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Tome 8 : À l'encre de mon coeur

 

« Comment avez-vous su qui j'étais?  

Il sourit.  

- Le lieutenant a dit que vous étiez celle aux cheveux bouclés sans bonnet qui donnait des ordres à tout le monde comme un sergent-major. »  

Tome 4 : Les tambours de l'automne

 

- Tu es mon courage, Sassenach, et je suis ta conscience. Tu es mon cœur… et je suis ta compassion. Aucun de nous ne serait complet sans l’autre. Tu ne le sais donc toujours pas ?! 

Tome 3 : Le voyage

 

- D'accord, tu peux venir ! lâcha-t-il, agacé. Mais moi aussi, je te demande une chose, Sassenach : essaie de ne pas te faire tuer ou découper en morceaux. Ce serait très éprouvant pour mes nerfs.  

Tome 1 : Le chardon et le tartan  

 

- Un coup net, juste là, sous la gorge. Il faut frapper rapidement et profondément, ça demande un peu de force. Si tu préfères, tu peux me trancher la gorge, mais tu risques de salir les draps. 

Je me penchais pour ramasser l'arme. 

- Tu aurais l'air malin si je le faisais, pauvre cloche ! lâchais-je. 

Je vis qu'il souriait sous son bras. 

- Sassenach ? 

- Quoi ? 

- Je mourrais heureux.  

Tome 1 : Le chardon et le tartan

 

Je fis une dernière tentative. 

-Et cela ne vous ennuie pas que je ne sois plus vierge ? demandai-je. 

Il hésita un moment avant de répondre : 

-Pas tant que vous ne voyez aucun inconvénient à épouser un puceau.  

Tome 1 : Le chardon et le tartan

 

La deuxième fois,je me suis réveillée en sursaut,agitée par une jouissance féroce,le corps tendu comme un arc,les reins cambrés par l'agonie exquise de l' union physique.Je sentais encore la chaleur de son corps sur le mien,se diffusant jusqu'au bout de mes artères,tandis que des vagues de plaisirs irradiaient de mes entrailles. J'ai refoulé la conscience,me retournant entre mes draps à la recherche de l' odeur chaude et épicée d'un homme au désir repu,et je me suis blottie dans les bras rassurants de mon amant.  

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

 

- Ce n'est pas votre foie, indiquai-je. Il se trouve de l'autre côté. 

- Vous en êtes sûre? 

- Oui, je suis médecin, lui rappelai-je.  

 

Tome 8 : À l'encre de mon coeurr 

 

- Ton" fils, "ton" neveu, "ta" femme, raillai-je. 

Fraser, trois ; Grey, zéro.

 

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

 

Me voici à nouveau sur le seuil de la guerre, citoyenne de nulle part, hors du temps, sans autre pays que le mien... et cette terre bordée non par l'océan mais par le sang, dont les seules frontières sont les contours d'un visage aimé depuis longtemps. 

Tome 8 : À l'encre de mon coeur 

  

Jamie, lui, ne portait pas d'uniforme, mais quand il était apparu dans sa tenue complète de Highlander, Mme Figg failli s'étrangler. Elle n'avait pas été la seule.  

- Par le saint berger de Judée, cet homme porte-t-il vraiment une jupe en laine? m'avait-elle glissé. Et qu'est-ce que c'est que ce motif? Il y a de quoi vous faire sortir les yeux de la tête! 

- Dans sa langue maternelle, on appelle cela un fèileadh beag, lui expliquais-je. Plus simplement, on dit un kilt. Quand au motif, c'est celui du tartan de sa famille. 

Elle le contempla un long moment d'un air intrigué, se tourna vers moi, ouvrit la bouche pour me poser une question, puis se ravisa et la referma. 

- Non, répondis-je en riant. Il ne porte rien dessous.  

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains

Le corps peut facilement être mutilé, et l’esprit dénaturé… mais il y a une part en l’homme qui ne peut jamais être détruite.  

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains 

 

- Tu ne pouvais pas pleurer quand les enfants sont partis, ni pour ta maison, ni pour ton petit jardin, ni pour la pauvre jeune fille et son bébé. Mais tu pleures pour ton chat parce que tu sais que tu pourras t'arrêter. 

- D'où tiens-tu ça ? 

- Parce que moi non plus je ne peux pas pleurer sur toutes ces choses, Sassenach, et je n'ai pas de chat.  

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains

 

Il gémit doucement quand je serrai son bandage. 

-Mmph... Que s'est-il passé? 

Je m'interrompis et le regardai. 

-Comment ca, «que s'est-il passé»? C'est à moi que tu le demandes ? 

Il me dévisagea patiemment de son œil valide. 

-Je veux dire, comment s'est passée la bataille ? Je sais ce qui m'est arrivé, plus ou moins. 

-Ça, je le sais aussi, rétorquai-je. Tu t'es fait découper en morceaux comme un porc qu'on mène à l'abattoir et tu as le crâne à moitié défoncé ! Tu as encore voulu jouer les héros, voilà ce qui t'es arrivé ! 

-Je n'ai pas... 

Je ne le laissai pas finir, mon soulagement cédant rapidement le pas à la colère. 

-Tu n'avais pas besoin d'aller à Ticonderoga ! Tu n'aurais jamais dû y aller ! Tu m'avais promis de te contenter d'écrire et d'imprimer des pamphlets! De ne plus te battre à moins d'y être obligé. Or, tu n'étais pas obligé ! Mais il a fallu que tu y ailles quand même, espèce d'Écossais orgueilleux, obstiné et... et pompeux ! 

-Pompeux? 

-Tu sais très bien ce que je veux dire ! Tu aurais pu te faire tuer ! 

-Oui, convint-il. J'ai bien cru que ma dernière heure était arrivée quand j'ai vu le dragon fondre sur moi. J'ai crié et effrayé son cheval, qui a rué et m'a flanqué un coup de sabot en plein front.  

-Ne change pas de sujet ! 

-Je croyais que le sujet était justement que j'avais frôlé la mort... 

Il voulut arquer un sourcil ironique mais grimaça de douleur. 

-Non, le sujet c'est ta connerie ! Ta saleté d'entêtement égoïste ! 

-Ah, ça. 

-Oui, ça ! Tu... tu n'es qu'un salaud ! Comment peux-tu me faire cela ? Tu crois que je n'ai rien de mieux à faire que de courir après toi pour réparer les dégâts ? 

À ce stade, j'étais carrément en train de hurler. Pour ne rien arranger à ma fureur, il se mit à sourire, son expression rendue encore plus canaille par sa paupière mi-close. 

-Tu aurais fait une bonne poissonnière, Sassenach. Tu as la faconde pour ça. 

-Ferme-là, espèce de... 

-Ils vont t'entendre. 

Il m'indiqua d'un signe de tête un groupe de soldats continentaux qui descendaient le versant dans notre direction. 

-Je me fiche qu'on m'entende ! Si tu n'étais pas déjà blessé, je te... je te... 

-Fais attention, Sassenach, m'interrompit-il sans cesser de sourire. Si tu me coupes d'autres morceaux, il faudra bien que tu me les recolles ensuite. 

-Ne me tente pas !  

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains

 

Un homme doit toujours viser ce qui est hors de sa portée. Sinon, à quoi sert le Ciel ?  

Tome 6 : La neige et la cendre

Et si le temps est apparenté à Dieu d'une manière ou d'une autre, alors la mémoire est forcément le fait du diable. 

Tome 6 : La neige et la cendre

 

"Je ne pensais à rien, sauf au plaisir de plonger dans un bain d'eau chaude jusqu'au cou, de récurer ma peau jusqu'à ce qu'elle se détache de ma chair, de laisser le sang s'écouler le long de mes jambes et remonter doucement à la surface en épais nuages rouges qui cacheraient mon corps."  

