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Jamie à travers les citations  

Adaptation du texte de Outlander Observation 

 

Dessin de "Carthasis"

Voici une sélection de quelques-unes des citations  au sujet de Jamie Fraser tirées des livres OUTLANDER. Ces citations illustrent autant d’aspects différents que possible du personnage de Jamie. 

 

Attention aux spoliers pour celles et ceux qui n'auraient pas lu l'entièreté de la saga. 

 

 

Le chardon et le tartan

Un Highlander en tenue d'apparat est déjà un beau spectacle en soi, même s'il s'agit d'un vieux pépé ratatiné et boiteux. Un jeune et grand Highlander se tenant bien droit et vu de près est une vision franchement renversante.

Son épaisse tignasse dorée était brossée et tombait en plastron, des manches bouffantes, de longs poignets retournés et un jabot en dentelle, rehaussé d'une épingle en rubis.

Son tartan cramoisi et noir éclatait de couleur au côté de ceux, vert et blanc, des MacKenzie. Le tissu flamboyant, fixé à l'épaule par une broche ronde en argent, formait un gracieux drapé retenu par une ceinture aux incrustations d'argent, avant de retomber jusqu'à ses bottes noires à la boucle d'argent. Une épée, une dague et un sporran en blaireau complétaient l'attirail.

Avec sa grande taille, ses épaules carrées et son beau visage lisse, il n'avait plus grand-chose à voir avec le cavalier crotté auquel je m'étais habituée, et il en était pleinement conscient. Il plia un genou et me fit une révérence impeccable en déclarant d'un air espiègle :

– A votre service, madame

 

Tome 1, le chardon et le tartan, chapitre 14, Les noces. 

Le talisman

Les adieux de Jamie et Claire sont si déchirants ! Mais je pense que l’idée d’un amour qui survit même à la mort elle-même est l’un des thèmes les plus puissants de toute la série.

 

— Claire, dit-il doucement. Demain, je serai mort. Cet enfant... est tout ce qui restera de moi. Je te le demande, Claire, je t’en supplie, emmène-le loin d’ici.

Ma vision se brouilla un instant et je sentis mon cœur se liquéfier littéralement en moi.

— Oui, murmurai-je. Je partirai.

 

Il faisait presque nuit. Il revint se placer à côté de moi et me serra contre lui, regardant la vallée qui s’étendait à nos pieds. Au loin, on apercevait la lueur vacillante des feux de camp.

 

— Je te retrouverai, murmura-t-il à mon oreille. Je te le promets. Si je dois endurer deux siècles de purgatoire, deux siècles sans toi, c’est que tel est le prix que je dois payer pour mes crimes. J’ai menti, j’ai tué, j’ai volé, j’ai trahi et j’ai manqué à ma parole. Mais lorsque je me tiendrai devant Dieu, j’aurai un argument pour ma défense : « Le Seigneur m’a donné une femme d’exception, et je l’ai aimée de tout mon être. »

 

Tome 2, le Talisman, chapitre 46, Timor mortis conturbat me

Jamie est un leader né, comme nous l’avons vu pendant ses années à la prison d’Ardsmuir.

 

Après avoir vécu sept ans protégé par sa famille et ses métayers, sept années durant lesquelles l'amour des siens avait nourri ses forces, il s'était retrouvé dans un univers où la solitude et la désespérance pouvaient tuer un homme plus rapidement que la crasse, l'humidité et les maladies de la prison. Aussi, le plus naturellement du monde, il avait rassemblé ces débris d'hommes, les survivants éparpillés de Culloden, et les avait faits siens afin qu'ils puissent survivre, lui y compris, aux pierres froides d'Ardsmuir.

A force de raison, de persuasion et de charme, tantôt les cajolant, tantôt les matant, il les avait contraints à s'unir pour faire face à leurs geôliers comme un seul homme, laissant de côté leurs anciennes rivalités pour se regrouper tous derrière lui.
- Ils sont devenus mes hommes, expliqua-t-il. Ce sont eux qui m'ont gardé en vie.
Néanmoins, quelque temps après son retour, ils lui avaient été enlevés, séparés les uns des autres pour être vendus comme des bêtes de somme sur une terre étrangère. Il avait été impuissant à les sauver.
- Tu as fait de ton mieux, le consolai-je. Tu ne peux plus rien aujourd'hui

 

Tome 3, le voyage, chapitre 33, Le trésor enfoui

Le voyage

D’autres personnes peuvent voir Jamie comme un héros, ou un « roi des hommes », mais Jamie lui-même ne serait pas d’accord. Il n’est que trop conscient de ses propres défauts.

