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 les chats 

Par Marianne Hatzfeld  

& 

Les chats de la marine  

par  Françoise Rochet  

Extrait 1 tome 7 Ch 12:

 

 Le long du sentier, l’herbe était haute, douce et duveteuse contre mes jupes alourdies. Quelque chose de plus lourd les frôla et, baissant les yeux, j’aperçus Adso. J’avais passé toute la journée de la veille à le chercher. Se manifester à la dernière minute lui ressemblait bien.
— Te voilà !
Il me regarda avec ses grands yeux vert céladon, imperturbable face à mon ton de reproche, et se lécha une patte. Je le soulevai de terre et le serrai contre moi, écoutant son ronronnement grave, les doigts enfouis dans l’épaisse fourrure argentée de son ventre. Il s’en sortirait bien, je n’en doutais pas. La forêt était sa réserve de chasse personnelle. Amy Higgins l’aimait bien et m’avait promis de lui donner du lait et un abri au chaud près de la cheminée quand le temps se gâterait. Je le déposai sur le sol.
— Allez, va !
Il resta immobile un instant, sa queue se balançant mollement, le museau dressé à l’affût de nourriture ou d’odeurs intéressantes, puis il s’enfonça entre les herbes et disparut. Je me penchai en avant, très lentement, les bras croisés, et me mis à pleurer, violemment, en silence. Je pleurai jusqu’à en avoir la gorge meurtrie et ne plus pouvoir respirer. Je m’assis dans l’herbe et me recroquevillai comme une feuille racornie. Les larmes que je ne pouvais retenir tombaient sur mes genoux comme les premières grosses gouttes d’un orage imminent. Oh, Seigneur ! Ce n’était que le début. Je me frottai les yeux, lissant mes larmes, essuyant le chagrin. Un tissu soyeux toucha mon visage et je redressai la tête avec un reniflement. Jamie était agenouillé devant moi, un mouchoir à la main.
— Je suis désolé, dit-il doucement.
— Ce n’est pas… Ne t’inquiète pas, je suis… Ce n’est qu’un chat.
Aussitôt, une nouvelle vague de chagrin s’enroula autour de ma gorge tel un lacet.
— Oui, je sais.
Il s’assit à mes côtés, passa un bras autour de mes épaules et attira ma tête contre son torse. Il essuya délicatement mon visage.
— Tu ne pouvais pas pleurer quand les enfants sont partis, ni pour ta maison, ni pour ton petit jardin, ni pour la pauvre jeune fille et son bébé. Mais tu pleures pour ton chat parce que tu sais que tu pourras t’arrêter.
— D’où tiens-tu ça ?
— Parce que moi non plus je ne peux pas pleurer pour toutes ces choses, Sassenach, et je n’ai pas de chat. 

 


Extrait 2 Tome 8 Ch 137

 

— Je t’ai ramenée chez nous, Sassenach, dit-il d’une voix un peu rauque. J’ignore ce qui nous attend, et ce ne sera pas comme avant, mais j’ai tenu ma promesse. Ma gorge était tellement nouée que je ne pus que murmurer simplement:
— Merci.
Nous restâmes immobiles un long moment, serrés l’un contre l’autre, rassemblant notre courage avant de franchir les derniers mètres et de contempler ce qui avait été et ce qui serait peut-être.
Quelque chose frôla l’ourlet de ma jupe et je baissai la tête, pensant qu’un dernier cône était tombé du grand épicéa sous lequel nous nous trouvions. Un gros chat gris leva vers moi de grands yeux vert céladon et laissa tomber à mes pieds un rat sylvestre très velu et très mort.
— Oh mon Dieu! M’exclamai-je.
Puis je m’effondrai en larmes. 

 


Comment Adso a-t-il fait pour trouver, puis retrouver Claire, sa maitresse, dans la forêt, et juste pile poil quand elle s’en va d’abord, puis quand elle revient après une très longue absence ?
Le Chat est il domestiqué ou apprivoisé ? Sans l’homme, il se débrouille très bien. Ce qui fait dire à certains qu’il n’est peut-être pas complètement domestiqué. Le long processus de domestication du chat qui a commencé il y a environ 9 500 ans.

C’est à cette époque, alors que les hommes du Moyen-Orient se sédentarisaient en maîtrisant l’agriculture, que les chats sont entrés en contact avec notre espèce. « L’hypothèse la plus probable est que les êtres humains ont accueilli les chats car ceux-ci contrôlaient les populations de rongeurs qui consommaient leurs récoltes de céréales. Les humains ont sans doute offert aux chats de la nourriture comme récompense pour les encourager à rester dans les parages ».

