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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

Saison 5 épisode 1 

La croix de feu (The fiery cross)  

  

Ecrit par  

Matthieu B. ROBERTS 

 

 

 

 

Production finale 6 janvier 2020

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE FRASER

JAMIE FRASER

BRIANNA RANDALL FRASER

ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

 

ARCH BUG et MURDINA BUG

DUNCAN INNES

FERGUS FRASER

GERMAIN

GOUVERNEUR TRYON

ISAÏE MORTON

JOCASTA CAMERON

JOHN GREY JOHN

QUINCY MYERS

JOSIAH BEARDSLEY

 JUGE DE PAIX

LIEUTENANT HAMILTON KNOX

LIZZIE WEMYSS MARGARET CHISHOLM

 MARSALI FRASER

MURTAGH FITZGIBBONS FRASER

 RÉVÉREND CALDWELL

 ULYSSE

JEUNE JAMIE

 

LISTE DES DECORS

 INTÉRIEURS

Fraser’s Ridge

 La cabane de Roger et Brianna

La Grande maison

L’infirmerie

Cuisine

Salle à manger

Passage couvert

 

EXTÉRIEURS

Fraser’s Ridge

 Grande maison

Porche

Passage couvert

Campement

Tente de Jocasta

Appentis

 Rivière

Lallybroch

Sommet de la crête

 

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PROLOGUE : EXT. LALLYBROCH - JOUR - FLASHBACK (1728)

YOUNG JAMIE FRASER (8) est en deuil - le même garçon que nous avons vu dans la title card. Il est assis sur un tronc d’arbre, pleurant la mort de la mère.

Un MURTAGH FITZGIBBONS FRASER plus jeune approche.

JEUNE JAMIE (à travers les larmes) « Elle est partie... «

 

 « Nous ouvrons sur une image familière et accueillante : Lallybroch… un moment que nous avons toujours voulu montrer. C'est Murtagh réaffirmant son serment à la mère de Jamie, Ellen, et expliquant que, bien qu'elle soit décédée, il sera aux côtés de Jamie, pour veiller sur lui et le protéger, toujours. « (Matthew Roberts)

 

 Murtagh s'agenouille devant le jeune Jamie.

MURTAGH : « oui c’est vrai »

Murtagh combat sa propre tristesse, mais est déterminé à être fort - pour Jamie. MURTAGH (continue) : » J'ai prêté serment, Jamie Fraser, quand tu n'avais pas plus d'une semaine, et que tu étais un beau bébé au sein de ta mère. Je me suis agenouillé aux pieds d'Ellen, comme je m'agenouille maintenant près de toi. Et je lui ai juré par le nom de la Sainte-Trinité que je te suivrais toujours, pour t’aider et te protéger, jusqu’à ce que tu deviennes un homme adulte, et tant que tu auras besoin de moi. « 

Elle est partie maintenant, mais je serai toujours avec toi. Toujours. « 

 

GENERIQUE 

 

FONDU DEBUT EPISODE :

1 INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - JOUR (J1) (1771)

JAMIE FRASER debout à côté de la table, concentré intensément sur quelque chose juste hors cadre.

Quoi que ce soit, il veut désespérément aider, mais il ne se retient que par la force de la volonté.

JAMIE : « Attention ou tu vas perdre la tête. »

De l'autre côté de la table, ROGER WAKEFIELD MACKENZIE tente de se raser avec un rasoir du 18e siècle.

ROGER : « Je ne suis pas habitué à ce type de rasoir. « 

Il ne l'est certainement pas. Roger fait une série de courts mouvements autour de son menton. Ce manque d'habileté avec un rasoir est un aperçu du manque d’adaptation de Roger au Ridge, et c’est une cause de consternation pour Jamie. Mais Jamie est très bien disposé aujourd'hui.

JAMIE : « tu ne peux pas l’être ».

La prudence excessive de Roger fait que la lame coupe sa peau. Une petite entaille qui commence à saigner.

JAMIE : « Ça ne s'appelle pas un rasoir coupe-gorge pour rien. »

 Maintenant, Jamie en a assez vu. Il se dirige vers Roger et lui prend la lame des mains

JAMIE : « Nous ne pouvons pas te montrer comme si tu avais fait la guerre et que tu en étais revenu. Pas aujourd'hui. « 

Jamie nettoie la lame dans une bassine d'eau bouillante puis tourne le visage de Roger pour obtenir un bon angle -- il le rase d’un long trait lisse et expert. Dans ces circonstances, Roger peut difficilement refuser son aide.

Il devra donc tirer le meilleur parti de la situation.

JAMIE : « Nerveux ? »

ROGER : « À propos de ce que la journée me réserve…. Ou parce que vous avez une lame sur ma gorge ? « 

Jamie sourit à la blague - il est clair que Roger est nerveux. Faisant de son mieux pour masquer cela, entre les passages du rasoir, Roger tente de bavarder, essayant de donner une tournure positive aux choses.

ROGER : « Mais pour vous... au moins, c’est un jour de congé, loin du travail sur la maison ? « 

JAMIE : « Oui. La première fois depuis un moment. Mais nous avons un sol sous nos pieds maintenant et un toit au-dessus de nos têtes. Je n’y serais pas arrivé sans l'aide de certains des hommes. « 

Une petite pique, puisque Roger n'a évidemment pas aidé à la construction.

ROGER : « Bree et moi ne pouvons pas vous remercier assez pour nous avoir offert cette cabane. « 

JAMIE : « Mon petit-fils ne pouvait pas dormir dans les bois, n’est-ce-pas ? »

ROGER : « Je pensais ajouter un grenier... Bree a dit qu'elle élaborerait des plans à suivre... »

 Jamie étire le cou de Roger, passant le rasoir vers sa mâchoire. Il est sceptique.

JAMIE : « As-tu les bons outils ? « 

ROGER (en plaisantant) : « Selon le dicton, c'est le mauvais ouvrier qui blâme ses outils pour son manque de… son manque de compétence. « 

Presque au moment où il prononce les mots, Roger se rend compte que c'est exactement ce que voulait dire Jamie -- « outils » étant un substitut poli pour « compétences ».

 

Matthieu Roberts : « Nous sommes de retour en 1771. C'était amusant d'écrire une scène dans laquelle nous verrions la dynamique entre Jamie et son futur gendre se jouer, d'autant plus que c'est la première fois que nous voyons les 2 hommes interagir à l'écran depuis l'épisode 4.13, lorsque Roger découvre que Brianna est enceinte et dit à Jamie qu'il "a besoin de temps" pour réfléchir à ce qu'il va faire. Ici, Jamie rase le cou de Roger avant le mariage et profite de sa position de pouvoir - des mots d’esprit et des coups accompagnant les mouvements rapides de la lame de rasoir sur le cou de Roger. Jamie veut être sûr que Roger sera en mesure de subvenir aux besoins de Brianna, en termes de développement des compétences pratiques nécessaires à la survie pendant cette période. Jamie est peut-être en train de "donner sa fille" à un autre homme, mais il est toujours aux commandes - et Roger le sait. Cette scène nous donne également un contexte de fond, révélant que Roger et Brianna vivent maintenant dans l'ancienne cabane de Claire et Jamie. » 

 

 ROGER (continue) : « Compétences... Oh. Je suppose que je n'ai pas beaucoup d’expérience en matière de construction. Ou d’agriculture d'ailleurs. »

 Le silence de Jamie en dit long. Mais, en ce qui concerne Roger…

 ROGER (continue) : « Je ne sais pas non plus conduire des chevaux, tirer sur des ours, éviscérer des cerfs ou manier une épée. « 

Jamie regarde son futur gendre : peut-être avec une nuance de mépris.

 ROGER (continue) : « Mais je suis sûr que je trouverai un métier convenable pour subvenir aux besoins de ma famille. « 

Et c'est exactement ce qui préoccupe Jamie alors qu’il termine le rasage.

JAMIE : « Jusque-là, tu devras compter sur les compétences et les métiers des autres... En parlant de ça... « 

Jamie fouille dans la poche de son manteau et sort une bague.

JAMIE (continue) : « Voici la bague pour Brianna que tu as fait faire à Murtagh « 

Jamie tend la bague à Roger, un peu à contrecœur.

ROGER : « Merci ! oh... je pensais peut-être... je ne m'attendais qu’à du cuivre et du laiton... « 

JAMIE : « Eh bien, celle-ci convient à ma fille, c’est sûr »

 

2 EXT. CRÊTE DU FRASER - JOUR (J1) 

La caméra suit une rivière qui s'écoule des montagnes vers les bois épais...

 

CLAIRE (sa voix parle sur les images) « La maison est un foyer, un lieu de vie, mais Fraser's Ridge est beaucoup plus que cela : une communauté construite par les gens qui y vivent. Une fois Jamie et moi avions choisi un endroit pour notre nouveau foyer avec l'aide des colons, la construction a commencé ; des hommes et des femmes qui nous ont fait sentir chez nous avant même que les murs de notre nouvelle maison soient montés ... « 

La rivière se fraye un chemin à travers les arbres, jusqu'à ce qu'elle s'ouvre dans une prairie luxuriante, où l'on découvre une maison en construction.

CLAIRE (sa voix parle sur les images) ... « car ils sont restés à nos côtés au fil des saisons et ils avaient hâte de faire la première moisson avec nous, et de participer au mariage de notre fille, même si nous n'avions pas tout à fait fini la maison à temps... La terre était marquée de notre empreinte, les fondations de nos vies à jamais posées... « 

Voici la grande maison : ce qui sera la principale maison de la famille FRASER.

 

Matthieu Roberts : Dans cette scène, nous révélons la Grande Maison pour la première fois, encore incomplète, mais néanmoins spectaculaire. C'est le cadre du mariage de Roger et Brianna : la maison que Claire et Jamie se sont construits. Avec l'aide de tous les colons du Ridge, les Fraser impriment leur marque sur leur terre et jettent les bases pour le reste de leur vie. 

Nichée dans la campagne écossaise, le long d'une rivière et entourée de chênes centenaires, la maison semble avoir été en place depuis de nombreuses années. Grâce à la manière intelligente dont elle a été conçue et au choix de l'emplacement, elle peut être filmée à 360 degrés et, au cours de la saison 5, nous verrons sa progression des premières étapes à la maison achevée pour le clan Fraser. 

 

3. INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE- JOUR (J1) 

Cette partie de la maison est terminée...

Claire fraser et Brianna Randall Fraser : elle ajoutera bientôt MacKenzie à ce nom.

Claire aide à la touche finale de la robe de Brianna

Robe de mariée : une vision magnifique.

CLAIRE : « Ce n'est pas le satin blanc et les fleurs d’oranger que j'imaginais... mais tu es encore plus belle. Dieu merci pour les tissus de Jocasta. « 

BRIANNA : « Et tes retouches. « 

Brianna serre la main de sa mère et Claire se met à pleurer.

BRIANNA (continue) : « Maman ? « (puis, amusée) Chaque petite chose t’émeut aujourd'hui... je ne t'ai jamais vue comme ça – « 

CLAIRE : « Bien sûr que je pleure - c'est le jour de ton mariage... Regarde-toi... »

Mais Brianna réalise immédiatement qu'il y a quelque chose de plus, donc elle lui demande à nouveau …

BRIANNA : « Maman... « 

CLAIRE : « Ma mère n’a assisté à aucun de mes mariages. Et je rêve de ce jour depuis si longtemps... De t'aider à arranger ta robe et te coiffer »

Brianna regarde sa mère, qui essaie si fort de retenir ses larmes, submergée par des sentiments doux-amers : un étrange mélange de joie pure mêlée à une culpabilité écrasante. Mais Claire se ressaisit du mieux qu'elle peut...

CLAIRE : « C'est fini. Je ne vais plus pleurer. C'est ton jour. »

Brianna lit les sentiments de sa mère.

BRIANNA : « Maman, je suis ici avec tous ceux que j’aime. Cela ne pourrait pas être plus parfait. « 

 

Matthieu Roberts : « une journée mémorable pour les Fraser, nous savions que nous voulions montrer les interactions très importantes entre les membres de la famille. Ici, dans une scène touchante entre mère et fille, Claire et Brianna tentent de retenir leurs larmes. Bien que ravie pour sa fille, au fond, Claire demeure un peu anxieuse, inquiète pour l'avenir du jeune couple, au sens où elle se sent responsable du fait que Roger, Brianna et le petit Jemmy vivent leur vie au XVIIIe siècle. Pour aider à faire ressortir les émotions douces-amères de Claire, nous voulions inclure une référence à la "fleur d'oranger et au satin blanc" que Claire mentionne dans le tome IV, lorsqu'elle oppose ce qui aurait été un mariage du XXe siècle à un mariage du XVIIIe siècle ( dans le livre, Claire dit: "C'était loin du satin blanc et des fleurs d'oranger que je l'avais imaginée porter pour se marier - mais alors, ce n'était guère le mariage que quelqu'un aurait pu imaginer dans les années 1960"). En fin de compte, Claire est ravie d'être présente au mariage de sa fille, d'en être témoin de ses propres yeux (d'autant plus que sa propre mère était absente des deux mariages de Claire).  Brianna ressent la même chose. 

