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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc  

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode.  

 

  

Saison 5 épisode 2 

Entre deux feux  (Between twoo fires)  

 Écrit par Toni Graphia & Luc Schelhaas 

 

 

D’après le roman de Diana Gabaldon

30 octobre 2019

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC

 

 LISTE DES PERSONNAGES — BROUILLON FINAL DE PRODUCTION — 30 octobre 2019

CLAIRE FRASER/JAMIE FRASER/BRIANNA RANDALL FRASER/ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

ARCH BUG/BRYAN CRANNA/CHARLES TURNBULL/EDMUND FANNING
ETHAN MACKINNON/FERGUS FRASER/GERALD FORBES/HERMAN HUSBAND
ISAIAH MORTON/JOHN EVANS/LEE WITHERS/LEITH FARRISH
LIEUTENANT HAMILTON KNOX/LIZZIE WEMYSS/MARGARET CHISHOLM
MARSALI FRASER/MR. MARSDEN/MURDINA BUG
MURTAGH FITZGIBBONS FRASER/NONIE FARRISH/RONNIE SINCLAIR
RUTH ABERFELDY/STEPHEN BONNET/UTE MCGILLIVRAY

 

 

INTÉRIEURS

 Fraser’s Ridge/ La cabane de Roger et Brianna /Grande maison /Infirmerie

Cuisine /Taverne de Hillsboro/ Palais de justice de Hillsboro/Couloir de la prison

Cellule de prison/ Cour

 

EXTÉRIEURS

Fraser’s Ridge /Grande maison /Le porche /La cabane de Roger et Brianna

Cimetière /les bois /Route /Bord de la route /Hillsboro/ Tribunal /Forêt

 

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INT. GRANDE MAISON - CUISINE - JOUR – TITLE CARD DE L'EPISODE

Deux miches de pain cuisent au four, bien dorées et belles.

Une pagaie en bois glisse sous l'une d'elles (tenue par Claire, bien qu'on ne voie pas son visage) et les dépose sur le comptoir à côté d'une rangée d'autres.

 La vapeur agréable monte. Vous pouvez presque sentir le parfum délicieux. Quelqu'un est en train de cuire beaucoup de pains...

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous ne mettons pas toujours les title cards dans le script, mais cette saison, nous avons commencé à le faire car elles ont souvent joué dans l'histoire de manière plus directe. Un indice, une allusion, une taquinerie, un blanc qui pourrait être rempli, de manière intelligente, sans mots. Dans ce cas, quelqu'un qui prépare un pain "tout entier" est une façon amusante d’ouvrir le voile sur le plan audacieux de Claire pour fabriquer de la pénicilline sans rien spoiler. En plus, ça a l'air tellement délicieux... « 

FONDU SUR ENTRÉE : 1EXT. GRANDE MAISON - JOUR (J4)

 Sur BRIANNA alors qu'elle est assise contre un arbre, complètement absorbée par son dessin. De là où elle est assise, elle a une vue sur la Grande Maison, mais elle se concentre sur ses coups de crayon, jusqu'à ce que soudain…Un chariot arrive à toute allure, conduit par MRS. NONIE FARRISH (une habitante de Fraser's Ridge). Son mari, LEITH FARRISH est effondré sur le siège, à peine conscient.

BRIANNA lève les yeux, sentant instinctivement que quelque chose se passe gravement tort. Elle prend un moment pour regarder son croquis : le visage de Stephen Bonnet, avant de fermer sa pochette et courir vers le porche où le chariot s’arrête brusquement.

 

 Toni Graphia et Luke Schelhaas : « À un moment donné, nous avons pensé commencer tout l'épisode par un insert sur le dessin de Bonnet - une image inquiétante - mais nous avons décidé de commencer par un plan sur le dessin de Brianna ; laisser le public penser que c'est un moment bucolique (c'est si beau à Fraser's Ridge à cette période de l'année), seulement pour révéler ce qu'elle dessine. Elle est toujours hantée par cet homme. Kimberly, dans notre incroyable département d'art, a dessiné des dizaines de versions différentes du dessin de Bonnet - plus de trente d'entre elles à la fin : certaines que nous voyons dans une scène ultérieure de cet épisode, d'autres (pas ceux de Bonnet) que vous remarquerez peut-être encadrées sur une table de chevet dans les épisodes ultérieurs. Nous avons beaucoup parlé de ce à quoi ce dessin devrait ressembler - à quel point est-il réaliste que Brianna puisse dessiner de mémoire un visage qui ressemblait exactement à Stephen Bonnet. Même un très bon artiste a du mal à dessiner avec une ressemblance parfaite quelqu’un totalement de mémoire. Et pourtant, le public a besoin de savoir de manière immédiate et viscérale de qui il s'agit. 

Plus tard dans l'épisode, nous verrons des dessins qui ressemblent moins évidemment à Bonnet - ceux que Brianna n'a pas réussis - des tentatives infructueuses, les images chaotiques de l'esprit troublé de quelqu'un. L'idée étant qu'elle est hantée par cet homme et l'a dessiné encore et encore et encore. Elle ne réussit pas à chaque fois – et cela, en soi, la hante. Ainsi, toutes les images ne sont pas une ressemblance parfaite, mais celle-ci, finalement, l'est. Cette question - est-ce réel ? est-ce que cela sera crédible ? - est quelque chose que nous nous demandons tout le temps lorsque nous commentons les épisodes dans la salle des écrivains. «  

  

Mme Farrish saute du chariot.

L'agitation attire l'attention de quelques colons qui sont en train de travailler sur la Grande Maison.

MME. FARRISH : « Aidez-nous s'il-vous-plaît ! « 

MURDINA BUG et ARCH BUG sortent de l'intérieur de la maison et rejoignent Brianna au chariot, avec quelques hommes travaillant sur la maison - tous accourus pour l’aider.

Ils attrapent Leith du chariot, il est pâle, en sueur et clairement très malade. Il a du mal à respirer.

ARCH BUG : « Mme Farrish. Qu’est-ce qui s'est passé... ? « 

MME. FARRISH : « S'il vous plaît ! il ne peut pas respirer... « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Dans notre plan initial et le brouillon des écrivains, l'arrivée de Leith Farrish - et ce qu'elle déclenche pour Claire, Brianna et Marsali - intervient beaucoup plus tard dans l'histoire. C'était à l'origine la goutte d'eau dans la décision de Claire de faire de Marsali son apprentie, plutôt que, comme maintenant, la "première goutte", pour ainsi dire. C'était à l'origine une chose vers laquelle nous avons construit l’intrigue, mais dans les réécritures qui se produisent inévitablement après un brouillon, nous avons décidé de construire à partir de cela. C'est certainement une ouverture plus excitante. 

Une version de la scène ultérieure de la « réalisation de listes », ainsi que la scène de la « fabrication de bougies », sont toutes deux apparues à l'origine avant la mort de M. Farrish. En fait, la fabrication de bougies était la toute première scène de l'histoire de Claire. C'est une jolie petite scène, mais ce n'est peut-être pas la façon la plus excitante de commencer un épisode ! » 

 

 MURDINA BUG : « Seigneur, il est à l'article de la mort... « 

Brianna sait que quelque chose ne va pas.

BRIANNA : « Emmenons-le dans l’infirmerie ! »

 M. Bug et les ouvriers hissent un M. Farrish affaibli et le portent dans la maison, suivi de Brianna et Mrs. Bug.

 

 2INT. GRANDE MAISON - CHIRURGIE DE CLAIRE - JOUR (J4)

 MARSALI montre à CLAIRE plusieurs robes qu'elle a confectionnées pour elle.

CLAIRE : « Magnifique, Marsali, tes points de suture sont si précis. Merci. ! »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : Ce petit moment simple entre Claire et Marsali fait deux choses : 

1) il explique d'où viennent certains des nouveaux vêtements de Claire et Jamie pour la saison (à notre époque, vous ne sortiriez pas simplement acheter de nouveaux vêtements au magasin) 

 2) cela nous rappelle les compétences de Marsali en tant que couturière. 

En fin de compte, cette scène a été coupée par manque de temps. «  

 

Elles lèvent les yeux alors que le groupe fait irruption avec M. Farrish.

BRIANNA : « Maman ! Quelque chose ne va pas avec M. Farris ! »

Mme Farrish est également en détresse : paniquée, submergée par un sentiment de malheur imminent et pratiquement en hyperventilation.

MME. FARRISH : « Oh Seigneur. Oh mon dieu ! »

Claire passe en mode médecin alors qu'elle le prend en charge

 CLAIRE : « Allongez-le ici ! »

Dans tous ses états, Mme Farrish cherche frénétiquement la sympathie et de la compréhension

 MME. FARRISH : » Je ne peux pas croire qu’on en est arrivés là ... j’ai fait une saignée, je lui ai donné des purgatifs... Qu'est-ce que j'aurais pu faire de plus... »

 Claire et Brianna échangent un regard -- atterrées d'entendre ça... Si seulement Mme Farrish comprenait l'ironie de ce qu'elle disait -- le mal qu'elle a fait à son mari.

Mais la priorité de Claire est d'examiner M. Farrish et elle doit rester calme.

M. Farrish est installé sur la table d'examen. M. Bug et le les travailleurs reculent dans la cuisine pour regarder Claire toucher le front et le visage de Farrish

CLAIRE : « Mme Bug, apportez-moi un bol d'eau et quelques chiffons, nous devons le rafraîchir. »

 Claire examine son abdomen. De la façon dont il se tient, elle a déjà compris ce dont il pourrait souffrir, mais toutes les informations qu'elle peut glaner sont vitales.

CLAIRE : « M. Farrish... est-ce votre ventre ? « 

Elle touche doucement la zone. M. Farrish est faible et à peine lucide. Son visage est incolore, ses lèvres bleues. Il parle difficilement dans un souffle et indique son bas-ventre du côté droit. 

 M. FARRISH : « Oui, comme un couteau dans mon ventre. « 

Claire voit que M. Farrish s'évanouit rapidement - il souffre et faiblit d’instant en instant. Sa respiration est laborieuse.

Claire remarque plusieurs entailles sur ses bras, preuve que Mrs Farrish l’a saigné. Ce n'est pas bon pour lui...

CLAIRE : « Là maintenant... S’il vous plait  

Claire se tourne vers Mme Farrish, avec l'intention d'extraire informations le plus rapidement possible –

CLAIRE : « Vous lui avez donné des purgatifs ? « 

Mme Farrish hoche la tête avec diligence

CLAIRE : » pendant combien de temps ? Et quoi exactement ? « 

Alors que Claire écoute le cœur et les poumons de M. Farrish avec un stéthoscope primitif...

MME. FARRISH : » Il y a deux jours, son ventre était enflé et il ne pouvait plus manger. Alors je lui ai donné un peu de calomel en poudre pour purger les matières nocives. »

Mme Bug essuie son front avec un chiffon humide et M. Bug regarde. Claire regarde les entailles sur ses bras.

CLAIRE : » Mais ça a empiré, alors vous lui avez fait une saignée ? « 

MME. FARRISH : » oui, et donné des pilules bleues »

 La mâchoire de Claire se serre.

CLAIRE (tout bas, à Brianna) : « du mercure... « 

Ce ne sont évidemment pas de bonnes choses à faire. M. Farrish a maintenant le visage d'un gris cendré. Il commence à étouffer, un râle de mort dans sa gorge.

MME. FARRISH (paniquée) : « Il lui faut encore une saignée ? »

 

 Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Matt Roberts a eu l'idée de se pencher sur les remèdes réels auxquels les gens croyaient à cette époque pour en faire une partie du problème ; pas seulement des notions idiotes qui vous font secouer la tête  d’incrédulité (comme nous l'avons fait dans l'épisode 408 lorsqu'un chirurgien suggère un lavement à la fumée de tabac pour soigner une hernie), mais comme les graves menaces pour la santé qu'elles étaient vraiment - des menaces pour les progrès de Claire en tant que médecin moderne ici. 

Chaque fois que nous pouvons utiliser des différences historiques et culturelles, non seulement pour apporter de l’intérêt et des détails, mais comme de véritables moteurs de l'intrigue, nous essayons de le faire. «  

 

CLAIRE (doucement) : « Non. « 

La vérité est qu'ils le perdent et qu'il n'y a rien qu'elle puisse faire : elle n'a pas l'équipement adéquat. Elle fait la chose la plus gentille qu'elle puisse. C'est aussi la plus dure.

