Indications et séquences
Dans le script, absent de la série
Commentaires des scénaristes
Indications et dialogues

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

 

 

ÉPISODE 505 : NOS CHOIX DE VIES (PERPETUAL ADORATION) 

Ecrit par Alyson EVANS Steve KORNACKI 

 

ÉBAUCHE DE PRODUCTION FINALE

 4 novembre 2019

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

LISTE DES PERSONNAGES 

CLAIRE FRASER /JAMIE FRASER /BRIANNA RANDALL FRASER /ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

PRESENTATEUR TV / LE PERE BEGGS / ARCH BUG / FERGUS FRASER/ GRAHAM MENZIES JOE ABERNATHY/ JOHN QUINCY MYERS /JOSIAH BEARDSLEY/ KEZZIE BEARDSLEY LIEUTENANT HAMILTON KNOX /LIZZIE WEMYSS /MARSALI FRASER /LES INFIRMIÈRES / SOLDATS ANGLAIS / COMMERÇANT /STEPHEN BONNET /TOMMY

 

 INTÉRIEURS

Fraser’s Ridge/ La cabane de Roger et Brianna /Grande maison /Infirmerie / Hôpital de Boston : Couloir Chambre. Bureau des infirmières /Le lounge Hennessy /Taverne de William Reed : Salle de la taverne. Chambre à coucher /Gloriana : Quartiers du capitaine/ Église Saint-Finbar

 

EXTÉRIEURS

Fraser’s Ridge/Grande maison : Porche/ La maison de Roger et Brianna /les bois /Rue Hillsborough /Taverne de William Reed /Ruelle arrière /Église Saint-Finbar /Parc

 

Dans cet épisode, il y énormément d’inversions de scènes, de changements, d’ajouts, d’explications TRES intéressantes (je me permets de vous recommander le JT par le présentateur télé et dont vous avez le flash complet)

J’espère que mes remarques seront claires pour vous.
J’ai replacé les scènes dans l’ordre de l’épisode final télévisé et signalé les très nombreux modifications, rajouts et infos supplémentaires.

 

  

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

  DIALOGUES VOIX DIRECTE


 

OUTLANDER « Nos choix de vies » 

 

 

Stéphanie Shannon : 

« Nous aimons le fait que l'Adoration Perpétuelle ait une double signification. La plus évidente est un clin d'œil à la pratique catholique à laquelle Graham Menzies se sent obligé de participer dans le but de rester proche de sa femme décédée. Ensuite, il y a la signification plus sous-textuelle qui implique le noyau émotionnel d'Outlander – l'amour sans fin que Claire et Jamie ont l'un pour l'autre. «  

 

 

PRE-GENERIQUE (COLD OPEN) 

Eglise Saint-Finbar. Flashback en 1968.
La Claire de ce temps, sophistiquée et maquillée, est assise sur un bac, l’air désolé mais aussi perdue et semblant se poser des question.s

CLAIRE : (en voix off et allant s’agenouiller pour prier l’Adoration) « Combien de fois ai-je placé mes espoirs, mes peurs, mes désirs secrets dans les mains d’un être que je ne peux pas voir, ni entendre, ni même sentir ? Et combien de fois mes prières ont-elles été exaucées ? »

Fondu enchainé sur la séquence suivante…

 

A1aINT. CHIRURGIE DE CLAIRE - JOUR 

Claire regarde au microscope des spores de penicillium notatum (maintenant connus sous le nom de penicillium chrysogenum)

CLAIRE : « Marsali, viens vite ! «  

CLAIRE regarde à travers le microscope sur la table avec excitation alors que Marsali arrive.

 MARSALI : « Qu'est-ce qu’il y a ? « 

CLAIRE : « Viens voir »

 Marsali se dirige vers le microscope et regarde à travers l’oculaire pendant un moment pendant que Claire attend.

MARSALI : « des pinceaux ! Ce sont des pinceaux ! »

 

Stéphanie Shannon : 

« À l'origine, nous pensions pouvoir dramatiser « l'invention » de la pénicilline par Claire comme title card. Nous aurions parcouru les différentes étapes de la moisissure et des spores, aurions atterri sur Claire avec son œil sur un microscope, puis aurions vu sa main écrire "Eureka" dans son carnet de notes. 

Après avoir vu une première version de l'épisode, il est devenu évident que nous devions intensifier ce moment de découverte. Ainsi, la scène "pinceaux" avec Claire et Marsali a été écrite et tournée des mois plus tard. » 

 

 Elle regarde Claire.

MARSALI : « Vous l'avez trouvée ? »

Marsali est folle de joie. Claire lui sourit chaleureusement

CLAIRE : « Je devrais sans doute dire "Eureka". « 

MARSALI : « Qu'est-ce que ça signifie ? « 

CLAIRE ; « Cela signifie : "Je l'ai trouvée."

MARSALI : « Eh bien, Eureka, Claire... vous avez trouvé votre pénicilline. « 

Claire sourit, Marsali sourit en retour et les deux femmes s'embrassent pour célébrer leur réussite.

 

GENERIQUE. 

  

TITLE CARD : 

 Dans le salon de repos des médecins de l’hôpital de Boston, Claire regarde une revue d’architecture sur les plus belles maisons de Caroline du Nord…

Qu’elle repose pour finalement choisir un roman style « Harlequin » : le « Pirate Impétueux » qui a l’air bien écorné…

 

La première séquence (qui n’est pas dans le script original, ndlt) s’ouvre sur une magnifique cascade, puis sur une série d’images des différents épisodes passés montrant Claire à différentes époques et dans différentes situations… La voix off de Claire s’exprime sur ces images.

CLAIRE : « le temps revêt les différentes définitions que les gens prêtent à Dieu. Le fait qu’il soit préexistant et infini. La notion de toute-puissance, puisque rien ne peut contrer le temps, ni les montagnes, ni les armées. Si on laisse le temps faire, il s’occupe de tout. La douleur est soulagée, les épreuves sont effacées, la perte est engloutie. Les cendres aux cendres, la poussière à la poussière. L’homme doit se souvenir qu’il est poussière et qu’il le redeviendra. Et si le temps peut être comparé à Dieu, j’imagine que la mémoire est le diable. »

  

FONDU ENCHAINÉ SUR LA SEQUENCE SUIVANTE… 

  

SEQUENCE ENTRE CLAIRE ET BRIANNA ORIGINALEMENT PREVUE COMME SCENE…22. 

  

22EXT. PARC - JOUR - FLASHBACK (1968) 

Claire est assise seule sur un banc à regarder un groupe d’étudiants hippies, revenant d'une marche de protestation. Certains portent des pancartes de protestation : NON A L’ENFER ! N’Y ALLEZ PAS ! METTEZ FIN À LA GUERRE AVANT QU'ELLE NE VOUS TUE ! » 

CLAIRE (parle en voix off) : « J'attendais des signes, mais je me suis rendu compte qu'ils sont là. Ils sont là depuis la mort de Frank. Je me souviens avoir ressenti des choses quand j'étais seule et il est devenu clair pour moi pourquoi J'ai choisi la solitude si souvent. Je n'étais pas prête à les entendre jusqu'à maintenant. «  

Claire lève les yeux pour voir une Brianna insouciante, descendant l’escalier du parc, les bras chargés de manuels.

CLAIRE (en voix off intérieure) : « Je savais que je devais parler à Brianna de Jamie. Mais comment pourrait-elle jamais comprendre que son vrai père avait vécu au 18ème siècle et n'était plus qu'un souvenir… » 

 Repérant Claire, Brianna sourit et la salue. Claire lui répond. 

CLAIRE (en voix off) : « Me pardonnerait-elle un jour -- ou à Frank, d'ailleurs – de lui avoir menti depuis si longtemps ? je ne savais simplement pas comment lui dire. » 

 Alors que Brianna s'approche, Claire se lève et la serre contre elle dans une étreinte maladroite. 

BRIANNA : « Pardon d’être en retard. »

 CLAIRE : « Ce n’est rien. Nous avons tout le temps de nous rendre au restaurant. « 

BRIANNE : « Déjeuner chez Jeveli’s. L'une de nous doit avoir fait quelque chose de bien.

Tout va bien ? Tu avais l'air bizarre au téléphone. « 

Claire met son bras sous celui de Brianna, commence à marcher. 

CLAIRE : « Oui. Eh bien, non en fait. J’ai perdu un patient. « 

BRIANNA : « Oh maman, je suis désolée « 

 CLAIRE : « Il a fait une réaction allergique à la pénicilline. « 

 BRIANNA : « Il n'y a pas des tests pour ça ? « 

CLAIRE : « Il a été testé négatif. Il y a moins de 5% de faux positifs. C’est très rare. Il faisait malheureusement partie de ce pourcentage. « 

 BRIANNA :   Bon sang…  On ne sait jamais ce qui nous attend, pas vrai ? « 

CLAIRE : « Oui, tu as raison… ».

 

CETTE SCENE NON COUPEE DANS LE SCRIPT ORIGINAL EST ICI COUPEE DANS LA VERSION TELEVISEE (ndlt) 

  

FONDU ENCHAINE SUR UNE NOUVELLE SCENE 4, ORIGINALEMENT PREVUE APRES LA SCENE DE HOILLSBOROUGH… 

  

4INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

Roger et Brianna sont enlacés dans leur lit après des câlins matinaux.

Roger se retourne et se prélasse avec délices. Brianna est plus heureuse que nous ne l'avons vue depuis longtemps. A cause de sa peur de Bonnet, Roger lui a manqué plus qu’elle est prête à l’admettre. Roger tend la main, caresse doucement sa joue.

Puis lui demande…

ROGER : » Est-ce que tu as pris du plaisir ? « 

Il est clair que la réponse est oui pour Roger.

BRIANNA : « Oui, capitaine. »

 Cette remarque les fait glousser de rire.

ROGER : « Ravi de t'avoir satisfaite, Mme Mac. Si un un militaire trouve grâce à tes yeux… »

BRIANNA (tentant un accent écossais) : « Tu vaux beaucoup mieux que ça, mon chéri »

ROGER : « Ton accent ne s’est pas beaucoup amélioré… Si ton père était d'accord avec toi, je mènerais les hommes... au lieu d’être renvoyé de Brownsville à la maison »

 Brianna veut le réconforter.

 BRIANNA : « Ce n’était pas si mal à Brownsville. Maman a dit qu’en fait, à leur arrivée, les gens chantaient et dansaient. Tu sais t’y prendre avec les gens. Ce n'est pas étonnant qu'ils t’aient aimé à Oxford. « 

Elle enfouit son visage dans le cou de Roger –

ROGER : « Vois-tu, j'ai eu le temps de réfléchir sur le long trajet du retour -- il y a universités déjà établies ici -- Harvard et Yale, l’Université MacKenzie... « 

BRIANNA : « Il n'y a pas d'université MacKenzie « --

Roger lui fait un sourire malicieux –

ROGER : « Pas encore... mais du coup » --

BRIANNA (réfléchissant à cette idée) : « Ce n'est pas une mauvaise idée en fait -- Je pourrais enseigner les maths. « 

ROGER : « Oui... mais ce que j'enseignerais... » 

 BRIANNA : « L'histoire, évidemment... «  

ROGER : « Plutôt l'actualité. Ah d'accord ! «  

BRIANNA : « Ce n'est pas si farfelu. Aussi fou que cela puisse paraître, nous pourrions commencer petit avec une école primaire ici sur le Ridge... Avec Marsali et Fergus autour, nous devrions nous développer en un rien de temps » 

 -- Ils rient... mais ça commence à sembler un plan trop réel pour Roger, qui préférerait penser à leur avenir au XX siècle. 