 

— Tu me crois vraiment bon ? dit-il enfin.
Il y avait dans sa voix une note étrange que je n'arrivais pas à déchiffrer.

— Oui, pas toi ?
— Non. Je sais que je suis violent. Toi aussi.
Il étala ses grandes mains puissantes devant moi, des mains qui savaient manier l'épée avec aisance et qui pouvaient étrangler un homme.
— Tu n'as jamais rien fait de mal sans y être obligé.
— Ah ?
— Non, enfin... je ne crois pas.
L'ombre d'un doute plana sur mon esprit. Même contraint et forcé, un acte de violence ne laissait-il pas son empreinte sur l'âme qui l'avait perpétré ?
— Tu ne me mets pas dans la même catégorie qu'un homme comme... disons... Stephen Bonnet ? Lui aussi, il agit par nécessité.
— Il n'y a aucun rapport entre toi et cet individu !

Il haussa les épaules.
— La seule différence entre Stephen Bonnet et moi, c'est que j'ai le sens de l'honneur. Qu'est-ce qui m'empêche de devenir un voleur ou me retient de piller ce que je trouve autour de moi ? Je pourrais le faire, c'est inscrit dans mon sang. L'un de mes grands-pères a construit Castle Leoch avec de l'or obtenu en détroussant les voyageurs dans les cols de montagne ; l'autre a bâti sa fortune sur le corps des femmes qu'il prenait de force pour leurs richesses et leurs titres.

 

Tome 4, Les tambours de l'automne, chapitre 13, examen de conscience. 

Les tambours de l'automne

On ne voit pas souvent Jamie penser à ces vingt années interminables de séparation, mais j’aime ce petit aperçu de la façon dont il s’en est sorti.

 

« Combien de nuits en vingt ans, a nighean ? Combien d’heures ? Car j’ai passé tout ce temps à me demander si ma femme vivait encore, et comment elle s’en tirait. Elle et mon enfant.

Sa main passa doucement au-dessus de ma tête, caressant doucement mes cheveux.

Brianna ne répondit rien, mais émit un petit son inarticulé dans sa gorge.

« C’est à cela que sert Dieu. L’inquiétude n’aide pas, c’est la prière qui aide. Parfois », a-t-il ajouté honnêtement.

— Oui, dit-elle, l’air incertain. — Mais si...
— Et si elle n’était pas revenue vers moi, interrompit-il fermement, si vous n’étiez pas revenu, si je n’avais jamais su, ou si j’avais su avec certitude que vous étiez mortes toteus les deux...
Il tourna la tête pour la regarder, et je sentis le mouvement de son corps alors qu’il relevait sa main de mes cheveux et tendait son autre main pour la toucher. Alors j’aurais encore vécu, a nighean, et j’aurais fait ce qui devait être fait. Toi aussi.

 

Tome 5, La croix de feu, chapitre 81, Tueur d'ours.

La neige et la cendre

Nous avons tendance à penser à l’enlèvement / viol principalement en termes de ce qui est arrivé à Claire, mais Jamie a également été très profondément secoué par ce qui s’est passé. J’aime la façon dont il met de côté ses propres sentiments face au besoin de Claire, attendant qu’elle soit endormie avant de se laisser aller à pleurer.

 

Il la tint, la ceignant des deux bras comme s’il cherchait à la sauver de la noyade, tout en la sentant sombrer malgré tout. Elle s’enfonçait dans les profondeurs du sommeil. Il aurait voulu la retenir, souhaitant qu’elle guérisse, craignant qu’elle ne s’enfuie. Il enfouit son visage dans ses cheveux et son odeur.

Le vent faisait claquer les volets ouverts et, dans l’obscurité au-dehors, une chouette hulula, et une autre lui répondit, à l’abri de la pluie.

Il pleura sans bruit, ses muscles tendus jusqu’à la douleur pour ne pas trembler, ne pas la réveiller et qu’elle le voit ainsi. Il pleura jusqu’à ce que l’oreiller soit trempé sous sa joue. Puis il fut envahi d’une fatigue au-delà de l’épuisement, si loin du sommeil qu’il ne se souvenait plus de ce que dormir signifiait. Son seul réconfort était le poids si fragile étendu contre son cœur, respirant profondément.

Soudain, elle leva les mains et les reposa sur lui. Sa blancheur était aussi propre que la neige silencieuse qui recouvre les vestiges calcinés et le sang, répandant la paix sur le monde

 

Tome 6, La neige et la cendre, chapitre 26, Tout va très bien. 