Tome 6 : La neige et la cendre  

 

- Si tu n'étais plus là, le soleil ne pourrait plus se lever ni se coucher. 

Il souleva ma main et la baisa, puis il la reposa sur ma poitrine, refermée sur mon alliance, et sortit.  

Tome 6 : La neige et la cendre

 

- Si je meurs, ne me suis pas. Les enfants auront besoin de toi. Reste pour eux. Je peux attendre.  

tome 6 La neige et la cendre 

 

La porte s'ouvrit avec fracas, et Brianna entra, échevelée et le regard d'acier. Elle s'arrêta au pied de mon lit et, pointant l'index dans ma direction, déclara : 

- Tu n'as pas le droit de mourir ! 

- Ah ? fis-je prise de court. Je ne savais pas que j'allais passer l'arme à gauche. 

- Tu as essayé ! Je le sais ! 

- Mais ... Je ne l'ai pas fait exprès ... 

Si je n'avais pas tenté de mourir, je ne m'étais pas vraiment non plus efforcée de rester en vie. Je dus paraître coupable car elle plissa des yeux accusateurs. 

- Ne t'avise pas de recommencer ! 

Pivotant sur ses talons, elle repartit vers la porte, se retournant sur le seuil pour balbutier d'une voix étranglée. 

- Parce que je t'aime et que je ne peux pas me passer de toi.  

Tome 5 : La croix de feu

 

Les plus braves sont certainement ceux qui ont la vision la plus claire de ce qui s’étend devant eux, gloire ou danger, et, nonobstant, vont à sa rencontre pour l’affronter.  

Tome 5 : La croix de feu

 

- Tout va bien Sassenach ? 

- Juste une rhinite spasmodique, répondis-je en m'essuyant le nez avec mon mouchoir. 

Il lança un regard circonspect vers la forêt. 

- où ça ? ici ? tu m'avais dit qu'ils vivaient en Afrique. 

- Quoi... Ah, tu veux parler des rhinocéros ! Oui, c'est vrai. Je voulais simplement dire que mon nez coulait, mais que je ne suis pas grippée.  

Tome 2 : Le talisman  

 

- Si tu as une aussi piètre opinion des hommes, c'est un miracle que tu nous supportes, Jamie et moi, railla Ian. 

Jenny agita sa louche vers son frère et son mari assis côte à côte. 

- Oh, vous, vous n'êtes pas vraiment des hommes ! 

- Ah non ? On est quoi au juste ? s'indignèrent-ils d'une seule voix. 

Jenny leur sourit. Elle donna une petite tape sur le crâne de Jamie et déposa un baiser sur celui de Ian. 

- Vous, vous êtes à moi, expliqua-t-elle.  

Tome 5 : La croix de feu

 

Un Highlander était un guerrier, mais même le combattant le plus puissant restait un homme. La folie des hommes réunis avait régné sur les landes pendant un millier d'années. C'était une folie qui bouillonnait dans votre sang, nourrie par les cris de vos compagnons, par cette force collective qui vous donnait des ailes et vous faisait vous sentir immortel, car, si vous tombiez, votre esprit continuait, hurlant dans la bouche de ceux qui couraient à vos côtés. Ce n'était que plus tard, quand le sang s'était refroidi dans les membres inertes, que la lande résonnait des pleurs des femmes...  

Tome 5 : La croix de feu

 

C’était donc là sa raison. Tel qu’à la surface de l’eau un visage répond au visage, ainsi le cœur de l’homme est le reflet de l’homme. Or, la loi du courage était celle qu’il défendait depuis le plus longtemps.  

Tome 5 : La croix de feu

 

Il déposa un baiser sur mon front puis se dirigea vers la porte. Une fois sur le seuil, il se retourna. 

- Ces... euh... spermatozoïdes... 

- Oui ?  

- On ne peut pas les sortir de là et leur donner une sépulture décente ou quelque chose comme ça ? 

Je me cachai pour sourire derrière ma tasse de thé. 

-Ne t'inquiète pas, je prendrai bien soin d'eux, lui promis-je. Ne l'ai-je pas toujours fait ?  

Tome 5 : La croix de feu  

 

- Quand le jour viendra où nous devrons nous séparer, si mes dernières paroles ne sont pas « je t’aime »… ce sera parce que je n’aurai pas eu le temps de les prononcer.  

Tome 4 : Les tambours de l'automne

 

- Les travaux avancent ? demanda-t-il nonchalamment. 

- Oui… J’ai posé le parquet et un bout du toit. Claire et moi allons y dormir ce soir, je crois. 

- Ah. 

Roger étira le cou, négociant la courbe périlleuse d’une mâchoire. 

- Claire dit que je peux marcher. Indiquez-moi les taches que je peux faire. 

- Tu sais manier les outils ? 

- Pas vraiment. 

Il avait bien construit une petite maison pour les oiseaux quand il était à l’école mais supposa que cela ne comptait pas. 

- Tu ne sais pas te servir d’une charrue ? 

Jamie Fraser le regardait avec une lueur amusée dans les yeux. 

- Non. Je ne sais pas non plus traire une vache, construire une cheminée, fendre des bardeaux, tuer des ours, éviscère des cerfs ni me battre à l’épée. 

- Ah non ? 

- Non, mais je suis costaud. Ça vous ira ? 

- On fera avec. Tu as déjà vu une pelle dans ta vie ?  

Tome 4 : Les tambours de l'automne

 

- Autrefois, les étudiants en médecine payaient des hommes pour aller voler des corps dans les cimetières, dis-je en tendant à Jamie mon mouchoir sale. 

Il venait de se hisser hors du trou. 

- Disséquer les cadavres était le seul moyen pour eux d’étudier l’anatomie. 

- Vraiment ? dit-il en s’épongeant le front. 

Il me lança un regard sarcastique avant d’ajouter :  

- « Autrefois », c’était quand pour toi ? 

Heureusement, il faisait trop sombre pour que Ian me voie rougir. Ce n’était pas la première gaffe que je commettais, ni sans doute la dernière, mais le plus souvent, elles ne me valaient qu’un regard surpris, tout au plus. La simple vérité dépassait l’imagination. 

- Je suppose que c’est aujourd’hui, admis-je. 

Tome 4 : Les tambours de l'automne

 

- On peut tolérer l'intelligence chez une femme, ma chère, tant qu'elle est également agréable à regarder. Inversement, une jolie femme peut s'en passer, à condition qu'elle ait le bon sens de se taire.  

Tome 4 : Les tambours de l'automne  

 

Mon père disait toujours que la différence entre un Américain et un Anglais, c'était que l'Anglais considérait que cent kilomètres, c'était loin, et que l'Américain pensait que cent ans, c'était long.  

Tome 3 : Le voyage

 

-Tu t'y connais donc en sages-femmes ? 

- Et comment, milord ! 

Fergus s'épousseta avec élégance avant de poursuivre sur un ton solonnel :  

-Lorsque j'étais chez madame Elise, il n'était pas rare qu'une dame se couche. 

-ça, je l'imagine aisément. Tu veux sans doute dire qu'une dame entre en couches. 

-Parfaitement, milord. C'est comme ça que je suis né moi-même !  

Tome 3 : Le voyage

 

- Geneva, la mère de Willie... elle voulait mon corps.  

Laoghaire voulait mon nom et la sueur de mon front pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses filles. John... 

Il marqua un temps d'arrêt, hésitant. 

- ... John a eu mon amitié, et moi la sienne. Mais comment te raconter tout ça, puis te dire que je n'ai jamais aimé que toi ? Comment pourrais-tu me croire ? 

La question resta en suspens entre nous, scintillante comme le reflet du lagon à nos pieds. 

- Si tu me le dis, je te croirai, dis-je d'une petite voix. 

- Vraiment ? Mais pourquoi ? 

- Parce que tu es un homme honnête, Jamie Fraser. 

