Indications et séquences
Dans le script, absent de la série
Commentaires des scénaristes
Indications et dialogues

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

 

 

EPISODE 504: CHOISIR SA ROUTE  

(THE COMPANY WE KEEP) 

Écrit par Barbara Stepanski 

 

 

 

ÉBAUCHE DE PRODUCTION FINALE

04 novembre 2019

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

LISTE DES PERSONNAGES 

CLAIRE FRASER /JAMIE FRASER /BRIANNA RANDALL FRASER /ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

ALICIA BROWN / ARCH BUG / HOMMES DE BROWNVILLE /EVAN LINDSAY FERGUS FRASER /GERMAIN FRASER / HIRAM BROWN /ISAÏAH MORTON /JOHN QUINCY MYERS/ JOSIAH BEARDSLEY /KEZZIE BEARDSLEY /LIONEL BROWN /LIZZIE WEMYSS LUCINDA BROWN / MARSALI FRASER /MEG BROWN/ MURDINA BUG /RICHARD BROWN RONNIE SINCLAIR/ STEPHEN BONNET

 

INTÉRIEURS 

Fraser ‘s Ridge/Grande maison : Cuisine /Brownsville : Magasin général. Tente. Hangar Chambre à l'étage / Woolam’s Creek :  le Relais de poste

 

 EXTÉRIEURS 

Fraser ‘s Ridge/Grande maison / Porche /Porche arrière /Brownsville : Magasin général. Escalier. Cour. Route. Bois / Bord de la rivière /Woolam’s Creek :  Rue.

 

 

INDICATIONS ET SEQUENCES 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

 
 

 

OUTLANDER "Choisir sa route » 

  

TITLE CARD: EXT. WOOLAM'S CREEK – UNE RUE  

Gros plan sur les doigts d'un homme qui fait passer une pièce en argent entre ses doigts, peut-être par ennui. On ne voit pas son visage, seulement une chemise en lin et une veste brune. Puis il retourne volontairement la pièce sur sa main : pile.

 

1EXT. BROWNSVILLE - JOUR 

La fumée d’une cheminée s'échappe d'un groupe de bâtiments, révélant un village de type avant-poste de frontière. On découvre un hameau de cabanes délabrées à l'arrivée de Roger et Fergus.

Juste derrière eux se trouvent les jumeaux Josiah et Kezzie et une vingtaine de miliciens : John Quincy Myers, Isaiah Morton ; les frères Kenny et Evan Lindsay ; Ronnie Sinclair ; Geordie Chisholm et quelques nouveaux recrutés, parmi eux, les frères Findlay.

Roger arrête son cheval et tout le monde fait de même. Brownsville parait étrangement déserte. Pas une âme en vue.

Intrigué par le silence, Roger jette un coup d'œil à Fergus, qui hausse les épaules, tout aussi perplexe. Roger glisse de son cheval. Il se dirige vers le bâtiment de deux étages le plus grand…

 

2EXT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL 

Roger passe devant des fûts de bière et des tas de peaux.

ROGER : « Il y a quelqu’un ? « 

Un grincement et un claquement l'arrêtent. Roger sursaute, quand quelqu'un le saisit par le bras. C'est Fergus, juste derrière lui...

Fergus regarde quelque chose au-dessus de Roger.

FERGUS (regarde les fenêtres) : « Attends. Ne bouge pas. « 

Roger suit le regard de Fergus et maintenant il les voit aussi : des canons de deux mousquets pointant dangereusement dans leur direction depuis la vitrine du magasin général et du logement voisin.

 

Barbara Stepanski : 

« Pour donner à Roger et au public un faux sentiment de sécurité, nous ouvrons l'épisode sur ce qui ressemble à un comptoir de commerce déserté. Le sentiment de choc de Roger lorsqu'il est immédiatement jeté dans une impasse devient un test pour savoir à quel point il remplira ses fonctions de capitaine de milice sans Jamie. «  

 

Très lentement, Roger lève les deux mains en l'air. 

ROGER : « Je suis le capitaine Roger MacKenzie, à la tête d’une milice sous les ordres du colonel James Fraser, de Fraser's Ridge. »

 VOIX D'HOMME (en off) : « On t’a vu sur la route, Morton, espèce de bâtard ! Tu vas payer pour tes actes ! »

Pas du tout la réponse attendue par Roger…

 Est-ce que ces gens pensent qu'il est Morton ? Il se retourne, perplexe, à la recherche de Morton parmi ses hommes.

Des murmures se répandent parmi les miliciens... Gros plan sur Morton, l'air pâle et aussi coupable que la journée est longue, pour des raisons encore inconnues...

Morton est sur le point de faire faire demi-tour à son cheval pour s'enfuir quand...

Des coups de feu ! Des tirs en direction de Morton ! Le cheval de Morton se cabre et il tombe - et c’est la pagaille parmi les miliciens. Que faire : se terrer ? Courir ? Tirer ? Roger et Fergus plongent derrière un chariot pour s'abriter, échangeant des regards stupéfaits. Roger appelle –

 ROGER : « Qu'est-ce que vous voulez à Morton ? « 

VOIX D'HOMME : « Ça ne vous regarde pas. Livrez-le-moi ! » « 

John Quincy Myers rampe à côté de Roger, la main sur son poignard.

JOHN QUINCY MYERS : « Vous pensez que ce sont des Régulateurs ? « 

ROGER (figé) : « Non, à moins que Morton se soit secrètement déguisé en collecteur d'impôts corrompu. »

Soudain, une jeune fille dévale les escaliers branlants vers la ligne de feu.

Voici Alicia Brown, 16 ans, les yeux écarquillés et comme fous, les cheveux défaits. Elle a le visage d'un chérubin mais il est déformé par la détresse.

 

Barbara Stepanski : 

« Alicia Brown est présente beaucoup plus tôt dans le scénario que dans le livre, car il nous a semblé essentiel de voir le personnage et son désespoir avant de raconter à Roger l'histoire de l'indiscrétion d'Isaiah Morton. De cette façon, le public peut immédiatement établir un lien émotionnel avec le problème des amoureux. « 

 

ALICIA : « Isaiah ! Pardon ! j'ai dû le dire ! Je ne pouvais pas épouser Elijah Ford ! « 

Morton se redresse immédiatement, maintenant déchiré entre rester en sécurité à distance et ses sentiments pour la jeune fille.

ALICIA : « S'il te plaît, Isaiah, dis que tu feras ce qu’il faut envers moi ! »

 La tête de Roger joue au ping-pong entre les deux, il est bouche bée.

La porte d’entrée du magasin général s'ouvre à la volée et la tante d'Alicia, Meg Brown, la quarantaine, résolue et lucide, s'empare d'une Alicia en pleurs.

 ALICIA : « Ne lui faites pas de mal ! je préfère mourir que de vivre sans lui... « 

Meg Brown décoche une gifle énorme sur la joue d'Alicia. L’effet est immédiat : la crise hystérie d'Alicia s'arrête. Elle tient sa joue brûlante et tente de retrouver sa respiration.

 

Barbara Stepanski : 

« La femme qui court après Alicia est Meg Brown, sa tante. Dans le livre, Alicia a une mère, mais nous avons décidé de rendre Alicia orpheline de mère avec seulement son père, Lionel Brown, prenant soin d'elle. 

 Nous pensions que cela motiverait Lionel à la protéger plus farouchement, et que l'absence de mère lui donnerait plus de raisons de chercher l'amour au mauvais endroit. » 

 

MEG BROWN : « Un peu de dignité ! Tout le monde t’entend crier ta honte. « 

Meg Brown la ramène à l'intérieur du bâtiment.

Juste à ce moment-là, une autre volée de coups de feu juste au-dessus de leurs têtes venant de l'autre côté de la route qui les rate d’un cheveu ! Roger a l'impression que tous les miliciens attendent ses instructions et le voilà assis, recroquevillé à côté de Fergus...

 ROGER (marmonne pour lui-même) Mon Dieu, que faire… Que faire... ? Seigneur donnez- moi du courage »

Mais alors il a une idée : le courage, c'est précisément ce dont il a besoin.

ROGER : « On devrait sans doute obtempérer... ».

Fergus (le regarde, horrifié) : » Quoi ? Leur livrer Morton ? « 

Roger acquiesce.

ROGER : « Oui… On va avoir besoin de ce whisky, Fergus. « 

FERGUS (nerveux) : « Euh... Tu es sûr ? « 

 

Barbara Stepanski : 

« Dans le livre, Roger prend courageusement d'assaut le magasin général de Brownsville pour arrêter les tireurs. Cependant, nous pensions que cela contredirait le caractère de l'universitaire pacifique que nous avions mis en place lors des saisons précédentes. «  

 

ROGER : « Oui, un tonneau plein, s'il te plaît. »

 Fergus lance à Roger un regard interrogateur.

ROGER : « Un peu de courage hollandais est tout ce dont nous besoin... »

 Roger est affirmatif et résolu - il se lève avec son bras en l'air pour signifier sa reddition.

ROGER : « Repos ! Repos !« 

FERGUS : « Oui, capitaine. »

 Roger prend une profonde inspiration, espérant qu'il pourra s'en sortir.

 

3EXT. RIVIERE - JOUR 

CETTE SCENE EST PLACEE APRES LA SCENE 4 (ROGER FAISANT BOIRE LE WHISKY A LIONEL BROWN) DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

 

Claire et Jamie, émotionnellement épuisés par leur expérience à la ferme Beardsley [Episode 503], font une pause pour laisser les chevaux s'abreuver au ruisseau voisin.

Les chèvres des Beardsley - attachées ensemble, loin du chariot - paissent à proximité. Claire tient le bébé Beardsley à la peau foncée contre sa poitrine pendant que Jamie ajuste son châle autour de Claire et du bébé pour mieux l’envelopper de chaleur. 

Claire le remercie avec un sourire. Le nouveau-né endormi entre eux ne fait que renforcer leur intimité : l'amour et le désir dans la voix de Jamie sont évidents. 

Jamie prend de l’eau du ruisseau dans sa gourde et regarde avec attendrissement Claire qui tient le bébé dans ses bras.

JAMIE : « C'est une bonne petite « 

Claire sait exactement ce qu'il ressent et en est émue. Elle regarde le bébé avec une tendresse.

CLAIRE : « C’est vrai. »

JAMIE : « Te voir avec un enfant, Sassenach... « 

Claire sourit. La petite main du bébé s'enroule autour du doigt de Claire... Un de ces moments magiques qui font fondre votre cœur. 

JAMIE : « Je pourrais te regarder la tenir toute la journée. « 

Mais Claire sait qu'ils n'ont pas ce luxe ; avec une certaine l'inquiétude dans sa voix -- CLAIRE : « J'espère que nous ne sommes pas trop loin de Brownsville ? Le lait de chèvre ne lui suffira pas »

 Jamie embrasse tendrement sa femme sur le front, voulant la rassurer. 

 JAMIE : « On devrait y arriver avant le crépuscule. Dinna fash, on trouvera une nourrice à la belle petite »

Claire sourit et hoche la tête, pleine d'espoir.

CLAIRE : « Et ensuite ? Emmènerons-nous un nouveau-né jusqu'à Hillsborough ? Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure façon d’inspirer la terreur divine aux Régulateurs... Sauf s'ils ont peur de quelques couches sales… « 

Jamie rit.

JAMIE : « Le moyen le plus sûr d’inciter chacun à se mettre à l'abri. « 

 

A4INT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - JOUR 

Alors que les hommes de Brown et la milice sortent du magasin pour écouter un violoneux accordant son instrument et commençant à jouer à l'extérieur, Fergus prend Roger à part.

FERGUS : « Certains des hommes... Morrison... Robertson... quelques autres... sont partis... »

ROGER : « Comment ça, partis ? Partis où ? » ?  « 

Fergus a du mal à trouver les mots justes... c'est difficile à dire... Il fait un geste vers le hangar où Morton est enfermé. 

