Indications et séquences
Dans le script, absent de la série
Commentaires des scénaristes
Indications et dialogues
Dans la version finale uniquement

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc  

 

 

ÉPISODE 512 "JAMAIS MON AMOUR" 

(NEVER MY LOVE) 

 

                               Écrit par Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

  

PROJET DE PRODUCTION FINAL — 5 mars 2020 

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC. 

  

  

LISTE DES PERSONNAGES 

CLAIRE FRASER/JAMIE FRASER/BRIANNA RANDALL FRASER/ROGER WAKEFIELD MACKENZIE 

ARVIN HODGEPILE/CUDDY BROWN/FERGUS FRASER/GARRICK/HANLON
JOHN QUINCY MYERS/JOSIAH BEARDSLEY/LIONEL BROWN/RICHARD BROWN
TEBBE/WENDIGO DONNER
YOUNG IAN/LIZZIE WEMYSS/MARSALI FRASER
MURTAGH FITZGIBBONS FRASER/JOCASTA FRASER 

  

INTÉRIEURS 

Maison moderne du milieu du siècle :  Salon/Salle à manger/Cuisine/Porte d'entrée 

Fraser’s Ridge : Grande maison/Chambre à coucher/Infirmerie/Escalier/Hall à l'étage 

La Cabane de Brianna et Roger 

Taverne de Brownsville 

  

EXTÉRIEURS 

Bois de Caroline du Nord : Clairière/Campements/Arbres/Ruisseau/Le cercle de pierres 

 Routes/Cascade/Fraser’s Ridge/Grande maison 

  

INDICATIONS ET SEQUENCES 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES 

  DIALOGUES VOIX DIRECTE 

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT
  

  

Un épisode déjà iconique dans son contenu, sa structure et sa richesse. 

Les commentaires de Matthew B. Roberts et Toni Graphia sont particulièrement intéressants. 

Il y a beaucoup d’éléments du scénario original modifiés et/ou supprimés/avancés ou déplacés pour la version définitive. 

C’est donc un ensemble très dense et parfois touffu. Merci de votre compréhension dans la lecture de cet épisode exceptionnel. (ndlt) 

A noter que dans les scènes « d’évasion onirique » (expression des scénaristes), Claire intervient dans des dialogues dans le script original, mais pas dans la version finale télévisée. Comme vous le savez. 

  

PAS DE SEQUENCE PRE-GENERIQUE NI DE TITLE CARD NI DE GENERIQUE.
UN SEUL RAPPEL DES FAITS DE LA FIN DU 511. 

TOUS LES ELEMENTS DU GENERIQUE (les CREDITS) SONT MIS A LA FIN DE L’EPISODE, SUR LA « MUSIQUE » DE LA PLUIE PUIS LA MELOPEE MAGNIFIQUE DE RAYA YARBROUGH… 

  

PUIS… 

  

1INT. MAISON MODERNE DU MILIEU DU SIÈCLE – JOUR – (EVASION ONIRIQUE) 

Deux mains (celles de Claire, reconnaissables aux bagues) mettent un 33 tours sur un tourne-disques. Nous sommes dans les années soixante… 

On entre dans une maison moderne des années soixante : travelling avant sur des lignes épurées, simples et symétriques. Une esthétique minimaliste, popularisée dans les années 1960. Nous avançons lentement dans les couloirs au sol en parquet ciré et des pièces traversantes avec de grandes baies vitrées laissant passer la lumière naturelle. 

Aucun dialogue, mais la musique de « Never my love » 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Notre idée était de commencer dans une autre époque et d’amener le public à se demander où nous en étions, peut-être dans les années 1960, mais finalement dans un espace « intemporel », puisqu’il ne s’agit pas d’une réalité mais d’une « évasion onirique ». Nous avons inventé ce terme pour désigner l'endroit où Claire se rend dans sa tête, où elle a créé un lieu mental sûr pour la protéger de la réalité de la situation dans laquelle elle se trouve actuellement après avoir été enlevée par Lionel et sa bande. 