ROGER : « Honnêtement, je ne faisais que passer le temps, en pensant aux "anciens jours". Les choses étant ce qu'elles sont… Mais j'ai juré à ton père de faire partie de sa milice. Et ces mots ont un sens pour lui et pour moi. « 

 

 

 

3EXT. RUE HILLSBOROUGH - JOUR 

Encore un changement de place par rapport au script initial…) 

 

 Jamie et ses miliciens arrivent à Hillsborough. La compagnie hétéroclite de cinquante hommes est un mélange d'Écossais, quelques-uns sont des guerriers chevronnés, mais la plupart sont des agriculteurs et des ouvriers. Aux côtés de Jamie, à cheval, se trouvent Fergus et John Quiny Myers.

En l'absence de Roger, Myers est de facto le second de Jamie. Les hommes guident leurs chevaux dans la rue boueuse, lorsqu'un jeune garçon sort d'une ruelle en courant et lance à Fergus une pomme pourrie. La milice s'arrête.

FERGUS : « Pas l'accueil chaleureux auquel je m'attendais. « 

JOHN QUINCY MYERS : « Sympathiques ces abrutis, hein ? « 

JAMIE : « Ils pensent que nous sommes des Régulateurs. « 

Un commerçant courageux s’avance au milieu de la rue pour confronter les miliciens. Certains courageux habitants se rassemblent autour de lui.

 COMMERÇANT : « On ne veut plus d'ennuis. Si vous êtes venus violer la paix royale, il y a une brigade de Redcoats ici, prête à vous donner une bonne raclée. « 

JAMIE : « Nous n'avons rien contre vous, voisin. Au contraire. Je suis le colonel Fraser, de la milice du Comté, rassemblée aux ordres du gouverneur Tryon. « 

Le commerçant est soulagé.

COMMERÇANT : « Alors nous vous souhaitons la bienvenue et vous bénissons pour votre bonté. « 

 JAMIE : « Il n’y a pas que la bonté. Le gouverneur a promis quarante shillings à tout homme qui s'enrôle. Y a-t-il quelqu’un ici prêt à prendre les armes et se joindre à nous ? »

COMMERÇANT : « C’est ce que nos vies sont censées valoir ? « 

JAMIE « Le courage d'un homme n’a pas de prix « 

 Les citadins se concertent tranquillement. Aucun volontaire.

 JOHN QUINCY MYERS : « Sans doute la force de l'esprit domine celle du corps. « 

Le commerçant tente de sauver la face.

COMMERÇANT : « Nous souhaitons préserver votre bon état d’esprit, cependant, grâce à nos boutiques et autres... Les Redcoats profitent actuellement de notre hospitalité « 

Jamie comprend.

JAMIE : « A la Taverne ? « 

COMMERÇANT (montre le bâtiment) : « Oui. »

 Jamie soulève son chapeau, prend son cheval. Le commerçant et les citadins s'effacent pour laisser passer la milice. 

 

  

6INT. ORDINAIRE DE WILLIAM REED - SALLE DE TAVERNE - JOUR 

ENCORE UNE SCENE DEPLACEE ! (ndlt) 

 

Stéphanie Shannon : 

« En faisant des recherches sur la Hillsborough coloniale, nous avons découvert qu'il y avait une véritable taverne appelée William Reed's Ordinary qui aurait existé pendant la chronologie d'Outlander. C'est vraiment incroyable d'écrire une ligne de dialogue puis de parcourir 7 000 milles en Écosse et de voir que le concepteur des décors Gary Steel a construit ce lieu historique qui existait il y a plus de 200 ans. C'est ce qui rend notre travail magique. «  

 

Un couteau est planté dans une affiche de Murtagh, en plein front. Les Redcoats ivres applaudissent alors que nous découvrons que le lanceur de couteaux est le Lieutenant Hamilton Knox.

Jamie, Fergus et John Quincy entrent dans l'embrasure de la porte et regardent ce qui se passe, alors que Knox retire le couteau de l’affiche. Jamie tire une pièce de sa poche et tend l'argent à John Quincy.

JAMIE : « Allez acheter un tonneau de rhum. Que la garnison s’installe. Et qu’ils boivent le tonneau entier. »

 JOHN QUINCY MYERS (impatient et content) : « N'en dites pas plus, colonel – vos ordres nous conviennent. »

 John Quincy se dirige vers le bar. Jamie et Fergus se fraient un chemin dans la taverne bondée jusqu'à Knox. Le Lieutenant Knox.  

Le lieutenant voit Jamie alors qu'il plante le couteau dans la table.

LIEUTENANT KNOX (à ses hommes) : « Ne vous ai-je pas dit le colonel arriverait comme promis ? Et avant la tombée de la nuit. « 

 JAMIE : « Et avec quelques hommes en renfort, lieutenant. Une cinquantaine. « 

LIEUTENANT KNOX (s’adresse à Fergus, puis à un manteau rouge) : « Apportez-leur tous de la bière. « 

Jamie (fait un signe de tête à Fergus). : « Va avec lui. J'ai besoin d'un moment seul avec Knox. «  

 Fergus comprend, se retire au bar avec le manteau rouge. Jamie regarde à nouveau l’affiche de Murtagh avec ses nombreuses marques de couteau –

Knox note la désapprobation sur le visage de Jamie. Il s’excuse, pensant que Jamie doit juger le comportement grossier – 

LIEUTENANT KNOX : » Un peu barbare, je sais, mais faute de poursuites plus concrètes...  Il ne laisse aucune trace. Une ombre dans la nuit celui-là. « 

JAMIE : « Oui « 

LIEUTENANT KNOX : « Je suis content de vous voir, mais j’ai aussi de mauvaises nouvelles à vous annoncer. « 

Knox sort un document de son manteau et le tend à Jamie.

 LIEUTENANT KNOX : « Du gouverneur Tryon. Le gouverneur compte amnistier les chefs du mouvement des Régulateurs. « 

JAMIE (vraiment surpris) : « L’amnistie totale ? Pour tous ? « 

 LIEUTENANT KNOX : « Exactement. Après tout ce que nous avons fait, les progrès que nous avons faits »

JAMIE : « Il n’explique nulle part pourquoi il donne un tel ordre ? »

LIEUTENANT KNOX : « Non. L'apaisement, peut-être. Mais je m'inquiète... N’aurons-nous pas l’air stupides ou même lâches aux yeux de nos subordonnées ? »

 JAMIE : « ... Oui, peut-être »

Il y a quelque chose qui pèse sur Knox - la confession est calme, mais angoissée –

LIEUTENANT KNOX : « Comme vous le savez, j'ai agi de manière excessive en prison... je ne peux pas imaginer que c’était pour rien. »

 Jamie est vraiment désolé pour Knox, mais secrètement ravi que Murtagh ait une autre chance. Il plie la lettre et la remet à Knox. 

JAMIE : « C’est peut-être un bien - chaque l'homme mérite une seconde chance. »

 Knox a l'air peiné, alors qu'il glisse la dépêche dans son manteau – 

LIEUTENANT KNOX : « Mais si vous aviez pris la vie d'un prisonnier et… « 

 JAMIE : « Vous devez implorer la clémence divine, croyez-moi. Il y aura d'autres combats à mener. « 

LIEUTENANT KNOX : « Je suis heureux de pouvoir vous considérer comme mon ami... et de me confier à vous. C’est honteux, mais je nourris toujours un petit espoir. J'attends une lettre qui pourrait m’aider à localiser Fitzgibbons... « 

Les sens de Jamie sont en alerte.

JAMIE : » Que voulez-vous dire ? « 

LIEUTENANT KNOX : « J'ai demandé au magistrat le registre des prisonniers d’Ardsmuir. J’ai découvert que Fitzgibbons y avait été incarcéré. « 

Jamie réalise où Knox veut en venir. Fergus aussi…

JAMIE : « Vous croyez qu'il peut y avoir des codétenus résidant dans les colonies qui pourraient le cacher ? »

LIEUTENANT KNOX : « Il faut remuer ciel et terre »

JAMIE : « Oui. Comme vous dites. Tout ça pour rien »

 Knox hoche la tête en réponse. Fergus et le Redcoat reviennent avec des chopes de bière. Knox en prend une et en tend une à Jamie.

Knox arrache le couteau de la table, le tend à Jamie.

LIEUTENANT KNOX : « Tenez, essayez « 

JAMIE : « L’amnistie n’inclut pas l'image de l'homme, alors ? « 

Knox hausse les épaules et tend le couteau à Jamie.

LIEUTENANT KNOX : « Nous n’irons peut-être pas plus loin ».

 Jamie est sur la sellette. Il prend le couteau, sent son poids dans sa main.

 MANTEAU ROUGE : « Entre les yeux, Colonel ! « 

 Jamie vise l’affiche de Murtagh à dix pieds de là. Il recule et fait ce qui ressemble à un lancer d'expert. Mais le couteau manque sa cible, et il tire à gauche, sur le mur. Des grognements dans la salle.

Ce qu'ils ne savent pas est que Jamie a manqué exprès. Knox lui donne une tape consolatrice dans le dos.

LIEUTENANT KNOX : « Pas grave. « 

Jamie se force à sourire.

 

CLAIRE (voix off sur les images de Jamie lançant son couteau) : « Dans mon enfance, je regardais les toiles d’araignée, j’observais en attendant qu’un insecte soit pris. En même temps qu’horrifiée à la vue des agonies, j’étais hypnotisée par la façon dont les plus petites vibrations de la toile alertaient l’araignée de la proximité d’une proie. »

 

 FONDU ENCHAINE SUR CLAIRE DANS L’EGLISE DE SAINT FINBAR EN 1968…

« Je me demande si le temps n’est pas la toile éternelle de Dieu, des brins de soie qui s’étirent au fil du temps, où le moindre toucher émet des vibrations qui résonnent à travers les siècles »

  

FONDU ENCHAINE SUR…. LA SCENE ORIGINALEMENT D’OUVERTURE… (oui, encore !) 

  

1INT. HÔPITAL DE BOSTON - COULOIR - JOUR - FLASHBACK (1968) 

 

Stéphanie Shannon : 

« Lors de la création de la saison cinq (basée sur « La Croix de Feu »), les scénaristes ont estimé qu'il nous manquait un élément emblématique d'Outlander : le voyage dans le temps. Nous avons donc conçu l'épisode 505 avec un scénario de 1968 qui illustrerait le besoin éveillé de Claire de dire à Brianna la vérité sur son père paternel, Jamie. Ce serait l'impulsion pour le retour de Claire en Écosse et pour finalement retourner à travers les pierres. 

Comme base du flashback, nous avons aimé une histoire poignante du livre Le Voyage où le patient malade de Claire, Graham Menzies, demande à être euthanasié. Mais il est rapidement devenu évident que l'aide de Claire au suicide de Graham avait un ton trop similaire à sa participation à la mort miséricordieuse de Rufus dans l'épisode 402. Au lieu de cela, nous avons choisi l'histoire de l'anaphylaxie mortelle de Rosamund Lindsay dans La Croix de Feu et de faire de la mort de Graham la suite d'une allergie à la pénicilline. 