 FERGUS : « Ils ne respectent pas ce que tu as fait « 

ROGER : « Ce que j'ai fait ? je devais faire quelque chose... « 

FERGUS : » Je sais... et je suis d’accord. Mais pas eux. »

 Roger le regarde, interloqué –

FERGUS : « Je suis désolé. J’ai essayé. « 

ROGER : « Bon sang… »

Roger prend un moment pour réfléchir à ce que les hommes auraient pu objecter. Il a un sentiment de naufrage que son moyen d'éviter le conflit et se faire des alliés peut avoir raté...

 

 

 4INT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - JOUR 

CETTE PARTIE OUVRE LA SCENE 4 DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

  

Gros plan sur le liquide doré du fût de Fraser's Ridge versé dans une chope. Roger va donner la chope à Morton quand...

Lionel Brown, la quarantaine, un homme maigrelet, facilement irritable, arrive, pas impressionné. Le mousquet qu'il a utilisé pour tirer sur Roger et compagnie est attaché sur son épaule.

Alicia jette un regard désespéré vers Morton, mais elle est emmenée par Meg par la porte arrière.

ROGER : « C’est normal de donner au garçon une goutte de courage hollandais avant vous... Faites ce que vous voulez avec lui «  

Roger s'arrête brusquement, retenant la chope de Morton – 

LIONEL BROWN : « Qu'est-ce qui se passe maintenant ? Allez-y. Donnez-lui à boire pour qu'on puisse lui montrer pourquoi… «  

ROGER : « C'est seulement... et Fergus se portera garant pour ça... Avec si peu de distilleries dans le Nouveau Monde, c’est une honte d’en donner seulement à Morton ... Ce truc est aussi rare que des dents de poule ici ! » 

Lionel pousse un grognement, concédant un point : c'est vrai. Fergus jette un coup d'œil à Roger - où veut-il en venir ? Roger en prend une lampée, en savourant avec enthousiasme le goût, en commentant ses qualités … 

ROGER : « Bon Dieu, que c’est bon, je n’arrête pas de me le répéter. Et je le dis en tant que vrai Ecossais. (À Lionel) Mais vous êtes un homme de bière, à ce que je vois... Il y en a vraiment beaucoup ici – Et ça vous convient ? Moi… j’aime les trucs forts – «  

Roger prend une autre petite gorgée et continue à parler.  La chaleur de ce soleil brûlant de Caroline sur l'orge, une chaleur qui donne un goût de miel, une riche saveur. «  

FERGUS (expliquant) : « Nous avons un alambic à Fraser’s Ridge » ...

Certains des hommes de Brownsville regardent, salivant pratiquement.

Roger passe provisoirement la chope à Lionel et fait signe à Fergus de commencer à verser plus de whisky et à le distribuer. Lionel goûte le whisky. Impressionné. Mais il le boit trop lentement - il n'a pris qu'une gorgée.

LIONEL BROWN : « Combien pour un tonneau ? On en achètera et puis vous partirez... « 

Bon sang. Roger a besoin que tout le monde boive et il a besoin qu’ils soient ivres ou bien gais au moins... Il essaie de trouver une parade.

ROGER : « Faites-moi plaisir, un peu plus ? « 

LIONEL BROWN : « Vous êtes quoi, marchands de whisky ? « 

ROGER : « Non, comme je vous l’ai déjà dit, nous sommes chargés par le Gouverneur Tryon de marcher contre les Régulateurs. Et étant sur la route, il est difficile de savoir si le whisky est bon ou s'il a seulement bon goût pour nous... j'aimerais entendre l'opinion d'un... homme distingué, respecté comme vous... «  

Flatté, Lionel boit encore, concédant à contrecœur

LIONEL BROWN : « Il est acceptable, je le reconnais... »

 Certains des hommes de Brownsville sont un peu jaloux, avides d’une chance de goûter le whisky eux-mêmes ...

Roger s’en rend compte. Roger remplit à nouveau la tasse de Lionel.

 ROGER : « Alors, je pourrais proposer un toast – à la santé des hommes de Brownsville et aux hommes de la compagnie Fraser ! « 

D'un signe de tête, Lionel permet à ses hommes de s'aligner. Hiram Brown, un jeune homme tient lui aussi son fusil. Roger lui lance un regard soupçonneux, puis rejoint la file. Une partie des hommes de Roger aident à distribuer le whisky -- Avec un clin d'œil à Roger, Fergus porte un toast – 

FERGUS : « Bon courage ! « 

LIONEL BROWN : « Et pourquoi avons-nous besoin de courage ? «  

Roger tente sa chance - c'est maintenant ou jamais, il est temps de révéler pourquoi ils sont là...

ROGER : « Nous sommes venus vous notifier l’obligation de fournir des hommes. »

LIONEL BROWN (se moque) : " Obligation ? « 

ROGER : « Ou plutôt l’opportunité, devrais-je dire. Quarante shillings et deux shillings par jour ensuite pour chaque homme. »

 Juste à ce moment, Lionel fait un clin d'œil à deux de ses homme du groupe de Brownsville, qui s’approchent. Ils regardent Morton avec dégoût, attendant que Lionel dise le mot – 

LIONEL BROWN : « La seule obligation urgente que j'ai, c’est envers ma fille... Et de ces hommes qui briseront le cou de ce garçon sans hésiter si je l’ordonne. « 

 Lionel regarde Morton avec haine –

ROGER : « Qu'est-ce qu'un jeune garçon comme Morton peut avoir fait qui ne puisse être résolu autour d'un verre ? « 

LIONEL BROWN : « Ce bâtard m'a coûté une fortune. (Baissant la voix) J'avais arrangé un mariage pour ma fille. Avec Elijah Ford. Il apportait avec lui presque 4 hectares et un honnête négoce de tabac. Je lui annonce la nouvelle et elle pleure - refusant de se marier parce que Morton l’a prise avant. Et Ford n'épousera pas une trainée. « 

ROGER : « Peut-être que Morton n'est pas un aussi bon parti, mais vous ne l’accepteriez pas comme prétendant ? »

Le visage de Lionel s'assombrit alors qu'il répète –

LIONEL BROWN : « Il a déshonoré ma fille. Je lui ai dit qu’il serait à ses pieds, mort, si jamais il osait montrer sa misérable face à 15 kilomètres autour de Brownsville - et que je sois maudit si ce serpent baveux dégoutant a pas le culot de venir jusqu’à jusqu'à ma porte ! « 

Lionel regarde Morton, dégoûté. Il s'adresse à Roger

LIONEL BROWN : « Vous et vos hommes pouvez dormir ici. Mais en repartant demain matin, Morton ne vous rejoindra pas. « 

Gros plan sur le regard inquiet de Roger vers Morton. Roger sait qu'il ne peut pas laisser un homme derrière, mais comment peut-il convaincre Lionel du contraire ?

 

5EXT. BROWNSVILLE - JOUR 

CETTE SCENE EST PLACEE JUSTE APRES LA SCENE ENTRE FERGUS ET ROGER (DESERTION DE CERTAINS MILICIENS) DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

C'est la fin d'après-midi quand Claire et Jamie approchent enfin Brownsville avec le chariot transportant les chèvres Beardsley. Ils entendent de loin la musique d'un violon, ainsi que de l'agitation et des rires...

Claire aperçoit les chevaux de la milice.

JAMIE : « On dirait que Roger les a convaincus »

CLAIRE (soulagée) : « Ils ont réussi. » 

 JAMIE : « Tout de même, Sassenach. Si Roger Mac n'avait pas pu trouver un village à la fin d'un sentier en ligne droite, j’aurais des doutes sur son intelligence comme sur sa vue. «  

 

6EXT. BROWNSVILLE - COUR - JOUR 

Alors que Claire et Jamie tournent au coin de la route, ils trouvent leurs miliciens et les gens de Brownsville ensemble dans la cour juste à l'extérieur du magasin général, tous bien grisés, chantant une chanson de taverne grivoise -- la voix claire de Roger émergeant du brouhaha.

Les tables débordent de chopes, de verres pleins et d'assiettes à moitié mangées et tout le monde écoute Roger qui chante de tout son cœur à côté d'un violoneux... Personne ne fait trop attention à Claire et Jamie à part Lionel Brown, qui les regarde de loin.

 ROGER : « Où étais-tu tout le jour, fier garçon de nos montagnes ? L’as-tu vu de loin, s’approchant, fier garçon de nos montagnes... Sur sa tête, un bonnet bleu, fier garçon de nos montagnes, vêtu d’un tartan et d’un pantalon écossais, fier garçon de nos montagnes… Lorsqu’il dégaina sa bonne épée, fier garçon de nos montagnes, puis il fit son royal serment, fier garçon de nos montagnes… »

Jamie attire l'attention de Roger avec un signe de tête amical. Roger sait qu’il aura quelques explications à donner mais jusqu'ici tout va bien.

Josiah et Kezzie repèrent Jamie et Claire et se précipitent pour les saluer. Claire regarde les joues rougies de Kezzie, mais ne peut pas vérifier - elle a le nouveau-né dans les bras.

 JAMIE (à Josiah) : « J'ai pris tes papiers et ceux de ton frère. Vous ne reverrez plus M. Beardsley. « 

Josiah prend un temps pour s’en remettre comprenant l’importance de ces mots.

JOSIAH : « Et pour la Maîtresse ? « 

Josiah regarde curieusement le bébé dans les bras de Claire.

CLAIRE : « C'est son bébé. « 

JOSIAH : « Elle... était enceinte ? « 

CLAIRE : « Oui, mais elle est partie pour de bon.  Elle nous a laissé son bébé. Elle nous a aussi laissé l'acte de propriété de la ferme. 

Josiah se tourne vers Kezzie, qui se penche pour parler doucement, en utilisant ses mains pour faciliter les gestes

JOSIAH : « Kezzie m’a dit qu’elle pouvait avoir couché avec… Il y avait un ancien esclave. Une fois ou deux, il est venu chercher du travail… (se rendant compte) Alors... nous deux... on est libres ? « 

JAMIE : « Oui, mon garçon. « 

Claire hoche la tête aussi, jetant un coup d'œil à la petite fille dans ses bras. Pauvre chose...

 Josiah s'illumine soudainement, ayant réalisé quelque chose…

 JOSIAH : « Cela signifie qu’on peut accompagner votre milice jusqu'à Hillsborough ? « 

JAMIE : « Eh bien... Quel âge as-tu ? « 

Josiah hausse les épaules ; il n'est pas tout à fait certain.

JAMIE : « Tu ne peux pas avoir plus de quatorze ans. « 

Josiah le regarde drôlement. Il est à peu près sûr qu'il est plus âgé mais la décision de Jamie est prise.

JOSIAH : « Je dois être plus âgé que ça »

JAMIE (le coupe) : « Je te dis que tu as quatorze ans. Trop jeune pour te battre. « 

JOSIAH (déçu) : « Oui, colonel... »

 JAMIE : « Tu t’es déjà bien battu dur pour gagner ta liberté - je ne te laisserai pas la perdre en mourant au combat. Rentre. Chasse. Approvisionne le Ridge. »

 

 7INT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - JOUR 

 Jamie retrouve Fergus dans le magasin général, distribuant le whisky à quelques hommes. Claire suit Jamie à l'intérieur.

 JAMIE : « Fergus, c'est notre whisky ? « 

Fergus lit immédiatement l'expression perplexe de Jamie.

FERGUS : « Oui, milord... Il y a eu un petit problème. « 

CLAIRE (l’interrompt) : « Avant que tu n'expliques, j'ai un petit problème, moi aussi. »

Claire lui montre le nouveau-né qu'elle berce dans son châle.

Fergus se penche et fronce les sourcils avec curiosité - un bébé ?

FERGUS : « Vous allez vite en besogne, Milord ! Toutes mes félicitations. « 

Jamie rit de la blague de Fergus. 