  

Claire tourne autour de Brianna pour lui retoucher les cheveux ou le dos de sa robe. Elle essaie de masquer ses sentiments, et bien que Brianna ne puisse pas le voir, le regard sur le visage de Claire la trahit. Elle va toujours se sentir coupable, mais...

CLAIRE : « Quand tu le dis comme ça « --

Une Brianna rayonnante se retourne maintenant pour faire face à sa mère, les larmes aux yeux. Claire essaie de faire bonne mesure.

CLAIRE : « « Tu sais combien je t'aime...

Brianna hoche la tête - d'une certaine manière, elle est contente d'avoir un moment pour se ressaisir et se calmer. Elle prend quelques respirations profondes.

CLAIRE : « Je ferais mieux d'aller voir où est ton père, c'est presque l’heure »...

(Puis un dernier regard) : « Mon bébé « 

 Claire sort pour trouver Jamie.

 

4.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - SALLE À MANGER - JOUR (J1) 

 Jamie est maintenant en quelque sorte sur une dernière mission. Il  a un collier de perles dans sa main, celui qui appartenait autrefois à sa mère. Il caresse les perles et murmure doucement.

JAMIE : « Vieux. »

 Il pose les perles sur le comptoir et verse quelques gouttes de whisky dans des verres... Il en boit une gorgée puis remplit le verre. Il se raidit légèrement au goût –

JAMIE : « Nouveau. »

 

 Matthieu Roberts : « La comptine de mariage traditionnelle qui détaille ce qu'une mariée doit porter pour porter chance le jour de son mariage a été enregistrée pour la première fois par écrit à la fin du XIXe siècle (bien qu'elle ait peut-être eu des origines orales datant d'une période légèrement antérieure). Néanmoins, nous avons adoré l'idée que Brianna en ait peut-être parlé à son père et qu'il ait ensuite rassemblé ces objets pour elle en vue de la cérémonie : un acte qui montre son amour profond et durable pour elle. Il choisit d'inclure les perles de sa mère Ellen pour représenter "l'ancien", une partie du whisky de Fraser's Ridge pour le "nouveau", certains des myosotis de Claire pour représenter à la fois "emprunté" et "bleu", ainsi que le très important six pence de Murtagh en argent pour la chaussure de Brianna. 

De plus, les myosotis ont joué un rôle important dans la série ; Claire les remarque dans le tout premier épisode, lorsqu'elle et Frank se rendent à Craigh na Dun, avant de retourner en chercher. Et vous savez tous ce qui s'est passé ensuite. «  

 

Ensuite, abandonnant momentanément le whisky, il va chercher un bouquet de myosotis fraîchement coupés (qu'il a évidemment apportés dans la maison et déposés sur la table). Il nettoie un peu de terre des tiges et attache un petit ruban autour, pour créer un bouquet de mariée. Il sourit malicieusement, content de lui.

 

JAMIE : « Emprunté... et bleu... « (le vérifiant) « Assez bleu « --

Il aligne les présents sur un plateau : perles, whisky, fleurs...

CLAIRE : « Jamie ! « 

 

 

5.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - SALLE À MANGER - JOUR (J1) 

 Claire retrouve Jamie, tiré à quatre épingles, faisant les cent pas anxieusement dans la salle à manger.
Il s’arrête en voyant sa femme : la voir lui coupe toujours le souffle.

​CLAIRE : « Attends de la voir « 

Elle arrange le plateau.

CLAIRE : « Tu as été très occupé... »

Une pensée douce-amère envahit Jamie ; une pensée qu'il exprime à voix haute.

JAMIE : « Oui, je dois faire ce que je peux pour elle, pendant que je le peux... Nous n’avons pas eu assez de temps ensemble ».

Claire entend la tristesse dans sa voix.

 CLAIRE : « Cela devait arriver un jour... Nous la donnons à un homme qui l’aime « 

Jamie fait un bruit écossais de désapprobation.

CLAIRE : « Quoi ? Tu doutes de son amour ? « 

JAMIE : « N'en doutait-il pas lui-même ? « 

CLAIRE : « Quoi qu'il en soit, il est ici maintenant et il l'aime. « 

JAMIE : « c'est peut-être ce que je crains - je sais ce qu’un homme peut faire par amour. Ça vous donne du courage, mais pas le bon sens qui va avec. Et l’amour ne lui vaudra aucun des deux s’il se fait tuer. »

Claire embrasse Jamie sur la joue.

CLAIRE : « C'est un intellectuel, je ne suis pas sûre que ses compétences englobent les dangers de la Caroline du Nord. »

 JAMIE : « Je suppose qu'il n’aura jamais assez de temps pour se préparer » ...

CLAIRE : « Peut-être pas, mais il t’aura pour maître. »

 Un autre bruit écossais.

JAMIE : « C'est l'heure ? « 

Claire lui donne un baiser et sort, prête à prendre sa place pour la cérémonie - laissant Jamie retrouver sa fille.

 

6INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR (J1) 

Gros plan sur Brianna, entièrement prête et rayonnante dans sa robe de mariée.

 Jamie est surpris d’avoir si vite les larmes aux yeux.

Profondément ému, il pose le plateau et s'avance pour embrasser Brianna. C’est au tour de Brianna d’avoir les larmes aux yeux, émue, alors qu'elle jette un coup d'œil sur les présents sur le plateau, devinant immédiatement l'importance des efforts de Jamie.

BRIANNA : « Tu t'en es souvenu… »

 JAMIE : "Quelque chose d'ancien, quelque chose de nouveau... quelque chose d'emprunté, quelque chose de bleu... et une pièce de six pence en argent pour ta chaussure..."

Se souvenant, Jamie sort une petite pièce de sa poche et l'ajoute au reste des présents sur le plateau.

JAMIE : « De la part de Murtagh. »

BRIANNE : « Je suis désolée qu'il ne puisse pas être là aujourd'hui. « 

JAMIE : « lui aussi ».

 Jamie ramasse les perles et les met soigneusement autour du cou de Brianna...

JAMIE : « Je suis content que tu les aies rapportées avec toi. J'espérais que tu pourrais les porter un jour. « 

Une fois qu'il a attaché le collier, il recule pour admirer son travail.

JAMIE : » Tu es magnifique. Je suppose que ce n'est tout à fait le mariage dont tu rêvais quand tu étais une petite fille. « 

BRIANNA : « Pas tout à fait - mais la meilleure chose, c’est que je n’ai pas besoin de t'imaginer. »

 JAMIE : « Oui, c'est une bénédiction que tu sois venue à moi. « 

Jamie s'étouffe.

Brianna : « qu'est-ce qui ne va pas ? « 

JAMIE : « Mais je viens de te retrouver, dois-je te laisser déjà ? « 

BRIANNA : « Da, peu importe où je suis... je serai toujours ta petite fille. « 

Et avec ça…il est temps.

JAMIE : « Es-tu prête, a leannan ? »

 Brianna prend une profonde inspiration et acquiesce -- il lui semble que la devise Fraser a été conçue pour être utilisée à ce moment précis : « je suis prêt. »

BRIANNA : « Je suis prêt. »

 Jamie sourit, touché, et les larmes aux yeux, prend sa fille par le bras et la guide jusqu'au porche.

 

 7. EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE - JOUR (J1) 

Avec Brianna toujours à son bras, Jamie se dirige vers les marches.

Une assemblée les attend devant la maison. Au pied de l’escalier, se trouve un Roger rayonnant, qui attend impatiemment l’arrivée de son épouse.

Jamie visualise toute la scène en un instant, puis…

 

JAMIE : « Les Fraser du Ridge sont là ! « 

La foule applaudit à tout rompre. C’est le signal pour le talabardaire qui commence à jouer de la cornemuse.

Claire est devant et marche dans l'allée bordée des deux côtés par les amis, la famille et le reste des invités : Lizzie, tenant le bébé de Roger et Brianna, Jeremiah ; Marsali,  Fergus et leurs enfants ; Jocasta et Ulysse. En fait, il y a des visages nouveaux et anciens : familiers, comme l'éternel John Gray, qui vient de Virginie... et John Quincy Myers. Et d'autres qui ne sont pas familiers du tout : Duncan Innes, Isaiah Morton, Arch Bug et sa femme Murdina. Et un invité éminent : le Gouverneur de la colonie, William Tryon .

Claire fait une petite révérence en se déplaçant devant lui - il s'incline en réponse. Puis Claire va souhaiter une dernière fois bonne chance au marié anxieux en lui donnant un baiser et en lui murmurant un petit mot pour le rassurer.

CLAIRE : « Tout ira bien... Rappelez-vous, qu’à vous deux, vous pouvez conquérir le monde. « 

 

Brianna prend la main de son père, descend les marches et commence à marcher dans l'allée vers Roger et le Révérend Caldwell, un pasteur petit mais aimable – le Livre du Culte Commun ouvert dans ses mains.

Roger est submergé par l'émotion. Il s'incline et embrasse la main de Brianna quand elle arrive ; elle fait rapidement la révérence, se sentant comme une princesse.

Le couple se tient debout, face à face, les mains enlacées.

ROGER : « tu es... « 

Sa beauté le laisse sans voix

BRIANNA : « Je t'aime aussi. »

 Jamie a rejoint l’assemblée et se tient maintenant aux côtés de Claire. Claire donne un coup de coude à Jamie, et lance un sourire vers le Gouverneur Tryon, qui est proche, mais juste hors de portée de voix. Subtilement, elle essaie de maintenir un visage souriant et accueillant envers leurs invités.

CLAIRE : « L'invitation était surtout par pure courtoisie - je n'aurais jamais pensé qu'il vienne jusqu'ici. Soit il t'apprécie vraiment... »

 JAMIE : « Ou sa patience est épuisée. « 

Les soupçons de Claire et Jamie sont éveillés. Tryon leur jette un coup d'œil - ils échangent des sourires.

Les cornemuses vont crescendo, puis cessent. La cérémonie est sur le point de commencer...

Le révérend parle lentement, articulant chaque mot.

RÉVÉREND CALDWELL : « Très chers amis, nous sommes rassemblés aujourd’hui devant Dieu. Alors rappelons-nous avec respect que Dieu a créé et sanctifié le mariage pour le bien et la prospérité de l'humanité. « 

Jamie grimace. Cette cérémonie protestante est aussi difficile à avaler qu’une dose de médicament au mauvais goût.

CLAIRE : « Haut les cœurs, mon chéri. »

 JAMIE ' : « je fais ce que je peux, étant donné que ce n'est pas une messe en latin, célébrée par un prêtre catholique. « 

Claire sourit encore plus pour compenser la demi- grimace.

RÉVÉREND CALDWELL : « Par ses apôtres, il a instruit ceux qui entrent dans cette relation par une estime et un amour mutuels...

Le révérend s'adresse spécifiquement à Brianna et Roger.

 RÉVÉREND CALDWELL : « Je compte sur vous, devant Dieu ;  si l'un d’entre vous connaît une raison qui empêcherait légalement votre union, il doit l’avouer maintenant »

 Un moment de silence. Phew. D'un coup d'œil rapide en direction de Jamie et un sourire nerveux, Roger pousse un soupir de soulagement, pas d'objections.

Dans l’assemblée : Duncan Innes -- un Écossais mince, avec un bras manquant- se tient près de Jocasta. C'est un de ses prétendants potentiels.

DUNCAN INNES : « Ils ont de belles années devant eux. J’espère que les nôtres ne sont pas derrière nous, si vous avez considéré mon offre. »

Mais il est clair que Jocasta est mal à l'aise et ne désire pas vraiment s’engager auprès de Duncan.

JOCASTA : « Mes meilleures années sont presque certainement devant moi, Monsieur Innes. « 

Jocasta touche le bras d'Ulysse. Comprenant l'allusion de son maîtresse, Ulysse saisit parfaitement la situation.

ULYSSE : « Si vous me permettez de vous faire asseoir un peu plus près pour que vous n'ayez pas à tendre les oreilles pour écouter... « 

 

RETOUR sur le Révérend.

