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Le texte et les recherches historiques sont de Françoise Rochet  

Les illustrations et les recherches dans Outlander sont de Gratianne Garcia  

 

« La Grande-Bretagne est notre mère-patrie ; 

eh bien ! sa conduite n’en est que plus infâme ; […] »

 

Thomas Paine

Outlander, ses héros et la Guerre d'Indépendance 

4 / Les causes 
 

 

  

En guise d’introduction… quelques rappels historiques.

 

Ne dit-on pas qu’une guerre trouve toujours ses racines dans la guerre précédente et qu’elle prépare la suivante ? 

Une guerre se termine… une autre commence. 

L’histoire des États-Unis ne dément pas cet adage. 

De nouveau, la vieille Europe est face à ses contradictions et ses rivalités ! 

Mais cette fois, elle entraînera plusieurs continents vers une guerre. 

La paix d’Aix-la-Chapelle du 18 octobre 1748, met fin à la guerre de Succession d’Autriche. 

La France relève sa marine, développe son commerce et donne un nouvel essor à ses colonies. En Amérique du Nord, pour maintenir leurs possessions, les quelques milliers de Français s’appuient sur des alliances avec les autochtones.

Par ironie du destin, un jeune major de l’armée anglaise, Georges Washington âgé de 24 ans entre dans l’histoire en attaquant sans succès le Fort Duquesne, petite infrastructure militaire française située sur la frontière de l’Ohio.

Mais cet empire colonial est une entrave pour les Anglais qui veulent s’étendre vers l’Ouest de leurs Treize colonies côtières d’Amérique.

 

En Europe, la situation redevient chaotique…

 

Et voici que l’Autriche désire récupérer la Silésie perdue au profit de la Prusse après la Guerre de Succession d’Autriche.

La France, l’Empire russe, l’Espagne et la Suède, alliés à l'Autriche s’opposent à l’Angleterre, l’alliée de la Prusse et du Hanovre.

 

Cette situation va fournir à l’Angleterre l’opportunité de mettre un coup d’arrêt au redressement de la puissance navale de la France et de ruiner son expansion coloniale en Amérique du Nord et en Inde.

 

 

 

Voici la Guerre de Sept Ans de 1756 à 1763. 

Elle se déroule sur deux théâtres d’opérations, l’Europe et les colonies américaines et asiatiques.

 

Elle porte deux noms, « Guerre de Sept ans », en Europe et « French and Indian War », en Amérique.

 

Elle aura des conséquences révolutionnaires pour l’Angleterre et la France.

Au Canada, en Acadie et au sud des Grands Lacs, ils peuvent compter sur presque tous les Algonquiens, les Micmacs, les Montagnais, les Malécites, les Algonquins, les Hurons, les Outaouais, les Saulteux, les Ériés, les Illinois, ….

 

En Louisiane, ils ont obtenu des alliances avec un grand nombre de nations, dont les Chactas, les Crics, les Natchez, les Oumas, les Nakotas, les Lakotas, ….

 

Cette alliances avec les autochtones permet aux Français de contrôler non seulement l’Acadie, la vallée du Saint-Laurent, mais aussi la vallée de l’Ohio, de la Louisiane du Fort Détroit jusqu’à l’embouchure du Mississippi.

La Guerre de Sept Ans se termine par le traité de Paris, signé le 10 février 1763, entre la Grande Bretagne, la France et l’Espagne.

Les conséquences sont dramatiques.

 

 

 

•      La France perd le Canada et les territoires à l’est du Mississippi, plusieurs Antilles et les possessions de l’Inde à l’exception de quelques comptoirs. En contrepartie, elle négocie la liberté de la pêche et de sècherie sur une partie des côtes de Terre Neuve et reçoit Saint Pierre et Miquelon pour servir d’abri aux pêcheurs français.

•      Au Québec, quelques 12.600 Acadiens sont déportés, dont environ 3.600 en Nouvelle-Angleterre, 3.500 en France, 2.000 au Québec, 2.300 sur d’autres terres en Acadie et près de 900 en Angleterre.

 

Seuls 300 Acadiens de la Nouvelle-Écosse se réfugient en Louisiane en ignorant qu’entre-temps elle était devenue espagnole.

 

C’est bien la fin de la Louisiane de Cavelier de La Salle.

 

https://www.dinna-fash-sassenach.com/fr/nouvelle-ecosse.html

•      En Europe, l’Espagne cède Gibraltar à l’Angleterre, et en Amérique, la Floride. Toutefois, elle conserve la Louisiane que la France lui avait cédée un an plus tôt. (Elle la cédera de nouveau à la France jusqu’à ce que Napoléon la vende aux États-Unis.)

