Commentaires des scénaristes
Dans le script, absent de la série
Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Indications et séquences

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ÉPISODE 206 « DOUBLE JEU » (BEST LAID SCHEMES) 

Écrit par Matthew B. Roberts 

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

18 septembre 2015

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE BEAUCHAMP RANDALL/ JAMIE MACKENZIE FRASER/ FRANK RANDALL

BLACK JACK RANDALL/ MURTAGH FITZGIBBONS FRASER/ LOUISE DE ROHAN

COMTE ST. GERMAIN/ PRINCE CHARLES STUART/ FERGUS /MAÎTRE RAYMOND

MÈRE HILDEGARDE/ SUZETTE/ MAGNUS/MONSIEUR FOREZ/TOINETTE/CONTREMAITRE

 

INTÉRIEURS

Appartements de Jamie et Claire : Entrée. Chambre à coucher. Salle à manger. Salon L'Hôpital Des Anges : Salle des soins / Apothicairerie : Chambre secrète

Entrepôt de Saint-Germain/ Maison Élise /La maison de Louise : Salon

 

EXTÉRIEURS

Lande de Culloden /Les rues de Paris/ Appartements de Jamie et Claire : Cour

Campagne française /Les quais du Havre/ Entrepôt de Saint-Germain

 Route Le Havre à Paris /Bois De Boulogne : les bois. Clairière

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT 

COMMENTAIRES
 

 

 

PAS DE SEQUENCE PRE-GENERIQUE. 

  

GENERIQUE ET CREDITS. 

  

TITLE CARD : 

On voit les mains de Fergus et Jamie en train de préparer des torches (en enroulant des cordes autour d’un bâton qui seront ensuite trempées dans de la résine).

  

Voici une title card alternative, originalement prévue dans le script, TRES inattendue et finalement supprimée (voir commentaires de Matthew Roberts, ndlt) 

 

1EXT. LANDE DE CULLODEN - JOUR 

Une brume lourde plane sur la bruyère épaisse. Soudain, une silhouette apparait à travers la brume. C'est Jamie, brandissant une épée et un poignard. Il porte une chemise en lambeaux et un kilt. 

Enveloppés dans la brume obsédante, des échos des Highlanders mourants entourent Jamie alors qu'il avance obstinément, évitant les corps de ses troupes tombées au combat : un Highlander après l’autre est mort sur le terrain. Pour chaque vingt-cinq plaids ensanglantés, il n’y a qu’un soldat anglais mort. C'est la conséquence de la bataille de Culloden. 

 Mais ce n'est qu'un rêve ou un cauchemar, selon de quel côté on se tient. Nous sommes avec Jamie, plongé dans un songe rempli d’un mélange d’images subconscientes et des descriptions de Claire de la bataille. Il regarde ses mains et elles sont désormais couvertes de sang. Pas son sang, mais le sang provenant d'une violente bataille du XVIIIe siècle. 

Toujours plus de Highlanders morts au sol alors que Jamie continue. Il enjambe un redcoat mort. Jamie est recouvert par de plus en plus de sang : les manches, la poitrine et le visage. Maintenant, les morts et les mourants sont empilés les uns sur les autres. 

Puis un flash de rouge dans la brume... Jamie court vers lui... C'est un officier britannique... il a le dos tourné et la silhouette est obscurcie par la brume, mais il pourrait s'agir de Black Jack Randall. Précipitamment, Jamie attrape l'arrière de son épaule et le fait se retourner... pour porter un coup mortel... mais le soldat britannique se transforme en Frank Randall... !! 

CLAIRE : » Jamie ! S'il te plaît. «  

Maintenant Claire se tient là, dans sa robe rouge, entre ses deux maris. 

Soudain, la brume se dissipe complètement... derrière le trio se trouve des centaines et des centaines de Highlanders morts. 

 FRANK : » C'est dommage, n'est-ce pas... ? Pendant un temps, Bonnie Prince Charlie et son armée de Highlanders avaient l’avantage sur les Britanniques... vraiment étonnant, considérant qu'il n'avait pas suffisamment de fonds, des commandants incompétents, de lourds taux de désertion… Eh bien, c'est l’Écosse. «  

Frank commence à s'éloigner, Jamie et Claire le suivent. 

FRANK : » Et malgré tout ça, ils ont joué de malchance, le mauvais timing, plusieurs mauvaises décisions, sinon ce matin fatidique et sombre sur la Lande de Culloden aurait peut-être fini différemment. «  

Frank enjambe un cadavre. 

FRANK : » Au lieu de cela, les Highlanders morts gisent sur la lande, trempés par la pluie et leur sang. » 

 Claire chuchote à l'oreille de Jamie. 

 CLAIRE : » Parfois, le son de sa voix me manque. » 

 S’il y a quelque chose qui pourrait arracher les tripes de Jamie, c’est bien ça. Même dans un rêve. 

CLAIRE : » La femme d'un professeur. C'est un très poste très respecté, tu sais. «  

Claire se glisse près de Frank, un vrai couple des années 40. C'est trop pour Jamie, même dans un rêve. Frank sourit, tend la main vers sa femme... 

FRANK : » Chérie, il est temps de rentrer à la maison. » 

 Les deux se donnent la main et commencent à s’éloigner. Impuissant, Jamie regarde la Claire qu'il connaît s'en aller avec un homme d’un autre temps. 

 Puis, aussi soudainement qu'elle a disparu, la brume épaisse réapparait – 

 

Matthew B.Roberts : 

« Comme vous le verrez dans le montage final de l’épisode, cette scène n’y figure pas. En fait, nous n’avons même pas filmé la scène, ce qui est un sujet un peu sensible. 

Cette séquence onirique est née après la séparation des épisodes 205 et 206. 

À l'origine, ils étaient conçus comme un seul épisode, mais quand ce bloc est devenu trop gros pour être filmé, nous avons décidé de diviser l'épisode en deux, terminant le 205 avec la promesse de Jamie de ne pas tuer Black Jack. 

Alors, pour commencer l'épisode 206, je voulais mettre Jamie dans la même scène que Frank : le fantôme qu'il venait de promettre de sauver. Et c'était une façon d'illustrer que Jamie acceptait sa promesse de ne pas tuer Black Jack. C’est aussi le décor de la scène ultérieure dans laquelle Jamie demande une promesse à Claire… de revenir auprès de Frank si la situation dans les années 1700 tourne au vinaigre, comme on aime le dire. 

 Parce que la séquence de rêve contenait de nombreux éléments de bataille, nous avons programmé son tournage en même temps que l'épisode de Prestonpans. Malheureusement, le tournage a pris un peu de retard (les grandes scènes de bataille sont toujours compliquées et comportent de nombreuses modifications), donc après de nombreuses hésitations et débats, Ron et moi avons décidé de couper cette scène. 

Comme vous le voyez dans l'épisode, nous avons coupé le haut de la scène 6, démarrant l’épisode sans que Jamie ne se réveille de son rêve. 

 Malheureusement, sans la séquence de rêve, nous avons perdu la raison pour laquelle Jamie avait fait la paix avec sa promesse envers Claire et s'était donc réconcilié avec sa femme. 

 Sam, Caitriona et Tobias étaient tous très excités à l'idée de réaliser ce rêve. 

C’était une façon de sortir des sentiers battus. Dommage que nous n'ayons pas eu l'occasion de le filmer. «  

 

 
 

 

2-5 OMIS. 6INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON – MATIN 

 Jamie se réveille brusquement du cauchemar. Inquiet. Il s’est endormi sur son bureau. Il scrute la pièce à la recherche de sa femme, mais elle est absente. Il est seul avec son anxiété. Mais comme les rêves ont tendance à le faire, plus Jamie est éveillé, plus ils s’effacent de sa mémoire. (Partie enlevée de la scène finale, comme expliqué plus haut par M. Roberts). 

 

Jamie est assis à son bureau, l’air songeur.

Murtaugh entre dans le salon, une lueur déterminée dans les yeux.

MURTAGH : » Randall a été libéré de la Bastille. Je vais rencontrer son second cet après-midi et fixer les conditions du duel. Dans deux jours à l’aube. « 

Jamie évite Murtagh depuis qu'il a promis à Claire de ne pas tuer Black Jack. Comment dire à son parrain que le duel est annulé ? Murtagh remarque immédiatement l'hésitation de Jamie.

MURTAGH : » Dinna fash, mon garçon, Magnus m'assure que les bois à l'ouest de la ville sont sûrs. Les gens d'armes ne patrouillent pas là. « 

Toujours pas de réaction de la part de Jamie. Alors Murtagh le pousse.

MURTAGH : » Mon garçon ? »

 JAMIE : » Oui. »

MURTAGH : « Tu dois te concentrer. Je vais chercher les épées d’entrainement, je te retrouve dans la cour, affûte tes compétences... »

 Murtagh commence à s'éloigner, mais est arrêté par...

 JAMIE : » Je ne peux pas. »

 MURTAGH : » Alors, avant le dîner. J’aimerais ne pas attendre jusqu’à demain. Tu dois travailler ta mauvaise main. »

 JAMIE : » Je ne me battrai pas contre Randall. J'ai déjà envoyé un message pour me retirer du défi. « 

Désormais comme un tigre en cage, Murtagh est hors de lui. 