RÉVÉREND CALDWELL : « Roger Jeremiah, veux-tu prendre cette femme pour épouse, et lui faire le serment, dans l’amour et dans l’honneur, dans le devoir et l’entraide, dans la foi et la tendresse, de vivre avec elle, et la chérir, selon les commandements de Dieu, dans le lien sacré du mariage ? « 

ROGER : « Je le veux. ».

  Marsali et Fergus regardent la cérémonie, Marsali est envahie par une douloureuse nostalgie.

FERGUS : « Qu’est-ce qu’il y a ? « 

MARSALI : « Mon seul regret que ma mère et ma sœur - et tous les gens à la maison en Ecosse – n’aient pas assisté à notre mariage... « 

FERGUS : « Pas sûr que ta mère soit satisfaite de ton choix de mari. « 

MARSALI : « C’est vrai. Mais heureusement pour toi, moi je le suis ».

 

CAMERA  sur Claire regardant Jamie, qui montre involontairement une mine renfrognée.

CLAIRE : « Fais bonne figure, bon sang. »

 Il ne peut que répondre par un sourire éblouissant marquant son absence de sincérité. CAMERA de retour sur Brianna, clignant des yeux en voyant son père lui souriant, à elle et Roger.

RÉVÉREND CALDWELL : « Brianna Ellen, veux-tu prendre cet homme pour époux, lui faire le serment, dans l’amour et dans l’honneur, dans le devoir et l’entraide, dans la foi et la tendresse, de vivre avec lui, et le chérir, selon les commandements de Dieu, dans le lien sacré du mariage ? « 

BRIANNA : « je le veux. »

RÉVÉREND CALDWELL : « « Qui donne cette femme en mariage à cet homme ?

Claire serre le bras de Jamie et il se lève.

JAMIE : « C’est moi »

Brianna regarde Jamie avec reconnaissance, prenant ses paroles à cœur, puis se tourne à nouveau vers Roger ; ça lui parait fou mais, le cœur battant, elle ressent presque un effet aussi puissant que le bourdonnement des pierres ; sachant que, quoiqu’il advienne, quelle que soit l'heure et quel que soit l'endroit, elle et Roger sont faits l’un pour l’autre.

 

Jamie jette un coup d'œil aux visages dans la foule - joyeux -- et regarde Claire... Le temps lui-même semble à la fois ralentir et s’accélérer car il est complètement absorbé par le moment présent -- par le bonheur de sa fille, par Claire. Il entend des bribes de l'échange de vœux résonner à ses oreilles.

ROGER : « dans l’abondance et le besoin… »

BRIANNA : « dans la joie et dans la douleur... »

 ROGER : « dans la maladie et la santé... « 

Claire et Jamie se regardent, se souvenant de leur mariage, répétant en écho la dernière partie des vœux du jeune couple.

ROGER/BRIANNA : « Tant que nous vivrons ».

CLAIRE/JAMIE : « Tant que nous vivrons ».

 

 Matthieu Roberts : « Le mariage de Brianna et Roger est une partie si importante de « la Croix de Feu ». Nous voulions capturer l'esprit du « rassemblement », au cours duquel cet événement se déroule dans le livre, dans un cadre adapté à notre production et avons donc choisi Fraser's Ridge : le site idéal pour un mariage intime et familial. Nous avons écrit la séquence dans son intégralité et avons même inclus une annexe pour la cérémonie du révérend Caldwell, même si nous savions qu'il y aurait des restrictions, en termes de temps, quant à ce que nous serions en mesure de montrer. Comme vous pouvez le voir, nous avons inclus des échanges entre Jocasta et Duncan Innes, Marsali et Fergus, ainsi que Claire et Jamie. Nous voulions capturer le sentiment de malaise que ressent Jamie face au service protestant (dans « la croix de feu », Claire observe dans sa narration qu'elle sent Jamie "se détendre légèrement" au fur et à mesure que le pasteur poursuit, et note qu'elle suppose que Jamie n'avait probablement « jamais participé à une cérémonie protestante auparavant »). Dans la même veine, nous avons essayé de capturer l'esprit du livre en faisant écho à Jamie et Claire la réplique du jeune couple "tant que nous vivrons ". Dans le livre, Claire déclare, tout en regardant la cérémonie, que "Jamie a tendu la main et a pris ma main droite dans la sienne, ses doigts se liant aux miens, et l'argent de ma bague a brillé en rouge à la lueur des flammes. J'ai levé les yeux vers son visage et j'ai vu la promesse prononcée dans ses yeux, comme dans les miens. 

Dans le scénario, Claire et Jamie sont transportés au jour de leur mariage, inondés de souvenirs et, en un sens, participent à un renouvellement de leurs vœux. «  

 

Claire et Jamie se tenant la main... puis le premier baiser de Roger et Brianna en tant que mari et femme légitimes.

 

 8.EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR (J1) 

Après la cérémonie, Jamie et Claire et le nouveau couple M. et Mme Roger MacKenzie attendent de recevoir les félicitations d’une longue file d’invités au mariage - une coutume de l'époque.

Les jeunes mariés se tiennent ensemble, avec Brianna flanquée de sa mère, et Roger de son nouveau beau-père.

John Gray est parmi les premiers à s'approcher. Il s'incline.

JOHN GREY : « Félicitations mes plus sincères à vous tous. « 

Ensuite, s'adressant spécifiquement à Brianna, il plaisante.

JOHN GRAY : « Je savais que vous feriez une bonne épouse un jour. Cela n'aurait pas pu arriver à un meilleur homme ... ou cela se pourrait-il ? « 

Brianna rit en se souvenant de leurs brèves fiançailles.

BRIANNA : (sarcastiquement) « Il faudra demander à mon mari. « 

ROGER : « D'après ce qu'on m'a dit, vous pourriez avoir été celui qui se tient ici. « 

JOHN GREY : « Permettez-moi de dire ceci - il n'y a eu personne de plus heureux que moi d’apprendre que vous êtes revenu vivant. »

BRIANNA : « John. « 

Un clin d'œil, une révérence, puis Lord John porte son attention vers Jamie... Jamie sent immédiatement que quelque chose ne va pas à l'expression anxieuse de son ami... John a des nouvelles, mais ce n'est pas le moment de les partager.

JAMIE (en plaisantant) : « Si vous êtes inquiet que Brianna ait fait le mauvais choix, John, le temps de parler est passé... »

 Lord John essaie de l'ignorer, d'un air désinvolte.

JOHN GREY : « Ah, oui, je déplore le fait que cela aurait pu être moi à la place de Roger. Mais... il y a quelque chose dont j'ai besoin de vous parler. Peut-être plus tard ? « 

Quoi qu'il en soit, il faudra attendre.

JAMIE : « Allez boire un verre... je vous retrouverai. »

 Les invités commencent à faire la queue, alors John Gray va ailleurs.

 Le suivant est le gouverneur Tryon.

GOUVERNEUR TRYON : « Mes sincères félicitations. « 

Le Gouverneur s'attarde, portant son attention principalement sur Jamie, alors que de plus en plus d'invités approchent pour présenter leurs félicitations à la mariée et à la mère de la mariée.

JAMIE : « Très aimable, votre Excellence. Mais si j’avais su que vous veniez – nous aurions pu mieux vous accueillir... vous offrir une chambre dans la maison... »

GOUVERNEUR TRYON : « Non, on doit s’occuper d’autre chose aujourd'hui. Si j'avais fait connaître mon intention d'y assister, vous n’auriez ménagé aucun effort pour veiller à mon logement alors qu'en fait, Sa Majesté m'a équipé de tentes pavillons capables de rivaliser avec les meilleures maisons de la province. « 

JAMIE : « Et comme ma maison est inachevée, je suis soulagé de l'entendre. »

GOUVERNEUR TRYON : « Dehors, dans l'air de la campagne – une cérémonie digne d'un prince du temps jadis. J’espère qu’une chasse est prévue pour célébrer cela ? »

 JAMIE : « le marié n'est pas un grand chasseur. Il chante comme un oiseau, mais ne chasse pas. »

Tryon regarde Roger avec un peu de perplexité.

GOUVERNEUR TRYON : « J'ai un homme avec moi, le Lieutenant Knox -- eh bien, un peloton pour être précis... »

 Jamie sent son estomac se serrer.

JAMIE : « J'espère que vos hommes s’amusent »

GOUVERNEUR TRYON : « Oh, malheureusement, ils ne sont pas venus pour leur plaisir »

JAMIE : « Ici, dans l'arrière-pays, vous voulez dire ? »

 GOUVERNEUR TRYON : « Toutes sortes de choses peuvent se développer dans un sol en jachère - comme vous l'avez laissé entendre dans vos lettres, et on en voit à coup sûr l’abondance ici. Assez pour donner du travail à beaucoup d’hommes, y compris moi. » Tryon s'arrête un instant, laissant les mots alourdir l’atmosphère.

 GOUVERNEUR TRYON : » Mais je vous demande, l'homme qui tarde à payer son propriétaire, est-il plus ou moins malhonnête que, disons, celui qui économise ses mots quand il écrit une lettre ? « 

Une accusation passive-agressive s'il en est une...

JAMIE : « Lorsque j'écris, Votre Excellence, mon but est de donner de simples faits. » GOUVERNEUR TRYON : « Mais je ne peux m’empêcher de me sentir insatisfait de ne pas voir une certaine histoire parvenir à sa conclusion. Vos missives m'ont captivé ces derniers mois, mais trop de rebondissements dans l'intrigue à mon goût. J’aime voir un méchant recevoir ce qu’il mérite. Mais... je vous vole à vos invités. « 

Tryon a dit ce qu’il avait à dire, il passe à autre chose.

Claire a gardé un œil vigilant sur Jamie et Tryon, et de loin, il semble inoffensif. Peut-être est-il venu simplement pour offrir ses meilleurs vœux.

Pendant ce temps, Murdina Bug, la gouvernante matrone et résidente de Fraser’s Ridge, s'approche de Brianna et Claire.

MURDINA BUG : « Toutes mes félicitations. Je vous souhaite beaucoup d'années heureuses. » BRIANNE : « Merci Madame Bug. « 

Mme Bug se tourne maintenant vers Claire très spécifiquement et plutôt mystérieusement.

 MURDINA BUG : « J'espère, Mistress Fraser, que vous viendrez avec moi... ? Il y a quelque chose que je veux vous montrer dans l’infirmerie. »

 CLAIRE : « Mais n'avons-nous pas déjà vu tous ceux qui avait besoin d'attention « ? »

Se sentant stupide, Claire se souvient soudainement du gâteau de mariage !  Un gâteau au miel qu'elle avait fait spécialement en tant que surprise pour les jeunes mariés...

Ils doivent aller le chercher pour le sortir et le servir aux convives.

CLAIRE : » Oh ! Bien sûr... »

 Alors que Brianna continue de recevoir les félicitations des invités, Claire et Mrs. Bug se rendent à l’infirmerie de Claire...

 

9. INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHIRURGIE - JOUR (J1) 

Une Lizzie exaspérée, le petit JEMMY dans ses bras, fait office aujourd'hui de baby-sitter en chef pour les divers jeunes habitants du Ridge, et elle lutte pour chasser un groupe d’enfants loin de l’infirmerie de Claire et loin du gâteau de mariage.

M. Bug surveille anxieusement le gâteau. L'air un peu éreinté, Lizzie appelle timidement les enfants.

LIZZIE : « Venez, petits visages pleins de pudding, oust ! Le gâteau est en sécurité maintenant, Mistress Claire. »

 Claire sourit, soulagée. M. Bug est également soulagé de voir Claire et sa femme, Murdina.

ARCH BUG : « Bénissez le Seigneur. Je n’aurais pas pu les tenir plus longtemps « 

CLAIRE : « Merci, monsieur Bug. Je pense que vous avez gagné un bon verre. « 

Alors qu'Arch prend congé et que Lizzie disparaît avec les enfants, nous voyons quelques patients qui attendent, au hasard, désireux de profiter des connaissances médicales de Claire si possible...

MME. MARGARET CHISHOLM, une des pionnières du Ridge, se présente.

 MARGARET CHISHOLM : « Toutes nos félicitations... « 

Elle fait une drôle de révérence, indiquant clairement que quelque chose ne va pas avec sa jambe.

MARGARET CHISHOLM : « Ma cheville est en train de guérir... mais je me demandais si je pouvais vous déranger pour vous demander des conseils - peut-être que vous recommanderiez que je la baigne ou peut-être. »

Claire est ferme mais gentille.

CLAIRE : « Il faudra attendre jusqu'à demain... »

 Alors que les « patients » mécontents quittent la pièce, Mme Bug marmonne

MURDINA BUG : » Et je vais lui demander de revenir avant ou après le garçon avec des furoncles et le monsieur qui a la goutte ? Ils savent que c'est le mariage de Miss Brianna, mais une chance d'être vue par une guérisseuse telle que vous, les blâmez-vous ? « 

CLAIRE : « Madame Bug, je les verrai tous demain. Mais pour aujourd’hui... Qu'ils mangent du gâteau."