Jamie vient d’offrir son chapeau à William, en échange de celui qu’il a tiré accidentellement sur la tête du jeune homme dans le champ de blé. C’est la première fois qu’il parle à son fils depuis de nombreuses années.

 

– Tu te sens mal ? m’inquiétai-je. Que se passe-t-il ?

Je m’assis à ses côtés et posai une main dans son dos.

– Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer, Sassenach.

Quand il ôta ses mains, je constatai qu’il faisait un peu des deux. Ses cils étaient mouillés mais les commissures de ses lèvres étaient légèrement retroussées.

– J’ai perdu un parent et j’en ai trouvé un autre, tout ça en même temps… Et quelques instants plus tard, je me suis rendu compte que, pour la seconde fois dans ma vie, j’avais été à deux doigts de tuer mon fils.

Il se tourna vers moi, l’air impuissant.

– Je sais bien que je n’aurais pas dû le faire, mais c’est que… tout à coup, je me suis dit : Et si je ne le ratais pas la troisième fois ? J’ai senti qu’il fallait absolument que… que je lui parle. D’homme à homme. Au cas où ce serait la seule et unique fois, tu comprends ?

 

Tome 7, l'écho des coeurs lointains, chapitre 66, Plus gras que le gras

L'écho des coeurs lointains
A l'encre de mon coeur

La relation de Jamie avec Lord John Grey est complexe et multidimensionnelle. J’espère qu’un jour ils pourront reprendre leur amitié.

 

— Je survivais, répéta-t-il. Puis il y a eu Geneva. Je t’ai parlé d’elle aussi, n’est-ce pas?

— En effet.

— Ensuite, il y a eu William. Quand Geneva est morte par ma faute, j’ai reçu un coup de couteau en plein cœur, puis William… Il m’a fendu en deux, Sassenach. Il a déversé mes entrailles entre mes mains.

Je posai ma main sur la sienne et nos doigts s’entrelacèrent.

— Ce foutu sodomite anglais m’a soigné, murmura-t-il. Il a bandé mes plaies avec son amitié. Non, je ne l’ai pas tué. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou pas, mais je ne l’ai pas fait.

Je libérai le souffle que j’avais retenu et me laissai aller contre lui.

— Je le savais. J’en suis heureuse.

 

Tome 8, A l'encre de mon coeur, chapitre 24, un brin de réconfort au milieu de la tourmente. 

J’adore cette citation, à plusieurs niveaux. L’écho du Prologue est sans équivoque. L’idée de ce qui nous attend, la perspective que Jamie puisse mourir cette fois-ci, pour de vrai, est terrifiante. Mais ce que je préfère, c’est cette dernière ligne. Tout simplement merveilleux !

 

Mais c’est… imprévisible.
Il me dévisagea longuement.
— Comme la guerre, dit-il enfin avec un mouvement de tête vers les montagnes. On ne sait jamais ce qu’il va arriver, peut-être rien, peut-être pas avant longtemps, peut-être pas ici, peut-être demain… Mais on sait qu’elle est là, tout le temps. On s’efforce de ne pas y penser, mais elle est toujours là.
J’acquiesçai, incapable de parler. La guerre vivait désormais en nous tous.
Bien que le vent soit retombé, une brise froide demeurait, s’infiltrant sous mes vêtements. La chaleur du vin avait disparu de mon sang et la main de Jamie était aussi glacée que la mienne. Toutefois, son regard était empli de chaleur.
— N’aie pas peur, Sassenach, dit-il enfin. Nous sommes toujours là tous les deux.

 

Tome 9, L'adieu aux abeilles, chapitre 65, Green Grow the Rushes, O  !

L'adieu aux abeilles

J’adore la tournure que Diana Gabaldon a mise sur cette dernière ligne ! La première fois qu’il l’a dit, c’était lors de leur nuit de noces. La deuxième fois, le jour de leurs retrouvailles. Et voici la troisième fois, légèrement modifiée. Jamie et Claire sont toujours les mêmes personnes, plus âgées maintenant, un peu malmenées sur les bords, mais le cœur de leurs personnalités, et la profondeur de leur amour l’un pour l’autre, ne changeront jamais, quoi qu’il arrive. Je trouve cela immensément rassurant, même si je l’ai toujours su à leur sujet.

 

 

Billet écrit à l'occasion de l'anniversaire de Jamie Fraser, le 1er mai 2023. 

La croix de feu