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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

ÉPISODE 510 LA MISERICORDE M’ACCOMPAGNERA  

MERCY SHALL FOLLOW ME 

  

Écrit par Megan Ferrell Burke 

 

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

26 Novembre 2019

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

LISTE DES PERSONNAGES — 26 novembre 2019

CLAIRE FRASER /JAMIE FRASER /BRIANNA RANDALL FRASER /ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

CAPITAINE HOWARD /CAPITAINE DE LA GARDE/ DUNCAN INNES /EPPIE /GERALD FORBES SOUFFLEUR DE VERRE /JOCASTA INNES /MABEL/ MME SYLVIE /PHILIP WYLIE/ STEPHEN BONNET/ ULYSSE /JEUNE IAN

 

INTÉRIEURS

Wilmington : Bordel de Maîtresse Sylvie. Taverne /Wylie’s Landing : le hangar/ River Run : Salon/Le refuge de Bonnet : Chambre à coucher. Salon

 

EXTÉRIEURS

 Wilmington : Rue. Forge du maréchal-ferrant. Atelier du souffleur de verre. Ruelle. Port. Wylie’s Landing : Dock du Hangar /Route vers Wylie's Landing /River Run/ Plage de Caroline du Nord /Dunes de sable /Le refuge de Bonnet /Littoral Route vers Wilmington

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS !

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

  DIALOGUES VOIX DIRECTE
  

TITLE CARD :

Un cordonnier est en train d’adapter le talon d’une chaussure féminine, en le réhaussant à partir de la hauteur d’un paquet de cartes…

 

 

FONDU ENTREE : 1INT. WILMINGTON - Bordel de Maîtresse Sylvie - Jour (J5)

Une vue rapide des rues de Wilmington puis…

GERALD FORBES et STEPHEN BONNET partagent un verre dans un endroit isolé du bordel pendant qu’ils discutent affaires. En arrière-plan, des prostituées, dont EPPIE, 20 ans, séduisent leurs clients.

 GÉRALD FORBES : « C’est le moment de présenter notre requête au magistrat. De toute évidence, votre... profession... complique un peu les choses... »

 STEPHEN BONNET : « Un gentleman n'a pas de profession. »

 GÉRALD FORBES : « Précisément. Et c'est pourquoi, étant votre avocat, je vous conseille d'être plus... discret dans vos relations. Vous avez des soutiens parmi les riches, vous avez été disculpé de vos crimes - mais pour l'instant, je vous recommande de vous faire oublier... « 

 STEPHEN BONNET (en regardant Eppie) : « J'aimerais me faire oublier sous ma pouliche habituelle, là-bas ».

 

 Megan Ferrell Burke : « La scène entre Stephen Bonnet et Gerald Forbes sert à une multitude d’objectifs, mais principalement, elle expose au public exactement quel a été le plan de Bonnet tout au long de cette saison et pourquoi Forbes a accepté de le soutenir. Le décor du Bordel de Mme Sylvie nous a donné l'occasion de présenter Eppie, qui deviendra un personnage important plus tard dans le scénario. « 

 

GÉRALD FORBES : « Les gens peuvent fermer les yeux sur la contrebande de tabac mais le bruit court que l’objet de vos négoces est de nature féminine. »

 STEPHEN BONNET : « Mes affaires ne regardent personne ».

 GÉRALD FORBES : « Voulez-vous la garde de votre fils ou non, monsieur Bonnet ? » STEPHEN BONNET (irrité) : « Ces mêmes affaires m’ont procuré des soutiens, M. Forbes. Ils me doivent en partie leur richesse et leur influence. Comme vous. Alors je vous suggère de vous comporter davantage en avocat plutôt qu’en prêtre. »

 GÉRALD FORBES : « Vous avez un prêtre ? « 

C’est une remarque subtile. Forbes est un malin et ne peut pas s’en empêcher. Bonnet lui lance un regard d'acier, puis rit.

STEPHEN BONNET : « J'ai coupé la langue d’hommes pour moins que cela, M. Forbes. Mais il faut que vous consultiez le magistrat. Quand aurons-nous sa signature ? « 

Le ton de Bonnet montre clairement qu’il ne plaisante pas. Il veut des réponses concrètes. GÉRALD FORBES : « Je lui ai fourni les noms des témoins de la taverne, et j’ai confirmé qu'ils attesteront des circonstances dudit soir. Nous devrions avoir une signature pour la fin de la semaine et jeune Jérémiah rejoindra son père. « 

STEPHEN BONNET : « Dieu vous entende, M. Forbes. »

 GÉRALD FORBES : « Maintenant, si nous pouvions discuter de la question de mon dédommagement »

 STEPHEN BONNET : « Je ne suis pas devin, mais une fois mon fils récupéré... Je prédis un malheureux accident pour Jocasta Innes et son nouvel époux. Quel dommage, ils sont mariés depuis si peu de temps… »

 Il est clair que Forbes apprécie cette idée. Il nourrit une rancune tenace envers Jocasta et Brianna.

GÉRALD FORBES : « Comment elle a choisi ce vieux bouffon, je ne le comprendrai jamais. Et elle m’a humilié pendant que je courtisais sa nièce »

 STEPHEN BONNET : « Quand River Run sera à moi, vous aurez votre argent. « 

GÉRALD FORBES : « Les vingt pour cent convenus. « 

STEPHEN BONNET : « Nous prendrons un verre sous le porche pour fêter ça ».

GÉRALD FORBES : » J'attends cela avec impatience. En attendant, Madame Innes a demandé à me voir. Je pense naviguer sur le Sally Ann jusqu'à Cross Creek demain... « 

Bonnet trouve cela un peu inquiétant et se penche vers Forbes.

STEPHEN BONNET : « Pas un mot à personne « 

GÉRALD FORBES : « Le secret est mon fonds de commerce. « 

Les deux trinquent pour célébrer leur plan- puis Bonnet hoche la tête vers Eppie, qui se dirige avec impatience vers lui en boitant fortement.

 

Megan Ferrell Burke : « Nos scripts subissent plusieurs réécritures, mais des lignes de personnages agréables telles que « Le secret est mon fonds de commerce » survivent à toutes les modifications. «  

 

 

 2EXT. WILMINGTON THOROUGHFARE - STALL DE FORGE - JOUR (J5)

SCENE PRESQUE TOTALEMENT COUPEE DANS LA VERSION FINALE MAIS… EN SCENE SUPPLEMENTAIRE DANS LE DVD (ndlt)

 

 Roger et Jamie examinent un panier avec des épées et un petit chariot avec des dagues. Roger choisit une épée large.

ROGER (baisse la voix) : « J'en ai vu beaucoup dans des musées, mais je n'en ai jamais achetée avec l'intention de la passer à travers un corps humain. »

JAMIE : « Est-ce que son poids te convient ? Elle a l'air lourde. « 

ROGER : « Oui. Trop lourde ».

Jamie choisit une autre épée et inspecte la longueur de la lame.

JAMIE : « Celle-là est un peu cabossée. Mais la lame est bien équilibrée. Essaye-la. »

 Roger prend l'épée et fend l’air d'une manière bien répétée. C’est un exercice qu’il a évidemment pratiqué.

 

Megan Ferrell Burke : « Dans l’épisode précédent, nous avions établi que Roger apprendrait à se battre auprès de Jamie, et nous avons pensé qu’il était important de montrer les progrès de Roger dans ce domaine. «  

 

JAMIE : « Comment te sens-tu avec celle-là ? « 

ROGER : « Comme Errol Flynn. « 

Jamie lève un sourcil, mais il est désormais habitué à ces références du futur déroutantes, que ce soit de Claire ou de Brianna.

JAMIE : « Ce n’est pas une pièce élégante, mais convenable. « 

Jamie sort une autre épée du panier et se met en position -- en garde. Lui et Roger brettent un peu là, dans la rue, pour que Roger puisse s'entraîner.

Roger a l'air fort, cependant Jamie boite légèrement d'une jambe : il se remet encore de la morsure de serpent [Épisode 509]. Ils continuent à pousser et à parer, attirant l'attention des quelques passants, qui s'arrêtent pour regarder.

 JAMIE : « Bonne forme, Roger Mac. « 

ROGER : « J'ai eu un excellent professeur. « 

JAMIE : « Tu as beaucoup appris dans les dernières semaines. « 

On voit que Roger fait preuve d'habileté. C'est un féroce concurrent -- surtout lorsqu'il est motivé par le désir de venger sa femme.

Quand leur entraînement se termine et qu'ils brandissent leurs épées, Jamie sourit. Roger respire lourdement, son adrénaline en alerte. Les badauds se dispersent.

Jamie soulève doucement la main de Roger et retire ses doigts de la poignée de l'épée. Roger secoue son bras qui parait bien léger sans la lame. Il fléchit les doigts qui picotent lorsque le sang revient.

Jamie : « Est-ce que cette épée fera l'affaire ? « 

ROGER : « Oui ! »

JAMIE : « Bien. Toi aussi. « 

C’est une chose banale à dire, mais cela signifie beaucoup pour Roger. Jamie se tourne vers le forgeron pour payer l'arme.

JAMIE (au forgeron) : « Je vous en donne trois livres.

Le forgeron accepte.

 

 

4INT. TAVERNE DU SYCOMORE - JOUR (J5) SOIRÉE.

Les Fraser et les MacKenzie se retrouvent pour le souper. Tout le monde se sent nerveux. Roger montre sa nouvelle épée, et manque de blesser un client qu'il n’a pas vu. Il s'excuse abondamment... Désolé ! Ils parlent à voix basse.

BRIANNA : « Tu ne serais pas plus à l’aise si tu tires sur Bonnet ? « 

ROGER : « C'est le plan. Mais si ça ne fonctionne pas, nous serons prêts. « 

 

BRIANNA : « J'ai vraiment un mauvais pressentiment « ...

Roger ressent le poids de sa conscience -- la perspective d'aller tuer un homme -- l'anxiété qui vient avec ça...

ROGER : « Je veux que Bonnet sorte de nos vies. Pour de bon. Qu’il s’éloigne de toi et de notre fils. « 

JAMIE : « Se débarrasser de Stephen Bonnet, c'est pour le bien de tous. « 

Claire a réfléchi à quelque chose...

CLAIRE : « Oui, mais je ne fais toujours pas confiance à Philip Wylie, malgré tout l'argent qu’il tire de cette affaire. « 

JAMIE : « Je pense qu’il tiendra parole. « 

CLAIRE : « Et s’il ne le fait pas ? « 

 JAMIE : « Eh bien, s'il ne le fait pas, ce sera sûrement ma mort - alors si tu en trouves le temps, j'apprécierais que tu le fasses souffrir. »

 Claire lui sourit. La porte de la taverne s'ouvre et quelqu’un entre dans la salle de la taverne. Jamie sourit…

JAMIE : « Ah, voici notre intermédiaire maintenant -- M. Alexandre Malcolm ! Je suis heureux que tu aies pu nous rejoindre. »

On découvre Ian. Mais il s'est débarrassé de ses accessoires Mohawk et porte un chapeau et un manteau bien ajusté sur une culotte et une chemise. Les tatouages lui rappellent son plus récent passé...

 

Megan Ferrell Burke : « L'ajout du jeune Ian au plan de la capture et du meurtre de Bonnet est arrivé assez tard dans l'écriture de ce scénario. Au début, Roger et Jamie partaient seuls, mais nous avons pensé que Bonnet reconnaîtrait l'un ou l'autre homme à une distance sûre et sentirait un piège trop tôt. 