Mais Mme Bug la regarde curieusement, une tournure étrange de phrase... mais elle s'habitue à ne pas savoir ce que la maîtresse de maison veut dire la plupart du temps. Elle soupire, un peu exaspérée.

CLAIRE : « Autre chose ? « 

MURDINA BUG : « Je sais que mon mari et moi sommes nouveaux venus sur le Ridge, mais je sais comment m’occuper d’une maison, et si vous me permettiez de vous aider davantage, je pourrais soulager votre fardeau. N'est-ce pas la raison pour laquelle i vous m’employez ? « 

Comme pour continuer le fil de la pensée, Mme Bug jette maintenant un coup d'œil

vers une zone de la pièce, où un tableau des instruments médicaux les plus intimidants de Claire traîne.

Claire soupire.

CLAIRE : « Je ne suis pas encore tout à fait installée ici. « 

Mme Bug secoue la tête avec désapprobation, désireuse d'intervenir pour tout ranger. BUG DE MURDINA : « plus il y a d’aide, moins c’est difficile. »

 CLAIRE : « Laissons cela pour l'instant. S'il vous plait, sortez le gâteau pour qu'il soit servi « 

 

 

10. EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR (J1) 

 Après avoir été chassés de la chirurgie, les enfants, qui ont échappé à la garde de Lizzie, courent dans tous les sens dehors.... Un ou deux d'entre eux, dont Germain Fraser, se précipitent vers Roger - qui est très content d'être distrait des conversations soi-disant "d'adultes".

Germain : « Félicitations, oncle Roger. »

 Roger ébouriffe joyeusement les cheveux des enfants. Mais, à sa surprise, Germain lui dit…

GERMAIN : « Ne touche pas à mes cheveux ! »

ROGER : « Germain, espèce d'idiot... Pourquoi pas ? « 

GERMAIN : « Grand-père dit que tu as des tiques. »

 ROGER : « des tiques ? « 

GERMAIN : « Oui, il dit que tous les presbytériens ont des tiques dans leurs cheveux. «

 

Roger comprend soudain et nous voyons l’expression sur son visage : pas des tiques (des cheveux) mais hérétique. Jamie pense qu'il est un hérétique. Super.

 

Matthieu Roberts : « Nous avons adoré avoir un moment entre Roger et Germain. Ici, le jeune garçon révèle innocemment certaines des choses qu'il a entendues de son grand-père, faisant écho à ses paroles, au grand désarroi de Roger. Cette courte scène capture une partie de la tension entre Jamie et Roger. Il est inspiré d'un passage de « la croix de feu » dans lequel Claire explique à Germain que Roger est protestant (et donc le mouton noir de la famille à prédominance catholique), et Jamie ajoute pour clarification, avec ironie, "c'est un hérétique". 

 

Avant que Roger ne puisse protester, les enfants s'enfuient, espionnant le grand gâteau que Claire et Mme Bug ont déposé sur une table, prêt à être coupé et servi, accompagné de quelques gâteaux plus petits et diverses autres douceurs sucrées. »

 

11. XT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR (J1) 

 Debout un peu à l'écart des invités qui se mélangent, Brianna et Roger sont sur le point de couper le gâteau.

 Jamie porte un toast à l'heureux couple.

JAMIE : « Aux jeunes mariés. Sláinte ! »

Brianna et Roger profitent de leur relative intimité pour se rattraper, quoique à voix basse.

ROGER : « Ton père pense que je suis un hérétique ? « 

Roger ne peut s'empêcher de regarder Jamie, qui remplit toujours ses obligations d’hôte, hors de portée de voix

BRIANNA : » Pas seulement toi, il pense tous Les presbytériens le sont. « 

Le regard peu impressionné sur le visage de Roger fait rire Brianna.

ROGER : « Il ne peut pas me pardonner de ne pas être revenu immédiatement vers toi, c’est tout. Certains d’entre nous aiment réfléchir avant d’agir. »

BRIANNA : « Mais tu es revenu. Et c'est tout ce qui compte. « 

ROGER : « Va le lui dire »

À la surprise de Roger, Brianna lui met un gros morceau de gâteau dans la bouche. BRIANNA : « Tu sais, dans mon Amérique à moi, traditionnellement, les jeunes mariés se donnent l’un à l’autre un peu du gâteau de mariage. « 

Alors que Roger a du mal à mâcher et à avaler…

ROGER : « Oh super. Tu aurais dû me le dire avant... J’ai cru que tu essayais juste de me faire taire une minute... « 

 

Matthieu Roberts : « Brianna et Roger ont coupé le gâteau. Ils partagent un moment léger pour réfléchir aux événements de la journée et nous voulions montrer que (contrairement aux États-Unis) au Royaume-Uni, il n'est pas habituel que les mariés se nourrissent d'un morceau de gâteau après que le gâteau ait été coupé, à la grande surprise de Roger. «  

 

Brianna rit, et le taquine.

BRIANNA : « Mais une femme ne devrait jamais contredire son mari. »

 Roger sourit mais a maintenant des morceaux de gâteau et des miettes partout... ROGER : « C’est mon tour »

Roger prend du gâteau de manière ludique et en fourre un morceau dans la bouche de Brianna - elle en a aussi maintenant sur le visage. Elle lui enlève quelques miettes. Ils sont interrompus par Jocasta, qui s'approche maintenant, guidée par Ulysse.

ULYSSE : » l’heureux couple : Monsieur et Madame Mackenzie. « 

JOCASTA : » Toutes nos félicitations. Enfin mariés. « 

BRIANNA/ROGER : « Merci. « 

Jocasta embrasse Brianna, et s'adresse à elle quand elle dit :

JOCASTA : » Je me demande si ton mari voudrait bien venir me parler à mon pavillon avant mon départ ? »

 Brianna se tourne vers Roger pour voir sa réponse, à son tour il hoche la tête.

BRIANNA : » Bien sûr... « 

JOCASTA : » J'attends cela avec impatience. Profitez bien de la danse. « 

Jocasta fait la révérence et s'en va, Ulysse la guidant.

 Brianna ne sait pas de quoi il s'agit... mais Roger ne semble pas trop perturbé, et dès que Jocasta est hors de à portée de voix

 ROGER : « Au moins ta tante m'aime bien. »

 BRIANNA : « C’est parce que tu es trop beau » : « 

 ROGER : « Et je suis sûr que tu le lui as dit... Au moins, elle ne peut pas voir que j'ai du gâteau partout sur mon visage... « 

Il lui lance un regard taquin qui complète sa pensée

Jocaste est aveugle. Ils s’embrassent.

ROGER : » Peut-être que quand nous rentrerons... nous ferons tout cela à nouveau -- Et je serai un peu plus préparé... « 

Brianna lui lance un regard sceptique - mais avant qu'elle ne puisse lui répondre, ils sont ravis d'entendre la musique démarrer...

Il y a un air de fête et de gaieté alors que les festivités commencent. Un ceilidh spontané démarre : la danse traditionnelle sans laquelle un vrai mariage écossais est incomplet. Comme les colons équipés d’instruments de musique forment un Ceilidh Band impromptu, les fêtards sont attirés par leurs familles, amis et voisins dans une variété de danses animées.

 

Matthieu Roberts : « À la fin de la scène, il y a encore plus de gaieté lorsque le ceilidh commence : la danse traditionnelle sans laquelle aucun vrai mariage écossais n'est complet, même à ce jour. De nombreuses recherches ont été entreprises sur les différents types de musique et de danses de l'époque. En fait, dans la scène 13, vous remarquerez l'inclusion d'une ligne d'action qui spécifie une "danse semblable à ce qu'on appelle en Écosse" The Dashing White Sergeant ", où des paires de danseurs forment une longue arche avec leurs bras, et des couples à tour de rôle pour passer en dessous. Nous avons aimé le symbolisme de l'arche, bien que cette danse - comme on l'appelle en Écosse sous sa forme actuelle - date du début du XIXe siècle. Nous avons donc choisi une sélection de danses qui nous semblaient adaptées à la scène et avons travaillé avec un chorégraphe qui a composé des pas historiquement précis dans une configuration spécialement conçue pour la série «  

 

 

12. EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - NUIT (N1) 

Pendant ce temps, selon les instructions de Jamie, John Gray a trouvé une table chargée de boissons de toutes sortes – bouteilles et chopes à gogo.

Près de lui - désireux de profiter de l'alcool qui coule librement - Fergus, John Quincy Myers, Isaiah Morton et quelques autres jouent à un jeu à boire, qui implique de réciter des virelangues.

Marsali joue également. Le « jeu » consiste à lancer une fiole en cuir comme une boule, au hasard. La personne qui l'attrape doit réciter un virelangue, sans trop hésiter ni faire d’erreur, gagnant ainsi l'approbation de la foule... ou sinon faire un gage - boire du whisky dans une timbale. Une fois qu'un virelangue est répété avec succès, un nouveau doit être proposé.

 L'un des colons s'y essaie. Il se trompe dans ses mots. Ensuite c'est au tour d'Isaiah. Il a du mal à penser à quoi que ce soit sous la pression croissante, alors que John Quincy Myers le chronomètre avec un petit sablier.

JOHN QUINCY MYERS : “Allez, Morton ! Le temps n'attend pas « 

ISAÏE MORTON : « Euh... les chaussettes de l’archiduchesse… ».

Impeccable. Les spectateurs applaudissent à tout rompre à l'appui - "Sláinte!"

Soulagé d'avoir évité le gage, Isaiah prend une gorgée de la flasque, puis la lance à Fergus qui, paniqué, hésite.

 FERGUS : « Les chaussettes de l’arfidufesse… »

Les spectateurs se joignent à John Quincy Myers pour chanter

JOHN QUINCY MYERS : « un gage ! un gage ! »

 Fergus est obligé de boire un verre de whisky. Fergus lance le flacon et Marsali l'attrape MARSALI (à Fergus) : « Tu aurais eu plus de chance en français, mon amour... Alors, les chaussettes… »

Il y a des acclamations. Ayant bien compris, c'est maintenant au tour de Marsali de suggérer un autre virelangue - Myers retourne le sablier.

 JOHN QUINCY MYERS : « Vite - pensez à un autre, Madame Fraser, sinon vous aurez un gage »

 MARSALI : euh... mon esprit est vide... ? Em... »

Rougissant d'embarras, Marsali hésite

MARSALI : « Oh, - je... em. (puis elle en trouve un) C'est peut-être un tout petit peu vulgaire pour une dame... Que le Seigneur me pardonne... « 

Elle prononce un virelangue « salé » sans une seule erreur.

  

Matthieu Roberts : « Cette scène faisait partie intégrante de la démonstration du sens de l'esprit communautaire (jeu de mots !) sur le Ridge : de nombreux colons se joignent au plaisir du jeu à boire, quel que soit leur rang social. Les participants doivent démontrer qu'ils peuvent prononcer un virelangue sans hésitation ni trébuchement, sous peine gage. La maladresse et l'embarras de Lord John sont accentués par son réflexe d'offrir un virelangue shakespearien et contrastent avec la nature comique de certaines des offres de l'autre personnage. Marsali surprend certainement toutes les personnes présentes avec sa contribution plutôt paillarde, bien que contrairement à son mari, elle prononce tous les mots correctement. » 

 

FERGUS FRASER : « Qui t'a appris ça... ? « 

Marsali sourit malicieusement.

MARSALI : « Ma mère. »

 FERGUS FRASER : « Je suis sûr qu'elle serait très fière. « 

Fergus embrasse Marsali - et dans son enthousiasme, Marsali prend une gorgée rapide du flacon et le jette négligemment... Il est attrapé par un John Grey sans méfiance - et plutôt msurpris.  Malgré cela, avec son honneur en jeu, il essaie de sauver sa réputation de gentleman du mieux qu'il peut. Il ne peut tout simplement pas se résoudre à essayer cette langue particulière en public

 

JOHN GREY : « Euh... je dois admettre... c'est avec profond regret, en fait, que je dois vous dire... que je n'ai jamais... eu le plaisir de... je n'ai jamais plumé un faisan dans toute ma vie -- (puis, en énonçant à la perfection) Mais... du Shakespeare quelqu’un ? »

 

La foule rit de sa réponse "gentille" -- puis réclame immédiatement et vigoureusement un « gage » et lui tend la timbale. John Gray avale consciencieusement son verre, s'incline et se retire précipitamment.