En conséquence, nous avons pu lier plus facilement le flashback à l’histoire de la pénicilline et de l’amygdalectomie des jumeaux Beardsley » 

 

Sous le bourdonnement des néons, la porte du couloir s'ouvre et le Dr Claire Randall entre, marchant à grands pas avec détermination. C'est une Claire que nous n'avons pas vue depuis la saison trois. Les années 60. La mélancolie de la vie sans Jamie. 

 Claire s'approche de l’infirmière Jeffries qui se tient à l'extérieur de la chambre d'un patient. 

CLAIRE : « Comment va-t-il ce matin ? » 

L'infirmière Jeffries tend un dossier à Claire. 

INFIRMIÈRE JEFFRIES : « Plein d’entrain, comme d'habitude. » 

 CLAIRE : « Pénible, vous voulez dire. «  

INFIRMIÈRE JEFFRIES : « Ça ne me dérange pas, venant de lui. «  

CLAIRE : « Je peux lui faire une remarque si… » 

 INFIRMIÈRE JEFFRIES : « Oh, mon Dieu non. Ruiner mon seul plaisir ? Il est inoffensif comme un chaton. «  

Claire étudie le dossier puis entre dans la chambre. 

 

 

2INT. HÔPITAL DE BOSTON - CHAMBRE - JOUR - FLASHBACK (1968) 

 Graham Menzies, la soixantaine, assis sur son lit en faisant semblant de se reposer. Il y a une pointe de culpabilité chez lui.

Il finit sa cigarette et jette le mégot par la fenêtre, en essayant de masquer l’odeur de la fumée.

GRAHAM MENZIES : « Eh bien, il était temps. « 

Claire s'arrête en entrant, sentant la fumée.

CLAIRE : « C'est de la fumée ? »

GRAHAM MENZIES : « Je ne sens rien. « 

CLAIRE : « Il va falloir arrêter. » 

 GRAHAM MENZIES : « Je le ferai si vous voulez... «  

Claire fait un sourire ironique. 

 CLAIRE : « Vous êtes certainement plus en forme ce matin. Il parait que vous faites enrager les infirmières. »

 GRAHAM MENZIES : « Ce n’est pas de ma faute si je plais à l'infirmière Jeffries. « 

Claire s'arrête, remarquant l'accent écossais familier. 

GRAHAM MENZIES : « Allez, videz votre sac. Et pas de charabia de docteur »

CLAIRE : « Très bien. Vous avez des calculs biliaires. « 

Graham semble soulagé.

GRAHAM MENZIES : « Des calculs biliaires... C'est tout ? j’ai cru que vous alliez utiliser le "mot en C". Cancer. « 

CLAIRE : « Il y a un "mot en C" différent que je dois utiliser, malheureusement : cholangite - une infection de vos voies biliaires. Je peux la traiter par antibiotique mais les calculs biliaires sont assez gros. Trop gros pour passer naturellement. Vous aurez besoin d'une cholécystectomie pour retirer la vésicule biliaire. »

Graham le comprend, puis –

GRAHAM MENZIES : « Dr Randall. C'est un bon nom anglais. »

 CLAIRE : « Mon nom de femme mariée. « 

GRAHAM MENZIES : « Vous me faites une proposition qui me semble très personnelle. Ce serait bien si on s’appelait par nos prénoms. »

CLAIRE : « Monsieur Menzies, j'ai vraiment besoin que vous vous concentriez. »

GRAHAM MENZIES : « Eh bien, je reconnais toujours un Écossais quand j’en vois un - vous avez du sang écossais d’une manière ou d’une autre. »

CLAIRE : « Je me considère américaine maintenant. « 

GRAHAM MENZIES : « Aucune honte à cela. J'ai épousé une américaine moi aussi. « 

CLAIRE : « Il n’était pas américain en fait « 

GRAHAM MENZIES : « Elle est décédée. Mon Olivia. La voix de Graham se casse. Il est ému. Imaginez que je vis ici depuis plus de 20 ans et les gens ne comprennent toujours pas un p… de mot de ce que je dis... « 

Le charme de Graham parvient à amener un sourire sur les lèvres de Claire... il y a quelque chose chez lui…

 CLAIRE : « Vous avez le chic pour changer de sujet. Puis-je vous en dire plus sur votre opération sans interruption, s'il vous plaît ? « 

GRAHAM MENZIES : « S’il le faut ».

CLAIRE : « L'incision fait généralement entre 12 et 18 centimètres... en haut et à droite de votre ventre, juste sous les côtes. »

 GRAHAM MENZIES : « Vous allez me vider comme un poisson ? « 

CLAIRE : « Oui. Mais d'abord je vous mets sous antibiotiques pour traiter cette infection. J'enverrai l’Infirmière Jeffries pour faire certains tests préliminaires, pour les allergies et autres choses de ce genre. »

GRAHAM MENZIES : « Je suppose qu'il n'y a pas d'autre options. « 

CLAIRE : « J'ai bien peur que non. « 

Graham réfléchit, puis –

GRAHAM MENZIES : « Allons-y alors. Ce n’est qu’une cicatrice de plus, pas de quoi en faire un plat »

Claire se fige, elle entend la voix d'un fantôme…

 

5INT. SALON HENNESSY - NUIT - FLASHBACK (1968) 

CETTE SCENE A ETE COUPEE. ELLE EST DANS LES DVD. 

 Le bar est presque vide. Un pâté au poulet à moitié mangé mis de côté, Claire est assise au bout du bar en train de lire un roman d'amour intitulé "Le pirate impétueux". Claire ignore ce qui se passe autour d’elle, et elle se concentre sur sa routine du soir. 

Tommy le barman approche. 

TOMMY : « Whisky sec avec une goutte d’eau. » 

 CLAIRE : « Je pense que je vais passer ce soir, Tommy. «  

Tommy hoche la tête, reprend le verre. Claire retourne à son livre. 

 

26INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

ENCORE UN CHANGEMENT DE PLACE POUR CETTE SCENE INITIALEMENT PREVUE EN FIN D’EPISODE (n°26 !) 

En lisant les remarques de S. Shannon, vous comprendrez ce choix… 

  

Stéphanie Shannon : 

 « L'amygdalectomie des jumeaux Beardsley. C'est une de ces scènes qui vient tout droit du livre. Mais en nous concentrant sur la pénicilline, nous avons pu relier cette opération au scénario de Graham Menzies. Caitriona et les autres acteurs ont pratiqué la procédure médicale pendant quelques jours sous la direction de notre conseiller technique, le Dr Claire. 

Quand est venu le temps de filmer l'amygdalectomie, la partie procédure de la scène s'est déroulée sans accrocs. Cependant, la partie la plus difficile de la scène a été le plan où Josiah regarde simplement son frère Kezzie se faire opérer. Parce que les frères sont joués par le même acteur, un plan d'effets visuels a été conçu pour qu'ils puissent être dans le même cadre en même temps. Ce fut un processus laborieux mais qui valait la peine de donner l'illusion des jumeaux. « 

 

Claire tient le visage de Kezzie alors qu'elle examine sa bouche. Lizzie tient une lanterne pour fournir de la lumière. Arch Bug et Marsali se tiennent à proximité et regardent.

CLAIRE : « Pas de langue ou de lèvres enflées. « 

Elle penche la tête de Kezzie en avant, examine son cou puis son dos. Kezzie échange un regard maladroit avec son frère Josiah qui est assis de l'autre côté de la pièce.

CLAIRE : « Pas de rougeurs. Ni d’urticaire. (Elle recule et regarde Kezzie). Félicitations, Kezzie. Tu n’as pas l’air d’être allergique à la pénicilline. »

 MARSALI : « Alors, la moisissure a fonctionné ? « 

CLAIRE : « Pour autant que je sache. « 

MARSALI : « Vous ne semblez pas certaine, Claire. « 

CLAIRE : « Le test n'est pas entièrement fiable. « 

MARSALI : « Mais vous pensez que tout ira bien ? « 

CLAIRE : « Tout ce qu’on fait en tant que médecin comporte des risques. Même après avoir fait tout mon possible, il peut y avoir des complications imprévues. Parfois, même fatales. Mais plus on fait pour atténuer le risque, plus le patient a de chances d’être sauvé. « 

Claire sort sa seringue de la trousse médicale du Dr Rawlings -- la plaque signalétique en laiton en évidence - puis tire la seringue pleine de pénicilline d'un bol de bouillon. Elle tapote la seringue avec son doigt pour déplacer les bulles d’air vers le haut.

CLAIRE : « Cette dose devrait lancer le combat contre l’infection. Apporte-moi les autres instruments stérilisés, s’il te plait »

 Marsali prend un plateau d’instruments chirurgicaux alors que Claire s'approche de Kezzie avec la seringue.

CLAIRE : « Bon Kezzie, baisse ton pantalon. »

 Kezzie lance un regard méfiant à Josiah. Arch Bug donne à Kezzie une petite tape rassurante sur l'épaule. 

Lizzie détourne le regard alors que Kezzie laisse tomber son pantalon. Claire ne perd pas de temps à planter l'aiguille dans la fesse de Kezzie. Il grimace, prenant une courte respiration alors que Marsali prépare les instruments chirurgicaux.

CLAIRE : « Maintenant, Lizzie, recouvre-le du drap. »

 Kezzie remonte son pantalon, se rassoit pendant que Lizzie met un drap autour de lui. CLAIRE : « Mr Bug, tenez-bien ses épaules. Laudanum. «

 Arch Bug se place derrière le garçon et lui tient les épaules fermement.

Marsali passe à Claire du laudanum. Claire incline le front de Kezzie en arrière et verse le laudanum dans sa bouche.

CLAIRE : « Cela fera effet rapidement « 

Alors que ses paupières deviennent lourdes, Kezzie échange un regard avec Josiah. 

CLAIRE : « Lizzie, tiens la lanterne bien près. « 

LIZZIE : « Oui Madame »

CLAIRE : « Ouvre grand. Je vais faire vite. Mais tu vas devoir rester complètement immobile. Lève la tête. Bouchon ! »

 Kezzie ouvre la bouche. Claire utilise une paire de forceps pour maintenir la langue de Kezzie puis elle insère un bouchon dans l'une de ses joues pour l'aider à maintenir sa bouche ouverte.

CLAIRE : (à Marsali) « Bien. Exactement comme je t’ai appris. « 

MARSALI : « Scalpel. « 

Claire sourit en prenant le scalpel de Marsali et insère l'instrument dans la bouche de Kezzie et coupe son amygdale enflée. Elle retire rapidement le scalpel et en un mouvement habile continu, incline la tête de Kezzie. Il reste immobile, mais les jointures de ses mains deviennent blanches et il s’accroche aux bras du fauteuil. Le sang coule sur le menton de Kezzie.

Claire tire le morceau de chair sanglant hors de la bouche du garçon et le met dans un bol. Plaf. Avec l'aide de Marsali, Claire troque le scalpel pour une paire de forceps qui serrent une éponge. Elle retient la langue de Kezzie avec la paire initiale de pinces et d'inserts et éponge sa bouche ensanglantée avec l'autre.