CLAIRE : « Le bébé a un besoin urgent de lait. Y a-t-il des mères allaitantes ici ? « 

FERGUS : « Non.  Mais les dames de la maison pourront sûrement aider. »

Fergus pointe du doigt Meg Brown près des fûts, occupée à servir de la bière aux hommes. Fergus emmène Claire pour la présenter à Meg. 

CLAIRE : « Excusez-moi de vous ennuyer… »

 

8INT. BROWNSVILLE - TENTE - JOUR 

 Quelques instants plus tard, Meg ouvre le volet de l'une des tentes de l'autre côté de la rue, révélant à Claire une jeune maman, Lucinda Brown, 18 ans, qui coupe encore et encore des pommes. Alicia, désormais plus calme, est en train d’essorer le linge. Les yeux d'Alicia sont encore pleins de larmes.

Meg BROWN (à Lucinda) : « Voici Madame Claire Fraser de Fraser's Ridge, l’épouse du colonel. Ma belle-fille fille, Lucinda, vient d’accoucher. Elle aura du lait pour le bébé » 

 

Barbara Stepanski : 

« Alors qu'il y avait une femme avec un nouveau-né dans « La Croix de Feu » qui allaitait l'enfant Beardsley, nous avons créé un nouveau personnage sympathique : Lucinda Brown. Nous avions besoin que Claire se sente à l'aise de laisser le bébé à Lucinda. «  

 

Lucinda regarde Claire et le bébé Beardsley aux grands yeux dans ses bras.

 CLAIRE : « Excusez-moi de m’immiscer. Cette petite est née il y a quelques jours. Ce n’est pas la mienne. Je l’ai nourrie au lait de chèvre sur la route mais... »

 Lucinda ose regarder de plus près l'enfant. Alicia écoute, connectant instantanément Claire à Morton. Elle regarde Claire avec admiration. 

LUCINDA : « Ella besoin d’être nourrie correctement. C’est un bébé très costaud et sain. Superbe ! Une fille ? »

CLAIRE (en souriant) : « Oui ! »

Lucinda prend en souriant le bébé Beardsley sur son sein. La petite le prend avidement et Lucinda sourit, surprise par la sensation de chatouillement.

LUCINDA : « A-t-elle un nom ? « 

CLAIRE : « Non. Elle a perdu ses deux parents avant qu’ils puissent la baptiser. »

LUCINDA : « Est-ce... le bébé d'un esclave ? »

 CLAIRE : « Pas vraiment... « 

ALICIA : « Comment l’avez-vous eue, alors ?

Claire réfléchit à une version plus simple de l'histoire sombre…

 

9EXT. BROWNSVILLE - COUR - JOUR 

Le violoneux n’est pas fatigué, jouant maintenant un air traditionnel qui maintient la troupe joyeuse et divertie.

Jamie prend Roger à part pour être briefé. Nous rattrapons le milieu de la conversation. JAMIE : « Quel est ce problème dont Fergus m’a parlé ? « 

ROGER : « Un petit malentendu à notre arrivée. »

 JAMIE : « Et tu l’as levé avec notre whisky ? « 

ROGER : « Quand on est à Rome, on fait comme les Romains « 

 Jamie regarde Roger d'un air interrogateur, attendant plus explications—

ROGER : « Quand j'étais professeur à Oxford, j'adorais parler à mes élèves des mots et expressions - leurs origines, leurs significations. Savez-vous d’où vient l’expression « courage hollandais" ? »

JAMIE : « Je suis sûr que tu vas me le dire. Qu'est-ce que ça a à voir avec Rome ? »

ROGER (enthousiaste) : « Certains disent qu'elle date d'un siècle, quand les troupes britanniques buvaient pour se calmer avant d’aller à la bataille. D'autres disent que les Anglais ont été les témoins de l’incroyable courage que les hollandais tiraient du gin. Souvent, dans l'histoire, une charge de soldats fut stoppée par un échange d’alcool, de marchandises... « 

Les oreilles de Jamie se dressent de façon suspecte au mot "échange", mais Roger continue d'expliquer

 ROGER : « Prenez la Première Guerre mondiale, par exemple... Il y avait une ration quotidienne de rhum sur le front occidental « 

 Jamie roule des yeux. Satanés voyageurs du temps... Jamie regarde autour de lui.

 JAMIE : « Où sont Morrison et Scott ? Déjà complètement soûls ? « 

Roger se fige, l’air coupable.

 ROGER : « Non. Ils sont partis. Et avec eux trois de plus. « 

JAMIE : « Partis ? Pourquoi ?  « 

Le malaise de Roger grandit…

 

10INT. BROWNSVILLE - CABANON - JOUR 

Morton. Attaché à un tonneau et immobilisé. Étourdi, il plisse les yeux, aveuglé par la lumière soudaine qui pénètre dans le cabanon. 

Jamie se tient devant la porte ouverte du cabanon, abasourdi. Près de la porte, Ronnie monte la garde. Roger se tient derrière Jamie.

JAMIE (à Roger) : « Tu as permis à Lionel Brown de faire ça à l'un de tes hommes ? « 

ROGER (évitant le regard de Jamie…) : « Il voulait mettre Morton en pièces, j'ai dû accepter une sorte de confinement temporaire !

JAMIE : Et qu'aurais-tu fait une fois le whisky épuisé ?

ROGER : « J'espérais que vous arriveriez avant. Et vous êtes ici. « 

Jamie peut à peine contenir sa frustration. Roger s’en rend compte et continue.

ROGER : « J'ai évité la confrontation, préservé la paix « 

JAMIE (acerbe) : « Professeur MacKenzie, connaissez-vous le sens du mot "capitaine » ? Celui-là, tu peux me l’expliquer ? « 

Roger essaie d'intervenir, mais Jamie ne le laisse pas…

JAMIE : « Tes hommes sont partis parce que tu as trahi leur confiance. Ceux qui restent garderont peu de foi. Ils ont juré de nous suivre dans la bataille, de risquer leurs vies. En tant que capitaine, tu dois honorer leur loyauté par-dessus tout. « 

ROGER : « A quoi sert la loyauté si les hommes sont blessés ou pire ? J'étais responsable de ça aussi ! « 

JAMIE (à Morton) : « Et maintenant – dans quel pétrin ta bite a-t-elle jeté notre expédition ? « 

Morton bredouille, incapable de répondre. Jamie monte le ton. Jamie s'accroupit pour se mettre au niveau des yeux de Morton. 

JAMIE : « Si tu as déshonoré la fille Brown, tu dois l'épouser et régler les choses. »

Morton hésite à nouveau.

JAMIE : « Tu n’as guère de choix, Isaiah. « 

ISAÏAH MORTON : « Je le ferais, colonel. Mais je ne peux pas... (prend une inspiration) Malheureusement, j'ai déjà une femme. « 

Jamie soupire et se gratte l'arrière de la tête. C'est juste devenu un peu plus compliqué que prévu. 

 

 

11EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

CETTE SCENE DANS LA VERSION FINALE EST PLACEE JUSTE APRES LA SCENE 2 (ARRIVEE DE LA TROUPE A BROWNSVILLE, ndlt) 

 

Brianna, M. et Mme Bug sont de retour de Woolam's Creek sur un chariot rempli de fournitures. Au loin, quelques ouvriers aident à terminer la construction du porche (bien que beaucoup moins nombreux que ce que nous avons vu précédemment : la majorité des hommes sont partis avec Jamie).

Lizzie et Marsali saluent de loin, elles attendaient Brianna et le retour des Bugs.

Lizzie accourt pour les aider à décharger. Brianna attrape Jemmy dans son panier et le donne à Marsali, qui le porte à la maison. 

LIZZIE : « Comment était la ville, Madame ? « 

BRIANNA : « Bien, animée. Nous avons acheté du papier et des livres, des tissus, du lin, du coton, du sucre, pour faire des gâteaux et des confitures. » 

LIZZIE : « J’ai hâte de les voir »

 BRIANNEA : « Oui, et une chose un peu spéciale pour toi. « 

LIZZIE : « Pour moi ? Merci, Madame. « 

BRIANNA : « Ça sent la fleur d’oranger »

Bree donne à une Lizzie excitée quelques petits paquets. 

MURDINA BUG : « Allons à l'intérieur. On fera un ragoût et des chaussons aux pommes... Qu'est-ce que vous en pensez, M. Bug ? « 

M. Bug émet un grognement affirmatif. Mme Bug lui lance un regard désapprobateur – ARCH BUG : « De savoureux chaussons, encore ? « 

MURDINA BUG : « on sait tous que tu aimes le sucré ! (À Brianna) Vous devrez couvrir les oreilles du petit Jemmy, Madame, pour qu'il n’entende pas de telles balivernes ! » Lorsque Brianna attrape le panier de Jemmy, quelque chose glisse hors de la couverture : une pièce d’argent - elle brille dans le soleil de cette fin d'après-midi et saute aux yeux de Brianna.

BRIANNA : « Mme Bug ? Où Jemmy a-t-il eu ça ? »

MURDINA BUG : « Pendant que vous récupériez le courrier. Un homme a caressé les cheveux de Jemmy et lui a donné une pièce. »

 BRIANNA : (intriguée) : « Il a dit quelque chose ? « 

MURDINA : « Il a seulement dit : « quel beau garçon « et m'a demandé s'il ressemblait à sa mère ou à son père... »

 Eh bien, c'était une chose bizarre à demander à un étranger...

BRIANNA : « Et il lui a juste donné une pièce ? Il a dit autre chose ? « 

MURDINA : « Eh bien, il était irlandais vous voyez, et quand ils commencent à bavarder, ça peut durer toute la journée... (puis, se rappelant) Oh oui... Il a dit que la pièce était pour la chance... (elle imite un accent irlandais) "Pour la chance, mon petit homme." 

 Brianna se fige lorsqu'elle réalise ce que cela signifie.

BRIANNA : « A quoi ressemblait-il ? « 

MURDINA : « Eh bien, c'était un gentleman. Blond et costaud. »

 

 Barbara Stepanski :

« Mme Bug rencontrant un « gentil et beau gentleman irlandais » en ville est un clin d'œil à la scène de « A Breath of Snow and Ashes » où Phaedre fait une rencontre similaire et la raconte à Roger. Nous voulions accroître les soupçons et la paranoïa de Brianna depuis qu'elle a entendu que Bonnet était en vie dans l'épisode 501. » 

  

BRIANNA : « Quelle taille ? «  

MURDINA : « De belle stature... «  

BRIANNA : (montre son œil gauche) « Avait-il une cicatrice ici ? »

MURDINA : « Je suis désolée, je ne m’en souviens pas »

Mme Bug se rend compte du malaise croissant de Brianna.

MURDINA BUG : « J’espère que vous ne pensez pas que pourrais mettre le bébé en danger… »

BRIANNA : « Non...Mais non, bien sûr. Je connais bien le bagout des Irlandais, c'est tout. Pas question de bourrer la tête de Jemmy de superstitions idiotes sur la chance. Oublions çà. « 

MURDINA : « Oui, Madame. Je vous appellerai quand le ragoût sera prêt. « 

Mme Bug aide M. Bug avec les colis. 

Lizzie se sent l'inquiétude de Brianna qui sourit pour essayer de la rassurer.

BRIANNA : « Ils ont tous quitté le Ridge, peut-être devrions-nous tous emménager dans la Grande maison avec les autres... « 

LIZZIE : « Oui, Madame. C'est agréable d’avoir de la compagnie. »

 Alors qu'elles marchent vers la grande maison, Brianna ne peut s'empêcher de regarder nerveusement par-dessus son épaule.

 

12INT. BROWNSVILLE - CABANON - JOUR 

 Furieux, Jamie tire sa dague et coupe les liens de Morton. Morton sent ses mains douloureuses libérées.