•      En Amérique, la victoire des Anglais sur les Français et les Indiens porte un coup fatal aux Indiens qui désormais n’ont plus d’alliés pour affronter les colons britanniques.

 

Pour les 2.000.000 de colons installés dans les Treize Colonies de la côte Est, ce traité ouvre les routes de l’Ouest.

Le territoire américain est sécurisé.

 

Mais un mouvement vers l’indépendance va se mettre en marche. 

 

En France et en Angleterre les trésoreries sont exsangues.  

Chacun cherche des solutions et chacun aura sa révolution. 

 

La France n'augmente pas les taxes

Elle finance par des emprunts une dette qui est passée de 1,36 milliard de livres en 1753 à 2,35 milliards en 1764, soit un accroissement de plus de 73 %.

 

Elle fait le choix de « reculer pour mieux sauter ».

 

Le remboursement de la dette est différé, la Révolution le sera aussi.

À moyen terme, ces problèmes financiers seront une des origines de la Révolution de 1789 quand les coûts de la Guerre d'Indépendance Américaine, ajoutés aux emprunts non remboursés de la guerre de Sept Ans, se télescoperont avec une situation politique et sociale devenue explosive.

 

Pour l'Angleterre, victorieuse du conflit, la révolution américaine sera la conséquence directe de cette onéreuse victoire. À l'issue de cette guerre, elle doit rembourser des dettes qui ont augmenté de plus de 77 % passant de 75 millions de livres en 1754 à 133 millions de livres en 1763.

 

Le gouvernement britannique veut faire rembourser une partie de celles-ci par les riches Treize Colonies, au moyen de taxes directes.

 

 

 

De la rébellion à la guerre (1763-1775) 

À l’issue de cette guerre de Sept Ans, un grand malentendu va naitre entre le gouvernement et les colons en raison du sentiment de la toute-puissance de Londres envers les colonies.

 

Il y aura les règlements au sujet des territoires indiens et les taxes qui seront source de discorde entre la couronne et sa colonie.

Le territoire indien 

 

Le 7 octobre 1763, le Roi signe une proclamation qui concerne l’ensemble de son territoire américain et impose ses règles quant à l’Ouest des Appalaches, le Territoire indien.

Proclamation royale de 1763 

  

Article 4 

  

[...] Nous défendons aussi strictement par la présente à tous Nos sujets, sous peine de s'attirer Notre déplaisir, d'acheter ou posséder aucune terre ci-dessus réservée, ou d'y former aucun établissement, sans avoir au préalable obtenu Notre permission spéciale et une licence à ce sujet. 

  

Et Nous enjoignons et ordonnons strictement à tous ceux qui, en connaissance de cause ou par inadvertance, se sont établis sur des terres situées dans les limites des contrées décrites ci-dessus ou sur toutes autres terres qui n'ayant pas été cédées ou achetées par Nous se trouvent également réservées pour lesdits sauvages, de quitter immédiatement leurs établissements. [...] 

  

Puisque des fraudes et des abus graves ont été commis dans l’achat des terres aux Indiens aux dépens de nos intérêts et au grand mécontentement desdits Indiens, [il faut] éviter de telles irrégularités [et] convaincre les Indiens de notre justice et de notre détermination à  

supprimer les motifs de leur mécontentement. » 

  

En conséquence :

 

•      les achats de terres aux Indiens dans ce Territoire sont interdits ;

 

•      le commerce est très sévèrement contrôlé par les gouverneurs et les chefs militaires ;

 

•      les Colons qui, en dépit des interdictions, se sont installés à l’ouest de la ligne de démarcation doivent détruire leurs maisons et revenir à l’est. Avec le recul, nous devons reconnaître que ces mesures salvatrices pour les Natifs auraient pu être une bonne décision à condition qu’elles perdurent dans le temps ! Mais à l’époque, les colons américains la vécurent comme une entrave à leur liberté, d’autant plus que d’autres mesures coercitives vont être prises !

 

 

Les taxes 

 

Après le Traité de Paris de 1763, l'Angleterre, endettée, entend donc faire assumer par les colons leur part des coûts financiers occasionnés par le conflit.

Et ce, d'autant qu'ils en sont les principaux bénéficiaires en raison des nouveaux territoires octroyés au détriment des Français !

 

Quoi de plus normal, après tout ?