 MURTAGH : » Quoi ? Pourquoi ? POURQUOI ? »

 JAMIE : « C’est très compliqué. »

 MURTAGH : « Je sais que je suis un homme simple, mais je demande une explication. »

JAMIE : » Je ne peux pas, Murtaugh. »

 MURTAGH : » Tu ne peux pas ? Ton esprit change comme une femme indisposée. »

 C’est une insulte et non une observation. Et Jamie le sait bien.

 JAMIE : » Crois-moi, j'ai une bonne raison. « 

Murtagh fait volte-face et s'en va, en colère, confus et déçu par le comportement irrationnel de Jamie. Il frôle un Magnus joyeux, qui entre avec un plateau de petit déjeuner.

 MAGNUS : » Bonjour, Monsieur Murtagh. « 

MURTAGH : » C’est ça… »

 MAGNUS : » Tant pis. Madame a demandé que vous ayez un vrai repas pour commencer votre journée. « 

JAMIE : » Et où est Madame ce matin ? »

 MAGNUS : » Elle est allée à l’hôpital. »

 JAMIE : » Évidemment. « 

MAGNUS : » Pardon ? »

 JAMIE : » Rien. Merci Magnus. »

MAGNUS : » Milord… »

 Magnus laisse Jamie seul.

 

7OMIS. 8INT. L’HÔPITAL DES ANGES – SALLE DE SOINS – JOUR 

 Claire passe dans la salle de soins quand Monsieur Forez l'appelle. Ils parlent d'un patient décédé.

MONSIEUR FOREZ : « Madame Fraser, je me demandais si vous auriez l’amabilité de m’aider à préparer ce patient pour l’enterrement. »

CLAIRE : « Certainement. Allez-vous quelque part ? « 

MONSIEUR FOREZ : » J'ai été convoqué par Sa Majesté pour exercer mes fonctions habituelles. »

 CLAIRE : » Ah oui. Vos fonctions habituelles. » Elle se lave les mains dans un seau.

 Un petit frisson parcourt Claire, lui rappelant que les « fonctions habituelles » de Monsieur Forez sont celles de bourreau royal.

CLAIRE : » Et pour quel crime cet homme est-il exécuté ? »

 MONSIEUR FOREZ : » On dit qu'il s'agirait de plusieurs personnes. Des praticiens des arts occultes. « 

 Il jette un regard à Claire, un avertissement.

 MONSIEUR FOREZ : » Et tous ceux qui s'associent à eux. « 

CLAIRE : » Quand cela doit-il avoir lieu ? » 

MONSIEUR FOREZ : » Une fois qu'ils seront rassemblés, je suppose. Je pensais qu’ils seraient peut-être pendus. Mais le plaisir du roi est de les faire écarteler, donc je dois être prêt. « 

CLAIRE : » Le plaisir n'est pas le mot qui me vient à l'esprit. « 

MONSIEUR FOREZ : » Le plaisir n’est pas le mot précis. Mais il faut être fier du talent avec lequel Dieu a béni quelqu'un, non ? Ne vous méprenez pas, Madame Fraser. Pour étrangler un homme à mort au bout d'une corde -- bah ! N’importe qui peut le faire. Mais exécuter réellement la sentence de la roue et de l’écartèlement, cela nécessite en effet de grandes compétences. »

 CLAIRE : » Je l'imagine. »

MONSIEUR FOREZ : » Premièrement, l'homme ou la femme doit être pendu, mais de façon judicieuse, afin que la nuque ne soit pas brisée. On le voit à l’expression du visage. Alors que la mort approche, il faut travailler vite, de peur que le sujet expire avant d’avoir terminé. «  

Forez glisse sa main dans un mouvement coupant sur le torse du patient mort. 

 MONSIEUR FOREZ : » C'est une question de vitesse et de dextérité. Maintenant - si vous avez été rapide dans votre travail, il y a un moment de pause, car aucun des vaisseaux n’auront été sectionnés. » 

 CLAIRE : » Alors le... sujet... peut vivre un peu plus longtemps « ? 

 MONSIEUR FOREZ : » Mais oui, Madame. J’ai vu un homme fort vivre plus d'un quart d'heure dans cet état. » 

 CLAIRE : » J'imagine que cela semble beaucoup plus long pour la victime. » 

 MONSIEUR FOREZ : « À l'approche de la mort, vous passez la main dans la cavité pour saisir le cœur. La principale difficulté est de sectionner les gros vaisseaux supérieurs rapidement, donc pour que l'organe puisse être arraché alors qu’il palpite encore. Il faut faire plaisir à la foule. Pour le reste... ce n’est que de la boucherie. Une fois que la vie est éteinte, il n'est plus nécessaire d’être qualifié. »

 Le visage de Claire pâlit alors qu’elle regarde Forez mimer les gestes, et elle vacille.

 

 Matthew B. Roberts : 

 « La scène de Forez dans le livre est très longue, trop longue pour une scène filmée, donc je l'ai soigneusement découpée, pour qu'elle ait toujours un sens et du poids. 

Et puis encore une fois en post-édition, nous avons fait plus de découpages, ne laissant que les parties les plus pertinentes de la scène. 

 Nous pensions tous qu'il était important que Claire sache quelle punition pouvait être infligée à un traître à cette époque. » 

 

 CLAIRE : » Non, je suppose que non. « 

MONSIEUR FOREZ : » Je vous ai fait pâlir avec cette conversation fastidieuse ! Peut-être que notre ami, Maître Raymond, sera de meilleure compagnie. »

Forez et Claire se regardent de manière éloquente. 

CLAIRE : Si cela ne vous dérange pas, je crois qu'il le serait. Au revoir, Monsieur Forez. » 

Sur ce, Claire bat en retraite précipitamment. 

MONSIEUR FOREZ : » Au revoir, Madame Fraser. »

 

 

 9INT. L’HÔPITAL DES ANGES – SALLE DES SOINS - JOUR 

 Claire se penche au-dessus d'une bassine, s'asperge le visage d'eau froide... 

CLAIRE (Voix Off) : « En entendant avec beaucoup de détails les caprices du roi et la punition qui pourrait arriver à n'importe qui au gré de Sa Majesté, je me remémorai le bûcher de Cranesmuir avec encore une certaine inquiétude, pour moi et pour mon nouvel ami, Maître Raymond. » 

  

 10EXT. RUES DE PARIS – JOUR 

Le carrosse de Claire sillonne les rues... Jusqu'à ce qu’elle s'arrête finalement au bas d'un escalier en colimaçon bordé de chaque côté par des camelots. Claire se précipite et grimpe les marches au plus vite. 

 

 11OMIS. 12INT. APOTHICAIRERIE - JOUR – JUSTE APRES 

 Claire entre et trouve Maitre Raymond en train de préparer ses potions avec une servante pour une cliente. 

Claire et Raymond se regardent... elle se retourne vers la porte de la salle secrète. Il lit instantanément l’urgence dans son regard. Il hâte la transaction. 

 MAÎTRE RAYMOND : » Faites un bouillon de houblon que vous donnerez à votre maître. Ses ardeurs devraient ainsi... s'apaiser. «  

Il conduit la servante à la porte d'entrée, puis se tourne vers Claire. 

MAÎTRE RAYMOND : » Qu'est-ce qu’il y a, Madonna ? On dirait que vous avez vu un fantôme. » 

 CLAIRE : » Pas ici... » 

 Ils se dirigent vers la salle secrète…

 

13INT. APOTHICAIRERIE - SALLE SECRÈTE - JOUR – JUSTE APRES – 

 …où ils peuvent parler en privé. Claire ne mâche pas ses mots.

CLAIRE : » Vous devez quitter la ville... immédiatement. Le roi est parti en croisade contrer les praticiens des arts occultes dans Paris. « 

Maître Raymond tente de digérer la nouvelle. Son visage est soucieux, mais il tente alors de lui donner un peu de contexte historique.

MAÎTRE RAYMOND : » Oui, cela est déjà arrivé. Rien de préoccupant. L'arrière-grand-père du roi Louis, Louis XIV, a fait à peu près la même chose il y a des décennies. Éliminant les hérétiques de la ville un à un, comme on pourrait enlever les mauvaises herbes d'un jardin. C'était une manifestation cachée de sa piété. Peu de temps après, ils ont tous été libérés, après les avoir forcés à renoncer à Satan comme pénitence. »

 Claire se place devant l’apothicaire pour lui montrer le sérieux de ses propos.

 CLAIRE : » Je crains que cette fois ce ne soit différent ; je pense que le roi veut du sang, plutôt que des Je vous salue Marie. Monsieur Forez m’a confié qu'il se prépare à de multiples exécutions. Vous êtes en danger, Maitre Raymond. »

 MAÎTRE RAYMOND : » Eh bien… Si c'est comme vous le dites, alors vous n’auriez pas dû venir ici. Vous vous êtes mise en grand danger. Mais je suis touché par votre inquiétude pour mon bien-être. « 

CLAIRE : « C'est ce que font les amis l’un pour l’autre. »

 MAÎTRE RAYMOND : « Merci ma chère amie, je tiendrai compte de votre avertissement et je vais quitter la ville immédiatement. »

 Raymond sourit, pour tenter d'apaiser l'inquiétude de Claire.

MAÎTRE RAYMOND : » Ne vous en faites pas... Même si on désherbe souvent, les mauvaises herbes ont l'habitude de réapparaître. (Il lui prend la main) Nous nous reverrons, Madonna... dans cette vie ou dans une autre. « 

CLAIRE : » Je l'espère certainement... S'il vous plaît, soyez prudent. »

 Maintenant, Raymond se précipite dans la pièce, rassemblant les choses dont il va avoir besoin pour un voyage. 