Je souris, pour ne pas pleurer. 

- Il n'y a que toi, dit-il d'une voix si faible que je l'entendis à peine. Rien que toi, à qui j'ai donné mon nom, mon coeur et mon âme.  

Tome 3 : Le voyage

 

Quand tu sais que tu n'y peux rien, ce n'est plus tellement une question de courage. C'est comme une femme qui va accoucher. Elle n'y peut rien, même si elle a peur, elle doit faire ce qu'elle doit faire. C'est uniquement quand tu sais que tu peux aussi dire « non » qu'il te faut faire preuve de courage.  

Tome 2 : Le talisman

 

Je le regardais, prisonnière de son regard. Je le regardais et je pouvais voir les profondeurs de son âme, ses plaies intérieures. J'aurais pleuré pour sa douleur et pour la mienne, si j'en avais été capable. Mais ses yeux commandaient les miens, secs et grands ouverts. Son corps était enchaîné au mien, et il me poussait devant lui comme le vent d' est gonfle les voiles d'un navire en haute mer.  

Tome 2 : Le talisman

 

- Et tant que j'y suis, maudite sois-tu, Claire Randall Fraser. Oui, je suis rancunier. Je déteste chacun de tes souvenirs où je ne figure pas ! Chacune des larmes que tu as versées pour un autre que moi ! Chaque seconde de ta vie que tu as passée dans un autre lit que le mien ! Je les hais ! Je les hais ! 

Dans un geste d'humeur, il renversa mon verre. Une fois calmé, il m'attira à lui et m'embrassa fougueusement avant de me secouer à nouveau. 

- Tu es à moi, Claire Fraser ! A moi ! Je ne te partagerai avec personne, que ce soit un homme, un souvenir ou quoi que ce soit, tant que nous serons tous les deux en vie. Alors ne prononce plus jamais son nom devant moi ! Tu m'entends ? 

Il m'embrassa de nouveau pour appuyer ses paroles. 

- Tu m'entends ? 

- Oui... dis-je à moitié étourdie. Si... tu voulais bien... cesser de me secouer comme un... prunier... je pourrais peut-être te répondre.  

Tome 1 : Le chardon et le tartan

 

- Quand j'avais seize ans, la mère Fitz m'a taquiné en me disant qu'une jeune fille aurait raison de moi. Je lui ai répondu que c'était à l'homme de choisir.  

- Et qu'a-t-elle répondu à ça ?  

- Elle a levé les yeux au ciel et dit "tu verras jeune coq, tu verras..." 

Et j'ai vu. 

Tome 1 : Le chardon et le tartan

 

Le soleil se coucha derrière les sapins noirs et les premières étoiles s'allumèrent dans le ciel. C'était la mi-novembre et la brise du soir était fraîche. Jaime appuya son front contre le mien, noyant son regard dans mes yeux. 

- Toi d'abord. 

- Non, toi. 

- Pourquoi ? 

- J'ai peur. 

- Peur de quoi, Sassenach ? 

- De ne plus pouvoir m'arrêter de le dire. 

Il lança un regard vers la ligne d'horizon où se levait la faucille de la lune. 

- C'est bientôt l'hiver et les nuits rallongent, mo duinne. 

Serrée contre lui, je sentais son cœur battre. 

- Je t'aime.  

Tome 1 : Le chardon et le tartan

 

Pendant qu'on grimpait sur cette colline, hier, j'ai prié de toutes mes forces. Pas pour que tu restes, ça ne me semblait pas juste. J'ai prié d'avoir la force de te laisser partir. J'ai dit : "Seigneur, si j'ai jamais fait preuve de courage dans ma vie, c'est aujourd'hui qu'il m'en faut. Aidez-moi. Rendez-moi assez fort pour ne pas tomber à ses genoux et la supplier de rester." 

Il me regarda en souriant. 

- C'est l'épreuve la plus dure que j'aie jamais traversée, Sassenach.  

Tome 2 : Le talisman

 

Jamie à Claire 

Je te retrouverai je te le promets. Si je dois endurer deux siècles de purgatoire… deux long siècle éloignés de toi, ce sera mon châtiment, le prix que je dois payer pour mes crimes. Parce que j’ai menti, j’ai tué, j’ai volé… et même trahi. Et je n’ai pas tenu parole… mais quand je serai devant Dieu, j’aurai un argument qui effacera tout le reste… Seigneur, tu m’as donné une femme formidable… et je l’ai aimée de tout mon être !  

Tome 2 : Le talisman

 

— Ainsi, vous êtes une lady et vous attendez un enfant.  

Votre mari vous laisse néanmoins venir ici ? Il ne doit pas être un homme comme les autres.  

— En effet. Il est écossais, résumai-je succinctement   

Tome 2 : Le talisman

 

Sur un coup de tête chevaleresque qui ne lui coûtait pas grand-chose, Son Altesse avait ordonné d'évacuer et de soigner d'abord les blessés anglais. Ce sont, eux aussi, les sujets de mon père et je tiens à ce qu'ils soient bien traités,avait-il déclaré. Le fait que les Highlanders qui venaient de remporter la victoire en son nom étaient aussi ses sujets semblait lui avoir échappé. 

— Vu le comportement du père et du fils, marmonnai- je à Jenny Cameron, il ne nous reste qu'à espérer que le Saint-Esprit ne s'en mêle pas lui aussi !  

Tome 4 : Les tambours de l'automne

 

Une chose sombre atterrit sur l'allée devant nous avec un bruit mou. Je m'arrêtai brusquement et m'agrippai au bras de Jamie. 

- C'est un crapaud, dit-il d'une voix calme. Tu ne les entends pas chanter ? 

« Chanter » n'était pas vraiment le verbe qui me serait venu à l'esprit pour décrire la cacophonie de coassements qui retentissait dans les roseaux au bord de la rivière. D'un autre côté, Jamie n'avait jamais eu l'oreille musicale. 

Il avança le pied et poussa doucement la petite silhouette brune. 

- Brekekekew, ko-ax, ko-ax, déclara-t-il. Brekekekex, ko-ax ! 

Le crapaud bondit et disparut dans les hautes herbes qui bordaient le sentier. 

- Je savais que tu avais le don des langues, observais-je, amusée, mais j'ignorais que tu parlais crapaud. 

- Pas couramment, protesta-t-il avec modestie. Il paraît que j'ai un accent.  

Tome 1 : Le chardon et le tartan

Tu connais les mots de Saint Paul : « Mieux vaut se marier que se consumer. » Eh bien, je me consumais à petit feu. 

Je ris de nouveau, me sentant le cœur aussi léger qu’une gamine de seize ans. 

- C’est pour ça que tu m’as épousée ? le taquinai-je. Pour éviter de pécher ? 

- Oui. C’est à ça que sert le mariage, non ? Ça rend sacrés des actes qu’autrement je serais obligé de confesser. 

Cette fois, mon cœur fondit. 

- Oh, Jamie ! C’est fou ce que tu me plais ! 

Ce fut son tour de rire à gorge déployée. Il était plié en deux et dut s’asseoir sur le bas-côté. Il se renversa en arrière et se roula dans l’herbe, manquant de s’étouffer. 

- Mais qu’est-ce qui te prend ? demandai-je, vexée. 

Il se redressa et essuya ses yeux. 

- Murtagh avait raison au sujet des femmes. J’ai risqué ma vie pour toi, j’ai volé, incendié, agressé, et assassiné pour toi. Tout ce que j’ai récolté, ce sont des insultes, des coups de pied et des griffures au visage. Puis je te bats et je te raconte la chose la plus humiliante qui me soit jamais arrivée, et tu déclares que je te plais ! 

Il repartit de plus belle à rire. Enfin, il se releva et me tendit la main. 

- Tu es vraiment incompréhensible, Sassenach, mais tu me plais aussi. Allons-y.   