 

CLAIRE : « Voilà. Lève la tête. (À Marsali)) Tiens ça là-dedans. Je vais devoir cautériser les tissus. « 

Claire attrape un petit fer à cautériser qui chauffe sur une lampe à huile.

Lizzie, Marsali et les yeux de Kezzie écarquillent les yeux alors que Claire s'approche avec le cautère, sa pointe rougeoyante. Claire jette un coup d'œil à Lizzie, qui tient toujours la lanterne, mais ses yeux sont fermés.

CLAIRE (à Kezzie) : « Tiens bon. Là, ça peut être compliqué. »

 Claire insère le fer chaud dans sa bouche et cautérise la plaie. Il y a un sifflement et un grésillement lorsque le fer est plaqué sur la chair. Un peu de fumée s'échappe de la bouche de Kezzie - mais il n’émet pas un son. Claire retire le fer à cautériser. Elle enlève l'éponge et le bouchon, les jette dans le bol.

CLAIRE : « Voilà. C’est fait. « 

Marsali retire le bol et les instruments.

CLAIRE :   Lizzie, tu peux ouvrir les yeux maintenant. « 

LIZZIE : « Sainte Mère de Dieu. « 

CLAIRE (à Kezzie) : « Est-ce que tu vas bien ? »

 Kezzie déglutit difficilement mais acquiesce.

CLAIRE : « Tu es vraiment très courageux, Kezzie. Maintenant, il faut aller te reposer. Lizzie, peux-tu le nettoyer et le mettre au lit ? »

Alors que Lizzie commence à aider Kezzie, le garçon refuse en silence.

CLAIRE : « N’essaie pas de parler. Tu te ferais mal. »

 N'ayant pas bougé de sa chaise, Josiah se lève enfin. Lui et Kezzie semblent se parler sans se parler.

JOSIAH : « Il insiste pour rester pendant que vous me ferez la même chose. « 

Claire regarde Kezzie. Il sourit, ses dents maculées de sang. L’amour fraternel…

CLAIRE : « Alors je suppose qu’on doit s’y mettre ».

 

 

9INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

INUTILE DE PRECISER QUE CE N’EST PAS LA PLACE ORIGINELLE DE CETTE SCENE… 

 

Une poupée de maïs danse de haut en bas au son de pleurs.

La caméra révèle un Roger exaspéré tenant Jemmy en pleine crise de pleurs. Roger utilise la poupée pour essayer de calmer le nourrisson. Ça ne fonctionne pas. 

Roger échange la poupée contre un soldat en bois. Jemmy répond par un hurlement angoissé. 

ROGER : « Je ne peux pas t’en vouloir, je ressens la même chose moi-même. »

 À bout de nerfs, Roger commence à arpenter la pièce, tapotant doucement le bas du dos de Jemmy. Dans un effort pour arrêter l'enfant de pleurer, Roger cherche autre chose qui pourrait l'apaiser.

Roger se dirige vers la boîte à bijoux de Brianna sur une étagère. Il ouvre le couvercle, sort un médaillon en argent et l’agite pour Jemmy.

ROGER : « Regarde, Jem, regarde. Ça brille, non ? « 

Jemmy n'est pas apaisé. Alors que Roger repose le médaillon, Jemmy se tortille. Roger fait passer l'enfant d'un bras à l'autre et dans le processus, fait tomber la boîte à bijoux. Les boucles d'oreilles et des bibelots tombent au sol.

ROGER : « Ah, merde. »

 Roger remet Jemmy dans son berceau et commence à ramasser le contenu. Alors qu'il le fait, quelque chose attire son attention -- quelque chose d’étincelant à l'intérieur d'un morceau de mousseline. Il hésite, déballe ensuite le tissu pour découvrir un diamant noir. Roger ramasse le diamant et l'examine. Il y a quelque chose d'étrangement familier à propos de ce joyau. Puis ça le frappe comme un coup de poing dans le ventre.

 

CLAIRE (en voix off sur ces images de Roger)) : « Dieu est-il l’araignée qui nous emporte à travers la mort et la résurrection ? Ou n’est-il que le tisseur de la toile, qui regarde la soie tressaillir et vibrer à travers le cosmos, jusqu’à réveiller les vraies araignées, celles qui se cachent au tréfonds de notre être ? »

 

 

11INT. OCEAN ATLANTIQUE - GLORIANA - QUARTIERS DU CAPITAINE - NUIT - FLASHBACK (1769) 

Le navire craque et se soulève, provoquant le balancement d'une lanterne. Sous la lumière, Roger et Stephen Bonnet sont assis en face l’un de l’autre. Sur la table entre eux se trouve une pile de shillings. Chaque homme tient un éventail de cartes alors qu'ils jouent au whist. Cela devrait être évident pour le public (mais pas à Roger) que Bonnet porte la bague de Lallybroch de Claire. 

 ROGER : « Quand pensez-vous que nous arriverons à Philadelphie ? 

STEPHEN BONNET (concentré sur sa main) : « Si le vent reste dans notre dos, alors demain.  Vous devriez garder l'esprit au jeu... si vous espérez toujours impressionner votre femme. » 

 Un Roger aux lèvres pincées lance à Bonnet un regard interrogateur. 

STEPHEN BONNET : « Les femmes feraient tout pour des bibelots, de l’argent, des bijoux - n'importe quoi. Elles sont à vous pour un joli penny. Ou un diamant, ou une bague » -- Soudain, Bonnet enfonce son pouce et son index dans sa bouche, et en sort un diamant noir. Le joyau scintille, même dans la pénombre.

 STEPHEN BONNET : « J'allais parier cette beauté rare. Quitte ou double sur la dernière carte « 

Bonnet place le diamant au sommet de la pile de pièces. Roger ajoute au pot, enhardi par les cartes dans sa main. Il déclare fièrement…

ROGER : » Ma femme préfère les mots et les actes. »

STEPHEN BONNET : « c’est vrai ? »

 Roger joue sa dernière carte – Dame de cœur. La tension remplit l'air. Bonnet se penche et croise le regard de Roger... Concédant à moitié le fait que Roger est en train de gagner.

 STEPHEN BONNET : « Puisque vous n'aurez pas besoin de pierre précieuse... Vous préférerez peut-être mes perles de sagesse... Les femmes ne sont qu'une taxe que nous, les hommes, payons sur le plaisir. »

 Bonnet remue sur sa chaise, laisse tomber son bras et - hors de La vue de Roger - laisse tomber sa mauvaise carte pour récupérer l'as de cœur dans sa main. Puis Bonnet pose sournoisement la carte sur la table. Roger est perplexe et méfiant.

ROGER : « Vous n’avez pas déjà joué l’as de cœur au tour d’avant ? « 

 

 Stéphanie Shannon : 

« Roger demande à Bonnet : « Vous n’avez pas déjà joué l'as de cœur au tour d’avant ? Dans le jeu de Whist, une main est en fait appelée un « tour ». Mais peu importe combien de fois nous avons réécrit la ligne pour utiliser le terme correct, il semblait étrange que Roger dise : « Vous n’avez pas déjà joué l'As de cœur au tour d’avant ? Car en fait, Bonnet jouait un tour à Roger en changeant de carte. 

C'était l'un de ces moments où il faut sacrifier l'exactitude historique au profit de la clarté. «  

 

STEPHEN BONNET : « Vous vous trompez. « 

Un long silence inconfortable s'installe entre eux. Le regard sur le visage de Bonnet laisse entendre à Roger qu’il vaut mieux pour lui éviter de contester.

ROGER : « Ce devait être l'as de carreau. »

STEPHEN BONNET : « Vous êtes un homme sage, Monsieur MacKenzie. « 

Bonnet hoche la tête puis attrape le diamant noir au sommet du tas de pièces -- -- et le remet dans sa bouche.

Fondu enchainé sur Roger, pensif et atterré, dans la maison…

 

15INT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

 Brianna entre pour trouver Roger assis à une petite table près de la cheminée, perdu dans ses pensées. Elle pose ensuite un panier - vide, à part quelques herbes.

BRIANNE : « Je voulais faire une soupe aux champignons. « 

Roger ne répond pas. Il est concentré sur ce qu'il tient dans sa main. Brianna traverse la pièce et vérifie que Jemmy est allongé dans son berceau.

BRIANNA : « Je ne pensais pas m’absenter aussi longtemps... Je cherchais des chanterelles… Mais je n'ai rien trouvé... (en parlant de Jemmy) Il a été pénible ? « 

Roger montre le diamant noir à Brianna.

ROGER : « Qu'est-ce que c'est ça ? « 

Brianna ne voit pas très bien à quoi il fait référence alors elle se dirige vers Roger mais  quand elle voit que c'est le diamant noir, elle s'arrête net -- le fixant, sans expression. Sa réaction équivaut à une preuve, donc Roger n'attend pas de réponse.

ROGER : « C'est celui de Bonnet, n'est-ce pas ? »

 Brianna est décomposée, visiblement très affectée par le fait que Roger ait découvert le diamant.

BRIANNA : « Je voulais t’en parler, mais j'avais peur que tu ne comprennes pas. « 

ROGER : « Essaie quand même ».

BRIANNA : « Tu sais que je suis allée le voir à Wilmington. Pendant que tu étais parti. «  

Roger bondit. 

ROGER : « Parti ?! Quoi - quand je me suis enfui avec les Mohawks ? Tu veux dire vendu comme esclave - disparu ? «  

Cela ne va pas être facile - Roger est blessé et Bree est va devoir choisir ses mots avec soin. 

BRIANNE (se corrigeant) : « Oui, oui - c'est ce que je voulais dire. Quand tu as été emmené « 

 ROGER : « Ce que tu as dit, c’est que tu allais à sa pendaison »

BRIANNA : « C’est vrai. Mais… Da avait dit que le pardon m’aiderait, mais quand je suis arrivée là-bas, j'ai ressenti le besoin de le voir en personne – « 

Roger est furieux : la seule chose qui le retient est que son fils bébé dort à proximité –

ROGER : « Alors tu lui as parlé ? Là-bas ? En prison ? »

 BRIANNA : « Oui. C'est alors qu'il m'a donné le diamant… « 

ROGER : « Et tu l'as gardé ? Un cadeau de Bonnet ? « 

BRIANNA : « Je l'ai gardé pour Jemmy. Pour qu’il puisse repartir un jour à travers les pierres. Roger, c'est son billet de retour. Notre billet de retour. « 

Bien que douloureuse, la rationalité derrière cette idée renforce la rage de Roger... Mais quelque chose d'autre continue de le ronger. Il va à la table et ramasse le diamant d'où il l'a laissé .

ROGER : « Mais alors, pourquoi ? Pourquoi ? Le Stephen Bonnet que j’ai connu ne donnerait pas ce diamant pour sauver la vie de sa propre mère. « 

Brianna se rend compte qu'elle va devoir dire la vérité. Elle est effondrée.

BRIANNA : « Parce que je lui ai dit que Jemmy était de lui. « 

C'est comme si un million d'émotions explosaient dans la tête et le cœur de Roger en même temps. Et Bree peut voir les conséquences atomiques sur Roger quand elle lui raconte la suite.

BRIANNA : « Il allait mourir. J’ai pensé que ça le réconforterait de savoir qu’il quitterait ce monde en laissant une part de lui.  Roger, je suis vraiment désolée -- Je ne savais pas si tu reviendrais un jour -- J'avais peur et... je te pleurais « 

Brianna cherche le visage de Roger pour voir s’il comprend.