 Nous ne voulions pas qu’il s’agisse de flashbacks. Ils ressemblaient en effet à des « rêves », mais n’étaient pas des souvenirs, ni même des « rêves éveillés ». Ils ont été construits comme des « évasions » de l’horreur brutale à laquelle Claire était confrontée, nous avons donc pensé que les « évasions oniriques » reflétaient le mieux ce que nous cherchions à transmettre. 

Il y avait un « Easter egg » (référence cachée) planté dans la carte de titre de l'épisode 505, où Claire prend un magazine sur une table dont la couverture présente une superbe maison moderne du milieu du siècle. Cela a été mis en place pour que nous puissions supposer que Claire a été attirée par cette photo et, s'en souvenant, a projeté cette maison comme l'endroit où elle se voit lors de cette évasion onirique. » 

  

  

  

INT. MAISON MODERNE MILIEU DE SIÈCLE – SALON – JOUR – (EVASION ONIRIQUE) 

Une femme, Claire, est assise sur un canapé, au calme, de dos. 

 Sur une table de salon, une orange est posée. On voit également un certain nombre d’objets importants pour Claire (« Easter eggs ») des épisodes précédents (vase, tapisserie…) 

 Elle est habillée en rouge, comme on l'a vue avant, dans une robe des années 1960’. Elle regarde une peinture abstraite d’une maison sur le mur en face d'elle - une touche de couleur dans un décor autrement monochrome. Ceux qui le regardent attentivement reconnaîtront peut-être la maison dans le tableau comme la Grande Maison de Fraser’s Ridge. 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Nous avons volontairement placé beaucoup de symbolisme ici et dans tous les plans à l'intérieur de la maison. Nous pensions que si Claire imaginait une maison dans son esprit, une évasion vers une époque différente et un lieu différent, elle contiendrait des éléments de sa vraie vie au XVIIIe siècle. 

Ainsi, les fans observateurs reconnaîtront peut-être qu'il y a des petites fioritures, des indices… le papier peint, son microscope sur un bureau, la libellule, le vase de l'épisode pilote, l'orange sur la table d'appoint, la robe rouge que porte Claire… et bien sûr la peinture abstraite de la Grande Maison. Certains de ces indices ont été spécifiés dans le scénario, d'autres ont été suggérés par le réalisateur, Jamie Payne ou par le décorateur Gary Steele et la costumière Trish Biggar. «  

  

Version finale uniquement : Coupe du plan sur Claire, bâillonnée, tuméfiée, blessée, attachée et en détresse au pied d’un arbre… 

(Retour dans la maison de l’évasion onirique) Après un moment, il y a le clic d’une clé dans la serrure. Quelque part dans la maison, une porte s'ouvre et il y a des pas dans le hall. Claire lève les yeux et se retourne... 

Jamie entre dans la pièce : ses cheveux plus courts et habillé d’une tenue hors du temps. Il sourit. Elle lui sourit en retour. 

Un tourne-disques joue « Never my love » par The Association. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Nous avons choisi « Never My Love » pour le son envoûtant et éthéré et pour la façon dont les mots évoquent l’amour éternel de Claire et Jamie. » 

  

  

4EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD – JOUR (1772) 

SCENE DEPLACEE DANS LA VERSION FINALE (ndlt) 

  

La cagoule est retirée de la tête de Claire. Elle a déjà été battue et elle est inconsciente. 

Puis -- quelqu'un la gifle au visage, essayant de la réveiller. Ses yeux s'ouvrent alors qu'elle revient à elle, regardant autour d'elle, désorientée, essayant d'avoir une idée de l'endroit où elle se trouve. Le premier visage qu'elle voit est celui de Lionel Brown. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Ces quelques scènes suivantes ont été tournées telles qu'écrites mais finalement condensées lors du montage pour être plus impressionnistes. Cette idée, née en post-production, était de jouer les scènes d’ouverture comme « Le Culloden de Claire ». Nous avons trouvé qu'il était plus puissant de jouer des bribes de visuels et de dialogues comme des flashbacks pendant que Claire était allongée là, attachée, un peu comme Jamie a eu des flashes de la bataille alors qu'il était allongé sur le sol, presque mourant. 