Tome 3 : Le voyage  

 

Les Highlanders étaient les plus stoïques et les plus courageux des soldats, les marins venant juste derrière. J'en avais vu qui n'avaient pas bronché tandis que je remettais leurs os en place, que je les recousais et que je leur faisais souffrir le martyre pour une raison ou pour une autre. Mais lorsqu'il s'agissait de les désinfecter à l'alcool, c'était une autre histoire. On entendait leurs cris des lieues à la ronde.  

Tome 9 : L'adieu aux abeilles 

"Vous m’avez dit un jour que, plus on traversait, plus les effets empiraient, n’est-ce pas ?
— Je les trouve déjà suffisamment puissants lorsqu’on traverse une
première fois.
Je ressentis un petit frisson au souvenir de ce vide, un chaos dans lequel n’existait qu’un vacarme, où ne subsistait qu’un soupçon de pensée qui vous permettait de rester vous-même entre une respiration et la suivante.
— Mais, oui, confirmai-je. Cela empire"

Tome 9 : L'adieu aux abeilles

J’avais expliqué à maintes reprises aux enfants qu’ils ne devaient pas tuer les serpents non venimeux car ils nous rendaient service en mangeant les souris et les rats. Cependant, dans la mesure où la plupart des adultes sur
le Ridge considéraient qu’un bon serpent était un serpent mort, mon combat était loin d’être gagné

Tome 9 : L'adieu aux abeilles 

Ce matin, j’ai examiné la gorge de Roger. Je me sentais comme Thomas le sceptique. Il me semblait tellement étrange de le voir en face de moi, de le toucher, et, en même temps, cela me paraissait parfaitement normal.
Je caressai doucement du pouce le dos de sa main, sentant les nœuds de ses articulations et la texture rugueuse de la cicatrice là où s’était trouvé son
annulaire.
— C’est ce que je ressens tout le temps, dit-il d’une voix un peu rauque en refermant ses doigts autour des miens. Quand je me réveille tôt le matin et que je te vois près de moi, je me demande si tu es réelle. Jusqu’à ce que je te touche... ou que tu lâches un vent. 

Tome 9 : L'adieu aux abeilles

... Elle m’a demandé de vous transmettre ses salutations et de vous dire que, si l’un de vous tombait malade ou se blessait, elle se déplacera pour vous soigner. Elle est guérisseuse et...
— Pfft, fit encore Mme Cunningham. Elle n’est pas près de mettre un pied chez moi, je vous l’assure, ma fille. Dès que j’ai entendu parler de cette femme, j’ai planté de la camomille et du houx autour de la porte.
Aucune sorcière ne pénétrera dans ma maison, c’est moi qui vous le dis.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles

— Tu sais, j’ai eu le temps d’y réfléchir, déclara Jamie. Après Culloden, lorsque j’étais hors-la-loi, dormant à la belle étoile, écoutant les voix portées par le vent. Je pensais à ce que j’avais fait, ou pas fait et me demandais ce qu’il se serait passé si j’avais fait d’autres choix. Si nous n’avions pas tenté d’arrêter Charles-Édouard Stuart... nos vies auraient été bien différentes, même si cela n’aurait rien changé pour l’Écosse. J’aurais peut-être pu garder Claire auprès de moi. Si je ne m’étais pas battu contre Jack Randall dans le Bois de Boulogne, aurais-je  deux filles aujourd’hui ?
Il s’interrompit un instant, les yeux remplis d’ombres.
— On n’est jamais entièrement maître de son destin, reprit-il. Une partie de toi se trouve toujours entre les mains d’un autre. Tu ne peux qu’espérer que cet autre soit Dieu. 

Tome 9 : L'adieu aux abeilles

Le commandant était un officier nommé Buncombe. Votre père me l’avait décrit comme un « type correct pour un sassenach ». Il avait apporté deux bonnes bouteilles de whisky. (Il vit Jamie esquisser un sourire.) Nous avons bu avec Buncombe et il a promis d’envoyer ses soldats enquêter. Cela m’a rendu espoir. J’ai vraiment pensé que je parviendrais à retrouver Jem.
Il hésita un instant, cherchant comment dire ce qu’il voulait dire. Cependant, Jamie connaissait son père.
— Ce n’était pas tant le fait de la courtoisie de Buncombe, c’était grâce à Brian Dhu, dit-il en se tournant vers Jamie. Il était... bon, très bon, mais c’était plus que cela. Il revoyait clairement Brian chevauchant devant lui au sommet d’une colline, la pluie battant son bonnet et ses larges épaules, le dos droit, sûr de lui.
— On avait l’impression – j’avais l’impression – qu’avec un homme comme lui à mes côtés, tout irait bien.
— Tout le monde ressentait cela avec lui, dit doucement Jamie.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles 

Nous avions un toit. Un toit à nous.
Je me tins dessous un long moment, le nez en l’air, ravie. Des gens allaient et venaient, transportant du matériel et des denrées de l’appentis, la maison des Higgins, la laiterie, le potager. J’eus soudain la vision d’une expédition avec mon oncle Lamb alors que nous montions le camp : c’était la même effervescence désordonnée de déplacement d’objets, de bonne humeur, de soulagement, de joie... d’espérance.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles 

... Est-ce Oggy qu’on entend ? Ou un puma ?
— On dirait un puma qui a des hémorroïdes, ce doit donc être Oggy.
Cela fit rire Claire et il ressentit un moment de bonheur. Il but une petite gorgée de vin, fit la grimace et lui rendit la bouteille.
— À qui comptes-tu le servir ?
— À personne, répondit-elle en humant prudemment le goulot brisé.
J’ai un morceau d’élan très dur que je vais laisser macérer dedans toute une nuit, puis je le ferai bouillir avec des haricots et du riz. De quel nom baptiseront-ils cet enfant et quand ?
— Rien ne presse. Personne ne le confondra avec un autre enfant du Ridge.
En effet, le petit homme de Rachel avait les poumons les plus puissants que Jamie eût jamais entendus et s’en servait sans cesse. Pour le moment, il ne paraissait pas souffrir. Il braillait pour le plaisir.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles

Quelque chose approche, vous le savez. Quelque chose de précis, de grave, de terrible se produira. Cela vous trotte dans la tête, vous l’en chassez. Cela revient, lentement, inexorablement, dans votre esprit. Vous vous y préparez de votre mieux. Du moins, c’est ce que vous croyez. Au fond de vous-même, vous le savez : il n’existe aucun moyen d’éviter, de contenir, d’amortir l’impact. Il se produira et vous n’y pourrez rien.
Vous savez tout cela. Pourtant, vous ne vous dites jamais que c’est pour aujourd’hui.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Après quelques instants de gêne, Brianna déclara :
— Je ne crois pas avoir déjà rencontré un quaker. On peut dire « quaker », au fait ? Je ne voudrais pas...
— On dit « Ami », répondit Rachel avec un sourire. Cela dit, « quaker » n’est pas une insulte. Je suis sûre que tu en connais au moins un. Tu ne t’en es peut-être pas rendu compte si la personne en question n’utilisait pas le tutoiement. La plupart d’entre nous n’avons pas de rayures, de taches ou d’autres marques physiques qui nous distinguent des autres.
— La plupart ?
— Naturellement, je ne peux pas voir mon propre dos, mais je suis sûre que Ian me l’aurait dit s’il avait quelque chose de remarquable.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Roger hocha la tête, but de nouveau et se racla la gorge. La fatigue rendait sa voix éraillée et craquelée.
— J’en déduis que tu lui as pardonné pour...
J’indiquai d’un geste ma propre gorge. Je pouvais voir sur la sienne la ligne blanche de la corde et l’ombre de la petite cicatrice que j’avais laissée en pratiquant une trachéotomie d’urgence avec un stylo et le bec d’ambre d’une pipe.
— Je l’aimais, répondit-il simplement avec un léger sourire. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’aimer quelqu’un qui vous a donné son sang, sa vie, sans savoir qui vous seriez, ni même si vous existeriez un jour.
— On en prend forcément, des risques, quand on a des enfants, répondis-je.
— C’est vrai, convint-il.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Bart, qu’il avait laissé paître dans les hautes herbes, se tenait la tête levée, les oreilles pointées, ses naseaux se dilatant avec intérêt.
— Non ! chuchota William frénétiquement. Surtout ne henn...
Le cheval hennit bruyamment.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
— Il dit qu’il est qui ? demanda une voix agacée dans le couloir. La réponse fut étouffée par le raclement de la porte sur le sol irrégulier. William se leva lentement et se redressa de toute sa hauteur face à l’officier (un major des dragons) qui venait d’entrer. Le major s’arrêta abruptement, forçant les deux hommes qui le suivaient à s’arrêter également.
— Il dit qu’il est le neuvième comte d’Ellesmere, bon sang ! déclara William d’une voix rauque et menaçante.
Il fixait le major du seul œil qu’il pouvait encore ouvrir.
— Il dit vrai, dit une voix amusée et familière derrière l’officier.
William écarquilla les yeux en voyant s’avancer un homme brun et mince portant un uniforme de capitaine d’infanterie.
— Le capitaine lord Ellesmere, ajouta ce dernier. Salut, William.
— J’ai renoncé à ma commission, rétorqua William. Salut, Denys.
— Mais pas à ton titre.
Denys Randall le regarda de haut en bas en se gardant de commenter son allure.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Qui serait mon premier visiteur ce matin ? Peut-être Germain. Il avait dormi dans la cabane des Higgins avec Jem. Toutefois, il n’était guère plus matinal que moi. Fanny se trouvait loin, chez la veuve Donaldson et son immense marmaille. Elle viendrait plus tard. Ce serait Roger, conclus-je, le cœur léger. Roger et les enfants.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Elle aperçut Brianna et resta bouche bée. Ses yeux bleus en amande qui ressemblaient tant à ceux de son frère s’illuminèrent d’une lumière chaude.
— Ô Sainte Marie, protège-nous, murmura-t-elle. Les géants sont arrivés. Et on m’a dit que ton mari était encore plus grand que toi. Tu as aussi des enfants, m’a-t-on dit, qui poussent comme des mauvaises herbes, sans doute ?
— Plutôt comme des champignons, répondit Brianna en riant.
Elle se pencha pour serrer dans ses bras sa tante menue. Jenny sentait la chèvre, la laine fraîche, le porridge et le pain au levain grillé. Elle portait dans ses cheveux et ses vêtements une autre odeur vague que Brianna avait oubliée mais reconnut aussitôt : le savon que Jenny confectionnait à Lallybroch, avec du miel, de la lavande et une herbe qui n’existait que dans les Highlands.
— Je suis tellement heureuse de vous voir.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
— Oh, fit Denys en se détendant légèrement. Mes condoléances. Tu cherches donc à savoir où il est enterré ? Pour... euh... ramener sa dépouille en Angleterre afin qu’il repose dans le caveau familial ?
— C’est ce que j’avais en tête, répondit William. Sauf que j’ai trouvé sa tombe et qu’il n’était pas dedans.
Il se revit soudain, la nuit, dans les Watchung, et les poils de ses bras se hérissèrent. La boue argileuse s’accrochant à ses pieds, la pluie glacée s’infiltrant à travers ses vêtements, les ampoules sur ses mains, l’odeur de la mort lorsque, soudain, sa pelle avait rencontré un os... Il détourna la tête.
— On a mis quelqu’un d’autre à sa place, acheva-t-il.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Brianna s’arrêta au sommet du sentier et épongea la sueur sur son front et sa nuque. La cabane devant eux était bien entretenue et proprette... très proprette. Des pierres blanchies à la chaux bordaient le chemin qui menait à la porte. Les vitres des fenêtres (du verre !) étaient tellement propres qu’elle pouvait y voir son reflet ainsi que celui de Roger, deux petites silhouettes colorées sur le reflet vert de la forêt derrière eux.
— Qui blanchit des cailloux à la chaux ? demanda-t-elle en baissant instinctivement la voix comme si la cabane pouvait les entendre.
— Ce ne peut être que quelqu’un qui a trop de temps à tuer, répondit-il sur le même ton. Je penche donc soit pour un paysagiste frustré, soit pour une personnalité qui a un besoin névrotique de contrôler son environnement.
— Après tout, pourquoi n’y aurait-il pas des maniaques à toutes les époques ?

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Portant toujours les habits de chasse qu’il lui avait prêtés, Brianna s’occupait des restes du cerf. Il l’observa fièrement. Elle maniait le couteau avec adresse et assurance, utilisant toute la force de ses épaules. Tenait-elle ce savoir-faire de lui... ou de sa mère ? Il n’y avait pas que ses mains, ou le fait de savoir comment s’y prendre... C’était la rigueur de son esprit, conclut-il avec approbation. Elle avait un travail à faire et le faisait sans se poser de questions.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
La nuit de son retour,
Brianna l’avait suivi sur le chantier, tous deux trébuchant contre des pierres et se prenant les pieds dans les cordes comme deux soûlards, se cognant les épaules et se retenant par les coudes pour éviter de tomber.
« Je peux fabriquer une structure mobile équipée de poulies, avait-elle dit en posant une main sur la cheminée à moitié construite. Nous pourrons hisser des seaux remplis de briques que tu n’auras plus qu’à saisir de l’échelle. »
— « Nous », répéta-t-il doucement avec un sourire

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
Elle se rassit, très lentement, sur la souche.
Il lui laissa le temps de digérer la nouvelle, ne se souvenant que trop bien du mélange d’incrédulité, d’étourdissement et de peur qu’il avait ressenti lorsque Claire, rouée de coups et au bord de la crise de nerfs après qu’il l’eut sauvée de son procès pour sorcellerie à Cranesmuir, lui avait enfin avoué ce qu’elle était.
Il se souvenait également très bien de lui avoir dit : « Cela aurait été plus facile si tu avais simplement été une sorcière. »

Cela le fit sourire et il s’accroupit devant sa sœur.
— Oui, je sais, dit-il. Mais, au fond, c’est un peu comme s’ils venaient de... d’Espagne. Ou de Tombouctou.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
— Je m’étonne que tu ne l’aies pas attaqué avec ton poignard, mon oncle, déclara Ian. « Tueur d’Ours », n’est-ce pas ainsi que t’ont baptisé les Tuscaroras ?
Jamie, qui avait retrouvé son flegme, adressa un regard indulgent à son neveu.
— As-tu déjà entendu le proverbe "Avec l’âge vient la sagesse" ?
— Oui, répondit Ian, perplexe.
Jamie posa la carabine contre la paroi rocheuse en poursuivant.

— Eh bien, si on ne s’assagit pas, on n’a pas la chance de vieillir. Je suis assez vieux aujourd’hui pour savoir qu’on ne se bat pas contre un ours avec un poignard pour une carcasse de cerf.

Tome 9 : L'adieu aux abeilles
La cabane de Ian était charmante, non pas qu’elle fût très différente de toutes les autres cabanes de montagne que Brianna avait vues. Elle avait l’avantage d’être nichée au milieu d’un bosquet de trembles. Le feuillage palpitant décomposait la lumière du soleil en un tremblement d’ombres et d’éclats, conférant à la demeure une allure magique, comme si elle pouvait disparaître dans les arbres dès que vous auriez le dos tourné.
Quatre chèvres et deux chevreaux passèrent la tête au-dessus de la clôture de leur enclos et leur souhaitèrent la bienvenue dans un joyeux raffut. Pourtant, personne ne sortit voir qui étaient les visiteurs.