 

Mais les colons, depuis toujours sont accoutumés à gérer eux-mêmes leurs affaires communes, commencent à se révolter.

Ils s'indignent que le Parlement de Westminster leur impose des taxes sans leur demander leur avis.

 

« No taxation without representation » « Pas d'impôt sans représentants au Parlement »

•      Sugar Act le 5 avril 1764.

 

Le Parlement britannique vote le Sugar Act qui maintient les taxes sur le sucre et les étend à d'autres produits ( vins, café, piments, tissus batistes et indiennes).

 

Le prix de ces denrées est doublé !

 

Il est également question d'imposer une réglementation stricte sur les exportations de bois et de fer et de renforcer le contrôle sur le commerce colonial. Ce qui provoque une crise sur la production du rhum. En effet, cette loi impose la saisie de tous les navires qui importent en contrebande les mélasses des Antilles, destinées à être transformées en rhum par les négociants du Rhode Island et de Boston.

 

 

•      Currency Act. 

 

La même année, le Parlement instaure le Currency Act qui aggrave la situation.

 

Dès lors , la métropole a la mainmise sur le système monétaire colonial puisqu’elle interdit aux colonies d’émettre du papier-monnaie. Bref, les colons sont atteints dans leurs possessions matérielles. À leurs yeux, la propriété est menacée et son corollaire, la liberté.

 

Et ce n’est pas fini !

•  Stamp act le 17 février 1765, (Duties in American Colonies Act 1765)

 

Elle est adoptée en 1765, sur le droit de timbres par le Parlement britannique.

 

Il institue que dans les 13 colonies américaines tous les documents, permis, contrats commerciaux, journaux, testaments, livres et cartes à jouer doivent être munis d'un timbre fiscal. Cette loi est votée afin de couvrir les coûts de la présence militaire nécessaire à la « protection » des colonies.

 

Le Stamp Act provoque la protestation et les violences des colons britanniques.

Elle voit la naissance des Fils de la Liberté dont nous reparlerons.

 

Peu appliquée et finalement abrogée le 18 mars 1766, elle marque une étape de plus vers la Révolution américaine.

 

 

Mais le jour même, est votée :

 

•  La Declaratory Act (loi déclaratoire) le 18 mars 1766 

 

Elle peut imposer n'importe quelle loi ! C’est en quelque sorte la loi universelle permettant de nouvelles lois.

Par cette absurdité, nous pouvons dire que les dirigeants anglais n’ont pas saisi la signification de la crise de 1765. 

La preuve, c’est qu’ils récidivent.

 

Et dans la foulée, ils décident :

 

•  Les lois de Townshend en 1767. 

 

Le chancelier de l’Échiquier, Charles Townshend, fixe de nouveaux droits d’importation qui frappent, dans les ports américains, le verre, le plomb, les peintures, le thé, le papier. Cette fois-ci, on parle de duties et non des taxes. Les colons n’en reprennent pas moins leurs protestations, se remettent à boycotter les marchandises anglaises et se livrent à de nouvelles violences.

 

La réponse de l'Angleterre est une augmentation de la présence des troupes britanniques dans les Treize Colonies. Ce qui aboutira le 5 mars 1770 au ''Massacre de Boston'' où cinq manifestants américains sont tués lors d’une manifestation. L'incident accélère le processus révolutionnaire et met dans la lumière deux patriotes Paul Revere et Samuel Adams. 

Finalement, Londres abroge les lois Townshend.

 

Mais le jeu de dupes n’est pas terminé. Voici une nouvelle loi.

 

•  Tea Act en 1773 

 

La loi sur le thé de 1773 n'a pas augmenté la taxe sur le thé comme on le croit généralement (il y avait déjà des droits sur le thé), mais elle fut créée afin de soutenir la Compagnie britannique des Indes orientales en difficulté. La Compagnie avait d'importantes dettes et d'énormes stocks de thé qu’elle n’arrivait plus à les écouler en Europe en raison de la concurrence hollandaise et de la contrebande.

 

Cette loi accorde à l'entreprise un monopole hors taxes sur la vente de thé dans les ports les plus importants des colonies américaines, et sans concurrence.

La Compagnie des Indes orientales peut donc fixer son propre prix.

Mais celui-ci était devenu inabordable. 

Or les Colons étaient grands buveurs de thé !

 

 

Cette fois, la colère gronde. 

 

 

Le 14 décembre 1773, voici la célèbre Tea Party de Boston. 