 CLAIRE : « Je suis désolée... Je ne peux rien faire de plus, Mme Farrish. Vous devriez lui dire au revoir... « 

Mme Farrish regarde Claire, désespérée

MME. FARRISH : « Vous ne pouvez pas l'aider ? « 

Claire secoue la tête - pas cette fois, même si cela lui tord ses propres tripes de l'admettre. Brianna voit sa mère souffrir : l'agonie de l'impuissance...

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Ce n'est pas souvent que nous avons vu Claire si totalement incapable de faire quoi que ce soit pour sauver quelqu'un. Mais c'est incroyablement réel, même pour les médecins modernes - ce moment horrible où vous savez que la chose la plus compatissante que vous puissiez faire est d'être franc et de dire aux proches du patient de se préparer à l'inévitable. 

Il était important pour nous de souligner ce moment où Brianna réalise comment la mort de M. Farrish a affecté sa mère. Et il était tout aussi important de montrer que Marsali intervenait avec de bons et gentils instincts ici – et que Claire s’en rendait compte à ce moment. » 

 

 Mme Farrish chuchote doucement à l’oreille de son mari mourant. Marsali réconforte Mme Farrish en lui posant une main sur l'épaule, puis intervient pour inciter les badauds à se diriger vers la cuisine.

MARSALI : « On va les laisser tranquilles... « 

Claire le remarque et fait un signe de tête en remerciement à Marsali, puis vérifie le cou de M. Farrish pour sentir son pouls. Il n'en a pas. Il est mort. Mme Farrish commence à pleurer.

CLAIRE : « Je suis vraiment désolée. »

 Mme Farrish laisse échapper un sanglot.

 

 

3EXT. BORD DE ROUTE - JOUR (J4)

JAMIE FRASER et LIEUTENANT HAMILTON KNOX [Episode 501] sont partis à la « chasse » du fugitif Murtagh Fitzgibbons. Ils se sont arrêtés pour déjeuner et faire boire leurs chevaux. Avec eux se trouvent la troupe des soldats de Knox (8 dragons avec leurs chevaux, 6 fantassins) et trois des nouveaux miliciens de Jamie, y compris Isaiah Morton. Alors que Jamie et Knox préparent leurs chevaux pour continuer...

LIEUTENANT KNOX (sarcastique) : « Un repas agréable mais pas assez remarquable pour être enregistré pour la postérité, sans doute ? « 

Regard légèrement surpris de Jamie, Knox continue…

LIEUTENANT KNOX : « Le gouverneur m’a communiqué vos missives ».

 Jamie n'est pas surpris. Mais ça le dérange un peu.

LIEUTENANT KNOX : « j'espère que cela ne vous dérange pas. Il voulait simplement que je connaisse la géographie du pays – le terrain que vous avez parcouru à la recherche de Fitzgibbons. « 

Jamie ne le croit pas.

JAMIE : « Il voulait simplement que vous connaissiez le genre d'homme que je suis.  Qu’en pensez-vous ? « 

LIEUTENANT KNOX : « Un homme avec qui je suis content de manger... un homme travailleur, certainement. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Le scénario de Jamie a également commencé différemment dans les versions précédentes du script. Nous avions l'habitude de commencer avec Jamie et Knox déjà à Hillsboro, rencontrant l'homme qui était goudronné et emplumé dans l'émeute (maintenant Scène 6). Mais nous avons décidé que nous devions voir Jamie et Knox apprendre à se connaître parce que nous, le public, devons apprendre à connaître Knox et, espérons-le, l'aimer… ou du moins reconnaître qu'il est un bon gars (en quelque sorte). C'est bien d'avoir Jamie comme Knox, de reconnaître la bonté en lui, pour être déchiré plus tard dans l'épisode, quand Knox tue Ethan. C'est bien de mettre Jamie entre le marteau et l'enclume. «  

 

LIEUTENANT KNOX : « Vos efforts pour cultiver les terres que Tryon vous a accordé confirment votre loyauté envers le roi et le pays. Vous avez rassemblé des hommes et femmes. Et votre rassemblement en est la preuve. « 

JAMIE : « Merci. Je ne manquerai pas de mentionner l'affable lieutenant dans ma prochaine missive... « 

Une remarque que Knox reçoit avec un sourire.

LIEUTENANT KNOX : « J'espère seulement qu'un jour, on m’accordera une parcelle de terre qui sera presque aussi prospère que la vôtre... Peut-être quand nous attraperons Fitzgibbons et qu’il sera pendu, peut-être que le gouverneur sera alors assez aimable… »

La dernière chose que Jamie veut, c'est capturer Murtagh - mais il doit feindre l'accord pour l'instant. Pourtant, il ne peut s'empêcher d'apprécier Knox, qui est aimable et gentil, un homme de parole, qui fait juste son travail. Un homme comme Jamie.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous avons adoré ce moment. Jamie a passé du temps avec le lieutenant Knox. Il en est venu à l'apprécier, malgré le fait qu'ils soient ici à la recherche de Murtagh. Jamie teste un peu Knox ici, mais il le respecte. Et puis Knox dit ce qu'il dit à propos de la pendaison de Murtagh et le dilemme impossible de Jamie s’impose de nouveau à lui. » 

 

4EXT. ROUTE - JOUR (J)

Jamie et Knox chevauchent à l’avant, Morton et les dragons suivent (les autres Redcoats et les miliciens sont à pied). Ils s'approchent d’une charrette tirée par une mule. Près du chariot, est un pauvre fermier avec un râteau à foin sur l'épaule, accompagné par sa femme et ses deux jeunes enfants. Le chariot semble contenir tous les biens matériels de la famille. Le lieutenant Knox hoche la tête en guise de salutation alors qu'ils passent et sort de sa poche quelques pièces qu’il lance aux enfants.

Le fermier et sa femme sont visiblement agacés, bien qu'ils ne refusent pas la charité du lieutenant. Néanmoins, le paysan crache ostensiblement par terre en réponse et lance à Jamie un regard hostile.

LIEUTENANT KNOX : « Charmant. Ces gens de l'arrière-pays n’ont pas beaucoup de manières, n'est-ce pas ? C'est seulement le civisme nous retient tous de nous entre-tuer. » JAMIE : « Pas le temps d’avoir de bonnes manières quand vous avez une famille à nourrir. Soyez heureux qu'il nous ait seulement craché dessus. »

LIEUTENANT KNOX : « Je ne suis pas d’accord. Il faut toujours respecter l'armée de sa Majesté. Rien ne dit qu’on doit recevoir ce à quoi on s’attend. On devrait prendre ce qui nous est donné et être content. Et les hommes comme vous et moi faisons en sorte que ce ne soit pas pire... « 

JAMIE : « il ne semble pas être d’accord sur ce point »

LIEUTENANT KNOX (vraiment intéressé) : « Et vous êtes d’accord ? »

C’est un terrain glissant, et Jamie essaie de dévier la conversation vers un ton léger en plaisantant.

JAMIE : « Pourquoi ? Prenez-vous des notes pour vos propres missives ? Vous enregistrez mes paroles pour la postérité ?

Le lieutenant rit.

LIEUTENANT KNOX : « Non, mais si c’était le cas ? »

JAMIE : « Alors je serais obligé d’être d’accord avec vous, nous sommes unis tous les deux pour protéger ceux qu’on a promis de défendre... »

 Le lieutenant Knox observe Jamie pendant un moment. Jamie a parlé honnêtement, mais Knox sent son malaise.

 LIEUTENANT KNOX : « J'admire un homme qui met le devoir et l'honneur avant tout. »

 Il est difficile pour Jamie de ne pas s'inquiéter pour Murtagh, un sentiment de culpabilité tiraillant sa conscience.

 JAMIE : « Vous admirez donc un homme qui préférerait mourir plutôt que déshonorer sa conscience ? « 

LIEUTENANT KNOX : « Dois-je détecter ici une certaine sympathie pour les Régulateurs, colonel Fraser ? »

 JAMIE : « J'ai de la sympathie pour tout homme qui ne peut se permettre de manger, lieutenant. Et vu votre générosité, je suis sûr que vous êtes d’accord. »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « C'est une chose de dire, "nous avons besoin d'une scène où Jamie et Knox apprennent à se connaître." C'est une autre chose de décider de quoi ils doivent en parler et de donner à cette conversation une spécificité et des détails (comme lancer des pièces à une famille pauvre sur la route, ou révéler un peu l'histoire de quelqu'un). Et c'est le travail du scénariste en un mot. Souvent, lorsque nous écrivons un épisode au tableau, la carte qui est affichée (nous indiquant de quoi parle la scène) dira simplement "Jamie et Knox se rendent à Hillsborough apprennent à se connaître". Le défi consiste à construire cette idée. 

C'est aussi du plaisir. Une grande partie de cette conversation devait à l'origine se jouer sur une partie d'échecs (Jamie et Knox ayant campé pendant la nuit en route vers Hillsborough). Nous nous sommes éloignés de cela pour montrer plutôt certaines des personnes victimes de la corruption et donc la raison de leur rébellion - la famille sans abri touchée par les impôts trop onéreux de la colonie. » 

 

Le lieutenant Knox acquiesce.

LIEUTENANT KNOX : « Je crois qu'il est juste de donner à ceux qui en ont besoin. (Puis en plaisantant) Et je suppose qu'il n'y a jamais de bon moment pour la mort et les taxes. »

Jamie sourit, Knox adoucit-il un peu son point de vue ? Jamie lui rappelle les mots précédents de Knox, se moquant gentiment.

JAMIE : « Est-ce que je détecte une certaine sympathie pour les Régulateurs, Lieutenant ?«

 LIEUTENANT KNOX : « Vous avez la confirmation qu'un l'homme peut honorer à la fois sa famille et son pays. « 

Pas grand-chose que Jamie puisse dire à cela. Il regarde au loin, peut-être en pensant à Murtagh.

Juste à ce moment, un des miliciens de Jamie, Ronnie Sinclair, arrive en galopant vers eux sur son cheval. Il a été envoyé en tant qu’éclaireur.

RONNIE SINCLAIR : « Les Régulateurs ont provoqué des émeutes à Hillsborough. « 

LIEUTENANT KNOX : « Y a-t-il des blessés ? « 

RONNIE SINCLAIR : « Oui, quelques-uns... mais heureusement, ils ont réussi à capturer trois de ces salauds »

Knox jette un coup d'œil à Jamie, plein d'enthousiasme. Les événements pourraient s’avérer très positifs.

LIEUTENANT KNOX : « Nous devons nous dépêcher, notre présence rassurera les citoyens. »

 Jamie craint le pire.

 

 5EXT. HILLSBOROUGH - PLUS TARD - JOUR (J4)

Les restes calcinés d'un chariot brûlé gisent sur la route alors que Jamie, Knox, Sinclair, Morton et deux dragons traversent la ville... examinant les dégâts causés lors de la récente émeute [Épisode 501].

De nombreux bâtiments, y compris le Palais de Justice, ont des fenêtres brisées ; certains présentent des dommages de l’incendie mineurs ; une balustrade est tombée près d'un magasin. Les hommes nettoient les débris. Une femme crie dans la rue. Un homme entre dans la taverne en boitillant avec une béquille. Beaucoup des fenêtres brisées de la taverne ont été condamnées.

 

LIEUTENANT KNOX : « C'est ce à quoi ressemble un monde sans civisme. ».

Jamie voit quelqu'un debout à l'extérieur de la taverne - et le reconnaît comme l'ami du Gouverneur Tryon Edmund FANNING [Épisode 408].

 JAMIE : « Je connais cet homme. C'est un ami du Gouverneur. M. Fanning ! « 

Jamie et Knox descendent de cheval.

 JAMIE (à ses hommes) : « Sinclair, Morton, occupez-vous des chevaux ! »

ISAÏE MORTON : « Oui, colonel. « 

Jamie et Knox marchent vers lui.

EDMUND FANNING : « M. Fraser... C'est bon de voir un visage familier. « 

Il s'incline comme l'étiquette le dicte.

JAMIE : « M. Fanning, puis-je vous présenter le lieutenant Hamilton Knox. « 

Fanning jette un coup d’œil à Knox.

JAMIE : (à Knox) : « M. Edmund Fanning. « 

Jamie remarque que le visage de Fanning porte quelques bleus. Knox s'incline à son tour devant Fanning.

 LIEUTENANT KNOX : « Je suis désolé de faire votre connaissance dans de telles circonstances... J'espère que cela ira mieux maintenant que nous avons des hommes en poste dans la ville. « 

EDMUND FANNING : « Dieu merci, vous êtes ici. La situation empire. Ce pays part à la dérive ».