 MAÎTRE RAYMOND : » Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ? Une façon de vous remercier de votre gentillesse avec des potions ou des herbes... ? » 

 Claire regarde autour d'elle et se rend compte qu'elle a effectivement besoin de certaines choses ici. 

CLAIRE : » Eh bien oui... il y a quelques choses Je pourrais utiliser... «  

On suit son regard sur les centaines de flacons et de bouteilles. 

  

 

18INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON – NUIT 

SCENE AVANCEE DANS LA VERSION FINALE (voir le numéro de scène, ndlt) 

 

 Claire est sur un canapé et se détend pendant que Jamie masse ses pieds enflés.

CLAIRE : » Comment as-tu su que c’était exactement ce dont j’avais besoin ? » 

 JAMIE : » Je me souviens que Jenny disait à quel point ça l’aidait quand elle était enceinte.  J'étais en train de penser... »

 CLAIRE : » À quoi ? «  

JAMIE : » Tu te souviens quand tu as dit que je te devais une vie parce que tu avais sauvé la mienne ? Eh bien, je t’ai aussi sauvé la vie, et au moins aussi souvent. Il me semble que nous sommes quittes. »

 CLAIRE : » Quittes ? »

 JAMIE : « Oui.  J’ai besoin que tu saches que je ne t’ai pas donné la vie de Randall en paiement d’une dette. Je ne dois rien à Frank. Tu avais le libre choix entre nous, et tu m’as choisi. Le fait que tu m’aies choisi ne lui donne aucune considération particulière. »

 CLAIRE : » Mais Frank est innocent dans tout ça. « 

JAMIE : » J'ai tué des hommes au combat, certains sans doute innocents de tout péché autre que d'être au mauvais endroit, en portant les mauvaises couleurs. Nos choix se résument à ceci : nous tuons là où nous devons, et nous vivons avec après ça. » 

CLAIRE : » Mais ce n'est pas une question de tuer ou d'être tué. » 

 JAMIE : » C’est là que tu te trompes. Ce que Jack Randall m'a fait était pire que la mort. Et ce qu'il y a entre lui et moi ne peut être réglé que par la mort de l’un de nous deux. »

CLAIRE : » Alors pourquoi m’as-tu promis de laisser Randall vivre ? »

 JAMIE : » À cause de Charles Stuart. (Claire le regarde, perplexe) Le Prince est un homme rusé, fuyant. Pourtant il y a une lumière dans ses yeux qui peut tromper les hommes bons en faisant croire qu’il est l’élu de Dieu, destiné à réaliser le rêve de la restauration des Stuart. Nous l’avons contrecarré autant que nous pouvions, Claire. Mais nous ne pourrons peut-être pas l'arrêter, finalement. Nous pourrions nous retrouver à contempler les abysses au fond de la Lande de Culloden. Donc, si quelque chose devait m’arriver... « 

CLAIRE : » Ne parle pas comme ça. « 

Claire ne veut pas y penser, mais Jamie continue.

JAMIE : » ... je veux que tu aies un endroit où aller, quelqu'un pour prendre soin de toi. Et pour notre enfant. Je veux que ce soit un homme qui t'aime... Alors, c'est à mon tour de demander une promesse. Promets-moi que si le moment venait, tu repartirais par les pierres. Vers Franck. « 

 

Matthew B. Roberts : 

« Dans ma première ébauche, cette scène était beaucoup plus tôt dans l'épisode et vous pouvez voir sur le montage final de la série que nous l'avons déplacée vers le haut. Puisque Jamie et Claire étaient dans une si mauvaise situation lorsque nous les avons quittés à la fin du 205, nous devions les réunir au début de cet épisode (surtout compte tenu de ce qui allait se passer). 

Il y a eu un débat dans la salle pour savoir s'il fallait conserver cette scène : j'ai gagné. Pas de spoilers – mais c'est l'une des scènes les plus importantes de la saison pour moi – elle prépare tellement de choses à venir. «  

 

CLAIRE (avec peu de conviction) : « Je le promets. « 

Jamie embrasse Claire et pose sa tête sur son ventre et écoute les battements de cœur du bébé alors que Claire lui caresse la tête. Un portrait de famille.

 CLAIRE (Voix Off) : « J'espérais dans mon cœur que si jamais j’étais confrontée à un retour à travers les pierres, pour Frank, je pourrais garder la promesse que je venais de faire. » 

 

 

14INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE – JOUR 

Claire a des herbes et des bandages étalés sur une table. Un Jamie méfiant est assis sur le lit, chemise ouverte, comme un patient attendant d'être examiné. Murtagh regarde par la fenêtre, toujours contrarié par la décision de Jamie de ne pas provoquer Randall en duel. Claire se concentre sur la tâche à accomplir, mais elle sent la lourdeur qui pèse sur eux trois. 

Fergus se précipite, touchant à tout ; tout est une curiosité. Claire le surveille.

 MURTAGH : » Pourquoi essayons-nous de simuler la variole ? « 

JAMIE : » Parce que les financiers attendent pour voir si le Prince réussit cette aventure viticole. Si ça marche, ils feront la queue pour lui prêter de l'argent pour la cause jacobite. « 

CLAIRE : » Mais si nous pouvons convaincre le capitaine du port au Havre de détruire les entrepôts et les stocks de St-Germain, comme il l'a fait avec Le Patagonia… « 

JAMIE : » Charles perdra son vin -- et son investissement. « 

 

Matthew B. Roberts : 

« J'ai toujours adoré cette partie de Dragonfly in Amber. Mais dès le départ, je savais que nous aurions du mal à filmer Murtagh et Jamie voyageant au Portugal et naviguant sur un bateau. 

J’ai donc repensé toute cette aventure pour qu’elle se déroule en Écosse (des éléments ont été saupoudrés dans l’épisode précédent). 

 Je voulais garder l’esprit du livre et cette scène était une façon de le faire. 

 De plus, le fait que la concoction agisse visuellement sur Jamie nous a évité d'avoir à montrer les effets sur les victimes : le public pouvait simplement en déduire que cela avait fonctionné, l'ayant déjà vu. » 

 

 Murtagh grogne...

CLAIRE : » Et il repartira à Rome en courant, la queue entre les jambes. »

MURTAGH : » Ou alors, on tranche la gorge du bellâtre italien pour en finir. « 

CLAIRE : » Tuer Charles Stuart ne servira qu’à en faire un martyr en Écosse. « 

Les frustrations de Murtagh sont sur le point d’éclater. Claire tend une fiole à Jamie, lui faisant signe de la boire.

CLAIRE (à Fergus) : » Essence de romarin et cascara amer... »

 Il le fait, à contrecœur. Claire imbibe un chiffon d'une pommade aux plantes et commence à le frotter sur la poitrine de Jamie.

CLAIRE : » ... purée d'orties. »

 JAMIE : » S’il le faut. »

 Fergus s’amuse avec les bandages, Claire le rappelle à l’ordre.

 CLAIRE : » Arrête de faire l’idiot ! Sois attentif ».

FERGUS : « Je le suis. »

CLAIRE : « Non ! »

 JAMIE : » Je ne sens rien. « 

CLAIRE : » Attends une minute. « 

Claire récupère une fiole contenant un liquide rougeâtre.

CLAIRE : » Rose garance. Avec un peu de chance, ce mélange causera des maux d’estomac et des vomissements. « 

MURTAGH : » Tu vas passer une agréable soirée… »

CLAIRE : » Tu es sûr de pouvoir le faire boire aux hommes de St-Germain ? « 

JAMIE : « Oui, je vais casser les bouchons de quelques bouteilles de vin. On ne peut pas vendre un produit endommagé. Crois-moi, les hommes de St-Germain ne les laisseront pas se perdre. »

CLAIRE : » Quand les hommes de Saint-Germain auront bu le vin modifié, ils auront de la fièvre. Le jus d'ortie sur leur peau provoquera des cloques, et la rose garance reproduira du sang dans leurs urines - des symptômes révélateurs. »

 Jamie commence enfin à en présenter : sa poitrine tourne au rouge vif, il commence à transpirer, les crampes d'estomac arrivent...

 CLAIRE : » Et voilà, cela donne la variole. »

MURTAGH : » Des mascarades et des jeux. Et après ? Un jeu de charades excitant ? « 

FERGUS : » Les dames chez Madame Élise jouent aux charades toutes nues pour les clients. « 

JAMIE (dans la douleur) : « Du calme, Fergus. »

FERGUS : « Mais j’étais calme ! » 

JAMIE : « Va-t’en ! » 

 Murtagh s'en va. Fergus, réprimandé, sort derrière lui. Pendant que Claire soigne les cloques de Jamie avec de la pommade, ils échangent sur l'humeur de Murtagh –

CLAIRE : » Murtaugh est fâché. »

 JAMIE : « Je ne lui en veux pas. – Jamie réfléchit et prend la main de Claire. Nous devons lui dire. « 

CLAIRE : » Oui, je pensais exactement la même chose. Tu m’as protégée, moi... mon secret. Je ne viendrai pas entre vous deux plus longtemps. Randall, Frank, Culloden... » 

 JAMIE : » Oui. Tout. « 

CLAIRE : « Tout. » 

Jamie réfléchit à la façon dont il va dire la vérité à son parrain et meilleur ami. Puis il se plie de douleur… la mascarade est très efficace…

 

15. 16.EXT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE - COUR - PEU DE TEMPS PLUS TARD 

 Murtagh fait les cent pas dans la cour, très énervé. Jamie le rejoint. Pendant un moment silencieux, Jamie réfléchit à la manière de commencer cette conversation. Claire regarde la scène depuis les fenêtres du salon.