 Nous adorons le personnage du jeune Ian et pensons qu'il a joué un rôle tellement central dans 509 qu'il serait dommage de le laisser à la maison pendant tout cet épisode. Nous avons également été intrigués par le visuel du jeune Ian devant « se débarrasser » de sa peau Mohawk pour cette ruse. Nous l'avons donc inclus dans le plan. «  

 

JEUNE IAN : « Eh bien, mon oncle ? C’est ce que tu avais à l'esprit ? « 

JAMIE : « Encore mieux. « 

Le jeune Ian hoche la tête. Avec ses nouveaux vêtements, il semble mal à l’aise, n'ayant pas porté ce genre de vêtements classiques depuis un moment.

JEUNE IAN : « Et pour mes tatouages ? « 

CLAIRE : « Je t’aiderai à trouver de l’argile pour les couvrir. On n’a pas à le tromper pendant très longtemps. « 

Le jeune Ian les rejoint à table et mord dans un morceau de pain. Jamie se tourne vers Claire.

JAMIE : » On partira à l’aube pour se rendre à Wylie's Landing.  Si nous ne sommes pas revenus à Wilmington dans deux jours – retournez au Ridge. « 

CLAIRE : « Si vous n'êtes pas revenus d'ici là, on ira vous chercher » --

JAMIE : « Je pensais que tu dirais ça. Ne t’en fais pas. Bonnet n'est qu'un homme. « 

CLAIRE (hoche la tête) Et rien de plus. « 

Et donc mortel. Claire comprend qu'il s'agit d’une entreprise dangereuse mais nécessaire. Elle se penche pour l’embrasser.

 

 

3EXT. WILMINGTON THOROUGHFARE - ATELIER DE SOUFFLEUR DE VERRE - JOUR (J5)

SCENE INVERSEE DANS LA VERSION FINALE ET PLACEE JUSTE APRES LA SCENE DE LA TAVERNE (ndlt)

 

 Divers luminaires en verre et bouteilles exposés dans la vitrine. Un souffleur de verre, la quarantaine, examine un des dessins de Brianna : la partie en verre d’une seringue.

Brianna et Claire attendent la réaction du souffleur de verre : il est perplexe. SOUFFLEUR DE VERRE : « C'est plutôt... petit, non ? « 

CLAIRE : « Les plus petites choses sont parfois les plus utiles. « 

 

Megan Ferrell Burke : « Cette scène ressemblait à une diversion bien nécessaire pour un épisode par ailleurs très rempli d’actions, et constitue un moyen d’introduire un élément de voyage dans le temps pour cet épisode. « 

 

SOUFFLEUR DE VERRE : « A quoi ça va vous servir ? « 

CLAIRE : « Ce sera un... instrument, pour un médecin. On va y mettre un liquide médicinal. »

 SOUFFLEUR DE VERRE : « Mais il y a un trou de chaque côté ! « 

CLAIRE : « Il n’est pas tout à fait terminé. Un forgeron fera un fond pour le bas et une fine aiguille pour le haut. Cela s'appelle une seringue. « 

SOUFFLEUR DE VERRE : « Ah, j'en ai entendu parler. Habituellement c’est un tube, muni d'un piston ? Les seringues ne sont pas en laiton ? « 

CLAIRE : « Habituellement, oui, mais je les préfère en verre, c’est plus facile à stériliser. Nettoyer. A utiliser avant les soins. « 

SOUFFLEUR DE VERRE : « Que voudriez-vous guérir avec ça ? « 

BRIANNA (intervient) : « Plusieurs choses. Cela peut même sauver des vies lorsqu'elle est astucieusement façonnée par des mains compétentes. « 

Le souffleur de verre n'est toujours pas convaincu, mais quelque chose à propos de « sauver des vies » et « des mains compétentes » le font fléchir.

SOUFFLEUR DE VERRE : « J'ai soufflé un tube en verre pour un thermomètre au printemps dernier. Je suppose qu’un tube en verre est un tube en verre... « 

Claire et Brianna échangent des regards soulagés. Le souffleur de verre se tourne vers elles –

SOUFFLEUR DE VERRE : « Revenez dans quelques jours. Je vais voir ce que je peux faire. « 

Claire hoche la tête avec un sourire chaleureux. Elles prennent congé du souffleur de verre et continuent leur marche dans la rue.

CLAIRE : « Une bonne chose de faite. Espérons maintenant que le forgeron ne nous soupçonne pas de sorcellerie, vu qu’on demande une aiguille creuse. »

BRIANNA (taquine) : « Quand même… L'aiguille hypodermique a été inventée quand déjà ? « 

CLAIRE : « Pas avant un moment. Et j’en ai vraiment besoin. Tu as vu ton père, il a le don pour se mettre en danger de mort chaque fois qu’il sort du lit. Je le jure, cet homme est comme un chat. Neuf vies. Pas plus. « 

Claire et Brianna éclatent de rire. Elles continuent leur route...

Quelqu’un les épie alors qu’elles se promènent…

 

 

5EXT. WYLIE'S LANDING - JOUR (J6)

 Wylie's Landing est une petite plaque tournante d'activités illégales. C'est un ponton en bois avec un hangar délabré.

Jamie, Roger et Young Ian attachent leurs chevaux loin, à côté de leur chariot. Alors qu'ils s'éloignent de leurs chevaux, Roger plante sa nouvelle épée dans le sol -- facile à saisir si le combat devait déborder à l'extérieur. Jeune Ian regarde cela curieusement.

 ROGER (expliquant l'épée) : « Si cela arrive, je l'aurai à portée de main « 

-- Ils se dirigent vers le ponton, repérant l'endroit qui sera bientôt leur champ de bataille. Ils entrent dans le hangar...

 

6INT. WYLIE'S LANDING - SHANGAN - JOUR (J6)

On découvre le lieu chargé de marchandises : caisses et fûts. Jamie va en ouvrir quelques-unes - trouve des feuilles de tabac, du whisky et des pièces de lin fin.

ROGER : « Et s'il ne vient pas seul ? « 

JAMIE : « Je suis sûr qu’il ne le fera pas. Il viendra avec ses marins. Qu’as-tu appris sur les hommes de Bonnet, lors de ton voyage ? « 

ROGER : « Ils naviguent avec lui comme s'ils mangeaient de la rascasse - seulement quand ils sont faim et qu’ils n’ont de meilleures options. Ses marins lui obéissent par peur, pas par amour. Tant que nous veillons à ce qu’ils ne se sentent pas menacés, je ne pense pas qu'ils se préoccuperont beaucoup du sort de Bonnet. « 

JAMIE : « Sauf qu’ils auront besoin d’un nouvel emploi. Garde la tête froide. C'est notre seule chance. On n’en aura peut-être pas d’autre. « .

 

  

7EXT. PLAGE DE CAROLINE DU NORD - JOUR (J6)

Claire et Brianna marchent sur la plage près de Wilmington. Claire porte un pistolet pour des raisons de sécurité.

BRIANNA : « On a le varech pour l’iode. Qu’est-ce qu’on cherche d’autre ? »

CLAIRE : « Certains coquillages, je peux les moudre pour utiliser leur calcium. Et si nous avons de la chance, nous trouverons peut-être un une éponge ou deux pour la chirurgie. »

 BRIANNA : « Je me charge des coquillages, et j'en garderai quelques-uns pour Jem. »

 Elles essaient de rester occupées, sachant ce que sont leurs maris sont en train de faire. BRIANNA : « Je pourrais lui faire un mobile. Ça pourrait l’aider à mieux dormir. »

 

8EXT. WYLIE'S LANDING - QUAI - PLUS TARD - JOUR (J6)

Ian se tient sur le ponton et regarde la rivière. Il joue son rôle, qui consiste en fait à attendre. Entre-temps…

 

9INT. WYLIE'S LANDING - SHANGAN - MÊME HEURE - JOUR (D6)

 Roger se cache derrière les caisses de Bonnet, tandis que Jamie se tient debout derrière la porte, prêt. Tous deux sortent leurs armes. L’atmosphère est très tendue. On pourrait la couper avec un couteau. Soudain, Roger prend une décision…

 ROGER : « Quand il arrivera, c’est moi qui le tue. »

 JAMIE : « Tu me dis ça maintenant ? « 

ROGER : « Vous l’avez dit vous-même, ce n’est qu’un homme. « 

JAMIE : « Je sais ce que j'ai dit « --

ROGER : « Je sais ce que vous pensez. Je n'ai jamais tué un homme ni combattu. Je ne suis pas un tireur d'élite, et seulement moyen avec une épée. Mais il est à moi. C‘est moi qui le tuerai. Brianna est votre fille, mais c’est ma femme. »

 Jamie réfléchit longuement à cela.

JAMIE : « Alors, n'hésite pas. Ne le provoque pas. Tue-le dès que tu en as l’opportunité. « 

Roger soutient le regard de Jamie. Ils sont d'accord. Alors –

 JAMIE : « Si tu meurs, Roger Mac, sache que je te vengerai. »

C’est un moment lourd et Roger tente de détendre l’ambiance.

 

 Megan Ferrell Burke : « La demande de Roger de tuer Bonnet cimente la relation plus étroite que Roger et Jamie ont développée en 509. La réponse de Jamie est un moment si fort dans le roman, à tel point que Roger comprend pourquoi les hommes suivraient Jamie n'importe où et feraient n'importe quoi pour lui. Nous voulions le traiter avec la plus grande gravité et respect et préciser qu'à partir de maintenant, Jamie traite Roger comme son égal. «  

 

 

ROGER : « Et si vous mourez, je vous vengerai.  Marché conclu ? « 

Un bon deal, n'est-ce pas ? Mais Jamie ne rit pas et ne prend pas ça à la légère, il se contente de dévisager Roger. À ce moment, Roger comprend pourquoi les hommes suivent Jamie Fraser n'importe où...

JAMIE : « Drôle de marché en effet ».

 

 

10EXT. PLAGE DE CAROLINE DU NORD - JOUR (J6)

 Claire et Brianna cherchent toujours des coquillages dans le sable. Brianna voit quelque chose au loin.

BRIANNA : « Wow, c'est bien ce que je crois ? »

Elle tend la main pour voir, et Claire suit son regard à quelque distance au large, où les grandes nageoires d'une queue de baleine apparaissent et disparaissent. Et puis encore. Un groupe de baleines voyage ensemble.

Soudain, une baleine surgit à la surface et atterrit dans l'eau avec un énorme splash ! Claire et Brianna sont émerveillées par leur majesté.

CLAIRE : « Je me plains constamment du manque d'eau courante, des barres chocolatées et des cheeseburgers, mais j’ai rarement eu l'occasion de voir un spectacle comme celui-ci à notre époque. « 

BRIANNA : » Il y a encore tant de nature vierge ici ».

 CLAIRE : « Elles sont tellement nombreuses maintenant… Quand on pense qu’à la fin du XIXe siècle, les baleiniers les ont presque toutes anéanties... « 

BRIANNA : « Je comprends pourquoi Melville a été inspiré pour écrire sur elles. J’adore Moby Dick. « 

CALIRE : « Oui, moi aussi ! »

BRIANNA : « Je me souviens avoir vu une baleine au large du Cap Cod une fois. Ou du moins je pensais que c’était une baleine. Tu te rappelles que nous avions l'habitude de courir sur le la plage quand j'étais petite ? « 

 

Megan Ferrell Burke : « Faire entrer Moby Dick dans cette conversation entre Claire et Brianna nous informe de son enfance mais constitue également une petite mise en scène amusante pour les événements à venir. «  

 

Claire sourit et soudain, les deux dames relèvent leurs jupes et commencent à courir sur le sable pendant plusieurs mètres, en riant, jusqu'à ce qu'elles s'essoufflent et s'arrêtent. Tellement amusant.

