Et particulièrement dynamiques, les Hollandais se lancent dans l’aventure océanique dès la fin du XVIe siècle. Ces commerçants et habiles marins vont faire la conquête du monde : Curaçao, les Antilles ; le Nord-Est brésilien, l’Afrique de l’Ouest, en Afrique australe, au Japon en passant par Batavia dans l’archipel indonésien.
Il s’agit d’une conquête commerciale et non territoriale.
L’année suivante, trois navires arrivent avec des provisions, du bétail et d’autres colons.
Les colons construisent un fort, un entrepôt et une trentaine d’habitations de bois.
La Nouvelle-Amsterdam est née.
Mais la rivalité entre l’Angleterre et les Pays-Bas ne se résume pas à une guerre commerciale.
Elle a un aspect politique et religieux.
L’Angleterre est aux mains des puritains, hostiles aux calvinistes néerlandais.
Beaucoup de royalistes, partisans des Stuart, ont trouvé refuge aux Provinces-Unies.
Au milieu du XVIIe siècle, les deux pays entrent en guerre.
Les Anglais vont conquérir la Nouvelle-Néerlande.
En janvier 1665, Charles II offre à son frère Jacques, le duc d’York, le territoire situé entre les rivières Delaware et Connecticut avant même d’avoir commencé la conquête.
Charles II envoie à la Nouvelle-Amsterdam quatre petits vaisseaux.
« L’Angleterre […] voyait d’un œil jaloux un petit État [la Hollande] à peine formé dans son voisinage étendre dans tout l’univers les branches de sa prospérité. »
Abbé Raynal (1780)
C’est un peu par hasard que les Hollandais vont mettre pied sur le territoire américain.
En 1609, Henry Hudson, un navigateur anglais est recruté par la Compagnie des Indes Orientales des Provinces-Unies (Vereenigde Oostinsdische Compagnie ou VOC) afin de trouver de nouvelles voies maritimes vers l’Asie.
A bord d’un modeste navire le Halve Maen (Demi-Lune), Hudson prend la mer à la tête d’un équipage anglo-néerlandais
Il pénètre dans une baie (de New York) et remonte un fleuve (Hudson) jusqu’à la hauteur de l’actuelle Albany.
Mais ce nouveau territoire ne suscite pas d’engouement parmi les armateurs néerlandais pour qui seul compte le commerce avec l’Asie, réputée pour ses richesses depuis les voyages de Marco Polo. Cependant, les marchands d’Amsterdam décident d’y établir un commerce de fourrures avec les autochtones. Ils se groupent en une société, la Compagnie de Nouvelle-Néerlande, et obtiennent du Stadhouder, un monopole entre le 40e et 45e parallèle pour une durée de quatre ans.
A l’issue de ces quatre années, le bilan de cette petite compagnie est prestigieux :
• Elle fonde Fort Nassau (l’actuelle Albany).
• Elle organise durablement le commerce des pelleteries, des peaux de castor essentiellement.
• Elle établit la liaison commerciale régulière avec la métropole.
• Elle fait explorer et cartographier le littoral atlantique de la baie du Delaware à Long Island. Ainsi va naître la Compagnie des Indes occidentales (West-Indische Compagnie ou WIC).
La Compagnie choisit deux principaux sites de colonisation :
• la région entre les fleuves Delaware et Connecticut, Nieuw Nederlandt ou Nouvelle-Néerlande (Nova Belgica en latin)
• le Nord-Est brésilien, Nieuw Holland ou Nouvelle-Hollande.
En 1624, la Compagnie envoie dans la baie de New York un premier
navire, le Nieuw Nederlandt, avec à son bord des provisions et une trentaine de familles wallonnes, des calvinistes francophones originaires des Pays-Bas espagnols - actuelle Belgique - qui s’étaient réfugiés aux Provinces-Unies.
Ces premiers migrants, dont des agriculteurs, vont assurer « le ravitaillement » de la future colonie.
Ils sont l’avant-garde
La Compagnie a « acheté », par l’intermédiaire de son gouverneur Pieter Minuit (1580-1638), un wallon originaire de Tournai, l’île de Manhattan (« île vallonnée » en algonquien), aux Amérindiens manna-hata en 1626 pour quelques couvertures, outils et pièces de poterie.
La population de la colonie croît à un rythme trop lent pour faire face à l’ampleur de la tâche.
La Compagnie introduit en 1638 un système de concession qui garantit 80 hectares à tout colon qui arrive avec au moins quatre autres personnes.
