C’est un matin froid de juin à la plage Silverstroom, une baie isolée du cap Ouest de l’Afrique du Sud. La grande étendue de sable blanc normalement immaculée est jonchée des débris d’un naufrage catastrophique : tonneaux, gréement et d’énormes morceaux de bois.
Il y a deux corps sur la place, un homme et une femme, tous les deux trempés et échevelés. Elle est étendue, immobile, et lui rampe vers elle, rapide dans ses mouvements malgré son épuisement visible, et il dégage son visage du sable et de ses cheveux emmêlés. Pendant un moment, elle ne bouge pas, et une forte toux agite son corps, le soulagement est visible dans les traits de l’homme.
Ils sont tous les deux faibles, mais comme des aimants, ils arrivent à s’enlacer, momentanément inconscients des trois silhouettes bien habillées qui s’approchent d’eux, porteurs d’une nouvelle qui leur changer la vie. Le bateau, qui avait quitté la Jamaïque pour l’Ecosse, a considérablement dévié de sa trajectoire, les échouant sur les plages du Nouveau Monde, dans la colonie de Géorgie.
Ceci est la dernière scène du dernier épisode de la saison 3 d’Outlander, un moment riche en inquiétudes et possibilités, Jamie et Claire ayant devant eux un futur incertain en Amérique. Mais à ce moment-là, les acteurs Caitriona Balfe et Sam Heughan ont encore deux semaines de tournage devant eux avant que l’épisode soit terminé, temps durant lequel ils vont tourner l’essentiel de l’épisode.
Article écrit par Laura Prudom
Image : Starz
Lien vers l'article original : https://mashable.com/2017/12/14/outlander-season-3-
Mais ne nous avançons pas trop.
Avec huit livres publiés et trois saisons disponibles, nous pouvons dévorer avec enthousiasme l’histoire d’amour entre Claire et Jamie, et toujours en exiger plus, mais nous avons rarement un aperçu du travail herculéen qui est requis pour transposer leurs aventures sur le petit écran. Maintenant que l’épisode final captivant a été diffusé, mettons en lumière la manière dont le dernier chapitre de l’histoire des Fraser a été portée à l’écran.
L’aventure a débuté au printemps 2016, quand les scénaristes d’Outlander se sont réunis pour commencer à “diviser” la saison – un procédé durant lequel le staff prépare l’histoire pour l’année à venir, en commençant par les moments importants, charniers des livres de Diana Gabaldon (dans le cas présent, Le Voyage, le troisième tome de sa série en cours) qui vont constituer la trame de fond, et ensuite, ils décident de ce qui doit se passer pour amener les personnages d’un point A à un point B chaque semaine.
Les producteurs exécutifs Matt Roberts et Toni Graphia ont encore une fois fait équipe pour le dernier épisode, comme cela avait été le cas pour la saison 2, et Roberts a également fait ses débuts en tant que réalisateur sur cet épisode. Alors que les scripts sont généralement distribués aux scénaristes au fur et à mesure que l’histoire est divisée sur une saison, le duo a toujours su qu’ils écriraient l’épisode 313.
“L’épisode final est quelque chose dont on discute toute la saison” dit Graphia “Dès le premier jour, et tout au long de la saison, tout ce qui se passe a une conséquence et affecte le dernier épisode, donc nous prenons des room notes littéralement toute l’année”
Les room notes sont le moyen de garder en mémoire toutes les idées eues par les scénaristes au long de la saison, et Graphia confie que sur l’épisode final “nous avons battu notre record … il y avait 277 pages de room notes.” En comparaison, sur un épisode lambda, “nous avons à peu près 25 pages” dit-elle.
Pour adapter une saga littéraire appréciée, les scénaristes ont au moins une structure à respecter, au lieu de créer toute une saison à partir de rien. Mais cette approche vient aussi avec un certain nombre de défis – principalement, celui de devoir choisir les moments préférés des fans qui devront être omis à l’écran, à cause des contraintes de la production télévisée.
“Il y a beaucoup de choses qui passent très bien dans les livres. Cela marche à l’écrit, et c’est passionnant à lire, et on se plonge dedans – en ressentant des émotions parce qu’on met toute notre propre expérience dans l’histoire en la lisant” dit Roberts. “Mais nous n’avons pas cette chance ; nous devons pouvoir montrer tout cela et le filmer. Avec seulement un certain budget par saison, nous avons l’obligation de faire des choix en termes de création.
Les grandes lignes du dernier épisode (alors nommé “Sea Change”) ont été rédigées mi- février, et il est fascinant de voir comment l’histoire a évolué depuis ce moment-là. Cette première version comprenait non seulement que Geillis rende Ian à Claire sans s’y opposer, ce qui voulait dire que le rituel de la grotte avait lieu sans lui, mais comprenait également un moment important du livre de Diana Gabaldon – une course poursuite intense sur l’océan, entre l’Artémis et le Porpoise, qui devait arriver avant que les bateaux soient pris dans l’orage.