 JOHN QUINCY MYERS : « Non. Ma gorge se dessèche. Qui est le suivant ? « 

 

13. EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - NUIT (N1) 

Au ceilidh, Brianna et Roger font une danse semblable à celle qu'on appelle en Écosse "The Dashing White Sergeant", où des paires de danseurs forment une longue arche avec leurs bras, et les couples se relaient pour passer en dessous. Une fois qu'ils arrivent au bout de la ligne, les jeunes mariés s’embrassent et les autres danseurs les saluent. Reprenant son souffle, Roger commente la danse tranquillement à Brianna.

ROGER : « C’est épuisant dans n’importe quel siècle... Un sage a dit autrefois : "personne ne danse sans boire, à moins d’être fou. Allons chercher à boire « 

Roger tient à profiter de la danse plus comme un spectateur, mais Lizzie s'approche. Elle regarde Brianna pour avoir son autorisation.

LIZZIE : « Mistress, je peux... ? « 

BRIANNA (gaiement) Bien sûr, Lizzie.

 Alors que Roger et Lizzie vont danser, une Brianna ravie se dirige là où sa mère regarde la danse -- une peu à l'écart de la foule - avec Jemmy dans ses bras. Brianna tire joyeusement sa mère et son fils dans leur petit cercle de danse privé, en plaisantant.

 BRIANNA : « Devrions-nous apprendre à Jem à danser le "mashed potato" ? Ou le "twist ? »

 Claire rit, alors que Brianna essaie de faire les danses des années 60 avec son fils.

 CLAIRE : « Quiconque te regarde pensera que tu es devenue folle à lier. « 

BRIANNA (en plaisantant) : « Les mariées sont autorisées à être folles le jour de leur mariage. (Elle fait ces mouvements de danse des 60’s) Ce n'est pas très facile avec ce genre de musique... mais tu sais qui j'adorerais voir essayer ? « 

Un sourire complice se dessine sur les lèvres de Claire - évidemment Jamie.

CLAIRE : « Je ne crois pas que tu feras danser un mashed potato à ton père. « 

BRIANNA : « c’est ce qu’on va voir ».

 CLAIRE : « Bonne chance. ! »

Brianna va chercher Jamie, pour lui demander de danser, au grand bonheur de Claire.

 

  

14EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - NUIT (N1) 

Jamie, quant à lui, se promène près de la zone de danse, vers la table des boissons.

Il discute avec John Grey. Les deux boivent, et John Gray aussi a une bouteille pleine en main.

JAMIE : « Willie va bien, alors ? « 

Après avoir été impliqué dans le jeu de l'alcool, John Gray ressent les effets de l'alcool. Il devient poétique.

JOHN GREY : « Il danserait de tout son cœur s'il était ici. On ne s’ennuie et on ne se repose jamais, quand la jeunesse s’unit au plaisir. Et jeunesse et plaisir sont au rendez-vous en Angleterre en ce moment. « 

Jamie sourit et tapote affectueusement le dos de son ami.

JAMIE : « J’accueille toujours vos nouvelles avec plaisir, John. « 

Cela touche un point sensible – très léger – chez John Grey. Est-ce pourquoi Jamie voulait qu'il vienne ? Pour avoir des nouvelles ?

JOHN GREY : « Et je m'efforce de ne vous apporter que des bonnes nouvelles... Mais dans vos lettres, vous m’avez demandé d'entreprendre une chose pour vous... « 

John Gray se sert un autre verre et le boit.

Toutes ses "nouvelles" ne sont pas « heureuses". Jamie le regarde, un peu surpris.

JOHN GRAY : « En voulez-vous  un ? « 

JAMIE (prudent) « En ai-je besoin ? « 

Ni l'un ni l'autre ne remarque Brianna, qui s’approche par derrière, un immense sourire sur son visage, voulant surprendre son père...

 JOHN GREY : « J'ai peur d'avoir des nouvelles choquantes. On a vu Bonnet dans la province.

JAMIE : » Bonnet… »

Jamie digère l’information. Gray sait combien il est difficile pour Jamie d’être dans cette situation – savoir tout cela mais être impuissant à agir.

JOHN GREY : « J'aurais dû m’en assurer... je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas fait, j'ai supposé qu'il était mort dans les décombres... « 

JAMIE : « Ce bâtard échappe à la mort d’une façon impossible. Ou peut-être que l'enfer est trop bon pour Stephen Bonnet et le diable ne le laisse pas entrer. « 

Brianna abandonne immédiatement sa tentative de danser avec Jamie en entendant cela, et se retire sous le choc, discrètement et sans bruit, ayant envie de vomir.

 Jamie pense qu'il entend quelque chose, des pas peut-être -- et jette un coup d'œil alentour - est-ce que quelqu'un écoute ? il est rassuré de ne voir que quelques fêtards ivres à proximité.

JOHN GREY : « Je sais que votre nouveau gendre a été membre de son équipage. Roger aurait-il idée où il peut… »

Le regard inflexible de Jamie indique très clairement qu'il ne peut impliquer Roger dans cette affaire.

JOHN GRAY : « Vous ne lui avez pas encore dit, n'est-ce pas ? « 

JAMIE : « Ce n'est pas nécessaire. C'est à moi de trouver une solution. « 

Brianna, quant à elle, a retrouvé Claire, avec Jemmy.

CLAIRE : « Et bien ? A-t-il ridiculisé Elvis ? « 

BRIANNA : « Je n’ai pas pu le trouver « 

Claire sent le changement d'humeur de sa fille. Il se passe quelque chose.

CLAIRE : « Ça va, ma chérie ? « 

BRIANNA : « Euh, oui... je trouvais juste dommage que les appareils photo n'existent pas encore. »

Claire passe un bras rassurant autour de sa fille.

CLAIRE : « C’était une journée mémorable, Mme Mackenzie, même si nous n'avons pas de photos...

Brianna ne peut s'empêcher de pousser un soupir - la joie se mêle au chagrin. Un grand chagrin.

 

Matthieu Roberts : « A la fin de cette scène révélatrice, on voit que Brianna essaie de masquer la douleur qu'elle ressent en découvrant que Bonnet est vivant. Ajoutant une autre dimension à la complexité de ses émotions, interrogée par Claire, elle essaie de suggérer qu'elle pense simplement au fait qu'elle est incapable de capturer la joie de la journée dans une photo - ce qui n'existe évidemment pas encore. Cela se transforme rapidement en la prise de conscience que Frank n'aurait pas été sur les photos, même si elle avait été mariée à son époque. Claire utilise un humour doux pour essayer d'atténuer le chagrin de Brianna. En fait, dans le livre, Claire se demande ce que Frank aurait pu penser de Roger et nous avons voulu essayer d'offrir un clin d'œil à cela ici. Elle observe qu'il « aurait probablement approuvé ; Roger était historien – ou l'avait été autrefois – comme Frank lui-même. Il était intelligent et plein d'humour, un musicien talentueux et un gentleman, totalement dévoué à Brianna et au petit Jemmy. Ici, Claire apaise sa fille, lui rappelant à quel point Frank aurait été fier d'elle et essaie de remonter le moral de Brianna en plaisantant qu'elle aurait pu se retrouver avec un "Chad ou un Chip" si elle était restée à Boston. «  

  

BRIANNA : « Tu sais que papa n'aurait pas sur les photos, même à notre propre époque. »

CLAIRE : « Je sais chérie. Mais Frank aurait été si fier de toi... « 

Brianna peut sentir monter les larmes à cette pensée.

 CLAIRE : « ...et il aurait adoré que tu épouses un homme d'Oxford. On plaisantait à Boston, en disant que tu finirais avec un Chad ou un Chip. »

Brianna parvient à sourire. Sa mère sait toujours comment lui remonter le moral. En les voyant, Roger se dirige vers…

 BRIANNA : « Eh bien, j'ai un Roger. Et un Mackenzie par-dessus le marché ».

Elles rient toutes les deux alors que Roger s'approche.

ROGER : « Qui de ces belles dames aimerait danser ? « 

Brianna fait un signe de tête à sa mère.

CLAIRE : : « Je veux bien. »

 Alors que Claire part, Brianna prend Jemmy dans ses bras, le serre contre lui, l'étouffe de baisers, trouvant du réconfort en sa présence – alors qu’elle regarde sa mère et son mari danser.

 

 15. EXT. FRASER'S RIDGE - À déterminer - NUIT (N1) 

Des bruits de pas. Deux personnes se frayent un chemin à travers les bois épais jusqu'à ce qu'ils tombent sur un appentis en bois.

  

16. INT. FRASER'S RIDGE - APPENTIS - NUIT (N1) 

 La porte s'ouvre à la volée et Jocasta franchit le seuil, Ulysse juste derrière elle. Une fois qu'elle est à l'intérieur, Ulysse ferme la porte, la laissant seule.

JOCASTA : « Tu as raté une magnifique cérémonie. « 

MURTAGH, qui fait profil bas et a été contraint de l’attendre dans cet endroit... MURTAGH : « Oui, mais j'ai jeté un coup d’œil de loin... pourtant… c’était une tunique rouge que j'ai vue ? « 

 JOCASTA : « le Gouverneur Tryon « 

Murtagh grogne de désapprobation.

MURTAGH : « Alors pourquoi as-tu tant tardé ? « 

JOCASTA : « Eh bien, je n'ai pas l'habitude d’aller flâner vers une cabane pour voir mes... connaissances. »

 Murtagh est amusé par l'utilisation prude du mot " connaissances" par Jocasta.

MURTAGH : « Qui a dit que c'était une cabane ? »

 JOCASTA : « J’ai peut-être fait un jugement hâtif, j’ai été trop généreuse. Mais le son des brindilles qui craquent et le sol boueux sous mes pieds suggère quelque chose d'un peu... rustique. « 

Elle attrape ses mains - les mains dures d'un travailleur - faisant courir ses doigts sur ses paumes.

MURTAGH : « Imagine-le comme un palais féérique dans la forêt, construit par les bonnes nymphes des bois qui vivent aux alentours. »

 JOCASTA : « Tush. Et que serais-tu alors ? le roi des nymphes ? « 

Murtagh rit.

 JOCASTA : « Je suis trop vieille pour les contes de fées. « 

Il y a une étincelle de joie espiègle dans les yeux de Murtagh.

MURTAGH : « Est-ce vrai ? « 

Jocasta attend avec impatience qu'il la convainque du contraire - peut-être qu'il lui dise qu'elle est sa "reine des fées", ou quelque chose de ce genre. Elle attend une réponse romantique mais, à la place, vient une réponse bourrue –

MURTAGH : « Je n'ai pas le temps pour les rois et reines ou fées. »

Murtagh note l'expression déçue de Jocasta, un sourire sur ses propres lèvres.

MURTAGH : « Mais donnez-moi une vraie femme - une qui a vraiment vécu et sait ce qu’est la vie - et je suis le plus heureux des hommes. »

 

Matthieu Roberts : « L'année dernière, lors de la saison 4, nous pensions qu'il était dommage que Murtagh n'ait pas eu d'histoire d'amour. Comme le destin de Murtagh était maintenant entre nos mains (puisque son histoire s'était terminée avec sa mort à Culloden dans les livres), nous avons discuté de le faire tomber amoureux de Jocasta (la sœur de la mère de Jamie), d'autant plus qu'il avait un tel amour non partagé pour Ellen dans le passé. La chimie à l'écran entre lui et Maria Doyle Kennedy est magique, donc cette romance semblait naturelle et si juste - cela crée également plus de dilemme pour ces personnages. » 

 

 Jocasta est contente, mais veut le mettre à l'épreuve.

 JOCASTA : « Une vieille femme ? « 

MURTAGH : « Celle qui a assez de bon sens pour entendre la voix d'un homme qui veut dire de beaux compliments, même s'il n'a pas les mots justes pour les dire. « 

JOCASTE : « Je vais devoir te croire sur parole. « 

Il se presse contre elle.

MURTAGH : « Je te donnerai plus que ma parole. « 

Ils font l’amour.

 

17.INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - NUIT (N1) 

Enfin seuls, dans l'intimité de leur cabine, Roger et Brianna s'installent pour une nuit romantique. C'est leur nuit de noces, après tout...

Roger est encore porté par les événements joyeux de la journée, malgré le fait de se sentir un peu irrité par certains des commentaires. Mais même si elle essaie de la combattre, la noirceur de la révélation sur Bonnet plane sur Brianna.

ROGER : « Quelle journée, hein ? « 

BRIANNE : « Oui... « 

Quelque part au fond de lui, Roger peut ressentir une petite vague d'anxiété -- quelque chose ne va pas ? Peut-être que Brianna est juste fatiguée ? Il donne une tournure positive aux choses –

ROGER : « Regarde-nous – en phase à cent pour cent. C'est comme si nous étions faits l’un pour l’autre. Cette histoire de mariage est facile. « 

Brianna sourit.