Parmi ces félins, certains matous dotés de gènes encourageant l’interaction avec les humains se seraient montrés moins « peureux », plus « dociles », par opportunisme alimentaire. Ils se seraient alors reproduits jusqu’à former une population distincte de leurs cousins sauvages. Les chats auraient donc « choisi » de se laisser apprivoiser par les hommes, chacun y trouvant son compte. Mais si ce rapprochement a entraîné des modifications dans leur ADN, les chats dits "human friendly" (amicaux avec l’humain) ont conservé tels quels les gènes régissant leurs capacités exceptionnelles que sont l’ouïe et la vision ainsi que leur régime carnivore élevé en graisses et protéines. Ce qui ne les a pas rendus dépendants de l’homme pour la nourriture, contrairement à l’espèce canine. « La grande majorité des chats est encore capable de se nourrir et de se débrouiller sans l’homme », confirme Brunilde Ract-Madoux, une éthologue française spécialiste des chats.


Domestication hasardeuse 

 

Pourquoi les chats sont-ils restés plus "sauvages" que les chiens? D’abord parce que leur domestication est beaucoup plus récente et qu’elle s’est opérée de manière un peu hasardeuse. Il est fort probable, en effet, que leur reproduction gérée par l’homme se soit effectuée avec le tout-venant et n’ait pas répondu aux mêmes critères exigeants que celle des chiens que l’homme a apprivoisés et sélectionnés selon des aptitudes particulières et dans un but bien précis : défendre l’habitat ou accompagner à la chasse.
D’après un article de Natalie PILLEY Journaliste spécialisée (le peuple animal)


Un chat aime son maître 

  

Il est vrai de dire qu’un chat aime son maître, même si le terme de « maître » n’est pas véritablement approprié pour définir cette forme de relation. En effet, le chat est relativement indépendant et, même s’il vous apprécie, il aime également faire ce qu’il veut quand cela lui chante ! C’est plus souvent lui que vous le maître à la maison ! Néanmoins, votre animal vous reconnaît et sait qui vous êtes, même dans la foule. Il vous analyse à distance, il vous observe et il vous comprend.

En effet, un matou est très rapidement capable de décrypter les comportements, les habitudes et le mode de vie des humains avec qui il vit. Il sait à qui et à quel moment demander à manger, des caresses, une friandise, un moment de jeu, etc. Ce talent bien à lui lui permet d’obtenir satisfaction à coup sûr !

Cet attachement au maître est fort et durable. C’est ce qui explique que certains chats parcourent des kilomètres pour retrouver leur famille. Toute séparation est difficile pour le chat, qui se sent abandonné dès que vous n’êtes plus là. Il est inquiet et vous lui manquez, car il a besoin de la routine que vous lui apportez et de votre présence. Les chats reconnaissent l’odeur de leur maître


Les chats ont un odorat très développé   

 

qui leur est d’une grande utilité au quotidien. En effet, ce sens leur permet de se repérer, de s’orienter, de se rassurer, mais aussi de vous identifier ! Votre chat connaît votre odeur et vous reconnaît grâce à elle ; elle lui permet de vous distinguer dans la foule.


Les chats reconnaissent la voix de leur maître 

 

Si votre chat fait la sourde oreille lorsque vous l’appelez, ce n’est pas qu’il ne vous entend pas, mais tout simplement qu’il ne souhaite pas vous répondre. Chaque matou a son petit caractère et la plupart apprécient de n’en faire qu’à leur tête ! Néanmoins, votre chat sait que vous vous adressez à lui, et surtout, il sait très bien reconnaître votre voix ! Le chat est en effet capable de percevoir des sons de très faible intensité et dans une gamme bien plus large que l’oreille humaine, car son appareil auditif est largement plus développé et plus sensible. Il a la possibilité de reconnaître votre voix parmi de nombreuses autres personnes et de vous identifier par ce biais.


Les chats peuvent-ils reconnaître leur maître de vue ?  

 

Il semblerait que non ! Des études ont révélé que les chats ne sont pas capables d’identifier leur maître de vue. En effet, d’après les tests, seule la moitié d’entre eux semble avoir reconnu leur propriétaire. Toutefois, il ne s’agirait pas d’une vision déficiente, mais plutôt du fait que tous les humains se ressemblent pour nos amis les matous. Néanmoins, cela ne signifie pas que votre chat ne peut pas vous reconnaître en vous voyant. Pour preuve, il n’est pas rare que votre matou ait un mouvement de recul lorsqu’il vous voir porter un accoutrement qui modifie votre apparence, comme un chapeau, des lunettes, un masque, une perruque, etc.