“C’est une scène très longue, avec des effets spéciaux importants, donc nous devions faire un choix : A-t-on envie de voir Capitaine Leonard à bord du Porpoise en train de poursuivre Jamie ? ou voulons-nous voir Jamie et Claire se battre contre un ouragan ? Le choix était simple pour moi, je veux voir Jamie et Claire” dit Roberts.
Le fil directeur pour les scénaristes, selon Roberts, est “que la seule trame que nous devons absolument valoriser est celle de l’histoire d’amour” entre Claire et Jamie – c’est pourquoi certains personnages ou axes narratifs des livres de Gabaldon sont omis, généralement parce que ces intrigues n’impactent pas beaucoup les Fraser et leur relation, ou parce que ce serait trop coûteux ou compliqué à tourner. Mais les scénaristes essaient également de garder le suspens pour les fans, spécialement s’ils sont plongés dans l’univers de Gabaldon depuis plusieurs années.
“Les lecteurs connaissent les livres tellement bien qu’ils attendent certains événements, et nous devons faire en sorte que la série soit agréable pour eux et pour les non-lecteurs.” explique Roberts. “Pour surprendre les lecteurs, nous changeons quelques petites choses, pour leur donner ce qu’ils attendent mais juste pas de la façon dont ils l’attendent”
Après la phase qui consiste à délimiter les grandes lignes, le showrunner, la chaîne, le studio et d’autres scénaristes commentent le texte, ajoutant ce qui a besoin d’être changé selon eux, et les scénaristes incorporent ces idées dans un premier jet du texte.
La plupart des scénarios sont produits en plusieurs versions, au fur et à mesure des commentaires, et de l’avis du showrunner – qui peut faire de petits changements aux textes ou réécrire tout le scénario, selon sa discrétion – avant qu’une version de production soit déterminée. Et même durant le tournage, il est normal que les scripts changent au fur et à mesure que les scènes soient tournées, si les acteurs ou le réalisateur sentent que quelque chose ne va pas ce jour-là.
J’ai reçu une “version pour le studio” du script du dernier épisode mi-avril, le titre était devenu “The New World” (le Nouveau Monde), en grande partie parce que Roberts n’aimait pas “Sea Change”. A ce moment-là, le rythme de l’épisode était trouvé : le Jeune Ian resterait dans les griffes de Geillis jusqu’à ce que Claire et Jamie le sauve dans la grotte, et le Porpoise ne serait pas de retour après que John Grey a remis le Capitaine Leonard à sa place et ait libéré Jamie des accusations fallacieuses.
Et parce que les scénaristes savaient vers quoi allait tendre la saison, la même apogée que le livre de Gabaldon, la production a pu prévoir en adéquation.
“C’est un des épisodes inhabituels pour lequel nous savions que nous allions devoir créer une tempête, donc nous avons commencé à travailler là-dessus avant même d’avoir le scénario final” révèle Roberts. “L’idée de la tempête et la course poursuite précédaient le scénario. Les storyboards ont fait le script, et non pas l’inverse”.
Mon premier jour sur le tournage, alors que Balfe et Heughan étaient en train de se rouler dans le sable en plein milieu de l’hiver de l’Afrique du Sud (il fait beau, mais il y un vent écossais bien frais dans l’air, et contrairement aux acteurs trempés, l’équipe était tout emmitouflée dans des manteaux bouffants et des chapeaux), j’ai jeté un oeil dans une tente confortable pour parler avec Maril Davis, productrice, qui était arrivée la veille et qui était aussi affectée que moi par le décalage horaire.
“Nous sommes déjà en plein milieu de la saison 4” révèle-t-elle, malgré le fait que le tournage de la prochaine saison ne commence pas avant Octobre. “ C’est une organisation sur un an en ce moment. Je pense que les fans se demandent pourquoi cela ne peut pas être plus tôt, mais je ne pense pas que nous puissions produire plus vite”.
Outlander tourne normalement ses épisodes par pairs, en tournant 24 jours (12 par épisode) et en les préparant pendant autant de temps – sans compter la post-production qui comprend le montage, les effets spéciaux, la musique, le travail sur le son, sur l’image et le doublage.
Le dernier épisode est “particulièrement inhabituel” explique Davis, parce que l’épisode est filmé tout seul, et non pas dans un bloc, et que les séquences d’orage et les effets spéciaux sont tellement compliqués, en comparaison avec un épisode normal, la post-production devrait prendre 3 mois.
“Je crois que les gens sont surpris que fin Mars, début Avril, c’était la première fois que nous avions un épisode complet de fait. Nous avions commencé à le tourner en Août de l’année précédente” dit Davis de l’épisode 301.