 JAMIE : « Que vous ont-ils fait ? « 

EDMUND FANNING : « Venez avec moi, je vais vous montrer. « 

 

6INT. TAVERNE HILLSBOROUGH - JOUR (J4)

 Fanning conduit Knox et Jamie à l'intérieur et se fraye un chemin à travers une foule d'hommes en colère qui boivent et essaient de comprendre les événements récents. EDMUND FANNING : « Ils ont pris le contrôle du Palais de Justice. L'honorable juge Henderson a été forcé d'entendre leur plainte sous la contrainte, avant de se sauver. »

 JAMIE : « Ils voulaient le tuer ? »

EDMUND FANNING : « Il avait certainement de bonnes raisons de le croire. Monsieur Evans...

Fanning fait des gestes à un homme assis à une table. C'est JOHN EVANS, le juge de paix qui a été goudronné et emplumé dans l’émeute [épisode 501]. Il souffre et porte une couverture enroulée autour de lui comme un châle. Fanning est en colère.

EDMUND FANNING : « Quand ils ont vu que leur propre type de justice n’a pas été appliqué par la cour, ils ont fait ça. »

Fanning ouvre doucement la couverture d'Evans pour montrer sa poitrine nue et son dos. Son torse, ses épaules et sa tête sont couverts de terribles brûlures, du goudron et des restes de plumes trop douloureusement incrustés pour être enlevés. Il frissonne de douleur.

LIEUTENANT KNOX : « Mon Dieu... »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « La description de la victime du goudron et des plumes était à un moment donné la toute première chose dans le script. Littéralement, les premiers mots du script étaient : « Un homme nous regarde. Son torse, ses épaules et sa tête nus sont couverts de terribles brûlures, de goudron incrusté et de restes de plumes trop douloureusement incrustés pour être enlevés. Il frissonne de douleur. Maintenant, ce moment arrive à la page 8. C'est intéressant de voir comment ces choses changent. Il y a toujours un million de façons de raconter une histoire, de distribuer des informations et de développer l'intrigue et les personnages. Espérons qu'à la fin, grâce au travail acharné et à la collaboration, nous arriverons à la meilleure façon de raconter cette histoire. «  

 

JEAN EVANS (amèrement) : « J’ai été exhibé à travers la ville comme une oie bouillie... Pour avoir fait appliquer une taxe qu’ils ne veulent pas payer. « 

Jamie est affecté par cette brutalité inutile – il porte lui-même des cicatrices de ce type de tortures.

 JAMIE : « Avec le temps, vous porterez vos cicatrices avec honneur, sachant que vous les avez reçues en faisant votre devoir. »

Cela vaut autant pour Knox que pour Evans. Jamie joue un rôle ici.

JEAN EVANS : « Je prie pour que vous ayez raison. « 

Evans s'enveloppe à nouveau et recommence à boire des verres, un essayer d'engourdir la douleur.

EDMUND FANNING : « William Hooper a subi le même sort. Il est couché au moment où nous parlons, incapable de bouger... et pourrait encore succomber à ses blessures. « 

LIEUTENANT KNOX : « Chiens lâches ! La violence en temps de guerre est une chose ; voir des civils maltraités si cruellement c'est une autre affaire. « 

EDMUND FANNING : « Ils m’ont battu et forcé à regarder. Ils auraient tout aussi bien pu m’aveugler, car je ne veux plus voir cela. Ils ont détruit ma maison... (à Jamie) Dommage que votre femme ne soit pas avec vous. On aurait certainement besoin d’un chirurgien de son talent... « 

Jamie regarde autour de lui les abus et les dommages causés par les Régulateurs, en les voyant d’un autre regard maintenant. Est-ce que Murtagh et ses camarades étaient là ? Murtagh a-t-il été un des tortionnaires ? Knox lit le regard de Jamie.

LIEUTENANT KNOX : « Vous ressentez toujours cette sympathie, colonel ? « 

JAMIE : « Je ne les croyais pas capables de ça. « 

LIEUTENANT KNOX (à Fanning) : « On nous dit que vous en avez capturé trois. « 

EDMUND FANNING : « oui »

JEAN EVANS : « Et ils devraient être pendus ! « 

Les hommes rassemblés clament leur soutien. Evans martèle la table. Fanning se tourne vers lui.

 EDMUND FANNING : « Et ils le seront, John. La providence nous a amené le lieutenant Knox et le Colonel Fraser. »

 LIEUTENANT KNOX : « En l'occurrence, nous recherchons l'un des insurgés, un meneur. « 

JAMIE (inquiet) : « Oui... Un certain Murtagh Fitzgibbons. Est-ce que vous savez s'il est parmi les hommes que vous avez arrêtés ? « 

EDMUND FANNING : « Non. Mais je vais vous conduire à eux. ».

Gros plan sur Jamie, sur le point d'entrer dans la fosse aux lions.

 

 7.INT. GRANDE MAISON - CHIRURGIE DE CLAIRE - PLUS TARD - JOUR (J4)

Claire est seule avec le corps de M. Farrish. Les rideaux de toutes les fenêtres ont été fermés pour plus d'intimité. Claire a besoin de savoir ce qui a tué M. Farrish

 Claire fait quelque chose que nous ne l’avons jamais vue faire avant : une autopsie. Elle a ouvert le corps avec une incision complète en "Y" - du haut des épaules jusqu'au bas du ventre.

 Le ventre est ouvert, les côtes écartées. Claire regarde son visage : le premier colon à mourir sur le Ridge. On frappe à la porte. Claire couvre le visage de M. Farrish avec un chiffon. Elle est prudente alors qu'elle laisse entrer Brianna et verrouille la porte derrière elle. Ce n’est pas quelque chose que n'importe qui de ce siècle comprendrait.

 BRIANNA : « Je suis venue voir si tu avais besoin d’aide... « 

Brianna s'arrête net, voyant le corps ouvert, une vision épouvantable. Elle est sous le choc et a envie de vomir.

BRIANNA : » Oh mon Dieu Maman, qu'as-tu fait ?  « 

 CLAIRE : « Une autopsie.  « 

Brianna se détourne instinctivement, ne voulant pas regarder.

CLAIRE : « Ça va, ma chérie... « 

BRIANNE : « Maman, il y a un homme mort sur le tableau. Il était vivant ce matin. Et je le connaissais. »

Brianna ne se sent pas seulement malade - c'est aussi une crise émotionnelle.

CLAIRE : « Je sais que c'est dur de voir quelqu’un comme ce. Mais je devais le faire. Je devais savoir la cause du décès. « 

Brianna trouve le courage de faire demi-tour. Claire couvre le corps avec un drap. BRIANNA : « D’un point de vue pratique et intellectuel, oui. C’est compréhensible en 1969.  Maman, et si quelqu’un l’apprend ? « 

CLAIRE : « Ce ne sera pas le cas, et je vais m’en assurer. Et tu sais le pire dans tout ça… Sa femme a accéléré sa mort... Son appendice a éclaté ; il était en état de choc septique. Et les bactéries dans son abdomen ont causé une grave infection, l’association de la saignée avec le mercure n’ont fait… »

 Brianna baisse la voix, murmure presque comme si elle avait peur que M. Farrish puisse encore l’entendre.

BRIANNA : « qu’accélérer sa mort. Mais personne ne comprendra. »

 CLAIRE : «   Peut-être pas. Mais si je dois protéger les gens, j'ai besoin de savoir ce qui les rend malades... Je ne peux pas regarder quelqu'un mourir comme cela, sachant que s'ils étaient venus plus tôt, j'aurais pu les sauver. Une appendicectomie est l'une des procédures les plus simples qu’on puisse faire. « 

Claire va s'asseoir un instant. Brianna vient derrière elle, ses mains sur les épaules de Claire et commence la massant, essayant de soulager sa tension.

 BRIANNA : « Je sais à quel point ça été dur pour toi de le voir mourir... mais tu n'aurais rien pu faire de plus. « 

Ce n'est pas la première fois que Claire est confrontée à l'ignorance médicale dans ce siècle. Et elle sait que ce ne sera pas la dernière.

CLAIRE : « C'est déjà assez dur de combattre la maladie... Mais combattre le remède est encore autre chose. « 

Brianna revoit le corps et met une main sur son ventre, se sentant malade.

BRIANNE : « Je suis désolée, je pense que j'ai besoin d'air. « 

Elle sort.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Puisque Claire va plus tard faire de Marsali son apprentie, nous avons estimé que nous devions établir pourquoi elle n'a pas décidé de faire de Brianna son apprentie à la place. À certains égards, Brianna serait le choix le plus logique : elle comprend les concepts modernes de la médecine ; elle sait au moins quelque chose sur la physiologie et la biologie et les germes, etc. uniquement sur la base du fait qu'elle est allée dans les écoles du 20e siècle. Nous avons même imaginé que Claire fasse de Brianna son apprentie avant Marsali, mais nous savions que le personnage de Brianna n'avait tout simplement jamais eu envie de suivre sa mère en médecine. 

En fin de compte, ce moment où Brianna a vu le corps autopsié et réagi comme elle le fait a suffi à clarifier tout cela. Et puis Claire sort et voit Marsali découper une chèvre et a une idée. Beaucoup peut être fait sans beaucoup de mots. «  

 

 

8EXT. GRANDE MAISON - PLUS TARD - JOUR (J4)

Après avoir fini l'autopsie, Claire sort de la maison... et remarque Marsali en train de dépecer un animal de manière experte. Marsali et elle et Claire se regardent. Marsali lui sourit, pleine de compassion. Elle sait que c'était difficile pour Claire de perdre un patient.

La vue de Marsali semble donner à Claire une idée...

 

9EXT. PALAIS DE JUSTICE DE HILLSBOROUGH - JOUR (J4)

 Vue extérieure du palais de justice et de la prison.

 

10INT. PALAIS DE JUSTICE - COULOIR À L'EXTÉRIEUR DU BLOC CELLULAIRE - JOUR (J4) Fanning conduit Jamie, Knox et deux dragons vers les cellules de la prison. Jamie essaie toujours de déterminer ce qu'il va faire si l'un des hommes à l'intérieur est Murtagh. Il repère une porte, une entrée arrière. Une échappatoire ?

Knox, quant à lui, est toujours en colère, toujours profondément affecté par la vue de la victime du goudron et des plumes. Jamie espère pouvoir utiliser ceci à son avantage ; il arrête Knox, hors de portée de voix des prisonniers que nous ne voyons pas encore.

 

JAMIE : « Avez-vous besoin de temps pour... vous ressaisir ? je pourrais leur parler seul à seul ? »

LIEUTENANT KNOX : « Non. Leurs actions, me dégoûtent, mais je vais les affronter. « 

Knox est clairement résolu. Alors, Jamie change de tactique.

 JAMIE : « Laissez-moi leur parler en premier. De Highlander à Highlander. Cela pourrait les faire parler. »

Knox hoche la tête. Jamie fait un signe de tête à Fanning.

LIEUTENANT KNOX : « Amenez-les. « 

Fanning fait un signe de tête à un garde. Jamie attend nerveusement que le premier prisonnier sorte de sa cellule et vient se tenir devant eux. Ce n’est pas Murtagh, mais un jeune homme que Jamie ne connaît pas. Son nom est LEE WITHERS. Il a 18 ans et a peur. Jamie attend. Le garde déverrouille une deuxième cellule et deux hommes sortent. Au soulagement de Jamie, encore une fois, Murtagh n'est pas l'un d’entre eux. Mais alors, Jamie reconnaît les deux hommes : BRYAN CRANNA et ETHAN MACKINNON [Episode 405] et ils le reconnaissent aussi.

Plus important encore, Jamie sait que Bryan connaît son secret : que Murtagh est son parrain. Leurs mains sont enchaînées. Fanning et les gardes le laissent seul avec les prisonniers. Bryan est sur le point de parler, mais Jamie intervient.

JAMIE : » Je suis le colonel James Fraser, et voici le lieutenant Hamilton Knox « 

 Ses yeux recherchent ceux de Bryan et d’Ethan, à la recherche d'un accord tacite, les suppliant de ne pas divulguer son secret.

JAMIE : « Nous recherchons Murtagh Fitzgibbons, ce... votre leader dont on entend tellement parler. »

Un moment de silence. Jamie ne peut pas croire que Murtagh aurait pu prendre part à de telles exactions, à la torture d’hommes désarmés. Sa question est posée sincèrement.

 JAMIE : « Est-ce lui qui a planifié tout cela ? Je sais à quel point un Highlander peut être persuasif, je suis né sur la même terre. « 

Bryan comprend l’attitude de Jamie et est prêt à jouer le jeu, au moins dans une certaine mesure, bien qu'il veuille couvrir ses arrières.