Jamie prend une profonde inspiration… Il fait les cent pas, gesticule pour transmettre le récit de l’aventure du voyage dans le temps de sa femme.

 

18.EXT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE. - COUR - PLUS TARD 

 Jamie vient de terminer l'histoire. Murtagh a gardé un visage impassible. A la fin du récit de Jamie, Murtaugh s’approche de lui.

MURTAGH : » Si tu crois que ta femme est… une sorcière, alors qui suis-je pour te contredire ? « 

Puis Murtagh regarde Jamie dans les yeux et donne un coup de poing dans la mâchoire.

MURTAGH : » Mais tu aurais dû me faire confiance et me le dire depuis le début. « 

Cela règle le problème. Enfin, autant que possible pour l'instant. Les deux hommes retournent à l'intérieur, Jamie s'assurant que ses molaires sont toujours en place.

 Le truc avec les Écossais, c'est qu'ils sont souvent imprévisibles, même pour les autres Écossais.

Claire semble soulagée.

 

19EXT. 20EXT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - COUR – JOUR 

 Jamie et Fergus sont prêts à partir pour Le Havre, avec la mission d’infecter l’entrepôt de Saint-Germain. Claire leur tend le kit-variole qu'elle a préparé.

CLAIRE : « Sois prudent. »

 JAMIE : » Oui. »

 CLAIRE : » Tu dis toujours cela. Je le pense cette fois. (À Fergus) Et toi, ne fais pas ta tête brûlée. « 

Fergus lance à Milady un « qui, moi ? » faussement surpris.

CLAIRE : » Oui toi. »

 FERGUS : » Oui, Madame. Je veillerai aussi sur Milord. « 

CLAIRE (pas convaincue, à Jamie) Tu es entre de bonnes mains. « 

JAMIE : » Je te verrai dans quelques jours. « 

Jamie et Fergus s’en vont avec leurs chevaux.

 

A21INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - SALON 

 Claire entre et trouve Murtagh assis à une table, en train d'écrire quelque chose, avec application, encore et encore. Claire jette un coup d’œil au papier – il est rempli de nombres aléatoires. Mais en y regardant de plus près, ils ne sont pas du tout aléatoires : 1918... 1919... 1920... 1921... toutes les années jusqu'en 1945.

 Claire et Murtagh échangent un regard, se demandant qui va parler d'abord. Murtagh montre les dates sur le papier.

MURTAGH : » Tu as donc vécu toutes ces années, alors ? « 

Claire montre 1918.

CLAIRE : « Voici l’année où je suis née. Elle montre 1939. Et voici l’année où je suis devenue une infirmière, une guérisseuse, pendant la guerre mondiale. »

 MURTAGH : » Tu sais ce qui va arriver aux Jacobites ? « 

CLAIRE : « Oui. Je sais quand le Soulèvement commence... »

 MURTAGH : » Alors tu sais aussi comment ça se termine. Et ça ne se termine pas bien. » Claire regarde Murtagh. Elle lui épargne les détails, mais elle ne peut pas mentir.

CLAIRE : » Non. « 

Il la regarde dans les yeux et y voit la tragédie, et le poids porté dans sa réponse simple en un seul mot.

 CLAIRE : » À moins que nous empêchions qu’il se produise. « 

Murtagh la regarde pendant un long moment. Il réfléchit à quelque chose d'important. MURTAGH : » Mais tu connais toutes les dates. Quand des choses vont arriver. Quand les gens mourront. »

 CLAIRE : » Je ne sais pas... ni pour toi, ni pour Jamie... ni quiconque d'entre nous. «

 MURTAGH : » Même en sachant ce que Jamie dit que tu fais... je ne voudrais pas porter ce fardeau. « 

Il prend la main de Claire, la regardant avec beaucoup de compassion. 

 

Matthew B. Roberts : 

« Ron a suggéré cette scène et, au début, je ne savais pas comment l'intégrer dans le scénario… mais après avoir écrit un brouillon, elle est instantanément devenue l'une de mes préférées. 

 Cela lie Murtagh et Claire encore plus qu’ils ne le sont déjà. «  

 

CLAIRE : » Crois-moi, j'aurais aimé ne rien savoir à propos de tout cela. » 

Murtagh fait glisser le papier avec les dates devant elle, puis se lève pour partir. Claire soupire de soulagement ; qu'il la croie ou non, Murtagh ne va nulle part, et c'est tout. Tout ce qui compte. 

 À ce moment-là, Suzette entre, croisant Murtagh qui sort, et lui jette un regard coquin. Elle tend à Claire une lettre d’invitation. 

SUZETTE : » Madame, ceci vient d'arriver pour vous, apporté par le messager de la Marquise de Rohan. » 

 CLAIRE : « Merci. «  

Suzette sort alors que Claire l'ouvre et lit. 

CLAIRE : » Bon dieu… Pas une autre invitation à dîner… » 

Claire jette la lettre sur le sol. 

 

 21EXT. CAMPAGNE FRANÇAISE – JOUR 

La route de Paris au Havre.

Série de plans montrant Jamie et Fergus chevauchant rapidement, se dirigeant vers l'ouest en direction du coucher du soleil.

 

 22EXT. QUAIS DU HAVRE – NUIT 

Vue sur le port et les quais.

 

23INT. ENTREPÔT DE ST-GERMAIN – NUIT NOIRE 

 Fergus se glisse furtivement entre des tonneaux de vin et des grandes caisses, comme une souris se faufilant dans un labyrinthe. Il fait une pause – aperçoit sa proie – des bouteilles de vin. Sur une table. Pas encore. Il doit attendre le passage de deux employés. Dès qu'ils sont partis, il s'élance, attrape deux bouteilles, et revient sur ses pas. –

 

24EXT. QUAIS DU HAVRE – ENTREPÔT DE ST. GERMAIN – JUSTE APRES 

 Dehors, quelque part derrière l’entrepôt, dans une ruelle sombre. Fergus clique sa langue. Un signal. Un instant plus tard, un sifflement. C’est bon. Il trouve Jamie caché. 

Travaillant vite, Jamie fait sauter le bouchon des bouteilles. Il verse sur le sol une partie du vin. Sort deux flacons de son sporran, regarde le liquide.

Il remplace le vin manquant par un peu de l’élixir magique de Claire contre la variole. Fergus fait signe à Jamie d’en ajouter – 

FERGUS : » Plus. Je crois. Plus ils seront malades, mieux c'est, non ? » 

 Bon point. Jamie vide les flacons dans chaque bouteille. Remet les bouchons en place, puis les tend à Fergus.

 JAMIE : » Place-les là où les hommes sont sûrs de les trouver. »

 FERGUS : » Oui, Milord. » 

 Fergus disparaît en un éclair. Jamie prépare la deuxième phase de l'opération. D'une sacoche, il sort une brosse à poils doux et une flasque. Puis il attend. Des bruits sur des quais. Des bruits de la mer. Un instant plus tard, un clic. Un sifflement. Puis Fergus réapparaît. 

 FERGUS : » Fait. Comme du fromage pour les rats. Ils ne pourront pas résister. » 

 JAMIE : « Bien. Maintenant, prends ça et brosse ceci à l'intérieur de leurs manteaux. Fais attention à ne pas t’en mettre sur tes mains. « 

Fergus prend la brosse et la fiole et s'en va. Cette fois, nous le suivons.

  

 25. 26INT. ENTREPÔT DE ST. GERMAIN – NUIT 

 Fergus serpente à nouveau à travers les barils. S'arrête. Se déplace. S'arrête. Le petit pickpocket est magistral dans ses mouvements. 

Quand il n’y a personne, Fergus se précipite à travers la pièce – 

Une sorte de salle de repos. Les manteaux, chemises et autres possessions des employés sont suspendus à des crochets. Une table, des restes de nourriture et un lit de camp pour faire la sieste. Il se met immédiatement au travail, en aspergeant d'abord la brosse avec le jus d'ortie, puis en l’appliquant sur tous les vêtements en vue : les manteaux, les chemises, les chiffons et la couverture du lit de camp. 

On entend des voix d’hommes. Il se fige pour écouter. Quelqu’un s’approche pour de bon. Ses yeux cherchent un endroit où se cacher. Maintenant ! Ils sont presque là. 

Le lit de camp : Fergus roule au sol et se terre en dessous. Il y a à peine assez de place, mais le garçon parvient se contorsionner dans l'espace – au moment où la porte s’ouvre. Un seul des hommes entre. Il s'étire, puis se laisse tomber sur le lit. Fergus reste caché. L'homme lâche un pet. Fergus pâlit. 

(Toute cette partie apparait dans les bonus DVD de la saison 2, ndlt) 

 

 27EXT. QUAIS DU HAVRE - ENTREPÔT DE ST. GERMAIN – NUIT 

Cela fait un moment et Jamie commence à s'inquiéter... 