BRIANNA : » Ce n’est pas si facile avec un corset ! »

CLAIRE : « je crois que je vieillis »

BRIANNA : « Ok, je vais vivre dangereusement et me tremper les orteils dans l'eau... « 

CLAIRE : « Tu es plus courageuse que moi. Je vais peut-être encore chercher quelques coquillages. »

 

 

12EXT. WYLIE'S LANDING - QUAI - PLUS TARD - JOUR (J6)

INVERSION DE SCENE 12/11 DANS LA VERSION FINALE.

 

Un bateau approche, sans bruit. Le jeune Ian se met en position.

JEUNE IAN (à Jamie et Roger) : « Ils arrivent. « 

Le jeune Ian étire son cou pour mieux voir. Jamie fait signe à Roger. Ils sont cachés dans le hangar.

 

11EXT. PLAGE DE CAROLINE DU NORD - UN INSTANT PLUS TARD - JOUR (J6)

 Après avoir enlevé ses chaussures, Brianna plonge ses pieds dans l'eau froide.

Claire, au loin, gravit une dune. Elle regarde en arrière vers Brianna et lui fait signe. Brianna lui répond.

 

13INT. WYLIE'S LANDING - Hangar - Quelques instants plus tard - JOUR (J6)

Le bateau accoste. Ian est prêt.

Roger est maintenant en position, pistolet dans une main, poignard dans l’autre.

JAMIE fait signe à Roger : 3 marins.

 

 

14EXT. WYLIE'S LANDING - QUAI - JOUR (J6)

Le jeune Ian recule tandis que le bateau accoste avec trois hommes à l'intérieur. Aucun d’eux n’a l’air amical. Aucun d'eux ne ressemble à Stephen Bonnet non plus.

Le jeune Ian sait très bien à quoi ressemble Bonnet comme de leur rencontre au cimetière et sur le bateau fluvial [Episode 401] - bien qu'ils n'aient jamais parlé.

DUFF, le marin en charge, monte sur le quai et regarde Young Ian. Derrière lui se trouvent les deux autres marins. Ils s’approchent du jeune Ian d’une manière menaçante…

 

DUFF : « Vous êtes Malcolm ? « 

JEUNE IAN : « Oui... Vous devez être le capitaine Bonnet. (Feint l'ignorance) Ravi de vous rencontrer enfin « --

DUFF : « Non, le capitaine ne vient pas. Il nous envoie pour inspecter la marchandise. « 

JEUNE IAN : « Mais... ce n’est pas ce qui était convenu ».

DUFF : « Ce qui était convenu a changé. »

 JEUNE IAN : « Pourquoi ? « 

DUFF : « Il est occupé ailleurs. Vous voulez qu’on embarque le whisky ou non ? « 

Duff regarde autour de lui – pas de fûts. Pas de chariot. Pas de chevaux. Il est méfiant. Ce n’est pas ce à quoi il s’attendait.

DUFF : « Où sont les tonneaux ? « 

Le jeune Ian hésite : il n’était pas prêt à ce que les choses tournent ainsi. La patience de Duff est à bout. Il sent le piège.

Il prend le jeune Ian par le col et le pousse contre le mur du hangar.

DUFF : « Où est la marchandise ? Vous savez à qui vous faites perdre son temps ? « 

 

Megan Ferrell Burke : « De nombreux ajustements ont été apportés à l’adaptation de cette histoire particulière. Dans le roman, plusieurs groupes arrivent au quai de Wylie’s Landing pour une embuscade plus longue et beaucoup plus compliquée. Malheureusement, en raison de l'histoire et du temps, cela a dû être simplifié pour la production. «  

 

15INT. WYLIE'S LANDING - Hangar - CONTINU (D6)

Roger a armé son pistolet en prévision de l’entrée de Bonnet. Sa main tremble. Roger et Jamie entendent l'agitation à l'extérieur. Quelque chose ne va clairement pas.

 

 

16EXT. WYLIE'S LANDING - QUAI - CONTINU (D6)

Sachant que le jeu est terminé, le jeune Ian fait le bon choix : il les attire dans le hangar, où Jamie et Roger peuvent l’aider.

JEUNE IAN : « Les tonneaux sont dans le hangar, je vais vous montrer. « 

Duff le lâche et se dirige vers les doubles portes.

 

INT. WYLIE'S LANDING - Hangar – CONTINU (D6)

La porte du hangar s'ouvre et Duff et ses deux hommes entrent juste derrière lui. Il regarde Roger qui a un pistolet pointé sur lui.

DUFF : « Qui diable es-tu ?! « 

Nous n’avons pas le temps de répondre à cette question –

Duff pointe son pistolet sur Roger et tire ! Roger se baisse juste à temps et le tir ricoche... faisant tomber le propre pistolet de Roger sur le plancher.

SLAM !! Jamie repousse la porte du hangar où il se trouve et la projette contre Duff, qui recule en trébuchant.

Les gens de Bonnet réalisent qu'il s'agit d'une embuscade... Un des marins brandit sa propre arme, attaquant Jamie. Jamie le désarme rapidement, le cogne et le pousse dans l’eau. Roger attrape un tonneau et se jette dans la bataille avec Duff. Roger dévie les coups de Duff.

Le dernier marin est assommé par un coup de crosse de Ian et tombe à genoux. Le marin trapu tombe à l'eau à côté de l'un des canots. Il a du mal à sortir mais est renvoyé dans l'eau par Jamie. Puis Jamie court vers Roger qui continue à se battre contre Duff, cette fois avec son couteau, et il assomme Duff, l'envoyant au sol.

ROGER (hors d'haleine) : « Qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ? « 

JAMIE : « Tu te débrouillais bien, je pensais que tu n’avais pas besoin d'aide... « 

 

18INT. WYLIE'S LANDING - SHANGAN - PLUS TARD - JOUR (J6)

Duff est attaché contre un tonneau, désormais conscient. Plus loin, il y a un marin trapu ligoté et toujours inconscient, dégoulinant d’eau et gardé par Ian. Jamie toise Duff.

JAMIE : « Où est Stephen Bonnet ? « 

DUFF : « Qui veut savoir ? « 

ROGER : « Où est-il ? »

 Duff reste silencieux. Jamie n'a aucune patience. Il frappe Duff au visage une fois. Duff résiste toujours. Encore un coup de poing et ensuite Jamie prend sa dague et menace Duff au visage. Duff grimace et de peur...

JAMIE : « Réponds à la question. Où est Stephen Bonnet ? « 

Duff semble prêt à parler...

 

19EXT. PLAGE DE CAROLINE DU NORD - DUNES DE SABLE - JOUR (J6)

Claire ramasse d'autres coquillages. Elle en tient un à son oreille, pour écouter le bruit de la mer.

On voit soudain une botte…

STEPHEN BONNET : « Il parait que la mer vit à l'intérieur de chaque coquillage. « 

Elle se redresse brusquement comme si elle avait touché un fil électrique…

 Devant Claire se trouve Stephen Bonnet ! Il lui sourit.

 STEPHEN BONNET (en se rapprochant) : « Est-ce que vous pouvez l'entendre ? L'appel de la mer ? « 

Claire laisse tomber le coquillage et saisit son couteau.

 CLAIRE : « Que faites-vous ici ? « 

STEPHEN BONNET : » Je descendais la grande rue à Wilmington et je vous ai vue de loin. Je me suis dit, « Tu connais cette tête, non ? Vous voyez, je n'oublie jamais un visage. Ni le vôtre, ni celui de votre jolie fille. Elle a hérité de votre beauté, on dirait. C'était un vrai tableau, vous deux ensemble, marchant bras dessus bras dessous. »

 De toute évidence, il les a vues en ville, puis les a suivies jusqu'au plage, ce qui n'est pas bon.

STEPHEN BONNET : « Comment va mon fils ? Est-ce qu'il est aussi beau que son père ? « 

CLAIRE : « Vous n'avez pas de fils. « 

STEPHEN BONNET : « Vous êtes mal informée. Votre fille me l'a dit, en face. « 

À ce moment-là, Brianna rejoint sa mère en courant.

 BRIANNA : « Maman, je pense en avoir trouvé... « 

En apercevant Bonnet, elle s'arrête net dans son élan. Bonnet saisit le couteau de Claire et la tient serrée contre lui, la lame de la dague contre sa gorge.

CLAIRE : « Brianna... fuis ! »

 

Megan Ferrell Burke : « Lorsque nous avons structuré la saison 5, nous savions que le sixième tome contenait une intrigue de Stephen Bonnet qui reprenait presque là où le cinquième tome s'était arrêté. Afin d’éviter de créer un long écart entre ces deux scénarios, nous avons décidé de les combiner. Pour ce faire, nous avons dû simplifier les personnages qui auraient pu être présents dans les scènes du roman et nous concentrer sur le projet de Bonnet de prendre Brianna tel qu’exposé dans la première scène. «  

 

Brianna regarde sa mère puis Bonnet.

BRIANNA : « Non. Je ne te laisse pas »

CLAIRE : « Pars ! »

 Claire réalise que Brianna ne partira jamais, alors elle hoche la tête subrepticement vers le panier posé sur le sable. Brianna suit le regard de Claire. Elle sait que le pistolet est à l'intérieur. Elle se précipite dessus, le saisit, le braque sur Bonnet !

CLAIRE : « Brianna. Tue-le ! ».

Mais Brianna ne tire pas.

BRIANNA (à Bonnet) : « Lâchez-la ».

STEPHEN BONNET : « Pose ça ou je lui tranche le gosier. A trois. « 

Brianna hésite. Elle n’a pas d’angle de tir net. Elle ne peut pas risquer de toucher Claire dans la foulée et Bonnet le sait.

STEPHEN BONNET : « Un… Deux... « 

BRIANNA : « Attendez ! « 

CLAIRE : « Il ne me laissera pas partir et ça n'a pas d'importance. Il va me tuer, peu importe ce qu'il dit. La seule chose à faire est de lui tirer dessus. « 

STEPHEN BONNET : « Une famille si fidèle. Il semble que le sang est vraiment plus épais que l’eau. (À Brianna) Je laisserai ta mère partir, si tu viens avec moi. C'est seulement mon fils et toi que je veux. « 

CLAIRE : «  Ne va nulle part avec lui ! Pour l’amour de Dieu, tue-le ! « 

Claire frappe Bonnet au ventre et Brianna tire– elle échoue.  La balle ne part pas. Bonnet assomme Claire avec le manche de son couteau.

Brianna ne peut pas recharger. Elle court vers Bonnet et elle se bat comme un diable, mais il l’assomme aussi.

 

20EXT. PLAGE DE CAROLINE DU NORD - DUNES DE SABLE - PLUS TARD - JOUR (J6)

 Claire reprend conscience et réalise ce qui s’est passé. Elle se dirige immédiatement là où elle pense que Brianna a été enlevée.

CLAIRE : «  Brianna ! Brianna ! « 

Rien. Elle court dans l'autre sens, mais Bonnet et Brianna ont disparu. Claire, transie de peur jusqu'au plus profond d'elle-même, crie dans le vent –

CLAIRE : « Brianna ! « 

Finalement, Claire trouve la veste et les bottes de Brianna qu’elle avait retirées plus tôt lorsqu'elle était allée tremper ses orteils dans l'eau.