Quelques jours après avoir filmé la dernière scène du dernier épisode sur la plage, Balfe est de retour aux studios de Cape Town, la seconde maison d’Outlander durant les trois derniers mois, où elle passe sa journée à faire face à la vieille Némésis de Claire, Geillis, jouée par Lotte Verbeek.
Alors que dehors, le studio affronte un des pires orages enregistrés, devant les caméras, Geillis et Claire boivent tranquillement du thé (ou font semblant de boire pour Claire), chacune essayant subtilement de soutirer des informations à l’autre, dans un jeu élaboré du chat et de la souris. La moitié de cette scène n’apparaîtra pas dans la version diffusée, parce que comme me le confie par la suite le show Runner Ron Moore “tu te rends compte à un certain moment que tu n’en avais pas besoin, et que sans cette séquence, la scène a un peu plus de rythme”. Mais ce jour-là, tout semblait tout à fait cordial, avec des relents d’arsenic dans l’air.
“Je crois que la relation entre Geillis et Claire a toujours été très intéressante” dit Balfe pendant une pause pour installer les caméras. “C’est très agréable de voir ces deux femmes, qui ont une perspective unique, avoir du mal avec leur lien, parce qu’elles sont diamétralement opposées – Geillis étant un personnage machiavélien, une tueuse, et Claire qui tue uniquement par accident.”
“Les enjeux sont plus élevés maintenant” acquiesce Verbeek. “C’est sympa de voir mon amie une nouvelle fois, mais cette fois, elle se mêle de ma cause, et personne ne se met entre moi et ma cause.”
Verbeek soulève que Geillis n’a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que Claire l’a vu (probablement grâce à tout le sang de vierge dans lequel elle se baigne). Elle voulait montrer comment la vie a subtilement abimé son personnage. “Nous sommes dans les Caraïbes maintenant, 20 ans plus tard, donc je n’ai pas seulement pris de l’âge visuellement, mais j’ai également perdu ma patience. Le temps est long dans les Caraïbes où il fait chaud, et je pense que j’y ai un peu perdu de mes inhibitions.”
Graphia admet qu’elle a toujours eu une affinité particulière avec Geillis – elle a également écrit l’épisode 11 de la saison 1, “ The Devil’s Mark”, qui montrent Claire et Geillis subir un procès pour sorcellerie – et elle dit qu’elle considérait cette occasion comme la deuxième chance de cette femme très résistante aux épreuves de la vie.
Dans les livres, Jamie et Claire se rendent ensemble à Rose Hall, mais les scénaristes ont décidé que notre héroïne devrait faire face à Geillis seule, “parce que c’est son combat à mener” dit Graphia. “Geillis est son ennemi, et nous voulions un cliffhanger à la fin de l’épisode 12 pour amener le dernier épisode, et nous nous sommes éloignés du livre en décidant de faire arrêter Jamie à la fin, pour laisser Claire se débrouiller avec le premier face-à-face.
Geillis a toujours été un personnage important dans l’histoire de Claire, depuis le début de la série, donc il est très plaisant de la voir de retour à un moment aussi inattendu. Le compositeur Bear McCreary a révélé que la musique qu’il avait utilisée pour le personnage dans la saison 1 est en lien avec le premier épisode de la série, “le thème des pierres”, qui était présent pendant la séquence de la danse des druidesses à laquelle Frank et Claire assistent à Craigh na Dun.
“Jusqu’à ce moment-là de l’histoire, elle a toujours été associée à un certain mysticisme, à la magie et au voyage dans le temps. Quand j’en suis arrivé là, d’un coup, l’histoire a pris un nouveau tournant. J’ai compris que je devais faire quelque chose de différent avec ce thème musical, pour le rendre suffisant distinct” dit-il.
McCreary dit qu’il a utilisé un yayl tambur (un banjo de 150 cm en gros), pour déformer les notes du thème des pierres, et créer ce qu’il a appelé “le thème de la Bakra”, qui est devenu l’identité sonore de Geillis dans la troisième saison.
“J’ai utilisé cette musique pendant tout l’épisode 12 et l’épisode 13, pour faire grimper la tension, créer ce sentiment d’exotisme. Il y a une dissonance dedans qui est effrayante, sans être terrifiante, parce que nous l’aimons bien. C’était une super occasion de créer de la tension et de la bizarrerie.” explique-t-il.
Roberts décrit le dernier épisode comme trois moments distincts, plus qu’un épisode typique en trois actes, articulé autour de la confrontation entre Claire et Geillis, la cérémonie vaudou et le nouveau départ.
“La cérémonie vaudou est l’exemple parfait de quelque chose qui était dans le livre, et qu’on a fait, de façon un peu différente, un peu en parallèle avec les danseurs de Craigh na Dun, on a essayé de faire quelque chose qui le rappellerait, en mettant même Claire et Jamie en position d’observateurs de la cérémonie, comme Frank et Claire l’étaient la première fois dans le premier épisode de la série” révèle Davis.