Tome 6 : La neige et la cendre

 

- Son problème, justement, c'estqu'il ne chie pas. Enfin, pas assez. 

Je pointais un doigt accusateur vers lui.  

- C'est lafaute à cette horriblealimentation. Il m'a raconté : pain, viande et bière. Pas un légume, pas un fruit. A mon avis, la constipation est monnaie courante dans l'armée britannique. Je ne serais pas surprise si tous les soldats jusqu'au dernier avaient le trou du cul débordant d'hémorroïdes comme des grappes de raisin !  

Jamie confirma d'un hochement de tête.  

- Il y a beaucoup de choses que j'admire chez toi, Sassenach. Notamment, la délicatesse de ton langage. 

Il toussota en levant les yeux aux ciel.   

Tome 5 : La croix de feu

— Dépêche-toi alors, dit-il. Tu sais que je n'arrive pas à bien dormir si tu n'es pas à mes côtés.
Claire se mit à rire.
— Menteur ! Tu vas t'endormir tout de suite, n'est-ce pas ?
La silhouette de Jamie s'était déjà fondue dans l'obscurité, mais la brise soufflait vers la cabane, et sa voix flottait dans le noir, faisant partie de la nuit.
— Non, pas tout de suite, Sassenach. Mais je ne peux pas faire l'autre chose sans toi, pas vrai ?
Claire rit de plus belle.
— Tu n'as qu'à commencer tout seul, je te rattraperai.

… « Jamie était couché près de moi, immobile comme un gisant de pierre. Le clair de lune illuminait la pièce, traçant une ligne blanche le long de son profil. Il avait les yeux fermés, mais je savais qu'il ne dormait pas.
— Jamie ? — Oui ? répondit-il presque aussitôt.
— Tu n'espères pas me laisser derrière toi, n'est-ce pas ? La question me brûlait les lèvres depuis la scène du bras de fer avec Ian, plus tôt dans la soirée...
...
Qu'il le veuille ou non, j'avais déjà décidé de partir avec lui, coûte que coûte.
— Te laisser derrière moi ? dit-il avec un sourire ironique. Parce que j'ai mon mot à dire ?
— Non, rétorquai-je. Mais j'ai pensé que l'idée te trotterait dans la tête. Il glissa un bras autour de mes épaules et je me blottis contre lui.
— Ah, pour ça oui, Sassenach. Elle m'a trotté dans la tête. J'ai même envisagé un moment de te ligoter à la rampe d'escalier, mais... non. Tu viendras avec moi, Sassenach. En chemin, il te reviendra peut-être des détails de tes leçons d'histoire. En outre, tes talents de guérisseuse nous seront utiles. Il me caressa le bras et poussa un soupir.
— Sincèrement, je préférerais nettement te laisser ici en sécurité, Sassenach. Mais je vous emmène avec moi, toi et Fergus. »…

Tome 3 : Le voyage

Je suis un imbécile » dit Jamie. Il avait parlé avec humeur, tout en regardant Fergus et Marsali, qui étaient absorbés par une conversation contre le bastingage à l'autre bout du navire.
« Qu'est-ce qui te fait penser cela ? » ai-je demandé, bien que j'en aie eu une assez bonne idée. Le fait que les quatre seules personnes mariées à bord vivaient dans un célibat contraint avait suscité un certain amusement parmi les membres de l'équipage, dont le célibat était involontaire.
« J'ai passé vingt ans à avoir envie de t'avoir dans mon lit », dit-il, validant mon hypothèse,  « et dans le mois qui a suivi, je me suis arrangé pour que je ne puisse même pas t'embrasser sans me faufiler derrière une écoutille, et même alors, la moitié du temps je regarde autour de moi pour trouver Fergus qui m'observe le nez froncé, le petit salaud ! Et personne à blâmer, sauf ma propre folie. A quoi ai-je pensé ? », demanda t-il avec emphase, en regardant le couple d'en face, qui se frottait l'un contre l'autre avec une affection évidente.
« Eh bien, Marsali n'a que quinze ans, » dis-je doucement. « Je suppose que tu pensais agir en bon père - ou beau-père.»
"Aye" Il me regarda en souriant à contrecœur. "La récompense pour ma délicate préoccupation étant que je ne peux même pas toucher ma propre femme".
" Oh, tu peux me toucher", dis-je. Je pris une de ses mains, caressant doucement sa paume avec mon pouce. "Mais tu ne peux pas t'engager dans un acte charnel débridé".

Tome 3 : Le voyage
— Pendant toutes ces années, j’ai joué tellement de rôles différents, on m’a prêté tant de personnalités distinctes..." Je le sentis déglutir, et il se déplaça légèrement, le linge de sa chemise de nuit enduite d’amidon bruissant faiblement. "Pour mes neveux et nièces, j’étais l’oncle Jamie ; pour Jenny et Ian, j’étais un frère ; pour Fergus, j’étais milord !, pour mes métayers, le laird ; pour les hommes d’Ardsmuir, MacDubh ; pour les gens d’Helwater, MacKenzie ; pour les clients de l’imprimerie, M. Malcolm ; pour les dockers, Jamie Roy...
Sa main caressait lentement mes cheveux.
— Mais ici, reprit-il d’une voix à peine audible, couché dans le noir avec toi... je n’ai pas de nom. Enfin.
Je levai mon visage vers le sien et inhalai sa chaleur entre mes lèvres entrouvertes.
— Je t’aime, murmurai-je.
Je savais que je n’avais pas besoin de lui dire que je le pensais de tout mon cœur."...

Tome 3 Le Voyage 
… « — Tu as vu ma tombe, n'est-ce pas ? demanda-t-il doucement. J'hésitai, mais comme il ne semblait pas bouleversé outre mesure, je hochai la tête.
— Ce n'est pas grave, dit-il. Simplement... ne me dis pas la date, je préfère ne pas savoir.
— J'aurais du mal, il n'y en avait pas. Juste ton nom et le mien.
— Le tien ? J'acquiesçai de nouveau, sentant ma gorge se nouer au souvenir de la stèle en granit. C'était ce qu'on appelait une « tombe conjugale » : deux quarts de cercle enchâssés l'un dans l'autre pour former une arche.
— Elle portait ton nom complet, dis-je. C'est comme ça que j'ai su que c'était toi. Sous ton nom était gravé : « Tendre époux de Claire. » II hocha lentement la tête, le regard perdu dans le lointain.
— Au moins, cela signifie que je reviendrai en Écosse et que je serai toujours marié avec toi. Dans ce cas, la date n'a pas vraiment d'importance. Il esquissa un sourire las avant d'ajouter : — Cela veut également dire que nous allons retrouver Petit Ian sain et sauf, Sassenach, parce qu'il n'est pas question que je remette un pied en Écosse sans lui.
— On le retrouvera, l'assurai-je. Je n'en étais pas franchement persuadée, mais je vins néanmoins m'accouder à son côté. Glissant la main sous son bras, je regardai l'Écosse s'éloigner lentement. » …

Tome 3 : Le voyage

 

Jamie s'enfonça dans le canapé, l'air résolu.
— Hobart MacKenzie ne me fait pas peur. Je n'ai aucune intention de prendre la fuite.
— Ah oui ? Tu n'avais pas peur de Laoghaire non plus, et regarde ce qu'elle t'a fait !
Malgré lui, Jamie ne put s'empêcher de sourire.
— Certes, admit-il. Mais tu sais bien qu'il y a moins d'armes à feu dans les Highlands que de dents dans la bouche d'une poule. Je doute que Hobart vienne me demander mon pistolet pour m'abattre !
— Non, il se contentera sans doute de t'embrocher au bout d'une pique comme le dindon que tu es !
Jamie se mit à rire et j'en profitai pour intervenir..

...