 

21 INT. ANTRE DE BONNET - CHAMBRE - JOUR (J6)

 Brianna se réveille en se frottant la tempe – là où Bonnet a dû la frapper pour l'assommer. Elle se retrouve dans l'antre de Bonnet sur un canapé, dans une chambre. Quand elle regarde autour d’elle, elle a un sursaut de peur : Bonnet est assis là, attendant qu'elle se réveille.

Il sourit gentiment -- c'est un Bonnet différent, apparemment inoffensif et calme, mais encore bourru sur les bords. Il s'agit d'une tentative sérieuse de jouer son rôle -- à sa manière tordue, il croit sincèrement qu'il peut être un gentleman. Brianna recule, horrifiée.

 STEPHEN BONNET « Tu veux du thé ? « 

Bonnet se lève et tourne le dos à Brianna pendant un bref instant pour verser le thé. Elle utilise ce temps rapidement pour examiner elle-même et faire le point - elle ne sait pas ce qu'il pourrait avoir fait alors qu'elle était inconsciente... Bonnet revient avec une tasse de thé que Brianna prend et met de côté, sans même en prendre une gorgée.

BRIANNA : « Où sommes-nous ? »

STEPEHN BONNET : « En sécurité, sur mon île »

BRIANNA : « Où est ma mère, bon sang » ?

STEPHEN BONNET : « Je l'ai laissée sur la plage. Je n'ai rien contre elle. « 

BRIANNA : « Eh bien, on a quelque chose contre vous. « 

STEPHEN BONNET : « Encore ?  Ce n'est pas parce que j’avais oublié ton nom en prison ? Pourquoi ne pas passer l’éponge ? » ?

Brianna est sidérée... et ne lui fait pas du tout confiance. Une bombe à retardement qui pourrait exploser à tout moment.

 

Megan Ferrell Burke : « Le repaire privé de Bonnet sur l’île d’Ocracoke a également dû être simplifié et aménagé. L'histoire impliquant Phaedre, Josh et la menace d'un bateau négrier a dû être supprimée, et nous nous sommes concentrés uniquement sur la relation entre Bonnet et Brianna et sur ce que cela ferait d'être coincée avec votre violeur qui était également un sociopathe connu. «  

 

STEPHEN BONNET : « J'ai quelque chose pour toi. « 

Il prend un petit coffre en bois. Elle le regarde avec une profonde méfiance. Elle saisit un tisonnier dans un geste désespéré de défense qui fait sourire Bonnet.
Il ouvre le coffre.

Les yeux de Brianna s'élargissent de surprise. Des jouets d’enfant. Pas du tout ce à quoi elle s'attendait.

STEPHEN BONNET : « Pour notre fils. »

 Elle se raidit.

BRIANNA : « Ce n'est pas votre fils. Son père est mon époux, Roger MacKenzie. « 

STEPHEN BONNET : « Je sais que tu as dû lui dire que ce garçon était de lui... Mais toi et moi savons la vérité. Que nous l’avons conçu. Inutile de le nier. Je veux me racheter envers vous deux. Être un vrai père. « 

Brianna ramasse l'un des jouets, une poupée grossièrement fabriquée, et imagine Jemmy jouant avec Bonnet. C'est une pensée insensée. Bonnet semble étrangement sincère. Que se passe-t-il ? Mais Brianna ne se fait aucune illusion : elle sait que ce serpent dormant pourrait frapper à tout moment.

STEPHEN BONNET : « J’ai quelque chose pour toi aussi »

 

22EXT. ROUTE VERS WYLIE'S LANDING - JOUR (J6)

Claire galope sur la route comme le vent, désespérée de se rendre à Wylie's Landing et d’alerter Jamie. Elle voit Jamie, Roger et Young Ian se diriger vers Wilmington, chevauchant vers elle. Le soulagement l'envahit mais la panique ne se dissipe pas.

CLAIRE : « C’est Brianna »

ROGER : « Où est-elle ? »

CLAIRE : « Bonnet l’a enlevée »

 

 

23 INT. ANTRE DE BONNET - SALON - SOIRÉE (J6)

Bonnet a préparé un dîner aux chandelles pour Brianna... mais la table n’est pas tout à fait bien mise. Peu familier avec l'étiquette des arts de la table, Bonnet a négligé quelques règles (pièce maîtresse pas au centre, couverts empilés, serviettes dépliées, etc.). Brianna porte désormais une nouvelle robe que Bonnet lui a offerte. Bonnet prend le bras de Brianna et l'escorte jusqu'à la table. Brianna résiste. Elle est malade de peur et de dégoût. Elle n'arrive pas à croire que cela arrive... Bonnet fait un geste vers une chaise à table, faisant de son mieux pour être poli...

Un des hommes de Bonnet la fait entrer dans la salle à manger puis se retire en fermant la porte.

STEPHEN BONNET : « Tu es magnifique dans cette robe. Entre, je t’en prie. Je suis censé te tirer la chaise ? « 

Se rendant compte qu'il a peut-être fait une erreur, il tire la chaise pour que Brianna s'assoie.

STEPHEN BONNET : « Je t’en prie, assieds-toi. « 

Bonnet l’aide à s’asseoir et va s’installer face à elle. – Tout semble calculé pour ce sociopathe – presque comme s’il répétait pour une pièce de théâtre.

 

Megan Ferrell Burke : « Cette scène s'inspire de La Belle et la Bête et nous voulions créer l'ambiance d'une danse entre Bonnet et Brianna. Maintenant que Brianna a réalisé l’ampleur du plan de Bonnet, elle se tourne autour de lui sur la pointe des pieds pour trouver le meilleur moyen d’apprivoiser quelqu’un avec un état d’esprit imprévisible, qui pourrait s’en prendre à elle à tout moment. «  

 

Brianna est perplexe. Pense-t-il que tirer une chaise lui donnera envie de s'asseoir avec lui ? Mais Bonnet la regarde -- et elle voit qu'il est sincère... enfin, dans la mesure où cela lui est possible…

Brianna n'a pas le choix, alors elle s'assoit. Il passe quelques plats de nourriture à Brianna.

STEPHEN BONNET : « Quand on sera à River Run, on aura de meilleurs serviteurs pour faire ça pour nous »

 BRIANNA : « Des esclaves, plutôt. »

 Bonnet la regarde avec surprise. Incertain de ses capacités à jouer le rôle d'un « gentleman », il interprète mal sa réponse

 STEPHEN BONNET : « Le maître de maison est censé le faire ? Je peux apprendre. (Passant un plat) Je dois le passer à deux mains ? « 

Est-il sérieux ? Brianna étudie son visage. Il l'interprète un dédain, du snobisme pour sa grossière étiquette des arts de la table...

STEPHEN BONNET : « Tu vas m'apprendre ? « 

Lui apprendre ? Quoi ? Brianna ne sait pas par où commence... Voyant qu'il ne veut pas lui faire de mal... elle ose –

BRIANNA : « Je crois qu’on ne peut foutrement rien vous enseigner. « 

STEPHEN BONNET (amusé) : « Foutrement rien, hein ? Je suis surpris d'entendre ce langage... de la part d'une dame. Tu penses qu’une racaille comme moi ne peut pas s'améliorer ? « 

Brianna secoue la tête avec incrédulité...

STEPHEN BONNET : « Ce dont j'ai besoin, c'est quelque chose que je ne peux pas acheter. « 

BRIANNA : « Une boussole morale ? »

STEPHEN BONNET : « Pour s’assurer que notre fils sache quoi faire – et se conduire dans le monde. « 

Bonnet leur sert à chacun un verre de vin.

STEPHEN BONNET : « Tu peux me montrer comment me conduire dans ton monde, et dans le sien. Montre-moi quoi faire, comment être un gentleman de valeur. Aucun mal ne te sera fait. « 

BRIANNA : « Pourquoi vouloir devenir un gentleman ? « 

STEPHEN BONNET : « Je sais que tu as vu quelque chose en moi. Que tu es attirée par moi... nous sommes attirés l'un par l'autre.  C'est pour ça que le destin nous réunit sans cesse... Pour être les parents de Jeremiah. « 

BRIANNA : « vous connaissez son nom ? »

STEPHEN BONNET : « Bien sûr. Mangeons »

Brianna pâlit. Bonnet connaît le nom de son fils. Que sait-il d'autre ? Après un moment, Brianna prend une serviette et la place sur ses genoux. Elle doit survivre à ça. Ensuite, elle prend sa fourchette et son couteau en jouant le jeu, pour le moment... ce sera peut-être un moyen de s'échapper...

BRIANNA : « Les coudes hors de la table quand on est poli, et ne vous penchez pas vers l’assiette, montez la fourchette à votre bouche... « 

Bonnet la regarde manger soigneusement, étudiant ses habitudes et, après un temps, il l'imite -- content de lui...

 

24EXT. ROUTE VERS WILMINGTON – JOUR (J6)

Jamie, Claire, Roger et Young Ian chevauchent vers Wilmington aussi vite qu’ils le peuvent, pour trouver quelqu'un qui puisse répondre aux seules questions pressantes qu'ils se posent : où peuvent-ils trouver Bonnet... ?

 

 

25 INT. ANTRE DE BONNET - CHAMBRE - NUIT (N6)

Bonnet escorte Brianna dans la chambre –

 BRIANNA : « Vous savez... ce n’est pas convenable pour une dame et un gentleman d’être seuls ainsi... « 

STEPHEN BONNET : « Je peux demander à certains de mes hommes de venir et de nous rejoindre, si tu préfères ? « 

Brianna n'est pas du tout amusée.

BRIANNA : « Non, merci. « 

STEPHEN BONNE : « Que fait-on maintenant ? Comment les hommes et les femmes de notre rang passent le temps... ? « 

Bonnet se rapproche de manière inappropriée, alors Brianna se creuse la tête pour penser à quelque chose – n'importe quoi. Elle aperçoit une pile de livres –

BRIANNA : « Vous pourriez me faire la lecture. C'est quelque chose qu'un gentleman ferait « -

 Bonnet rougit, embarrassé. Brianna lit son regard et le silence qui l'accompagne, devinant sa situation difficile –

BRIANNA : « Ou, si vous ne savez pas, je peux le faire... « 

 

Megan Ferrell Burke : « La danse entre Brianna et Bonnet continue la nuit, et il s’agit maintenant de déterminer comment Brianna contournerait les avances romantiques évidentes de Bonnet. La solution était pour elle de « lire » Moby Dick et d’inventer l’histoire à partir de sa mémoire. Comme Bonnet ne sait pas lire, le livre choisi par Brianna n’avait aucune différence. Ce fut une longue scène qui a dû se transformer en une confession émotionnelle de la part de Bonnet et du rejet subtil de Brianna, qui, elle le sait, ne fait que retarder l'inévitable. «  

 

Bonnet essaie de ravaler sa fierté, ce qui est très important pour lui. Après un moment... STEPHEN BONNET : « Est-ce que c’est quelque chose... que tu fais pour notre fils ? Est-ce qu'il aime ça ? « 

Brianna hoche la tête. Elle va chercher un livre qu'elle trouve parmi les affaires de Bonnet... ainsi qu’une chaise qu’elle installe pour s’asseoir… loin de lui…

BRIANNA : » J'aime lire. Se mettre à la place de quelqu'un d'autre... Vivre avec des personnages -- apprendre ce qui les motive... Généralement c’est l'amour, l'argent ou la vengeance... « 

Bien qu’il ne comprenne pas l’ironie du commentaire de Brianna, Bonnet peut apprécier ce sentiment – vouloir savoir pourquoi les gens font ce qu'ils font, ce qui les motive... Brianna a a piqué son intérêt...