 Claire revient sur les moments clés, tels que Lionel qui la nargue en lui disant qu'elle est « Dr. Rawlings" et cela donne les informations nécessaires sur pourquoi il l'a emmenée et ce qui se passe, d'une manière plus intéressante et viscérale que de jouer les scènes directement. «  

  

LIONEL : » Réveillez-vous, Dr Rawlings. » 

 Claire est déconcertée. Lionel savoure le moment. Il a vu le nom du médecin sur la boîte médicale de Claire [Épisode 511]. 

Nous réalisons maintenant que les scènes précédentes sont « l’évasion onirique » de Claire :  une évasion de la douleur et de l’horreur à laquelle elle est confrontée. 

Une tentative pour prendre le contrôle d'une situation dans son esprit, alors qu'elle n'a pas de contrôle du tout dans la réalité. 

Lionel la regarde avec des yeux d'acier et un sourire narquois, appréciant de l'avoir sous son pouvoir. 

Autour d'elle se trouve son gang de 26 voyous, les hommes qui l'ont enlevée dans l'épisode 511, dont un homme de mauvaise humeur et vicieux déserteur de l'armée anglaise, Arvin Hodgepile ; le neveu de Lionel – un adolescent débraillé et dégingandé, Cuddy Brown, 17 ans ; un grand et tranquille métis libre, Tebbe ; et un métis amérindien à la crinière de lion, Wendigo Donner. 

 Claire se rend compte que c'est Lionel qui a orchestré son enlèvement. Sa bande de voyous l’a lui a livrée à ce lieu de rendez-vous. Le souvenir de Marsali enceinte affalée comme une poupée de chiffon et laissée pour morte est gravé dans le cerveau de Claire. Sa première pensée est pour elle. 

Claire confronte Lionel avec colère : 

 CLAIRE : » La femme que vous avez agressée, c'est ma fille et elle est enceinte ! » 

 Un rappel du moment où Marsali a dit à Claire qu'elle la considérait comme une mère [Épisode 509]. Claire essaie de négocier. 

 CLAIRE : » Elle a besoin de l'attention d'un médecin ou elle pourrait mourir, et son bébé aussi. «  

LIONEL : » Vraiment ? » 

CLAIRE Laissez-moi aller l'aider, et je ne dirai pas un mot. Je le jure. On fera comme si cela n'était jamais arrivé. «  

LIONEL : « Pas de négociations. » 

 CLAIRE : » Mon mari viendra me chercher. Et quand il arrivera, que Dieu vous aide. » 

GARRICK, du genre nerveux, prend la parole.  » Elle a raison, Lionel. Tu ne veux pas avoir à faire avec cette femme. Tu as oublié ? C'est la femme de James Fraser, bon Dieu ! » 

 LIONEL : » Je sais qui c’est. » 

 HANLON, paniqué, intervient. 

HANLON : » Hodge nous a dit de la malmener, pas de l’enlever ! Libérez-la avant que Fraser nous trouve. » 

 Des murmures d'approbation de la part de certains du gang. 

 LIONEL : » J'ai dit à Hodge de me l'amener. » 

 HANLON : » Votre frère n’aimera pas ça. «  

Un vilain bruit sourd quand Lionel frappe le visage de Hanlon avec la crosse de son pistolet. 

LIONEL : » Mon frère n'est pas là. «  

Cela met fin à toutes les dissensions dans sa bande et à toute question de qui est responsable. Hodgepile propose une meilleure idée : 

ARVIN HODGEPILE : » On n’a qu’à la tuer. La laisser aux bêtes... elles doivent manger aussi.  Fraser est occupé pour un moment, on le sait. » 

Après la démonstration de violence de Lionel, les autres grognent leur approbation. Claire regarde autour d'elle, pense à courir. 