JAMIE : « Je comprends pourquoi les Brown voulaient te voir écartelé. Comment ça, tu as une femme ? « 

ISAÏAH MORTON (sur la défensive) : « Mon mariage a été arrangé, entre ses parents et les miens. Ally -- Mademoiselle Brown - elle a commencé à m’aimer quand j’avais l’habitude de traverser Brownsville. Et j’ai commencé à l’aimer... Mon cœur a parlé tout seul. C'était comme si je n'avais pas mon mot à dire. »

JAMIE : » Pourtant, tu as fait un vœu à ta femme et tu l’as brisé. Et tu m’as prêté serment, à moi. Comment être certain que tu ne vas pas le renier d'ici la fin de la journée ? « 

ISAÏAH MORTON : « Mon vœu envers vous était de ma propre volonté. « 

JAMIE : » Oui, ton infidélité aussi ! »

ROGER : « On pourrait envisager envisager la clémence pour cet homme. Après tout, l'amour nous rend tous idiots. « 

 

Barbara Stepanski : 

« Le texte de Roger "L'amour nous rend tous fous, grands et petits" est une citation de William Makepeace Thackeray. Ce sentiment colle à Morton et c'est la raison pour laquelle il revient finalement pour Alicia. » 

 

 Roger regarde Jamie, ils échangent un regard - ils sont tous les deux fous d'amour. Les yeux d'Isaiah s'écarquillent d'espoir. Mais Jamie est dans une situation délicate ici et il ne peut pas laisser les sentiments d’un homme mettre tout le monde en danger.

JAMIE (à Morton) : Tu dois partir. Ne reviens jamais ici. « 

ISAÏAH MORTON : « Je ne voulais pas vous nuire. « 

JAMIE : « En tant que colonel, je vais régler ton problème. »

 Jamie aide Morton à se relever. Il passe près de Roger pour repérer le voisinage par la porte ouverte. Ronnie Sinclair s'écarte. Ils regardent pour voir si quelqu'un surveille... La route est libre... 

 JAMIE : « Qu'est-ce que tu attends ? »

ISAÏAH MORTON : « Je ne reverrai jamais Ally ? « 

JAMIE : « Pars C'est mieux pour vous deux. « 

Morton hoche la tête, découragé. Il rejoint Jamie à la porte du hangar puis se faufile pour trouver son cheval attaché à un poteau. Jamie soupire de soulagement, un problème en moins...

Roger le regarde, pas sûr qu'il juge les actions de Jamie plus sages que les siennes.

ROGER : « Ils vont aller à sa recherche. « 

JAMIE : « Et ils ne le trouveront pas. « 

Et c'est son dernier mot.

 

 

13INT. BROWNSVILLE - TENTE - JOUR 

Claire boit une chope de cidre et raconte ce qui s’est passé chez les Beardsleys, en arrangeant la réalité - tandis que les autres femmes écoutent, fascinées.

CLAIRE ... : « et donc Mme Beardsley a disparu, nous laissant l’enfant. En sortant, nous avons trouvé la tombe de M. Beardsley « 

MEG BROWN : « Elle a probablement tué le bâtard. « 

LUCINDA : « Ma ! Vous pensez toujours le pire des gens ! « 

MEG BROWN : « Je dis ça comme ça, c'est tout. Les Beardsley étaient étranges. Ils sont passés une fois, en rentrant. Sans dire un mot. Alors le bébé est noir. Aaron Beardsley n'était pas le père ? « 

CLAIRE : « Non... « 

Meg ne répond pas, mais Lucinda ne s'en soucie pas - elle pense au sort de Fanny avec sympathie. Cela pourrait arriver à n'importe quelle femme -- à Alicia. 

MEG BROWN : « Fanny Beardsley est peut-être étrange, mais elle n'est pas la première femme qui se trouve dans... une situation inappropriée, et elle ne le sera certainement pas la dernière »

 Mal à l'aise dans le silence qui s'installe, Claire regarde ailleurs et pose sa chope. Ce faisant, elle en renverse un peu sur un journal, la "Gazette de Woolam’s Creek".

CLAIRE : « Désolée... « 

MEG BROWN : « Ne vous inquiétez pas. Vous renversez du cidre, c’est drôle -- (expliquant) Je ne sais pas pour qui ces médecins se prennent ces jours-ci, à écrire leurs conseils sur des affiches… »

 Étrange - que les conseils des médecins soient imprimés... Mais avant que Claire ne puisse dire quoi que ce soit, Alicia saisit la gazette mouillée pour lire un article, en baissant la voix.

ALICIA : « Ça explique comment éviter la grossesse... (en lisant) "Une femme est fertile entre le 11ème… »

 Claire déglutit. Elle connaît ces mots. Elle a écrit ces mots. Une Lucinda horrifiée coupe Alicia –

 

Barbara Stepanski : 

« Quand Alicia lit un extrait de "Dr Rawlings Recommande ", c'est la première fois que Claire se rend compte que sa liste médicale a été imprimée et qu’elle est devenue publique. Cette saison, nous jouons avec le thème selon lequel Claire ne tient pas compte de l'histoire pour le plus grand bien, comme assurer la sécurité des habitants de Ridge et dissiper les mythes médicaux. «  

 

LUCINDA : « Alicia, on ne parle pas de ces choses en société »

CLAIRE : « Puis-je le voir ?

Claire regarde le titre de l’article. Il est là en noir et blanc : "Dr. Rawlings recommande ». Alors que Claire lit l’article avec surprise, une Meg exaspérée réprimande Alicia.

MEG BROWN : « Tu as le chic pour attirer notre attention sur ces absurdités ! Tu n’as donc aucune compassion pour ta cousine ? « 

Un clin d'œil à Lucinda qui baisse la tête, ne voulant pas être impliquée dans cette scène.

Claire ne sait pas ce que cela signifie mais ne pense pas que ce soit à elle de demander. Lucinda enlève le bébé Beardsley bien nourri de sa poitrine et lui tapote le dos. Il en sort un rot extrêmement fort. Les femmes éclatent de rire. Meg semble ravie de voir le lien entre Lucinda et le bébé.

LUCINDA : « Voilà, ma petite dame. Tu seras bien ici, avec nous. »

MEG BROWN : « Le bébé est superbe - nous ne sommes pas ici pour juger les péchés de ses parents - mais c'est différent quand c'est ton propre parent... » 

Claire remarque que Meg regarde Alicia avec insistance. 

LUCINDA (à Claire) : « Si vous le souhaitez, Madame Fraser, je vais prends le bébé cette nuit. Ça ne vous ferait pas de bien d’être réveillée par un enfant qui crie quand je peux la nourrir ici. « 

Claire observe le lien de Lucinda avec le bébé avec une teinte de regret. Il n'y a pas si longtemps, le bébé était contre sa propre poitrine - mais est-ce vraiment sa place ? CLAIRE : « Vous aurez deux bouches à nourrir, ça n’ennuiera pas votre mari ? « 

Lucinda déglutit un peu au mot "deux", mais elle tente de sourire.

LUCINDA : « Pas du tout. Mon mari est un homme bon. « 

ALICIA : « Un homme bon qui a tiré sur mon Isaiah ! « 

MEG BROWN : « Il l'a fait, et il a eu raison ! Tu es la seule à blâmer ! Si ta pauvre mère savait à quel point tu es tombée bas... « 

Des larmes d'embarras remplissent les yeux d'Alicia. Elle recule. Claire se lève et s'adresse à Lucinda avec sincérité. 

CLAIRE : » Merci pour votre gentillesse. (Prenant la Gazette de Woolam's Creek) Ça vous dérange si j’emprunte ça ? Je pourrais allumer le feu avec… « 

MEG BROWN : « Ça n’est bon qu’à ça »

 

14EXT. BROWNSVILLE - COUR - JOUR 

Serrant le journal dans ses mains, Claire retrouve Jamie près d’une des tables branlantes. Jamie termine le souper avec une chope de bière, tandis que Roger a été prié de chanter. Nous supposons que Claire a été tenue au courant de ce qui s’est passé entre Roger, les Brown et Morton... Claire essaie d'apaiser un peu la colère de Jamie.

CLAIRE : « Eh bien, si tu n’as perdu que quelques hommes… « 

JAMIE (l’interrompt) : « Ces hommes dont j'ai besoin pour cette épreuve de force… « 

CLAIRE : « Qu'aurait dû faire Roger ? « 

JAMIE : « Il commandait près de deux douzaines d’hommes. Un mot de lui – et les Brown étaient en infériorité numérique. Au lieu de ça, il les met au repos et abandonne un de ses hommes. Les actes ont conséquences, Sassenach. « 

Claire tend la main par-dessus la table. Elle lui sourit timidement, elle a sa propre confession à faire. 

CLAIRE : « Oui je le sais. Mais tout le monde peut faire des erreurs « 

Jamie a l'air un peu surpris... Claire lui montre le Gazette de Woolam's Creek.

CLAIRE : « Regarde ça... « 

Claire montre le "Dr. Rawlings recommande ». Jamie lit attentivement.

 JAMIE : « Qui est le "Docteur Rawlings ?"

CLAIRE. « Moi. « 

JAMIE : « Toi ? Beauchamp, Randall, Fraser... maintenant Rawlings ? Tu as un autre mari que j’ignore ? « 

CLAIRE : « C'est un pseudonyme. C’était le nom du médecin, la sacoche médicale que tu m'as donnée. « 

JAMIE : » Tu as rédigé les affiches ? « 

CLAIRE : « Non - j'ai rédigé quelques conseils médicaux pour dissiper certaines superstitions. Pour le Ridge. Ça ne devait pas aller plus loin. Quelqu’un l'aurait soumis à un imprimeur à mon insu ? « 

Jamie tourne les pages et y trouve les détails de l'imprimeur.

 

15INT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - JOUR 

 Fergus est en pleine conversation avec Lionel Brown, qui est maintenant assez ivre pour proférer des insultes mais pas assez pour tomber à plat ventre. Lionel fait tourner le whisky dans sa chope.

LIONEL BROWN : » ... vieilli en fûts de chêne, vous avez dit ? »

 FERGUS : « Oui, à l'écossaise.  Bien sûr, rien à voir avec le vin de Champagne en France «

 LIONEL BROWN : « Ha ! C’est une boisson de demoiselle, que je sache ! « 

Jamie et Claire entrent dans le magasin et s'approchent de Fergus, qui est heureux de s’éloigner de Lionel. Fergus jette un coup d'œil au journal dans les mains de Jamie.

JAMIE : « Fergus, l’affiche que tu as portée à l’imprimeur, tu te souviens du papier où tu as écrit, y avait-il quelque chose d’écrit au dos ? »

FERGUS : « Oui. Pourquoi ? « 

Jamie donne à Claire un regard significatif.

JAMIE : « L'imprimeur aura décidé de l’utiliser. Un nom très respectable, après tout... "Dr. Rawlings ».

Fergus les regarde l'un après l'autre, confus.

CLAIRE : « Tu penses que ça va poser des problèmes ? Quelqu'un pourrait-il faire le lien avec Fergus... ou le Ridge ?

JAMIE : « Non, à moins que quelqu'un tente de trouver l’auteur. Pour l'inviter à expliquer pourquoi la saignée est néfaste… »

Mais pas le temps de s'inquiéter. À l'extérieur du magasin, un Hiram Brown déjà bien soûl cherche Lionel. 

HIRAM BROWN : « Il est parti ! Morton est parti ! Il est parti ! « 

 Le visage de Lionel est déformé par la fureur.

LIONEL BROWN : « Que me dis-tu mon garçon ! Personne ne le surveillait ? « 

Roger s'arrête brusquement de chanter et le violoneux baisse son archet. Toutes les réjouissances cessent. Lionel attrape son mousquet à proximité. Ce que font tous les autres hommes de Brownsville dans la pièce.

Claire et Jamie échangent des regards alarmés et se précipitent dehors.

 

 

16EXT. BROWNSVILLE - COUR - JOUR 

Les hommes de Brownsville se rassemblent autour de Lionel. Lionel sort du hangar, où Morton était détenu, serrant la corde lâche dans sa main. 

LIONEL BROWN : « Trouvez-le. Et quand vous le tiendrez, ne m’attendez pas « 

Tous sont assez énervés et ivres pour hurler leur accord - Jamie entend des injures comme "Attrapez le bâtard !"