BRIANNA : « Ce n'étaient que des mots. Des mots que tu n’aurais jamais dû entendre. » ROGER : « Les mots ont des conséquences « –

Brianna lui tend la main mais Roger ne la prend pas. 

ROGER : « Tous ces mois depuis mon retour ? A notre mariage -- le serment par le sang – tu étais sûre que l'enfant était de Bonnet ? « 

C'est au tour de Brianna de se sentir furieuse –

 BRIANNA : « Roger, comment pourrais-je jamais savoir avec certitude que Jemmy est de lui ? »

 ROGER : « Tu le lui as dit. Tu ne m’en as jamais dit autant. »

 BRIANNA : « Je ne pensais pas que j'en avais besoin. « 

Roger essaie de concilier son cœur avec les faits. Mais il ne peut pas aller au-delà de la douleur.

ROGER : « Brianna, qu’est-ce que tu crois vraiment ? Dans ton cœur. Qu'est-ce que tu crois vraiment ? « 

Brianna se retrouve sans réponse, en pleurs. D’une rage froide, Roger remet le diamant à Brianna, attrape son manteau et son fusil et sort.

 

Stéphanie Shannon : 

« Il y a eu beaucoup de débats dans la salle des scénaristes sur jusqu'où aller avec cette scène. Nous voulions que Roger pousse fort pour comprendre les motivations de Brianna quand elle a accepté le diamant noir de Bonnet, mais nous ne voulions pas que Roger se présente comme arrogant et cruel. 

C'était un peu une danse pour valider leurs deux arguments. Au final, Sophie et Richard ont joué la scène à la perfection. «  

  

 

 19 20EXT. ST. ÉGLISE DE FINBAR - JOUR - FLASHBACK (1968) 

OUI OUI. ENCORE DEPLACEE… 

  

Stéphanie Shannon : 

« La série n'avait jamais établi Claire comme une fervente adepte de l'église, mais dans Le Voyage, Diana « demande « à Claire d'assister à une adoration perpétuelle afin de trouver la paix et la tranquillité d'esprit. Elle dit également une prière pour elle-même et Jamie pendant son séjour. 

Le parallèle que nous faisions entre Graham et Olivia, et Jamie et Claire, était évident, mais nous aimions aussi l'idée que Claire se retrouve à un endroit où elle pourrait se concentrer et réfléchir. L'emplacement de l'église a fourni un cadre incroyable pour notre histoire. «  

 

Claire gare sa voiture en face de l’église. Elle reste assise dans sa voiture un moment, ne sachant pas vraiment pourquoi elle est là. Hésitante, elle ouvre la porte et sort.

 

21INT. ST. ÉGLISE DE FINBAR - JOUR - FLASHBACK (1968) 

Quelques adorateurs parsemés dans l’église pour prier. La porte s'ouvre et Claire entre. Elle est accueillie par une religieuse qui chuchote et la dirige vers les bancs à l’avant. Claire repère une femme agenouillée devant l'autel devant l’ostensoir, récitant silencieusement le chapelet. 

Claire se glisse sur le banc du deuxième rang, se sentant un peu mal à l'aise et ne sachant toujours pas tout à fait pourquoi elle est ici. Elle est assise et regarde les décors - le plafond voûté, les vitraux, l’autel majestueux, les rangées de cierges scintillants. Des symboles de grâce, de bienveillance, d'humilité et de douleur. 

LE PERE BEGGS sort du confessionnal et remarque Claire. Il s'approche d'elle, se penche et lui parle doucement.

LE PERE BEGGS : « Je ne crois pas vous avoir déjà vue à l'Adoration. Étiez-vous une amie de M. Menzies ? « 

CLAIRE : « Claire Randall. Je suis son chirurgien... ou je l’aurais été. Je devais opérer Graham mais il est mort subitement, juste avant l’opération. » 

LE PERE BEGGS : « Oui, nous avons tous été choqués par la nouvelle. C'était une telle tragédie. (Il prend un moment pour réfléchir à la mauvaise nouvelle.) Graham était une personne rare. Dévoué à sa famille et à sa foi. Il me donnait toujours le sourire. »

 CLAIRE : « Il était doué pour ça. »

LE PERE BEGGS : « Vous permettez ? « 

Claire lui fait signe de la rejoindre. Le père Beggs fait une génuflexion puis s'assied sur le banc à côté d’elle.

LE PERE BEGGS : « Le connaissiez-vous bien ? « 

CLAIRE : « Non, pas au sens habituel. Pour être honnête, je ne sais même pas pourquoi je suis ici. « 

LE PERE BEGGS : « Parfois, même des étrangers trouvent le chemin de notre cœur. « 

CLAIRE : « Le peu que je savais de Graham, c'est à quel point ce moment était sacré pour lui. Et la promesse qu'il avait faite à sa femme d'être ici. « 

LE PERE BEGGS : « A part l'amour que Dieu porte à ses enfants... Cette sorte d’amour et de dévotion entre mari et femme – est incomparable. »

 CLAIRE : « Oui. Il m'a rappelé quelqu'un, Quelqu'un que j'ai perdu. « 

LE PERE BEGGS : « Personne n'est perdu s'il n'est pas oublié. « 

CLAIRE : « Peut-être que j'avais juste besoin qu’on me le rappelle. « 

LE PERE BEGGS : « Puissiez-vous trouver la paix en sachant qu’il y a un ange de plus au-dessus de nous. «  

CLAIRE : « Merci pour ces mots réconfortants ». 

Le père Beggs quitte le banc et s'éloigne dans l'allée. La femme qui prie à l'ostensoir se tourne et fait un signe de tête à Claire. Claire se lève et avance, s'arrêtant brièvement pour faire une génuflexion devant l’autel. 

Elle s'agenouille à côté de la femme qui se signe ensuite et part. Claire entend la porte latérale de l'église se refermer. Tout est calme. Ses yeux regardent l'ostensoir devant elle -- son rayon de soleil doré éclairé par des bougies qui brûlent sans vaciller. 

Claire ressent alors une sensation de chaleur. Avant qu'elle ne s'en rende compte, elle est vaincue - émue aux larmes. Peut-être est-ce le fait d'être ici dans ce lieu de réconfort ou Graham Menzies et son dévouement ... Ou peut-être qu'elle a vraiment ressenti le la présence de Jamie. 

 

 

23 24EXT. FRASER'S RIDGE - BOIS - JOUR 

OUI BIEN SUR, ENCORE UNE SCENE DEPLACEE… 

 

 Roger somnole contre un arbre, épuisé après une nuit stérile de chasse. Soudain, un bruit le fait sursauter. Il ouvre les yeux à temps pour apercevoir un mouvement rapide dans les bois. Roger ramasse lentement son fusil en scrutant ce qui se passe là-bas - dîner, ami ou ennemi ? Bruits de brindilles et de branches.

Roger braque son fusil dans la direction du bruit. Il se stabilise, vise, et alors –

ROGER : « Claire ! »

CLAIRE : « Roger ! « 

Claire sort du bois, un panier à la main. Roger baisse le fusil et respire.

 ROGER : « Oh mon Dieu... Je vous aurais sûrement ratée, mais quand même. « 

Claire rit, soulagée.

ROGER : « Vous êtes dehors de bonne heure. « 

CLAIRE : « Je ne pouvais pas dormir alors j'ai pensé me rendre utile. Je suis à la recherche de sceau d'or pour la convalescence des jumeaux... Je pourrais te faire la même remarque. « 

 ROGER : « Je chassais. Principalement. »

 Claire pose son panier, jette un coup d’œil au campement de fortune qu'il a installé. CLAIRE : « Toute la nuit ? « 

Roger acquiesce. Claire devine, lit entre les lignes.

CLAIRE : « Ça ne me regarde pas bien sûr mais… »

 ROGER : « Mais vous ne croyez pas à mon excuse de chasse ? « 

CLAIRE : « Appelle cela l'intuition d'une mère. « 

Roger se demande s'il doit se confier à elle. Puisqu'elle est la personne la plus proche qu'il ait eue d'une mère depuis, eh bien, depuis toujours, il se confie –

ROGER : « J’aurais aimé avoir l’intuition d’un mari. « 

Claire rit -- combien de millions d'hommes ont dit ça ?

CLAIRE : « Roger, tu n’es pas marié depuis longtemps. L'intuition vient avec l'écoute et le temps. « 

ROGER : « J'ai du temps à revendre. »

 Roger s'arrête, Claire est toujours avant tout la maman de Bree. Claire lit l'hésitation de Roger –

 CLAIRE : « Crois-en ma vieille expérience, le mariage n'est pas toujours facile. »

 ROGER : « Oui mais… Vous et Jamie »

 CLAIRE : « Tu oublies que Jamie n’a pas été mon premier mari. Frank et moi avons eu un mariage très compliqué. « 

 ROGER : « Je suis désolé, Claire. Je ne voulais pas réveiller de vieux souvenirs « --

CLAIRE : « Non - ça ne me dérange pas d'en parler. Non, en fait, j'ai beaucoup pensé à cette époque dernièrement. Frank et moi, nous y arrivions quand même, pour le bien de Bree. « 

ROGER : « Mais pour que ça marche... Vous avez dû mentir à Bree presque toute sa vie à propos de son vrai père. »

 Roger prend un moment avant de poser la question suivante.

ROGER : » Le regrettez-vous parfois ? « 

CLAIRE : « Non... Il était important que Bree se sente en sécurité et aimée par ses deux parents. « 

Roger vient s’asseoir près de Claire sur un arbre mort.

ROGER : « Mais lui dire la vérité sur Jamie, ça vous a rapprochées, toutes les deux. « 

CLAIRE : « C’est vrai »

 ROGER : « Donc, la morale de l'histoire, c’est qu’il faut toujours être honnête. « 

CLAIRE : « Pas toujours. Parfois l’honnêteté fait vraiment mal. « 

De toute évidence, il ne s'attendait pas à cette réponse...

CLAIRE : « Tu as vu à quel point Bree était dévastée et furieuse quand je lui ai dit que Frank n'était pas son vrai père. Tu étais là. Elle n’aurait jamais pu comprendre la vérité lorsqu'elle était enfant. Cela a été difficile pour moi aussi, d’essayer de trouver le bon moment pour le lui dire. Roger, pense au caractère précieux des moments que vous passez ensemble « 

Roger ramasse son fusil et attrape sa besace de chasse. 

ROGER : « Merci pour votre honnêteté, Claire. »

 Claire sourit. Roger se retourne, s'en va.

 

 25EXT. FRASER'S RIDGE - CABINE DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

Brianna est assise sur le porche et répare soigneusement la chemise déchirée de Jemmy. Ses yeux sont rouges d'avoir pleuré. A proximité, l'enfant dort dans un berceau. Roger s'approche, serrant son fusil et portant quelques chanterelles sur une écorce. Roger prend place sur le porche à côté de Brianna et pose les champignons. Brianna reste silencieuse. Enfin, elle commence à examiner les champignons.

ROGER : « J'ai traversé le ruisseau et j'ai trouvé quelques chanterelles » ...

Des excuses en quelque sorte. Brianna esquisse un sourire.