BRYAN CRANNA : « Et vue votre situation, je parie que devez avoir quelques hectares de nouveaux terrains maintenant... »

 Jamie essaie de rester calme et mesuré - la vie de Murtagh en dépend.

JAMIE : « J'ai accueilli des colons. Des Highlanders entre autres. Des hommes et des femmes qui comptent sur moi... « 

Bryan étudie Jamie, désespéré de trouver des encouragements dans les mots de Jamie. Ethan, cependant, est un peu moins optimiste. Pourquoi devraient-ils faire confiance à Jamie ?

ETHAN MACKINNON (sarcastique) : « Voilà un vrai Laird ! »

Ethan toise Jamie et Knox avec mépris.

ETHAN MACKINNON : « Regardez-vous, sur vos grands chevaux ! Vous ne valez pas mieux que nous ! 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « C'était génial de ramener ces personnages des Régulateurs : Ethan et Bryan. La tension de la scène était centrée sur Jamie espérant contre tout espoir qu'il n'allait pas voir Murtagh dans la cellule ; attendant que chaque homme sorte, soulagé que Murtagh ne soit pas l'un d'entre eux, pour se rendre compte qu'il connaît ces gars - et plus important encore, ils le connaissent et peuvent faire sauter sa couverture avec Knox. Amusant à écrire. Amusant à tourner. Amusant à regarder. «  

  

Jamie sent la colère monter dans sa poitrine... Mais c'est Knox qui explose. Il est furieux.

 

LIEUTENANT KNOX : « Comment osez-vous ! »

Jamie est plus mesuré

 JAMIE : » Regardez-moi dans les yeux et dites-moi que ce que vous avez fait était justifié. »

 Ethan recule, défiant Jamie et satisfait de lui-même.

ETHAN MACKINNON : « Oh, c'était plus que justifié. Ce sont tous des voleurs et des extorqueurs. Je regrette de ne pas les avoir tous plongés dans du goudron »

Jamie secoue la tête, accablé.

JAMIE : « Vous ne le pensez pas vraiment… »

 ETHAN MACKINNON : « Nous vous déclarerons la guerre, s'il le faut. On fera tomber des villages entiers. « 

Knox est dégoûté.

LIEUTENANT KNOX : « Rien que des poltrons de mécréants, comme en témoigne leurs crimes répugnants. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « poltrons de mécréants. Notre nouvelle insulte préférée. «  

 

ETHAN MACKINNON : « Essayez de me répéter ça, une fois que vous aurez détaché mes mains. »

La patience de Knox s'use.

LIEUTENANT KNOX : « Où se cachent les autres ? Où est Murtagh Fitzgibbons ? »

 ETHAN MACKINNON : « Je préfère me mordre la langue plutôt que de vous le dire. « 

LIEUTENANT KNOX : « Je vais vous le redemander. Où est Murtagh Fitzgibbons ? « 

LIEUTENANT KNOX : « Je vous rappelle que je suis un Lieutenant de l'armée de Sa Majesté.

BRYAN CRANNA : « Ne menacez pas le garçon ! »

ETHAN MACKINNON : « Ha, il ne peut pas s’en empêcher : un manteau rouge sang, la couleur du diable lui-même. »

Knox a maintenant la pointe de l'épée à la gorge d'Ethan, l’aiguillonnant, le défiant. LIEUTENANT KNOX : « Si vous êtes vraiment si courageux, je vais vous demander une dernière fois : où est Murtagh Fitzgibbons ? « 

Ethan s'avance.

ETHAN MACKINNON : « Ici. Je suis Murtagh Fitzgibbons. « 

Jamie réagit, surpris. Knox regarde Ethan : Knox n'est pas imbécile et cela semble trop beau pour être vrai. Il soupire, exaspéré.

 LIEUTENANT KNOX : « Vraiment ?  Quel peu de respect vous me montrez… »

 Ethan lui crache au visage. Incroyable -- la deuxième fois en une journée. Knox est livide. Il dégaine son épée et la pointe sur Ethan, puis sur Lee, le plus jeune et le plus effrayé.

ETHAN MACKINNON : « J'aurai encore moins de pitié pour vous une fois que vous serez couvert de goudron et enterré dans la boue. »

Knox réagit impulsivement en perforant Ethan de son épée. Ethan suffoque. Le sang coule sur la main droite de Knox.

BRYAN CRANNA : « non ! »

Bryan se précipite vers son ami mourant. Lee est sous le choc.

 

 Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Ce moment – cette idée de Knox transperçant Ethan – était le germe de toute l'histoire. C’est la raison pour laquelle nous l'avons écrit. Ou disons-le de cette façon - avoir cette idée dans la salle était ce moment où vous réalisez collectivement en tant que groupe de scénaristes que vous avez un épisode passionnant entre les mains, et tout d'un coup vous commencez à voir la forme qu’il prend. Nous savions que nous voulions que Jamie et Knox soient ensemble sur la route ; nous savions que nous voulions que Jamie soit pris entre le marteau et l'enclume en ce qui concerne la recherche de Murtagh, mais en espérant ne pas le trouver. Mais cette idée - ce meurtre - était la chose qui a fait que l'histoire s'est imprimée dans nos esprits, où une idée a pris une structure et une vie propres. «  

  

BRYAN CRANNA : « Je suis là, Ethan. « 

Ethan crache du sang. Jamie est choqué et éloigne Knox des prisonniers, alors que les Redcoats de Knox courent dehors pour aller chercher Fanning et les gardes. Jamie est silencieux, préoccupé.

JAMIE : « Qu'avez-vous fait ? Je ne crois pas que c'était Fitzgibbons... « 

LIEUTENANT KNOX : « Vous avez vu de quoi ils sont capables. « 

JAMIE : « Vous avez exécuté un homme sans procès. « 

LIEUTENANT KNOX : « Eh bien, ce n’est jamais le bon moment pour la mort ou les taxes. Laissons Dieu juger son âme et le diable le prendra. »

Ils entendent les gardes et Fanning revenir. Knox a soudainement l'air paniqué - les mots de Jamie lui révèlent de la gravité de ce qu'il a fait... Il a assassiné un homme. Il a abusé de sa position. Fanning voit le corps et réagit, surpris, mais pas désapprobateur.

EDMUND FANNING : « Ils vous ont attaqué aussi ? « 

Jamie déteste mentir à ce sujet, mais il doit prendre le contrôle de la situation. Il regarde Knox.

 JAMIE : « Oui, Parfois, un homme doit mettre de côté son honneur… »

Jamie regarde maintenant Bryan, le suppliant de comprendre. Il y a un message pour chacun d'eux dans ses mots.

JAMIE : « ... pour se défendre. (Aux gardes) : Ramenez ces hommes dans leurs cellules. «

 Bryan regarde Jamie d’un air accusateur alors que le garde l’éloigne d’Ethan, maintenant mort, et le ramène à sa cellule.

Gros plan sur Jamie, accablé.

 

A11EXT. FRASER'S RIDGE - BOIS - JOUR (D4)

Gros plan sur un écureuil cherchant par terre des noix.

Boom ! Un coup de feu siffle dans la terre, à une certaine distance de l’écureuil, qui maintenant s'éloigne.

Roger et Brianna tiennent des fusils. Roger vient de manquer le tir.

 

ROGER : « Capitaine Roger MacKenzie, à votre service… »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « La chasse à l'écureuil est une scène que nous avons adorée dans le livre, mais nous y avons mis notre propre touche. Nous l'avons combinée avec l'anxiété de Roger à l'idée d'être nommé capitaine, quelque chose dont il ne savait rien. Nous intégrons également l'anxiété de Brianna à propos de Bonnet et faisons allusion à son désir croissant de rester dans ce siècle, quelque chose qui s'oppose au désir de Roger de rentrer chez lui. Brianna lit sa frustration et essaie de le rassurer. «  

 

BRIANNE : « Ils sont rapides « 

ROGER : « Tout ça est ridicule. Juste le fait qu’un capitaine de milice ne sache pas tirer... et le fait que je vise un écureuil en premier lieu, (puis, ironique) tout cela n’est pas naturel, Bree, c’est comme tirer sur Tufty Flyffytail. »

BRIANNA : « Sur quoi ? « 

Roger secoue la tête avec une fausse incrédulité

ROGER : « Tu n’as jamais entendu parler de Tufty Fluffytail ? J'aurais dû me douter que ma femme américaine ne le connaitrait pas. Tufty est un écureuil qui enseigne aux enfants la sécurité routière... Comme votre Smokey Bear, en quelque sorte, mais il y a des clubs... « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Tufty Fluffytail. Une belle petite référence britannique des années 1960. «  

 

BRIANNA (taquine) : Ça a l’air très amusant. Je pense que je préfère être dans la milice. « 

ROGER : « Je dois avouer que pendant mes études à Oxford, je n'avais pas entendu parler des brigades d'écureuils sur les champs de bataille. « 

Brianna lui lance un regard de reproche amusé. Roger commence à recharger.

ROGER : « Alors tu me gardes bien occupé à chasser ces petits rongeurs, pendant que les vrais hommes sont partis ? « 

BRIANNA : « De quoi parles-tu ? Da t’a laissé ici pour protéger le Ridge pendant qu'il est parti. Nous nous entrainons « 

ROGER : « Le protéger de quoi ? De la rage ? Les Régulateurs ne nous menacent pas ici, tu le sais. Il ne me respecte pas, Bree. Et ça n'aide pas que Jemmy ait été baptisé par un presbytérien. « 

BRIANNE (taquine) : « Eh bien, nous avions déjà un hérétique en la famille, et deux valent mieux qu’un. « 

Il lui lance un regard dépité. Il finit de charger le fusil.

BRIANNA : « Essaie sur quelque chose qui ne bouge pas. Vise cette pomme de pin... « 

Elle met ses bras autour de Roger pour corriger sa position. Il respire près d'elle, excité. ROGER : « Maintenant c'est toi qui me rends dingue maintenant... « 

Mais quand Roger se blottit dans son cou, Brianna recule alors qu’un flash de Stephen Bonnet [Episode 408] s’impose à elle. Elle cache son émotion, et heureusement à ce moment-là, elle entend quelque chose dans la forêt, une excuse pour changer de sujet. Elle pose un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.

 

ROGER : « Quoi ? »

Elle pointe vers l'endroit où un groupe de dindes sauvages grattent le sol pour trouver des glands. Elle lui fait signe de tirer. Il vise... reprend son souffle puis le retient. Boom ! Une gerbe de feuilles s'envole -- Roger a encore raté à faible distance. Il jure dans sa barbe. Les dindes glougloutent et s’envolent sur une courte distance pour se poser à nouveau. Brianna aperçoit un des oiseaux et l'explose. Roger est impressionné. Brianna va chercher la dinde. Elle voit le visage de Roger.

BRIANNA : « Tu veux rentrer, n'est-ce pas ? »

 Roger ne dit rien. Son silence en dit long. C'est une conversation qu'ils ont eue avant mais jamais résolue parce que Jemmy était trop jeune pour voyager. C'est un sujet très sensible pour eux et ils ont reporté la décision. Mais Roger semble avoir pris sa décision. Après un long moment...

 

 ROGER : « Qui sait ? Peut-être que je veux que Jemmy fasse partie du club de Tufty « 

BRIANNA : « Il y a plein d'écureuils dehors ici. Nous en choisirons un, nous l’appellerons Tufty. Et le tour est joué. Bienvenue au club. « 

Il lui lance un regard : elle est facétieuse.

 BRIANNA : « Peut-être qu’on devrait être contents. Jem n'a pas besoin d’apprendre la sécurité routière ici. Au moins, nous savons qu'il ne sera jamais blessé dans un accident de voiture. »

ROGER : « Brianna … »

BRIANNE : « Notre famille est ici. »

 ROGER : « Toi et Jemmy êtes ma famille. James Fraser est mon colonel. « 

BRIANNA : « Et maman ? « 

ROGER : « Tu ne veux pas les quitter... « 

Et là-dessus, Roger ramasse l'oiseau mort et ils retournent vers la maison, le sujet loin d'être résolu entre eux.

 

11INT. TAVERNE HILLSBOROUGH - NUIT (N4)

Jamie est assis avec Knox en train de boire une bière. Il se retrouve dans une situation compliquée, consoler Knox - qui, même s’il essaie de tenir le coup, a clairement du mal à faire face à la culpabilité suite à son meurtre. Mais Murtagh est-il aussi allé trop loin ? LIEUTENANT KNOX : « Je devrais écrire au gouverneur demander des renforts... Si des hommes sans foi ni loi sont prêts à mourir pour leurs meneurs, ce sera notre perte. « 

JAMIE : « Et si des hommes justes comme vous-même peuvent être amenés à agir de de cette façon – peut-être faut-il montrer de la clémence. Contrairement à eux, je vois que vous ressentez du remords... « 

Knox met sa tête entre ses mains. Un moment de vulnérabilité.