STEPHEN BONNET : « Et selon toi, qu’est-ce qui me motive ? « 

Brianna teste le terrain –

BRIANNA : « L’argent. C'est pour ça que je suis ici, n'est-ce pas ? Parce que vous voulez River Run... « 

STEPHEN BONNET : « Ce n'est pas digne d'une dame de blesser la fierté d’un homme... Tu me prends pour un vulgaire voleur... « 

BRIANNA : « Eh bien, ce n'est pas de l'amour, n’est-ce pas ? Prouvez-moi le contraire. On ne blesse pas ceux qu’on aime.  Et si c’est la vengeance, je ne vous ai rien fait »

 STEPHEN BONNET : « Chaque histoire a deux versions. Tu ne connais pas la mienne. Si je devais raconter mon histoire, notre histoire à Jérémiah... il compatirait avec moi ? « 

BRIANNA : « On ne peut pas forcer quelqu’un à vous aimer... »

 STEPHEN BONNET : « J'ai entendu l'expression « apprendre à aimer." Peut-être que tu peux apprendre à m’aimer, pour le bien de notre fils. Je pense que je pourrais apprendre à t'aimer. « 

Son arrogance déplacée est accablante. Ce n'est pas du tout ce que Brianna veut entendre - en fait, les mots de Bonnet lui donnent envie de vomir, mais jouer le jeu la protège pour le moment...

Bonnet se rapproche dangereusement d’elle…

 STEPHEN BONNET : « Quand tu es venue me voir en prison et que tu m'as dit qu'il resterait une part de moi sur cette terre, je n’ai pas pu oublier ce que j’ai ressenti. Ce n’était pas pour la vengeance ou pour l’argent… Alors tu vas m'apprendre à aimer ? »

Elle hoche la tête et essaie de trouver quelque chose à dire, de le convaincre. Tirer le meilleur parti d'une mauvaise situation –

BRIANNA : « Je vais lire pour vous. Comme je lis pour Jeremiah. »

On voit que le livre qu’elle feuillette n’est pas un roman. C’est une sorte de manuel pratique sur l’art de l’agriculture. « Ce n'est pas grave... il ne peut pas le lire. Alors elle inventera au fur et à mesure... quelque chose qui pourrait toucher une corde sensible chez Bonnet...

Bonnet va s’asseoir sur le canapé.

BRIANNA : « Ce livre est un bon livre... je pense qu’il vous plaira...  « Le mystérieux capitaine du Pequod était un homme qui s’appelait Achab. Il se tenait sur deux jambes, une de chair et d’os, l'autre faite en os de baleine. Sa jambe avait été prise pendant un voyage, par une autre monstrueuse baleine blanche... connue sous le nom de Moby Dick... » C'est l'un des livres favoris de Jeremiah... « 

Les yeux de Bonnet s'écarquillent d'intérêt...

STEPHEN BONNET : » Alors mon fils aime les contes de la mer ? « 

BRIANNA : « Le capitaine Achab cloua un doublon au mât de son navire et jura qu’il y aurait une grande récompense au premier qui verrait la baleine... Il dit qu'ils ne reculeraient devant rien jusqu'à ce qu'ils la trouvent... et la tuent... « 

 Bonnet est hypnotisé par ce que raconte Brianna qui lit et invente l’histoire par rapport à ses souvenirs de lecture de Moby Dick...

 

 QUELQUE TEMPS PLUS TARD : 26 INT. ANTRE DE BONNET- CHAMBRE - NUIT (N6)

STEPHEN BONNET : » Je t’en prie, continue à lire »

BRIANNA : « ... Le monstre était imprévisible, comme la mer. Mais chaque jour, ils se levaient avec l’idée que ce serait ce jour-là qu’ils seraient nez à nez avec le monstre »

Brianna tourne une autre page et prend une profonde inspiration, se préparant elle-même à continuer, quand Bonnet l'arrête.

STEPHEN BONNET : « Comment ça se finit ? Il attrape la baleine ? « 

BRIANNA : « Vous voulez le savoir maintenant ? Tant de choses vont encore arriver... « 

STEPHEN BONNET : (il prend le livre des mains de Brianna) « Eh bien, tu dois être fatiguée. Je veux savoir comment ça se termine. J'espère vraiment que le capitaine Achab massacre le monstre et prend sa revanche « 

BRIANNA : » Moby Dick fait chavirer le bateau d'Achab... le détruit et Achab est entraîné au fond... « 

Bonnet réfléchit, horrifié.

STEPHEN BONNET : « Le monstre gagne ? Et Achab est noyé, alors ? »

 BRIANNEA : « Ça dépend qui on considère comme le monstre. L'homme déterminé à se venger ou le baleine qui est chassée... « 

STEPHEN BONNET : « La mer est un endroit perfide où les créatures s'entretuent... Et la mer elle-même est avide d'âmes... « 

BRIANNA : « Comment ça ? « 

Bonnet parle maintenant doucement et lentement, décrivant à Brianna un cauchemar, comme il l'a fait autrefois à Claire [Épisode 401].

STEPHEN BONNET : » Un cauchemar. La mer… M’engloutit... L'obscurité se rapproche, je ne peux pas bouger. Et personne ne vient. Personne ne vient jamais. « 

Brianna ne sait pas vraiment quoi dire. Bien que Bonnet partage avec elle sa peur la plus profonde, elle ne ressent aucune sympathie particulière pour lui, ni aucune pitié -- elle vit son pire cauchemar. Elle fait de son mieux pour l'apaiser.

BRIANNA : « Ce n’est qu’un rêve. « 

STEPHEN BONNET : « Tu as une piètre opinion de moi, après ça ? »

Brianna ne peut pas empêcher un peu de froideur de s'infiltrer en elle. 

BRIANNA : « Non, je ne pourrais pas avoir une piètre opinion de vous ».

 Bonnet ne comprend pas l'ironie. En fait, ce sentiment l'émeut... Cela pourrait-il vraiment être vrai ? Cette femme, cette belle dame voit quelque chose de valable en lui ?

STEPHEN BONNET : « Est-ce que... Jeremiah a peur ? Il fait des cauchemars et autres ? »

 BRIANNA : « Parfois. Ce n’est qu’un petit garçon. Il a besoin de sa mère. « 

STEPHEN BONNET : « Je n'ai jamais eu de mère. Ni de père. J'étais orphelin. Comment est-ce que tu fais pour le réconforter ? Comment pourrais-je le réconforter ?... Je t’en prie, dis-moi, je t’en prie. « 

Cette pensée est douloureuse pour Brianna, mais elle doit dire quelque chose, alors... BRIANNA : « Je vais vers lui... je le prends dans mes bras et je le tiens jusqu'à ce qu'il se sente en sécurité. « 

Bonnet prend soudain Brianna dans ses bras, puis plus doucement maintenant…

STEPHEN BONNET : Tu me montres ? « 

Un éclair de terreur dans les yeux de Brianna. Elle essaie de le masquer...

BRIANNA : « Une dame dirait « bonne nuit » maintenant et elle irait se coucher. Seule. « 

Bonnet est déçu : son objectif d’être plus intime s’est éclipsé. Il s’incline donc simplement

STEPHEN BONNET : « Alors j'ai hâte de te dire bonjour demain matin « 

BRIANNA : « Moi aussi »

Bonnet sourit à Brianna, même si cela le contrarie de la quitter.  Il ferme la porte derrière elle, puis la verrouille de manière audible. Brianna soupire de soulagement, mais son appréhension demeure. Elle commence à enlever la magnifique robe que Bonnet lui a demandé de porter.

 

27 INT. ANTRE DE BONNET - CHAMBRE - JOUR (J7)

Brianna se réveille et voit une femme occupée à préparer le petit-déjeuner à table (dans l'espace attenant). Voici Eppie (celle du bordel). Bonnet supervise son travail, inspectant méticuleusement la disposition de la table.

 Quand Eppie fait accidentellement tomber un couvert, Bonnet lui lance un regard qui trahit un éclair d'impatience - il veut que tout se puisse être parfait et il ne veut pas réveiller Brianna.

Mais Brianna est maintenant debout et se dirige vers eux... Eppie jette un coup d'œil curieux à Brianna, mais se montre assez discrète et s’éclipse.

Bonnet s'approche d'elle, à son tour, se dirigeant vers ce qui était le lit de Brianna. Il essaie d’être aimable –

STEPHEN BONNET : « Bonjour Madame »

Il fait signe à Brianna de le rejoindre.

STEPHEN BONNET : « Le petit déjeuner est servi « –

Ayant retenu la leçon, il va aussitôt retirer la chaise pour elle -- Brianna s'exécute et va s'asseoir à table – se préparant elle-même à mettre son propre plan à exécution.

Bonnet est également assis et suit son exemple – en espérant que tout réponde aux attentes de Brianna pour lui plaire.

STEPHEN BONNET : « Du thé ? »

 BRIANNA : « Alors, on vivrait ici ? »

 Le visage de Bonnet s'éclaire – Brianna doit vouloir construire une vie avec lui.

STEPHEN BONNET : « On pourrait vivre où tu veux... En ville si c'est ça qui te plaît « 

Brianna hoche la tête –

BRIANNA : « Je pensais que je pourrais aller chercher Jeremiah. Je ne peux pas être loin de lui trop longtemps... « 

STEPHEN BONNET : « Je viendrai avec toi. « 

BRIANNA : » Il vaut mieux que je lui dise... que vous allez entrer dans sa vie... Il ne faut pas le contrarier... Il est si jeune »

STEPHEN BONNET : « Tu ne penses pas que je peux réconforter mon fils ? « 

BRIANNA : « Si, bien sûr que vous pouvez... On ne sait pas comment ma famille va réagir. Mon père et Roger ne sont pas comme vous. Ce serait plus prudent que j’y aille »

Bonnet n'en est pas sûr –

BRIANNA : « Alors je reviendrai vers vous-- le destin me ramènera vers vous, comme avant... « 

Bonnet réfléchit désormais sérieusement à cette proposition.

STEPHEN BONNET : « Est-ce que c'est ce que tu veux ? »

 BRIANNa : « C'est ce que nous voulons tous les deux, non ? « 

Bonnet étudie l'expression sérieuse de Brianna, presque convaincu : il ne lui reste qu’une préoccupation.

STEPHEN BONNET : « Et quand partirais-tu ? On ne devrait pas d’abord passer plus de temps ensemble ici d'abord ? Pour se rapprocher ? ».

BRIANNA : « Jeremiah me manque tellement... et je sais que vous voulez le connaitre... Plus vite je pourrai partir, plus tôt je reviendrai près de vous. « 

Bonnet est enthousiasmé par cette perspective – mais nous apercevons le vrai Bonnet, la sournoiserie dans ses yeux... Il se lève de table et aide Brianna à se tenir face à lui...

STEPHEN BONNET : « Oui. Pendant ton absence, j’irai à Wilmington nous chercher un logement. Avec un salon et une chambre pour nous... et pour notre fils. «

Il regarde Brianna...

STEPHEN BONNET : « Et on va sceller notre promesse par un baiser. « 

Brianna déglutit. Mais elle sent qu'elle est sur le point de gagner la bataille... Elle essaie de ne pas frissonner ni tressaillir...

Brianna embrasse Bonnet sur les lèvres. Mais Bonnet met brusquement fin au baiser. Et la regarde dans les yeux, en cherchant... Quand nous le regardons, nous voyons le Stephen Bonnet que nous connaissons – l’homme terrifiant, impitoyable et versatile qui a été absent jusqu'à présent...