 BRIANNA : « Je veux m'expliquer. »

ROGER : « Ça ne fait rien. Je suis désolé, Brianna. Pardon pour tout. (Il regarde Brianna qui est toujours torturée…) Il y a autre chose. « 

BRIANNA : « Stephen Bonnet est toujours vivant. « 

ROGER : « Quoi ? »

 

Stéphanie Shannon : 

« C'est une de ces scènes où le moins est le plus. Roger a des remords. Il n'a pas besoin d'entendre une explication de Brianna. Il y a un sens brutal de l'honnêteté dans leur dialogue. 

Le rebondissement survient lorsque Roger apprend que Stephen Bonnet est vivant. Bien que Roger et Brianna soient plus proches que jamais, l'homme qui les a séparés est toujours en liberté. Roger s'attendait peut-être à beaucoup de choses, mais pas à ça. » 

 

 BRIANNA : « Et il me hante, Roger. Je le vois partout. Et le pire, Mme Bug m'a dit qu'un Irlandais s'était approché d’elle et avait parlé à Jemmy quand nous étions à Woolam's Creek – il a donné à Jemmy une pièce d’argent. «  

ROGER : « Ça pouvait être n'importe qui. Et Mme Bug est une fouineuse – ça réduit les possibilités. »

 Mais pour l'amour de Brianna, Roger surveille sa réaction. Brianna s'effondre sous le poids de sa confession – 

BRIANNA : « Ce n'était peut-être pas Bonnet, mais Lord John l'a confirmé à notre mariage - que d'autres l’ont vu à Wilmington... »

 Roger est intérieurement furieux. Il n'est pas encore certain de ce qu'il va faire avec Bonnet, mais il y a une chose qu'il sait avec certitude –

 ROGER : « Écoute, je ne te demanderai pas d'expliquer pourquoi tu ne me l'as pas dit. Ça n'a pas d'importance. Il n'a pas d'importance. Parce que dès comme nous saurons si Jemmy peut voyager -- Nous utiliserons le diamant de Bonnet pour partir... Comme tu l'as dit, c'est notre billet de retour. »

Brianna se réfugie dans les bras de Roger, mais on peut voir sa détresse et sa peur.

 

 

 

aA22INT. ORDINAIRE DE WILLIAM REED – JOUR 

OUI ! UN AUTRE DÉPLACEMENT DE SCENE… 

 

 Knox mange, appréciant la nourriture mais aussi enthousiasmé par des nouvelles récentes. Un paquet de documents est sur la table à côté de sa chope. Jamie se tient en face de Knox, essayant de digérer l’information qu'il vient d'apprendre.

JAMIE : « L’amnistie pour tous, sauf pour Murtagh Fitzgibbons. « 

LIEUTENANT KNOX : « Manœuvre astucieuse, n'est-ce pas ? « 

JAMIE : « Le gouverneur Tryon veut en faire un exemple. « 

LIEUTENANT KNOX : « Ce genre de trahison est impardonnable. C'est pourquoi Son Excellence m'a ordonné de continuer à traquer Fitzgibbons. »

 Jamie essaie de comprendre ce que cela signifie pour Murtagh. Et pour lui-même.

JAMIE : « Je suis soulagé de l'entendre... mais j’ai peur que cela ne fasse qu'encourager les Régulateurs à enfreindre la loi. « 

LIEUTENANT KNOX : « Eh bien, nous ne sommes que d'humbles serviteurs de la loi. Ceux qui suivent le chemin des justes devraient être récompensés. »

 Jamie n'a d'autre choix que d'accepter.

JAMIE : « oui ».

LIEUTENANT KNOX : « Asseyez-vous s'il vous plait. Rejoignez-moi pour le dîner. «  

JAMIE : « Merci, mais j'ai mangé... que deviendra la milice ? « 

LIEUTENANT KNOX : « Vous devez la mettre au repos et me remettre votre registre d’enrôlement. Puis vous et vos hommes pourrez rentrer chez vous. En chemin, vous remettrez ces amnisties à ceux qui vivent dans les comtés à l'ouest de Hillsborough. « 

JAMIE : « Mais je n'en ai pas le droit. Je ne suis pas Shérif. « 

LIEUTENANT KNOX : « Non. Mais vous êtes écossais, comme de nombreux Régulateurs. Entre Écossais, le Gouverneur souhaiterait que vous les persuadiez de son désir d'être miséricordieux et juste. « 

Jamie accepte à contrecœur la tâche.

JAMIE : « Mon seul regret est de ne pas pouvoir vous aider à pourchasser Fitzgibbons. « 

LIEUTENANT KNOX : « Laissez-moi ce souci. Retournez dans votre famille. »

 Jamie hoche la tête en guise d'appréciation, mais son inquiétude pour Murtagh grandit.

 

Stéphanie Shannon : 

« Contrairement au scénario de Claire, l'intrigue de Jamie et du lieutenant Knox a été totalement fabriquée. 

Nous devions entretenir l'arc de la saison avec ce qui se passait avec Murtagh et les Régulateurs. Mais pour augmenter les enjeux personnels de Jamie, nous savions que nous devions le mettre dans une situation de vie ou de mort. «  

 

FONDU ENCHAINE SUR UN FLASHBACK EN 1968, HÔPITAL DE BOSTON…. 

 

8INT. HÔPITAL DE BOSTON - CHAMBRE - JOUR - FLASHBACK (1968) 

OUI … !! DEPLACEE. BEAUCOUP D’ELEMENTS NON REPRIS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE. MAIS SUPER INTERESSANTS. 

  

Graham est dans son lit, massant son côté droit au moment où Claire entre dans sa chambre 

GRAHAM MENZIES : « Ai-je réussi ? «  

CLAIRE : « Brillamment. Aucune allergie. «  

GRAHAM MENZIES : « Pas d'excuses, alors. Je passe sous le bistouri ». 

Graham réagit avec un mélange d'humour et de stoïcisme. Mais Claire peut voir qu'il a du mal. 

CLAIRE : « J'imagine que la douleur de côté ne passe pas. Regardons ça. » 

 Graham grimace alors qu'il enlève sa blouse et se rallonge sur le lit. Claire commence à palper légèrement le coin supérieur droit de son abdomen. Comme elle le fait, elle remarque une grosse cicatrice sur son épaule droite. 

 CLAIRE : « Comment avez-vous eu cette cicatrice ? «  

GRAHAM MENZIES : « Transport de homards. Mon bras s’est pris dans un treuil... ça a disloqué mon épaule - pris un morceau de chair en même temps. Ma femme m’a dit que cette cicatrice me donne du caractère «  

Claire termine son examen. Comme elle le soupçonnait, l’infection dans la vessie de Graham s'est en effet aggravée, celle-ci est plus sensible et distendue. 

GRAHAM MENZIES : « Je possède les puissants gènes d'un Ecossais. «  

CLAIRE : « Et son charme aussi. «  

Claire étudie son visage un instant, se remémorant. Elle ne peut pas s’empêcher de se demander si c'est ce à quoi aurait ressemblé Jamie à cet âge. 

 GRAHAM MENZIES : « Ne me dites pas que vous en pincez pour moi maintenant. «  

Elle rit – 

 

GRAHAM MENZIES : « Il faut me promettre une chose. Que je sois sur pied vendredi à 16 heures. Je dois être présent pour l'Adoration Perpétuelle à St. Finbar. « 

CLAIRE : « J’ai entendu parler de ce rite. 

GRAHAM MENZIES : « Alors vous savez que quelqu'un doit toujours être présent afin que le Saint-Sacrement ne reste jamais seul. Je n'ai pas manqué un jour depuis la mort d'Olivia. C'est ma façon de rester près d’elle. J’aime à croire que c’est aussi sa façon de rester près de moi. Vous savez, parfois, je sens sa présence, là-bas. »

CLAIRE : « Vous me rappelez quelqu'un que j'ai rencontré en Ecosse, il y a des années. Nous nous sommes perdus de vue... « 

GRAHAM : « C’était sûrement un imbécile. »

 CLAIRE S : « S'il l'était, je l'étais également. « 

GRAHAM MENZIES : « L’Ecosse. Elle n’a jamais cessé de me manquer. Je prévois toujours de retourner aux Hébrides Extérieures. «

CLAIRE : « Peut-être une fois que vous irez mieux ».

GRAHAM MENZIES : « Boston me convient, mais je ne pourrais pas l'appeler ma maison. Mais je crains qu’il ne soit trop tard. Ma femme Olivia est enterrée ici, Dieu ait son âme. Et je ne pourrais jamais la quitter. »

CLAIRE : « je ferai de mon mieux. Et vous aurez besoin de faire de votre mieux pour guérir rapidement. Cela signifie ne pas fumer. Je vous mets sous pénicilline pour la cholangite. Demain, vous serez prêt pour l’opération. « 

GRAHAM MENZIES : « C'est un rendez-vous »

Claire lui sourit et sort de la chambre.

 

Stéphanie Shannon : 

« Nous recherchions une composante émotionnelle dans l'histoire de Graham Menzies. Nous avons adoré l'idée que Graham se sente encore plus lié à sa femme décédée en tenant sa promesse envers elle. L'idée de l'Adoration perpétuelle est venue de Voyager ». 

 

FONDU ENCHAINE SUR LA SCENE SUIVANTE…

 

A27INT. ORDINAIRE DE WILLIAM REED - CHAMBRE À LIT - NUIT 

 Maniant un tisonnier, le lieutenant Knox ajuste des bûches brûlantes dans la cheminée. On frappe à la porte de la chambre. Knox pose le tisonnier contre l'âtre et ouvre la porte à … Jamie, tenant un grand livre relié en cuir, le registre demandé par le gouverneur

LIEUTENANT KNOX : « S'il vous plaît, Colonel, entrez. « 

Knox recule, laisse entrer Jamie puis referme la porte. Jamie lui tend le registre. Knox examine les pages.

JAMIE : « Le registre d’enrôlement selon la demande du Gouverneur. « 

LIEUTENANT KNOX : « Splendide. « 

JAMIE : « Vous y trouverez tous les hommes qui ont prêté serment à la milice »

LIEUTENANT KNOX : « Puisque nous nous séparons au matin, envisageriez-vous une partie d'échecs ? Vous m’avez battu la dernière fois, donnez-moi la possibilité de me rattraper »

JAMIE : « J'ai encore mon itinéraire à cartographier. Une seule partie »

LIEUTENANT KNOX : « C’est ce que je voulais entendre. Asseyez-vous, je vous en prie »

Knox place le grand livre sur la table puis s’installe. Jamie s'assied à contrecœur en face de lui.

LIEUTENANT KNOX : « Quelque part, je vous envie, car vous serez bientôt chez vous pour reprendre une vie normale. »

 JAMIE : « Oui, c’est un soulagement de poser enfin l'épée et le pistolet pour prendre la hache et la pelle. »

 LIEUTENANT KNOX : « Encore un soldat perdu pour la patrie. « 

Knox déplace un pion.

 

COUPE NON PREVUE DANS LA VERISON ORIGINALE…. SUR LA SCENE SUIVANTE… 

 

12INT. HÔPITAL DE BOSTON - JOUR - FLASHBACK (1968) 

 Claire enfile sa blouse alors qu'elle s'approche du bureau des infirmières. Elle prend son emploi du temps d’opérations pour la journée. Au milieu de la liste, elle s'arrête à la vue de : MENZIES, GRAHAM. OPERATION : CHOLÉSYTECTOMIE -- ANNULÉE 

Claire attire l'attention de l’infirmière Atwell. 