 Les hommes se dirigent vers leurs chevaux, quand... Jamie intervient.

 JAMIE : « Non !  (Qu'il y ait de la réticence parmi les hommes à perdre du temps est un euphémisme). Morton est de la milice, sous ma protection ! »

Claire et Roger sont là, inquiets, se préparent tous les deux à intervenir si besoin... Les miliciens de Jamie se tiennent à ses côtés avec une détermination tranquille. En termes de nombre, cela peut être un combat égal...

LIONEL BROWN : « Nous sommes aussi protecteurs que vous, Colonel. Moi aussi, je protège les miens. « 

Silence tendu entre les deux factions. Lionel prépare son fusil. La main de Jamie se rapproche du pistolet dans son étui.

Soudain, Richard Brown la cinquantaine, rentre chez lui à cheval, irrité par le chaos qui l'entoure. C'est un homme imposant à la posture impeccable, dégageant de l'arrogance et de l’autosatisfaction. Jamie remarque que tous les hommes de Brownsville reculent immédiatement par respect. Y compris Lionel.

Meg Brown sort de la tente de Lucinda pour saluer son mari. Elle saisit le cheval et Richard met pied à terre. 

RICHARD BROWN : » Halte ! Que se passe-t-il, bon sang ? « 

LIONEL BROWN : « J'avais Isaiah Morton. Il était ici et ne peut pas être allé bien loin – Tu as réussi avec Elijah Ford ? « 

RICHARD BRUOWN : « Je n’ai pas pu le persuader « 

LIONEL BROWN : « On peut encore rattraper Morton si la milice me laisse faire... « 

Lionel pointe du doigt Jamie, représentant "la milice"

JAMIE : « Je suis le colonel James Fraser. Toute atteinte à Morton sera considérée comme une agression envers ma milice, formée par Son Excellence, le Gouverneur Tryon. Et je n'aurai pas d'autre choix que de vous considérer comme des traîtres à la Couronne – comme les Régulateurs qu’on nous a envoyés disperser. « 

C'est une attitude intelligente par rapport aux Brown. Alors que Jamie regarde autour de lui, il voit qu'il a convaincu un certain nombre d'hommes de Brownsville.

LIONEL BROWN : « Qui vous accusez de trahison ? « 

RICHARD BROWN : « Arrête, mon frère. Tu as l’air d’un idiot. Et d’un idiot soûl en plus. Je veux Morton autant que toi, mais je vais parler au colonel Fraser -- et arriver à un accord.  (Regarde autour de lui) C’est clair ? « 

Les hommes de Brownsville et les miliciens de Jamie sont toujours nerveux mais baissent leurs fusils. Richard a réussi à les calmer. Jamie ne peut s'empêcher d'admirer cette qualité. 

 

 

17INT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - JOUR 

La foule s'est dispersée. Claire aide Meg Brown à installer les couchages pour la nuit. Roger et Fergus roulent les fûts de whisky vers leur chariot. Richard Brown et Jamie sont au milieu d’une conversation. Richard a été informé de tous les détails. Un Lionel Brown grincheux se tient à proximité. Richard a réfléchi à tout. Il regarde Jamie...

RICHARD BROWN : « Vous avez une drôle de compagnie, colonel Fraser. Isaiah Morton, hein ? Ce n’est pas un bon chrétien. »

JAMIE : « Je ne peux pas faire grand-chose au caractère d’un homme. »

RICHARD BROWN : « Il y a assez de péché et d'illégalité chaque jour, sans compter ces Régulateurs qui provoquent des troubles dans une société déjà ébranlée. Et nous ne voulons pas d’ennuis avec le Gouverneur. Donc, si vous êtes venus recruter, vous ne pourriez trouver meilleurs hommes dans toutes les Carolines. Nous vous accompagnerons à Hillsborough. « 

Un Lionel contrarié est sur le point d'intervenir mais Richard le fait taire d’un regard sévère. Richard s'approche de Jamie, le regardant sévèrement. 

RICHARD BROWN : « Mais ils seront tous sous mes ordres. »

 Jamie réfléchit. Ne pas avoir les hommes de Brownsville sous son contrôle ne lui convient pas.

 JAMIE : « Pendant la durée de notre accord vous en répondrez devant moi. « 

La bouche de Richard se contracte, irritée. 

RICHARD BRUN : « Bien sûr. «  

La tension entre tout le monde s'apaise. Claire soupire, soulagée. 

Claire prend le bras de Jamie alors que Richard et Meg Brown passent devant pour sortir du magasin général. Richard hoche poliment la tête vers Claire.

RICHARD BROWN : « Vous resterez la nuit avec nous ? « 

CLAIRE : « Si ce n'est pas un problème. « 

RICHARD BROWN : « Quel genre d'homme je serais si je laissais une dame dormir dehors dans la nuit et le froid, avec milice ? « 

Claire le remercie de son hospitalité. Meg Brown sort, fière de l'influence de son mari. 

 

18EXT. BROWNSVILLE - COUR - NUIT 

Roger remplit le registre à l'une des tables branlantes. Les hommes de Brownsville font la queue les uns après les autres pour donner leur nom. Personne n'a l'air particulièrement content, mais la parole de Richard Brown doit être respectée. À côté de la table, se tient Ronnie Sinclair, qui verse à chacun son salaire.

HIRAM BROWN : « Hiram Brown. « 

Roger note le nom, sans tenir compte du fait que quelques heures auparavant, Hiram lui tirait dessus...

L’homme de Brownsville suivant apparait.

 HOMME DE BROWNVILLE #1 : « Phineas Brown. « 

Roger note le nom. Un autre homme s’approche.

HOMME DE BROWNVILLE #2 : (parle très lentement) « Abner... « 

ROGER ... : « Brown ? « 

L’homme de Brownsville # 2 ne comprend pas le sarcasme. Il a juste hoché la tête, impressionné par l'intelligence de Roger. 

 

Barbara Stepanski : 

« C'était une scène simple mais amusante à écrire pour un moment de soulagement comique. Cela ne signifie pas que tout le monde à Brownsville soit parent (bien que beaucoup le soient), mais cela implique que, en tant que résident, vous avez adopté le nom de famille des Brown. C'est une communauté soudée qui reste soudée. «  

 

19EXT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - ESCALIER - NUIT 

 Claire suit Meg dans les escaliers. Derrière eux, Alicia porte une pile de draps propres. Meg déverrouille la chambre à l'étage.

 

20INT. BROWNSVILLE - CHAMBRE A L'ETAGE - NUIT 

C'est une chambre confortable avec un lit contre le mur. Une fenêtre donne sur la route et la cour avant.

MEG BROWN : « Ça ira, pour vous et votre mari ? « 

CLAIRE : « C'est parfait merci. « 

MEGBROWN : « J'espère que vous ne méprisez pas notre famille, après tout ça... « 

Meg jette un coup d'œil à Alicia.

MEG BROWN : « Peut-être que Dieu vous a envoyés ici avec le bébé pour une raison ... Si vous lui cherchez un foyer, nous prendrons soin d'elle comme de notre fille « 

CLAIRE : « Merci. C'est très gentil. »

 MEG BROWN : « Voyez-vous, la fille de Lucinda est née trop petite. Elle est décédée il y a deux jours. « 

C’est un choc pour Claire, elle n'en avait aucune idée. Lucinda l'a certainement bien caché.

CLAIRE : « Je suis vraiment désolée. « 

Meg Brown hoche la tête, essayant de ravaler ce souvenir tout récent.

MEG BROWN : « Alicia vous aidera à faire le lit. Venez nous rejoindre quand vous serez prête. « 

Meg lui sourit, pleine d'espoir, puis s'en va.

Alicia se précipite pour faire le lit. Elle est profondément affectée par les mots de Meg. Claire se penche pour aider Alicia à déplier les draps. Alicia regarde Claire en se mordant la lèvre…

ALICIA : « Madame Fraser, j'ai entendu...  Isaiah est vraiment parti ? »

CLAIRE : « Il ferait mieux de rester loin, vu les sentiments de ton père à son égard. « 

ALICIA : « Je sais, mais... »

 Embarrassée, Alicia s'arrête.

CLAIRE : « Mais quoi ? « 

ALICIA : « Je me réveille en pensant à lui et je m’endors en pensant à lui. Alicia rougit. Il n'a jamais parlé de mariage, mais je n'aurais pas couché avec lui si j’avais su... Vous demanderez à votre mari -- s'il revoit Isaiah... de lui dire que Je le suivrais n’importe où ? Quoi que je doive faire… « 

Claire l'interrompt, sachant que la fille mérite la vérité.

CLAIRE : « Alicia... Isaiah Morton ne vaut pas la peine de quitter votre famille. Je suis désolée de devoir vous le dire mais... Isaiah est déjà marié. »

 Alicia pâlit, sous le choc.

ALICIA : « Qu’est-ce que vous dites ? Avec qui ? « 

CLAIRE : « Je ne sais pas. Mais il l’a dit à mon mari. »

 Les genoux d'Alicia se plient sous elle. Elle doit s'asseoir sur le lit à moitié fait. Des larmes coulent maintenant sur ses joues.

CLAIRE : « Il ne mérite pas non plus vos larmes. Pas s'il vous a trompé. «  

Claire pose une main réconfortante sur l'épaule d'Alicia. 

ALICIA : « Que vais-je faire ? Je ne voudrai jamais personne d’autre... Et personne d’autre ne voudra de moi… »

 Alicia pose une main sur son ventre, presque instinctivement.

CLAIRE : « Alicia…Êtes-vous... enceinte ? « 

ALICIA (hoche la tête sous les larmes) : « Je pense que oui... je ne sais pas « 

CLAIRE (la prend dans ses bras) : « Votre famille prendra soin de vous. »

 ALICIA : « Non, je les ai déçus... J’ai ruiné ma -- notre réputation... »

 Alicia pleure encore plus fort maintenant.

ALICIA : « Je voudrais être morte. « 

Claire caresse les cheveux d'Alicia alors qu'elle laisse la jeune fille pleurer.

CLAIRE : « Non. C'est la dernière chose à souhaiter. »

 

 

 

 21INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - NUIT 

LES SCENES 21/22/23/24 SE SITUENT JUSTE APRES LA SCENE 17 (ENTREVUE ENTRE JAMIE ET RICHARD BROWN) DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

 

Le feu dans le grand foyer est réduit à de petites flammes. Brianna, enveloppée dans un châle, remue les bûches qui sont maintenant des braises. A proximité, Germain encourage Jemmy à s'entraîner à marcher en lui prenant son jouet en bois préféré juste au moment où Jemmy l’atteint, en le lançant dans l'autre sens. 

De bonne humeur, Jemmy ne comprend pas tout à fait et obéit consciencieusement. Toujours enveloppée dans son châle, Brianna sort par la porte d’entrée.

 

22EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE - CONTINUE   

Brianna ramasse quelques bûches empilées sur le côté du porche. Un cri aigu. Brianna s'arrête en entendant ce son étrange. Encore un cri, encore plus étrange, comme le gémissement d'un enfant. Un renard apparaît près d'un arbre au loin - seulement un instant - puis retourne dans la forêt. Brianna soupire, soulagée : mystère résolu. 

  

23INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CONTINUE 

A son retour, Brianna, toujours inquiète, voit Germain jouer avec un jouet différent, un cheval en bois -- mais Jemmy a disparu. Elle laisse tomber les bûches, paniquée -- BRIANNA : « Jemmy ? Jemmy ! « 

Elle court vers Germain et l'attrape par son petit bras.

BRIANNA : » Où est Jemmy ? Où est-il allé ? »

 Le ton de Brianna ne convient pas à Germain. Il regarde Brianna, les yeux écarquillés et ne pipe mot.

BRIANNA : » Germain, regarde-moi, tu as vu un homme ? « 

Pas de réponse.