Face à la foule qui manifeste, Samuel Adams et quelques amis déguisés en Indiens montent sur un vaisseau à l'ancre et jettent sa cargaison de thé à l'eau (343 caisses d'une valeur de 100.000 livres). La nouvelle de la manifestation se répand dans les colonies et d'autres caisses de thé sont déversées dans divers ports coloniaux.

 

Le thé était donc devenu un point de discorde plus que symbolique entre la métropole et ses colonies. Un boycott est organisé.

 

À New York, le gouverneur William Tryon (qui avait battu les Régulateurs en Caroline du Nord) fait face aux Fils de la Liberté.

Des affiches sont placardées et militent en faveur des libertés commerciales américaines. Elles appellent au boycott de la Compagnie, les marins qui tentent de débarquer le thé sont passés au supplice du goudron et des plumes.

 

La réponse de Londres ne se fait attendre.

 

 

•      Lois coercitives (1774). 

 

Le Parlement britannique adopte les lois coercitives pour punir Boston. 

Cinq lois sont adoptées au printemps de 1774.

 

- La première ferme le port, avec toutes les conséquences commerciales que la mesure peut entraîner. 

-  La deuxième renforce l’autorité du roi sur le gouvernement de la colonie du Massachusetts, réduisant le fonctionnement des institutions représentatives. 

-  La troisième bouleverse l’administration de la Justice : tout procès pouvant entraîner la peine capitale sera éventuellement transféré en Angleterre. 

-  La quatrième étend la province du Canada jusqu’à la vallée de l’Ohio et y établit un gouvernement très fort et centralisé. 

-  La cinquième contraint toutes les colonies à accueillir des troupes dans les bâtiments habités ou inhabités.

 

À   L’exception de cette dernière loi, dite « loi sur le quartier », qui s'appliquait à toutes les colonies, les lois étaient axées sur le Massachusetts.

 

Des lois « intolérables », s’écrient les colons. 

Le feu était allumé sous la théière de Boston et ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne déborde !

 

Et la réponse fut rapide ! Face à ces lois intolérables, les colonies d'Amérique font alors cause commune avec le Massachusetts.

 

Une assemblée composée des délégués des colonies se réunit en septembre 1774 à Philadelphie. 12 colonies sur 13 sont présentes. La Géorgie était absente en raison d’une attaque des Indiens.

 

C’est le Premier Congrès continental. 

 

Le 14 octobre 1774, les 56 délégués affirment les droits des colonies face au gouvernement britannique. Ils affirment l’unité de la colonie. Cependant, leur souhait d'une plus grande autonomie est brutalement rejeté par George III, qui déclare les colonies en état de rébellion. Les modérés font alors cause commune avec les radicaux et tous se préparent à la lutte armée. Ils commencent à réunir des armes.

 

Ils prendront les armes à Lexington et Concord le 19 avril 1775.

 

La guerre d'Indépendance éclate pour de bon.

En guise de conclusion, nous comprenons que la Colonie prend un chemin de non retour vis-à-vis de ses liens avec l’Angleterre. Tout est consommé !  

Quelques hommes courageux vont se lever et transformer cette rébellion en révolution. 

Ce sont les Fils de la Liberté ! Ils seront à la tête de toutes les actions contre ces lois iniques… Nous détaillerons l’ensemble de leurs actions dans le prochain document qui leur sera consacré.

 

 

Et dans l’œuvre de Diana Gabaldon ? 

 

C’est dans la série consacrée à Lord John que nous entrons de plein pied dans la Guerre de Sept Ans. Les combats de Lord John commencent en Europe. Mais rapidement nous le suivons en Amérique… du Nord au Sud… du Canada à Cubas…

 

La Confrérie de l’épée

 

Voici ce dit Diana Gabaldon.

 

«  J'ai consciemment décidé de ne pas fournir de renseignements détaillés, de cartes, etc., expliquant les nuances politiques, militaires et géographiques de la guerre de Sept Ans. Bien qu'il s'agisse d'un conflit complexe et passionnant (à de nombreux égards, ce fut la première « guerre mondiale », impliquant pratiquement toutes les nations d'Europe et leurs colonies), je n'ai pas écrit un livre sur cette guerre, mais un roman sur un soldat.

 

Lord John Grey, major dans l'armée de Sa Majesté, est un soldat de carrière. Il ne se demande pas si une cause vaut ses efforts ou sa vie ; il se bat car c'est son devoir et sa vocation. Par conséquent, mis à part des indications sur les théâtres d'opérations militaires et de brèves références à d'importantes batailles ou combats, je me suis concentrée sur les détails de la vie d'un officier anglais plutôt que sur les sujets plus vastes de la guerre.