CLAIRE : « Savez-vous pourquoi M. Menzies l'opération a été annulée ? «  

INFIRMIÈRE ATWELL : « Le patient est décédé la nuit dernière. » 

CLAIRE (choquée) : « Il est mort ? Que s’est-il passé ? »

 INFIRMIÈRE ATWELL (fouille dans ses papiers) : « Anaphylaxie. Apparemment une réaction à la pénicilline. « 

Claire est stupéfaite. L'infirmière Atwell voit sa réaction –

 INFIRMIÈRE ATWELL : « Je suis désolée, Dr Randall. « 

Essayant d'absorber la nouvelle, le choc de Claire se transforme en colère. Elle ne peut pas se calmer, s'en prenant à –

CLAIRE : » Pourquoi ne m’a-t-on pas prévenue ? « 

L'infirmière Atwell regarde nerveusement autour d'elle pour chercher de l'aide, balbutie. INFIRMIÈRE ATWELL : « Je -- je ne sais pas. Je suis nouvelle ici « --

CLAIRE : « Ce n'est pas une excuse. J'aurais dû été appelée »

L'infirmière Atwell est paniquée. Furieuse, Claire jette son emploi du temps sur le bureau des infirmières. Quelques Infirmières se retournent et regardent la scène.

 INFIRMIÈRE ATWELL : « Je suis vraiment désolée… « 

Claire s'en va, furieuse.

 

A22INT. SALON HENNESSY - NUIT - FLASHBACK (1968) 

 Claire est assise seule en train de boire un whisky. Certains journaux médicaux et "le Pirate Impétueux" sont sur le guéridon. A la télé, en noir et blanc, les nouvelles du soir de WHDH.

 

Stéphanie Shannon : « Plus de pillage du Voyager. Nous avons utilisé le roman d'amour « The Impetuous Pirate » comme moyen d'entamer la conversation entre Claire et Joe Abernathy. Un clin d'oeil amusant au livre. «  

 

PRÉSENTATEUR (À LA TÉLÉ) ... « le suspect est mis en examen pour coups et blessures. En bref, une histoire en Caroline du Nord. La Police dans cet État a découvert un véhicule abandonné, immatriculé au Massachusetts au nom de Robert Springer. Springer, avec Richard Wendigo Donner et trois autres hommes dont les identités n'ont pas été révélées, sont portés disparus depuis mardi dernier. Le groupe s’appelle lui-même "les 5 de Montauk " et prétend être affilié au controversé « Mouvement Indien d'Amérique. »

Claire regarde la télé, n'écoutant qu'à moitié.

PRÉSENTATEUR (À LA TÉLÉ) : « Les hommes ont été vus pour la dernière fois lors d'une manifestation pour les droits indiens à Long Island, New York. La police qualifie leur disparition de suspecte. Les autorités demandent à toute personne ayant des informations sur les allées et venues de ces hommes de contacter leur police locale... Passons à la météo. Il semble que nous ayons un beau week-end en prévision. Dan Roberts, pour tous les détails... »

 

 JOE ABERNATHY s’assoit en face de Claire.

JOE ABERNATHY : « Je pensais bien te trouver ici. « 

CLAIRE (lui porte un toast) : « Joe Abernathy. Médecin et détective. »

Joe repère le titre du roman au dos du livre.

JOE ABERNATHY : « Ahhh… ‘Le pirate impétueux.’ « 

Claire, un peu gênée...

CLAIRE : » Je l'ai pris dans le lounge des chirurgiens. »

 JOE ABERNATHY : « A ton avis, qui l'a mis là ? « 

CLAIRE : « Je ne pensais pas que tu aimais les romans d’amour. »

JOE ABERNATHY : « Ça me change les idées. A toi aussi, je suppose. « 

CLAIRE : « J'ai perdu M. Menzies. «  

JOE ABERNATHY : » D'après ce que je comprends … » – 

CLAIRE : « Je ne me reproche pas sa mort. C'était ma réaction à tout ça… J'ai craqué sur cette pauvre infirmière... «  

JOE ABERNATHY : « L'infirmière Atwell survivra. «  

CLAIRE : « Tout le monde doit parler de moi au 3ème étage. »

 JOE ABERNATHY : « Même au 4ème étage maintenant. « 

Claire sourit timidement.

JOE ABERNATHY : « Donc…Tu vas me faire deviner ? » 

 CLAIRE : « Quelque chose à propos de Graham Menzies m'a touchée... je me suis attachée à ce patient. »

 JOE ABERNATHY : « Ça arrive parfois. Bon sang, Claire, nous sommes des médecins, pas des robots. Juste parce qu'ils ne nous apprennent pas comment faire notre deuil à l'école de médecine ne signifie pas que nous ne sommes pas autorisés à le faire. «  

CLAIRE : « Il n'y a pas que ça... je ne sais pas. Tu n’as jamais l'impression que... que tout te désigne quelque chose mais tu n’arrives pas à définir ce que c’est ? Mais tu peux le sentir, le percevoir d'une manière ou d'une autre... »

 JOE ABERNATHY : « Quoi, comme un médium ? «  

CLAIRE : « Tu crois... aux signes ? «  

JOE ABERNATHY : « De quoi parlons-nous ici, des anges et des extraterrestres et tout le reste, ou des panneaux publicitaires… «  

CLAIRE : « Le genre surnaturel, je suppose «  

JOE ABERNATHY : « Je ne sais pas... Pourquoi ? «  

CLAIRE : « Tu vas penser que je perds la tête ».

 JOE ABERNATHY : « Mon seul stage en psy ne me permet pas d’être assez qualifié pour répondre à cela - mais Le Dr Lambie est un excellent psychiatre, il a des heures de bureau le jeudi, je pense. «  

CLAIRE : « Pas drôle. «  

JOE ABERNATHY : « Écoute, si tu penses que tu as eu un signe... quoi que ce soit -- biologique, physiologique, surnaturel - alors quelque chose doit occuper clairement ton esprit. Mais d'après mon expérience, quand les gens commencent à parler de voir des signes, le cerveau n'est pas le problème... le problème c’est le cœur.

Gros plan sur Claire réalisant qu'il a raison.

 

SUITE : A27INT. TAVERNE DE WILLIAM REED -CHAMBRE DE KNOX - NUIT 

ENCORE UN CHANGEMENT… 

 

LIEUTENANT KNOX : « Au risque d’avoir l’air sentimental... si nous avions combattu, je n’aurais voulu personne d’autre à mes côtés. »

 JAMIE : « C’est aimable à vous, c'est une chose rare dans ce monde de rencontrer des gens de même esprit. « 

Knox sourit et respire profondément avant de révéler –

LIEUTENANT KNOX : « En effet... et je sais que vous partagez beaucoup de mes soucis... Surtout, que les hommes comme Fitzgibbons ne changent jamais. La loi est notre devoir. Nous verrons la justice rendue » --

On frappe à la porte.

LIEUTENANT KNOX : « Excusez-moi. « 

Knox se lève, se dirige vers la porte et l'ouvre. Un messager lui tend une lettre scellée à la cire. Knox donne au messager un penny.

LIEUTENANT KNOX : « Merci. Voilà pour vous »

Le messager part alors que Knox ferme la porte. Jamie est particulièrement préoccupé par la lettre entre les mains de Knox.

JAMIE : « Est-ce le document que vous attendiez d'Ecosse ? « 

LIEUTENANT KNOX : « Une copie du registre de la prison d'Ardsmuir après Culloden. Si je présente ceci au Gouverneur et que la nouvelle se répand, alors… « 

 JAMIE : « Mon nom est sur ce registre »

Knox est surpris un instant... puis il suppose que Jamie plaisante –

LIEUTENANT KNOX : « Oh, certainement oui – Je suis certain qu'il y a plus d'un James Fraser en Ecosse « –

JAMIE : « Oui. Mais un seul sur cette liste est de Broch Tuarach « --

Knox se rend compte que Jamie est sérieux. Knox rompt le sceau et ouvre la lettre alors que Jamie reste stoïque.

Knox pâlit alors qu'il découvre les noms de Jamie et Murtagh.

Incrédule, Knox lève les yeux et croise les yeux de Jamie.

LIEUTENANT KNOX : « Il est écrit ici que Fitzgibbons porte le nom de famille Fraser. « 

JAMIE : « C'est mon parrain. Fitzgibbons est son deuxième prénom. « 

Knox est complètement abasourdi - un sentiment de trahison complète et totale. LIEUTENANT KNOX : « Quel genre de trompeur diabolique prend une apparence honorable et parle de justice et pitié ? Vous avez... libéré ces hommes... à Hillsborough…Tout ce que vous avez fait, c’était pour lui. « 

JAMIE : « Croyez-le ou non. Mais Murtagh Fitzgibbons Fraser est un homme bon « 

-- Knox ressent de la douleur et de la fureur. Il est malade de rage...

LIEUTENANT KNOX : « Dieu m’est témoin, je ferai ce qui doit être fait. Que je sois maudit si je m’associe avec un traître. « 

JAMIE : « Je ne suis pas un traître. J’ai trompé la mort en servant les ambitions des autres hommes. Mes cicatrices le prouvent. Et je l'ai fait sans me plaindre. Mais je ne resterai pas là à regarder un de mes proches chassé comme un chien pour protéger ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes. »

LIEUTENANT KNOX : « Tryon vous passera une corde au cou. « 

JAMIE : « Et dites-moi, qu’auriez-vous fait, à ma place ? « 

 Les yeux de Knox brûlent de fureur. Maintenant, ça devient personnel.

LIEUTENANT KNOX : « Je ne renierais jamais ma parole, ni trahirais mon serment au roi et au pays. »

 Knox tire son couteau pour menacer Jamie

LIEUTENANT KNOX : « Rendez-moi service, ne bougez pas pendant que j’ordonne qu’on vous arrête »

 JAMIE : « D’abord et avant tout, j'ai fait serment à ma famille - sûrement vous devez comprendre. Vous êtes un homme bien. »

 À ce moment-là, la rage du lieutenant Knox se dissipe, se transforme presque en un état de choc... 

LIEUTENANT KNOX : « J'ai pris une vie dans cette prison... et vous vous êtes dressé pour demander la clémence pour eux... Je croyais que vous, vous étiez un homme bien. Lequel de nous l’est, alors ? Lequel de nous est juste, alors ? Ça ne peut pas être les deux ! « 

Knox se tourne vers la porte pour appeler des tuniques rouges. Quoi qu’il arrive ensuite, arrive très rapidement.

 Alors que Knox pose sa main sur le loquet, Jamie se précipite sur lui, écrasant son visage contre la porte, tout en attrapant simultanément le poignet de Knox et en prenant le couteau de sa main. Puis Jamie met son bras autour du cou de Knox et commence à l’étouffer. Knox s'agite alors que Jamie le bloque contre sa poitrine, colle sa main sur sa bouche et se penche vers son oreille.

Knox se débat et donne des coups de pied. Jamie ne lâche rien. Il continue d'étrangler Knox qui respire de plus en plus difficilement. Enfin, le corps de Knox devient mou. Jamie le laisse tomber au sol.