BRIANNA : » Promets-moi que ce sera toujours facile entre nous »

 ROGER : « Toujours. J'ai déjà hâte d’être à demain... et au surlendemain et au suivant »

BRIANNA : « Oui... « 

Ils embrassent. Un flash de Bonnet dans l'esprit de Brianna -- Brianna s'éloigne de lui... Elle est soudain nerveuse - une peur de sa propre sexualité a été déclenchée ; son esprit commence à divaguer. Bonnet est vivant... Et même si rien de tout cela n'était de sa faute, les sentiments de SPTS se précipitent en elle - peut-être que le viol était de sa faute, peut-être elle était trop provocante... ? Peut-être... peut-être... peut-être... Elle trouve du whisky.

 BRIANNA : « A tous nos lendemains. »

 Et elle prend une gorgée. Roger prend sa femme dans ses bras.  Il la regarde, inquiet... Il sent que quelque chose se passe mais, quoi que ce soit, il ne veut pas que ça jette une ombre sur leur monde ce soir - pas lors de leur nuit de noces. Il veut lui remonter le moral et, en plaisantant, il attrape sa guitare.

ROGER : « Assieds-toi »

 

 

18. EXT. FRASER'S RIDGE - CAMPEMENT/TENTES - NUIT (N1) 

ROGER "L pour ton regard langoureux... 'O' pour l’originale, la seule que je vois..."

Les festivités se déplacent vers la zone de campement. Beaucoup dansent encore, beaucoup d'autres boivent encore.

 

19. INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - NUIT (N1) 

De retour avec Roger et Brianna... Il chante toujours une chanson de Nat King Cole,      "L-O-V-E"

ROGER « ‘V’ est vraiment, vraiment extraordinaire. 'E' est encore plus que tous ceux que tu adores... l'amour est tout ce que je peux te donner... L'amour est plus qu'un jeu à deux... deux êtres qui s’aiment peuvent réussir ; prends mon cœur sans le briser je t’en prie ; l'amour est fait pour toi et moi... »

ROGER continue à chanter…

ROGER : « Et je t'aimerai aujourd'hui. Et demain. Et pour toujours. « 

  

Matthieu Roberts : « Il était vraiment important de montrer Roger réconfortant Brianna suite à sa découverte de la révélation sur Bonnet. Bien que Brianna n'ait pas choisi de partager la nouvelle avec Roger, Roger peut dire que quelque chose ne va pas. Il prend sa guitare et commence à chanter une chanson de Nat King Cole, qui, en plus d'être un clin d'œil au statut de ce couple de voyageurs dans le temps des années 1960/70, rappelle l'une des raisons pour lesquelles Brianna aime tant Roger : sa voix. Érudit et intellectuel - avec une touche de charme des Highlands en plus - Roger a le sens des mots et est capable de réconforter sa nouvelle épouse. Il sait exactement quoi dire et quoi chanter. Ses derniers mots dans la scène sont particulièrement significatifs ; ils peuvent être à une autre époque et incertains quant à l'avenir, mais il peut faire une promesse très importante : « Et je t'aimerai aujourd'hui. Et demain. Et pour toujours." 

 

Roger veut si désespérément être près d'elle... Ils s'embrassent et font l'amour.

 

20. EXT. FRASER'S RIDGE - CAMPEMENT/TENTES - NUIT (N1) 

Aux abords du campement, on trouve les tentes des tuniques rouges. Quelques soldats assis autour d'un feu, en train de boire, tandis que d’autres soldats discutent avec quelques-unes des filles du Ridge.

Tout le monde passe un bon moment.

Pendant ce temps, de retour près de la piste de danse du ceilidh, Fergus et Marsali dansent seuls. On voit qu'elle lui murmure quelque chose. Son visage s'illumine et il touche doucement son ventre -- c'est évidemment une bonne nouvelle.

 

21. INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - NUIT (N1) 

Profondément comblé, Roger s'endort ; Brianna l'est moins. Incapable de dormir, il est clair qu'elle n'est toujours pas libérée de ses démons...

 

22. INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - NUIT (N1) 

Bien que les célébrations se terminent doucement, on entend la musique se calmer et divers invités de mariage en fin de soirée au campement sont encore en train de discuter.

 Epuisée, Claire s'assied sur le lit qui a été installé dans un coin de la cuisine. Avec la construction en cours dans la maison principale, ils se débrouillent.

En fait, l’infirmerie sert également de chambre de fortune pour bébé Jemmy, dont le berceau se trouve juste derrière les portes qui séparent les deux pièces.

Jamie se tient sur le seuil, pour qu'il puisse surveiller son petit-fils.

CLAIRE : « Tes lettres ne lui donnent plus satisfaction ? Tryon n'est certainement pas un fin politicien. « 

Jamie a le poids du monde sur ses épaules.

Aujourd'hui il a gagné un fils... et bien plus que ce qu'il avait négocié... un visiteur indésirable et quelques nouvelles indésirables...

JAMIE : « Quand il s'agit de politique, Sassenach, il n'y a guère de différence entre se faire de bons amis et de bons ennemis... Mais je préfère avoir Tryon comme ami. »

CLAIRE : « On ne peut rien y faire ce soir. Allons dormir... avant d'être réveillés par les pleurs bruyants d'un certain bébé ».

 JAMIE (marmonne) Gémissements bruyants. « Tel père tel fils. »

 Claire lui lance un regard de reproche, même si elle essaie de ravaler un rire.

CLAIRE : « Jamie, ce n'est pas très gentil".

Jemmy commence à émettre des pleurs étouffés afin que Jamie prenne son petit-fils, le calmant doucement.

JAMIE : « Chut, mon petit garçon. Qu'est-ce qui ne va pas ? »

 Jemmy pleure un peu plus fort

JAMIE : « Je sais que ton ventre est plein. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? « 

Alors qu'il berce Jemmy dans ses bras, Jamie s'adresse Claire.

JAMIE : « est-ce que tu vas vraiment ressembler à ton père ? Tu as besoin de temps pour y penser ? Dormir ou pleurer ? « 

CLAIRE : « Tu es terrible... « 

Les paroles de Jamie peuvent être adressées à Jemmy, mais en fait elles le sont à Roger. Claire le comprend parfaitement. Elle rappelle à Jamie …

CLAIRE : « Sans Roger, nous ne serions pas réunis »

Même si c'est vrai, Jamie hésite toujours à en être reconnaissant à Roger.

Jamie berce Jemmy dans ses bras et il a la sagesse de ne rien dire à ce sujet, à la fois pour que Jemmy dorme et pour son propre bien.

Au lieu de cela, il récite une bénédiction.

 

JAMIE : « Bénis, ô Dieu, la chose sur laquelle mon œil se repose, bénis, ô Dieu, la chose sur laquelle mon espoir se repose. « 

Enfin, Jemmy a fait son choix : dormir.

 JAMIE : « Repose-toi bien, mon petit. »

Jamie le repose dans le berceau.

CLAIRE : « et sans Roger, nous n'aurions pas notre beau petit-fils... Notre beau petit-fils endormi. « 

Cela donne une idée à Claire.

CLAIRE : « Prions pour qu'il dorme toute la nuit... Viens ici soldat »

Jamie la regarde, si belle, comme toujours, à la lumière de la chandelle. Après un moment, il s'avance et la rejoint et finit la prière à son intention.

JAMIE : « Bénis, ô Dieu, ma raison et mon but. Bénis ma compagne et mon amour... Bénis, ô bénis l'ange de mon repos. « 

Ils sont maintenant impatients d’être l’un près de l’autre. Jamie prend sa femme dans ses bras et la caresse.

Il y a un gazouillis du berceau. Jamie pose un doigt sur ses lèvres. Ils se figent tous les deux, écoutant, attendant, espérant.

Tout est calme. Alors, comme deux adolescents essayant de ne pas rire, Jamie et Claire font l’amour en silence...

 

23. EXT. FRASER'S RIDGE - CAMPEMENT - NUIT (N1) 

 Beaucoup d'invités se sont retirés dans leurs tentes pour se reposer, d'autres sont encore un peu gais - bavardant, mais la plupart des feux du camp commencent à s'éteindre.

 

24. EXT. CRÊTE DU FRASER - JOUR (J2) 

 C’est l’aube qui se lève sur l’appentis.

 

 25.INT. FRASER'S RIDGE - APPENTIS - JOUR (D2) 

C’est le matin. Jocasta et Murtagh se sont réveillés - la lumière du jour inonde l'appentis. Après la merveilleuse nuit, Jocaste demande, presque tristement…

JOCASTA : « Alors où en sommes-nous maintenant, dans la froide lueur du jour ? »

Murtagh est très silencieux. Jocasta sent son malaise.

 JOCASTA : « Ton esprit n'est pas ici, dans le palais féérique de la forêt – il est au palais de Tryon - ou son pavillon... « 

MURTAGH : « Toujours... »

 Murtagh veut se lever... mais Jocasta essaie de le retenir au lit, doucement. Il résiste -- MURTAGH : « Avec un nouveau jour vient de nouvelles tâches. « 

JOCASTA : « Ha. Nous avons tous notre part à jouer... et pourtant il me semble que tu passes tes journées à danser l'air de Tryon. « 

MURTAGH : « En ce qui concerne Tryon et les Régulateurs, je fais mon devoir. « 

Murtagh la regarde pendant un moment - il sait qu'elle veut entendre qu'il vit pour elle, mais...

MURTAGH : « Dans une autre vie, toi et moi aurions pu passer plus de temps ensemble -- peut-être si j'étais un homme différent. C'est parce que je connais bien la vie, on ne peut pas changer un homme, on ne change que sa condition » ...

 Jocasta sait qu'elle ne peut pas changer cet homme, mais peut-être qu'elle peut changer les circonstances

JOCASTA : « Ma situation pourrait bientôt être sur le point de changer. Duncan Innes m’a demandé en mariage. »

 Cette nouvelle prend Murtagh au dépourvu ; Jocasta le sent.

MURTAGH : « Innes... Jamie et moi l'avons connu à Ardsmuir. J'ai entendu dire qu'il s'était installé en Caroline du Nord. Et que lui as-tu répondu ? « 

JOCASTA : « Je ne lui ai pas encore donné ma réponse. « 

Jocasta attend avec impatience une réponse. Elle veut qu'il lui dise de dire non. Elle veut qu'il lui dise : "Épouse-moi."

MURTAGH  : « Je ne te ferai pas obstacle à ton bonheur »

Pas la réaction espérée par Jocasta. Mais avec Murtagh qui ne lui demande rien, leur silence raconte une histoire...

 

26.EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR (D2) 

 Quelques colons arrivent pour commencer leur matinée de travaux de construction sur la Grande Maison.

 

27.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR (J2) 

 Alors que Claire et Mme Bug entrent, suivies rapidement par Jamie, elles regardent par la fenêtre et voient une file d’attente de patients attendant d’être vus.

MURDINA BUG : « Je vous ai dit qu'ils reviendraient ce matin... « 

CLAIRE : « Jésus H. Roosevelt Christ « 

JAMIE : « C'est dommage que tu sois toute seule, Sassenach « 

 

 28.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON – CORRIDOR EXTERIEUR- JOUR (J2) 

Lizzie essaie de garder plusieurs enfants, amusée (un d’entre eux a un genou écorché) alors qu'elle se tient dans la file d’attente pour voir Claire dans l’infirmerie.

 La tâche est plus facile à supporter par le fait que Josiah Beardsley, un jeune serviteur sous contrat des régions voisines et un chasseur passionné (comme en témoignent certaines peaux qu'il a apportées) attend également, et sert de distraction bienvenue.

 LIZZIE : « quel genre de bêtes chassez-vous ? « 

JOSIAH : « Tout ce que je peux trouver, ours, castor, renard... lièvre, quand on peut les attraper. Ils ne rapporteront pas beaucoup, d’ailleurs. Cerf, daim, biche... »

 Il s'arrête, rougissant timidement ; les yeux de Lizzie ont quelque chose de la "biche" admirative - elle est clairement attirée par lui.

JOSIAH : « Bien sûr, je vous ennuie, mademoiselle... »

 Lizzie secoue la tête avec véhémence en signe de désaccord...

Elle fait la révérence poliment, se présentant.

LIZZIE : « Lizzie... Wemyss. « 

Avant qu'elle ne puisse en dire plus, Jamie - qui vient voir comment Claire s'en sort -- approche.

JAMIE : « Josiah le chasseur. « 

Jamie regarde les joues cramoisies de Lizzie. Josias semble gêné aussi.