D’après un article de « le Monde » : les dossiers de Binette&Jardin : Comment le chat reconnait-il son maître ? 

 

 

 

 

Les chats de la Marine

 

Dans la saison 7 à la fin de l’épisode 8 « Tournants », lorsque Claire, Jamie et Petit Ian sont sur un navire de la marine anglaise pour aller en Écosse, j’ai remarqué un chat dans le couloir qui mène aux cabines. En cherchant, je me suis aperçue que ce chat n’est pas là par hasard.

Illustration : Gratianne Garcia 

 

 

 

 

Les chats à bord ! 

Nous aimons tous les chats… ils sont des petits compagnons agréables à vivre.

Discrets, indépendants, secrets, mystérieux, ils sont fidèles !

 

Les chats et le bonheur sont souvent associés dans nos vies. 

Le simple fait d'avoir un chat à ses côtés peut apporter un sentiment de réconfort et de bien-être émotionnel. Leur présence calme et apaisante peut réduire le stress et l'anxiété.

Les chats sont capables de former des liens profonds avec leurs propriétaires. Leur affection, leurs ronronnements et leur désir de câlins peuvent renforcer le sentiment de bonheur et de connexion.

 

Ce petit félin a pris depuis la nuit des temps sa place dans la société des hommes.

Nous le retrouvons dans la mythologie, au panthéon des dieux et des croyances des diverses cultures à travers le monde et à travers toutes les époques.

Il est une créature bénéfique qui apporte chance, bonheur, amour, prospérité, …

· En Égypte, Bastet était une divinité représentée sous la forme d'une femme avec une tête de lionne ou de chat. Elle était associée à la musique, la danse, la joie, et elle était également la déesse de la maison et de la maternité. Les chats étaient sacrés en Égypte et leur maltraitance ou leur mort était punie de manière sévère.

· Au Japon, c’est Maneki-Neto.

· En Chine, il orne les foyers.

· En Thaïlande, il s’appelle "Maew Boran".

· Au Sud des États-Unis, les chats à sept orteils (polydactyles) sont très célèbres.

· En Écosse, le chat noir est un porte-bonheur et signe de prospérité alors qu’ailleurs il est une malédiction.

Mais le chat est aussi maléfique :

· Au Japon, le Bakeneko et le Nekomata sont des créatures légendaires ayant acquis des pouvoirs surnaturels. Ils sont souvent décrits comme capables de se transformer en humains, et ils peuvent être malicieux ou bienveillants selon les histoires.

· En Perse, le Manticore est une créature légendaire avec un corps de lion, une tête humaine et une queue de scorpion. Parfois, on lui attribue également une voix de chat. C’est un prédateur des humains !

 

Au Moyen Âge et à la Renaissance, les chats avaient une place ambivalente dans la société et les croyances populaires.

· Les chats étaient considérés comme des protecteurs contre les rats et les souris, ce qui était particulièrement important dans un contexte où les infestations de rongeurs étaient fréquentes et dangereuses pour la santé.

· Les chats noirs étaient souvent associés à des croyances négatives. On pensait parfois qu'ils étaient des créatures maléfiques ou liées à la sorcellerie, et leur simple présence pouvait être source de superstition. Certains croyaient que les sorcières pouvaient se transformer en chat. Cela a contribué à la persécution des chats à certaines périodes.

· Dans le christianisme, les chats pouvaient être associés à des idées de paganisme ou d'hérésie et leur comportement nocturne était parfois interprété négativement.

· Malgré ces croyances contradictoires, les chats apparaissaient souvent en tant que symboles de vigilance ou d'agilité.

· Ils étaient également présents dans la littérature ou dans la peinture.

En résumé, la relation entre les chats et les humains est complexe, mêlant des éléments positifs et négatifs. Les croyances populaires et les superstitions de l'époque ont souvent contribué à façonner la perception des chats et leur statut pouvait varier selon les régions et les cultures.

 

Les chats porte-bonheur sont souvent des symboles culturels profondément enracinés qui sont utilisés pour attirer des énergies positives et la prospérité dans divers contextes. Bien sûr, le pouvoir que nous leur accordons dépend des croyances individuelles et culturelles de chacun mais ils sont généralement considérés comme des objets de chance plutôt que de malheur.

C’est dans cet état d’esprit que nous retrouvons des chats dans l’univers des marins !