BRIANNA : « Jemmy ! « 

Tous ses cris font accourir les autres femmes de la maison : Mme Bug sort de sa chambre, Lizzie et Marsali de la salle à manger. Tout le monde est en alerte maximale.

BRIANNA : » Il l'a pris ! « 

MARSALI : » Quoi, qui ? »

BRIANNA : « Jemmy ! Je suis sortie une minute, je n’aurais pas dû… »

Lizzie tente de calmer Brianna.

LIZZIE : » Il ne peut pas être loin, Madame, on va le retrouver ! « 

BRIANNA : « Non, il est vraiment parti ! «  

Marsali s'adresse à son propre fils, calmement.

MARSALI : « Germain, où est Jemmy ? « 

Germain montre la porte de derrière, à peine entrouverte, facile de ne rien voir…

 GERMAIN : « Balle ! »

 Marsali court vers la porte de derrière et l'ouvre pour révéler...

  

24EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE ARRIÈRE 

... Jemmy... le jouet en bois dans ses petites mains. Germain doit l'avoir lancé assez loin pour qu'il passe par la porte entrouverte.

MARSALI : « Il essayait de trouver sa chère babiole, c'est tout... »

 Brianna prend Jemmy dans ses bras avec un énorme soupir de soulagement et le serre sur son cœur comme si sa vie en dépendait.

BRIANNA : « Te voilà, sain et sauf… »

MARSALI : « Une fois qu'ils commencent à marcher, c'est là que commencent les soucis ! » 

Marsali réalise à quel point Brianna est complètement secouée et pâle. Elle renvoie tout le monde se coucher.

BRIANNA : « Tu vas bien… »

MARSALI : « Au lit tout le monde ! (À Brianna) Retrouve-moi dans la cuisine. Je connais un bon remède contre les cauchemars. « 

Brianna hoche la tête, toujours sous le choc. Marsali ferme et verrouille la porte arrière par sécurité.

 

25INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - NUIT 

CETTE SCENE SE SITUE JUSTE APRES LA SCENE 20 (CLAIRE ET ALICIA DANS LA CHAMBRE DE BROWSNVILLE) DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

 

 Du whisky. Versé dans deux verres. Avec un sourire malicieux, Marsali glisse un verre pour Bree à travers la table. 

MARSALI : « Sláinte ! «  

Marsali boit son whisky comme une pro. Brianna lui emboîte le pas, ni l'une ni l'autre n'étaient encore conscientes de l'impact de l'alcool sur la grossesse… 

BRIANNA : « Sláinte... » 

 La piqûre chaude de l'alcool fait du bien à Brianna. Marsali attend qu'elle parle. Comme Brianna ne dit rien... 

MARSALI : « Tu peux me dire le genre de démon que tu as fait apparaitre ? « 

BRIANNA : « Ça vient de moi, non ? J’ai tout inventé, en quelque sorte... »

 MARSALI : « Je ne peux pas t'aider si je ne sais pas ce que tu penses. « 

BRIANNA : « Ce n'est rien. Enfin, j'espère que ce n'est rien « 

MARSALI : « Alors, restons assises et buvons, en nous recueillant. Ce qui est au mieux gênant. « 

Brianna sent qu'elle doit à,Marsali une explication.

BRIANNA : « C'est ma faute... je n’aurais pas dû quitter Jemmy des yeux – « 

MARSALI (la réconfortant) : « Il ne s'est rien passé. »

 Un silence alors que Marsali se verse un autre whisky. Mais Brianna ne se laisse pas facilement consoler. Marsali essaie une autre tactique – 

MARSALI : « Je ne te l'ai jamais dit... mais j'ai tué mon père. « 

Brianna est décontenancée - qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce que cela a à voir avec ce qui vient de se passer ? 

MARSALI : « Mon père -- Simon McKimmie -- il nous battait. Avec sa main, une ceinture, un pot... Tout ce qui lui tombait sous la main quand ça le prenait – et ça arrivait souvent. Une fois, il m'a fendu la lèvre : je n’ai pas pu parler pendant un mois. Je priais chaque nuit pour qu'il s’arrête. Je souhaitais sa mort. Et puis un jour, il a été arrêté comme jacobite. « 

 

Barbara Stepanski : 

« La scène entre Brianna et Marsali était l'une de ces délicieuses friandises à explorer pour tout scénariste. Lors de mes recherches sur le passé de Marsali, je suis tombée sur Simon McKimmie et son histoire. Je voulais utiliser ces informations de manière à éclairer le personnage de Marsali, mais aussi à les utiliser pour calmer une Brianna paniquée et paranoïaque. «  

 

Brianna voit le raisonnement de Marsali, la gentillesse dans son histoire –

MARSALI : « Pourtant, je priais Dieu chaque nuit pour qu’il le prenne. Mon âme était dévorée par la pensée de toutes les horreurs qui pourraient lui arriver. Il est mort en prison : je l'ai tué. « 

BRIANNA : « Tu ne l'as pas tué... « 

BRIANNA : « Je suis désolée d’apprendre ça de ton père. «  

Marsali sourit tristement.

MARSALI : « Tu vois, en pensant, même très fort et très longtemps, on ne réalise pas les choses. Sinon je serais la reine d’un château rempli de bijoux et vins fins. Mais voilà,  je suis ici. «  

Marsali et Brianna se regardent en souriant.

Avec un petit sourire, Brianna pousse son propre verre de whisky vide vers la bouteille et Marsali le remplit avec plaisir. 

 

 

26EXT. BROWNSVILLE - COUR - NUIT 

 Un peu épuisée par le chagrin d'Alicia, Claire descend vers la salle du magasin. Bien que les miliciens et les gens de Brownsville continuent à discuter ensemble, le violoneux fait une pause. Les frères Lindsay partent pour monter le camp. Josiah et Kezzie passent devant Claire, et s'inclinent respectueusement. 

JOSIAH : « Nos hommes montent les tentes pour la nuit, Madame. Sur la route. Ils ont besoin d'un coup de main. « 

CLAIRE : « Bien... (soudainement) Attendez. Attendez. « 

Claire arrête Kezzie. Elle le rapproche d'une lanterne. Son visage est toujours rouge et ses yeux vitreux. Elle touche son front. Une forte fièvre.

CLAIRE : « Ouvre la bouche. Tire la langue. « 

 Elle observe. Kezzie tend consciencieusement la langue pour que Claire examine sa gorge. Elle sent distinctement l’odeur bactérienne putride des muqueuses infectées. CLAIRE : « Jésus H. Roosevelt Christ ! Vous êtes donc pareils en tous points... ? « 

JOSIAH : « Il va bien ? « 

CLAIRE : « Tu as mal à la gorge de temps en temps, comme ton frère ? « 

JOSIAH : « « Oui, ça va et vient...

CLAIRE : « Je ne peux rien y faire ce soir. Mais tâche de boire beaucoup : de l'eau ou de la bière. Plantez votre tente à l’écart. »

 JOSIAH : « Oui, Madame. »

 Avec un soupir, Claire regarde Josiah et Kezzie s’éloigner avec des miliciens.

 

27INT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - NUIT 

Gros plan sur un Lionel Brown contrarié et ruminant sa rancœur. Claire retrouve Jamie avec Roger et Fergus, passant en revue le registre. Son visage grave attire l'attention de Jamie.

JAMIE : « Qu'y a-t-il, Sassenach ? « 

CLAIRE : « Kezzie, ses amygdales sont aussi infectées que celles de son frère, il a dû être contaminé par Josiah d’une manière ou d’une autre, en partageant de la nourriture ou des boissons. Sa fièvre est très élevée. Josias est assez fort pour attendre l’opération mais pas Kezzie. L'amygdalite cause souvent une infection de l'oreille moyenne, et l’opération pourrait même profiter à son ouïe... «  

JAMIE : « Tu peux l’opérer ici ? « 

CLAIRE (secoue la tête) Pour ce genre d’opération, j'ai besoin de pénicilline. « 

JAMIE : « Mais tu n’en as pas encore ? « 

CLAIRE : « Pas encore. A notre départ, j’étais sur le point de trouver la bonne souche, et J'ai laissé Marsali avec des instructions précises sur ce qu'il faut rechercher... ». 

 Jamie hoche la tête, sa décision est prise.

JAMIE : « Alors, retourne au Ridge avec eux. Je n’ai pas besoin de Josiah ici – le Ridge a besoin d'un chasseur, et mort, Kezzie ne sera utile à personne. « 

CLAIRE : « Et si tu rencontres les Régulateurs ? Tu n’auras pas besoin de moi ? « 

JAMIE : « Tu as dit que tu n’avais connaissance d’aucune bataille... « 

CLAIRE : « Non. Et Brianna non plus, mais je ne veux pas te quitter si tôt. « 

JAMIE : « Nous n'avons pas vécu l’enfer pour sauver ces garçons pour les voir souffrir maintenant. « 

Jamie porte sa main à ses lèvres et l'embrasse. 

JAMIE : « Guéris-les tous les deux (il l’embrasse sur le front) puis reviens-moi. »

 Claire hoche la tête avec des émotions mitigées. Jamie fait signe à Roger

JAMIE : « Roger Mac ! »

ROGER : « J’arrive »

JAMIE : « A l'aube, tu escorteras Claire à la maison. »

Interloqué, Roger les regarde l'un après l'autre

ROGER : « Quoi ? Pourquoi ? « 

CLAIRE : « Je dois ramener les jumeaux pour les opérer. « 

ROGER : « Et la milice ? Et Hillsborough ? « 

JAMIE : « Je t'ai nommé capitaine, Roger Mac, sans préparation, sans t’enseigner ce que le mot signifie « 

Défiant Jamie, mais pas du tout offensé, Roger propose une définition.

ROGER : « Vient du vieux français -- capitaine – et du latin - celui qui se tient à la tête des autres et les conduit... 

JAMIE : (l’interrompt) « Ramène ma femme à la maison. « 

Claire remarque l'expression de Roger - sentant qu'il a échoué auprès de son beau-père - prenant cela comme une rétrogradation. Jamie retourne voir Fergus, mais Claire reste avec Roger.

CLAIRE : « Ne t’en fais pas. Nous reviendrons avec eux en un rien de temps. »

ROGER : « Ce n'est pas ce qui me préoccupe. Il n'a pas confiance en moi. »

CLAIRE : « Et pourtant il vient de te confier la chose qu'il aime le plus au monde. « 

Roger jette un coup d'œil à un pistolet dans l'étui de Claire. 

ROGER : « Oui…une dame qui sait comment se défendre. « 

Claire sourit avec un hochement de tête gracieux. Elle sait que Roger prend cela à cœur, mais pense que c'est aussi pour le mieux.

 

CETTE SCENE N’APPARAIT PAS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE. ELLE EST PLACEE A CET ENDROIT (ndlt) 

Brianna regarde tous ses dessins, ceux de Bonnet en particulier.
Elle les jette nerveusement dans le feu pour tous les détruire.

On a pu remarquer une trace de doigt (celle de Roger) au dos de l’un des dessins représentant Bonnet.

 

28EXT. BROWNSVILLE - COUR - NUIT 

Les habitants de Brownsville sont en train de danser au son du violon. Lionel Brown est toujours aussi taciturne.

Les femmes du village montrent leurs compétences à la danse joyeuse du reel.

John Quincy Myers apporte à Claire un pichet de bière. Meg Brown est l'une des danseuses les plus enthousiastes. 

Lucinda est assise patiemment, tenant le bébé Beardsley. Hiram Brown (son mari) est à son côté, pas sûr de ce qu'il ressent pour le nouvel enfant.

Une Claire maintenant grisée se lance la danse avec Meg. Jamie la regarde et applaudit avec la musique. Richard Brown danse avec une autre femme, mais aime plus encore danser avec Meg quand il arrive enfin à la tenir dans ses bras. 

Alicia est absente. 

