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Texte :  Françoise Rochet 

Illustration : Gratianne Garcia 

Outlander, ses héros et leurs religions

… « Tels des mirages, les sommets s'élevaient au-dessus de vallées perdues dans la brume et semblaient flotter sur les nuages, passant du vert foncé au bleu puis au violet ; le pic le plus éloigné ne formait qu'une aiguille noire jaillissant dans un ciel de cristal. »… 

 

Les Tambours de l’automne

Diana Gabaldon

Ch 16 « Les principes de la thermodynamique »

Les Carolines 

 

Nous sommes en pleine Restauration. Les Stuart, à nouveau au pouvoir, sont redevables à tous ceux qui les ont soutenus pendant leur exil et à ceux qui financièrement, militairement et politiquement les ont aidés à retrouver leur couronne.

Huit aristocrates obtiennent, en 1663 et en 1665, une première puis une seconde charte pour un territoire situé entre les limites septentrionales de la Floride espagnole et la Virginie.

 

Ces Propriétaires sont des élites nobiliaires anglaise. Ce fait est essentiel car il révèle un intérêt croissant pour l’Amérique du Nord dans les hautes sphères de la société. En fait, cinq d’entre eux figurent alors parmi les hommes les plus puissants du royaume.

Les huit Lords Proprietors nommés dans la charte étaient :

·         Hyde, duc de Clarendon, est Premier ministre de Charles II et beau-père de Jacques, duc d’York ;

·         Monck, , duc d’Albemarle, est un des chefs militaires qui permet aux Stuart de retrouver leur trône lors de la première révolution (1642-1651) ;

·         Le duc Craven, très proche de la famille royale et doté d’une immense fortune ;

·         Sir John Berkeley, proche du duc d’York, membre du Conseil Privé du roi, copropriétaire de la colonie de New Jersey de 1664 à 1674, mais il décida finalement de vendre une partie de ses parts à un groupe de quakers. 

·         Sir William Berkeley, gouverneur de Virginie et riche planteur de tabac.

·         Shaftesbury, plus jeune, est un homme politique promis à jouer un rôle de tout premier plan dans l’opposition aux Stuart dans les années 1680 ; 

·         Colleton, est le représentant d’une prestigieuse famille de la Barbade ;

·         William Berkeley, gouverneur de la Virginie de 1644 à 1651 et à nouveau de 1660 à 1677.

Ces deux derniers sont des hommes de terrain, pour ainsi dire, ceux qui connaissent au mieux la réalité coloniale.

La tâche sera énorme d’autant plus que les richesses y étaient très importantes.

 

Une fois la précieuse charte obtenue, les propriétaires doivent

·         envoyer une expédition pour explorer, cartographier le littoral de leur domaine ;

·         décider d’un lieu propice à la fondation d’un premier établissement ;

·         financer une flotte, la founding fleet, qui amènera les premiers colons ;

·         promouvoir la colonie en Europe par le biais de la publication d’imprimés de propagande afin de recruter de nouveaux migrants.

Dans les premières années, voire décennies, les colons doivent être aidés matériellement jusqu’à ce qu’ils trouvent un produit d’exportation qui puisse assurer l’avenir commercial de la colonie.

 

Dans le cas des Carolines, il faut plus de vingt ans pour réaliser toutes ces opérations.

En effet, sans présence européenne depuis le départ des Espagnols en 1587, tout reste à y faire.

Les Seigneurs des Carolines décident tout d’abord de recruter des colons

en Virginie, alors sous l’administration d’un des leurs, sir William Berkeley ;

en Nouvelle-Angleterre, alors une des régions les plus peuplées de l’Amérique du Nord anglaise ;

et à la Barbade où ils bénéficient de l’influence de la famille Colleton et où la révolution sucrière provoque une concentration de la propriété terrienne au détriment des petits planteurs alors prêts à quitter l’île.

Dans les années 1660, Barbadiens et Virginiens (aucun leader puritain de la Nouvelle Angleterre n’a montré d’intérêt dans les offres des seigneurs de Caroline) fondent deux établissements :

l’un près de cap Fear, dans la partie septentrionale de la colonie ;

et l’autre à Port-Royal, dans la partie méridionale.

Cependant, tous les deux sont rapidement abandonnés.

 

Sous l’impulsion de Shaftesbury, les Propriétaires décident de financer le coût de la colonisation en investissant chacun 500 livres sterling, plutôt que de susciter l’intervention de planteurs et de marchands barbadiens et virginiens.

 

En août 1669, les Propriétaires affrètent trois navires – le Carolina (le seul qui parvient à destination), le Port-Royal et l’Albemarle.  Après une escale en Irlande et à la Barbade où les propriétaires espèrent recruter d’autres colons, libres et engagés, ils veulent atteindre Port Royal.

Ils débarquent au nord, en amont de la rivière Kiawah, qui sera plus tard appelée Ashley en hommage à Shaftesbury (lord Ashley Cooper), où ils fondent Charleston.


L’histoire raconte qu’un chef Kiawah, une des petites nations de la côte, aurait invité les Anglais à s’installer sur son territoire afin de les protéger des Espagnols et de groupes amérindiens plus puissants.

Charleston demeure la seule véritable ville au sud de Philadelphie jusqu’à la fondation de Savannah en Géorgie en 1732. Cette ville devint le grand centre commercial principal du Sud de la Colonie anglaise.

Shaftesbury, avec l’aide de John Locke, rédige en 1669 un texte appelé Fundamental Constitution qui met en place un complexe projet de société fondée sur la propriété terrienne avec à son sommet la noblesse.

La colonie est divisée en deux régions.

Ce sont les noyaux des futures Caroline du Sud et du Nord : Albemarle au Nord et Clarendon au sud, chacune subdivisée en comtés.

