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Par Gratianne Garcia et Marie Modica 

  

Gribonnet ou Dun Bonnet est basé sur une personne ayant existé dans les Highlands au XVIII°. Diana Gabaldon n’a pas inventé le personnage : Il était connu comme James Fraser, chef du clan Fraser. Oui, vous avez bien entendu, c'est le nom complet de Jamie et il est chef du clan. Ce n'est donc certainement pas une coïncidence que Diana Gabaldon ait choisi ce nom pour le héros de sa saga Outlander.


James Fraser était le chef du clan IX des Frasers. Il participe à la rébellion jacobite de 1745, considéré comme traitre et condamné à mort, il est recherché par l'armée britannique. Pour leur échapper, il s'est ensuite caché dans une grotte au fond de la forêt près de Foyers pendant environ sept ans.


Le village de Foyers était connu sous le nom de Bonaid Odhair (Dun Bonnet) et les habitants ont commencé à appeler Fraser « Bonaid OdHair » parce qu'il portait un Bonnet gris. Ils ne voulaient pas que les troupes de Cumberland soupçonnent que Fraser était vivant et en bonne santé.

 

Source : Outlandish Spirits: Something to look forward to (outlandish-spirits.blogspot.com) 

 

 

La vraie histoire de Gribonnet 

« Diana G. a bien fait ses recherches...
Le vrai Dunbonnet (Bonaid Odhair, en gaélique), James 9e Fraser de Foyers a rejoint le prince Charles en 1745.
Avant de se déclarer rebelle il avait, conformément à une pratique courante de cette époque, cédé ses biens à son fils aîné Hugh par un acte daté du 5 novembre de cette année-là, dans le but de préserver ses terres pour ses successeurs quel que soit le résultat de l'Insurrection… »

 


Témoignage de promeneurs Écossais qui ont fait une randonnée pour aller visiter la fameuse grotte :

 

" Nous avons fini par trouver la grotte, et cela n'a pas été facile, comme on peut s'y attendre, même avec des indications détaillées. Comment James Fraser aurait-il pu se cacher aussi longtemps alors que l'endroit était régulièrement patrouillé par les tuniques rouges ?

L'histoire du serviteur défié par des soldats anglais alors qu'il transportait un tonneau de bière est également vraie. Sa main fut tranchée par un coup d'épée et le tonneau tomba dans la rivière. L'endroit est toujours connu sous le nom de Leap o' the Cask.

James Fraser finit par sortir de la grotte. Je ne sais pas s'il est parti en France, comme tant d'autres exilés, ou s'il a été gracié, mais quoi qu'il en soit, il est mort huit ans plus tard, en 1760, à l'âge d'environ 54 ans. Je me suis demandé si les sept années passées dans une grotte froide et humide n'avaient pas raccourci sa vie."

 

Tome 3 Le voyage - Chapitre 7 «L'art de lire entre les lignes» Inverness, 25 mai 1968…

 