 

Pour les mordus de questions militaires qui s'intéresseraient à la guerre de Sept Ans, il existe d'innombrables documents pour assouvir leur curiosité, beaucoup trop pour en dresser une liste même succincte ici.

 

Pour ceux souhaitant un aperçu général, je recommande chaleureusement The Seven Year's « The Seven Year's War, de Daniel Martson, paru chez Osprey dans la collection Essential Historiés (ISBN 1-84176-191-5, Londres, 2001). »

Le cercle des sept pierres 

 

Dans cet ouvrage, la Guerre de Sept Ans se déplace en Amérique… Anglais et Espagnols s’affrontent.

Voici ce que dit Diana Gabaldon à la fin du livre du Le siège de La Havane :

 

Le problème des sièges est que, généralement, ils durent longtemps. Le siège de La Havane, en 1762 (il faut préciser la date, car il y en eut plusieurs), dura plusieurs semaines, commençant avec l’arrivée de la flotte du duc d’Albemarle (sous le commandement de l’amiral George Pocock, un personnage réel et oui, j’ignore totalement si ce dernier a un rapport avec un autre individu que nous aurions rencontré récemment…) le 6 juin et se concluant le 14 août avec l’entrée des troupes britanniques dans la ville conquise.  

Ce fut un siège assez traditionnel, les Britanniques étant contraints d’ériger des rambardes sur lesquelles monter leurs batteries et de creuser des tranchées pour protéger les troupes d’invasion. Parfois, cela se fait rapidement. D’autres fois, beaucoup moins. 

  

La roche du promontoire sur lequel se dresse la forteresse d’El Morro ne pouvait être creusée, empêchant une attaque frontale. Les Britanniques (ou plutôt les volontaires américains venus du « Connecticut et du New Hampshire, qui, rappelons-le, étaient encore des sujets britanniques à l’époque) furent obligés de miner la dure roche de corail pour s’approcher par les flancs et construire des rambardes en bois au-dessus des tranchées pour cacher leur progression. C’était un travail lent et pénible, rendu encore plus pénible par les moustiques et la fièvre jaune (qui tua une grande partie des assaillants et des habitants de la ville). 

  

Si vous voulez lire un récit du siège, vous en trouverez de nombreux en ligne, certains très détaillés. Toutefois, cette nouvelle ne traite pas du siège lui-même, ni du nombre de vaisseaux de ligne et d’hommes qui y participèrent. (Si vous tenez vraiment à le savoir: 21 vaisseaux de ligne, 24 vaisseaux de guerre plus petits, 168 autres vaisseaux, principalement de transport, avec, à leurs bords 14 000 marins et fusiliers marins, 3 000 marins engagés et 12 862 soldats.) La nouvelle parle plutôt de lord John et de son sens de l’honneur et des responsabilités. 

  

Cela étant, j’ai choisi de raccourcir considérablement la durée du siège plutôt que de trouver un moyen pour lord John de passer six semaines supplémentaires à ne rien faire[…] » 

  

Autre note de l’auteure de la prise de Quebec :

 

«  La bataille de Québec est célèbre à juste titre pour être l’une des victoires militaires de l’armée britannique au XVIIIe siècle. Lorsqu’on se rend aujourd’hui sur les plaines d’Abraham (en dépit de son nom évocateur, elles portent le nom du fermier qui possédait la terre, Abraham Martin ; les « plaines de Martin » n’auraient sans doute pas eu la même connotation poétique), l’on voit au pied de la falaise une plaque commémorant l’exploit des Highlanders qui escaladèrent sa paroi abrupte pour ouvrir une voie au reste de l’armée et à ses canons, à ses mortiers, à ses obusiers ainsi qu’à tout le reste de l’équipement nécessaire. Grâce à leur pénible ascension nocturne, l’armée offrir au général Montcalm un spectacle stupéfiant dès les premières lueurs de l’aube. Sur le champ de bataille lui-même, l’on tombe sur une autre plaque, posée par les Français celle-là, expliquant (en français) le tour déloyal que ces sournois d’Anglais jouèrent aux nobles troupes défendant la citadelle. » 

  

Extraits du chapitre «Des usages des armées» Cercle des Sept Pierres. 