— Et ça ne t'inquiète pas ? demandai-je.
— Bien sûr que non ! s'énerva-t-il. Je le connais bien. Cette andouille ne saurait même pas égorger un poulet sans se couper la main.
Les bras croisés, Jenny l'inspecta de la tête aux pieds, jaugeant sa capacité à se défendre d'une seule main contre un égorgeur de poulets incompétent.
— Mmphm... fit-elle. Que se passera-t-il si c'est toi qui le tues ?
— Eh bien... il sera mort, répondit simplement Jamie.
— Et toi, tu seras pendu pour meurtre ou en fuite, avec toute la famille de Laoghaire à tes trousses. Tu veux déclencher une nouvelle guerre des clans, c'est ça ?
— Tout ce que je veux, c'est mon petit déjeuner, répondit-il patiemment. Tu comptes m'affamer jusqu'à ce que je tourne de l'œil, puis me traîner par les pieds dans le refuge du prêtre en attendant que Hobart s'en aille ?
L'agacement et l'amusement se disputaient dans le regard de Jenny. Comme toujours avec les Fraser, l'humour l'emporta.
— Si j'avais encore assez de force pour te traîner par les pieds, je t'assommerais tout de suite, rétorqua-t-elle.
Elle poussa un long soupir avant d'ajouter :
— Soit, Jamie, fais comme tu veux. Mais essaie de ne pas abîmer mon tapis turc, d'accord ?
— Promis, Jenny. Nous éviterons toute effusion de sang dans le salon.
— Tu n'es qu'une andouille ! capitula-t-elle enfin en riant. 

Tome 3 : Le voyage

… « Elle regardait les eaux sombres du loch, se cachant les yeux avec sa main. Elle surveillait peut-être les loutres et les troncs d'arbres flottants, mais Roger pensait que ce regard clairvoyant allait un peu plus loin que les falaises de la rive opposée.
- Vous aimez les hommes, n'est-ce pas ? dit-il soudain. Les grands...
Elle sourit sans le regarder.
- Un seul.
- Vous repartirez, si j'arrive à le retrouver ?
Il laissa un instant ses rames hors de l'eau, sans la quitter des yeux.
Elle prit son temps avant de répondre. Le vent faisait rosir ses joues et
plaquait son chemisier contre son buste, moulant ses seins ronds et sa taille
fine. « Trop jeune pour être veuve, pensa-t-il, et trop jolie pour vieillir
seule. »
- Je n'en sais rien, répondit-elle enfin. J'y ai pensé, naturellement, mais pour
cela, il faudrait retraverser...
Un frisson la parcourut et elle ferma les yeux.

Tome 4 les tambours de l'automne
… « Arrivés en bas de la colline, nous tournâmes sans parler, et revînmes en direction de la maison. Juste avant le chemin qui menait à la porte, je l'arrêtai. « Jamie » hésitai-je. « Tu crois que je t'aime ? »
Il tourna la tête vers moi et me dévisagea longuement avant de répondre. La lune brillait sur son visage, soulignant ses traits comme s'ils avaient été ciselés dans le marbre.
« Si ce n'est pas le cas, Sassenach, » dit-il enfin « tu choisis vraiment mal ton moment pour me l'annoncer. »
Je laissai échapper mon souffle dans le fantôme d'un rire.
« Non, ce n’est pas ce que je veux dire. » l’assurai-je. « Mais... » Ma gorge se serra et j'avalai à la hâte, ayant besoin de faire sortir les mots.
« Je... je ne te le dis pas souvent. C’est peut-être seulement que je n’ai pas été élevée pour dire de telles choses ; je vivais avec mon oncle, et il était affectueux, mais pas... eh bien, je ne savais pas comment les gens mariés... »
Il posa légèrement sa main sur ma bouche, un léger sourire touchant ses lèvres. Au bout d'un moment, il la retira.
Je pris une profonde inspiration pour stabiliser ma voix.
« Écoute, insistai-je ce que je veux dire, c'est que... si je ne le dis pas, comment sais-tu que je t'aime ?»
Il resta immobile, me regardant, puis hocha la tête en signe d'acquiescement.
« Je le sais parce que tu es ici, Sassenach. » dit-il avec calme. « C’est bien ce que tu veux dire, non ?

Suite... Tome 4 : Les tambours de l'automne 
« Jamie ? » « Oui ? » « Devrais-je... voudrais-tu... tu as besoin que je te le dise ? »
Il se retourna et baissa les yeux vers moi. Avec la lumière derrière lui, il était auréolé du clair de lune, mais ses traits étaient à nouveau dans la pénombre.
« Non, je n'en ai pas besoin. » Sa voix était douce. « Mais je n'y vois aucun inconvénient si tu veux le faire. Dis-le-moi de temps en temps. Pas trop souvent quand même, je ne voudrais pas gâcher ce plaisir. »
Je pouvais entendre le sourire dans sa voix, et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en retour, qu'il puisse le voir ou non.
« Mais une fois de temps en temps ne serait pas un luxe, n'est-ce pas ? » « Non. »
Je m'approchai de lui et posai les mains sur ses épaules.
« Je t'aime. »
Il me regarda longuement. « J'en suis heureux, Claire. » dit-il doucement, et il toucha mon visage. « Très heureux. Viens te coucher maintenant, je vais te réchauffer. »…

Tome 6 : La neige et la cendre
Les tiges sèches avaient grésillé, puis le feu s'était propagé en rugissant. Déroutées par la chaleur et la fumée d'une douzaine de foyers simultanés, les sauterelles avaient bondi dans tous les sens telles des étincelles, leurs ailes s'embrasant, puis elles avaient disparu dans l'immense colonne de fumée et les tourbillons de cendres.
Et il a fallu que Roger arrive à ce moment-là avec les nouveaux métayers.
Je me retins de rire de cet événement fâcheux.
– Les pauvres ! La nuit commençait à tomber. Ils se tenaient tous là, à la lisière du bois, avec leurs balluchons et leurs enfants, contemplant médusés le brasier, pendant que nous dansions en rond, pieds nus, nos jupes retroussées, hurlant comme des guenons et couvertes de suie.
Jamie se couvrit les yeux des deux mains, imaginant la scène.
– Oh, mon Dieu! Ils ont dû croire que Roger Mac les avait conduits droit en enfer ou à un sabbat de sorcières !
Un fou rire coupable me gonflait les côtes.
– Oh, Jamie, si tu avais vu leur tête !
N'y tenant plus, j'enfouis mon visage dans sa poitrine. Nous rîmes de bon cœur un long moment, en étouffant les bruits de nos voix.