Dans le livre, Claire se retrouve nez-à-nez avec un crocodile bien vivant avant la cérémonie, ce qui, comme vous pouvez l’imaginer, aurait été un sacré défi logistique pour le tournage. A la place, le scénario indique que Claire et Jamie tombent sur une carcasse décapitée pendue à un arbre, bien que ce moment n’apparait pas dans la version diffusée ;
Néanmoins, l’expérience de tourner une scène aussi surréaliste n’a pas été perdue pour Heughan, qui se rappelle les premiers moments de la série.
“Nous étions en train de tourner dans la jungle, et il y avait un crocodile pendu, une cérémonie vaudou, et toi tu es là, ‘nous sommes vraiment bien loin des jours à Castle Leoch, où les gens buvaient du whisky à la santé de nouveau monde” rigole-t-il.
Parce qu’il y a beaucoup de choses qui se passent simultanément dans la scène vaudou – de la cérémonie elle-même à la conversation de Jamie et Claire avec M. Willoughby, Margaret Campbell et son frère obséquieux Archibald -Roberts révèle un petit tour utilisé pour garder la continuité : l’utilisation d’un cercle d’herbes hautes (qui passent pour des cannes à sucre) pour brouiller la chronologie.
“Je savais dès le script que nous allions avoir un problème avec le temps, parce que tout se passe au même moment dans le script, mais ce n’est pas possible à l’écran. Je voulais être capable de filmer à un certain endroit, tout en permettant à Ron de se déplacer sans être coincé par le décor, puisque tout se ressemble, tout le monde pouvait faire des allers et venues. »
“Je me suis beaucoup amusé avec cette séquence” dit Moore du montage de la scène. “A quelle fréquence faut-il couper la danse, quand on est sur eux, combien de temps faut-il rester, il faut ensuite essayer de construire un rythme, parce qu’il y a un meurtre à la fin. Ensuite, j’ai eu la sensation qu’il fallait gagner en rapidité sur les plans intermédiaires, pour créer cet élan recherché.”
Dans un effort de rationalisation de la saison, selon Davis, ils ont aussi pris quelques libertés avec les histoires de Willoughby et des Campbell, qui dans les livres, impliquent que Margaret soit amoureuse d’un soldat mort à Culloden, qu’Archibald soit un tueur en série (oui oui, vraiment), que M. Willoughby ait trahi Jamie au collecteur des impôts à Edimbourg.
“Willoughby et Margaret ensemble, c’est vraiment une bonne chose” dit-elle. “Nous avons donné une fin plus heureuse à Willoughby que ce que nous avions d’abord prévu, et cela conclut un peu mieux les choses.”
Mais le plus gros défi de la cérémonie vaudou était pour McCreary.
“C’est une performance circulaire de 10 minutes, elle peut être entendue à 1 km, mais quand ils y arrivent, il y a aussi tous ces drames et ces révélations dans la discussion et les conflits, les tambours ne s’arrêtent pas.” rit le compositeur. “Ron m’a montré la séquence et il m’a demandé ce que j’en pensais, et moi je me suis dit ‘Oh mon Dieu, comment allons-nous faire cela ? Mais ça rend vraiment bien finalement”.
La solution trouvée par McCreary était de créer deux morceaux de musique – la performance du cercle de tambours, et une autre musique qui va et vient, selon l’action et les conversations ayant lieu, pour qu’aucun des deux ne prenne le dessus sur l’autre.
“Les tambours deviennent un peu moins fort, et c’est comme si on s’infiltrait dans leur conversation, jusqu’à un point où les tambours ralentissent un petit peu, mais tout existe dans deux mondes simultanés” explique-t-il.
Depuis ses débuts, Outlander est reconnu pour l’attention portée aux détails historiques, des décors de Jon Gary Steele ou des costumes de Terry Dresbach, peu importe si ces détails sont visibles à l’écran ou pas.
C’est tout particulièrement vrai pour la scène vaudou, alors qu’on ne voit jamais à l’écran la transformation des esclaves de leurs habits de domestiques à leur tenue cérémonielle, Dresbach a conçu un moyen ingénieux et réaliste pour permettre à ces hommes et femmes réprimés de s’exprimer.
Vous remarquerez que quand Claire rencontre les esclaves qui quittent la propriété de Geillis au début de l’épisode, ils portent tous des tissus mornes, neutres – mais quand Claire et Jamie découvrent la cérémonie plus tard, ils se sont débarrassés de leurs jupes lourdes pour montrer des tissus beaucoup plus colorés en dessous, ils ont déballé leur turban pour créer une coiffe beaucoup plus dramatique.