JOSIAH : « Monsieur Fraser… »

Jamie leur lance à tous les deux un regard entendu. Lizzie voudrait être engloutie dans le sol. Elle se détourne pour s'occuper de l’enfant avec le genou écorché.

 JOSIAH : « Nous ne parlions que de peau, de peaux de bêtes et fourrures je veux dire… »

JAMIE : « Il parait que tu es un chasseur doué. Je ne pourrais pas faire mieux moi-même. J’espérais que tu envisages de t’installer ici, au Ridge. »

Josiah a l'air surpris, peut-être un peu incertain ou réticent. Sentant cela, à la grande consternation de Lizzie, Jamie plaisante.

JAMIE : » Bien que sans doute j’aurais tort de laisser un garçon aussi charmant au milieu des femmes. »

 JOSIAH : « J'ai autre chose en tête qu’embrasser et autre, monsieur Fraser. Ma gorge me fait très mal. »

 

29. 30.EXT. FRASER'S RIDGE - CAMPEMENT - TENTE DE JOCASTA CAMERON - JOUR (J2)  

Cette tente glamour est définitivement un ancêtre du "glamping".

Jocasta est assise dehors, soignée par Ulysse, Des poules se promènent librement autour d'eux. Au bout d'un moment, Roger s'approche et est annoncé par Ulysse.

 ULYSSE : « Mr MacKenzie « 

 ROGER (qui regarde les poules) : « pour votre petit-déjeuner, Maîtresse Cameron ? » JOCASTA : « Oui, le coq chante, mais ce sont les poules qui pondent... Eh bien, vous êtes maintenant un homme marié, vous êtes revenu pour faire votre nid. Vous joindrez-vous à moi, monsieur MacKenzie ? »

 Roger accepte

 JOCASTA : « Ma nièce vous a-t-elle dit que je comptais lui léguer ma propriété ? « 

ROGER : « Oui, elle me l’a dit. Je suis sûr que ma femme est bien consciente de l'honneur que vous lui faites, Mme Cameron. Mais… «

JOCASTA : « c’est vrai ? je n'aurais pas cru, à l’entendre. Mais vous la connaissez mieux que moi. Quoi qu'il en soit, j’ai l’intention de lui dire que j'ai changé d’avis. « 

ROGER : « Oh ? Eh bien, je suis sûr qu'elle va… »

JOCASTA : « J'ai dit à Gerald Forbes de refaire un testament, léguant River Run et tout son contenu à Jérémiah... « 

ROGER : « Pour... Quoi, pour le petit Jemmy ? « 

JOCASTA : « Vous savez sans doute que les biens d’une femme passent à son mari après le mariage. Et je sais aussi que les protestants divorcent volontiers... (puis, ostensiblement) Je me suis dit que faute d’aimer le garçon pour lui-même, vous le traiteriez bien grâce à ses perspectives d’avenir. »

ROGER (comprenant ce que cela signifie) : « vous pensez que je ferais du mal à Jemmy... ou que j'ai épousé Brianna pour de l'argent ? Vous insinuez que je ne crois pas que c’est mon fils ? »

JOCASTA : » Je n’ai rien dit de tel »

ROGER : « Vous en avez beaucoup dit, et ce que vous n’avez pas dit, vous l’avez pensé très fort. Comment osez-vous insinuer de telles choses ? « 

La tête de Roger est en ébullition, est-ce qu'elle l'insulte ouvertement, sous-entendant qu'il ferait du mal à Jemmy pour de l'argent ?

JOCASTA : « Eh bien, je vous présente mes excuses, Monsieur MacKenzie. Mais il est facile de comprendre qu'un homme n’ait guère de sentiments envers un enfant conçu par son épouse avec un autre. »

 Mais Roger est si furieux - si seulement Jocasta savait combien il avait sacrifié pour être avec Brianna : une bonne santé, un emploi prestigieux, la vie et l'intégrité physique - c'est au-delà de la compréhension.

ROGER : « Je n’ai peut-être ni argent, ni biens, mais j’ai du temps et je vais le consacrer entièrement à Brianna et Jeremiah. « 

Jocasta hausse les épaules, apparemment peu impressionnée. Roger est fou de rage…

ROGER : « Soyons très clairs, je ne veux pas de votre argent. Ma femme ne veut pas de votre argent et mon fils n’en veut pas. Mettez-le-vous où je pense, d’accord ? »

Malgré le choc, Jocaste semble ravie. Roger s’en va. D'une certaine manière, c'est la meilleure réponse que Roger puisse donner.

Jocasta sait maintenant avec certitude quelles sont les intentions de Roger. Elle sourit, satisfaite.

ULYSSE : « Comme vous l'espériez, Maîtresse ? « 

JOCASTA : « Encore mieux. « 

 

Matthieu Roberts : « Cette scène a été tirée presque entièrement de « la croix de feu », dans laquelle on voit Roger et Jocaste en désaccord. Ici, nous voyons que Jocasta met, en quelque sorte, Roger à l'épreuve, découvrant où se situe sa loyauté. «  

 

 

A31.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR (J2) 

 Jamie a aidé Josiah à éviter la file d'attente. Claire examine la gorge de Josiah, alors que Jamie attend le verdict.

CLAIRE : « Hmm. Amygdales infectées. Je peux les enlever. Ça va faire mal, mais ce sera mieux à long terme. »

 JOSIAH : « Vous pouvez le faire ? « 

Claire sait que la procédure est possible, même si elle veut désespérément moderniser d'abord son matériel médical

CLAIRE : » Oui, même si je préfère attendre jusqu'à ce que j'aie tout l'équipement et les médicaments dont j'ai besoin « 

 Josiah regarde nerveusement l’aiguille hypodermique.

JOSIAH : « Ce n'est pas ça, pas vrai ? Parce que si ça c'est que je me sens déjà mieux. «

 Claire rit.

CLAIRE : « non, ne t’en fais pas. Et nous ne sommes pas obligés de les ôter maintenant ». Josiah regarde Claire d'un air absent. Désireux de persuader Josiah de s'installer, Jamie intervient.

JAMIE : Si Claire fait ça pour toi, mon garçon, tu t’installeras au Ridge ? Et tu chasseras quand je suis absent ? « 

Josiah porte ses mains à sa gorge, comme s'il expérimentait la douleur potentielle - et le soulagement potentiel - de l’intervention proposée...

Ce faisant, Claire aperçoit une marque "en forme de T" sur sa droite main - très clairement le résultat du fer brûlant sur la chair. Claire grimace légèrement malgré elle et Josiah pose sa main sur ses genoux consciemment.

CLAIRE : « Nous serions ravis de t’aider. « 

JOSIAH : « Merci... « 

Josiah part, et dès qu'il le fait, Claire regarde Jamie, un peu inquiète.

 Jamie explique.

 CLAIRE : « Tu as vu la marque sur sa main ? Je suppose que "T" (V) signifie "voleur » ?

JAMIE : « Qui n'a rien volé, un jour, que ce soit une miche de pain ou un morceau de gâteau ... porter la marque d'un voleur ne signifie pas que tu en es un. »

​Claire caresse Jamie dans le dos...

CLAIRE : « Non, ce n'est pas le cas. « 

JAMIE : « Le garçon a apporté un grand nombre de cerfs et de peaux de castor.

Il ne se contente pas de chanter, lui. »

 Claire ignore cette remarque, faite aux dépens de Roger.

 JAMIE : « Je te laisse à tes patients et faire la guerre à tes petites bêtes invisibles. »

 Claire sourit. Elle ne résiste pas à l'envie de le corriger

 CLAIRE : « Bactéries. Mais oui, c'est certainement une sorte de guerre »

 Jamie regarde la longue file de patients qui attendent toujours pour voir sa femme.

 JAMIE : « Alors tu dois te trouver un lieutenant... »

 Claire sourit.

CLAIRE : « Patient suivant ! »

Jamie prend congé de Claire et suit Josiah, en direction du campement

 

31.EXT. FRASER'S RIDGE - PRÈS DE LA GRANDE MAISON - JOUR (J2) 

 Jamie marche directement vers le Gouverneur Tryon et lieutenant KNOX.

JAMIE : « Votre Excellence ! »

GOUVERNEUR TRYON : « Content de vous voir debout si tôt, Colonel Fraser. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, etc… Mais cela dépend du chemin qu’ils empruntent. « 

 Jamie devine ce que Tryon veut dire et n'aime pas ça. Néanmoins, une clarification est nécessaire.

JAMIE : « je vous demande pardon, monsieur ? « 

GOUVERNEUR TRYON : « par respect pour le mariage de votre fille, j'ai attendu aujourd’hui pour parler de ceci. Vos efforts pour cultiver les terres du Roi ont été admirables. Mais le temps est venu d’honorer votre serment – envers la Couronne et moi, votre bienfaiteur. C'est l'heure de cette chasse, colonel Fraser. Regroupez vos hommes, je veux que Murtagh Fitzgibbons et ses insurgés soient traduits en justice, pendus ou fusillés, je m’en moque complètement. Je veux que son corps soit pendu à New Bern comme un avertissement à tous. Cette question dépasse la province maintenant - les gens sont préoccupés. »

JAMIE : « Oui »

GOUVERNEUR TRYON : « Le lieutenant Knox et ses hommes vont rester pour vous aider. Je dois aller voir les shérifs locaux, leur assurer que leur gouverneur prend les mesures nécessaires pour éradiquer ce fléau que sont les Régulateurs. Les affronts et insultes envers le gouvernement de  sa Majesté doivent cesser. Cette tâche vous revient car vous connaissez ces Ecossais, puisque vous en êtes un.  Ne me décevez pas, Colonel. « 

Tryon retourne au campement.

 LIEUTENANT KNOX (à Jamie) : « Préparons-nous à partir dans une semaine. Cela vous donnera-t-il assez le temps pour régler toutes vos affaires ? »

 La question n'est posée que par courtoisie -- Jamie sait que, c’est un ordre du gouverneur.

 

32.33INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - JOUR (J2) 

Roger entre dans la cabane pour trouver Brianna assise, avec Jemmy dans les bras. Brianna met son doigt sur ses lèvres.

BRIANNA : « Chut... »

 Malgré son énervement, Roger se tait, le regard désormais concentré sur sa femme et son enfant. Les paroles de Jocasta ne sont pas faciles à oublier... C'est ce que tout le monde pense de lui ? Roger regarde Jemmy, faisant de son mieux pour bannir une douloureuse lueur de doute dans son esprit... Est-ce que Jemmy est vraiment son fils ? Mais ça suffit.

ROGER (à Brianna) : « Hier, c'était la célébration de notre amour l’un pour l’autre... Mais aujourd'hui, et tous les jours, dorénavant... Ce sera nous »

BRIANNA : « Nous trois. « 

ROGER : « Toujours. « 

À la surprise de Brianna, Roger sort son couteau et fait une petite incision sur son pouce...

BRIANNA : » Que fais-tu ? « 

ROGER : « Quelque chose que j'aurais dû faire il y a longtemps. « 

Il prend Jemmy dans ses bras et pose une goutte de sang sur le front de Jemmy - en signe de croix.

ROGER : « Jérémiah Alexander Ian Fraser MacKenzie, tu es le sang de mon le sang et la chair de ma chair. Je te proclame mon fils devant tous, aujourd’hui et à jamais. « 

Ils sont unis et déterminés.

 

 Matthieu Roberts : « Nous étions heureux de pouvoir trouver un moment pour le serment du sang de Roger - une scène qui correspond à un moment dans « les tambours de l’automne ». Dans le scénario, cela est motivé par l'interaction de Roger avec Jocasta. Nous avons aimé l'idée que Roger fasse cela dans une relative intimité, avec seulement Dieu et Brianna comme témoins. Dans ce cas, il donne force à la fois à la parole et à l'action : c'est une promesse qu'il fait pour sa famille, et sa famille seule, quoi qu'en pensent les autres. «  

 

 

 37.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - JOUR (D2) 

 Jamie entre pour trouver Claire se préparant à venir le trouver.

CLAIRE : « Et où étais-tu ? « 

Le regard sur le visage de Jamie suffit à lui dire que quelque chose ne va pas.

CLAIRE : « Que se passe-t-il ? « 

JAMIE : « Tryon laisse une troupe pour m'aider à faire la chasse. Nous partons dans une semaine. »

 Jamie réfléchit, envisage ses options, s’il en a. 

CLAIRE : « Et si tu refuses de traquer Murtagh, Tryon te reprendra notre terre. »

 JAMIE : » Il me traitera de traître. J'ai prêté serment à la couronne. « 

Claire est frustrée par la situation.