LIEUTENANT KNOX : « Qu’ai-je fait ? je suis devenu tout ce que je méprise. Je suis un hypocrite »

Jamie n'arrive pas à croire qu'il réconforte cet homme qui présente une telle menace pour son parrain. Il prend une profonde inspiration.

JAMIE : « Ce qui est fait est fait. Vous devriez peut-être essayer de faire amende honorable. « 

Cela n'a aucun effet. Knox semble tomber plus profondément dans le désespoir. Jamie continue.

JAMIE : « vous assurer que les autres aient un procès équitable... « 

LIEUTENANT KNOX : « Et ils seront reconnus coupables et pendus » ...

Knox se reprend un peu, réalisant…

 LIEUTENANT KNOX : « Je lui ai donné la mort d'un soldat. Les deux autres n'auront pas cette chance. Demain, ils seront pendus à New Bern comme preuve du travail nous faisons ici pour arrêter le soulèvement. »

 JAMIE : « Est-ce ce qu'ils le méritent ? « 

Knox regarde Jamie pendant un moment. Une lueur de miséricorde scintille, mais s'estompe rapidement

LIEUTENANT KNOX : « J'ai donné à cet homme plus que ce qu’il méritait. « 

Jamie cherche à adapter sa stratégie.... Il étudie Knox un instant, pour mieux le comprendre.

 JAMIE : « N'y a-t-il aucune cause pour laquelle vous pourriez mourir, lieutenant ? « 

 Knox regarde Jamie avec une pointe de méfiance

LIEUTENANT KNOX : « Nous sommes ici, n'est-ce pas ? Mourir pour le Roi et le pays, car c'est un serment que nous avons prêté tous les deux »

JAMIE : « Oui. En effet. »

Jamie est pris entre le marteau et l'enclume. Il pense à Ethan, à Claire, et peut-être à Murtagh…

 

 

12EXT. FRASER'S RIDGE – UNE CLAIRIERE SUR LA COLLINE - JOUR SUIVANT (D5)

Gros plan sur Claire debout avec Mme Farrish (et son fils de 14 ans) près d'un cercueil qui se trouve à six pieds de profondeur dans un trou. Ce sont les funérailles de Leith Farrish. Sont également réunis Brianna et Jemmy, Marsali et Fergus avec Germain et Joan, Lizzie, M. et Mme Bug et une poignée de colons.

 Roger sert en tant que pasteur et chante un bel hymne...

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « C'était la première scène tournée dans la saison 5. «  

 

ROGER : " Rapide à sa fin, la petite journée de la vie, les joies de la terre s’estompent, ses gloires disparaissent, changent et se décomposent, partout autour de moi je vois, ô toi qui ne changes pas, reste avec moi. « 

Claire jette un coup d’œil à Marsali pendant l’hymne...

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Cet hymne est assez ancien, mais c'est néanmoins un hymne que Roger connaît du futur (pas encore écrit en 1770). Donc, il est probable qu'après les funérailles, plus de deux personnes ont complimenté Roger pour son chant et ont ensuite dit… "Cet hymne… je ne l'avais jamais entendu auparavant…" À un moment donné, "Abide with Me" était le titre de l’épisode mais finalement, nous avons adoré la phrase du livre sur le fait d'être « entre deux feux ». 

 

Le service est maintenant terminé.

Comme M. Bug et d'autres colons commencent à pelleter de la terre sur le cercueil, Roger va voir Claire. Il chuchote en privé alors qu'ils regardent tous les deux le cercueil.

ROGER : « Si vous avez besoin d'aide supplémentaire… »

CLAIRE : « Merci. « 

Claire se dirige vers Marsali, mais Mme Bug bloque son chemin. Mme Bug commence à déblatérer.

MURDINA BUG : « Oh mon Dieu, un jour triste en effet, et il manquera à tous, notre M. Farrish. Il savait quel bon cœur vous avez et j'ose dire, il est avec le Seigneur maintenant, nous regardant en disant "Bénissez Maîtresse Fraser pour tout ce qu'elle a fait..." Och -- et J'apprécie le travail que vous faites et le travail que votre mari m'a donné et à Arch, le faisant régisseur… »

 CLAIRE (l’interrompant poliment) : « Je vous en prie, Mme Bug. »

 

Alors que Mme Bug prend congé, Claire se dirige vers Marsali.

CLAIRE : « Fergus... peux-tu t’occuper des enfants pendant un petit moment ? J’ai besoin de parler avec Marsali. « 

FERGUS : « Oui, bien sûr. « 

Fergus prend Joan à Marsali. Alors que Claire et Marsali marchent ensemble...

CLAIRE : « Je veux te montrer quelque chose. (Hésitant) Me fais-tu confiance ? »

 Il est clair que Claire a quelque chose d'important à l'esprit.

 

13INT. GRANDE MAISON - CHIRURGIE DE CLAIRE - JOUR (J5)

 Claire et Marsali entrent. Encore une fois, tous les rideaux des fenêtres sont fermés. Claire verrouille la porte et se dirige vers la table d'opération et retire un drap pour découvrir le visage de Leith Farrish !

Nous comprenons maintenant ce que Roger signifie par son offre d'aide. Les yeux de Marsali s'écarquillent et elle est sur le point de crier, mais Claire plaque une main sur sa bouche, pour la faire taire.

CLAIRE : « Tu as dit que tu me laisserais t'expliquer. »

Lentement, Claire retire sa main. Marsali est toujours horrifiée. Elle ne sait que penser. Elle ferme les yeux et commence à prier.

MARSALI : « Seigneur, ayez pitié ! Délivrez-nous du mal » «

CLAIRE (l’interrompant) : « S'il te plaît, Marsali, arrête de crier ! »

Marsali regarde Claire, d’un air craintif, effrayée de ce qu'elle pourrait découvrir.

MARSALI : « Ne m’obligez-pas à le dire Claire, ne m’obligez-pas à le dire ... (À contrecœur) ma mère avait-elle raison ? « 

CLAIRE : « Je ne suis pas une sorcière. Tu as plus de bon sens que ça, Marsali. C'est pour cela que je t’ai amenée ici... « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous avons adoré tout cela, adoré l'écrire. J'ai adoré la façon dont ces deux actrices l'ont joué et ont joué l'une par rapport à l'autre. Surtout compte tenu de l'histoire de Laoghaire et de Claire, le fait que la fille de Laoghaire, qui a appris à respecter, voire à aimer, Claire, est confrontée au fait que sa mère avait peut-être raison. » 

 

Marsali se redresse en entendant ce compliment, curieuse d’en savoir plus.

CLAIRE : « Me connaissant comme tu me connais après tout ce temps, pourquoi penses-tu que M. Farrish est sur cette table ? « 

Marsali n'a pas besoin de trop réfléchir. Elle jette un coup d'œil à la pièce, et aux instruments médicaux. Elle admet la réalité : Claire est médecin. Elle hésite toujours à donner à Claire la réponse qu'elle espère, elle n'en est pas encore là. Au lieu de cela, elle exige de savoir.

MARSALI : « Qui avons-nous enterré ? « 

CLAIRE : « Personne. Roger et moi avons rempli le cercueil avec des pierres »

MARSALI : « Un médecin ne devrait-il pas être plus soucieux du sort des vivants, ? » CLAIRE : « La malédiction des vivants, c’est qu’ils ne peuvent pas nous dire les secrets des morts. »

MARSALI : « Quels sont ces secrets ? « 

CLAIRE : « Comment sauver les vivants. Comment pratiquer des chirurgies qui sauveront des vies. Les médecins apprennent en pratiquant sur les morts. Et je crois que tu serais une bonne apprentie. Je t'ai vu découper des animaux... « 

Claire regarde l'expression de Marsali changer... en une étrange sorte de satisfaction macabre. Marsali n'a clairement jamais pensé à découper de cette façon avant.

CLAIRE : « tu sais utiliser un couteau. Tu connais l’anatomie d'un animal et à quoi sert chaque morceau... Les humains sont similaires à bien des égards. « 

Pour prouver le point, Claire retire prudemment la feuille.

CLAIRE : « Vois par toi-même. « 

Elle couvre le visage de Farrish avec le drap tout en temps révélant la cavité abdominale exposée.

MARSALI : » Que Dieu nous aide ! »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Si Knox assassinant Ethan était le début de l'histoire de Jamie, alors ce moment – Claire gardant le corps de Leith Farrish et l'utilisant comme cadavre pour enseigner à Marsali – était le début de l’histoire de Claire. Encore une fois, c'est le moment dans la salle des scénaristes où vous réalisez que vous avez quelque chose de cool, d'excitant et de différent - une histoire que nous n'avons jamais racontée auparavant. Visuel et intéressant, émotionnel et audacieux (pour les personnages, sinon pour nous). » 

 

Claire essaie de la persuader...

CLAIRE : « Je crois que c’est le cas. C'est une chose miraculeuse, le corps humain. Et je veux utiliser ce corps pour t’enseigner. Pour que nous puissions protéger le miracle de Dieu. »

Marsali rougit au compliment, mais hésite toujours.

CLAIRE : « tu es gentille et attentionnée, et tu as un bon instinct...  Et j’ai besoin d’aide « 

MARSALI : » Mais je ne pourrais jamais souiller un cadavre. « 

CLAIRE : « Je ne l'ai pas souillé, Marsali. J’ai fait ce qu'on appelle une autopsie, pour comprendre pourquoi il est mort. « 

Malgré elle, Marsali est curieuse.

 MARSALI : « Vous pouvez connaitre la cause de la mort en ouvrant un corps ? »

 Claire hoche la tête. Marsali comprend cela, intriguée.

CLAIRE : « Oui. Je n'ai pas pu sauver M. Farrish, mais de cette façon, sa mort sera utile, pour sauver d’autres vies. Quand j'aurai fini de t'enseigner, on le recoudra et on l'enterrera convenablement, promis. Roger a dit qu’il aiderait. « 

MARSALI : « Le recoudre. Comme une couturière ? « 

Claire hoche la tête et sourit. Marsali se redresse. Elle s'approche du corps comme attirée vers lui, et l’observe, captivée.

Claire sourit... elle a trouvé son apprentie.

 

14 OMIS. 15EXT. PALAIS DE JUSTICE DE HILLSBOROUGH - NUIT (N5)

C'est le milieu de la nuit. Jamie regarde la prison, caché. Il porte un pied de biche. La porte de la prison s'ouvre et deux gardes sortent, portant le corps d'Ethan, recouvert de toile. Ils placent le corps dans une charrette à bras, qu’ils poussent ensuite dans la rue.

Tentant sa chance, Jamie entre dans la prison... sachant qu'il n'a pas beaucoup de temps.

 

16INT. BLOC CELLULAIRE DU PALAIS DE JUSTICE - CONTINU - NUIT (N5)

Jamie entre. Une tache de sang est encore sur le sol. Jamie tourne dans le couloir et vérifie les cellules.

JAMIE : « Bryan ! »

 Bryan et Lee lèvent les yeux. Jamie peut voir à quel point Bryan se sent en colère et trahi.

BRYAN CRANNA : « Vous avez du culot de revenir ici, M. Fraser. Ou est-ce le colonel Fraser ? Vous êtes venus nous achever, n'est-ce pas ? Si Murtagh vous avait vu ici… »

 C'est comme un coup de poignard dans la poitrine de Jamie. Il l’interrompt.

JAMIE : « Non. Knox n'aurait pas dû faire ce qu'il a fait. Mais vous n’auriez pas dû torturer ces hommes. Je suis désolé pour ce qui est arrivé à Ethan, et pour mon rôle là-dedans, mais… »

BRYAN CRANNA : « Et quel rôle exactement ? L'argent, c'est ça ? L’argent de Tryon ? « 

JAMIE : « Tryon m'a lié à lui. J’essaie de sauver nos vies. »

LEE WITHERS (sarcastique) : « Comme c’est noble de votre part ! Mais ce n’est pas très réussi jusqu'ici »

JAMIE (en colère) : « Ne me parlez pas de ce qui est noble après ce que vous avez fait. « 

LEE WITHERS : « Il y a une guerre en cours. Nous croyons en notre cause. « 

JAMIE : « Et je crois en la mienne : préserver autant de vies que possible. Et moi J'espère que vous accorderez la même miséricorde à d’autres...  Maintenant, reculez. Nous n'avons pas beaucoup de temps. « 

Il lève le pied de biche, le bloque dans la serrure, et la fait sauter.