“Nous avons tous des images de cérémonies vaudou issues de plein de mauvais films. Notre postulat de départ pour la série, c’est que tous ce que nous faisons doit avoir une raison logique, pratique. ‘Où est-ce que vous trouveriez ça et par quel moyen ?” explique Dresbach. “J’avais l’habitude de dire, à propos de l’Ecosse, ‘vous vivez dans une toute petite maison, avec quatre chèvres, une vache et toute votre famille, combien de temps est-ce que vous pouvez passer à trouver le ton parfait de rose ?’. On parle maintenant de la culture esclavagiste. De quelles ressources disposent-ils et à quel point leurs costumes peuvent-ils être élaborés ou compliqués ?” Ils amassent des choses trouvées dans leur environnement, les ajoutant au fur et à mesure, on ne peut pas leur faire un costume incroyable.”
Le concept de donner un second sens aux costumes est central dans la saison 3, pour ajouter une nouvelle touche de réalité à la série – dans le dernier épisode, Claire porte toujours une version édulcorée du Batsuit qu’elle a fait lorsqu’elle se préparait à retourner dans le passé, et le costume de Jamie est le même que celui porté en France dans la saison 2.
“Une fois que vous êtes un adulte, vos vêtements doivent durer toute votre vie” dit Dresbach. “Sur le costume noir de Jamie, si vous y prêtez attention, vous verrez qu’une poche est différente, que des boutons ont été remplacés, qu’une manche a été recousue, parce que c’est ce que les gens faisaient réellement. C’est une approche complètement différente de la nôtre.”
Bien que les costumes soient beaucoup moins colorés dans la saison 3 que l’an dernier à Paris, cela ne veut pas dire qu’il y avait moins de travail pour le département des costumes – chaque look existe en plusieurs versions, et chacune devait être vieillie et usée pour correspondre aux aventures des personnages.
Dresbach admet avoir perdu le compte de combien de Batsuits ont été réalisés, mais elle se rappelle avoir dit à son équipe qu’il fallait en fabriquer au moins 12 – et ils ont utilisé à peu près 30 chemises pour Claire quand l’équipe tournait en Afrique du Sud (à ce moment-là, son équipe était déjà en train de travailler sur la saison 4 en Ecosse).
“Le défi, bien sûr, n’est pas seulement de faire en sorte que tout le monde en ait marre de voir ce costume, mais surtout que l’audience croit et veuille le voir autant de fois, cela doit réellement être multifonction. Et cela est surtout fait avec le vieillissement du costume, on peut le voir se déliter. Vous pouvez littéralement voir Claire se désintégrer au fur et à mesure de son voyage incroyable, et à la fin, c’est à peine si elle tient encore debout” dit-elle.
Ce retournement vient de la part de Geillis, qui menace de tuer Petit Ian et Brianna dans sa quête pour remettre un Écossais sur le trône.
Durant ma semaine sur le plateau, la peinture était encore en train de sécher dans la grotte, et le tournage s’y déroulera après mon départ, mais l’attente est grande.
Quand on parlait, Verbeek m’a dit qu’elle n’était “pas encore prête mentalement” à quitter Geillis, mais elle a tout de même offert son avis sur la fin dramatique de son personnage : “Je trouve que c’est une mort très belle, parce qu’elle décède alors qu’elle est en train de tout accomplir par sa cause, et on peut se demander si elle a des regrets, ou si elle referait tout exactement pareil si elle le pouvait, et je crois que c’est en effet ce qu’elle ferait. Je trouve que c’est une scène magnifique. Cela va prendre trois jours pour tourner la scène, parce que d’un côté il y a la séquence dans la grotte avec Cait, et de l’autre, il y a Sam et Hercules, cela va demander une sacrée organisation.”
Le petit espace lui-même est un défi pour le tournage, m’a raconté Roberts, de retour à Los Angeles lorsqu’on s’est rencontré dans les bureaux de la production en Novembre où j’étais pour discuter des derniers moments de post-production avec Moore.
“C’était plus difficile parce qu’il y avait seulement deux endroits pour filmer. Une grande piscine naturelle au milieu limitait ce que je pouvais faire” se rappelle Roberts. “J’ai fait tout l’affrontement, donc je savais que Ron allait couper là-dedans autant qu’il pourrait ou très peu, et de l’autre côté, nous avons tourné toute l’interaction de Claire et Geillis, et j’ai essayé au maximum de faire des allées et venues entre les deux.”
Des effets spéciaux sensationnels comme la tempête sont certes très impressionnants, mais ce sont les ajouts subtiles – ceux que nous ne sommes pas censés voir – qui se montrent souvent le plus difficile, et la scène de la grotte en contenait plusieurs.
“Je crois que réussir à représenter correctement le cadavre de Geillis faisait partie de ça … Il y a certaines choses que l’oeil nu voit. Cela se sait quand c’est bien ou quand ça ne l’est pas.” confie Roberts.