 

LES CHATS ET LA MARINE 

Les chats, avec leur nature indépendante, ont joué un rôle fascinant à bord des navires à travers l'histoire. Leur présence a été bien plus qu'une simple compagnie pour les marins : elle a contribué à façonner les traditions et à résoudre des problèmes pratiques en mer.

· Il y a plus de 8000 ans, les Egyptiens, les premiers, ont embarqué des chats sur les bateaux du Nil.

· Les Phéniciens eux, les ont amenés en Europe.

· Avec les Vikings, les matous norvégiens débarquèrent sur la côte occidentale de l’Amérique du Nord.

· Et, bien sûr, des chats accompagnèrent les marins à bord du Mayflower.

· Sur les bateaux vénitiens, la fonction de "gardien de chats" était confiée à des marins dont le rôle était de s'occuper exclusivement des chats : les nourrir, veiller à ce qu'ils ne s'échappent pas lors des escales.

· Les assureurs génois refusaient d’assurer les bateaux n’ayant pas de chats à bord !

· Colbert, lorsqu'il fut ministre de la Marine, a exigé des chats à bord des navires. On lui doit la célèbre phrase : "Ce navire est en état de naviguer ; il y a deux chats à bord". 

Ces félins avaient une mission bien spécifique : ils étaient des protecteurs de précieuses cargaisons alimentaires. Leur présence aidait à maintenir à distance les rats et les souris, responsables des ravages dans les provisions. Ils évitaient ainsi les risques de famine en mer. De plus, en éradiquant les rongeurs, ils avaient un rôle sanitaire, en éloignant les maladies.

Les chats étaient de plus essentiels dans la préservation des cordages à bord des navires. Leur habitude de grimper et de se faufiler dans les espaces étroits était mise à profit pour prévenir l'usure des cordages. En jouant sur les cordages, les chats éliminaient la saleté, les débris et les éléments abrasifs qui pouvaient causer des dommages. Cette action de nettoyage naturel contribuait à prolonger la durée de vie de ces matériaux. Leur interaction avec les cordages contribuait à maintenir les équipements en bon état de fonctionnement. Cela souligne davantage leur utilité pratique et leur adaptabilité à la vie en mer, faisant d'eux des membres essentiels de l'équipage maritime.

Les chats étaient également considérés comme des baromètres. Leur instinct et leur sensibilité aux changements atmosphériques dans l'environnement marin les transformaient en créatures mystiques capables de prédire les tempêtes. Le simple fait de voir le comportement des chats pouvait être perçu comme un avertissement pour les marins. Ils étaient donc un porte-bonheur contre les tempêtes. Leurs instincts aiguisés pouvaient prédire les tempêtes imminentes. Ils devenaient casaniers et allaient à l’abri. Leur calme apparent dans des conditions difficiles était perçu comme un signe de sécurité.

Cependant, l'importance des chats ne se limitait pas à la pragmatique.

Avec ce petit compagnon arrivaient les superstitions :

· Croiser un chat à terre avant d'aller à la pêche pouvait nuire aux résultats de celle-ci.

· Tuer un chat était considéré comme de mauvais augure, pouvant attirer des malheurs sur le navire et son équipage.

· Il existait la croyance que les chats possédaient une capacité innée à prévoir les noyades. Certains marins pensaient que si un chat tombait par-dessus bord, cela indiquait qu'une catastrophe était imminente. La vue du chat se débattant dans l'eau incitait souvent l'équipage à prendre des précautions supplémentaires.

· On croyait également que les chats pouvaient garantir une navigation sûre. Leur présence à bord protégerait le navire des esprits malveillants et des forces surnaturelles qui pourraient tenter de causer des accidents en mer.

· Les chats étaient parfois considérés comme des guides spirituels, capables d'assurer un voyage sûr du départ à l'arrivée. Les voir à l'arrivée dans un port était interprété comme un signe positif que le voyage avait été béni.

· Les marins craignaient le chat noir, mais si ce dernier s'invitait à bord, il ne fallait surtout pas le jeter à l'eau car il serait la cause de grosses tempêtes et de grands malheurs.

· Par contre, chez les Anglais et Ecossais, le chat noir ne portait pas malheur. Dans les années 1990, un navire de la Royal Navy, le Pembroke, a eu à son bord pendant plusieurs années un chat noir nommé Charlie, véritable mascotte de l'équipage. À sa mort, il eut droit aux honneurs militaires.

 

Mais il y eu d’autres chats marins célèbres : 

· Trim était le chat de Matthew Flinders, un explorateur britannique qui a cartographié les côtes de l'Australie au début du XIXe siècle. Trim est devenu célèbre pour avoir navigué avec Flinders lors de ses voyages d'exploration et est même mentionné dans les écrits de Flinders.