Les colons fortunés recrutent des migrants de nationalités et de religions différentes : Hollandais, Anglais, Allemands, Scandinaves, Juifs, Huguenots, Wallons, etc.
De plus, la conquête de New York présente de nombreux avantages :
• Etendre les possessions nord-américaines.
• Faire le lien entre la Nouvelle-Angleterre et les colonies du Sud.
• Donner accès à de nouvelles sources d’approvisionnement en fourrures.
• Contrôler la vallée de l’Hudson en leur offrant une voie de pénétration vers l’intérieur du continent.
L’été 1664 est une date essentielle pour l’Amérique du Nord anglaise.
L’Angleterre contrôle désormais toute la côte du Maine à la Virginie.
New York est unique dans l’histoire de ces colonies anglaises américaines parce qu’elle a été fondée par un autre pays et que la majorité de ses habitants ne sont pas anglais, ces derniers ne représentant qu’un cinquième de la population.
Jacques Stuart a tout intérêt à être très tolérant vis-à-vis des colons hollandais qui sont des commerçants de premier ordre. Il leur octroie de nombreuses libertés afin de les garder sur ce territoire.
Les Hollandais continuèrent donc à y exercer une influence considérable dans la vie sociale, économique et culturelle.
C’était une ville typique avec ses maisons à toits pointus et ses marchés joyeux.
L’atmosphère était détendue. C’était une ville de réjouissances, de fêtes, de festins.
Ce qui contrastait avec Boston, la Puritaine.
La coutume hollandaise de rendre visite aux voisins, de trinquer, de boire la tasse de café, de célébrer le jour de l’An et de la Noël sont toujours d’actualité !
Désormais cette région sera productrice de viande, de céréales et autres denrées alimentaires pour l’ensemble des colonies américaines.
Elle exportera les peaux.
Cette région ouverte et tolérante fut la porte d’entrée vers le Nouveau Monde.
Nous retiendrons les Wallons qui furent les premiers avec les Hollandais.
Les Ecossais Covenanters (gaélique écossais: Cùmhnantaich) : voir plus bas, à propos de Outlander.
Mais aussi les Irlandais de rudes paysans qui s’emparèrent des terres.
Les Allemands luthériens fuyaient en grand nombre la guerre et la misère.
C’étaient des travailleurs : Agriculteurs chevronnés, artisans, tisserands, cordonniers, ébénistes…
Les Juifs avaient été transférés par les Hollandais. Ils arrivaient des colonies brésiliennes hollandaises.
Ceux-ci fuyaient les Espagnols et les Portugais car ils craignaient de nouveaux pogroms
Que nous dit Diana Gabaldon dans Outlander à propos de New York ?
Nous entendons parler de New York dans les romans dés le 4ème tome.
T4 Ch53 — Pour aller récupérer Roger que Ian et ses amis Iroquois ont vendu aux Mohawks qui vivent dans la colonie de New-York, Claire et Jamie ont eu un long voyage de 6 semaines, Claire a compté les jours en faisant des noeuds sur une ficelle. ( de début Janvier à mi-Février). Dans cette colonie, les Mohawks se sont battus auprès des Anglais contre les Français.
Ensuite, les Covenanters arrivés à NY sont évoqués
Voici quelques détails sur ces Ecossais Covenanters (gaélique écossais: Cùmhnantaich) Le nom dérivé d'Alliance, un terme biblique pour un lien ou un accord avec Dieu.
• Ils étaient membres d'un mouvement religieux et politique écossais du XVIIe siècle, qui soutenait l’église presbytérienne d'Écosse et la primauté de ses dirigeants dans les affaires religieuses et s’opposaient à la mainmise du Roi dans la gestion de cette église.
• Ils s’opposaient aux évêques qui étaient royalistes
• Les origines du mouvement se trouvaient dans les changements imposés par Charles Ier d'Angleterre sur la structure et la doctrine de l'église.
• En 1638, des milliers d'Écossais ont signé le Pacte national, s'engageant à résister aux changements imposés par Charles au Kirk (église) de 1639 et 1640 et les Covenanters prirent le contrôle de l'Ecosse.
• Après la restauration de la royauté en 1660, les Covenanters perdirent le contrôle du Kirk Ecossais et devinrent une minorité persécutée.
• En 1688 en Ecosse, l'Église d'Écosse a été rétablie en tant que structure entièrement presbytérienne et la plupart des Covenanters ont été réadmis. Cela a marqué la fin de leur existence en tant que mouvement important, bien que des minorités dissidentes persistent en Écosse, en Irlande et en Amérique du Nord.
