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Jamie et les Fils de la Liberté 


Pour suivre le cheminement de Jamie envers son adhésion au mouvement révolutionnaire, malgré le serment prêté au Roi, c’est dans l’épisode « Liberté Chérie » de la saison 6 que nous trouvons toutes les clefs pour comprendre.
Nous sommes bien avant le 4 juillet 1776, date de la Déclaration unilatérale de l’Indépendance. La route sera longue avant la victoire finale de 1783.
L’épisode s’ouvre sur le drapeau emblématique des Fils de la Liberté (les bandes rouges et blanches) orné du serpent aux segments divisés dessiné par Benjamin Franklin avec la devise en anglais « S’unir ou mourir »
Après la Guerre de Régulation, dans laquelle Jamie a été impliqué malgré lui sous les ordres du Gouverneur, nous le voyons abandonner de manière très symbolique cette fameuse tunique rouge qu’il déteste.
« J’ai payé ma dette. J’en ai fini avec vous, Monsieur. Reprenez votre vêtement ! »
Ensuite, Jamie renonce à ses fonctions en tant qu’agent des affaires indiennes car cela n’est pas conforme à sa conscience.
Sur la demande du nouveau Gouverneur Martin, Lord John va sonder Jamie.
Lors de la réception en l’honneur de Flora Mac Donald, les opinions des uns et des autres se différencient et Jamie comprend que sa tante a choisi le camp des Loyalistes tout comme la plupart des Highlanders présents.
« Ces hommes se sont déjà battus pour un rêve, une illusion….. Ils ont tout perdu. Ils ne veulent plus prendre de risque. » explique Jamie à Claire. Et il précise que s’il n’avait connaissance de futur, il n’aurait sans doute pas osé franchir le pas !
Des violences éclatent à Wilmington contre les Loyalistes. Jamie et John tentent de protéger l’imprimeur.
Et dans un dernier échange avec John, Jamie lui annonce son choix.
A la question de John « Tu es pour l’Indépendance ? »
Sa réponse est sans appel : « Je pense qu’il existe une autre manière de vivre. »
« S’il y a une guerre, les rebelles perdront », lui répond Lord John.
« Ou nous gagnerons la Liberté ! » réplique Jamie.
Petit à petit, nous voyons Jamie choisir son camp, tout en sachant que ce decision va diviser les habitants du Ridge.
Au début de l’épisode, il a été approché par Cornelius Harnett (1723-1781) un personnage historique important de Caroline du Nord. Avant d’être le chef de file des Fils de la Liberté, il fut notamment nommé juge de paix dans son comté. Il est capturé par les Britanniques lors de leur occupation de Wilmington en janvier 1781. Sa santé décline pendant son emprisonnement. Il meurt le 20 avril 1781, peu après avoir été mis en liberté conditionnelle.
Il est considéré comme un des Pères Fondateurs du pays. 


Jamie et Cornelius sont francs-maçons et partagent les mêmes aspirations, le même idéal de liberté et de fraternité !
Leur échange de main est à la fois un symbole d’engagement philosophique et politique de Jamie. Jamie devient un Fils de la Liberté à cet instant ! 

 


Voici l’histoire des Fils de la Liberté. 


Ces quelques hommes déterminés ont changé le cours de l’histoire et fait de l’Amérique une nation. Face aux taxes de plus en plus exorbitantes, la population commence à se révolter.
La fameuse Stamp Act, une taxe sur tous les documents officiels en 1765 est à la base de la révolte. Elle était considérée comme une « taxe sur la connaissance », sur « La liberté de penser ». C’était une forme cachée de censure puisque les journaux, les livres étaient touchés par cette taxe.
A l’origine, il sont neuf artisans, commerçants et imprimeurs, les « Loyal Nine », qui créent une petite organisation de revendications.
Nous sommes le 14 août 1765 à Boston. Les « Loyal Nine » haranguent une foule en colère.
Il s’en suit une émeute. Les « Loyal Nine » vont devenir célèbres au-delà du Massachusetts car la presse américaine commente les événements, bientôt la nouvelle franchit l’Océan et arrive dans la Mère-Patrie !
Au Parlement de Londres, en février 1765, un parlementaire anglais, le colonel Isaac Barré dénonce violemment les taxes.
« Ces colons sont les Fils de la liberté et c’est votre oppression qui les a conduits en Amérique. »
L’organisation va être désormais baptisée « Fils de la Liberté » suite à cette intervention.
Ils désignent tous ceux qui luttent contre les impôts et les mesures prises à Londres. Mais ils ne demandent pas encore l’Indépendance.
À Boston, un certain Paul Revere (1735-1818) rejoint les contestataires.
C’est un maître orfèvre influent qui a des liens importants avec toute la colonIe car il est franc-maçon. Il crée un réseau d’influence qui sait entretenir le sens du secret et de la discrétion.
Revere sait à qui il peut faire confiance et à qui s’en remettre pour trouver des membres actifs, influents, discrets et sympathisants ! Ainsi des petites cellules vont se propager dans toute la colonie. 