 

17INT. PALAIS DE JUSTICE - COULOIR À L'EXTÉRIEUR DU BLOC CELLULAIRE – NUIT(N5)

Jamie conduit Bryan et Lee vers la sortie à l’arrière. Il regarde à l'extérieur pour s'assurer que la voie est dégagée, puis remet le pied de biche à Bryan, afin qu'ils puissent briser leurs chaînes.

JAMIE : « Faites attention. Des soldats anglais gardent la ville. »

 Alors qu'ils se retournent pour partir, Jamie les arrête.

JAMIE : « J'ai dit à Murtagh de bien se cacher Je ne croyais pas que ses amis traceraient un chemin de goudron et de plumes menant jusqu’à lui. « 

BRYAN CRANNA : « Murtagh était ici avec nous. « 

C'est quelque chose que Jamie avait espéré ne pas entendre. Cela lui fait mal.

JAMIE : « Alors dites-lui de ne pas revenir. Knox a une armée à ses ordres. « 

LEE WITHERS : « Elle est peut-être de l'autre côté de l'eau, mais on une armée aussi. Des hommes qui n’ont rien à perdre. Et les agriculteurs que nous sommes avons transformé nos charrues en épées et nous nous entrainons pour la bataille.

 (Il soutient le regard de Jamie) Combien d'hommes avez-vous ? « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Ce fut un moment important : voir Jamie se rendre compte que les Régulateurs pourraient en fait être une force avec laquelle il faudrait compter et, plus important encore, que si Jamie est obligé de les combattre, eh bien, il pourrait ne pas être prêt. Il sait qu'il n'a pas assez d’hommes. Il ne veut pas vraiment se battre, mais il devra peut-être le faire à cause de sa parole à Tryon ; parce qu'il ne peut pas encore changer de camp et aller à l'encontre de la Couronne ; parce qu'il a sa famille et ses colons. Et s'il se bat... il pourrait perdre. «  

 

Jamie n'a pas de réponse. Bryan et Lee s'enfuient. La question de Bryan reste en suspens alors que Jamie se rend compte que Bryan parle de recrutement - les Régulateurs ont beaucoup d’hommes. Et Jamie non.

Gros plan sur Jamie.

 

18.19EXT. FRASER'S RIDGE - PRÈS DE LA GRANDE MAISON - LENDEMAIN (D6)

Claire travaille avec un petit groupe de femmes de Fraser's Ridge, dont MME. MARGARET CHISHOLM, MME. RUTH ABERFELDY et MME. UTE MCGILLIVRAY (qui est allemande). Elles fabriquent des bougies pour la communauté – une tâche qui demande beaucoup de mains. Plusieurs femmes remuent des pots lourds, chauffent le suif fondu jusqu'à qu’il se dissolve.

 D’autres coupent les mèches de coton aux longueurs désirées. Les mèches sont trempées dans le mélange, puis retirées, recouvertes une fine couche de suif. Les mèches sont attachées par cinq ou six sur un bâton et suspendues pour sécher.

Les femmes tiennent des bâtons terminés par les deux extrémités et les plongent à nouveau dans le mélange. Les bougies sont retrempées pour avoir plus de couches de cire, jusqu'à ce que l'épaisseur désirée soit atteinte... un visuel processus éthéré et beau.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous avons demandé à notre chercheuse, Courtney, d'examiner les différentes tâches de groupe que nous pourrions utiliser pour cette scène. Elle a constaté que les femmes d'une colonie se rassemblaient souvent pour mettre en commun leur énergie pour de grandes tâches. Nous avons envisagé la fabrication de savon, la fabrication de beurre, le ramassage de sirop d'érable et plusieurs autres avant de choisir la fabrication de bougies en raison de sa qualité visuelle, belle et éthérée. Voici une scène légère qui nous montre la volonté de Claire de faire tout ce qu'elle peut pour protéger les personnes qui sont désormais ses colons. Pour les garder en sécurité et en bonne santé, au mieux de ses capacités. «  

 

MME. ABERFELDY : « Je vais allumer une bougie pour la pauvre Mme Farrish. »

MME. MCGILLIVRAY : « C’est horrible, n'est-ce pas ? il était si jeune. Si seulement il avait pu se rendre à Cross Creek. « 

MME. CHISHOLM : » Aye. On dit que les mauvaises choses arrivent par trois... et vous vous avez entendu ? Mon garçon Thomas s'est gravement brûlé la main la semaine dernière au four, alors je vais dire mes prières ce soir. « 

MME. ABERFELDY : « Il faut mettre du miel dessus... « 

Claire écoute, et elle ne peut s'empêcher d’intervenir pour les encourager.

CLAIRE : « Oui, cela pourrait aider. Ça peut prévenir l'infection « 

MME. CHISOLM : « Vraiment ? Le médecin de Cross Creek m'a dit que c’était une recette de grand-mère. Il dit d’utiliser plutôt la poudre de St James ; on dit que le roi George lui-même en utilise... « 

CLAIRE : « A ingérer ? Pour une brûlure ? Mais la blessure est sur sa main… « 

 MME. MCGILLIVRAY : « Pourquoi prendre un risque ? « 

Claire est soulagée d'entendre un peu de bon sens...

CLAIRE : « Oui, exactement ! « 

Mais elle a parlé trop tôt - l'optimisme de Claire est bientôt dissipé. Elle et Mme McGillivray sont en désaccord.

MME. MCGILLIVRAY : « il n’a qu’à en prendre si ça peut l’aider. « 

MME. CHISOLM : « Si c'est assez bon pour le roi, alors c'est assez bon pour mon garçon. » Claire se demande quoi dire - le "médicament" est en fait toxique.

CLAIRE : « Mais... est-ce que Thomas vomit, Madame Chisolm ? « 

Mme Chisolm est un peu surprise.

MME. CHISOLM : « Oui... « 

Claire est sincèrement inquiète pour ces femmes qui, après tout, dépendent de ses soins.

CLAIRE : « La poudre de St. James contient quelque chose appelé antimoine, qui est un poison... Ça fait vomir, ce qui dans certains cas peut aider, mais si vous en prenez trop… »

 MME. CHISOLM : « Vous êtes une excellente guérisseuse, Mistress. Nous sommes tous chanceux de vous avoir. Mais le Dr. Wilson est un médecin réputé. « 

MME. ABERFELDY : « Oui. Vous imaginez si on apprenait que le roi était empoisonné par son propre médecin... « 

Les dames rient à cette idée. Claire se mord la langue... l'ironie étant que bien que plus "savante" que la plupart, elle sait qu'il n'y a aucun moyen de faire changer ces femmes d’avis...

 

20INT. GRANDE MAISON - CUISINE - JOUR (D6)

Brianna entre et voit Claire écrire à la table. Elle s'approche de sa mère, curieuse... et ramasse l'un des papiers, commence à lire.

BRIANNA : « Qu’est-ce-que tu fais ? « 

CLAIRE : « Une liste, des conseils pour des soins de santé préventifs. « 

BRIANNA : « Disant aux gens quoi faire. « 

CLAIRE : « Surtout ce qu'il ne faut pas faire. Je vais faire plein de copies et les distribuer à nos colons. »

 BRIANNA : « Mais comment vas-tu expliquer comment tu as appris tout ça ? Je veux dire c'est un peu comme Dent de Loutre, n'est-ce pas ? »

 Un éclair traverse le regard de Claire. Elle n'a pas pensé à Dent de Loutre depuis près d'un an.

BRIANNA : « Les gens vont t’écouter ? « 

CLAIRE : « J'en doute beaucoup. (L'expérience de Claire dans la fabrication de bougies l'a prouvé). Mais ils écouteront le Dr Rawlings. « 

Brianna tient l'une des listes où il est écrit un titre en haut « Le Dr. Rawlings recommande. »

BRIANNA : (lisant le titre) « Qui est le Dr Rawlings ? « 

CLAIRE : « L'homme qui possédait ma trousse médicale et mon microscope. Et maintenant... le bon docteur derrière toutes ces nouvelles idées radicales. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Comme nous n'avions jamais nommé le médecin qui possédait la trousse médicale de Claire (donnée par Jamie dans l'épisode 401), nous avons pensé que nous le devrions le faire. Un petit clin d'œil amusant à un détail du livre et la "couverture" parfaite pour Claire. «  

 

BRIANNA : « Intelligent. D'accord. Tu as une autre plume ?»

Claire sourit. Reconnaissante pour l'aide, elle tend à Brianna une plume et du papier. Brianna s'assoit et commence à aider Claire à copier la liste.

 

 

21INT. CELLULE DE PRISON DU PALAIS DE JUSTICE DE HILLSBOROUGH - JOUR (J6)

Knox, Fanning et Jamie se tiennent devant les cellules vides. Knox ramasse la serrure que Jamie a brisée la nuit précédente.

EDMUND FANNING : « Libérés de l'extérieur. « 

LIEUTENANT KNOX : « Il y aurait donc plus de traîtres en ville. »

Fanning acquiesce. Jamie aussi - il sait que c'est techniquement vrai : ce qu'il a fait est un acte de trahison. Il est d'accord avec ça. Mais il doit contrôler la situation et gagner du temps...

JAMIE : « M. Fanning... peut-être pourriez-vous vous renseigner ? »

EDMUND FANNING : « Bien sûr. « 

Jamie attend que Fanning soit parti avant de s'adresser à Knox.

JAMIE : « Peut-être que ça joue en notre faveur. Aucun doute que ces hommes diront à Fitzgibbons ce que vous êtes prêt à faire pour mettre une fin à ce soulèvement. « 

LIEUTENANT KNOX : (sceptique) « Nous ne cherchions qu'un seul homme. J’ai peur maintenant que la guerre soit inévitable. Après tout, un homme qui se bat pour sa maison vaut… »

JAMIE : « Cent hommes qui se battent pour leur survie. « 

Jamie connaît l'adage – et cela l'inquiète.

LIEUTENANT KNOX : « Nous avons besoin de plus d'hommes. J’ai vu ceux que vous avez appelés au mariage de votre fille -- pas assez. « 

Le lieutenant Knox regarde Jamie dans l'expectative. Jamie essaie de ne pas avoir l'air trop découragé.

JAMIE : « Je partirai demain et je rassemblerai une milice. « 

LIEUTENANT KNOX : « On se retrouve ici dès que possible. Préparez-vous à la guerre. «

Gros plan sur Jamie...

 

 

22INT.  INFIRMERIE DE CLAIRE - JOUR (J6) GROS PLAN SUR LA LETTRE "K"

Gros plan sur Roger tenant une cuillère en bois sur son œil droit alors qu'il lit un tableau de lecture manuscrit épinglé au mur.

ROGER (lisant le tableau) : « K... V... H... R... Z... P « 

CLAIRE : « Bien. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « C'est une autre scène que nous avons adorée du livre… adaptée pour s'adresser aux personnages là où on les retrouve dans la série. «  

 

ROGER (en plaisantant) : « Pas pour me vanter, mais je suis considéré assez bon en lecture... »

 CLAIRE : « Et l'autre œil, s'il te plaît. « 

Roger change la cuillère de main, louche à nouveau et lit lentement.

ROGER : « T... L... M... S... B... G « 

Claire fait une légère grimace – pas mal mais pas parfait.

CLAIRE : « Eh bien malheureusement, ce test ne repose pas sur les capacités intellectuelles. »

Faute d'une petite lampe de poche, Claire allume une bougie à l'intérieur une lanterne réfléchissante. Elle la rapproche des yeux de Roger, les éclairant alors qu'elle regarde à travers une loupe.

ROGER : « Oh - je n'ai pas demandé : Est-ce que Marsali a réussi le test ? « 

Claire a du mal à cacher sa joie...

CLAIRE : « J'ai une nouvelle apprentie. Merci de m'avoir aidé à cacher le corps. « 

Roger est content pour elle. Il lui fait un clin d'œil et plaisante...

ROGER : « ‘L’Apprentie sous la cave’... Voilà un roman qui se doit d’être écrit. »

CLAIRE (en souriant) : « Nous avons une autre leçon ce soir. Regarde en bas. Maintenant dans la lumière... Maintenant, suis mon doigt... « 

Roger suit du regard le doigt de Claire.