  

28INT. ENTREPÔT DE ST. GERMAIN – NUIT 

Des ronflements. Il est temps d'y aller. Fergus sort de dessous le lit et se dirige vers la porte. S'arrête. Se retourne et délicatement, imbibe la zone de l’entrejambe de l’homme avec le jus d’ortie. Il a fini, il jette un coup d'œil par la porte, vérifiant les employés qui approchent -- tout est ok. 

Il place les deux bouteilles de vin bien en vue sur la table. 

(Version finale : il applique le jus d’ortie sur tous les vêtements, les raccroche puis il s'enfuit.) 

Les deux hommes repartent à cheval au galop.

 

29 30 31INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE – AURORE 

 Claire dort tandis que Jamie entre tranquillement, épuisé.

CLAIRE : » Alors, vous avez réussi ? »

 JAMIE : » Je ne me suis pas attardé pour le découvrir. On le saura bien assez tôt. »

 CLAIRE : » Cela doit fonctionner. Charles ne peut pas obtenir cet argent. »

 JAMIE : » Dinna fash, mo nighean donn, si quelqu’un peut transmettre la peste et la maladie, c'est bien nous. « 

Claire rit. Puis Jamie s’allonge sur le lit et le couple s’endort dans les bras l’un de l’autre.

 

32INT. MAISON ELISE - JOUR - QUELQUES JOURS PLUS TARD 

 Jamie arrive au salon, après avoir été convoqué à une réunion en urgence. En entrant, il aperçoit le Prince Charles. Le Prince est bouleversé, buvant du vin pour calmer ses nerfs.

JAMIE : « Votre Altesse Royale… »

PRINCE CHARLES : » James, vous êtes enfin là. Je vous attendais avec impatience. »

 JAMIE : » Je suis venu dès que j'ai reçu votre message. « 

ST. GERMAIN : » C'était il y a des heures. J'ai cru attendre. »

 Jamie se retourne et se heurte au Comte St Germain, qui se tient maintenant beaucoup trop près de Jamie.

ST. GERMAIN : » Un choix bien absurde. On ne peut pas lui faire confiance. »

JAMIE : » Comme je l'ai dit, Votre Altesse Royale, je suis venu tout de suite. « 

CHARLES : » (à Saint-Germain) Je confierais ma vie au Seigneur Broch Tuarach. « 

Utiliser le nom officiel de Jamie n’est pas anodin, le sens en est lourd, pour Jamie comme pour St. Germain.

JAMIE : » Comment puis-je rendre service ? « 

PRINCE CHARLES : » Il y a eu une catastrophe au Havre. À l’entrepôt du Comte. « 

ST. GERMAIN : » Certains de mes hommes ont été atteints par... »

 Charles l'interrompt, s'assurant que le mot de variole n'est pas prononcé à voix haute, attisant les commérages.

 PRINCE CHARLES : « Une maladie mystérieuse, dont personne n'a encore pu établir le diagnostic. »

 JAMIE : » Cette... maladie, est-elle contagieuse ? »

ST. GERMAIN : »   Qui sait… »

 Ces brèves questions et réponses perturbent encore plus Charles.

PRINCE CHARLES : » Il ne faut pas spéculer ouvertement sur la contagion de cette maladie. « 

ST. GERMAIN : » Les victimes ont été mises à l'écart pour le moment. Cependant, leur absence va bientôt se remarquer. « 

JAMIE : » Et le capitaine du port, est-ce qu'il été payé ? N'est-ce pas ainsi que vous gérez habituellement ces choses ? »

ST. GERMAIN : » Il a trop de scrupules pour cela. »

PRINCE CHARLES : » C'est pourquoi je vous ai envoyé chercher, James. Nous vous demandons de transporter le vin. »

 Ce tournant fortuit n'est certainement pas celui que Jamie attendait. Néanmoins, il ne peut pas montrer ce qu’il pense, mais il hésite.

 JAMIE : » Ceci pourrait mettre en péril les affaires de mon cousin Jared. »

 Le Comte explose.

ST. GERMAIN : » Je vous avais bien dit qu'il tenterait de nous extorquer quelque fortune. »

PRINCE CHARLES : » James sait que ce n'est pas le moment de négocier. «  

ST. GERMAIN : » Quand bien même, je ne lui fais pas confiance. Il m’a déjà ruiné auparavant. «  

Le prince Charles se concentre attentivement sur Jamie.

 PRINCE CHARLES : « James, vous savez que ce n’est pas seulement pour l’argent. Écoutez-moi bien :  les bénéfices de cette entreprise nous permettront d'expulser les Hanovriens usurpateurs du trône de mon père. Il s’agit de reconquérir votre terre et de restaurer votre Roi béni. « 

Persuasif en effet. Charles Édouard Louis John Casimir Sylvester Severino Maria Stuart peut certainement user de charme quand il en a besoin.

JAMIE : » Bien sûr, Votre Altesse Royale. Je dois encore trouver des acheteurs, mais je partirai pour Le Havre et j’organiserai le transfert vers mon entrepôt immédiatement. »

 PRINCE CHARLES : » Vous êtes un fidèle et vrai patriote. Bonne chance, James. « 

St. Germain n'est pas aussi convaincu par Jamie Fraser ; s'il avait le choix, le grand Highlander mangerait les pissenlits par la racine (faire pousser des pâquerettes en anglais, ndlt). 

ST. GERMAIN : » Je serai bien sûr du voyage, aux côtés du Tout-Puissant. Afin de surveiller mon investissement. »

Même si Jamie fait de son mieux pour le cacher, la participation de St. Germain est inattendue et, de surcroît, totalement indésirable.

JAMIE : » C'est une route solitaire vers Le Havre. Votre conversation sera une agréable distraction. »

Il n’est pas sûr que la haine que ces deux hommes partagent l'un pour l'autre puisse être plus palpable.

(Rappel : chacun parle dans sa langue, St Germain refusant de s’exprimer en anglais et Jamie en français… ndlt) 

 

33INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE – NUIT 

 Murtagh essaie l'une des plus belles tenues « françaises » de Jamie. Jamie se tient à proximité, mais c'est Suzette qui en fait supervise l’habillage.

MURTAGH : » cela gêne mes mouvements. « 

Suzette s'installe et fait quelques ajustements –

SUZETTE : » Tu t’y habitueras. »

MURTAGH : » Je ne veux pas m’y habituer. Jouer au noble est déjà assez pénible. Le faire dans cette tenue, c'est insupportable. « 

Suzette recule pour admirer Murtagh et son travail. Et elle aime ce qu'elle voit.

 JAMIE : « On va faire de toi un vrai courtier français. »

SUZETTE : » En effet. « 

MURTAGH : » Un autre commentaire comme ça et tu te masseras la mâchoire. « 

Jamie se touche la mâchoire, un souvenir de leur précédente « conversation ».

CLAIRE : » Peut-être pouvons-nous penser à une alternative ? Fais-tu confiance à ces hommes que tu as trouvés ? « 

MURTAGH : » L'argent achète tout si tu sais où chercher. »

 CLAIRE : » Très bien, mais ces bandits de grand chemin ont-ils la bonne tenue pour faire l’affaire ? »

 Elle montre les vêtements de Murtagh.

MURTAGH : » Disons simplement qu’il sera risqué pour un noble de se promener dans la rue Saint-Honoré ce soir. »

 JAMIE : » Nous n'avons pas le temps pour une alternative, Claire. « 

CLAIRE : » Et si vous vous faites prendre ? L'un d’entre vous y a-t-il réfléchi ? »

Murtagh fait un signe de tête à Jamie : tu l’as fait ?  Jamie hausse les épaules.

 JAMIE : » Oui, ne pas se faire prendre. « 

Claire n'est pas satisfaite de cette réponse, ni de leur attitude désinvolte. 

 CLAIRE : » Tout cela est trop dangereux. « 

JAMIE : » C'est vrai. »

CLAIRE : » Tu sais, de temps en temps, c'est bien que tu me mentes. Juste pour me rassurer. »

 JAMIE : » Je m'en souviendrai la prochaine fois. »

 

 Matthew B. Roberts : 

 « En tant que personne qui a lu les livres, je sais que Jamie et Claire se sont promis qu’il peut y avoir « des secrets mais pas de mensonges » dans leur relation. 

 Alors, en me rappelant ce moment de leur mariage, j'ai pensé que ce serait amusant pour Claire de dire : « Tu sais, de temps en temps, tu peux me mentir. Juste pour me rassurer. » 

Quelque chose dont un vrai couple pourrait plaisanter. » 

  

CLAIRE : » J’ai un mauvais pressentiment sur tout cela. Cela semble inutilement risqué, comme si on n’y avait pas suffisamment réfléchi. Et Saint-Germain ? »

MURTAGH : » Nous avons un plan pour lui. »

 JAMIE : « J'y ai bien réfléchi, Sassenach, et ça va marcher. Et ce n'est pas de moi dont tu devrais t'inquiéter de toute façon. Je suis simplement un marchand transportant ses biens. Si tu te sens obligée, prie pour Murtagh Fitzgibbons. C’est lui qui sera en première ligne. »

Murtagh râle, un bruit écossais plein de mécontentement. Claire et Jamie le regardent. Aux prises avec sa nouvelle tenue vestimentaire, Murtagh, au lieu d'avoir l'air d'un élégant courtisan français, ressemble davantage à un homme tentant d’échapper à une camisole de force.

