir ce qui compte, ce qui est important ? Surtout sur une page dédiée à une passion aussi spécifique ?
Je m’appelle Valérie. Je suis maman de 5 enfants dont le petit dernier est autiste, j’ai un chien, un chat, je vis dans le sud de la France, à 300 mètres de la mer, au sein d’un parc protégé où se réunissent les flamants roses et les oiseaux migrateurs. Les goélands nichent tous les printemps sur le toit de ma maison et ça me rend heureuse.
Est-ce que cela suffit ?
J’étais pianiste et violoniste. Professeure et musicienne d’orchestre. Ma vie semblait se dérouler sans problèmes particuliers. J’avais un métier plus qu’honorable, un mari plutôt gentil, des enfants merveilleux. Je ne saurais dire si j’étais heureuse dans cette vie. En vérité, je n’avais pas beaucoup le temps de penser à ça, d’autant que mon vrai bonheur se trouvait dans le fait d’avoir des enfants. Être mère a toujours été ma plus belle aventure.
Je lisais presqu'un livre par jour et, cinéphile accomplie, j’usais jusqu’à la trame mes abonnements au cinéma de mon quartier. Je faisais suffisamment de sport pour me maintenir en forme, pour autant, j’étais à l’arrêt, sans savoir si cela était ou non une fatalité.
Un divorce plus tard, un second mariage et mon petit dernier. L’autisme débarquant dans notre famille comme un tsunami, comme un tonnerre dont le grondement ne s’arrêterait jamais. Comme un tourbillon s’engouffrant par la fenêtre, faisant s’envoler tout ce qui se trouve sur son trajet.
Mais cela ne m’a pas détruit. Non, cela m’a réveillée. Il a fallu me défaire du superflu, définir mes priorités, ouvrir grand les yeux sur ce qui était fondamental, sur ce qui, à l’inverse, encombrait ma vie, m’empêchant de définir l’essentiel, comme on se délesterait de bagages trop volumineux pour sauver le navire qui prend l’eau de toutes parts.
Un autre divorce plus tard… mes grands enfants installés à leur tour dans leurs vies, tous artistes… je reste avec mon petit tout cassé… Mais pas si cassé que ça finalement, puisqu'à son rythme, il se fait sa place au monde et, à son tour, vit ses passions.
J’ai fini par arrêter la musique. Plus le cœur à cela, et puis, j’ai réalisé que ça ne me dérangeait pas de ne plus être une musicienne, l’une de mes filles a pris le relais de toute façon. A la place, je suis devenue auteure, ce que j’ai toujours été au fond de moi à bien y regarder.
J’ai écrit sur notre famille, sur l’autisme, sur mon fil, sur le handicap... le handicap au sein d’une société. J’ai rencontré des professionnels de la santé, des professeurs d’université, des médecins, des dirigeants des institutions spécialisés, des acteurs gouvernementaux du médico-social… Et des familles touchées par le handicap bien sûr… Tant et tant de familles tourmentées. J’en ai fait mon nouveau chemin, mon combat. Pour tout dire, j'en ai fait ma profession.
Durant 14 ans je n’ai fait plus que ça. Entre l’écriture, les conférences et les formations que je donne aux professionnels ayant à charge les personnes autistes, la gestion et le bon fonctionnement des diverses associations auxquelles je participe activement, et bien sûr, la vie aux-côtés de mon fils, je me suis immergée dans ce monde particulier, comme une seconde peau, comme un sacerdoce.
Jusqu’à m’oublier hélas. Plus de vie privée, plus d’intimité, plus d’amour autre que celui pour mes enfants, plus de flamme, de passion… Plus de rêves. Enfin, plus de rêves pour moi.
C’est là qu’outlander s’est infiltré. Dans ce champ douloureusement libre. J’ai retrouvé le chemin du rêve merveilleux, de la passion enflammée, de l’amour éprouvé, du courage authentique.
Je me suis retrouvée, fière et libre, telle que finalement, je l’avais toujours été.
En parler ici, chercher un moyen d’expliquer, c’est encore et toujours une excuse pour ne pas quitter ce monde merveilleux qui m’emporte et m’enflamme ! C’est le moyen d’apaiser ma conscience, en me donnant l’illusion que c’est plus sérieux que la seule inflammation de la part romanesque en moi.
C’est l’excuse que je me donne pour ne pas chercher à résister à cet émerveillement permanent… et, il faut bien le dire, envahissant.
Outlander, c’est ce qui colmate toutes les peurs, tous les manques, tous les rêves évanouis. C’est ce qui s’oppose à la raison, à la conscience… C’est ce qui illumine les ombres d’une vie terne, et qui apaise les douleurs d’une vie complexe.
Parce qu’il y a dans Outlander tout ce qui devrait faire de l’humain quelque chose de merveilleux, de fantastique, de valable… Parce que dans Outlander, tout a une raison d’être, même le pire en soi. La colère, la hargne, le meurtre, le mensonge, la solitude, l’extrême douleur, la séparation… et même la trahison ! Parce que cette ombre est supplantée par une seule chose… l’amour.
Parce que Outlander, c’est de cela que ça parle. D’amour. On a beau dire, beau faire, quelles que soient les batailles et les rebellions ! Quelles que soient les facettes d’une histoire à double sens, géographique, historique… tout n’est que prétexte pour nous parler d’amour.
Amour d’un homme, d’une femme, d’un pays, d’une région, d’un clan, d’un enfant, d’une manière de vivre, d’un sacrement. Amour.
Et parce que c’est si bien écrit, et parce qu’ensuite, c’est si merveilleusement bien adapté et si magiquement interprété ! On ne peut que se sentir inclus dans cet amour-là. On nous embarque, on nous enflamme, on nous enivre. Et au bout du compte, on réalise qu’on est digne de cet amour. Capable de cet amour. On est, Amour.
On devient beaux et fiers comme eux !! On devient libres et combatifs, comme eux ! On devient aimables et amoureux.
On est en vie.
A travers les pierres, à travers l’histoire et le temps. A travers les paysages à couper le souffle. A travers les guerres claniques fières et courageuses. A travers une époque aussi primaire qu’émerveillée. A travers la peur et la foi. A travers l’envie et le sexe.
Outlander. C’est moi.
Valérie Gay-Corajoud,
lady of Glencoe & Lochaber