ARVIN HODGEPILE : » Courez et nous vous ferons beaucoup de mal -- vous souhaiterez votre mort. «  

 CLAIRE : » Le feu à l'alambic. C'était vous « (images intermittentes de Claire au sol, désespérée, et de l’explosion au Ridge) 

LIONEL BROWN : « Ce n’est pas vous la maligne, Dr Rawlings ? Vous n’avez jamais imaginé que quelqu’un découvrirait votre petit article de journal, pas vrai ? Tout comme vous pensiez que je ne découvrirais jamais que vous avez aidé ma fille à s’enfuir avec Morton. Mais je savais que vous aviez quelque chose à voir avec ça. Eh bien maintenant, vous allez vous repentir de votre péché. » 

CLAIRE : » J'essayais seulement d'aider les gens... partager des connaissances médicales. » 

LIONEL BROWN : « En répandant des idées dangereuses, vous voulez dire. En disant aux femmes comment tromper leurs maris. Comment leur dénier les droits que Dieu leur a donnés ? Conseillant à ma femme d'éviter mon lit. J'ai vu le nom de ce médecin sur votre sacoche médicale. Et je vais vous emmener à Brownsville et vous allez avouer aux femmes de la ville, et elles verront le charlatan que vous êtes. «  

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

 « C'est ici que Lionel résume tous ses griefs avec Claire qui ont été plantés au cours de la saison, par exemple dans l'épisode 504 lorsque Claire a aidé Alicia à s'échapper de Brownsville et dans l'épisode 507 à Alamance où Claire a laissé entendre que Lionel avait tenté de tuer Morton. Et bien sûr, les conseils médicaux dispensés par Claire, se faisant passer pour le Dr Rawlings. » 

  

CLAIRE : » Et si je le fais ? Alors vous me laisserez partir ? » 

LIONEL BROWN : « Alors... je n'aurai plus du tout besoin de vous. » 

Lionel se tourne vers sa bande – 

LIONEL BROWN : « Hanlon, puisque tu as si peur de M. Fraser, prends Garrick et quatre autres – «  

GARRICK (plus audacieux maintenant) : « Je reste. «  

LIONEL BROWN (hoche la tête, puis à Hanlon) : » Emmène les autres vers la piste plus haut. Cela éloignera Fraser de notre odeur s’il nous poursuit. Nous vous reverrons à Brownsville. Une fois que nous y arriverons, il ne représentera aucune menace pour nous. Même s'il se montre. » 

 Les six hommes partent à cheval. 

Alors que les autres se préparent à repartir, Claire fait subrepticement une marque sur un rocher – en grattant un « C » – un indice pour Jamie quant à la manière dont elle a été enlevée. 

 Claire respire profondément – elle sait qu'il la trouvera. Tout ce qu'elle a à faire c'est survivre jusqu'à ce qu'il le fasse. 

 Une main la saisit par les cheveux et remet la capuche sur elle avec brutalité. Le gang s’éloigne – 

 

  

  INT. MAISON MODERNE DU MILIEU DU SIÈCLE – SALON – JOUR (EVASION ONIRIQUE) 

Claire regarde le tableau puis se retourne lorsqu’elle entend la sonnette de la porte d’entrée. 

Puis, des cris joyeux d’enfant, puis c’est Ian qui arrive en tenue militaire, l’air joyeux. 

IAN: « Joyeux Thanksgiving, mon oncle ! ” 

  

  

7EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD – PREMIER CAMPING – CRÉPUSCULE  

 Claire se penche au-dessus d'un seau et s'éclabousse le visage avec de l'eau. Après s'être arrêtés pour la nuit, les ravisseurs de Claire installent maintenant leur camp. Les hommes regardent lascivement Claire pendant qu'elle se nettoie, et elle leur rend un regard glacial, refusant de se laisser intimider. 