MURTAGH : » Si par hasard je me fais prendre... auriez-vous la gentillesse de me tuer. Je refuse d'être pendu dans cet attirail. « 

SUZETTE : » Alors laisse-moi te déshabiller, tout de suite. « 

Suzette attrape la main de Murtagh et le conduit vers la porte. Peut-être que ces vêtements ne sont pas si mal après tout... ils sortent.

 

34INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE – NUIT 

Il est tard dans la nuit. Claire et Jamie sont au lit. Jamie caresse tendrement le ventre de Claire.

 CLAIRE : » Je suis désolée pour tout à l’heure. C'est juste, eh bien, que de mauvaises choses ont tendance à arriver quand nous sommes séparés. »

 L'euphémisme de l'année.

 JAMIE : » Pourtant, on arrive toujours à trouver un moyen de nous retrouver, non ? Il sent le ventre bouger sous ses doigts. Est-ce que c’était … ?  Il a bougé ? »

 CLAIRE : « Oui elle a bougé. Elle le fait beaucoup plus, récemment. »

 JAMIE : » Peut-il m'entendre ? « 

Claire acquiesce.

 JAMIE (au ventre de Claire) : « Petite, bébé, c'est ton père. J’ai hâte de te rencontrer. « 

C'est le moment où un couple, pour la première fois, sait qu’ils sont sur le point de devenir parents. Il lui touche le ventre encore une fois, hypnotisé. C’est un bonheur qui se transforme vite en passion. Ils s’embrassent. Mais alors que les choses se précisent, Jamie recule, un peu hésitant...

JAMIE : » Pouvons-nous continuer ? Avec l'enfant ? »

 CLAIRE : » C'est bon. Tu ne nous feras pas mal. « 

Claire prend les devants. Ils commencent à faire l'amour.

 

Matthew B. Roberts : 

« Je voulais avoir au moins un moment ludique avec nos héros, un moment de contentement ET un moment où ils parlent de l'enfant. 

Un moment privé entre Jamie et Claire où on les voit parler de l'accouchement à venir comme le font tant de parents. 

 Puis un moment de passion, car… c'est Jamie et Claire. » 

 

35-36 37INT. MAISON DE LOUISE - SALON – SOIREE 

 C'est après le dîner. Claire est entourée d'une bande de dames de la noblesse alors que Louise mène une séance de potins.

LOUISE : » Et bien entendu, le Baron n'a pas su se montrer à la hauteur. « 

Tenant une tasse, Louise remue son petit doigt libre pour mimer la situation. 

 LOUISE : » Sa maîtresse ne pouvait que... simuler le mouvement. « 

Les femmes rient. Toutes sauf Claire. Rien de tout cela n’intéresse particulièrement Claire. En fait, bien au contraire, ça la rend folle de rester assise ici à ne rien faire avec ce groupe de dames frivoles pendant que Jamie et Murtagh risquent leur vie.

L'une des membres de la coterie est Toinette, une dame informée des ragots de la Cour.

TOINETTE : » Avec la Baronne ressemblant à un hippopotame pimpant, il est étonnant que son mari rentre tout de même chez lui. « 

Encore plus de rires. Cependant, Louise, qui ne le montre pas encore, se caresse le ventre comme si elle rappelait aux dames qu'il y a une différence entre le surpoids et la grossesse. 

 LOUISE : » La baronne se goinfre de pâtisseries, elle n’est pas bénie d’un enfant. » 

 Et puis elles se souviennent toutes de Claire. Elle n'est en aucun cas aussi grosse qu’un hippopotame, mais elle est très enceinte. Toinette essaie de réparer sa bévue. 

 TOINETTE : » Je ne voulais bien sûr pas vous offenser, Madame Fraser... Vous êtes radieuse, une véritable fleur prête à éclore. Tout le monde sait que Lord Broch Tuarach est le seul mari de Paris à poser la tête sur son propre oreiller toutes les nuits. «  

CLAIRE : » Je vous en prie, Toinette. Je me sens en effet grosse comme un hippopotame. » 

 D'après son expression, Claire souhaiterait être ailleurs qu'ici.

 

 

38EXT. ROUTE - DU HAVRE À PARIS – NUIT 

 Il fait noir, seules les torches permettent de distinguer cinq chariots lourds dans la nuit.

 Jamie monte la garde avec un fusil sur le deuxième chariot, un cocher à côté de lui pour stimuler l'attelage de chevaux.

Un chariot est juste devant, St. Germain est perché au sommet, tel une vigie, pistolet prêt. Un cocher à côté de lui également. À l'arrière de chaque chariot se trouvent deux gardes supplémentaires.

L’attelage avance lentement sur des routes défoncées.

 Soudain, quand les chariots atteignent une clairière... plusieurs torches émergent de la limite des arbres, comme autant de lucioles dansant dans la nuit.

C'est une embuscade. Les bandits sont bien habillés, une bande de voleurs masqués -- Les Disciples. Les mêmes bandits qui ont violé Mary Hawkins et tenté de violer Claire. Ou du moins, ils y ressemblent.

Un tir et le cocher à côté de St. Germain laisse tomber les rênes et saute. Les bandits s'avancent sur la route, fusils au poing, arrêtant les chariots –

ST. GERMAIN (au cocher) : « Ne vous arrêtez surtout pas ! »

 MURTAGH : » Halte ! Descendez ! »

 Saint-Germain vise un bandit (Murtagh), et n’ayant qu’une balle à tirer, doit faire en sorte d’être précis. Murtagh, brandissant deux pistolets, a un léger avantage, en visant St. Germain.

Si c'était le Mexique, nous serions dans une impasse…

MURTAGH : « Descendez ! Maintenant ! À genoux. « 

Pour cacher sa nationalité, Murtagh utilise un français monosyllabique. Saint-Germain ne bouge pas. Plus proche du deuxième chariot en file, un autre « disciple », le contremaître de l'entrepôt de Jared, complète les ordres de Murtagh, étant français.

CONTREMAITRE : » Descendez. Maintenant. Dépêchez-vous. Faites ce que l'on vous ordonne et aucun mal ne vous sera fait.

Votre vie est plus précieuse que cette cargaison. Ne luttez pas, ne rendez pas cela plus difficile, cela ne changera rien. » 

ST. GERMAIN : » Vous serez pourchassés et pendus pour cela. »

MURTAGH : » Pas sûr.  Descendez ! «   

ST. GERMAIN : » Jamais ! » 

 Le long de la file de chariots, de petites escarmouches ont lieu, des bandits déplaçant les gardes de Saint-Germain. C'est seulement une question de temps avant que la cargaison de vin soit entre les mains des Disciples. Jamie est descendu de son chariot et court entre les chevaux... Puis saute vers le premier chariot... Jamie et Murtagh croisent leurs regards...

Le prochain coup planifié sera de « sauver » Saint-Germain. Jamie écarte St. Germain au moment où Murtagh tire. Jamie et Murtagh luttent brièvement et échangent quelques coups de poing, Murtagh frappe Jamie avec la crosse de son pistolet pour l’assommer. Le reste des hommes de Saint-Germain se rend sans combat.

 Les Disciples rassemblent les cochers et les gardes dans les bois avec des cordes et les yeux bandés. À quelques mètres de là, Murtagh attache Jamie.

ST. GERMAIN : « Avez-vous la moindre idée, la moindre idée ! De qui vous êtes en train de voler ? Lâchez-moi ! » 

 

39INT. MAISON DE LOUISE - SALON – NUIT 

 Maintenant, les ragots explosent autour de Claire comme des salves de tirs d'artillerie : gras (gros) - laid (moche) - dégoûtant (ignoble) - pauvre (pauvre) - pas cher (mauvais) - etc. la conversation est en français, mais les insinuations et les inflexions se comprennent dans n'importe quelle langue.

Claire l'interrompt, coupant la parole aux choses insignifiantes et stupides de cette conversation.

CLAIRE : » Cela n'atteint donc vraiment aucune d'entre vous ? La façon dont cette ville traite ses pauvres et défavorisés ? Vous ne pouvez pas ne pas avoir remarqué le nombre effarant de défavorisés que nous croisons chaque jour dans les rues. Rien qu'hier, j'ai vu une femme et son enfant morts au milieu de la route. C'était absolument horrible. Il faut que nous fassions quelque chose pour changer cette situation... »

Claire, bien sûr, veut dire rectifier le tir, aider les nécessiteux. Elle attend une réponse... mais ne reçoit qu’un perplexe silence. Puis…

TOINETTE : » Oh, Madame Fraser, vous avez tout à fait raison. Il nous faut faire quelque chose pour ces gens. C'est vraiment fâcheux. Aucune de nous ne devrait avoir à souffrir de cet horrible spectacle. Nous devrions envoyer nos maris se plaindre auprès du Roi. »

LOUISE : » Oui, oui, je suis bien d'accord, les gens d’armes devraient les confiner dans les zones de la ville les moins attrayantes. »

 Les femmes acquiescent. C'est une perte de temps. Ces élites de haute naissance ne sont rien d'autre que les « méchants » du XVIIIe siècle.

Claire en a assez, elle se lève de sa chaise et se précipite vers la porte. Louise, qui n'a jamais imaginé les sujets offensants, se méprend complètement la situation.