Pendant ce temps, Roger se tient à l'écart, applaudissant en rythme et soulagé que l'attention ne soit pas sur lui pour changer. En riant, Claire rejoint Lucinda et prend le bébé Beardsley dans ses bras.

CLAIRE : « Allez ! Allez danser ! « 

Lucinda lâche à contrecœur l'enfant. Comme elle le fait, elle jette un coup d'œil à Hiram – LUCINDA : « J'espère que ma belle-mère vous a dit que si vous cherchez un bon foyer... « 

HIRAM : « Nous pouvons la garder sans problèmes « 

Lucinda lui sourit, pleine d’espoir.

CLAIRE : « Vous en êtes vraiment sûrs ? « 

CLAIRE : « Et sa... filiation ? 

LUCINDA : « Sa venue au monde n’est pas sa faute. Et nous avons de la place à revendre, elle ne manquerait de rien. Si vous le permettez. « 

Claire (sourit) : « je dois en parler à mon mari »

LUCINDA : « Bien sûr... »

Heureusement, Lucinda rejoint la danse. Claire regarde la petite "Bonnie", admire son adorable visage -- un moment qui n'est pas perdu pour Jamie, regardant Claire avec l’enfant.

Ronnie Sinclair écarte le violoneux et sort un tambour. Le rythme d'une danse de l’épée écossaise. Evan Lindsay tente sa chance à la danse mais trébuche sur les épées croisées sur le sol. Rires et insultes colorées de l’assemblée...

CLAIRE : (à Hiram Brown) « Tenez, vous voulez la prendre ? »

Hiram prend le bébé avec réticence puis la regarde et lui sourit tendrement.

 Fergus et Geordie Chisholm saisissent Jamie par les bras et le poussent au centre du cercle. Il y a une explosion d'applaudissements et d’encouragements.

GEORDIE : « Allez, Mc Dubh ! »

Jamie fait faire un petit tour de danse à Claire et commence à danser.

Les pieds de Jamie frappent le sol, au nord, à l'est et à l'ouest, enchainant habilement les pas entre les épées.

Il danse avec toute l'habileté d'un guerrier. La sueur coule maintenant sur le front de Jamie, il regarde Claire. Elle lui sourit, fascinée par sa férocité et par le rythme du tambour écossais.

 

Barbara Stepanski : 

« Nous savions que nous voulions inclure la danse de l'épée de Jamie, mais dans le livre, cela se produit à un moment différent que nous n'avons pas pu utiliser dans la série. Nous avons senti que nous avions trouvé l'endroit idéal pour cela pendant les festivités de Brownsville. «  

 

29EXT. BROWNSVILLE - ROUTE - NUIT 

Jamie et Claire se promènent, détendus, loin de l'agitation et de l'animation de la fête ainsi que du campement voisin. Jamie passe son bras autour d'elle.

CLAIRE : « j’ignorais que tu savais danser comme ça »

 

 

30EXT. BROWNSVILLE - BOIS - CONTINUE 

 Jamie et Claire s'éloignent de la route et se promènent dans les bois. C'est une belle forêt épaisse qui scintille sous le clair de lune. La tête de Claire tourne à cause de la danse et de la bière.

CLAIRE : « Où m'emmènes-tu ? « 

JAMIE : « Loin des regards indiscrets. « 

CLAIRE : « Je dois vous prévenir. Mon mari est aussi jaloux que beau... et vous devriez savoir que je peux vous faire tomber, monsieur – « 

À ce moment-là, Claire trébuche sur une épaisse branche. Jamie l'aide et répond avec espièglerie –

JAMIE : « Tu ne peux même pas marcher droit ! « 

CLAIRE (éclate de rire). « Peux-tu réciter l'alphabet à l’envers ? « 

JAMIE : « Je suppose que oui. En anglais ou en grec ? « 

CLAIRE : « Peu importe. Si tu peux réciter l’un des deux à l’endroit, tu es en meilleur état que moi. « 

Ils s’embrassent. Jamie s'arrête, peine à trouver les mots justes. Claire le regarde curieusement.

JAMIE : « J'ai une question à te poser, Sassenach. « 

CLAIRE : « Quoi ? »

 JAMIE : « Tu veux la petite ? Tu veux la garder ? Nous avons une grande maison. Et je t'ai vue avec elle, Sassenach. J'ai vu comment tu as dû être avec Bree.  C’est peut-être notre dernière chance d’élever un enfant ensemble. « 

Claire hoche la tête, visiblement très émue.

CLAIRE : « Et que dirais-tu si elle restait ? « 

JAMIE : « Ici à Brownsville ? « 

CLAIRE : « Il en a été question. Lucinda commence à l’aimer. En fait, je pense que Lucinda a plus besoin de notre petite que quiconque. Elle serait entre de très bonnes mains. « 

JAMIE : « L'acte de propriété Beardsley est rattaché à la petite – Après les problèmes avec Alicia, cet apport serait le bienvenu pour la propriété des Brown. »

Claire réfléchit et acquiesce, incertaine de cette décision.

JAMIE : « Tu es toute ma vie, Claire. Mais si tu veux un autre enfant... J'ai pensé que je pourrais peut-être t’en donner un, un que tu n’aurais pas la peine de porter. « 

Claire le regarde avec tant d’amour, émerveillée par la déclaration de Jamie.

CLAIRE : « Sache s’il te plait, que si c'est possible, Je t'aime encore davantage de vouloir tenter cette chance. Je regrette également qu’on n’ait jamais pu élever un enfant ensemble... « 

Jamie sent un "mais" arriver.

CLAIRE : « Mais... le regret n'est pas une raison suffisante. J'aime notre vie. J'aime notre foyer. Avec Jemmy, nous pouvons changer les couches quand nous en avons envie, et laisser les nuits blanches à ses parents. «  

 

Barbara Stepanski : 

« La "promenade au clair de lune " a été l'occasion de rester avec Jamie et Claire et d'explorer l'idée qu'ils soient parents ensemble, ce qui est évidemment quelque chose qu'ils ont raté. Mais cela nous permet également d'entendre les espoirs de Jamie et Claire pour leur avenir. 

Ce passage a été difficile à écrire car nous ne voulions pas que les personnages paraissent antipathiques, en rejetant la notion de nouvelle parentalité, en choisissant de ne pas adopter le bébé Beardsley. Jamie et Claire sont empathiques mais logiques et arrivent finalement à la conclusion qu'ils font ce qu'il y a de mieux pour l'enfant. «  

 

Jamie en rit. 

CLAIRE : « Sommes-nous vraiment le meilleur foyer pour elle ? La guerre approche et qui sait ce qui arrivera dans cinq ans, ou cinq jours à partir de maintenant. Voilà notre épitaphe... Je suis reconnaissante pour chaque jour que nous partageons. »

 JAMIE : « Moi aussi ».

CLAIRE : « Et Marsali et Fergus, je suis sûre qu’ils maintiendront le Ridge suffisamment peuplé, si c'est ce qui te préoccupe… « 

JAMIE (sourit) : « Et elle est enceinte chaque fois que Fergus pose les yeux sur elle ! Et il ose plaisanter sur ma virilité. « 

Ils rient tous les deux maintenant. Leurs mains s'entrelacent et Jamie l’attire vers lui. Ils partagent un long baiser passionné.

Soudain, un coup de feu au loin.

CLAIRE : « C'était un coup de fusil »

Jamie et Claire se dirigent dans la direction du coup de feu –

Gros plan sur Alicia Brown en larmes au pied d'un arbre. Le premier tir a raté : elle est blessée avec des marques de brûlure en haut du bras. Elle tremble de douleur et de froid, elle est en elle chemise fine. Elle essaie de recharger désespérément le pistolet qu’elle a dû voler à son père. Elle essaie de comprendre comment recharger l'arme, quand elle entend des pas.

 

Barbara Stepanski : 

« Dans le livre, Alicia essaie de se suicider en ouvrant la fenêtre et en restant dans le froid glacial, dans l'espoir de mourir de froid. Cependant, dans la mesure où nous avons tourné cet épisode au printemps, nous avons dû modifier les circonstances entourant la tentative de suicide d'Alicia. «  

 

Jamie et Claire volent à son secours.

CLAIRE : « Alicia ! »

ALICIA : « Je voulais me tirer la balle en plein cœur ! S'il vous plaît laissez-moi - que je puisse essayer encore ! « 

 En un mouvement rapide, Jamie enlève le pistolet d'Alicia. Jamie enlève son manteau et l'enroule autour de la jeune fille.

CLAIRE : « Elle est blessée. Ça ira. Nous devons la ramener à la maison. Viens ! « 

JAMIE : « Allons-y « 

Ensemble, Jamie et Claire accompagnent une Alicia réticente vers la maison...

 

31 32EXT. BROWNSVILLE - COUR - NUIT 

Les gens vont se coucher. Invisibles, Claire et Jamie traversent prudemment la route, avec Alicia entre eux, le manteau de Jamie couvrant la jeune fille. Ils grimpent les escaliers à côté du magasin général. 

 

33INT. BROWNSVILLE - CHAMBRE À L'ÉTAGE - CONTINUE 

Une fois à l'intérieur, Claire et Jamie aident Alicia à s'asseoir sur le lit.

Claire aide Alicia à enlever la chemise souillée.

CLAIRE : « Tout va bien ma chérie. Pourquoi au nom de Dieu as-tu fait quelque chose d'aussi stupide ? 

ALICIA (en pleurs) : Je suis toute seule. Je ne peux pas vivre avec ce que j'ai fait. Je ne peux pas vivre sans Isaïah. Ma famille a honte de moi. C’est mieux que je meure » 

CLAIRE : « Tu n’es pas seule. Et ton bébé vaut la peine de vivre « 

Jamie lève un sourcil à ce qu'il entend. Claire le remarque et confirme d'un hochement de tête -- oui, Alicia est enceinte. 

CLAIRE : « Jamie, tu peux trouver un peu de whisky ? Ça lui calmera les nerfs. Peux-tu trouver de l’eau bouillie pour que je puisse nettoyer la plaie ? » 

 Secrètement soulagé de laisser Claire gérer cette situation délicate, Jamie sort pour aller chercher ce que Claire lui a demandé.

 

34EXT. BROWNSVILLE - MAGASIN GÉNÉRAL - ESCALIER - NUIT 

Jamie descend tranquillement les escaliers. Il est sur le point de continuer, quand une main le saisit violemment par le bras et s'y accroche.

Il se retourne pour faire face à Isaïah Morton. Il n'est pas parti après tout... Morton tire Jamie dans l'ombre d'où il est apparu. 

JAMIE : « Morton ! Seigneur, qu’est-ce que tu fais ici ? »

 ISAÏAH MORTON : « Je ne pouvais pas partir, pas sans voir Ally, Monsieur. Vous savez où elle est ? « 

JAMIE : « La fille sait que tu es marié. Si son père te voit, il te tirera dessus. Elle pourrait te poignarder, bigame que tu es ! Et si aucun d'eux n’y arrive, je pourrais m’en charger moi-même. Quelle sorte d’homme mettrait une fille enceinte sans avoir le droit de l’épouser ?

ISAÏAH MORTON : « Enceinte ? « 

JAMIE : « Oui, elle l’est. Maintenant, tu ferais mieux de partir. « 

Les lèvres de Morton se serrent. Il sort un pistolet de son manteau, pointé sur Jamie, chargé et armé.

Jamie se fige. La main de Morton tremble, le pistolet tremble visiblement.

 ISAÏAH MORTON : « Je suis désolé Monsieur. Je ne veux pas vous faire du mal, mais je dois voir Ally ! « 

JAMIE (exaspéré) : « Pose-le. Tu sais bien que tu ne tireras pas sur moi, et moi non plus. »

 Morton baisse le pistolet.

 ISAÏAH MORTON : « Je ne veux pas dire du mal de ma femme, mais aucun de nous n'était heureux « 

 Cela rappelle à Jamie son propre chapitre avec Laoghaire dans le passé...