Dans chacun des comtés, les Seigneurs Propriétaires possèdent 12 000 arpents et les nobles, appelés landgraves et caciques, en détiennent respectivement 48 000 et 24 000. Suivent les seigneurs de manoir – qui eux ne font pas partie stricto sensu de la noblesse – avec entre 3 000 et 12 000 arpents chacun selon l’importance de leurs concessions, et enfin le reste des colons libres.

Un parlement, qui a le pouvoir de voter des lois et de nommer les officiels, réunit dans une même chambre les Seigneurs Propriétaires (s’ils sont présents dans la colonie), les nobles et les représentants des colons qui

n’excèdent pas 400 en 1671.

 

  

Caroline du Sud 

Les Seigneurs de Caroline souhaitent que les nouveaux arrivants fondent des bourgs comme en Nouvelle-Angleterre. Mais au début de la colonisation, ceux-ci avides de terres, s’éparpillent le long des rivières comme en Virginie. 

La Caroline du Sud ne sera pas une colonie de villages mais au moins elle aura sa métropole portuaire, contrairement à la Virginie. 

Vingt ans après avoir tenté de recruter dans les années 1660 des Barbadiens, des Virginiens et des Puritains de Nouvelle-Angleterre, les Propriétaires de Caroline lancent une nouvelle campagne de propagande à destination de dissidents anglais et écossais, principalement des Presbytériens et des Huguenots, partis de France au moment de la révocation de l’édit de Nantes en 1685.

Quelque 500 Huguenots s’établissent en Caroline du Sud de 1680 à 1687. Originaires principalement des provinces de l’Ouest de la France, notamment la région de La Rochelle, ils s’installent d’abord à Charleston puis fondent trois communautés à l’extérieur de la ville : Goose Creek, Orange Quarter et French Santee.

 

Cette migration constitue un apport démographique essentiel dans une période où la colonie lutte pour sa survie.

 Elle donne à la région une forte coloration francophone et calviniste.

À la suite de la publication à Glasgow d’un imprimé sur la Caroline du Sud et de l’avis de départ d’un navire pour Charleston, cent cinquante dissidents écossais, les Covenanters, fondent en 1684 la communauté de Stuart Town, dans la baie de Port-Royal.

Cette poignée de colons doit constituer l’avant-garde d’un groupe beaucoup plus nombreux.

Les Seigneurs de Caroline du Sud espèrent beaucoup de ces Ecossais.

Lors des négociations avec des nobles écossais, ils ont accepté de leur laisser le contrôle d’un comté tout entier et ont remanié les clauses religieuses des Constitutions fondamentales afin de rendre leur colonie plus attrayante.

Une fois installés, les conflits commencèrent avec les Espagnols et les Amérindiens, leurs alliés mais aussi avec les Anglais qui voulaient affirmer leur hégémonie sur le territoire et leur monopole sur le commerce.

Les Écossais habitués aux raids commencèrent à exciter les Espagnols qui en 1686 envoyèrent 3 bateaux avec 150 hommes et des Amérindiens. Les Écossais affaiblis n’avaient que 25 hommes en état de se défendre.

Ils pillèrent  et incendièrent  les maisons. Ils détruisirent les plantations et tuèrent le betail.

Les survivants furent prisonniers, envoyés en Espagne et jugés et condamnés par l’Inquisition.

 

L’espoir de créer une colonie écossaise en Caroline du Sud disparaît ainsi avec Stuart Town.

 

La campagne de promotion porte néanmoins ses fruits, entraînant la venue de centaines de colons.

Alors qu’en 1680 la population blanche de la colonie se chiffre à 800 habitants, elle passe à 2 400 dix ans plus tard.

 

Le véritable problème de la Caroline du Sud est son climat subtropical, avec ses très fortes chaleurs estivales, ses ouragans, et son environnement malsain propice aux épidémies de malaria et de fièvre jaune qui déciment régulièrement les colons.

Dans ces conditions, sur un siècle, entre 1670 et 1770, la population augmente très lentement.  

Les Seigneurs Propriétaires veulent tirer profit de ce climat subtropical et décident de privilégier la production de méditerranéennes comme la soie, le vin et l’huile d’olive. 

Ils comptent sur les Huguenots mais ces colons se mettent tout de suite à l’élevage bovin.

Le bétail coûte peu. Les animaux paissent en toute liberté et n’ont pas besoin d’être abattus l’hiver. 

L’élevage permet aux colons d’entretenir un commerce de provisions avec les Antilles, notamment la Barbade.

Mais la première source de richesse de la Caroline du Sud est ailleurs !

Les colons les plus entreprenants, marchands et planteurs, font fortune dans le commerce de peaux de daim et celui d’esclaves autochtones. 

L’esclavage amérindien à grande échelle est tristement une des spécificités de la Caroline du Sud.

 

 

Sacagawea (env. 1788–1812), une Lemhi shoshone captive des Hidatsas puis vendue à Toussaint Charbonneau 

D’autre part, ils importent des esclaves après la création en 1672 de la Compagnie royale d'Afrique, pour leurs vastes plantations de tabac.

 

Enfin, l’introduction, dans les années 1690, d’une variété de riz, peut-être en provenance de Madagascar, va faire durablement la fortune de la Caroline du Sud, le littoral, avec ses marais, se prêtant à l’extension des rizières.

Le développement de la riziculture a pour principale conséquence l’accroissement rapide de la proportion de Noirs, une des particularités démographiques de la Caroline du Sud.

 

A partir de 1708, les esclaves africains deviennent majoritaires au sein de la population de la colonie.

  

En 1700, ils représentent 44 % de la population,

En 1710,  ils en constituent 53 %.

En 1730, ils sont 66 %, soit le plus haut pourcentage des Treize Colonies pour toute la période.

Dès 1691, les Seigneurs Propriétaires nomment un gouverneur adjoint pour la Caroline du Nord et lorsque, la même année, les représentants du comté d’Albemarle ne peuvent se rendre à l’assemblée de Charleston en raison d’une trop grande distance, ils décident de se réunir sur place.  