“Le sang qui coulait a vraiment été chiant” acquiesce Moore. “Depuis le début de la série, nous avons des personnes qui ont été tués, ou qui ont giclé le sang. Le scénario disait seulement “giclées de sang”, et on essayait sur le tournage, ça avait toujours l’air un peu faux, et ils amélioraient ça en post-production. Petit à petit, on le rendait réel. Il y a du sang qui gicle du cou de Geillis, et je n’en suis toujours pas satisfait, mais à un moment, il faut se décider et terminer l’épisode”.
Mais il y a un autre effet encore moins visible que vous avez peut-être manqué dans la scène d’Abandawe. Moore raconte “Quelque chose que l’audience ne devrait pas remarquer est qu’il y a plusieurs plans où nous avons ajouté des torches dans le fond pour changer la luminosité. Nous avons ajouté des stalactites sur les murs juste pour leur donner un peu plus de texture, mais cela fait tellement partie du décor qu’on l’accepte comme si c’était réellement là, sans même y penser.”
Une autre excentricité de la scène de la grotte est qu’elle contient un flashback de l’épisode 5, “Liberté & Whisky”, écrit par Graphia – où Claire et son ami Joe Abernathy examinent des os trouvés dans une grotte des Caraïbes, estimés comme vieux de 200 ans approximativement. Pour les fans qui n’ont pas lu Le Voyage, le moment est probablement complètement anodin, mais plus tard, nous nous rendons compte dans le futur (qui est aussi le passé de Claire, ouch !) que notre héroïne va tenir le crâne de la femme qu’elle a assassinée – Geillis Duncan – et elle ressentira un frisson inexpliqué.
“Nous avons dû dire au réalisateur et au scénariste de prévenir tout le monde, ‘faites attention quand vous filmez cette scène, elle doit être bien” rigole Graphia. “Ils demandaient tous pourquoi ? C’était juste une scène autour d’un crâne pour eux ? Et moi je leur répondais d’attendre et ils comprendraient. Ce crâne est très important. Et eux de me répondre ‘Ok, s’il le faut’”.
Au début, une fois que Geillis est vaincue et que Petit Ian est sauvé, il semblerait que Claire et Jamie vont enfin pouvoir profiter du calme plat d’une traversée (jeu de mots intentionnel). Ils arrivent même à faire l’amour avant que tout ne dérape.
Graphia révèle que bien que la scène de rasage n’était pas dans cette section du livre de Gabaldon (cela aurait été mieux pour l’épisode 11, qui contient déjà Claire et Jamie batifolant après la soupe de tortue), les scénaristes essaient toujours de recaser leurs scènes préférées – et surtout depuis que “nous avions promis plus de scènes de sexe cette saison … Nous adorons écrire de la romance, et nous voulions arrêter la saison sur ça. Donc nous avons récupéré cette scène et l’avons casée ici, et je pense que les fans apprécieront. Il n’y a rien de mieux que le sexe, la mort et les ouragans. Cela termine la saison sur un coup d’éclat.”
Filmer l’orage a été un travail gargantuesque. Roberts explique que les scènes à bord du bateau ont du être tournées en Mai – un mois avant le lancement du reste du tournage du dernier épisode – parce que, de façon ironique, des scènes de mauvais temps nécessitent un très beau temps, pour des raisons de sécurité.
« L’équipe de l’orage » a tourné pendant sept jours, en suivant un storyboard pour filmer les plans exacts dont ils avaient besoin – en plus des plans qui allaient être créés ou agrémentés par les effets spéciaux – avant d’essayer de filmer tout ce qu’ils avaient envisagé. Une fois que le réalisateur avait tout un ensemble de plans, ils ont été passés à l’équipe des effets spéciaux, avec à sa tête Richard Briscoe, qui peut commencer à rajouter les effets.
“Je crois qu’un des jours les plus drôles… pour moi spécialement, était juste avant la tempête, les acteurs sont arrivés, et heureusement, il faisait bon quand on a filmé la tempête, il faisait 32°C” se rappelle Roberts en riant. “Nous avons juste ouvert les vannes d’eau et ajouter le vent, et ils devaient rester devant pendant 5 à 10 minutes pour être correctement aspergés. Nous les avons juste trempés.”
Heughan se rappelle également très bien les scènes de tempête.
“Il n’y avait pas beaucoup à jouer, parce que nous étions littéralement sous un tuyau d’arrosage qui nous aspergeait, et tout le monde criait par-dessus la pluie, mais c’était incroyable” dit-il. “C’est vraiment du jeu d’acteur de Star Trek, on tombait d’un côté puis de l’autre. J’ai probablement un peu trop apprécié de tanguer d’un tonneau à autre chose. Il y a eu un jour où Matt m’a juste demandé de ‘tomber dans le coin là-bas, et être trempé par une vague’ et je me suis juste jeté contre les tonneaux, en pensant qu’ils étaient mous, mais, non, ils ne l’étaient pas. Je me suis bien amusé.”
Mais le moment où nos cœurs se sont arrêtés pendant l’épisode est quand Claire tombe par-dessus bord – l’épisode final s’ouvre avec elle, entraînée au fond de l’eau par le gréement, et on retrouve cette image juste avant que Jamie la sauve, lui apportant de l’air et la remontant à la surface.