· Convoy était le chat mascotte du sous-marin britannique HMS Hermione pendant la Seconde Guerre mondiale. Le sous-marin a mené des missions de patrouille en Méditerranée.

· Blackie était un chat noir qui a navigué à bord du HMS Prince of Wales pendant la Seconde Guerre mondiale. Le navire a participé à la chasse au Bismarck et a été présent lors de la rencontre historique entre Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt.

· Simon était un chat mascotte du destroyer HMS Amethyst de la Royal Navy. En 1949, le navire a été impliqué dans un conflit avec les forces communistes chinoises sur la rivière Yangtsé. Simon a survécu à une blessure grave et a été salué comme un héros de guerre.

· Mrs. Chippy était un chat de l'explorateur britannique Sir Ernest Shackleton lors de son expédition en Antarctique en 1914. Le chat faisait partie de l'équipage du navire Endurance, qui a été piégé dans les glaces antarctiques.

· Unsinkable Oskar ou Oscar l’insubmersible a acquis une notoriété pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que mascotte à bord de trois navires différents. Il ne porta jamais chance aux navires sur lesquels il navigua. Mais Oscar a toujours réussi à se sortir des mauvaises passes ! Oscar embarque à bord du Bismark qui sera sabordé le 27 mai 1941. Les marins du destroyer anglais Cossack retrouvent Oscar parmi les débris qui flottent. Le chat est sauvé et les marins le gardent à bord. Cinq mois plus tard, le Cossack est coulé par un sous-marin allemand. Oscar est de nouveau retrouvé parmi les survivants. Il trouve refuge sur le porte-avions Ark Royal. Trois semaines plus tard, le porte-avions est torpillé par un sous-marin allemand venant de Gibraltar. À nouveau, Oscar est sauvé. Après cet évènement, le vieux chat ne fut plus jamais repris comme mascotte sur aucun bateau. Dans les archives de la Royal Navy, on peut lire : « Oscar, la mascotte du Bismarck, finit paisiblement ses jours dans la maison des marins à Belfast en 1955 ».

Avec le développement de la navigation de plaisance, les chats sont devenus les compagnons de voyage des navigateurs.

· Trognon, était le compagnon de route de Jérôme Poncet et Gérard Janichon sur Damien dans les mers du sud. N’ayant pas apprécié les remous lors d’une forte tempête, Trognon a déserté lors d’une escale à Tahiti.

· Olivier Stern-Veyrin a traversé l’Atlantique avec Palpedor et lui consacrera quelques lignes dans son ouvrage « Solitaire ou pas ».

· Navy, compagnon de Francis Tolan qui l’a accompagné lors d’un tour du monde en solitaire.

Et nous terminerons par Ernest Hemingway, l’écrivain qui adorait les chats polydactyles.

Le polydactyle est un chat qui a une particularité, comme son nom l’indique, il a plusieurs doigts en plus ! En général six ou sept au total, pas forcément sur toutes les pattes, c’est assez fréquent chez certaines races de chats, en particulier les Maine Coons, cela peut monter à plus de dix !
Hemingway s’était vu offrir un de ces chats par un capitaine de bateau, lors d’une des nuits très alcoolisées qui ont fait sa réputation. Ses amis buveurs étaient souvent marins. Il était d’ailleurs pêcheur au gros (Big Game fishing) et « Le vieil homme et la mer » est un roman très documenté.
Il est vite tombé amoureux de ce genre de chat. Il en a adopté plus d’une centaine. Dans sa maison à Key West, avec un énorme jardin type colonial, vivent aujourd’hui les descendants de ces chats !

De nos jours, bien que les navires modernes n'aient plus besoin de chasseurs de rats, certains marins perpétuent la tradition en accueillant des chats à bord pour des raisons nostalgiques et symboliques. L'héritage des chats marins demeure, rappelant l'importance du lien profond entre l'homme et l'animal dans les défis du voyage en mer.

Ces superstitions reflètent la relation complexe entre les marins et leurs compagnons félins en mer. Les chats étaient vénérés non seulement pour leur capacité à chasser les nuisibles, mais aussi pour leur capacité à apporter un sentiment de protection et de confort dans un environnement souvent hostile et imprévisible.

Ils étaient également des compagnons bienvenus, offrant un lien émotionnel avec la terre ferme. Les longues heures solitaires sur l'océan étaient adoucies par la présence d'un chat ronronnant, apportant un peu de réconfort dans cet environnement rigoureux.