  

En 1712, la séparation institutionnelle est définitivement entérinée par les Propriétaires qui nomment un gouverneur spécifiquement pour la Caroline du Nord.  

  

En 1729, le gouvernement britannique reprit possession des Carolines. 

Le pays fut divisé en deux États, la Caroline du Nord et la Caroline du Sud. 

  

  

   

 La Caroline du Nord 

 

Parce que la Caroline du Nord est trop éloignée de Charleston pour être administrée efficacement et pour que les planteurs puissent siéger à l’assemblée, la Caroline du Nord est donc officiellement détachée de sa voisine du Sud.

Elle possède désormais son propre gouverneur et sa propre assemblée.

D’un point de vue politique, la Caroline du Nord connaît une histoire marquée par l’instabilité et l’isolement.

En conséquence, elle suit un parcours économique et démographique radicalement différent. La colonie dut faire face à un problème majeur, l’impossibilité de commercer directement par voie maritime. Elle était trop éloignée du port de Charleston pour espérer se tourner vers l’exportation au début de sa création.

En effet, les contours inhospitaliers de la côte empêchent l’émergence d’un port car aucun navire de taille importante, nécessaire au commerce atlantique, ne peut pénétrer dans les baies. Malgré des exportations abondantes, un port maritime majeur ne s'est jamais développé en Caroline du Nord. La majorité du commerce se réalisait par voie terrestre.

En revanche, les centaines de criques facilitaient l'entrée des petits bateaux et la contrebande. Les pirates Stede Bonnet et Barbe Noire bien connus de l'ère coloniale sont célèbres pour avoir écumé les côtes de la Caroline du Nord.

Le peuplement est constitué en grande majorité de modestes fermiers, arrivés de Virginie.

 

Le climat chaud et humide de la Caroline du Nord était parfait pour la culture du tabac et du riz. 

Les Virginiens, amenèrent avec eux les différentes techniques inhérentes à ces plantes et à leurs gestions.

 

Progressivement, ils vont s’adapter à la topographie. Sur une mince bande de terre, le long du littoral, les colons commencèrent la production du riz persuadés de la valeur marchande de ce produit.

En 1700, le riz avait dépassé le tabac comme principale exportation de l'État.

Par manque de moyen et de main d’œuvre, les fermiers développent une économie de subsistance à base de tabac, le vin et l’huile d’olive, de maïs, de blé, auxquels ils ajouteront l’indigo.

Avec les Virginiens également arriva la tradition d'utiliser des serviteurs sous contrat pour travailler à la ferme.

Progressivement, ces travailleurs furent remplacés par des esclaves africains mais dans des proportions moindres que dans les autres États du Sud car les moyens financiers manquaient à ces pauvres fermiers.

L’élevage porcin s’est développé en Caroline du Nord et, au milieu du XVIIIe siècle, des dizaines de milliers de porcs étaient acheminés par voie terrestre chaque année vers les marchés du Nord

Les pins étaient abondants et faciles à exploiter. Goudron, colophane, térébenthine et troncs d'arbres qui servaient de mâts étaient des matériaux inestimables pour la construction navale.

 

Le goudron si abondant est à l’origine d’un sobriquet :  les Caroliniens du Nord sont connus sous le nom de "talons de goudron".

Très vite, l’arrière-pays montagneux fut colonisé par ceux qui cherchaient plus de liberté de conscience, une ouverture d’esprit autre que celle des Puritains. Ils y trouvèrent un asile favorable loin de la côte et des Anglais.

Bientôt, l’intérieur des terres fut parsemé de petites fermes prospères mais aussi de grandes propriétés terriennes, telle celle de Peter Jefferson, père de Thomas Jefferson, 3ème président des États-Unis.

Mais la plupart était des petits pionniers, installés en bordure des régions habitées par les Indiens, leurs cabanes étaient de vraies petites forteresses.

Ils devinrent par nécessité des gens robustes.

 

La Caroline du Nord connut vers 1730, une forte immigration de familles modestes écossaises qui s'installèrent au pied des Appalaches.

 

Une deuxième vague suivit après la chute des Stuart.

Ces petites communautés aimaient la vie, les fêtes, on dansait , on buvait… on cuisait des bœufs entiers… le fameux barbecue était né. Les Anglais, quand ils arrivèrent en Amérique après les Espagnols, y observèrent les mœurs des Indiens.

La plupart de ces Indiens cuisaient leurs aliments sur une espèce de gril appelé barbacoa en arawak, une des langues amérindiennes, parlée notamment dans les Antilles. Et les Anglais adoptèrent le mot, et l’adaptèrent à leur prononciation, d’où barbecue

D’autres communautés arriveront.

Il y a bien sûr les Anglicans qui viennent de Virginie.

Des Quakers, des Baptistes, des Episcopaliens, des Luthériens, …, des coreligionnaires de la Nouvelle Lumière. 

Voir le glossaire en fin de document. 

 

Et y nous rencontrons aussi les Frères Moraves. 

*  Une secte issue du protestantisme qui a fui les persécutions religieuses en Moravie (sur les actuelles République Tchèque et Slovaquie).
*  Ils ont fondé Salem, ville uniquement réservée à leurs membres.
*  Ils ne se mélangeaient pas et ne permettaient pas aux autres de vivre avec eux.
*  Ils étaient de bons artisans et commerçants et leurs produits étaient très demandés.
*  Ils vivaient du commerce avec les pionniers qui partaient vers l’ouest.
 

Pour être proches de cette source de production, d’autres colons sont venus s’installer à proximité et ont fondé eux-aussi une ville, Winston. La production et le commerce du tabac ont fait de Winston une ville beaucoup plus riche et plus grande que Salem.