 Bonnet ressent quelque chose qui ne ressemble à rien de ce qu'il a ressenti auparavant, la douleur d'un amour non partagé... Même s'il ne comprend pas pleinement ce qu'est l'amour, il sait certainement ce qu'est le rejet...

STEPHEN BONNET : » S'il y a une chose que je n'ai pas besoin d’apprendre, c'est ce qu'est un baiser « 

Brianna recule, mais essaie de le convaincre...

BRIANNA : « Ce n'était que notre premier... « 

STEPHEN BONNET : » Non. »

Mais Brianna est désespérée.

BRIANNA : « Stephen, nous devrions réessayer... « 

Mais elle voit que Bonnet est allé trop loin, elle sait qu'elle a perdu -- tout son corps l'a trahie.

STEPHEN BONNET : « Je ne suis pas assez bien pour toi, hein ? « 

BRIANNA : » Non ! »

STEPHEN BONNET : « Je vais te donner une raison de me mépriser.  J'espérais que tu étais sincère... J’ai laissé mes sentiments obscurcir mon jugement... La dernière fois que ça m’est arrivé, j’étais un jeune ouvrier, et j’ai cru bêtement que les autres hommes m’appréciaient... mais ils m'ont saoulé et m'ont laissé pour mort dans les fondations d'une cave que je les avais aidés à creuser... Tu n’as pas besoin d’aller chercher Jemmy. « 

À ce moment-là, Eppie revient avec un petit plateau. Elle ressent rapidement la tension dans la pièce mais ne bronche pas.

STEPHEN BONNET : « Je n'ai pas besoin de toi. Je peux avoir la femme que je veux. Je vais te montrer ce que tu manques. »

Bonnet attrape Eppie et déchire ses vêtements, exposant son sein. Il dépose un violent baiser sur ses lèvres. Alors que Eppie est un peu surprise au début, elle est habituée à Bonnet. À la grande horreur de Brianna, Bonnet a des relations sexuelles complètes avec Eppie – et Brianna doit supporter leurs bruits et les gémissements.

Dégoûtée et horrifiée, Brianna se détourne.

Après l’acte sexuel. Eppie lui tapote le dos d'un ton neutre, puis le repousse. Bonnet est rouge et respire fort.

EPPIÉ (hoche la tête vers Brianna) : « Pour quelques centimes de plus, tu pourrais me regarder avec elle »

STEPHEN BONNET : « Celle-là ne va pas s'amuser aujourd'hui. « 

EPPIÉ : « Alors, je récupérerai mon argent. « 

Après un moment, avec une lueur lubrique dans les yeux…

EPPIE : « Mais fais-moi venir quand tu voudras. « 

STEPHEN BONNET : « Je vais chercher ta pièce. (En parlant de Brianna) Ne la perds pas de vue. « 

Bonnet part et Eppie se ressaisit. Brianna regarde Eppie – pourrait-elle être utile ?

 BRIANNA : « Savez-vous où nous sommes ? « 

EPPIÉ : « Cet endroit ? C’est Okracoke. « 

Brianna déglutit à l'idée d'être entourée d’eau. Les barreaux de la fenêtre ne veulent plus rien dire. Les vrais barreaux, c'est la mer. Elle cache rapidement sa terreur.

BRIANNA : « Vous connaissez bien M. Bonnet ? « 

EPPIÉ : » Oui. Il m'envoie chercher quand il en a envie ou m’amène en bateau. Il aime les petits-déjeuners au lit... si vous voyez ce que je veux dire. Mais je ne l'ai jamais vu avec deux filles ensemble, ou avoir envie quelqu'un le regarde pendant qu'il prend son plaisir. Ça vous a plu ? « 

BRIANNA : « Vous ne comprenez pas... Il me retient ici, contre ma volonté. « 

Eppie semble indifférente à cette révélation.

EPPIÉ : « Qui que vous soyez, il prend ce qu'il veut. Et il vaut mieux ne pas le fâcher. »

BRIANNA : « Comment vous appelez-vous ? »

EPPIE : « On m’appelle Eppie »

 BRIANNA : « Eppie, je dois partir d’ici. « 

EPPIÉ : « Il y a de fortes chances qu'il se lasse de vous dans quelques jours. « 

BRIANNA : « Non… Ce n’est pas ce qu’il veut de moi « 

EPPIÉ : « C’est de l'argent, alors ? Il va demander une rançon ? Aucun scrupule n’a jamais dérangé les appétits de cet homme... « 

Brianna tend la main avec son alliance. Eppie admire la bague, curieuse.

 BRIANNA : « Tenez, je vous donne ça si vous m’aidez »

EPPIÉ : « Vous aider à faire quoi ? « 

BRIANNA : « Prévenir mon mari. Son nom est Roger MacKenzie. Il est à Wilmington. Mon père aussi, James Fraser. Dites-leur où je suis. « 

EPPIÉ : « Elle est riche, votre famille ? « 

BRIANNA : « Très. « 

Eppie y réfléchit un moment, mais... Eppie ne peut pas prendre de risques, alors elle donne les meilleurs conseils possibles…

EPPIÉ : « J'aimerais bien vous aider, mais Bonnet est un homme bien, tant que vos intérêts sont les mêmes. Sinon... il ne vous préviendra pas - Du whisky et du chant ; l’instant d’après, vous respirez du sang - si vous respirez encore.

Brianna se rend compte que c'est une cause perdue. Eppie se sent un peu désolée pour elle, mais ce ne sont pas ses affaires.

EPPIE : « Tenez votre langue et tout ira bien. « 

BRIANNA : « Je vous en supplie, entre femmes »

Mais le regard d’Eppie nous dit qu’elle n’est pas sûre que ce soit le cas. A ce moment-là, Bonnet revient avec une petite bourse. Il trouve quelques pièces de monnaie pour payer Eppie, qui sourit et hoche la tête en remerciement - puis part pour de bon.

Bonnet enferme Brianna qui est à la fois révoltée et désespérée.

 

 

28EXT. WILMINGTON - ALLÉE - JOUR (J7)

 Un homme est soudainement saisi et plaqué contre un mur, maintenant face à face avec Roger. C'est Philip Wylie. Jamie se tient derrière lui, l’air menaçant. Le jeune Ian fait le guet.

 JAMIE (à Roger) : « Je ne le tuerai pas – pour l’instant. »

 Wylie est vraiment choqué et étonné de se retrouver dans cette situation difficile.

Roger se calme et Jamie se place une position menaçante...

 ROGER : « Mr Wylie »

JAMIE : « Plus pour longtemps »

WYLIE : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Pourquoi m’agresser dans la rue ? « 

ROGER : « Dites-nous où est Bonnet... »

 JAMIE : « Il n’est pas venu comme vous l’aviez dit. Vous nous avez trahis ? Vous lui avez dit que c’était moi ? « 

WYLIE : « Non ! Je vous jure ! je ne sais pas où il est... Il stocke ses marchandises sur mon ponton, et tout ce que j'ai fait c'est organiser sa rencontre avec vous... « 

ROGER : « Il a ma femme. ! »

Wylie est totalement sous le choc.

 JAMIE : « Où est son bateau ?  Où mouille-t-il ? « 

WYLIE : « Je ne sais pas. Si je le savais, je vous le dirais. Il a fait de ma vie une misère, en me menaçant de chantage sur les affaires dont il tire profit !  Pitié ! « 

Jamie sort son poignard et le tend à Roger. Les yeux de Wylie s'écarquillent d'horreur. WYLIE : « Il y a un bordel qu’il fréquente. Chez Madame Sylvie. Lui et moi nous y sommes rencontrés dans le passé... Je suis sûr que vous trouverez quelqu'un qui connait Bonnet... C’est un homme routinier. « 

JAMIE : « Faites-vous discret, M. Wylie. »

 WYLIE : « Sans l'ombre d'un doute. « 

Wylie se précipite et s’enfuit dans la rue.

 JAMIE : « Vous deux, restez à la taverne -- au cas où Bonnet et ses hommes viendraient nous chercher... Nous ne savons pas ce qu'il pourrait faire. Claire et moi rendrons visite à Madame Sylvie. « 

 

29EXT. RIVER RUN - JOUR (J7)

Une autre journée à River Run. La calèche de Forbes arrive.

 

 

30INT. RIVER RUN - SALOUR - JOUR (J7)

JOCASTA INNES est assise sur le canapé. Elle pleure toujours Murtagh et a du mal à trouver un but dans la vie... Mais aujourd'hui, elle est excitée...

DUNCAN INNES se tient devant elle, visiblement inquiet pour son épouse. Il étudie son visage un instant. Il se tourne vers Ulysse.

DUNCAN INNES : « Que Mary aille chercher quelques petits gâteaux, Ulysse. »

ULYSSE : « Bien sûr, monsieur. »

 JOCASTA : » Pas besoin, Ulysse. Il s’agit d’affaires, pas de plaisir... On peut manger après.... « 

ULYSSE : « Très bien, Maîtresse. « 

Duncan pose un coussin dans le dos de Jocasta, pour qu'elle soit plus à l'aise –

DUNCAN INNES : « Voilà »  

Jocasta sent qu'il se soucie de son bien-être...

JOCASTa : « Je ne suis pas invalide... « 

DUNCAN INNES : « Mais dernièrement, vous souffrez de maux de tête « 

JOCASTA (prenant la main de Duncan) : « j’attends ça avec tellement d’impatience ! »

DUNCAN INNES : « Vous avez ma bénédiction pour faire comme vous le souhaitez, ma chère... je vous laisse. « 

Ulysse fait entrer Forbes dans le salon.

ULYSSE : « Je veillerai à ce que vous ne soyez pas dérangés. « 

Duncan s'incline devant Forbes et sort en laissant Jocasta et Forbes seuls.

GÉRALD FORBES : « C’est toujours un plaisir, Madame Innes. Que puis-je faire pour vous ? « 

Jocasta a du mal à contenir son enthousiasme...

JOCASTA : « Mon neveu, Jamie, nous a rendu visite il y a peu de temps... avec de si bonnes nouvelles du Ridge... Mon petit-neveu, Ian, est revenu de chez les Mohawks... « 

Forbes sort discrètement sa montre à gousset. Et commence à évaluer tous les objets de valeur de la pièce.

GÉRALD FORBES (feignant l'enthousiasme) : « Oh vraiment ? Comme c'est intéressant… »

JOCASTA : « Et Marsali a eu un autre enfant :  une petite fille... « 

GÉRALD FORBES : « C’est magnifique »

JOCASTA : « Alors j’ai pensé que M. Innes et moi sommes très à l'aise et nous le serons pour le restant de nos jours... Nous ne voulons pas grand-chose. On ne pourra pas les emporter avec nous, quand nous... « 

Jocasta ne termine pas sa phrase, mais donne à Forbes un regard suggestif. Les poils de Forbes se dressent, qu’est-ce qu'elle veut dire ?

 GÉRALD FORBES : « Vous ne pouvez pas emporter quoi avec vous... ? « 

Jocasta est tout simplement heureuse, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde...

JOCASTA : « Nos biens terrestres, M. Forbes. Je veux que vous m’aidiez à faire quelques dons pour ma famille... « 

GÉRALD FORBES : « Des dons ? Quel genre de dons ? »

JOCASTA : « Ma fortune. « 

Forbes est abasourdi et furieux : comment ose-t-elle contrecarrer son plan... et donner SON argent... que lui restera-t-il quand Bonnet mettra enfin la main sur River Run ?