La Neige et la Cendre - tome 6,
– Et voilà ! Gardez votre main propre. Je vais vous préparer un peu d'onguent frais. Vous n'aurez qu'à envoyer Malva le chercher. Revenez me voir dans une semaine pour que je vous retire les fils.
J'hésitai et jetai un coup d'œil vers Jamie. Je n'étais pas ravie d'utiliser sa présence pour exercer un chantage, mais c'était pour le bien du patient.
– Quand vous reviendrez, je m'occuperai de votre autre main, d'accord ?
Il transpirait encore, mais avait retrouvé un peu de ses couleurs. II me regarda, puis, presque malgré lui, se tourna un instant vers Jamie.
Celui-ci sourit.
– Dites oui, Tom. Ne vous inquiétez pas, il ne s'agit que d'un petit coup de ciseau. J'ai vécu pire.
Il avait parlé sur un ton badin, mais ses paroles auraient pu avoir été écrites en lettres de feu d'un mètre de haut. «J'ai vécu pire. »
Dans la pénombre, je distinguai nettement les yeux de Jamie, que son sourire faisait plisser.
Tom Christie se tenait toujours aussi raide. Il soutint le regard de Jamie, posant sa main recroquevillée sur son bandage. Il respirait avec bruit.
– Bien, dit-il. Je viendrai.
Il se leva d'un coup, manquant de renverser son tabouret,
et marcha vers la porte, titubant un peu comme un homme qui - aurait bu un verre de trop.
Sur le seuil, il éprouva quelques difficultés avec la poignée de porte, finit par l'ouvrir, puis se retourna vers Jamie. Il était si énervé qu'il arrivait à peine à parler.
– Au moins... Au moins, ce sera une cicatrice honorable, n'est-ce pas Mac Dubh ?
Vif, Jamie se redressa, mais Christie était déjà sorti, marchant dans le couloir d'un pas si lourd sur le parquet que j'entendis les assiettes cliqueter sur les étagères de la cuisine.
– Ce petit minable !
Son ton se situait quelque part entre la colère et la stupéfaction. Il serra son poing gauche, et je remerciai le ciel que Christie ait filé aussi vite.
Je n'étais pas sûre d'avoir bien compris ce qui venait de se passer. Je me sentais comme une poignée de grains de maïs prise entre deux meules, chacune essayant de broyer l'autre.
Me retournant pour nettoyer mes instruments chirurgicaux, je déclarai avec prudence :
– Je n'avais encore jamais entendu Christie t'appeler Mac Dubh.
En fait, Christie ne parlait pas le gaélique, mais tous les autres anciens détenus d' Ardsmuir appelaient Jamie par son. surnom gaélique. Lui employait «M. Fraser» ou simplement «Fraser» quand il était d'humeur plus cordiale.
Jamie fit une moue sarcastique, puis saisit le verre de Christie et le vida cul sec.
– Non, ça lui arrache la gueule, ce foutu Sassenach.
Il vit mon expression ahurie et rectifia aussitôt.
– Je ne parle pas de toi, Sassenach. >>

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains  

"Quand j’étais petit, je m’étais convaincu d’être le bâtard d’un grand homme. Je suppose que tous les orphelins rêvent la même chose. Cela rend la vie plus supportable de se dire qu’elle changera un jour, que quelqu’un viendra et vous rendra votre juste place dans le monde. Ensuite j’ai grandi et j’ai abandonné mes illusions. Personne ne viendrait me sauver. Puis…"
Il se tourna vers Jamie avec un sourire d’une profonde tendresse.
"… J’ai encore grandi et j’ai découvert qu’après tout j’étais bien le fils d’un grand homme." Il effleura la main de Jamie du bout de son crochet. "Je n’en demande pas plus."

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains

Grey connaissait à peine Roger MacKenzie mais il le soupçonnait d’être un homme remarquable. Non content d’avoir survécu à son union avec une créature aussi fabuleuse et dangereuse que Brianna, il lui avait même fait des enfants.

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains

S’efforçant de couvrir leurs voix, William se lança dans des salutations alambiquées et, dans un élan de galanterie, alla jusqu’à baiser la main de Mme MacKenzie. Dans la foulée, il baisa également celle du bébé, provoquant l’hilarité générale. M. MacKenzie le regarda bizarrement mais ne sembla pas en prendre ombrage. Il lui serra la main avec une vigueur toute républicaine puis, histoire de montrer qu’il avait lui aussi le sens de l’humour, enjoignit à son fils de tendre la sienne à son tour. Intrigué par l’épée d’apparat de l’officier, l’enfant lui demanda : 
— T’as déjà trucidé quelqu’un ? 
— Non, pas encore, répondit William avec un sourire. 
— Mon grand-père, lui, il a zigouillé une vingtaine d’hommes ! 
— Jemmy !

Tome 7 : L'écho des coeurs lointains

- Tu sais, il y a une raison pour laquelle le héros ne meurt jamais. Dans la pire des situations, il faut bien que quelqu'un garde la tête froide pour prendre les décisions. Rentre te réchauffer dans la cabane.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

- Je t'aime depuis le jour où je t'ai rencontrée, Sassenach, dit-il doucement. Je t'aimerai toujours. Peu m'importe si tu couches avec toute l'armée anglaise... enfin, non, cela me poserait un sérieux problème, mais je ne cesserai pas de t'aimer.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

Il connaissait la banalité du mal ; les monstres humains se présentaient dans des enveloppes humaines. Même ainsi, il était surpris. Randall était un homme séduisant, assez élégant, avec une expression animée et alerte, un sourire facile et des yeux noirs chaleureux. 

Après tout, il est humain, et ce n'est peut-être pas encore un monstre.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

- Eh bien... Le... euh... le grand monsieur aux cheveux roux qui est venu ce matin, vous l'avez vu? 

- Oui, répondit-elle avec un air suspicieux. 

- Vous l'avez bien regardé? 

- Quand il a frappé à la porte et a demandé où vous étiez, je n'ai guère eu le temps d'examiner son visage. En revanche, j'ai bien vu son derrière quand il m'a poussée et a grimpé l'escalier quatre à quatre. 

- Effectivement, vue de cet angle, la ressemblance est sans doute moins frappante.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

John grey était résigné à mourir. Il s’y attendait depuis l’instant où il avait lâché: «J’ai connu votre femme charnellement.» La seule question était de savoir si Fraser l’abattrait d’une balle de pistolet, le larderait de coups de couteau ou l’éviscérerait à mains nues. 

Que le mari cocu le regarde calmement et se contente de demander «Ah? Pour quelle raison?» n’était pas seulement inattendu, c’était… scandaleux. Absolument scandaleux. 

— «Pour quelle raison?» répéta John Grey, interloqué. Vous m’avez bien demandé «pour quelle raison»? 

— En effet et j’aimerais une réponse.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

- Tu as perdu tes parents très jeunes, mo nighean donn, et tu as erré de par le monde sans racines. Tu as aimé Franck (ses lèvres se plissèrent légèrement sans qu'il en soit conscient) et, naturellement, tu aimes Brianna, Roger Mac et les enfants, mais... Sassenach, je suis la vraie demeure de ton cœur. Je le sais. 

Il déposa un baiser dans chacune de mes paumes, son souffle chaud sur mes doigts. 

- J'en ai aimé d'autres et j'aime beaucoup de gens, Sassenach, mais toi seule tiens mon cœur tout entier entre tes mains, et tu le sais.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

Jem émit à nouveau un petit son écossais. 

- Tu le fais exprès? lui demanda-t-elle. 

- Je fais quoi?

 - Peu importe. Quand tu auras quinze ans, je t'enfermerai dans la cave. 

- Quoi? Mais... Pourquoi... Qu'est-ce que j'ai fait? s'indigna-t-il. 

- Parce que c'est l'âge auquel ton père et ton grand-père ont commencé à s'attirer de sérieux ennuis et que, de toute évidence, tu seras exactement pareil. 

- Ah, fit-il, rassuré et pas mécontent de la comparaison.

Tome 8 : À l'encre de mon coeur

Jamie, lui, ne portait pas d'uniforme, mais quand il était apparu dans sa tenue complète de Highlander, Mme Figg failli s'étrangler. Elle n'avait pas été la seule. 

- Par le saint berger de Judée, cet homme porte-t-il vraiment une jupe en laine? m'avait-elle glissé. Et qu'est-ce que c'est que ce motif? Il y a de quoi vous faire sortir les yeux de la tête! 

- Dans sa langue maternelle, on appelle cela un fèileadh beag, lui expliquais-je. Plus simplement, on dit un kilt. Quand au motif, c'est celui du tartan de sa famille. 

Elle le contempla un long moment d'un air intrigué, se tourna vers moi, ouvrit la bouche pour me poser une question, puis se ravisa et la referma. 

- Non, répondis-je en riant. Il ne porte rien dessous.

Extraits
T.1 Le chardon et le tartan
T.2 Le talisman
T.3 Le voyage
T.4 Les tambours de l'automne
T.5 La croix de feu
T.6 La neige et la cendre
T.7 L'écho des coeurs lointains
T.8 À l'encre de mon coeur
T.9 L'adieu aux abeilles
T.10 Sans titre