 

 

Cette Église développe sa propre doctrine, voulant retrouver la fraternité des premiers chrétiens. Ils élisent leur clergé et, conservant leurs propres évêques, rejettent la hiérarchie religieuse locale. Ils traduisent la Bible en langue vulgaire. Dans ce mouvement, on prône l’importance de l’éducation et l’on dénonce l’intolérance religieuse.

Les Frères Moraves s'installèrent aux Etats-Unis, en Pennsylvanie et dans la Caroline du Nord, où ils créèrent des villages (Bethléhem, Nazareth) à l'image des villages de la Bohême et de la Moravie.

Où se trouve Fraser's ridge : Site en anglais 

 

Quelques passages de Outlander trouvés par Gratianne. 

Deux extraits pris dans la partie du Gathering qui parlent de la Nouvelles Lumière.

T5-1 Ch13

 

 

 

 

 

 

 

« – Je suis navré, madame Fraser, mais c’est la loi. Tout membre du clergé n’appartenant pas à l’Église d’Angleterre ne peut rester légalement dans la colonie à moins d’avoir signé ce serment. La plupart des personnes l’acceptent. Vous connaissez le révérend Urmstone, le prêtre méthodiste itinérant ? Il a signé, tout comme monsieur Calvert, le pasteur de la Nouvelle Lumière qui vit près de Wadesboro. » 

 

 

 

« Il refuse d’être traité par Murray MacLeod, car il le considère comme un hérétique. Murray appartient à la Nouvelle Lumière. Vous-même, madame Fraser, étant papiste… sans compter que vous aviez déjà fort à faire avec la naissance des deux petits »  

T5-1 Ch23

Les Frères Moraves

« — Dites-moi… M. Fraser ne vous aurait pas parlé… à propos de ses entretiens dans les villages… il n’a rien dit sur d’éventuels… incendies criminels ? Je me redressai, l’effet euphorisant du cidre se dissipant aussitôt. — Quoi, il y en a eu d’autres ? Il acquiesça, passa une main lasse sur son visage, puis il frotta le chaume sur ses joues. — Oui, deux… mais dans un des cas, ce n’était qu’une grange, à Salem. Elle appartenait à un Morave. D’après le peu que j’ai pu apprendre, des Irlando-Écossais installés dans le comté de Surry en seraient probablement responsables. Leur prédicateur teigneux ne cesse de les monter contre les Moraves… cette bande de païens ! »  

T6 Ch19 

 

 

 

 

 

 

 

« Je sortis sous le porche, juste à temps pour saluer les deux hommes qui tiraient leurs mules sur le dernier tronçon pentu de route qui menait à la cour : Richard Brown et son frère Lionel, venant de la colonie qui portait leur nom, Brownsville. 

J'étais étonnée de les voir. Il fallait au moins trois jours de cheval pour relier Brownsville à Fraser' s Ridge, et les deux communautés faisaient rarement du commerce ensemble. Dans la direction opposée, Salem était aussi éloignée, mais les habitants de Fraser's Ridge s'y rendaient plus souvent. Les Moraves étaient à la fois travailleurs et excellents troqueurs, échangeant notre miel, notre huile, nos poissons salés et nos peaux contre des fromages, de la poterie, des poulets et d'autres petits animaux de ferme. Autant que je sache, les habitants de Brownsville ne produisaient que de la pacotille destinée aux Indiens, et une bière médiocre qui ne valait pas le déplacement. »  

Texte sur les qualités de commerçant des Moraves, les seuls à utiliser la monnaie ou le troc pour les échanges ;  cela intéresse beaucoup Jamie qui a besoin d’argent pour acheter des armes par exemple.

T6 Ch 09

 

 

 

 

 

 

 

Les engagés sous contrat et déportés

T5 Ch94

« Christie avait été déporté aux colonies avec les autres prisonniers, mais il avait eu la chance de voir son contrat de servage racheté par un planteur de la Caroline du Sud. Ce dernier, découvrant sa connaissance des lettres, en avait fait le précepteur de ses six enfants, puis avait fait payer aux familles voisines le privilège d'envoyer leur progéniture se faire éduquer par Christie. Son contrat parvenu à terme, celui-ci avait accepté de rester en échange de gages. — Vraiment ? L'intérêt de Roger pour le visiteur s'était considérablement accru. Un maître d'école ! Voilà qui ferait un immense plaisir à Brianna qui ne demandait qu'à rendre son tablier de maîtresse. En outre, Christie semblait parfaitement capable de mater les élèves les plus rétifs. — Qu'est-ce qui vous amène dans notre région, monsieur Christie ? Nous sommes bien loin de la Caroline du Sud. Christie haussa ses larges épaules. Il était fatigué par sa longue route, couvert de poussière, mais ses vêtements étaient taillés dans un drap de bonne qualité et il était bien chaussé. — Ma femme a été emportée par la grippe, dit-il sur un ton bourru. Tout comme M. Everett, mon employeur. Son héritier n'avait pas besoin de mes services, et je n'ai pas voulu rester sur place sans un emploi stable. »  

« — Papa ! hurla Lizzie. Elle se jeta dans ses bras. Jamie se mit l'auriculaire dans l'oreille et l'agita, l'air stupéfait. — Je ne pensais pas qu'elle pouvait faire autant ce bruit, dit-il. Il se mit à rire et me tendit deux morceaux de papier qui avaient autrefois été une seule feuille déchirée en deux. — C'est le contrat de M. Wemyss, m'annonça-t-il. » Tome 4 Ch70 et la suite : « « À mesure que M. Wemyss nous exposait l'affaire, tout devint plus clair. Jamie avait promis à Lizzie de lui donner une dot, soit une parcelle de terre de premier choix. De son côté, M. Wemyss étant libéré de son contrat de servage, on lui avait octroyé une concession de vingt-cinq hectares, dont Lizzie hériterait un jour. Or, cette terre jouxtait le terrain des McGillivray et les deux réunis formeraient un domaine agricole très respectable. » 

 T5 Ch76

…«  Jamie restait adossé à un sycomore, les yeux mi-clos.  