CLAIRE : « S'il te plaît, Tryon renierait le serment qu’il t’a fait dès que cela lui conviendrait. « 

 JAMIE : « Oui, et quand cette guerre dont tu me parles finira par arriver, alors je reviendrai sur mon serment. Mais je ne peux pas me le permettre maintenant à cause de notre famille, de nos colons. S'il y a la guerre, je dois m'assurer les hommes du Ridge me sont fidèles... Et pas à Tryon. « 

Mais il y a autre chose qui lui pèse.

CLAIRE : « les hommes du Ridge feraient tout pour toi.  Roger... »

JAMIE : « Si je réunis une milice, il devra combattre. Il est valide et majeur ».

 CLAIRE : « Il n'est pas prêt pour ça. Ne peux-tu pas le tenir à l'écart ? « 

Jamie la regarde et Claire lit instantanément : c'est un « non » définitif. Il a pris sa décision, se dirige vers la porte...

 CLAIRE : « Où vas-tu ? « 

 JAMIE : « Tryon veut son Ecossais, je vais lui donner un Ecossais. « 

 

Matthieu Roberts : « A la fin de cette scène, Jamie dit : "Tryon veut son Ecossais... Je vais lui donner un Ecossais." Jamie sait que le moment est venu de faire face aux conséquences de l'acceptation de la concession de terres de la Couronne. Le gouverneur Tryon pense qu'il a le dessus et qu'il peut tirer parti de la nationalité de Jamie et de sa compréhension de ses compatriotes écossais. Jamie, cependant, a un tour dans son sac : non seulement il connaît ses compatriotes, mais il sait aussi comment les encourager à lui offrir leur loyauté. Jamie vit peut-être dans le Nouveau Monde, mais il n'a pas oublié les coutumes de la terre qu'il a laissée derrière lui : sa culture et ses traditions. Nous avons raté l'Écosse dans la saison 4, c'est donc l'une des façons dont l'Écosse s'est intégrée en tant que "personnage" dans la série, qui se manifeste à travers les costumes, la culture et les traditions. «  

 

38.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR (J2) 

Dans la zone de construction, Jamie ouvre un ancien coffre.

 Nous voyons qu'il y a un tartan à l'intérieur, bien que nous ne puissions pas encore réaliser que c'est un kilt - quelque chose qu'il n'a pas porté depuis Culloden.

 

A39.INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PASSAGE - NUIT (N2) 

Claire vient de terminer une longue journée passée à voir des patients. Elle s'assied, épuisée. C'est une fatigue à la fois physique et mentale alors que la menace des ordres de Tryon plane sur la crête.

Puis quelque chose attire son attention, quelque chose qu'elle n'a pas vu depuis plus de vingt ans. Elle se lève. Ensuite, nous voyons ce qu'elle voit - Jamie maintenant entièrement vêtu de son kilt des Highlands.

Claire se déplace vers lui dans le hall - elle sait que s’il a décidé de revêtir cette tenue, alors tout ce qu'il est sur le point de faire est sérieux. Et elle se tiendra juste à ses côtés. Ils partagent un regard complice. Et ils sortent par la porte d'entrée.

 

 Matthieu Roberts : "Ensuite, nous voyons ce qu'elle voit - Jamie est maintenant entièrement vêtu de son kilt" - c'est un moment très spécial. La première fois que Jamie porte son kilt depuis Culloden, un spectacle que Claire n'a pas vu depuis vingt ans. Jamie est vraiment le seigneur de Fraser's Ridge et nous adorons le voir vêtu de ses insignes des Highlands. Cet acte en lui-même transforme Jamie en un véritable laird. » 

 

 39.EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - NUIT (N2) 

 Le soleil se couche et les feux autour du campement commencent à briller. Après un temps, il s'avance pour retirer un tison d'un feu, le tenant comme une torche –

Après quelques enjambées, il le lance -- Et nous voyons un scintillement de lumière orange qui se transforme bientôt en flamme grandissante, grimpante -- Jusqu'à ce que nous découvrions une croix de feu entièrement embrasée : le « crann tara », un ancien appel aux armes écossais.

Les hommes et les femmes du Ridge commencent à se rassembler, papillons de nuit attirés vers la croix.

Mouvement vers Jamie, qui a pris position près de la croix, prêt à s'adresser à la foule qui s'est maintenant rassemblée devant lui... prêt à entamer le processus de recrutement des hommes pour la milice de Tryon.

 Tous ces invités du mariage sont présents (sauf Tryon, qui est parti). Les hommes se rassemblent devant Jamie, alors que les femmes présentes se tiennent légèrement à l’écart

 JAMIE : « Dans les Highlands, quand un chef part en guerre, il brûle la croix de feu, envoyant un signal à son clan à travers tout le pays. C'est un appel aux hommes, à s’armer et venir au lieu de rassemblement, préparés pour la bataille. Nous sommes amis, voisins et compatriotes, mais nous ne formons pas un clan. Je ne suis pas votre chef... mais j'espère que, le moment venu, vous serez tous à mes côtés. « 

 

Matthieu Roberts : « Le discours de Jamie devant la "croix de feu" est directement inspiré du livre. Il décide de profiter de l'occasion que le mariage de sa fille lui a offerte - le fait que les invités au mariage qui se sont rendus au Ridge soient présents et prêts à l’écouter. Il s'agit d'un appel à l'action : la « crann tara » ou la « croix ardente ». 

 

Roger est clairement un peu mal à l'aise – ne sachant pas trop comment cette "cérémonie" particulière se terminera. Il cherche pourtant à se rassurer en regardant son beau-père.

JAMIE : « On ne sait jamais ce qui pourrait nous arriver. Et nous avons prêté serment à nos femmes et à nos proches, mais aussi à nos frères d'armes dans ce nouveau pays. « 

Jamie regarde maintenant Roger

JAMIE : « Sois avec moi »

Jamie fait signe à Roger de s’approcher.

Mais Roger ne bouge pas, surpris.

 Profitant de l'hésitation de Roger, un Isaiah impatient Morton se lève pour se tenir devant Jamie.

ISAÏE MORTON : « Je promets de rester à vos côtés, colonel Fraser.

 

Jamie est impressionné par l'enthousiasme du garçon -- Pendant que le serment est prêté (JE JURE PAR LA CROIX DE NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST ET PAR LE FER SACRE QUE JE TIENS…. MA MAIN SE REBELLE CONTRE VOUS, QUE CE FER SACRE ME PERCE LE CŒUR)

 BRIANNA : « Que se passe-t-il, maman ? Pourquoi prêtent-ils serment à Da maintenant ? »

CLAIRE : « Puisque tous les hommes sont ici, ton père a pensé qu'il serait sage de préparer l'avenir. « 

BRIANNA : «   On dirait qu'il se prépare à la guerre ? « 

Claire pâlit, la supposition de Bree est trop réaliste.

Alors qu'Isaiah termine et s'incline respectueusement - c'est définitivement le moment pour Roger d'intervenir.

JAMIE : « Roger Mackenzie, sois un bouclier pour ta famille et pour la mienne, fils de ma maison. »

 Roger se tient maintenant devant Jamie, mais hésite. Jamie touche doucement l'épaule de Roger, incitant son gendre à s'agenouiller.

JAMIE : « Capitaine Roger Mackenzie… »

 ROGER : « Capitaine ? « 

Jamie le regarde intensément.

JAMIE : « tu seras en sécurité à mes côtés. Répète ce que je dis. « 

Mais Roger a écouté avec attention Isaiah. Roger tient son couteau et commence à réciter fièrement.

ROGER : « Je jure par la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, et par le fer sacré que je tiens, de vous faire allégeance et vous promets ma loyauté. Si jamais ma main se rebelle contre vous, je demande que ce fer sacré me transperce le cœur. « 

C'est fait et le regard dans les yeux de Roger montre qu'il pense chaque mot.

JAMIE : « je veux que vous sachiez tous que par cet acte, nous sommes engagés et liés, c’est le fondement d'une parenté dans ce Nouveau Monde. Et de même que vous m’avez donné votre parole, je vous donne la mienne, de vous servir, comme vous jurez de me servir. Et je n'allumerai la croix que lorsque l’heure de la bataille aura sonné pour nous. »

 Jamie boit une rasade de whisky. La foule applaudit : « Sláinte ! » ; « A une paix durable ou à une guerre honorable » ; « Sláinte ! » Alors que Roger s'éloigne, d'autres hommes se tiennent prêts à prendre sa place, mais Jamie en appelle un en particulier. JAMIE : « Sois à mes côtés », Fergus, fils de mon nom et mon cœur. « 

Fergus sourit et s'approche respectueusement.

Plus loin, le lieutenant Knox et ses hommes regardent le rituel se dérouler.

Fergus s'agenouille devant Jamie alors qu’une armée d'hommes commence maintenant à se former, désireuse de prêter serment...

 

41.EXT. SOMMET DES MONTAGNES DE CAROLINE DU NORD - JOUR (J3) 

Nous partons vers l'ouest vers les vastes Montagnes Bleues des Appalaches, atteignant le sommet d’une crête, puis -- Nous découvrons une nouvelle croix de bois dressée, telle une sentinelle ou un phare- et Jamie et Claire Fraser regardent leurs terres, tous deux le cœur gros.

 

JAMIE : « Une dernière chose. »

 Claire prend la main de Jamie, lui transmettant sa force.

CLAIRE : « C'est l'heure. »

 

 Matthieu Roberts : « Cette courte scène met en lumière la force de la relation entre Jamie et Claire. Ils sont ensemble, solides comme le roc et émotionnellement connectés. Ils font face à l'adversité ensemble - bien sûr, ils peuvent toujours être en désaccord, mais essentiellement leur amour durable est la base solide de la série. » 

 

A42.EXT. RIVIÈRE - JOUR (J3) 

Ayant trouvé Murtagh au bord de la rivière, Jamie vient lui faire part des exigences de Tryon.

MURTAGH : « Je suis censé prendre comme un compliment qu'il veuille me montrer si ostensiblement à son palais de New Bern. « 

JAMIE : « Tu l’as quelque peu exaspéré. »

 Ils se taisent - la situation est très grave et ils le savent tous les deux.

MURTAGH : « Tu me dis toujours que tu sais comment ça va finir, cette guerre dont tu parles, mais tu ne peux rien me dire des régulateurs... comment ils se sont tirés de tout ça ? »

JAMIE : « Non, mais si tu attends, nous combattrons du même côté. La guerre changera la face de ce pays. « 

MURTAGH (solennel) : « Il y a toujours une guerre qui arrive... Mais c'est à nous de décider lesquels nous faisons. »

 Murtagh ramasse une pierre. Puis une autre.

A l’étonnement de Jamie, Murtagh façonne un petit cercle de pierres...

JAMIE : « Qu'est-ce que tu fais...

MURTAGH : « Je forme un cercle. Tu peux peut-être demander à ceux qui vont et viennent de remonter le temps et changer les choses – changer les choses ici. « 

Jamie sait que Murtagh plaisante mais…

MURTAGH : « Claire, Brianna, Roger, tous sont venus d’une autre époque... Et parce qu’ils l’ont fait, tu as tout ce que tu as toujours voulu. Et Je ne t'en veux pas pour ça. Mais je dois accomplir mon devoir et tu ne peux pas m'en vouloir pour ça non plus. « 

JAMIE : « je ne pourrai jamais t’en vouloir pour quoique ce soit. Ou t’agresser »

 Et alors que les deux hommes se font face – chacun d’un côté pour la première fois de leur vie - ils savent tous les deux que c'est une situation intenable. Ce Tryon met Jamie dans une situation impossible. C'est Jamie qui parle en premier...

 JAMIE :  "Tu n’es plus en sécurité ici. Je sais que tu restes à cause de ton serment envers ma mère et moi… Je t'en libère maintenant. « 

 

Matthieu Roberts : « Nous avons commencé l'épisode avec Murtagh et Jamie et, maintenant, la boucle est bouclée. Jamie prend la décision déchirante de libérer Murtagh de son serment. Se trouvant dans des camps opposés d'une cause, Jamie a été chargé, une fois de plus, de traquer son parrain. Avec le lieutenant Knox soucieux de son devoir à ses côtés, Jamie sait qu'il devra vraiment "rechercher" Murtagh. Il veut l'avertir et lui donner le plus d'avance possible, d'où ses mots d'adieu : "pars, et sois difficile à trouver". 

 

 Murtagh le regarde longuement, ne dit pas un mot, et se résigne en hochant la tête.

 JAMIE : « Pars. Et je t’en prie, sois difficile à trouver. »

 Murtagh s'éloigne. Un Jamie abattu donne un coup de pied au cercle de pierres et s'assied sur un arbre mort à proximité.

 

FIN DE L'ÉPISODE