Ses cheveux sont maintenant détachés, sauvages et emmêlés alors que les hommes tourbillonnent autour d'elle, lui donnant l'impression d'être un point à viser au centre d’une cible. 

Alors qu'Hodgepile s'approche d'elle, Claire prend le seau d'eau et le jette au visage de Hodgepile - puis s’enfuit, passant devant les arbres et les buissons, mais elle est rapidement et violemment plaquée au sol par Hodgepile et deux autres, puis ramenée vers Lionel. 

ARVIN HODGEPILE : » Nous avons besoin de toi vivante, mais pas forcément entière «  

Hodgepile, furieux et humilié, sort son couteau, appuie sur la lame contre ses lèvres, lui enfonce la pointe dans le nez. Lionel regarde, amusé. 

ARVIN HODGEPILE : » La seule chose que nous ne couperons pas c’est ta langue. Tu as compris ? «  

Hodgepile tire la lame vers son menton, le long de la ligne de son cou et fait le tour de la courbe de sa poitrine. Il lacère la poitrine de Claire, juste au-dessus de ses seins. Claire hurle de surprise et de douleur. 

 CLAIRE : » Espèce de putain de salaud ! Vous allez pourrir en enfer pour ça ! «  

 Les hommes se figent, n'ayant pas entendu une femme jurer ainsi avant. Wendigo Donner regarde Claire bizarrement. Cuddy, l’adolescent, regarde sa poitrine, bouche bée, fasciné. Tebbe recule, alarmé. 

TEBBE : » C'est une malédiction ! Hodge, regarde ce que tu as fait. Ne touche pas cette femme et ne verse pas de sang ! j'ai entendu parler d'elle - c'est une sorcière. » 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

 « Ce moment, similaire à celui du livre, devait montrer que Tebbe est superstitieux, ce que Claire peut utiliser à son avantage pour qu'il l'aide plus tard, par peur d'elle. «  

  

Claire rit méchamment devant toute cette absurdité. Mais sachant qu'elle ne peut pas s'échapper, elle tente une approche différente, qui a déjà fonctionné - faire semblant d'être une sorcière. 

Elle passe sa main dans son sang et frotte une croix sur le visage de Hodgepile. 

CLAIRE : » C’est vrai. Touchez-moi encore moi et vous mourrez avant la nuit. «  

Enragé, Hodgepile s'essuie rapidement le visage. Tebbe fait un signe vers Claire d'une main, conjurant le mal. 

Hodgepile se précipite vers Claire pour la frapper, mais Tebbe l'attrape par le poignet, avec un cri de peur. 

TEBBE : » Je te dis d’arrêter, elle va tous nous tuer ! » 

ARVIN HODGEPILE : » Je vais te tuer maintenant, espèce de métis. «  

Hodgepile se jette sur Tebbe avec son couteau. Lionel intervient. 

LIONEL BROWN : « Ça suffit, vous deux ! Contentez-vous de l’attacher, là-bas. » 

 Lionel montre un arbre en bordure du camp. Donner attrape Claire par le bras et l'entraîne. 

 Pendant que Donner attache les mains et le cou de Claire, il lui parle : curieux, poli et quelque peu amical, mais parlant à voix basse pour que les autres n'entendent pas. 

WENDIGO DONNER : » D’où venez-vous ? «  

CLAIRE : » Vous savez d'où je viens. Bon sang, vous m’avez kidnappée. » 

WENDIGO : » D’où veniez-vous -- avant de vous installer ici ? Je viens moi-même du nord. » 

 Donner surprend Claire en train de regarder Hodgepile. 

WENDIGO DONNER : « Vous ne voulez pas le contrarier, croyez-moi. » 

 Hodgepile doit sentir ses yeux sur lui parce qu'il lui rend son regard. Claire détourne son regard, se demandant si elle a bien fait. 

 La peur superstitieuse peut être une arme efficace, mais dangereuse. Si elle leur fait vraiment peur, ils pourraient bien la tuer. 