• Tout au long du 17ème siècle, des congrégations Covenanters ont été établies en Irlande, principalement en Ulster; pour diverses raisons, bon nombre d'entre eux ont ensuite migré vers l'Amérique du Nord.
• En 1717, William Tennent déménagea avec sa famille à Philadelphie, où il fonda plus tard le Log College, le premier séminaire presbytérien en Amérique du Nord.
• En Amérique du Nord, de nombreux anciens Covenanters ont rejoint l'Eglise presbytérienne reformée d'Amérique du Nord, qui a été́fondée en 1743.
• Républicains, ils étaient parmi les agitateurs les plus bruyants pour l'indépendance et se sont portés volontaires en grand nombre comme soldats dans l’armée révolutionnaire.
T5 Ch4 : Duncan Innés raconte à Roger que sa famille est très pratiquante, membre du Covenant depuis des générations.
T5 Ch15 : Explications sur ce que sont les Convenanters par Duncan Innés avec l’évocation de son grand-père très puritain qui croyait en la Prédestination.
Au sujet de la Guerre d’Indépendance, nous retrouvons New York.
.
T5 Ch88 — New York est encore aux mains des anglais et devient leur Q G pour préparer la guerre d’indépendance. Lord John Grey et Lord Harold Melton —Duc de Pardloe partent à New York pour suivre l’armée britannique. Nous l’apprenons quand Lord John propose à Claire et à Jamie de venir occuper sa maison de Chestnut Street à Philadelphie qui de ce fait se trouve inoccupée.
Lorsque la Révolution commence, New York est aux mains des forces anglaises.. C’est vers cette ville que la population loyaliste se dirige pour fuir l’avancée des troupes Continentales.
C’est très bien décrit et détaillé dans le T8-1 Ch50 : William est chargé de surveiller ce convoi de civils qui fuient Philadelphie aux mains des continentaux (les Whigs) avec la protection de l’armée britannique. Les Anglais ont quitté Philadelphie à la suite de la bataille de Monmouth, 28 Juin 1778.
Et pour terminer… petites cartes postales, quelques livres, des films et de la musique…
Texte : Françoise Rochet
Illustration : Gratianne Garcia
Mais le manque chronique de main-d’œuvre va amener la Compagnie des Indes occidentales dans la traite négrière à partir des années 1630. Les premiers esclaves arrivent dès 1626 et en 1664, ils sont 700 dans la colonie.
À la Nouvelle-Amsterdam, ils représentent plus d’un quart de la population de la ville et augmentent la prospérité de la région.
L’ensemble du territoire conquis par les Hollandais est agricole et pastoral à l’origine, mais il devint rapidement une terre de commerce parce que les Hollandais étaient des hommes pragmatiques, bien organisés.
Ils finissent donc par contrôler tout le commerce colonial ce qui va provoquer la colère des Anglais.
L’Angleterre va réagir et édicte la « Navigation Acts » entre 1651 et 1696.
Les Anglais prennent le contrôle des mers avec leurs navires militaires et imposent leurs règles afin de dominer les marchés coloniaux de la concurrence étrangère, tant venant d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique afin d’exclure les Hollandais, leurs principaux rivaux.
Ils réussissent à contrôler les produits d’importation et d’exportation par un vrai boycott des marchandises qui ne répondent pas à leurs lois.
Le gouverneur Petrus Stuyvesant (1647-1672) se rend sans combat. La ville et le fort sont rebaptisés New York et Fort James.
Le traité de Bréda, signé en 1667 par les deux nations, entérine cette conquête et en contrepartie donne le Suriname aux Hollandais.
Pour les Anglais, cette « victoire militaire» vient accroître leur prestige et leur donne la satisfaction d’avoir affaibli leur principale rivale commerciale.
Si la ville prospérait grâce au commerce, de grands domaines prospéraient également ainsi que des petits fermiers.
Forêts et pâturages fournissaient du fourrage pour le bétail.
Le tabac et le lin poussaient facilement.
Les fruits étaient abondants, dont les pommes.
La bonne entende avec les Indiens permit le commerce des fourrures qui se développa à Albany.
L’inoubliable film musical de Martin Scorsese
« New York New York » sorti en 1977.