CLAIRE : « Ton père était un pilote de chasse d’un Spitfire pendant la guerre ? »

ROGER : « Oui ... Jerry MacKenzie...  « 

CLAIRE : « Il ne portait donc pas de lunettes... »

 ROGER : « Non, je suppose qu'en tant que pilote, il avait une vision parfaite. « 

CLAIRE : « Hmm - cela baisse les probabilités de problèmes de vision héréditaires. « 

ROGER : « Alors quel est le verdict ? « 

CLAIRE : « Eh bien, tu es légèrement myope de l’œil gauche. Mais pas assez pour causer de réelles difficultés. « 

ROGER : « Donc je suis juste un très mauvais tireur. C'est peut-être psychologique. Mon père était peut-être dans la RAF mais j'ai été élevé par un pasteur. Je ne veux plus tirer sur personne. (Puis en plaisantant) Brianna par contre... Vous l’avez déjà vue tenir un fusil ? « 

Claire sait que Brianna est bien adaptée à la vie au Ridge, mais essaie de le minimiser un peu, pour ne pas blesser Les sentiments de Roger.

CLAIRE : « Elle a l’air de bien s’en sortir. « 

ROGER : « Elle est heureuse ici. Je pense qu'elle veut rester... « 

Roger laisse la phrase en suspens, ne sachant pas comment Claire va réagir. Claire voit le malaise de Roger et la rupture cette pourrait causer dans leur couple.

 ROGER : « Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas rester quand toute la famille est là ?... Le révérend était le dernier membre de ma famille... « 

CLAIRE : « Ne m'as-tu pas dit que tu avais des arrière-grands-parents errant en Amérique quelque part ? « 

ROGER : « Oui... je suppose que oui... mais si nous nous croisons à nouveau, ce sera dur d’expliquer à Morag MacKenzie que nous sommes parents... »

 

 Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous voulions rappeler au public quelque chose que les lecteurs du livre sauront déjà ou dont ils se souviendront : que Morag MacKenzie (dont Roger a sauvé la vie dans la saison 4) est en fait sa "plusieurs fois arrière-grand-mère". C'est un paradoxe classique du voyage dans le temps : lorsque Roger a sauvé la vie de Morag (et celle de son fils Jemmy), a-t-il sauvé la sienne ? Si oui, comment ont-ils survécu la première fois, avant qu'il ne revienne dans le temps ? Était-il toujours d'une manière ou d'une autre dans le passé ? Le temps est-il cyclique ? «  

 

CLAIRE : « Quoiqu’il en soit, tu fais partie de la famille, Roger. Même sij’aime que vous soyez tous ici, j’espère que vous ne resterez pas. « 

Roger réagit, surpris d'entendre cela. Claire explique.

 CLAIRE : « Vous me manqueriez tous terriblement... Mais c'est plus sûr pour vous trois dans le futur ; je sais que tu es d’accord sur ce point. C'est ma faute si vous êtes tous ici -Je fais tout ce que je peux pour qu’on soit en sécurité, mais ce n'est pas le cas. Jemmy pourrait s’écorcher le genou et attraper une infection, et je ne sais pas si je pourrais le soigner parce que je n’ai pas quelque chose d'aussi simple qu'un antibiotique. »

 Il est clair que Roger ressent la même chose. Mais...

ROGER : « Eh bien, ce n’est pas évident, n'est-ce pas ? Brianna et moi ne pouvons pas partir avant de savoir si Jemmy peut entendre les pierres. « 

CLAIRE : « Ça pourrait être demain... ou dans un an. »

 ROGER : « Ou jamais. « 

Claire n'a pas de réponse. Elle sait que c'est une possibilité. Roger prend une profonde inspiration, prend une décision.

 ROGER : « Cela n'a pas d'importance. Jusqu'à ce que nous sachions, Je ferai tout ce que j'ai à faire pour garder ma famille en sécurité. « 

Claire admire la détermination de son gendre - et cela ranime aussi une résolution en elle.

 

 

23.24EXT. FORÊT - JOUR (J6)24 PRES DU CREPUSCULE.

Bryan et Lee se déplacent dans la forêt. Soudain, un canon de fusil apparait à l'arrière de la tête de Bryan.

VOIX D'HOMME : « Quels sont vos noms ? « 

BRYAN CRANNA : « Bryan Cranna et Lee Withers. « 

VOIX D'HOMME : « Et le mot de passe ? »

 BRYAN CRANNA : « Si ça n'a pas changé depuis que nous avons été emprisonnés : Caisteal dhuni ! »

C'est le cri de guerre du clan Fraser : "Castle Dhuni".

MURTAGH apparait et baisse son fusil.

MURTAGH : « Ça n'a pas changé. « 

Avec Murtagh se trouvent deux autres dirigeants des Régulateurs : James Hunter et Herman Husband, un ministre quaker propagandiste chez les Régulateurs. Poli, sérieux même si négligé d’apparence, Husband est grand, a les cheveux longs et la barbe poivre et sel. Sa manière de parler montre qu’il est Quaker.

HERMAN HUSBAND : « Ami Bryan. Ami Lee. C'est bon de vous revoir. »

 LEE WITHERS : « Monsieur Husband, Monsieur Hunter. “

HERMAN HUSBAND : « Vous avez des nouvelles de Hillsborough ? Comment avez-vous été libérés ? Où est Ethan ? « 

BRYAN CRANNA : « Une triste histoire, mais je vais la raconter... « 

MURTAGH : « Venez « 

Les hommes marchent jusqu’au pied d’une falaise qui cache un camp secret des Régulateurs.

Les Régulateurs (anciens agriculteurs pour la plupart) et leurs familles vivent ici dans des tentes, ayant été chassés de leurs terres légitimes par shérifs corrompus.

Bryan a dit la vérité lorsqu'il a averti Jamie de leur nombre : il y en a beaucoup. Et ils ont armes : mousquets, faux, fourches, épées.

 

 

25INT. FORÊT - PLUS TARD - NUIT (N6)

 Bryan, Lee, Murtagh, Hunter et Husband font leur chemin à travers le camp. Bryan les a mis au courant de ce s'est passé à Hillsborough avec Knox et Jamie.

MURTAGH : « Bien que nous pleurions la perte d'Ethan et aspirions à le venger, mon filleul a raison - nous devons attendre le bon moment. S'il nous a dit de ne pas retourner à Hillsborough, il y a une bonne raison. »

BRYAN CRANNA : « Je sais que tu lui fais confiance, Murtagh... Mais Je ne peux pas dire qu'il soit de notre côté « 

Murtagh hésite, sait qu'il est risqué de défendre Jamie. Mais...

MURTAGH : « Il marche entre deux feux. « 

Et il en va de même pour Murtagh, pris entre deux causes : la cause du bien contre le mal et la cause de la famille.

Bryan regarde fixement Murtagh, devinant ses pensées.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Cette ligne est dans le livre, bien que Murtagh ne soit pas celui qui l'ait dit. Pourtant, il englobait si bien les thèmes de cette histoire que nous avons choisi de l'utiliser comme titre de l'épisode. Plus d'un personnage ici se retrouve à marcher entre deux feux". 

 

BRYAN CRANNA : « Et toi ? Tu oscilles entre deux feux -- notre cause d’un côté et ton filleul de l'autre. De quel côté seras-tu, quand viendra le moment de se battre ?

HERMAN HUSBAND : « Nous prions pour ne pas en arriver là. « 

MURTAGH : « Si c'est le cas, nous serons prêts. (à Bryan) Je n'ai pas mon mot à dire sur mon filleul. Comme il n’a pas son mot à dire sur moi. « 

LEE WITHERS : « Mais il est du côté de la Couronne. « 

MURTAGH : « Non. Il est du côté de son peuple. Et je suis avec le mien. « 

Il observe les Régulateurs autour de lui.

MURTAGH : « Mais il se battra à tes côtés quand le temps sera venu, Bryan. Tu as ma parole. « 

 

 26INT. TAVERNE HILLSBOROUGH - NUIT (N6)

Il est tard. La taverne est presque entièrement vide. Jamie est assis devant la cheminée, fixant les braises incandescentes et des flammes basses et vacillantes, plongé dans ses pensées troublées.

 

A27INT. GRANDE MAISON - CUISINE - NUIT (N6)

 Claire est également assise près d'un feu, plongée dans ses pensées. Elle tient quelque chose sur ses genoux. Les événements de ces derniers jours l’ont amenée au seuil d'une grande décision. La mort de Monsieur Farrish. Le manque de connaissances de ses colons. de Roger résoudre. L'avertissement de Brianna à propos de Dent de Loutre... Ce qu'il y a sur ses genoux est recouvert d'un tissu. Elle déballe un tissu qui révèle un crâne. Alors qu'elle le retourne, nous voyons des plombages en argent scintiller à la lumière du feu et nous réalisons que c'est le crâne de Dent de Loutre [Épisode 403]. Elle regarde silencieusement le crâne, essayant de prendre une décision… »

 

 Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous avons inclus cette scène pour illustrer l'un des catalyseurs qui incitent Claire à faire sa part pour sauver les gens à l'avenir - un effort prévu par Otter Tooth, qui n'a jamais été en mesure d'accomplir son objectif. Elle reprend en quelque sorte son flambeau. «  

  

27.28.29INT. GRANDE MAISON - CUISINE - JOUR (D7) LE LENDEMAIN

Claire est en train de découper des morceaux de pain qu’elle met sous différentes cloches.

Mme Bug conduit Brianna dans la cuisine...

MURDINA BUG : « Elle est devenue folle, elle est restée debout toute la nuit à faire du pain. Plus de pain que le Seigneur quand il a nourri les multitudes avec des pains et des poissons. « 

Brianna voit Claire debout devant une petite montagne de pains - au moins 35 pains de tailles différentes, faits à la hâte. Brianna est perplexe.

BRIANNA : « Waouhh ! Tu ne vas pas manger tout ça, si ? « 

Claire sourit comme le chat qui a mangé le canari.

CLAIRE : « Non. Je vais les laisser moisir. « 

Brianna lui lance un regard surpris. Tout comme Mme Bug.

MURDINA BUG : « Quel terrible gâchis ! « 

Mme Bug marmonne et secoue la tête en sortant.

BRIANNA : « S'il te plaît dis-moi que tu es sarcastique ?  « 

CLAIRE (sarcastique) : « Moi ? Jamais. « 

Claire attend que Mme Bug soit partie. Puis à Bree.

CLAIRE : « Je fais de la pénicilline. Du moins, j’essaie. « 

BRIANNA : « Mme Bug a raison : tu as perdu la tête. Tu ne peux pas faire ça. « 

CLAIRE : « Si je peux. Je pense. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « La fabrication de la pénicilline est une excellente ligne directrice du livre. Nous allions à l'origine la démarrer dans l'épisode 501 - simplement une chose que Claire faisait. Après avoir regardé les épisodes 501 et 502, nous avons décidé d'en faire le summum de quelques épisodes ; la décision vient de l'histoire que nous avons racontée. » 

 

 Brianna la regarde. Les yeux de Claire sont illuminés par la promesse de sa nouvelle expérience scientifique.

CLAIRE : « Pas seulement avec le pain. J'ai envoyé Marsali chercher les restes de nourriture de nos voisins, Les restes qu’on donne aux cochons. Avec un peu de chance, Je trouverai la bonne souche. »

 BRIANNA : « Maman, la pénicilline n'est pas inventée avant encore cent ans. « 

CLAIRE : « Cent cinquante-sept pour être précise. « 

BRIANNA : « Faire semblant d'être quelqu'un d'autre et faire des listes allant à l'encontre des croyances populaires, c’est une chose, mais ça, c'est dangereux. Et si ça détruit un certain équilibre cosmique, ou enfreint une règle de l'espace et du temps ? N'est-ce pas jouer à Dieu ? « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Encore des paradoxes du voyage dans le temps ! «  

 

CLAIRE : « Bree, tu as joué à Dieu quand tu es venue pour nous sauver la vie. Et je suis très heureuse que vous l'aies fait. »

 Brianna doit admettre que c'est vrai. Mais ça l'inquiète.

CLAIRE : « Je change le futur à chaque fois que je sauve la vie de quelqu'un ici. Et Jamie, même s’il ne voyage pas dans le temps, sa présence même a affecté l’avenir de beaucoup de gens qui ne sont plus de ce monde -- et d’autres qui sont toujours là. Comme toi et Jemmy. Alors... au diable l'espace, le temps, et l'histoire. « 

Gros plan sur Bree, qui commence à réaliser que sa propre présence dans les années 1700 va affecter les choses, quoi qu'il arrive...