— Qu'est-ce que tu penses de cet endroit, Sassenach ?  

 

— Je le trouve magnifique, pas toi ? Il hocha la tête et scruta un point entre les arbres d'où l'on apercevait une pente douce, couverte de foins et de fléoles sauvages. Tout en bas, une rangée de saules bordait la rivière lointaine.  

— J'étais en train de penser... hésita-t-il. Il y a une source ici dans le bois, et puis là, un pré... Les premiers temps, on pourrait se débrouiller avec quelques bêtes. Une fois déboisée, la partie en bordure de la rivière conviendrait parfaitement aux cultures. Rien de tel qu'un terrain incliné pour une bonne irrigation. Et là-bas... Emporté par sa vision, il se leva, m'indiquant divers endroits. Je suivais ses explications. L'endroit ne me paraissait pas tellement différent des autres versants boisés et prés verdoyants que nous avions traversés, mais ses yeux d'agriculteur voyaient déjà surgir de terre granges, poulaillers et champs. Il rayonnait de bonheur. Mon cœur se serra. 

 — Tu envisages de t'installer ici, alors, Tu as décidé d'accepter l'offre du gouverneur ? »… 

Les Tambours de l’automne 

Diana Gabaldon Ch.16. 

Asheville, petite ville de montagne très dynamique 

 

 

En guise de conclusion 

 

Nous voici au terme de ce long voyage.

Nous l’avions commencé dans le Nord du Nouveau Monde.

Avec ces Treize colonies disséminées le long de la côte de l’Océan Atlantique, l’Angleterre a bâti, en moins d’un siècle et demi, un empire.

Les motivations étaient multiples… fuir les persécutions religieuses, désir de s’enrichir, volonté de glorifier Dieu,   tenter des expériences sociales et religieuses, affirmation croissante d’une présence politique, extension territoriale, hégémonie géopolitique…

Le prix à payer fut énorme : l’extermination des Natifs, la mise en esclavage du peuple noir, des guerres fratricides, des rivalités religieuses.

Il nous est difficile, aujourd’hui de comprendre ce qui s’est passé.

Nous ne jugeons pas.  

Nous constatons.

 

Des milliers de colons prennent la mer, affrontent les dangers d’une traversée de plusieurs mois, les risques d’une brutale transplantation, la peur des Autochtones, les incertitudes d’un climat pénible dans l’espoir d’une vie nouvelle.

Cette aventure humaine est l’expression d’un volontarisme à toute épreuve.

 

L’histoire des États-Unis c’est celle de l’essor : celui d’une petite colonie lointaine devenue une immense « nation d’immigrants » et la première puissance contemporaine.

C’est ensuite celle d’une nation-phare, première colonie qui s’est « auto-libérée », a proclamé la première «république» du monde moderne et a gagné sa guerre pour s’établir définitivement comme nation souveraine.

C’est celle d’un rêve diffus,  hétéroclite, improbable qui se compose d’égalité et de prospérité, de vertu et de progrès, de liberté individuelle et de culte du droit, de puritanisme et d’aspiration au bonheur, de conformisme et de respect des différences, d’unité nationale et de droits des États.

C’est aussi la réalité cruelle de l’esclavage, des discriminations, de la pauvreté et d’une liberté qui demeure une inaccessible étoile.

Pays de contradictions, il fascine par sa Constitution, ses principes fondateurs, sa technologie et sa culture populaire faite de barbecue, de gospel, de rock and roll et de blues...

Nous avions commencé ce périple avec ce très beau texte… il nous permet de terminer ce beau voyage.

 

« Le monde observe donc l'Amérique - la seule grande puissance de l'Histoire à être constituée de personnes venues des quatre coins de la planète, comprenant toutes les races, religions et pratiques culturelles - pour voir si notre expérience en matière de démocratie peut fonctionner. (...) 

Pour voir si nous pouvons nous hisser à la hauteur de nos convictions.". 

 

"Une Terre Promise",  Barack Obama, août 2020

Glossaire 

 

Anabaptiste au XVIe siècle Courant issu de la Réforme, et développé surtout dans le monde germanique et anglo-saxon, qui n'admet pas le baptême des enfants et le remplace par celui des adultes.

Ses adeptes prônent le baptême des adultes croyants et donc rebaptisent ceux qui avaient été baptisés enfants, d’où le terme d’« anabaptiste », c’est-à-dire rebaptiseur. Ils refusent également de porter l’épée, d’exercer une fonction publique et de prêter serment. Cette tendance pacifiste est jugée séditieuse. Les anabaptistes sont impitoyablement pourchassés et persécutés. À la fin du XVIe siècle, la répression se calme et la doctrine anabaptiste se propage.

 

Anglicanisme  : 70 millions de personnes. L’Anglicanisme remonte au XVIe siècle.

L’Église d’Angleterre est une Église d’État, le souverain étant le chef suprême de l’Église et le Parlement ayant un droit de veto sur les mesures prises par le synode. Mais l’Église prend peu à peu ses distances avec l’État. Les Églises anglicanes ont un fonctionnement de type épiscopalien (gouvernement par l’assemblée des évêques) et elles revendiquent la succession apostolique. L’anglicanisme s’est répandu dans le monde en particulier dans les anciennes possessions britanniques. La communion anglicane regroupe l’ensemble des Églises anglicanes autour de l’archevêque de Canterbury. Chaque Église a son gouvernement propre. Tous les évêques se réunissent tous les dix ans à la Conférence de Lambeth. Et les évêques présidents de chaque Église se retrouvent régulièrement au Comité des Primats pour dialoguer et échanger sur les questions rencontrées dans leur Église.