Fin 1765, des groupes de Fils de la Liberté sont créés dans toutes les colonies et très vite des relations se nouent entre eux : pour la première fois un sentiment commun émerge qui unit les États de la colonie dans un objectif commun.
Ils sont très actifs à New York, au Connecticut, au New Jersey, au Maryland, en Virginie, au Rhode Island, au New Hampshire, au Massachusetts et en Caroline du Nord.
New York est une cité industrieuse. Elle se distingue de l'aristocratique Boston et de la commerçante Philadelphie. Elle va se trouver à la tête de l'organisation. Le comité de New York a pour mission de coordonner la correspondance secrète entre les différents groupes qui se répandent rapidement. 


En Virginie, un député, Patrick Henry, appelle à la désobéissance civile. Il déclare « Give me liberty, or give me death! » « Donnez-moi la liberté, ou donnez-moi la mort ! » 


A Wilmington, en Caroline du Nord, ils s’engagent à résister à l'impôt "avec leur vie et leur fortune".
Lorsque l’adoption de la loi Townshend de 1768 menace à nouveau les droits des colons qui se voyaient imposer des taxes spéciales sur le plomb, la peinture, le verre, le papier et le thé, l’organisation continua son rôle de contestation.
Elle va réussir à imposer le boycott des marchandises britanniques jusqu’à la victoire finale. Ce fut l’arme la plus utile aux insurgés et ils n’hésiteront jamais à l’utiliser. 


En décembre 1773, un texte intitulé « l’Association des Fils de la Liberté » à New York dénonce cette fois le Tea Act, nouvelle tentative fiscale. Les Fils menacent tous ceux qui contribueraient à son application comme « ennemi des libertés de l’Amérique ».
La Boston Tea Party, le 26 décembre 1773 reste célèbre. 


Samuel Adams (1722-1803), va s’illustrer lors de ce fameux épisode. Il prononce plusieurs discours devant les Fils de la Liberté. En septembre 1774, il est choisi pour représenter la colonie du Massachusetts au premier Congrès continental réuni à Philadelphie. Il est l’un des premiers à proposer l’indépendance américaine.
Mis à part des faits très précis un peu partout dans la Colonie, que savons-nous exactement sur ces Fils de la Liberté ? Qui étaient-ils ? 


Les historiens ont eu des difficultés à les cerner car le groupe secret n’a laissé pratiquement aucune trace écrite. Nous n’avons aucun rapport de réunions et de décisions prises.
Cependant, certains d’entre eux se sont distingués : Samuel Adams, Benedict Arnold John Hancock, Patrick Henry, James Otis, Jr., Paul Revere … seront des figures éminentes de la révolution américaine ont été membres de l’organisation.
Toujours en raison de la nature secrète des Sons of Liberty, le groupe n’a jamais tenu de liste officielle de ses membres.
Nous savons également que les femmes ont rejoint la cause en formant des chapitres locaux des Daughters of Liberty. Elles ont organisé des groupes de filature pour tisser du tissu et soutenir un boycott contre les importations britanniques. Parmi elles, nous retrouvons Lady Washington. 


Héritage des fils de la liberté 


Les nombreuses actions des Fils ont amené le Parlement de Westminster à supprimer tous les droits d'importation incriminés... sauf un droit sur le thé destiné aux colonies d'Amérique. Il en fait une question de principe. Cette reculade échauffe les esprits au lieu de les calmer. Elle encourage les colons dans la voie de la hardiesse. C’est cette hardiesse qui est le principal héritage de ces hommes courageux qui va mener à l’Indépendance.
Les Fils ont fourni le cadre organisationnel nécessaire à la révolution.
Pendant la guerre d’Indépendance, les bateaux marchands américains devaient adopter un drapeau avec 13 bandes horizontales rouges et blanches associées aux Fils de la Liberté. 


Après la fin de la Révolution, ils vont continuer à poursuivre de leur vindicte contre les Loyalistes à New York faisant adopter des lois punitives en décembre 1784.
L’objectif des Fils de la liberté était bien de « terroriser » les fidèles agents du gouvernement anglais et les Loyalistes même s’ils ne sont pas allés jusqu’à l’assassinat et se sont contentés de recourir à l’intimidation. Les Sons of Liberty ont continué à être actifs jusqu’à la fin de la guerre révolutionnaire en 1783 et le groupe est finalement dissout. 

 

 

Différents liens  

 

Il y a 250 ans : le 14 août 1765… les Fils de la liberté 


Cornelius Harnett 

 

The Association of the Sons of Liberty of New York 


William Palfrey (en anglais) 

Par Françoise Rochet 

Illustration : Gratianne Garcia  

Jamie et les fils de la liberté