« — Gribonnet ? Fiona, venue reprendre ma tasse laissée intacte, la regarda avec surprise. — Vous parliez du Gribonnet ? demanda-t-elle.
— Pourquoi ? fit Roger, interloqué. Vous le connaissez ? Elle hocha la tête, vidant le contenu de ma tasse dans le pot d'aspidistra près de la cheminée et la remplissant à nouveau de thé chaud.
— Oh oui ! Ma grand-mère me racontait souvent son histoire.
— Quelle histoire ? Brianna se pencha vers elle, avec une expression fascinée, son bol de chocolat pressé entre ses deux mains. — Je vous en prie, Fiona ! supplia-t-elle. Racontez-nous ! … (…) … — Oh non ! le rassura Fiona. Gribonnet, c'est une autre histoire. Il s'agit encore d'un jacobite qui a survécu à Culloden. Il est rentré sur ses terres après la bataille, mais comme les Sassenachs fouillaient toutes les Highlands pour le retrouver, il a dû se cacher dans une grotte pendant sept ans. Brianna poussa un long soupir de soulagement.
— ... Et ses métayers l'ont baptisé le bonnet gris ou Gribonnet pour ne pas prononcer son nom et risquer de le trahir, acheva-t-elle à la place de la gouvernante. — Ah, vous la connaissez déjà ? s'étonna la jeune femme. — Votre grand-mère vous a-t-elle raconté ce qui lui était arrivé ensuite ? demanda Roger. — Oh oui ! C'est le plus beau de l'histoire. C'est que, voyez-vous, après Culloden, une grande famine s'est abattue sur les Highlands. Les gens mouraient de faim. Beaucoup avaient été chassés de leur maison, les hommes étaient abattus et les chaumières incendiées. Les métayers de Gribonnet s'en sortaient mieux que les autres, mais même ainsi, ils se retrouvèrent un beau jour sans plus rien à manger et leur ventre gargouillait du soir au matin : il n'y avait plus de gibier dans la forêt, plus de poisson dans les rivières et plus de blé dans les champs. Les nourrissons mouraient dans les bras de leur mère, faute de lait….(…) …. — Alors, Gribonnet conçut un plan machiavélique, poursuivit Fiona. Il ordonna à un de ses métayers d'aller trouver les Anglais et de leur dire comment prendre son maître au piège. C'est que sa tête avait été mise à prix, vous comprenez. Il faut dire qu'il avait été un des bras droits du Prince ! En récompense de sa trahison, le métayer recevrait une belle somme en or qui permettrait aux gens du domaine de survivre. Ma main serra si fort l'anse délicate de ma tasse en porcelaine qu'elle me resta dans les doigts. — Le prendre au piège ! m'écriai-je d'une voix éraillée. Les Anglais l'ont pendu ? Fiona sursauta devant mon ton alarmé. — Mais... euh... non, hésita-t-elle. À vrai dire, d'après ma grand-mère, il a bien failli y passer. Il a été condamné pour haute trahison mais, au bout du compte, ils l'ont simplement jeté en prison. Les métayers ont quand même reçu leur récompense en or et ont ainsi survécu à la famine. »… 


( Bonaid Odhair ou Dun Bonnet a été traduit en français par Gribonnet )

Tome 3 Le voyage Chapitre 4 « GRIBONNET » - Lallybroch, automne 1752


… « On était en novembre et le froid transperçait sa mince chemise et ses culottes. Il le remarquait à peine tant il était occupé à traquer sa proie. L'épais manteau de nuages était déchiré à plusieurs endroits, laissant filtrer les rayons blafards de la pleine lune.  

Dieu merci, il ne pleuvait pas. Le crépitement des gouttes sur le feuillage empêchait de suivre un animal en se guidant sur le craquement de ses pas dans le sous-bois, et le parfum d’humidité qui imprégnait le terreau effaçait toutes les autres odeurs.  

À force de vivre dans la nature, son odorat s'était considérablement développé, au point que, chaque fois qu'il pénétrait à nouveau dans le manoir, les odeurs humaines de la maison le prenaient à la gorge et manquaient le faire tourner de l'œil. Le cerf était encore trop loin pour qu'il puisse le déceler à son odeur musquée, mais l'animal, lui, l'avait senti. Il prit la fuite dans un froissement de feuilles mortes, puis s'immobilisa une dizaine de mètres plus loin, aux aguets, se confondant avec le tapis d'ombres des collines environnantes.  

Jamie se tourna avec une lenteur infinie vers le point d'où le bruit lui était parvenu. Puis, les pieds enfoncés dans la terre, il parcourut des yeux le chemin suivi par sa proie. Son arc était déjà bandé, une flèche calée contre la corde. Il n'aurait droit qu'à un seul tir, peut-être lorsque la bête bondirait à nouveau. Là ! Son cœur fit un bond quand il aperçut les bois, pointus et noirs, au-dessus du taillis. Il fléchit les genoux, enfonça les talons dans la terre molle, prit une profonde inspiration, puis claqua la langue. Un animal qui prend la fuite fait souvent un bruit impressionnant, sans doute dans l'espoir de gagner quelques instants précieux en déconcertant son poursuivant.  

Mais Jamie se tenait prêt. Il ne sourcilla même pas ni ne tenta de s'élancer à ses trousses. Il suivit simplement la trajectoire du cerf de la pointe de sa flèche puis, au moment opportun, décocha. La corde cingla l'air en sifflant. Le cerf s'effondra quelques mètres plus loin, atteint derrière l'épaule. C'était aussi bien, car Jamie doutait d'avoir encore la force de courir après sa proie, même blessée. Elle était tombée dans une petite clairière bordée d'ajoncs, les pattes déjà raides. Le clair de lune se réfléchissait dans son œil rond, masquant son regard sombre et doux, nappant le mystère de sa mort sous un voile d'argent. »…