WENDIGO DONNER : » Les ciels nocturnes sont clairs... d'où vous venez ? «  Claire ne répond pas. « Je ne peux pas distinguer une étoile d'une autre comme certains le peuvent... mais la lune est la même, partout où vous allez. On dirait un homme sur la lune... qui nous regarde. »   

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Ici, nous voulions que Wendigo Donner interroge Claire en parlant d'un « homme sur la lune ». En raison des conseils modernes qu'elle a donnés en tant que Dr Rawlings, il soupçonne qu'elle est une voyageuse dans le temps comme lui. » 

  

 Claire lui jette un coup d'œil. Une remarque étrange, mais elle ne peut pas faire n'importe quoi. Il part. Claire se tortille et glisse sur le sol, en s'éloignant le plus possible des hommes. 

  

A8EXT. PREMIER CAMPING – ARBRE – PLUS TARD – NUIT (1772) (N8) 

Claire est allongée, frissonnante, dans l'obscurité froide. Elle se fige au bruit des pas dans l'ombre à proximité, comme si l'un ou l'autre des d'hommes essayaient de trouver leur courage à l'agresser. 

Quelqu'un fouille dans les feuilles sèches et la regarde. Elle retient son souffle. Peut-être rebutés par l’insinuation de Tebbe selon laquelle elle est une sorcière, ils la laissent finalement tranquille. 

 Alors que les pas s'éloignent et qu’elle est seule, Claire se permet enfin de se relâcher. La menace de mort imminente a reculé, mais son estomac est noué à l'idée de choses pires que la mort qui pourraient lui arriver. 

Dans ce moment vulnérable, Claire pleure - un mélange de soulagement et de peur. Il commence à pleuvoir. Elle lève les yeux vers le ciel et dans le pâle clair de lune, elle voit les gouttes de pluie tomber à travers les feuilles au-dessus d’elle – 

  

  

INT. MAISON MODERNE MILIEU DE SIÈCLE – SALON – NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

Claire se tient devant la grande baie vitrée et regarde la nuit alors que des gouttes de pluie frappent la vitre à l'extérieur. Elle frissonne, hantée par une force invisible. 

 Jamie arrive derrière elle et l’enveloppe dans un plaid (peut-être un jeté du canapé). Il la tient par derrière, la réchauffant. 

JAMIE : » Tu trembles si fort que j’en claque des dents. » 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Ce passage était un rappel délibéré à une phrase de Jamie à Claire dans l'épisode pilote. Claire se souvient de l'un des commentaires doux et apaisants que Jamie a faits lorsqu'ils montaient ensemble à cheval sous la pluie verglaçante, et de son geste d'enrouler son plaid autour d'elle pour la garder au chaud – son premier geste pour la protéger. 

C’est gravé dans son esprit et c’est quelque chose qu’elle n’a jamais oublié – et nous non plus. » 

  

Elle s'appuie contre lui, fermant les yeux, se réconfortant dans la chaleur et la sécurité de ses bras. 

Dans le reflet de la fenêtre- nous voyons ce qui faisait frissonner Claire : Lionel et ses hommes assis autour d'un feu de camp – comme s’ils étaient dans le jardin de Claire. En buvant, plaisantant, crachant du tabac et la regardant, la lorgnant... 

   

  

EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD – JOUR (1772) (D9) LE ​​JOUR SUIVANT. 

La bande se déplace dans la forêt. Claire est dans un chariot bâché avec Tebbe. 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Cette scène était la dernière scène tournée après trois jours de tournage dans la maison moderne du milieu du siècle. Il ne nous restait que peu de temps après avoir tourné toutes les scènes intérieures de la maison. 

 Caitriona a dû se changer rapidement et enlever sa robe rouge, remettre ses vêtements du XVIIIe siècle et sauter dans le chariot qui était garé dans l'arrière-cour de la maison moderne. 