ISAIAH MORTON :  Nous n'avons partagé ni foyer ni un lit depuis deux ans maintenant et nous n'avons pas enfants. Mais Ally... euh, Mademoiselle Brown... est mon cœur et mon âme. S'il vous plaît, aidez-moi à la voir. »

Jamie marmonne dans sa barbe, mais il ne peut s'empêcher d'être touché par les paroles de Morton...

 

35INT. BROWNSVILLE - CHAMBRE A L'ETAGE - NUIT 

Claire est toujours en train de parler avec Alicia.

CLAIRE : « Cela pourrait ressembler au moment le plus sombre de ta vie - et c’est peut-être le cas - mais cela aussi passera, je te le promets. Rien au monde ne vaut la peine de t’ôter la vie. »

La porte de la chambre s'ouvre. Jamie entre, mais sans ce que Claire lui a demandé... Il s'écarte et révèle Morton juste derrière lui. Morton et Alicia se regardent. Une minute de silence en guise de conversation tacite. Comme des aimants, ils se précipitent dans une étreinte féroce, ignorant complètement Claire et Jamie. Alicia a presque oublié son bras blessé... Leurs lèvres se scellent, ils sont follement amoureux.

ALICIA (entre deux baisers) : « Je pensais que tu étais parti. « 

ISAÏAH MORTON : « J’aurais dû être parti. C’est vrai ? Tu es enceinte ? « 

ALICIA (hochant la tête) : « C'est vrai que tu es marié ?

ISAÏE MORTON : « Oui. « 

ALICIA : « Et tu l'aimes ? « 

ISAÏE MORTON : « Je n'aime que toi. « 

Ils s'embrassent à nouveau, oubliant le monde qui les entoure. 

On frappe à la porte. À l'intérieur de la pièce, tout s'arrête, et Claire et Jamie se précipitent pour voir s'ils ont besoin de cacher Isaiah –

 La porte s'ouvre pour révéler Roger. Il porte le registre et le nécessaire d'écriture sous le bras.

ROGER : « J’ai la liste des effectifs, colonel, je voulais… » 

 Il s'arrête quand il voit Isaiah avec Alicia et la situation chaotique dans la pièce.

ROGER : « Morton ? « 

Claire fait entrer rapidement Roger et ferme la porte derrière lui. 

CLAIRE : « Entre avant que quelqu'un ne s'en aperçoive. «  

ROGER (à Morton) : « Qu’est-ce qui vous prend de revenir ? « 

ISAÏAH MORTON : « Je suis un imbécile, vous l'avez dit. Et vous aussi. Et... (cela prend un peu plus de courage, mais…) le colonel aussi. Morton se tient droit - il est allé si loin, il n'y a pas moyen de reculer maintenant...  (À Roger) Tous les deux, vous prétendez que si quelqu’un vous disait de partir... vous disait que vous ne pourriez jamais voir Madame MacKenzie ou Madame Fraser, vous le feriez ? Vous obéiriez sans vous battre ? Si l'un de vous est prêt à quitter la femme qu’il aime de tout son cœur, qu’il le dise. Dites que vous partiriez, et je sortirai d’ici sans un mot ! »

Roger et Jamie échangent un regard. Les deux ont pris sérieusement des décisions folles au nom de l'amour... et ni l'un ni l'autre n’envisageraient à un seul moment de quitter leurs femmes.

 ISAIAH MORTON (à Alicia) : « J'attendais le bon moment. J’ai dû attendre la tombée de la nuit pour te le prouver. Tu veux bien de moi ?  Je suis peut-être intrépide, téméraire et insensé mais comment vivre sans toi ? « 

Alicia hoche la tête, réconfortée et soulagée –

 ALICIA : « Ni moi sans toi... »

 Ils s'embrassent à nouveau, et il est clair que leur passion prend tout son sens.

Alicia a choisi une vie avec Isaiah. Jamie jette un coup d'œil à Claire... et maintenant ? CLAIRE (tranquillement) : « Ils ne peuvent pas rester ici. « 

JAMIE : « Non, ils ne peuvent pas. « 

 

36EXT. BROWNSVILLE - JOUR 

Calme. Aube. Tout le monde dort.

 

37INT. BROWNSVILLE - CHAMBRE A L'ETAGE - PLUS TARD - JOUR 

S'enveloppant dans un plaid en laine, Claire se tient devant la fenêtre, regardant vers le bas et attendant nerveusement quelque chose...

 

38EXT. BROWNSVILLE - RUE - MÊME HEURE 

Un cheval de la milice émerge au coin sur la route, tenu par Jamie.

Le cheval porte Morton et Alicia, habillés chaudement, étroitement enlacés et un paquet d’affaires attaché au cheval. Roger fait le guet à l'autre bout du hameau.

Jusqu'ici, tout va bien. Mais le cheval marche trop près de l'un des poteaux d'attelage. Lorsque Morton redresse les rênes, le cheval glisse sur une grosse pierre et donne un coup de pied dans une pile de tonneaux vides -- ... qui roulent ensuite bling blang…Sur tout ce qu'ils touchent.

 

39INT. BROWNSVILLE - CHAMBRE A L'ETAGE - MEME HEURE 

 Claire respire difficilement. Ce n’est pas bon. Ça va réveiller tout Brownsville.

Roger dégage en hâte les tonneaux du chemin. Bruits et confusion dans les maisons autour...

Claire regarde Jamie. Jamie contrôle le cheval et lui donne une tape pour envoyer Morton et Alicia au galop. Jamie jette un rapide coup d'œil à Claire puis se retourne sur une habitation voisine.

Des bruits d'alarme alors que Lionel, Richard et les autres hommes ont entendu le bruit. Gros plan sur Claire, prête à dévaler les escaliers pour aider, quand... une vingtaine de chevaux dévalent la rue. Au milieu de ce chaos, Claire regarde et voit Morton et Alicia s'éloigner au loin.

HOMME DE BROWNSVILLE #1 : « Ce sont nos chevaux ! « 

LIONEL BROWN : « Poursuivez-les ! »

Aucun des hommes de Brownsville ne soupçonne quoi que ce soit alors qu'ils se bousculent pour rattraper les chevaux à gauche et à droite.

Gros plan sur Claire qui repère Jamie se faufilant - il est le coupable derrière cette diversion. Pour réapparaitre, tenant l'une des chèvres Beardsley par une corde. Richard regarde la chèvre avec méfiance.

JAMIE : « Ce petit démon, en rôdant aux environs, aura fait peur aux chevaux : ils n’apprécient pas nos petits amis aux sabots fendus. « 

Hiram et Lucinda, tenant le bébé Beardsley dans les bras, sortent de chez eux pour vérifier ce qui ne va pas. Lionel se gratte la tête – il ne sait pas comment les chevaux ont réussi à s’échapper de leur enclos. 

 Jamie jette un coup d'œil vers le magasin général avec un petit sourire. A la fenêtre Claire lui lance un rapide bisou. Claire et Jamie échangent de loin des regards complices, tandis qu'à leur insu, les frères Brown les regardent.

 

CLAIRE (en voix off) : « Adultère. Trahison. Déshonneur. On pourrait trouver des excuses, bien sûr. J’avais les miennes, il est vrai, quand j'étais séparée de Frank par un pouvoir que je ne comprenais pas. « 

Magnifique ralenti sur les chevaux au triple galop et les hommes leur courant après...

CLAIRE (voix off) : « Et pourtant, où que vous soyez, vous faites des choix - des choix insensés ou des choix qui vous sauvent, vous ou quelqu'un d'autre. Tout ce que vous pouvez espérer, c'est que le bien l'emportera sur le mal qui peut en découler. »

Dernière image sur Alicia et Isaiah qui galopent vers leur liberté.

 

 

FIN DE L'ÉPISODE 

 

 

LES SCENES SUIVANTES SONT TOUTES AU SCRIPT  EN TANT QUE SCENES SUPPLEMENTAIRES MAIS ONT ETE SUPPRIMEES DE LA VERSION FINALE (ndlt) 

 

 ANNEXE Scène supplémentaire - "Bonnet à Woolam's Creek" 

40EXT. WOOLAM'S CREEK – DANS LA RUE - JOUR 

L'agitation quotidienne dans une rue pleine de boue. Travelling vers un petit relais de poste. 

M. Bug s’occupe des chevaux, tandis que Brianna tend Jemmy à Mrs Bug – 

 BRIANNA : « Je ne serai pas longue, Madame Bug. » 

 Quelqu'un de l'autre côté de la rue est en train de regarder Brianna planter un baiser sur la joue de Jemmy avant d’entrer dans le relais de poste. 

  

41INT. RELAIS DE POSTE – JOUR 

 Brianna fait la queue derrière les autres clients. Le chariot de la poste a dû arriver car l'arrière-boutique a l'air bondée de lettres et colis. Elle pensait qu'elle n’en aurait que pour une minute, mais cela peut prendre une éternité... 

  

42EXT. WOOLAM'S CREEK - RUE 

Pendant ce temps, Mme Bug divertit Jemmy en lui montrant divers articles et objets - en essayant de lui apprendre de nouveaux mots. Soudain l’ombre d’un homme apparait sur elle et l'enfant. 

Mme Bug louche vers l'homme, le soleil dans les yeux. L'homme sourit et nous le reconnaissons comme nul autre que Stephen Bonnet... Mais Mme Bug ne l'a jamais vu, ni entendu parler de lui. Alors elle répond à son sourire. 

MME. BUG : « Bonne journée Monsieur. «  

STEPHEN BONNET ; « Bonne journée en effet. «  

Bonnet ébouriffe les cheveux de Jemmy. 

STEPHEN BONNET : « Ressemble-t-il plus à sa mère ou à son père, si je peux me permettre cette question ? «  

Une question assez audacieuse pour un étranger. Mme Bug rougit, embarrassée - cet homme pense-t-il qu'elle est la mère de Jemmy ? 

MME. BUG : « Oh... eh bien, il n'est pas à moi, Monsieur. Mais sa mère est vraiment une beauté... Pourquoi me le demandez-vous ? «  

STEPHEN BONNET : « C'est un beau garçon. Souvent, dans la logique des choses, la beauté et la grâce viennent de la mère, et rien d'autre qu'un nom du père. «  

Mme Bug se sent obligée de prendre la défense de Roger. 

MME. BUG : « Eh bien, un beau nom qu'il a reçu de son père aussi. On ne peut pas faire mieux que MacKenzie si vous me le demandez, Monsieur. «  

Bonnet sourit. Mme Bug jette un coup d'œil à Jemmy – 

MME. BUG : « C'est Jeremiah MacKenzie. «  

Bonnet le salue par une révérence. 

 STEPHEN BONNET : « Tout le plaisir est pour moi. «  

Toujours manipulateur, Bonnet feint l'innocence – 

STEPHEN BONNET : « MacKenzie, hein ? Je connais un couple moi-même ... bien sûr, ils n’ont pas grand-chose ... Ce sont des gens que je pourrais connaitre ? 

MME. BUG : « Peu probable, Monsieur. Nous vivons dans l’arrière-pays. Roger Mac est son père. «  

STEPHEN BONNET : « Je vois. Eh bien, on ne sait jamais, peut-être que nos chemins se croiseront un jour. «  

Avec un sourire, Bonnet cherche quelque chose dans la poche de sa poitrine. Il trouve une pièce en argent et la glisse dans le vêtement de Jemmy. Mme Bug est surprise, mais avant qu'elle ne puisse protester – 

STEPHEN BONNET : « Un cadeau. Pour la chance, mon petit homme. J'insiste. » 

Bonnet touche son chapeau en forme de salut et tourne les talons. 

Mme Bug sort la pièce d'argent pour la regarder. Ça a l'air d'être un beau cadeau... 

Quand elle relève les yeux, Bonnet est parti. Disparu. 

Mme Bug porte Jemmy jusqu'aux fenêtres du relais de poste pour regarder à l'intérieur -- Brianna fait toujours la queue. Brianna entend les coups espiègles à la fenêtre et leur fait signe avec un grand sourire.