 

 

31EXT. WILMINGTON - CIRCUIT - JOUR (J7)

Claire et Jamie arrivent au bordel que Wylie a mentionné plus tôt –

 

32 INT. WILMINGTON - Bordel de Madame Sylvie - JOUR (J7)

 Claire et Jamie entrent. C'est étonnamment calme - une courte pause pour les prostituées. MME. SYLVIE, la féroce "Madame", repère le couple et s'approche pour les saluer...

CLAIRE : « Bonjour »

MME. SYLVIE : « Je peux vous aider ? C’est inhabituel d'avoir un mari et sa femme, non ? Mais pas du jamais vu... Cela ne dérangerait pas Mabel, elle a un faible pour les femmes »

CLAIRE : « Non... nous ne sommes pas là pour ça... mais nous voudrions parler à vos femmes, de toute urgence... « 

MME. SYLVIE : « Je vois. Cela fera dix shillings pour le dérangement. »

 Jamie et Claire échangent un regard : ce n'est évidemment pas pour cela qu'ils sont ici, mais s'ils peuvent payer deux livres, gagner du temps et éviter des ennuis –

JAMIE : « Pas trop cher... ou est-ce par fille ? « 

MME. SYLVIE : « Par fille, bien sûr... je suis une femme généreuse – elles sont une source de revenu... »

JAMIE : « Deux livres par âme ? Qui mettrait un prix pour le salut ? « 

MME. SYLVIE : « Moi. Une pute connaît le prix de tout sauf de la valeur de rien... du moins c'est ce qu'on m'a dit. « 

CLAIRE : « Et quel est le prix pour la vie d’une fille ? « 

MME. SYLVIE : « Est-ce que vous me menacez ? « 

CLAIRE : « Non, mais nous recherchons quelqu'un... et nous pensons que vous ou certaines de vos dames pourriez savoir où est cet homme... S'il vous plaît. Nous recherchons un homme nommé Stéphane Bonnet… »

 Mme Sylvie entend le pur désespoir dans la voix de Claire.

L’attitude de toutes les filles change brusquement. Eppie est parmi les autres filles.

 

CETTE SCENE EST COUPEE DANS LA VERSION FINALE.
ON COUPE DIRECTEMENT SUR LA SUITE DE LA SCENE ENTRA JOCASTA ET FORBES…

 

 

INT. RIVER RUN - SALOUR - JOUR (J7)

Retour sur Jocasta et Forbes.

 JOCASTA : « Vous trouverez du papier et de quoi écrire sur la table... « 

GÉRALD FORBES : « Merveilleux. « 

Forbes cherche l’encrier, la plume et le papier qui se trouvent à proximité... Mais il est énervé.

JOCASTA : « A Marsali et Fergus... j'aimerais leur donner cent livres... « 

Forbes pâlit devant le montant. Il prend note à la va-vite du nom et du montant sur son morceau de papier –

GÉRALD FORBES : « Généreux... Et vous êtes certaine que M. Innes est d’accord ? « 

JOCASTA : « Il est effectivement tout à fait d’accord ».

GÉRALD FORBES : « Vous avez de la chance d'avoir trouvé un aussi bon parti « 

Jocasta hoche la tête, avant de continuer en dictant…

JOCASTA : « Puis cinquante livres pour leur fils Germain et bien sûr pour Joanie... et vingt pour le bébé... Et peut-être encore vingt pour la chance ? »

 Jocasta fait une pause réfléchie pour que Forbes puisse prendre des notes...

JOCASTA : « Est-ce que vous notez bien tout ça ? « 

GÉRALD FORBES : « Bien sûr. Tous les mots. « 

Mais Forbes est tellement en colère qu'il ne fait que des notes griffonnées sur la page – JOCASTA : « Arrêtez-moi si je vais trop vite. »

GÉRALD FORBES : « Pas du tout... »

JOCASTA : » Et pour le jeune Ian, béni soit-il, quelque chose pour le remettre sur pied... cent -- non, deux cents livres sterling. « 

GÉRALD FORBES : « C'est incroyablement généreux... Vous connaissez à peine le garçon. Et il a vécu avec les Indiens ? « 

JOCASTA : « Néanmoins, c’est un parent. « 

GÉRALD FORBES : » Ce n’était pas assez de léguer votre propriété au jeune Jeremiah MacKenzie ? Vous diminuez son héritage. « 

Jocaste sourit : il n'y a vraiment rien qu'elle préfère faire avec cet argent.

JOCASTA : « Il vaut mieux vaut donner que recevoir. Et pour Brianna et Roger... J’espère leur donner une somme importante... peut-être mille livres ? « 

La frustration de Forbes atteint son comble… Et il était censé être lui-même celui qui allait épouser Brianna ! Il tousse presque de surprise – mille, c'est une somme énorme. Il essaie de plaisanter, même si le ton est légèrement cinglant.

GÉRALD FORBES : » Eh bien, nous y voilà. Mlle Brianna et son mari seront tout à fait à l’aise aussi. « 

Jocasta sent sa frustration.

JOCASTA : « Gerald, j'avais espéré que ce serait vous qu’elle choisirait. Mais tout ça, c’est du passé maintenant... « 

GÉRALD FORBES : « Oui. « 

JOCASTA : « Et nous ne devons pas oublier la jeune Lizzie « 

 GÉRALD FORBES : « La servante ? »

JOCASTA : « Elle est gentille et pauvre. Vingt- cinq livres ? »

GÉRALD FORBES : « Non ! « 

JOCASTE (décontenancée) : « Non, M. Forbes ? Qu’est-ce qui vous prend ? « 

Il n'en peut plus... Avec l’argent qui disparait rapidement sous ses yeux – même pour les domestiques -- il laisse échapper –

 GÉRALD FORBES : « Vous ne pouvez pas dilapider mon argent ! « 

JOCASTA : « Votre argent ? « 

GÉRALD FORBES : « Vous ne me laissez pas le choix... Vous m’avez volé ma dignité. J’aurais été un bon mari pour vous ou pour Brianna. Vous ne me volerez pas ma part de votre fortune ! »

Paniqué, Forbes attrape la chose la plus proche qu'il puisse repérer... le coussin sur le canapé et étouffe Jocasta ! Jocasta ne peut pas voir le danger imminent et ne peut crier.

Jocaste se débat, tape du pied sur la table... Elle parvient à renverser la cloche, la faisant tinter en roulant sur le plancher.

Le temps est terriblement long alors que Jocasta lutte pour sa vie. Et alors que tout semble perdu…

 

Megan Ferrell Burke : « En écrivant cet épisode, nous savions que le résultat ultime de la rencontre de Forbes avec Jocaste serait sa mort. Puisque la motivation de Forbes à aider Bonnet vient de la cupidité, son obsession pour l’argent est ce qui le pousse finalement à se déchaîner et à attaquer Jocasta. » 

  

Soudain, deux bras puissants ensserrent le cou de Forbes – Ulysse soulève Forbes et lui rompt le cou.

Ulysse dépose le corps à terre et se précipite vers Jocasta, en priant pour qu'elle ait survécu...

ULYSSE : « Maîtresse... Maîtresse... Jocasta ! »

Après un moment, Jocasta saisit la main d'Ulysse et il pose l'autre main sur la sienne.

Fin de la scène sur le tableau tragique d'Ulysse réconfortant Jocasta et le corps sans vie de Forbes gisant sur le sol...

 

 

32 INT. WILMINGTON - Bordel de Madame Sylvie - JOUR (J7) DEUXIEME PARTIE

MME. SYLVIE : « J'ai entendu parler de lui. Mais je ne sais pas où il est. Là -- je vous ai donné ce renseignement gratuitement... mais pourquoi devrais-je vous laisser parler à mes filles, si vous ne payez pas ? « 

CLAIRE : « Parce que je suis une guérisseuse. Et je vais m’assurer que les femmes vont... bien. Qu'elles sont en sécurité... et saines...

JAMIE : » Et prêtes pour les... euh, clients, plus tard « 

MME. SYLVIE : « Très bien « 

JAMIE (à Claire, tout bas) : « J'attendrai dehors... « 

Satisfait que Claire soit en sécurité, Jamie sort. Les autres femmes se donnent des coups de coude à la vue de Claire alors Mme Sylvie la guide vers elles. L'une d'elles se tourne pour voir de quoi il s’agit – c’est Eppie. Quelques pas et Claire remarque immédiatement son boitement.

CLAIRE : « Nous recherchons quelqu'un. Je sais que beaucoup d'entre vous ont travaillé sur des navires le long de la côte. »

 Les femmes échangent des regards.

CLAIRE : « Nous recherchons un homme nommé Stéphane Bonnet. « 

Claire voit immédiatement la peur dans les yeux. Les femmes regardent toutes Eppie.

EPPIÉ (hausse les épaules) : « Je n’ai jamais entendu parler de lui. »

 Eppie se retourne et s'éloigne vers la porte du bordel, se déplaçant avec son lourd boitement. Claire regarde Eppie –

 

34INT. WILMINGTON - Bordel de Maîtresse Sylvie - JOUR (J7)

Claire s'approche d'Eppie dans un coin privé.

CLAIRE : « Votre hanche...Anisomélie « 

EPPIÉ (agressive) : « Comment est-ce que vous venez de m'appeler ? « 

 

Megan Ferrell Burke : « Dans le roman, Claire aide Eppie en lui donnant de la pénicilline contre la syphilis. Nous avions besoin d'un moyen plus visuel et instantané pour que Claire puisse voir un problème spécifique chez Eppie, afin qu'elle puisse offrir une aide que personne d'autre ne pouvait offrir. C'est pourquoi nous avons proposé l'anisomélie comme un handicap que Claire connaîtrait et pourrait résoudre afin de gagner la confiance d'Eppie. «  

 

CLAIRE : « Je ne vous ai traitée de rien, j’ai simplement reconnu ce qui vous donne des douleurs à la hanche. Et aussi au dos. Et la douleur qui descend dans votre jambe de temps en temps. « 

EPPIÉ : « Comment savez-vous... Êtes-vous une magicienne ? « 

CLAIRE : « Non, je suis guérisseuse. »

L’attitude d’Eppie s’adoucit instantanément. Elle ose espérer que Claire pourrait peut-être l'aider.

CLAIRE : « Je vois que vous souffrez beaucoup. Laissez-moi vous aider, s’il vous plait. Tournez-vous, donnez-moi votre peignoir.  Tenez-vous à la chaise « 

Eppie le fait. Claire se rapproche et pose ses mains sur les hanches d'Eppie. Elle peut faire son diagnostic.

CLAIRE : « Vous saviez que vos jambes n’ont pas la même longueur ? La gauche est plus longue que la droite. Levez votre talon droit pendant que je l’ajuste. Soulevez. Voilà. « 

Claire s'agenouille au sol, plaçant et ajustant un jeu de cartes sous le talon d’Eppie. Claire vérifie que les hanches d'Eppie sont égales, puis récupère les cartes et les remet à Eppie.

CLAIRE : « N'importe quel cordonnier devrait pouvoir rehausser un talon de cette épaisseur. Votre douleur devrait beaucoup diminuer. Avec le temps, peut-être, voire complètement disparaitre. »

EPPIÉ (railleuse) : « Je ne suis pas assez populaire pour avoir de l'argent à dilapider dans des chaussures à la mode. »

 Claire donne des pièces à Eppie dont les yeux s'écarquillent légèrement.

CLAIRE : « Je suis prête à apporter ma contribution. « 

EPPIÉ : « Pourquoi ? « 

CLAIRE : « Parce que quand quelqu'un est dans le besoin, et qu’on peut l’aider, on l’aide. »

L'émotion monte chez Eppie ; elle est déchirée. Claire la presse...