 

Baptisme : L'Église baptiste est une Église protestante qui ne pratique que le baptême d'adulte.

Depuis ses origines, le Baptisme combine trois caractéristiques majeures :

·         Une théologie de type plutôt réformé : la Bible comme fondement de la foi.
·         Une conception spécifique du baptême, qui se pratique par immersion du croyant à l’âge adulte à la suite de son témoignage public ; cette immersion est considérée comme une nouvelle naissance, condition nécessaire pour devenir membre de l’Église ; celle-ci est une Église de « professants ». On ne naît pas chrétien, on le devient.
·         Les Baptistes insistent sur la vocation missionnaire : chaque croyant, chaque communauté est appelée à faire connaître l’évangile.
Les statistiques baptistes ne prennent en compte que les fidèles baptisés par immersion, ne comptabilisant pas les adolescents et les enfants socialisés dans les Églises ; il faut donc multiplier le nombre de membres par deux ou trois pour évaluer la population baptiste. Dans ces conditions, en 2005, la population mondiale serait comprise entre 125 et 150 millions, avec une répartition très inégale : surtout implanté dans le nord des États-Unis, le Baptisme est aussi fortement présent en Russie, où il constitue le second groupe confessionnel après les orthodoxes, et connaît un essor spectaculaire en Ukraine.

En Europe occidentale, c’est en Angleterre que l’on dénombre le plus de Baptistes (200 000).

 

Calvinisme : Désigne une des formes principales du protestantisme historique, issu de la pensée de Jean Calvin. En France on utilise plutôt le terme réformé.

 

Cène ou Sainte Cène : Partage du pain et du vin en mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples, qui a lieu au cours du culte. On l'appelle aussi communion. Calvin garde deux sacrements : le baptême et la Cène.  Il se sépare de Luther sur la doctrine de la Cène. Tous deux refusent la doctrine catholique de la transsubstantiation. Mais pour Luther, le Christ est présent dans le pain et le vin de la communion. Pour Calvin, le Christ est présent spirituellement pendant la célébration de la Cène. Comme le corps du croyant est nourri par le pain et le vin, son âme est nourrie spirituellement par le Corps du Christ. Ces deux événements ont lieu conjointement. Voir transsubstantiation et sacrement.

 

Congrégationalisme :  Structure d'une Église où l'autorité est assumée de façon autonome par chaque paroisse ou congrégation.

L'Église étant la communauté des croyants, chaque assemblée locale est autonome et souveraine. Dans ce système dit congrégationaliste, les Églises locales collaborent entre elles - en fédérations, par exemple -, mais n'ont pas de lien de hiérarchie ou d'autorité. Le pasteur est élu par les fidèles.

 

Églises évangéliques : 500 millions de personnes

Les Églises évangéliques tiennent leurs origines de différents mouvements réformateurs protestants du XVIe siècle, en particulier anabaptistes et baptistes .

D’une manière générale, ces Églises ont la particularité de ne reconnaître comme membres que celles et ceux qui font profession de foi en Jésus-Christ et qui, en demandant le baptême, font un acte volontaire et personnel de repentance et de foi.

Dès le début de leur histoire, les Evangéliques ont affirmé avec force le principe de la séparation des Églises et de l’État.

Ils accordent également autant d’importance à l’évangélisation qu’à l’action sociale. 

Les Églises évangéliques peuvent être organisées selon différents principes (congrégationaliste, presbytérien-synodal, etc.).

 

Épiscopal : Structure d'une Église où l'autorité est assumée par les évêques.

 

Évangélisme : Doctrine des réformateurs au XVIe siècle pour qui les Évangiles sont la base de la foi.

À la fin du XVIIIe siècle, les mouvements de réveil spirituel ont pris ce nom.

 

Luthéranisme : remonte aux origines mêmes de la Réforme et se réclame des trois affirmations centrales du message de Luther :

·         autorité souveraine de la Bible ;

·         salut par la grâce (et son corollaire, la justification par la foi) ;

·         sacerdoce universel des croyants.

65 millions de personnes

 

Méthodisme : L'Église méthodiste est une Église protestante issue du Réveil de John Wesley; elle insiste sur la conversion personnelle à Jésus Christ, nommée «nouvelle naissance ».

 

Moraves : Les Frères moraves constituent un mouvement religieux inspiré du pré-réformateur Jan Hus (1369-1415) prêchant la piété individuelle. Ce mouvement rallié au protestantisme a une forte activité missionnaire.

Par le traité de Westphalie en 1648 qui met fin à la guerre de Trente ans, les pays tchèques sont contraints de faire partie de la zone sud, catholique et habsbourgeoise. C’est le début de la Contre-Réforme et de la « recatholicisation » forcée.

Cette période, dite « période des ténèbres », dure 150 ans, jusqu’à l’édit de tolérance de 1781.

Cependant une Église clandestine se constitue. Des célébrations ont lieu dans des maisons particulières ou dans des assemblées clandestines.

L’exil continue tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles.

Ils implantent de nouvelles communautés dans de nombreux pays, Caraïbes, Afrique du Sud, Amérique du Nord, Groenland.

Les Frères Moraves influenceront d’autres communautés protestantes, notamment les fondateurs du Méthodisme.

 

Nouvelle Lumière : on appelle religions de la Nouvelle Lumière, les religions qui ont émergé lors du Grand Réveil spirituel. Voir Réveil

 

Piétisme : Mouvement de Réveil né à la fin du XVII siècle en Allemagne, le Piétisme a mis en valeur la conversion, la piété biblique et l'importance de petits groupes de prière et d'édification spirituelle.

 

Prédestination : Calvin écrit, dans l'Institution de la religion chrétienne, (III, XXI, 5) : « Nous appelons prédestination, le conseil éternel de Dieu, par lequel il a déterminé ce qu'il voulait faire de chaque homme. Car il ne les crée pas tous en pareille condition, mais ordonne les uns à la vie éternelle, les autres à l'éternelle damnation. Ainsi selon la fin pour laquelle est créé l'homme, nous disons qu'il est prédestiné à la mort ou à la vie ».