Cette scène sous l’eau fait à peine plus de deux minutes à l’écran, mais cela a requis énormément de préparation. Lorsque j’étais sur le tournage, j’ai eu la chance de regarder travailler la deuxième équipe – à peu près 60 personnes au total – en train de se préparer avec les doublures de Balfe et Heughan dans un immense aquarium (plus ou moins équivalent à six piscines olympiques), avec le producteur David Brown pour surveiller. Le réservoir avait deux profondeurs, moins profond sur les côté, approximativement 1m20, et beaucoup plus profond au centre, approximativement 6m. L’eau devait être chauffée pour que ce soit confortable pour les acteurs malgré la météo d’hiver – ce qui a requis 24h et 2t de paraffine.
Avec Claire devant être tirée vers le bas par des cordes, Brown explique que les voiles et le gréement devaient être attachés en bas du réservoir, avec des caméramans filmant sous l’eau (= “l’équipe grenouille”), disposés pour filmer cette illusion. Pendant que le tournage sous l’eau avait lieu, des cascadeurs passaient au-dessus en jet skis pour simuler les mouvements de l’eau en cas de tempête, et une grue gigantesque était là pour faire tomber une partie du mât de l’Artémis (une fois que les doublures étaient à l’abri hors de l’eau), pour que les caméramans puissent le filmer en train de couler. “On a probablement dû passer un après-midi entier à filmer juste ça, ce qui prendrait probablement à peine 5 secondes en réalité” admet Brown.
De retour à Los Angeles quelques mois plus tard, Roberts explique le procédé utilisé pour montrer la “noyade” de Claire, procédé qui est réalisé avec un vieux tour de caméra.
“La plupart du temps, quand vous les voyez se noyer, ils sont en fait statiques, et c’est la caméra qui se déplace. Donc quand ils montent, ce que vous voyez est en fait la caméra qui descend, et on a l’impression qu’ils flottent.”
Après un entraînement à la plongé, Balfe et Heughan ont utilisé des bouteilles d’oxygène pendant le tournage pour leur fournir l’oxygène lorsque cela était nécessaire, apporté par un plongeur qui attendait juste à côté du champ de la caméra.
Cette scène a aussi demandé un léger travail d’effets spéciaux, parce que, comme souligné par Roberts, “le problème des personnes inconscientes sous l’eau est que Caitriona expire des bulles, et je crois que nous les avons retirées. Il y a certaines choses comme ça auxquelles on ne peut pas échapper.”
Alors que Graphia a principalement écrit les scènes avec Geillis, Roberts avait une idée bien précise pour la tempête – y compris pour le moment qui allait donner son titre final à l’épisode, “The Eye of the Storm”. (Le titre précédent, “The New World” a été changé “parce qu’il avait été twitté par quelqu’un dont on taira le nom : Caitriona Balfe” révèle sèchement Roberts.
“Il a eu l’idée de placer Jamie et Claire en plein dans l’œil du cyclone, ce qui, je trouve, est la meilleure partie de tout le scénario” dit Graphia. “Je pensais qu’ils allaient juste être remués par la tempête et il m’a appelé et m’a présenté les choses ainsi ‘cela va être génial parce qu’ils émergeront de sous l’eau, et ce sera tout à fait calme, le soleil brille, et c’est un coin paradisiaque, alors les spectateurs se demanderont s’ils ne sont pas morts”. Et d’un coup, plan large, et l’orage est toujours autour d’eux, ils en sont au cœur.
“Et il y avait quelque chose de très clair pour moi dans le script, parce que c’est une métaphore de leur relation. Ils sont toujours dans l’œil du cyclone” ajoute-t-elle. “Il y a tous ces drames, ce chaos, ces guerres et ces combats, mais leur relation leur offre une petite bulle de paradis. Et cela leur permet de gérer toutes les crises dans leur vie, parce qu’ils ont cet échappatoire, où règne la beauté et le calme et où ils sont ensembles.”
L’œil du cyclone fournit un autre moment difficile à repérer en termes d’effets spéciaux, et Moore espère que vous ne l’avez pas repéré.
“Dans le script, il devait faire beau, parce qu’ils sont dans l’œil du cyclone. Et quand nous sommes arrivés en post-production, nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas normal d’avoir autant de soleil. Cela semblait plus naturel s’il y avait toujours de la pluie, si c’était un peu couvert. Le problème était qu’aucune goutte de pluie ne tachait l’océan. Rajouter ça avec des effets spéciaux … cela demandait trop d’argent, des heures de travail, et ça n’en valait pas la peine. Donc on a juste décidé d’ajouter un peu de pluie par ci par là, et ça m’a stressé, je me disais “tout le monde va voir qu’il n’y a pas de pluie sur l’eau.”