 

Ascension et prise du fort : « Vingt-quatre Highlanders devaient tenter l’ascension les premiers afin de trouver et, si possible, de dégager une voie pour le reste des hommes. Outre son escarpement, la falaise était protégée par des abattis, des nids de troncs affûtés. La silhouette trapue de Simon Fraser disparut dans l’obscurité, son accent français remplacé par la sonorité sifflante du gaélique tandis qu’il lançait des ordres à ses hommes. Grey regretta son absence. Il ignorait si Wolfe avait choisi les Highlanders pour leur habileté à l’escalade ou parce qu’il préférait risquer leur vie plutôt que celle des hommes de ses autres troupes. Sans doute pour la seconde raison, car, à l’instar de la plupart des officiers anglais, il considérait les Highlanders avec méfiance et un certain mépris. Du moins, les officiers qui ne s’étaient jamais battus à leurs côtés… ou contre eux. Depuis sa position au pied de la falaise, Grey ne pouvait les voir. En revanche, il les entendait : les semelles crissant contre la pierre, les petits éboulis, les grognements d’effort et ce qu’il reconnut comme des invocations en gaélique de Dieu, de sa mère et de toute une galerie de saints. Près de lui, un homme sortit un chapelet de sous le col de sa chemise et baisa le petit crucifix qui y était attaché avant de le ranger à nouveau. »…(…) 

  

Défaite des Français : « Le résultat de ces efforts monumentaux fut que, lorsque l’aube étendit ses rayons dorés sur les plaines d’Abraham, les sentinelles postées sur les remparts de la citadelle de Québec découvrirent ébahies plus de quatre mille hommes de troupe britanniques déployés en ordre de bataille devant eux. À travers son télescope, Grey voyait les sentinelles. Bien qu’il soit trop loin pour distinguer leur expression, leurs réactions alarmées et consternées étaient faciles à deviner. »… (…) … « Les Français, éparpillés et démoralisés, battaient en retraite vers la forteresse. Les troupes britanniques envahirent le champ de bataille piétiné en poussant des hourras et renversèrent les canons français abandonnés. La totalité des combats avait duré moins d’un quart d’heure. »… 

 

Les taxes sont évoquées régulièrement. Ainsi que les manquements en raison du boycott. 

  

Tome 4 - Les Tambours de l’Automne Ch 7 : Les taxes impopulaires même chez les riches. 

 

Repas chez le gouverneur Tryon à Wilmington, les invités se plaignent des taxes :

 

…   « — Inutile de prendre vos grands airs, Wylie. Tout le monde ne peut pas se permettre d'avoir un cocher, surtout avec tous ces impôts. Ils nous en pondent un nouveau dès que nous avons le dos tourné. Il décrivit des moulinets indignés avec sa fourchette en poursuivant : — Le tabac, l'eau-de-vie, le vin, passe encore ! Mais une taxe sur les journaux et les timbres ! C'est scandaleux ! Rendez-vous compte : le fils aîné de ma sœur a obtenu son diplôme à l'université de Yale l'année dernière, eh bien, figurez-vous qu'elle a dû payer un demi-shilling rien que pour faire apposer le timbre officiel sur le papier ! — Mais ce n'est plus le cas à présent, intervint le cousin Edwin. Nous avons rejeté le droit sur les timbres. Stanhope cueillit un petit crabe dans le plat et le brandit sous le nez d'Edwin avec une expression accusatrice. — On se débarrasse d'un impôt et un autre surgit aussitôt pour le remplacer ! Comme des champignons ! Il engouffra son crabe et se mit à marmonner la bouche pleine quelque chose à propos d'une prochaine taxe sur l'air qu'on respirait. (…) — Mais quel est l'indice de taxation, au juste ? demandai-je. Wylie pinça les lèvres avec une mine méditative. Dandy, il portait une perruque à  la dernière mode et une mouche étoilée près de la bouche. Sous la poudre de riz, je devinais un beau visage et un esprit aiguisé. — Si l'on prend en compte les frais annexes, cela peut aller jusqu'à deux pour cent du revenu global, en comptant les taxes sur les esclaves. Mais si on y ajoute les impôts sur les terres et le produit des récoltes, cela peut représenter beaucoup plus. — Deux pour cent ! s'étrangla Stanhope. C'est injuste ! Tout bonnement injuste. »… 

 

Tome 5 - La Croix de Feu 

 

Dans ce tome nous découvrons l'ampleur de la grogne des colons contre les abus des institutions de la Couronne britannique en Amérique. Cette mainmise de la Couronne passe très mal. En quelques année, la situation dégénère définitivement...

 

 

Quelques livres … 

Un site  

America's home page : The tea act  

 

 

Des vidéos