Start spreadin' the news
I'm leaving today
I want to be a part of it
New York, New York
These vagabond shoes
Are longing to stray
Right through the very heart
of it New York, New York
I want to wake up in a city
That doesn't sleep
And find I'm king of the hill
Top of the heap
These little town blues
Are melting away
I'll make a brand new start
of it In old New York
If I can make it there
I'll make it anywhere
It's up to you
New York, New York
New York, New York
I want to wake up in a city
That never sleeps
And find I'm a number one
Top of the list
King of the hill
A number one
These little town blues
Are melting away
I'm gonna make a brand new start
of it In old New York
And if I can make it there
I'm gonna make it anywhere
It's up to you
New York, New York
New York
West Side Story
de Leonard Bernstein, Arthur Laurents (livret), inspiré de la tragédie Roméo et Juliette de William Shakespeare et créé
le 26 septembre 1957 au Winter Garden Theatre de Broadway. La chorégraphie et la mise en scène étaient de Jerome Robbins, les décors d'Oliver Smith et les costumes d'Irene Sharaff.
Le Parrain
de Mario Puzo (Auteur), Jean Perrier (Traduction)
Voici un grand classique de la littérature pour comprendre comment est née et s'est développée la Mafia aux États-Unis.
On y découvre la grande figure de l’inoubliable Corleone, chef de famille italienne mafieuse. L'épopée du Parrain a su élever le fait divers au rang de mythe.
Et a aussi inspiré l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma
Bibliographie
BOURGET, Jean-Loup, MARTIN, Jean-Pierre et ROYOT Daniel, Histoire de la culture américaine, Paris, Presses universitaires de France, 1993.
BUTEL, Paul, Histoire de l’Atlantique de l’Antiquité à nos jours, Paris, Perrin, 1997.
DUTEIL, Jean-Pierre et VILLIERS, Patrick, L’Europe, la mer et les colonies, XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Hachette, 1997.
FOUCHÉ, Nicole, PORTES, Jacques, ROSSIGNOL, Marie-Jeanne et VIDAL, Cécile, Europe/ Amérique du Nord. Cinq siècles d’interaction, Paris, Armand Colin, 2008.
LACROIX, Jean-Michel, Histoire des États-Unis, Paris, Presses universitaires de France, 2010.
EMMER, Pieter C., POTON DE XAINTRAILLES, Didier et SOUTY, François (dir.), Les Pays-Bas et l’Atlantique, 1500-1800, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.
Pap Ndiaye, Une institution très particulière. L’esclavage aux États-Unis, 1619-1877, Paris, Armand Colin, 1998).
FAUCQUEZ, Anne-Claire, « De la Nouvelle-Néerlande à New York : conquête territoriale et résistance culturelle », Revue de la Société d’études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, no 66, 2009, p. 85-115.
Au milieu du XVIIe siècle, l’Angleterre fait face à une nouvelle rivale, autre que l’Espagne ou la France.
Il s’agit des Provinces-Unies des Pays-Bas, une puissance, non pas politique, mais commerciale et maritime qui s’intéresse également à l’Amérique du Nord. Depuis 1609, les Hollandais y possèdent une colonie, la Nouvelle-Néerlande, située entre le Connecticut et le Maryland.
Pour les Anglais, cette présence est un obstacle à ses projets d’expansion territoriale en les empêchant de joindre la Nouvelle-Angleterre à ses colonies du Sud.
Et commence à répandre la nouvelle
Aujourd'hui je m'en vais
Je veux en faire partie
New York, New York
Ces chaussures vagabondes
Se languissent d’errer
En plein cœur de cette ville
New York, New York
Je veux me réveiller dans une ville
Qui ne dort jamais
New York, New York
Et découvrir que je suis le roi
de la colline Au sommet
Ces petites villes bleues
S'évanouissent au loin
Je vais repartir de zéro
A New York
Si je peux le faire ici
Alors je le ferai partout
C'est toi qui choisis
New York, New York
New York, New York
Je veux me réveiller dans une ville
Qui ne dort jamais
Et découvrir que je suis le numéro 1
En haut de la liste
Roi de la colline
Le numéro 1
Ces petites villes bleues
S'évanouissent au loin
Je vais repartir de zéro
A New York
Et si je peux le faire ici
Je vais le faire partout
C'est toi qui choisis
New York, New York
New York
Par liza minnelli
Par Frank Sinatra
Ce récit autobiographique commence le 11 septembre 2001, à New York. L'auteur, Henrik Rehr, habite à 200 mètres du World Trade Center. Ce jour-là, comme tous les jours, sa femme Evelyn part au travail en emmenant leur fils aîné Dylan à l'école. Lui reste travailler à la maison en s'occupant de leur second enfant de deux ans. A 8h48, un premier avion s'abat sur l'une des Twins Towers...
La suite appartient à l'histoire...
Huile sur toile de Griffing - « Trader » 2009
Sculpture en bronze Big Apple par S. Weiss