 

 

A30EXT. FRASER'S RIDGE - CIMETIÈRE - PLUS TARD - JOUR (D7)

 Claire se tient seule dans le cimetière, près de la tombe de Leith Farrish. Elle pose une pelle et ramasse le crâne d'Otter Tooth.

CLAIRE : « J'espère avoir autant de courage que vous en aviez. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « C'était une belle pensée, mais malheureusement, cela n'a pas fait partie de la sélection finale. L'important était que sa découverte de la pénicilline ait été inspirée en partie par Otter Tooth. Dans le livre, Claire enterre le crâne peu de temps après avoir emménagé à Fraser's Ridge. Elle le dépose dans le trou qu'elle a creusé, puis empile une petite tour de rochers à côté – une sorte de cairn pour marquer le lieu de repos. Elle tient l’opale dans ses mains. »

 

 CLAIRE : « Je suis désolée, je ne sais pas comment le dire en Mohawk... mais en Cherokee, c'est... Tohi gwadi gesesdi.. "Soyez en paix." Vous le méritez.

Gros plan sur l’opale dans sa main...

 

30EXT. CABINE DE ROGER ET BRIANNA – JOUR (J7)

Gros plan sur /Jemmy. Roger joue de la guitare et chante pour son fils. Et puisque le prénom de Jemmy est Jeremiah, Roger chante.

ROGER "Jérémie était une grenouille taureau !"…

et puis ces trois accords familiers.

ROGER : "C'était un bon ami à moi /Je n'ai jamais compris un seul mot qu'il disait/ Mais je l'ai aidé à boire son vin /Et il avait toujours du bon vin / Il chantait la joie au monde /Et à tous les garçons et les filles /Joie aux poissons dans les profondeurs de l’océan/ Joie à toi et moi..."

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Nous n'avons pas pu résister à l'envie d'utiliser cette chanson, puisque le nom complet de Jemmy est Jeremiah. À un moment donné, nous avons même envisagé d'utiliser "Joy to the World" comme titre. Mais parfois les titres changent plusieurs fois avant que nous choisissions le bon ! "Joy to the World" de Three Dog Night est une chanson moderne, mais nous, on est là pour l'entendre... sauf pour Brianna, qui s'approche avec du linge dans un panier. » 

 

 ROGER : (à Jemmy) « « Tu n'es pas une grenouille taureau, n'est-ce pas, Jérémie ? Mais c'est vrai : je ne comprends pas un seul mot. De ce que tu dis « 

Brianna sourit en regardant ses deux garçons.

BRIANNA : « J'adore cette chanson. « 

Roger la regarde et sourit.

BRIANNA : « Tu es un bon père, tu le sais ? « 

Il se lève et va vers elle, content d'être ici, en ce moment, avec les deux, peu importe le siècle. Il l'embrasse, puis lui prend le panier à linge.

ROGER : « Je vais prendre ça. Reste avec Jemmy « 

Elle apprécie le geste et son attitude positive, comparée à la veille.

Roger entre dans la cabine.

 

31INT. CABINE DE ROGER ET BRIANNA – CONTINU - JOUR (J7)

Roger entre et pose le panier à linge sur la chaise du bureau. Ce faisant, il fait tomber quelque chose du bureau, révélant... le coin du carton à dessins de Brianna caché sous une pile d'autres livres et papiers.

Il ne devrait pas, mais il prend le carton et l'ouvre. Il feuillette les dessins, sujets variés : nature, animaux, Jemmy, une nature morte, une oie morte -- et soudain le voilà, le regardant fixement : un dessin de Stephen Bonnet. Et puis un autre. Et un autre.

Ce sont des images choquantes et à moitié démentes, preuve de la façon dont cet homme pèse encore terriblement sur elle. Roger est sous le choc. Et bien qu'il puisse aussi être blessé, surtout... il est atterré.

Soudain - la voix excitée de Brianna de l'extérieur.

 

BRIANNA : « Roger, sors vite ! « 

Roger remet rapidement les dessins dans le carton, le remet à sa place sur le bureau.

 

32EXT. CABINE DE ROGER ET BRIANNA – CONTINU - JOUR (J7)

 Roger sort pour voir que Jemmy marche en se tenant aux doigts de Brianna.

Roger sourit à son fils - mais son esprit est encore sous le choc des dessins qu'il vient de voir.

BRIANNA : « Quel grand garçon ! (A Roger) Il marche ! Peux-tu le croire ? Regarde notre bébé qui marche ! « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Vous devez aimer quand un moment aussi doux est suivi d'un moment aussi surprenant et horrifiant. Et le moment horrible est suivi de l'un des moments les plus emblématiques que vous vivez en tant que parent, les premiers pas de votre enfant. Et Roger ne peut pas être dans ce moment à cause de ce qu'il vient de voir… à cause de la façon dont cela le fait s'inquiéter pour sa femme. Roger se force à sourire. Il ne peut pas se remettre ce qu'il vient de voir. 

Avec l'aide enthousiaste de Brianna, Jemmy trottine. Roger regarde, sourit... mais il n'arrive pas à se sortir de la tête le visage de Bonnet : le visage d'un monstre qui menace le bonheur de sa famille, même dans la mort. Bien sûr, il ne sait pas ce que sait Brianna : que Bonnet est vivant. «  

 

33INT. COUR - MATCH DE BOXE – WILMINGTON - JOUR (J7) 33

Gros plan sur deux femmes (prostituées), dites « meurtrières », en plein combat féroce à mains nues au milieu d'un ring improvisé lors d'un match de boxe clandestin, un spectacle, mi-match de vengeance, mi-compétition sportive... Une foule de gentlemen, aux côtés de la racaille, criant, jurant, buvant et pariant sur ce sport de combat, qui attire des clients de toutes les classes. Un parieur engage les paris alors que les femmes s'attaquent chacune à l’autre. Elles sont sales, portent des jupes en lambeaux, des corsets en cuir et pas de chaussures.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « À un moment donné, cela allait être un combat de coqs, comme dans le livre, mais pendant la préparation, nous avons réalisé à quel point cela aurait été difficile de le faire en toute sécurité. Nous ne voulions pas que les acteurs ou les oiseaux soient blessés, alors nous l'avons changé pour la boxe et avons pris des cascadeuses et en avons fait un combat de catch féminin - une véritable forme de divertissement à cette époque, bien qu'un peu illicite. «  

 

On découvre GERALD FORBES, riche propriétaire terrien et ami de Jocasta [Episode 411] parmi les spectateurs.

GÉRALD FORBES : « C’est ça, plus fort !  « 

Un marchand riche et puissant, CHARLES TURNBULL, s'approche, et l’interrompt -- CHARLES TURNBULL : « M. Forbes, content de vous voir ici. J'aimerais vous présenter à un de mes associés. »

Forbes détourne son attention du ring pour saluer l’homme debout juste derrière Turnbull.

Cet homme est élégamment vêtu, avec des manières impeccables et un air de richesse. Nous ne le reconnaissons quasiment pas. Mais il ne fait aucun doute que le diable danse ses yeux. Voici STEPHEN BONNET !

CHARLES TURNBULL : « Puis-je vous présenter M. Stephen Bonnet. »

 Bonnet hoche la tête et s'incline.

STEPHEN BONNET : « Enchanté, Monsieur. « 

GÉRALD FORBES : « Vous êtes un homme de jeu, M. Bonnet ? »

 Bonnet sourit, savourant l'ambiance et ce qui se passe.

STEPHEN BONNET : « Je parie sur les combats de coqs, mais à vrai dire, je trouve ça vulgaire, de voir des femmes se battre. « 

Forbes désigne les deux combattantes, une grande, une maigre mais qui se bat bien. GÉRALD FORBES : « L'une prétend que l'autre lui doit vingt shillings – Elle lui aurait volé son homme deux nuits de suite. Quiconque l'emporte conserve les gains. »

STEPHEN BONNET (avec dédain) : « Ce n’est plus le sexe faible aujourd'hui – Mais bon, je suis toujours prêt à parier. « 

GÉRALD FORBES : « J’ai parié sur la demoiselle trapue. « 

STEPHEN BONNET : « Moi, sur la petite pute. « 

Ils regardent le combat pendant un moment - c'est brutal. Le sang gicle.

Un gentleman riche et ivre, MR. MARSDEN, acclame bruyamment la plus grande prostituée.

GÉRALD FORBES (à Bonnet) : « Comment avez-vous rencontré M. Turnbull ? »

CHARLES TURNBULL : « M. Bonnet a facilité le transport de certains de mes biens, ainsi que pour d'autres qui veulent éviter les prélèvements du roi. Il travaille très discrètement. « 

STEPHEN BONNET : « Un bon coup. »

 CHARLES TURNBULL : « En effet ? Je suis heureux de vous avoir aidé à vous éloigner de votre passé, M. Bonnet. « 

C'est un Bonnet très déférent. C'est clair qu'il s’est acheté lui-même une certaine protection parmi certaines personnalités de Wilmington. C'est un homme recherché après tout.

STEPHEN BONNET : « Ce sera un plaisir de faire affaire avec vous, M. Forbes, si vous en avez besoin. « 

GÉRALD FORBES : « Je m’en souviendrai. « 

Bonnet travaille toujours comme contrebandier, malgré le fait qu’il travaille pour des gens haut placés.

 Gros plan sur les prostituées alors qu'elles se battent férocement. La foule, y compris Forbes, Turnbull et Bonnet applaudissent et hurlent jusqu'à ce que la plus grande femme tombe inconsciente. La prostituée maigre lève les bras en signe de victoire.

STEPHEN BONNET : « Qu'est-ce que je vous avais dit ? Je sais reconnaitre les gagnants quand j'en vois un. »

 Alors que Bonnet récupère ses gains, Marsden, qui a perdu les siens est un mauvais perdant, et il fait un commentaire sarcastique en passant.

M. MARSDEN : « Et je sais reconnaitre un tricheur quand j’en vois un. »

 Marsden regarde la plus grande prostituée sur le sol, ranimée par quelqu'un.

M. MARSDEN : « De toute évidence, vous connaissez cette femme. « 

STEPHEN BONNET : « Qu'est-ce que vous insinuez ? »

 M. MARSDEN : « Vous êtes de mèche avec elle. Vous saviez quand elle tomberait ! « 

STEPHEN BONNET : « Je vous assure, vous vous trompez complètement. « 

Bonnet prend ses gains et tente de dépasser Marsden.

M. MARSDEN : « Maudits soient vos yeux, monsieur. Je préfère perdre avec honneur plutôt que gagner en trichant « 

STEPHEN BONNET : « « Vous avez insulté mon honneur, monsieur. Réglons ça comme des gentlemen. « 

 

34INT. COUR - QUELQUES INSTANTS PLUS TARD - JOUR (D7)

 Le bruit des épées comme un duel impromptu a lieu entre Bonnet et Marsden. Les hommes parient sur l'issue de ce duel aussi ardemment qu'ils ont parié sur le combat des prostituées. Bonnet prend le dessus et désarme Marsden, le blessant à la cuisse.

Marsden tombe à genoux et cède. Au lieu d'accepter la reddition, Bonnet montre sa véritable nature lorsqu’il accomplit un acte d'une telle cruauté qu'il horrifie totalement tous ceux qui en sont témoins.

STEPHEN BONNET : « Ce ne sont pas mes yeux qui seront maudits, monsieur. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Un grand moment. Un favori du livre. Bonnet a déjà rengainé son épée, mais il prend son couteau maintenant, et plante la lame sur les yeux de Marsden, de manière non seulement à l'aveugler, mais à le mutiler et en faire un objet d'horreur et de pitié. « 

 

Marsden crie d'agonie puis s'évanouit. Bonnet essuie son couteau sur la chemise de Marsden, puis le remet dans son fourreau. Forbes regarde, atterré. Turnbull regarde Bonnet avec incrédulité.

CHARLES TURNBULL : « Cela ne vous ressemble pas, Bonnet. Pourquoi ne pas simplement tuer l’homme ? « 

STEPHEN BONNET : « J’y ai pensé. Mais je dois montrer l’exemple. « 

Bonnet a l'air sincèrement indigné.

STEPHEN BONNET : « Je suis un père maintenant. « 

Bonnet s'éloigne, ses mots laissant un frisson dans son sillage.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : « Et ce moment n’est pas tiré du livre. Mais nous étions convaincus en écrivant ceci - et même lorsque nous avons eu l'idée de ces dernières lignes dans la salle des scénaristes - que ce moment couronnerait deux épisodes qui, ensemble, préparent vraiment le terrain (et les enjeux) pour l'ensemble de la saison. » 

 

 FIN DE L'ÉPISODE