Moore se rappelle une scène de A la poursuite d’octobre rouge, où le personnage principal est amené en hélicoptère à un sous-marin pris dans une tempête, mais la surface de l’eau est calme.
“Quand on ajoute cette pluie en post-production, en ajoutant des bruits de vents, et la musique, on y croit.” dit Moore. “Si après, on s’attarde sur tous les détails, on se rend compte que ce n’est pas du tout une tempête, mais l’audience fait avec. Elle veut penser que c’est une tempête. Les gens ne cherchent pas les défauts. Nous on cherche les défauts.”
Ce qui nous ramène là où nous avons commencé – deux amoureux maudits qui ont tout vécu, s’accrochant l’un à l’autre face à l’inconnu. L’Ecosse sera toujours son chez soi pour Jamie, mais il est toujours un homme recherché là-bas, avec son imprimerie perdue dans un incendie et une deuxième femme lui demandant une pension alimentaire.
“De façon évidente, l’Amérique est pour Claire quelque chose de très différent de ce qu’elle est pour Jamie. Leur intention est de retourner en Ecosse [quand ils quittent la Jamaïque], et à ce moment-là, peut-être qu’ils espèrent encore le faire, mais pour Claire, l’Amérique représente son chez soi, ça a été son pays pendant 20 ans. Mais cette fois, elle y est avec l’homme qu’elle aime, à une époque différente, et à un moment historique différent.” soulève Balfe.
Balfe reconnaît qu’avoir elle-même vécu en Amérique pendant 13 ans l’a aidé pour nourrir sa performance à ce moment-là.
“D’une certaine façon, j’ai fait de l’Amérique mon chez moi, moi aussi, et je crois que j’ai puisé dans ce sentiment, parce que, pour Claire, elle n’est pas contre y être. ‘Ah l’Amérique.’ C’est la maison. Et cela pourrait vraiment être une bonne chose, elle s’y sent en sécurité aussi. C’est un endroit qu’elle connaît et comprend. Elle en sait sûrement beaucoup sur ce temps et ce moment de l’histoire américaine. Je crois que c’est un moment plein d’espoirs pour elle. Je ne sais pas ce qu’en pense Jamie … Il est probablement en train de se dire ‘Oh merde.’”
“J’étais assez ému ce jour-là” se rappelle Heughan. “Il a traversé tellement de choses, et il est persuadé de l’avoir perdue, et finalement elle est en vie. Ils pensent que tout le monde a subi le naufrage, qu’ils sont probablement morts et finalement, il y a des survivants. C’est un soulagement pour Jamie. Et être en Amérique, je pense que c’est quelque chose qu’il n’avait jamais envisagé avant. Il n’avait pas l’intention d’y aller, mais il a Claire et c’est tout ce qui compte pour lui, à ce moment-là.
Encore une fois, la musique de McCreary aide à se situer entre le passé et le futur de Claire et Jamie – témoin sonore de la vie qu’ils laissent derrière eux, tout en nous rassurant sur les jours prochains, pleins d’espoir parce qu’ils sont tous les deux. Mais le compositeur admet qu’il était au départ partagé sur l’approche à privilégier.
“Le plan pris par un drone s’éloignant de la plage … les images communiquent beaucoup sur ce nouveau monde. J’ai eu du mal à donner en même temps une conclusion musicale qui serait satisfaisante et qui dirait ‘à la prochaine, Outlander’”.
A la fin, dit McCreary, il a choisi de considérer la dernière scène et le générique de fin comme deux moments musicaux bien distincts.
“Pour le plan final, la musique cherche à dire … C’est victorieux, épique, mais c’est la conclusion d’une histoire que vous avez déjà vue. On entend des thèmes associés à Claire et Jamie. C’est quelque chose de très familier à l’oreille.” souligne-t-il. “Quand on coupe pour le générique de fin, ce sont des sons complètement différents. Ce sont des sons de fifre et de tambour ensemble, ce à quoi peut ressembler une guerre révolutionnaire. Nous avons fait quelques recherches, et c’est en réalité une chanson très populaire dans les années qui ont mené à la Guerre d’Indépendance.
Une nouvelle fois, Claire et Jamie vont se retrouver dans une terre aux parfums de rébellion, avec l’insurrection grandissante contre les Anglais. Mais leur premier souci, le même que pour tous les immigrants de l’histoire, est de trouver une vie meilleure, la liberté et le bonheur.
“Cette saison a été une aventure formidable” confie Heughan. “Cela a été incroyable, depuis la fin de la saison 2 avec Culloden et l’évolution de Jamie, après avoir perdu Claire, sa reconstruction et ses retrouvailles avec Claire, tomber amoureux une deuxième fois… La façon dont c’est dit – l’introduction à ce nouveau monde américain – on a juste l’impression qu’on est sur le point d’entamer une nouvelle aventure.”
Final de la troisième saison d'Outlander