Puritain : Mouvement apparu en Angleterre sous le règne d'Elisabeth Ière qui avait pour but de « purifier » l'Église anglaise des éléments de catholicisme qui subsistaient encore dans son rituel.

 

Presbytérien : église d’origine ecossaise qui se rattache au système presbytérien synodal, en vertu duquel le pouvoir remonte vers le haut, des Églises locales qui le délèguent à des assemblées régionales ou nationales.

 

Réveil : Mouvement spirituel au sein du protestantisme visant à réveiller une foi endormie et à redynamiser les Églises. Les prédicateurs du Réveil cherchent à provoquer l'émotion et la conversion individuelle. Les mouvements de Réveil des XVIII et XIX siècles ont été à l'origine de nombreuses œuvres caritatives, d'évangélisation et de missions.

Les historiens y ont vu les prémices de la Guerre d’Indépendance. Un peuple qui se réveille aspire à la liberté.

 

Revivaliste : Relatif à un mouvement de réveil protestant, apparu à la fin du XVIII siècle en Europe et en Amérique du Nord. Il s’agit de la Nouvelle Lumière.

 

Sacrement : Acte rituel ayant pour but la sanctification de celui qui en est l'objet. (L'Église catholique et les Églises orthodoxes reconnaissent sept sacrements : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, le mariage, la pénitence, l'ordre et l'onction des malades. Les Églises protestantes n'en retiennent que deux : le baptême et l'eucharistie ou sainte cène.)

Signe sacré institué par Jésus-Christ qui donne la sanctification divine.

Les Catholiques reconnaissent la transsubstantiation.

 

John Smyth (né v. 1570 à Sturton le Steeple, dans le Nottinghamshire, en Angleterre et mort le 28 août 1612 à Amsterdam, Provinces-Unies) fut le premier pasteur anglais baptiste et un défenseur du principe de la liberté religieuse.  John Smyth est considéré comme l’un des principaux fondateurs du Baptisme.

 

Synode : Assemblée représentative des Églises protestantes. Chez les Réformés, on distingue le synode national des synodes régionaux (appelés provinciaux au XVIIe siècle). Le synode national réunit les délégués de tout le pays. C'est lui qui prend les décisions en matière de doctrine.

 

Transsubstantiation : Doctrine catholique selon laquelle, au moment de la Cène, la substance du pain et du vin se change en toute la substance du corps et du sang de Jésus-Christ.

 

Quakers : La Société religieuse des Amis est un mouvement religieux fondé en Angleterre au XVIIeme  siècle par des dissidents de l'Église anglicane. Ils se nomment entre eux « Amis » et « Amies ». George Fox en est fondateur.

·         Ils croient à la présence en chaque homme d'une « semence ou d'une lumière divine » qu'il doit retrouver dans la méditation silencieuse.

·         Le culte est donc chez eux, en principe, entièrement spontané.

·         Les exhortations que chacun des participants est libre de faire doivent être le fruit de la communion réussie avec la Lumière d'en-haut, dans le silence. Inner light.

·         Le même Esprit qui a inspiré la Bible peut inspirer tous les croyants.

·         Ils rejettent tous les sacrements, même le baptême et la Cène.

·         Chaque acte du chrétien doit être un signe de la grâce de Dieu pour lui-même et pour les autres hommes.

·         À ces conceptions il faut relier la pratique de la conduite des affaires de la Société dans les réunions (meetings) mensuelles, trimestrielles ou annuelles, dans lesquelles réside l'autorité en matière de foi et d'administration.

·         Tous les Quakers, hommes ou femmes, y participent à égalité. Les « Anciens » n'y jouissent d'aucun pouvoir particulier, à part l'autorité morale qu'ils peuvent s'être acquise.

·         Les décisions ne sont pas prises à la majorité des voix, mais à l'unanimité. Il s'agit d'arriver à dégager the sense of the meeting.  Nous développons longuement dans le chapitre consacré à la Pennsylvanie. 

 

John Wesley (1703-1791), fondateur du Méthodisme, il est sans doute l’une des figures les plus marquantes du Protestantisme. Pasteur anglican, il est issu de ce mélange singulier d’Anglicanisme et de Puritanisme. Diplômé d’Oxford, il crée avec son frère, le Holy Club (1729-1735), une société estudiantine, consacrée à la lecture des textes anciens et de la Bible. Ses membres observent scrupuleusement l’Écriture ce qui leur vaut le nom de « Méthodistes ».

En 1735, John Wesley, ordonné prêtre anglican, part évangéliser les Indiens de Géorgie 

Il considère cette Amérique comme « terre de mission », dans le but avoué d’y réduire l’influence des Quakers. Mais il est déçu de ne pouvoir effectuer un travail missionnaire auprès des Indiens. Ainsi, il regagne l’Europe, ébranlé dans sa foi anglicane et inspiré par la fréquentation des Moraves.

De retour à Londres, John Wesley fréquente la communauté morave.

Il a l’intime certitude de la rémission de ses péchés. Il découvre que du Christ seul, dépend son salut.

Cette sorte de conversion devient une caractéristique du Méthodisme.

En prêchant le Dieu qui se révèle, Wesley a combattu toute sa vie le déisme des Lumières. Ses sermons sont dirigés vers la vie chrétienne pratique.

 

Williams Roger , né vers 1603 à Londres, en Angleterre, et mort entre janvier et mars 1684 à Providence (Rhode Island), est un théologien et pasteur baptiste américain.

Dans les années 1640, il développe une théologie politique dont les intuitions novatrices se révéleront décisives dans l’évolution ultérieure des colonies de la Nouvelle-Angleterre, puis des États-Unis d'Amérique.