 LOUISE : « C’est le moment ? »

 CLAIRE : » Non... Ce n'est pas le bébé. C’est juste que... je suis désolée, Louise, pardonnez-moi. « 

Claire s'échappe et sort précipitamment.

 

 

 40INT. L'HÔPITAL DES ANGES – NUIT 

 Claire, portant un tablier, est encore au travail pour soigner un patient. A proximité, Fergus, qui l'accompagne, joue avec Bouton. Elle est physiquement épuisée. En entrant dans la salle des malades, Mère Hildegarde remarque instantanément la fatigue de Claire.

MÈRE HILDEGARDE : » Claire, vous devez vous asseoir. Venez vous reposer. « 

Claire est heureuse de la voir.

CLAIRE : Oui, ma Mère. Je le ferai, dès que je me serai occupée de quelques patients. »

MÈRE HILDEGARDE : » Si vous ne voulez pas être à leur place, faites ce que je vous dis. »

La mère supérieure n'accepte pas de réponse négative et guide Claire vers un lit vide, loin de tous les autres.

 MÈRE HILDEGARDE : » Ici. Allongez-vous. »

Mère Hildegarde jette un œil sous la robe de Claire. Elle aperçoit des taches de sang sur ses bas.

MÈRE HILDEGARDE : « Vous saignez, ma chère. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Comme vous le savez, il est courant de saigner un peu à ce stade. Je pense que votre petit est en train de prendre une nouvelle position. Il est tard. Vous resterez ici ce soir. « 

CLAIRE : « Je ne peux pas... »

 MÈRE HILDEGARDE : » Ce n'était pas une suggestion. »

 CLAIRE : » Je devrais envoyer Fergus avec un message à la maison. Mon mari va s'inquiéter. « 

MÈRE HILDEGARDE : « Je vais y veiller. Dormez Maintenant. Allez ! »

Sur ce, les yeux de Claire se ferment, tandis que Mère Hildegarde ne peut s’empêcher de montrer sa préoccupation.

 

41INT. MAISON ÉLISE – JOUR 

 Jamie et St. Germain sont en pleine discussion avec Charles. Le Prince est découragé en apprenant que son vin a été volé.

PRINCE CHARLES : » Je serai persona non grata auprès des banquiers de Paris. Un paria au pire. »

 JAMIE : » Il y en aura sûrement toujours pour honorer le nom des Stuart. »

 PRINCE CHARLES : » Les Français n’honorent que l’argent. « 

St. Germain bouillonne, impatient de donner sa version des faits.

 ST. GERMAIN : » Ces bandits connaissaient notre itinéraire. « 

JAMIE : » C'est la route la plus empruntée entre le Havre et Paris. « 

ST. GERMAIN : » C'est peut-être vrai. Mais tout était trop bien préparé. « 

PRINCE CHARLES : » Le principe d’une embuscade est de rester dissimulé et d’attendre. Une pratique commune des Disciples, non ? »

ST. GERMAIN : » Sur cette route, à cette heure précise, et avec cette cargaison-là ? (À Jamie) Et vous là... Eh, vous ! Oui, vous !

Vous prétendez que c'est une simple coïncidence ? « 

L’insinuation de St. Germain est claire : Jamie a conspiré avec les bandits.

 JAMIE : » De fausses accusations peuvent conduire à de désastreuses conséquences, monsieur de Saint-Germain. »

ST. GERMAIN : « Dois-je vous rappeler que je suis de sang noble ? « 

Le prince Charles les sépare avant que cela ne dégénère.

 PRINCE CHARLES : » Comte, réfléchissez, le courage du Seigneur Broch Tuarach vous a sauvé d'une blessure, voire de la mort. Pourquoi se mettrait-il en danger ? Cette discorde ne me fera pas récupérer mon vin. Notre Roi et Dieu ont été abandonnés. Tous les sacrifices que j'ai faits ces derniers mois en France, m'abaisser au niveau des roturiers, à mendier de l'argent, n’auront servi à rien. Où sera la Maison des Stuart si notre cause échoue ? Je serai obligé de retourner à Rome, où même la bienveillance du Pape pour mon père commence à s’essouffler. (Une horrible pensée) Ou pire... Retenez-bien ceci, je me suiciderai si je suis obligé de vivre en... Pologne, cet endroit perdu. « 

Le Prince est au bord des larmes, il part chercher une courtisane. Alors que le Prince est occupé de son côté, Saint-Germain saisit à nouveau l’occasion d'insinuer que Jamie était derrière le braquage du vin. 

ST. GERMAIN : » Une chose reste un mystère... comment se peut-il que cela ait été les Disciples ? Ils n’opèrent jamais hors de Paris. » 

 JAMIE : » Et comment un noble tel que vous avez acquis cette information ? » 

Jamie s'éloigne, arborant un sourire carnassier. (ndlt : en anglais, l’équivalent de cette expression est « un sourire mangeur de m… » !) 

 

 42INT. APPARTEMENTS DE JAMIE ET CLAIRE – SALLE A MANGER - JOUR 

 Un Jamie fatigué entre. Tellement affamé qu'il ne peut s'empêcher de goûter aux plats du buffet pendant qu'il remplit son assiette. Fergus entre, les yeux un peu fatigués.

FERGUS : » Bonjour milord »

JAMIE : » Où est Milady ? »

 FERGUS : » Elle a passé la nuit à l'hôpital. »

 Jamie se fige, inquiet. Fergus le rassure.

FERGUS : » Non, non... il était tard. Le Mère supérieure a pensé que c'était mieux que Milady reste, pour ne pas traverser la ville de nuit. J’ai donné mon accord. »

 Jamie semble satisfait de cette réponse, compte tenu de ce qui s’est passé lorsque Claire a traversé Paris la nuit, et qu’elle a failli être violée.

JAMIE : » J'ai été sage de te confier ma femme. »

 Fier, Fergus sourit jusqu’aux oreilles.

 JAMIE : » Tu as faim ? »

FERGUS : » Toujours. « 

Sans personne autour, les bonnes manières sont laissées de côté alors qu'ils dévorent leur nourriture. 

 FERGUS : » Quand Murtagh rentrera-t-il ? »

 JAMIE : « Il est parti au Portugal pour vendre le vin. »

 FERGUS : » Le Portugal ? «  

JAMIE : » C'est loin. Cela pourrait prendre un mois ou deux avant son retour. »

 FERGUS : » Son visage heureux me manquera. »

 JAMIE : » C'est mieux qu'il ne soit pas vu par ici pendant un certain temps. « 

FERGUS : » Milady dit loin des yeux, loin du cœur. »

 JAMIE : » Je ne l'ai jamais entendue dire ça. « 

FERGUS : » Elle me le dit tous les jours. »

 Jamie comprend le sous-entendu, sourit, puis continue de manger. Jusqu'à ce que Suzette entre.

SUZETTE : » Pardon, Milord. Je ne veux pas interrompre votre repas... »

 JAMIE : » C'est bon. « 

SUZETTE : « Le prince Charles a quelques ennuis au salon. Il aurait accumulé une dette importante et refuserait de payer. Madame Élise a menacé d'envoyer les gens d'armes à moins qu’il ne règle la somme immédiatement. « 

Jamie réfléchit, toujours affamé, toujours fatigué, et un peu contrarié.

 JAMIE : » Pas de paix pour les méchants. Merci. »

 FERGUS : » Dois-je y aller en tant que mandataire, Milord ? Pour que vous puissiez finir de manger et de vous reposer ? »

 JAMIE : » Non. C'est mieux si j'y vais moi-même. Je ne veux pas que les gens d'armes s’intéressent à nos affaires commerciales, aujourd’hui plus que tout autre jour. »

 FERGUS : » Alors je viendrai avec vous, pour assurer vos arrières. « 

JAMIE : « Ce sera un honneur. « 

Les deux garçons sortent.

 

43INT. MAISON ÉLISE – JOUR PLUS TARD 

 Jamie entre, à la recherche de Madame Élise pour arranger la situation avec le prince Charles aussi rapidement et discrètement que possible. Fergus furète partout jusqu'à ce qu’il repère quelque chose. Une porte est entrouverte, juste assez pour que le petit pickpocket aperçoive une bouteille de parfum posée sur un bureau. Fergus regarde autour de lui, vérifiant si la pièce est vide. Elle l’est. Il se glisse à l’intérieur de la pièce...

 

 

 44. 45INT. MAISON ELISE - CHAMBRE PRIVÉE – JUSTE APRES 

Alors que Fergus pénètre dans la chambre, la caméra bouge juste assez pour montrer un manteau rouge accroché au portemanteau…

Fergus prend le flacon dans ses mains et le sent. Il met le flacon dans sa poche.
Soudain, la porte de la chambre claque… Fergus lève brusquement les yeux, surpris et inquiet…

 

46INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE – PLUS TARD DANS L’APRES-MIDI 

 Claire arrive à la maison. Elle se sent un peu mieux, mais elle est toujours très fatiguée. Les domestiques cependant évitent tout contact visuel avec elle… C'est un comportement étrange, mais Claire, malgré sa surprise, n’y prête guère d’attention et se dirige vers l'étage.

CLAIRE : « Bonjour Magnus »

MAGNUS (en baissant les yeux) : « Bonjour, Milady »

 

47INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - CHAMBRE – JUSTE APRES 

 Claire entre avec Suzette qui la suit.