JAMIE : « Pardonnez-moi de ne pas vous avoir permis de mourir en soldat. »

 

 Stéphanie Shannon : 

« Il y a eu beaucoup de débats dans la salle des scénaristes sur la justification de Jamie tuant le lieutenant Knox. Certes, Knox tuant le Régulateur Ethan McKinnon dans l'épisode 502 a mis en place le comportement extrême du Lieutenant. Mais cela ne semblait pas être une raison suffisante pour que Jamie se venge. 

Nous devions aller au-delà et créer un danger personnel pour Jamie. En fin de compte, cela se résumait au fait qu'un seul homme pouvait sortir vivant de cette pièce. «  

 

Respirant fort, Jamie recule et prend un moment pour réaliser ce qu’il vient de faire. Mais il n'y a pas de temps à perdre. Jamie verrouille la porte. Il attrape la lettre d'Ardsmuir et la jette, avec son étui, dans la cheminée. Les documents sont rapidement brûlés dans les flammes. – Il récupère le couteau au sol et le remet dans la gaine de la ceinture de Knox. – Il soulève le corps de Knox puis le met sur le lit, lui ferme les yeux et retire ses bottes. – Il le recouvre d’une couverture pour qu'il ait l'air de dormir.

Ensuite, Jamie se dirige vers la cheminée, et ferme le conduit de cheminée situé à l’intérieur du foyer. La fumée commence à envahir la chambre. Il attrape le registre sur la table, replace son verre sur la petite table près de la porte, se précipite vers la fenêtre et ouvre le châssis. Il regarde au-dessous et sort par la fenêtre.

 

B27EXT. ORDINAIRE DE WILLIAM REED - RUELLE - NUIT 

Jamie saute sur le toit de l'écurie, tend la main et ferme la fenêtre. Puis saute au sol. En atterrissant, il entend un miaou. Jamie regarde dans le noir et repère un petit chaton gris derrière un baril de cornichons.

 JAMIE : « Pas un petit mot ou je t'étrangle. »

Le chaton miaule à nouveau. Jamie lui sourit et semble songer à quelque chose….

 

Stéphanie Shannon :  

» Nous n'avions pas la matière pour raconter l'histoire du livre sur la façon dont Jamie a trouvé Adso dans les bois. Une solution semblait venir de manière incomplète - nous rencontrons Adso très brièvement mais rien ne semble se passer… 

Ce n'est que lorsque Jamie arrive à la maison qu'il révèle qu'il est revenu et a sauvé le chaton en cadeau pour Claire. « 

 

C27EXT. ORDINAIRE DE WILLIAM REED - NUIT 

 Un manteau rouge, tenant un mouchoir sur la bouche, ouvre la fenêtre en haut du bâtiment. La fumée s'échappe alors que des cris et hurlements peuvent être entendus dans la taverne. Puis la porte s’ouvre à grand fracas et une vague de soldats et d’habitants jaillissent.

 MANTEAU ROUGE : « Trouvez un médecin ! « 

Deux soldats traînent le corps de Knox hors de la taverne et l'étendent par terre. Ils toussent, suffoquent. Une foule commence à se rassembler alors qu'un homme avec un seau d'eau entre dans la taverne.

On remarque Fergus debout au bout de la rue regardant la pagaille dans la rue. Il regarde le soldat vérifier la respiration de Knox, puis mettre une oreille sur la poitrine du mort. Il regarde vers ses compagnons d'armes et secoue la tête. 

Fergus ne sait pas quoi faire lorsqu'une main tombe sur son épaule. C'est Jamie.

JAMIE : « Partons »

 FERGUS : « Milord, c'est le lieutenant Knox. « 

JAMIE : « On ne peut plus rien faire pour lui. »

 Jamie s’éloigne dans l'ombre avec Fergus.

 

27EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

 Claire est à genoux, plantant son jardin d'herbes aromatiques devant la maison. Le hennissement d'un cheval la fait s'arrêter. Pendant un moment, elle est immobile, écoutant le bruit des sabots s’approchant rapidement. Puis elle regarde par-dessus la barrière pour voir Jamie et Gideon, son cheval.

Sans perdre de temps, Claire se lève et se précipite pour l’accueillir. Jamie saute du cheval. Elle se jette dans ses bras et se serre contre lui -- mais Jamie semble un peu réticent à l'embrasser.

 

Stéphanie Shannon : 

« Nous avons travaillé pendant des mois pour essayer de trouver une fin satisfaisante qui rappelle tous les événements de l'épisode, et nous avons finalement atterri sur ce que vous voyez dans cette scène. 

Caitriona a improvisé la réplique "Bienvenue à la maison, soldat", et c'était la cerise sur le gâteau. Parfois, il faut beaucoup de temps pour que les choses se mettent en place, mais c'est vraiment gratifiant quand elles le sont. » 

 

JAMIE : « Attention, Sassenach. « 

CLAIRE : « Qu'est-ce qui ne va pas ? Es-tu blessé ? « 

Jamie met la main dans son manteau et en sort le petit gris chaton de Hillsborough. JAMIE : « Je l'ai trouvé dans une ruelle. Il a besoin du lait de sa mère. Je ne pouvais pas l’abandonner. Il a survécu grâce aux insectes et vers de terre. « 

Jamie tend le chaton à Claire. Elle le prend dans ses bras.

 JAMIE : « Nous nous sommes plu au premier regard, n’est-ce pas, Adso ? « 

CLAIRE : « Adso ? C'est un nom, ça ? « 

JAMIE : » Mais oui. C'était le nom du chat de ma mère quand j'étais petit. Celui-ci est identique. « 

Charmée, Claire caresse le dos d'Adso –

CLAIRE : « Des insectes et des vers de terre. Je parie que tu tuerais pour une soucoupe de lait. « 

Claire porte le chaton sur le porche pendant que Jamie attrape ses effets personnels et la suit.

JAMIE : » C'était mon intention. Il mangera la vermine de l’infirmerie. »

CLAIRE : » Il faudra de la toute petite vermine. « 

JAMIE : « Il grandira. Regarde ses pattes. «  

Claire entre dans la maison alors que Jamie appuie un mousquet contre la rambarde et pose sa sacoche sur la table. Jamie prend un moment pour examiner sa propriété, notant les habitants du Ridge travaillant sur la Grande Maison. 

 

 

ET ENCORE UNE SCENE COUPEE ET DECALEE !!! 

SUITE DE LA SCENE ENTRE CALIRE ET BRIANNA DANS LE PARC DE BOSTON, 1968 

(Reprise des dernières répliques de la première partie de cette scène, début de l’épisode)

 

BRIANNA :   Bon sang…  On ne sait jamais ce qui nous attend, pas vrai ? « 

CLAIRE : « Oui, tu as raison… En fait, j’ai beaucoup pensé à ça, ces derniers temps.

Ça te dirait, un voyage à Londres avec moi ? »

Brianna s'arrête de marcher, regarde Claire.

BRIANNA : « J’ai les examens de fin d’année « 

CLAIRE : « Après tes examens. »

BRIANNA : « Et l'hôpital ? « 

CLAIRE : « J'ai déjà posé des congés ».

BRIANNA : « Tu prends du temps libre ? Je ne peux pas le croire. Pourquoi Londres ? « 

CLAIRE : » Ton père avait prévu de t'y emmener avant sa mort. Tu veux bien ? »

BRIANNA : « Je devrai annuler mes cours d’été « ...

CLAIRE : « S'il te plaît, Bree. C’est important pour moi qu’on passe ce temps ensemble. « 

Voyant à quel point cela compte pour sa mère, Brianna se fait à l’idée. Claire sourit.

 

Stéphanie Shannon : 

« Claire demande à Brianna : « Que penserais-tu de faire un voyage à Londres avec moi ? C'est en fait la genèse de tout l'épisode. C'est le moment des dominos. Claire emmène Brianna à Londres. Ils apprennent la mort du révérend Wakefield. Ils assistent à ses funérailles et rencontrent Roger. Puis Claire se retrouve finalement à traverser les pierres. Les fans connaissent cette histoire. 

 Ce que nous voulions explorer, c'est comment Claire a pris un congé et s'est retrouvée à Londres. Nous avons pensé qu'il serait intéressant de remplir les blancs de cette chronologie. «  

 

 

SUITE DE LA SCENE FINALE AU RIDGE ENTRE CLAIRE ET JAMIE… 

Claire revient avec une soucoupe de lait dans une main et Adso dans l'autre. Elle les pose tous les deux. Adso commence immédiatement à laper le lait. Claire se tourne vers Jamie. CLAIRE : « Merci pour mon cadeau. « 

Jamie pose ses yeux fatigués sur sa belle épouse et l’embrasse.

JAMIE : « J'ai beaucoup à te dire sur Hillsborough. Mais d'abord, as-tu soigné les jumeaux ? « 

CLAIRE : « Eh bien, les deux amygdalectomies ont été un succès. Et j'ai trouvé une infection dans l'oreille de Kezzie qui pourrait être tout ou en partie la raison de sa surdité. «  

JAMIE : « Pourra-t-il encore entendre ? «  

CLAIRE : « C'est possible. » 

 JAMIE : « Je savais que tu les guérirais. » 

 CLAIRE : « j'étais malade d’inquiétude à l’idée d'utiliser ma pénicilline. Je craignais que l'un des garçons n'ait une réaction comme un de mes anciens patients. » 

JAMIE : « Je vois qu’une chose te tracasse »

CLAIRE : « Je t’ai parlé d’un ancien patient, tu te souviens ? Graham Menzies »

JAMIE : « Menzies, oui. Tu m'as dit que sa mort était un cas très rare. « 

CLAIRE : « C'est vrai. Mais alors que j'attendais le résultat du test de Keziah, j’ai pensé davantage à Graham. Et j'ai réalisé, après toutes ces années, tout ce que je lui dois. Sa mort m’a profondément marquée. A l'époque je ne pouvais pas vraiment comprendre pourquoi. Mais c’était à un tel point que j’ai pris un congé du travail pour partir avec Brianna à Londres. C'est là que j'ai appris le décès du révérend Wakefield. Si nous n'avions pas assisté à ses funérailles, nous n'aurions jamais croisé le chemin de Roger. Et je ne t’aurais jamais retrouvé « 

 Jamie écoute attentivement. Il rassemble ses pensées, puis... 

JAMIE : « Si ça n'avait pas été pour ça, pour toi de prendre un congé – aurais-tu trouvé un autre chemin de retour ? Pas forcément en Écosse. Mais pour me retrouver ? «  

Claire prend une profonde inspiration. 

CLAIRE : « Honnêtement ? Je ne sais pas. Je suis juste contente de l'avoir fait. «  

Claire lève la main et touche doucement son visage. Jamie se penche, l'embrasse. Ils partagent ce moment.

CLAIRE : « Bienvenue à la maison, soldat »

Claire prend Adso et entre dans la maison. Puis Jamie la suit à l'intérieur et ferme la porte derrière lui. 

 

Voix off de Claire : « Dieu infini. Dieu miséricordieux. Dieu, l’Éternel. (Coupe sur Claire en 1968 en train de prier à St Dunbar).

Un jour, je me tiendrai devant Dieu et je recevrai les réponses à toutes mes questions sur tout, dans Son Univers. Et des questions, j’en ai beaucoup. Mais je n’en poserai pas sur la nature du temps. Je l’ai vécue. »

 

 

 

FIN DE L'ÉPISODE 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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