Williams fonda la première église Baptiste d'Amérique, « Première Église Baptiste de la Providence ».

 

 

 

 

 

L’Anabaptisme est né en Europe lors de la Réforme calviniste et luthérienne au XVIe siècle en tant que groupe social connu sous le nom de «Frères Suisses».

Le Baptisme commence avec le Puritanisme anglais et subit l’influence de l’Anabaptisme.

 

Principale branche de la galaxie évangélique au sein du Protestantisme.

Le pasteur John Smyth (vers 1570-1612)

Exemple phare, le pasteur Roger Williams, fondateur de la colonie américaine de Rhode Island (1637), dont la Constitution proclame pour la première fois une absolue liberté religieuse et inspirera celle des États-Unis.

Seule la foi en Jésus compte.

On ne naît pas chrétien, on le devient.

La foi en Jésus ne suffit pas.

Ils ne reconnaissent pas le statut baptiste de justification par la seule foi.

Ils mettent l'accent sur

·   une vie de bonnes œuvres

·   démonstrations de grâce

discipolat : les disciples de Jésus apprennent à ressembler à leur maître, aidés par le Saint-Esprit, qui demeure dans leur cœur, pour résister aux épreuves de la vie.

Seule la foi compte pour être sauvé.

Salut : les anabaptistes insistent sur les bonnes œuvres pour être sauvé, en utilisant le Nouveau Testament comme standard spécifique.

Rejet du baptême des enfants

Baptême adulte uniquement.

Le nouveau converti prononce une confession de foi publique, avant d'être immergé dans l'eau.

Seuls les convertis forment l'Église. Lorsqu'ils recensent leurs effectifs, les baptistes ne tiennent donc pas compte des enfants, adolescents et autres non-baptisés.

Les baptistes réformés croient que les bébés peuvent être baptisés.

Les anabaptistes enseignent qu’un homme doit d’abord faire confiance à l’Évangile avant de se faire baptiser.

Rejet du baptême des enfants

Baptême adulte uniquement.

 «anabaptiste», évoque «celui qui nettoie à nouveau à travers l'eau»

Ceci à la lumière des leçons bibliques de Jésus-Christ. De cette manière, ils ne baptisent pas les bébés.

Ils ont propulsé leur confiance dans le pacifisme total et absolu.

Moins pacifistes, Ils acceptent de remplir leurs devoirs de citoyens, acceptent la vie militaire.

Pas d’activités politiques

Activités politiques

Ancien et le Nouveau Testament.

sola scriptura, l'autorité vient de Dieu à travers sa parole, la Bible, dont certains Baptistes font une lecture très littérale.

Il est de tradition d'offrir la Bible à tout nouveau baptisé.

Nouveau Testament

Rejet du monde extérieur

Ils sont centrés sur la simplicité basée sur les enseignements du Christ

S’intègrent parfaitement dans le monde moderne ;

Ils évoluent avec leur époque.

Propriété individuelle

Les anabaptistes estiment que toutes les propriétés devraient être partagées

L’Anabaptisme                     -                   Le Baptisme 

Contrôle de l’individu par la communauté

Liberté d’action de l’individu

Dès leur création, les baptistes ont milité pour Séparation église et l’état

Séparation église et l’étSéparation église et l’état

Ils ont plaidé pour le respect de la liberté de conscience et de culte.

le pasteur prix Nobel de la paix Martin Luther King.

Paradoxalement des dizaines de milliers de baptistes américains ont aussi appartenu au Ku Klux Klan dans les années 1920-1930.

En 2004, la Convention baptiste du Sud (16 millions de fidèles), première Église protestante aux États-Unis, a ainsi quitté l'Alliance baptiste mondiale, jugée trop libérale sur les questions d'homosexualité, le ministère des femmes et l'interprétation de la Bible.

Eglise évangélique : chaque croyant a vocation à annoncer l'Évangile. Parmi les plus célèbres, le prédicateur américain Billy Graham, qui en 1995 - fait inédit dans l'histoire -, prêche à des millions de télé spectateurs dans 185 pays grâce à la retransmission par satellite.

Bibliographie 

 

 ·         BOURGET, Jean-Loup, MARTIN, Jean-Pierre et ROYOT Daniel, Histoire de la culture américaine, Paris, Presses universitaires de France, 1993.

·         BUTEL, Paul, Histoire de l’Atlantique de l’Antiquité à nos jours, Paris, Perrin, 1997.

·         COMBESQUE Marie-Agnès, Martin Luther King Jr. Un homme et son rêve, Le Félin, Paris, 2009

·         COTTRET Bernard, Histoire de la Réforme protestante, Perrin, Paris, 2001KASPI, André, Les Américains, vol. 1 : Naissance et essor des États-Unis, 1607-1945, Paris, Le Seuil, 1986. LACROIX, Jean-Michel, Histoire des États-Unis, Paris, Presses universitaires de France, 2010.

·         COTTRET, Bernard, HENNETON, Lauric, POTHIER, Jacques et VAN RUYMBEKE, Bertrand (dir.), Naissance de l’Amérique du Nord. Les Actes fondateurs, 1607-1776, Paris, Les Indes savantes, 2008.

·         HENNETON, Lauric, Histoire religieuse des États-Unis, Paris, Flammarion, 2012.

·         RATABOUL Louis, John Wesley, un anglican sans frontières, PUF, Nancy, 1991

·         SCHARF Simon, La doctrine de la sanctification selon John Wesley, Une approche calviniste de la question de la perfection chrétienne

·         STREIFF Patrick, John Wesley, le prédicateur et sa pensée théologique d’après ses sermons, Collection L'Eglise dans l'histoire, Excelsis

·         VAN RUYMBEKE BERTRAND, "L'Amérique avant les États-Unis. Une histoire de l'Amérique anglaise, 1497-1776", Flammarion, Paris, 2016