SUZETTE : » Madame, pardonnez-moi. J’ignorais que vous étiez rentrée. »

CLAIRE : » Ce n’est pas grave. »

SUZETTE : » Voulez-vous un bain ? Ou peut-être quelque chose à manger ? « 

CLAIRE : « Milord, où est-il ? »

 Suzette range les vêtements, évitant la question. Claire aperçoit l’orthèse de Jamie sur la table de chevet.

CLAIRE : » Suzette ! l’orthèse de mon mari est ici... il est visiblement revenu du Havre. Où est-il ? »

 La jeune femme de chambre laisse échapper –

SUZETTE : » Milord est allé au Bois de Boulogne. »

 CLAIRE : » Pourquoi irait-il au Bois ? »

 SUZETTE : » Milord a été appelé à Maison Élise... Le prince Charles avait besoin de son aide... peu après son arrivée, Milord s'est battu avec un officier anglais. « 

CLAIRE : » Quel soldat anglais ? Comment s’appelait-il ? Suzette ! »

 SUZETTE : » Je n'y étais pas, Madame. Marie me l’a dit au marché ce matin. Elle a entendu son maître raconter à sa femme les détails... »

 CLAIRE : » Bon sang... dites-moi ce qui s’est passé ! »

 Suzette fait une pause pour reprendre son souffle – et peut-être pour dire une petite prière pour le blasphème de Claire. 

SUZETTE : » Le soldat anglais est arrivé en trombe par une porte, à moitié déshabillé, chancelant et s’accrochant aux murs. Puis Milord est apparu, telle la vengeance de Dieu... c'est tout ce que Marie m’a dit. »

C'est alors que Claire remarque un billet sur la table : un carré de papier blanc plié. Les mains de Claire tremblent alors qu’elle déplie le message à la hâte. Soigneusement écrit à l'encre noire : « Je suis désolé.  Il le faut ! « 

CLAIRE (en lisant le billet) : « Tu le dois. Mais tu as promis ! « 

Les genoux de Claire commencent à fléchir, alors elle s’agrippe au rebord de la table pour retrouver l'équilibre.

 SUZETTE : « Madame, vous ne vous sentez pas bien ? « 

Claire se précipite hors de la pièce, Suzette derrière elle.

 

  48 49INT. APPARTEMENTS DE JAMIE & CLAIRE - ESCALIER - UN INSTANT PLUS TARD 

 Claire se précipite dans le hall et descend l’escalier aussi vite qu’elle le peut.

CLAIRE : » Magnus, le carrosse. Je vais au Bois de Boulogne. « 

MAGNUS : » Milord n’approuverait pas... (réalisant qu'il ne peut pas l'arrêter) Madame, vous ne pouvez pas y aller seule. « 

CLAIRE : » Alors accompagnez-moi, parce que j'y vais maintenant. »

La laissant passer, Magnus donne des ordres en français aux valets de pied pour préparer le carrosse.

 

50EXT. RUES DE PARIS - JOUR - QUELQUES MINUTES PLUS TARD 

Alors que le carrosse rebondit sur les pavés et les nids-de-poule, Claire est assise, désespérée.

CLAIRE (Voix Off) : « C'était Jack Randall, bien sûr, et Jamie était allé le tuer.  C’était la seule pensée claire, dans le marécage d'horreur et de spéculations, qui hantait mon esprit. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui avait pu lui faire briser sa promesse ? » 

 Son pouce caresse involontairement l'or scintillant de son alliance à sa main gauche. Par la fenêtre, les rues denses de Paris commencent à s'éclaircir, les maisons et les bâtiments deviennent de plus en plus clairsemés. Une colère bouillonnante gronde. Claire essaie de la repousser, mais elle revient constamment dans ses pensées.

CLAIRE : « Sois maudit !  Comment as-tu pu faire cela ? Tu m’avais promis, Jamie, tu m’avais promis ! « 

Claire martèle le toit.

CLAIRE : » Allez, allez ! »

 En réponse, Magnus exhorte le cocher qui claque alors le fouet et le carrosse reprend immédiatement de la vitesse.

 

51EXT. BOIS DE BOULOGNE – FIN D’APRES-MIDI 

 A proximité du chemin des Sept Saints, au Bois, une petite clairière dans la forêt à la lisière de Paris. Lieux prisés des duels illicites, les bois denses qui l’entourent empêchent les protagonistes d’être repérés.

 Une douleur traverse le dos de Claire. La route a été longue et cahoteuse, sans parler de la tension qui fait mal à chaque muscle. Le carrosse s’arrête enfin. Magnus saute et ouvre la porte.

MAGNUS : « Par ici, Madame. « 

CLAIRE : « Vite, vite. »

Magnus attrape la main de Claire et la guide à travers l'épaisseur du sous-bois, se faufilant à travers les arbres. Elle les entend avant de les voir.

Le bruit caractéristique du métal contre le métal. Il est étouffé par les épais arbustes, mais assez clair néanmoins. Pas de chant d'oiseau, pas d'insectes, juste le terrain mortel du duel. Claire apparaît...

 

52EXT. BOIS DE BOULOGNE – CLAIRIERE – JUSTE APRES 

 Dans une grande clairière, au fond du bois. Plusieurs témoins se sont rassemblés pour regarder. Pour faire des paris, à coup sûr.

 Jamie et Black Jack Randall sont en manches de chemise et se battent, le tissu mouillé collant à leurs corps en sueur.

 

Matthew B.Roberts : 

« Le duel. Pas grand-chose à dire à part que j’avais hâte de voir Sam et Tobias s’y mettre. Ils ont répété les combats pendant quelques jours. 

Et quand le premier assistant réalisateur a lancé « action ! », ils y sont allés carrément pendant quelques minutes. Et cela se voit. Brillant. 

Nous avons d'abord filmé l'approche de Claire. 

Les garçons ont joué le combat encore et encore pour filmer ses différentes réactions. 

Ils ont certainement fait une bonne séance de musculation. » 

 

 Après un pas hésitant, Claire est figée, abasourdie, en train de regarder.

CLAIRE (Voix Off) : » J’étais venue au crépuscule pour les voir, pour les arrêter. Et maintenant que je les avais trouvés, je ne pouvais pas intervenir de peur de provoquer une interruption fatale. Tout ce que je pouvais faire c’était d’attendre, pour voir lequel de mes hommes mourrait – Jamie ou Frank. »

 Jamie semble être le meilleur combattant ; il peut l’être. Mais Jonathan Randall n’est pas non plus un épéiste moyen. Randall pare et esquive, ripostant comme une vipère haineuse, lâchant des insultes provocantes à Jamie. Jamie montre aussi une grâce rapide et étonnante pour un homme si grand, au pied léger et sûr de lui.

Claire, agrippée au bras de Magnus, n'ose pas crier de peur de distraire l'attention de Jamie. Randall et Jamie tournent dans un cercle serré d'attaques et de parades, les pieds se touchent légèrement alors qu'ils tournoient dans l'herbe humide.

Claire ressent davantage la douleur dans son dos, chaque muscle de son corps se contractant. Jamie brandit son épée très haut. Randall maintient la sienne pour se défendre contre le coup porté. Le coup violent de Jamie frappe l'épée de Jack qui la lâche, le laissant sans défense.

Claire ouvre la bouche pour crier – pour appeler le nom de Jamie – pour l'arrêter. Elle hurle, mais le son est faible et étranglé... elle a laissé l’échapper, non pas par peur ou par colère, mais à cause de la douleur.

Jamie est concentré sur son objectif – tuer Randall – alors que ses coups d'épée sont gracieux et mortels, froids comme la mort. Et le coup décisif : la pointe enfoncée dans la culotte de Randall, il transperce et porte son coup. Randall s’effondre et perd conscience.

Puis, un soudain flot de rouge. Claire relâche son corps, libérant toute la tension qu'il contenait. Libérant la vie qu'elle portait en elle. Un courant chaud de sang le long de ses cuisses, trempant ses bas et ses chaussures. Elle explose de douleur, comme si un éclair frappait son abdomen alors qu'elle s'effondre au sol. Maintenant en position couchée, le sang s'écoule entre les jambes de Claire.

CLAIRE : « Jamie ! »

Elle fait une grosse hémorragie. Elle perd ses couleurs. Claire se bat, mais elle perd rapidement conscience. Pendant un instant, elle peut entendre son nom –

 JAMIE : » Claire, Claire ! »

 Au loin, des voix commencent à crier, la plupart en français, d’autres en anglais. Tous alarmés. Les gens d’armes sont arrivés en force. Ils arrêtent immédiatement Jamie. Il se débat, mais il n’y a pas d’échappatoire.

Claire gît dans une mare de son propre sang, perdant conscience.

JAMIE : » Claire ! Laissez-moi la voir ! Claire ! »

 MAGNUS : « (à Claire) Je dois vous ramener à la maison, Milady ! « 

 Malgré la vie qui s’éloigne d’elle, Claire, pâle et faible, parvient à garder suffisamment de conscience pour murmurer…

 CLAIRE : » Non... emmenez-moi à l'Hôpital des Anges... à Mère Hildegarde... « 

Puis elle utilise ses dernières forces pour jeter un coup d'œil en arrière, tout est déjà flou dans son esprit : Jamie est-il toujours là... ?

CLAIRE (à peine un murmure) : » Jamie… Jamie... »

 Puis les ténèbres l'emportent...

 

 

FONDU AU NOIR. FIN DE L'ÉPISODE