CLAIRE : » Je vous en prie. Stephen Bonnet a enlevé notre fille. Elle a un mari et un jeune fils. Nous devons la ramener à la maison. « 

EPPIÉ : « S'il apprenait que c'était moi, il me trancherait la gorge. « 

CLAIRE : « Il ne le saura jamais, je le jure. « 

Après un moment, Eppie se décide.

 EPPIÉ : « Vous aurez besoin d’un bateau. « 

35 INT. WILMINGTON – TAVERNE – JOUR

Claire, Jamie et Roger s'apprêtent à quitter la taverne. Roger charge les armes dans ses bras... Le jeune Ian entre pour les trouver, avec ses habits habituels.

JEUNE IAN : « J'ai trouvé un bateau de pêcheur ».

JAMIE : « Parfait, allons-y »

CLAIRE : « « Avec quoi l'as-tu payé ?

JEUNE IAN : « Je n'ai pas eu besoin d'argent, ma tante. L'homme a échangé avec plaisir les habits de M. Malcolm. »

 

 

37 INT. ANTRE DE BONNET - SALON - JOUR (J8)

Bonnet amène brutalement Brianna – portant désormais son corset et la jupe d'Eppie - dans le salon, en lui agrippant fermement le bras.

CAPITAINE HOWARD, 40 ans, peau variolée mais méticuleux dans son apparence, met de côté son brandy et se lève lorsqu'ils entrent. Brianna hésite mais Bonnet la pousse vers l'avant.

STEPHEN BONNET : « Va dire bonjour au capitaine Howard, chérie. « 

Brianna se redresse de toute sa hauteur.

BRIANNA : « Monsieur ! Je suis retenue contre mon volonté. Mon mari et mon père... « 

Bonnet tord le poignet de Brianna, durement. Elle gémit mais ça la fait taire.

CAPITAINE HOWARD : « Je le sais bien, je ne serais pas ici pour acheter si vous étiez ici de votre plein gré »

Brianna est horrifiée. Le capitaine Howard ne sourcille pas, cependant, et s'adresse à Bonnet comme si Brianna n'avait même pas parlé.

 CAPITAINE HOWARD : « Très jolie en effet. Mais les cheveux roux ? Je préfère une crinière blonde. »

Le capitaine Howard fait le tour de Brianna et l'examine. Il lui touche les fesses, et Brianna essaie de l’en empêcher. Le Capitaine Howard est satisfait.

CAPITAINE HOWARD : « Elle est très jolie. Elle est en bonne santé. Les dents ?  Les dents ? »

Bonnet attrape une poignée de cheveux de Brianna et lui tire la tête en arrière, la faisant haleter. Le capitaine Howard lui rentre la main dans la bouche.

 CAPITAINE HOWARD : « Très agréable. A-t-elle – « 

Brianna mord de toutes ses forces le doigt du capitaine HOWARD. Il crie et la frappe au ventre. Il regarde son doigt...

CAPITAINE : » Sale garce ! « 

Il tente de frapper à nouveau Brianna, mais Bonnet lui attrape la main.

STEPHEN BONNET : « Capitaine, elle n'est pas encore à vous, n'est-ce pas ? « 

CAPITAINE HOWARD : « A moi ou pas, il faudra lui apprendre les bonnes manières.  

J'avoue que j’hésite rarement à relever un défi : dompter une jument sauvage. »

Le capitaine Howard met un mouchoir autour de son doigt ensanglanté.

CAPITAINE HOWARD : » Six livres. « 

Bonnet jette un coup d'œil à Brianna comme pour réfléchir à l’offre. Il change complètement d'attitude et la regarde de haut en bas, comme si c’était une jument sans valeur.

STEPHEN BONNET : » On est de vieux amis, vous pouvez l’avoir pour six. Ce n’est qu’une possession. Elle ne vaut pas plus que ça. « 

CAPITAINE HOWARD : « Nous sommes alors d’accord, alors ? »

STEPHEN BONNET : « Oui. Elle est vous dès que j’ai l'argent. « 

CAPITAINE HOWARD : « Suivez-moi jusqu'au bateau, Manny a la bourse. »

STEPHEN BONNET : « Très bien. Que diriez-vous d’abord d'un autre verre ? « 

Bonnet se sert un verre, satisfait de l'affaire.

STEPHEN BONNET : » Pour toi, chérie ? du cognac ? Tu l’as mérité. « 

Brianna est désespérée et supplie BONNET.

BRIANNA : «   S'il vous plaît... Ne faites pas ça. Je ne peux pas être séparée de Jemmy... S'il vous plaît. »

 Bonnet regarde Brianna, prenant en compte son plaidoyer. L’expression du Capitaine d’Howard reste glaciale.

Bonnet lance une pièce de monnaie, puis il hausse les épaules et boit une gorgée d'alcool STEPHEN BONNET : » Ne t’en fais pas, je prendrai soin de lui »

 

A38EXT. RIVAGE - JOUR (J8)

 Jamie et Roger traînent leur bateau jusqu'au rivage. Claire et le jeune Ian se dirigent vers la plage isolée pour se repérer. Sont-ils au bon endroit ? Puis Claire repère quelque chose au loin... Un clin d'œil à Jamie pour qu'il aille voir ce que c’est...

 

38EXT. ANTRE DE BONNET- RIVAGE - JOUR (J8)

 Il fait froid et il y a du vent. Deux marins qui servent le capitaine Howard attendent sur le rivage à côté d'une barque. Le capitaine Howard emprunte le chemin sablonneux pour les rencontrer. Derrière lui se trouve Bonnet, qui entraîne Brianna – ses mains sont attachées dans le dos.

Le visage de Brianna est couvert de larmes, mais il y a toujours un feu brûlant dans ses yeux.

CAPITAINE HOWARD: “Manny, ma bourse. »

MANNY sort la bourse du capitaine Howard, pleine de pièces de monnaie. Bonnet jette un regard à Brianna, s’assurant qu'elle reste sur place. Brianna lui rend son regard, ce qui le fait se sentir étonnamment mal à l'aise.

Bonnet détourne les yeux et attend son paiement. Le capitaine Howard s'arrête et fronce les sourcils.

Soudain, un coup de feu éclate et Manny tombe, raide mort.

 L'espace d'un instant, Brianna et Bonnet sont enlacés dans une violente lutte quand, au grand étonnement de Brianna, Bonnet la lâche soudainement... et se met à courir.

Roger, Claire et Jamie arrivent --Roger tend son mousquet au jeune Ian, voit que Brianna est libérée et court après Bonnet.

JAMIE (A Brianna) : « tu vas bien ? »

BRIANNA : «  Je vais bien... « 

 Roger poursuit Bonnet, respectant son pacte avec Jamie : c'est lui qui éliminera Bonnet.

 Les parents s'embrassent leur fille, en la serrant fort. Le jeune Ian pointe le mousquet de Roger sur le capitaine Howard et son marin encore en vie…

 

Megan Ferrell Burke : « Cette scène où tous nos héros se réunissent est une version condensée de cette section du sixième tome. L'évasion de Brianna avait été conçue à l'origine comme beaucoup plus élaborée, mais cette scène devait rester resserrée et dans un seul endroit pour permettre un programme de tournage chargé. » 

 

CAPITAINE HOWARD : » On va partir. Au bateau, mon garçon »

Roger est à la poursuite de Bonnet. Il se rapproche de sa cible et plaque Bonnet au sol. Une fois que Roger a le violeur et le bourreau de Brianna devant lui, rien ne le retient : Roger frappe Bonnet encore et encore - pour Brianna, pour Claire, pour chaque horreur que cet homme a commise. C'est une vengeance primitive. Bonnet abandonne. Roger lui a fichu une sérieuse râclée.

 

39EXT. ANTRE DE BONNET - RIVAGE - JOUR (J8)

Bonnet est maintenant ligoté à demi-inconscient. Jamie, Claire, le jeune Ian et Brianna ont rejoint Roger. L’heure des comptes a sonné.

ROGER : « Vous croyez que ses hommes viendront le chercher ? »

 JAMIE : « Pas s’ils ont du bon sens. Ils seront bientôt débarrassés de lui. Ils auront un bateau et leur la liberté avec ça. On leur a épargné une mutinerie. »

 Jamie lance une flasque de whisky sur un Bonnet hébété. Un rappel à l’épisode 401, quand Jamie a posé les yeux sur Bonnet pour la première fois.

 JAMIE : » Prends-en une goutte – pour ton âme. Sache que, quoi qu'il arrive, le dernier visage que tu verras ici-bas ne sera pas celui d’un ami »

Tous les regards sont tournés vers Brianna, qui scellera le sort de Bonnet.

BRIANNA : « Je veux l'emmener à Wilmington. Je veux qu'il soit jugé selon la loi. « 

CLAIRE : « On peut leur faire confiance ? Ses affaires lui ont conféré une grande influence à Wilmington »

ROGER : » Tryon »

Les autres se tournent vers Roger.

ROGER : « Ce salaud peut avoir de l'influence avec des hommes d'affaires et des propriétaires fonciers, mais le gouverneur Tryon les surpasse sûrement tous, même depuis New York. « 

JAMIE : « Oui. Tryon nous est redevable de son erreur à Alamance. Il se chargera de le faire condamner. J’en suis sûr. « 

Claire, Jamie, Roger et Brianna se tiennent tous devant Bonnet : ensemble, cette famille ne peut être vaincue.

 

 

40EXT. WILMINGTON - ESTUAIRE - UN AUTRE JOUR (J9)

Gros plan sur Bonnet, les yeux écarquillés et fous de peur, il est dans l'estuaire, les bras au-dessus de la tête, enchaînés à un poteau. Ce n'est pas une pendaison, c'est une noyade... L'eau est au niveau des épaules et progresse de minute en minute...

Brianna et Roger se tiennent parmi la foule rassemblée le long des rives de l’estuaire.

Le CAPITAINE DE LA GARDE lit à la foule…

CAPITAINE DE LA GARDE : « Stephen Bonnet, pirate et contrebandier notoire, a été jugé ce matin par le Comité de Sécurité de Wilmington. Et sur les témoignages de ses crimes, attestés par de multiples personnes, a été jugé coupable et condamné à la peine de mort par noyade. »

 Le niveau de l’eau continue de monter, clapotant le menton et le nez de Bonnet.

PLUS TARD -- La foule s'est éclaircie. En fait, il ne reste plus personne sauf Roger et Brianna - et Bonnet, toujours enchaîné à son sinistre poteau. Bonnet regarde vers le rivage... Brianna le regarde --

 Bonnet voit quelque chose... et il y a quelque chose entre un air de résignation et un soulagement dans ses yeux -- un signe de tête presque imperceptible et juste le plus petit soupçon de sourire... Puis soudain, une balle le frappe au front...

Gros plan sur Brianna, tenant un mousquet fumant... Après un moment, elle rend l'arme à Roger...

ROGER (vraiment curieux) : « Brianna… Était-ce de la pitié ? Ou pour t’assurer qu’il soit bien mort ? « 

Brianna regarde Roger, mais ne répond pas.

L’eau monte au-dessus de la tête de Stephen Bonnet alors qu'il finit par disparaître, noyé.

 

  

Megan Ferrell Burke : » Après la dernière question de Roger, nous avons décidé de laisser le public décider si Brianna se vengeait ou faisait preuve de pitié. «  

 

 

FIN DE L'ÉPISODE