Les membres de l’équipage ont « secoué » le chariot pour donner l’impression qu’il bougeait. C'était un spectacle surréaliste ! «  

  

TEBBE : « Vous avez faim ?  Allez-y ! » 

Claire hoche la tête. Tebbe place un morceau de pain dans la main de Claire. Elle le dévore à la hâte. C'est un geste gentil, mais il y a une raison derrière tout ça. 

 TEBBE : » Je m'appelle Tebbe. Souvenez-vous en... Tebbe. Rappelez-vous que j'ai été bon pour vous. Dites à vos esprits de ne pas de mal à Tebbe, il a essayé de vous aider. «  

CLAIRE : » Merci, Tebbe. Tebbe, savez-vous dans combien de temps nous arriverons à Brownsville ? «  

TEBBE : » Deux jours après avoir franchi la rivière. » 

Quarante-huit heures à Jamie pour la retrouver, avant que Lionel atteigne des renforts et termine sa mission impie. 

  

  

11 12EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD – BORD DE LA RIVIERE - PLUS TARD - JOUR (1772) 

Le gang s'approche du ruisseau. Tebbe aide Claire à descendre. 

TEBBE : » Les chevaux vont traverser à la nage. Venez avec moi. «  

En réfléchissant vite, Claire décide de convaincre Tebbe et d'essayer de tourner ses croyances superstitieuses à son avantage. Elle se penche et murmure secrètement... 

 CLAIRE : » Vous ne devriez pas les accompagner. Lionel Brown, Hodgepile, ils vont tous mourir. Il en sera de même pour tous ceux qui sont avec eux. Vous avez entendu parler des kelpies ? Les chevaux aquatiques ? «  

Les yeux de Tebbe s’écarquillent. Il touche une amulette accrochée à une ficelle sous sa chemise. 

 TEBBE : » Ils vous emmènent au fond, vous noient, et vous dévorent. » 

 CLAIRE : » C'est exact. Mais le cheval aquatique est mon ami. Quand nous entrerons dans le ruisseau, laissez-moi partir. Il va sortir et m’emmener loin. Contentez-vous de me lâcher dans l’eau. Et je jure qu’il ne vous sera pas fait de mal. » 

Tebbe y réfléchit, cela a du sens pour lui. Il hoche la tête. Claire serre le bras de Tebbe en signe de gratitude. 

CLAIRE : « Merci... » 

Il baisse les yeux, déconcerté par son contact, mais sourit avec incertitude. 

À ce moment-là, Hodgepile arrive et attrape le bras de Claire. 

 ARVIN HODGEPILE : » Je vais la faire traverser. «  

La menace dans ses yeux sombres et son ton montrent clairement ses intentions. Le ruisseau est peu profond mais rapide. Il pourrait la noyer facilement et prétendre que c'était un accident. 

 CLAIRE : » Non ! Je vais avec lui ! » 

TEBBE : » Non ! » 

 Tebbe, craignant le cheval d'eau, se bat pour le droit à escorter Claire. Il serre l'autre bras de Claire. Un littéral tir à la corde. 

  

INT. MAISON MODERNE – SALLE À MANGER – JOUR (EVASION ONIRIQUE) 

 La longue table est joliment dressée pour plusieurs personnes. Claire y apporte la touche finale en disposant les feuillages d'automne et un vase au milieu. En revenant à l'épisode 101 - Le vase représente son rêve, la maison dont elle a toujours rêvé. Elle recule et regarde son arrangement. C'est adorable. 

 Mais alors qu'elle lève les yeux, elle voit une tache humide au plafond – une fuite dans le plafond. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Encore une fois, Claire utilise son imagination pour échapper désespérément à la violence qui lui est infligée. Lorsque nous avons décidé d'utiliser Jamie comme pivot, mais également d'inclure sa famille, nous avons essayé de trouver un moyen qui semblait naturel de les avoir tous là - et nous avons pensé à Thanksgiving - l'une des fêtes les plus joyeuses des États-Unis où la famille se réunit. 

L'idée principale est que Claire entoure sa famille autour d'elle, un peu comme Jamie enroule la couverture autour d'elle. Dans cette scène, alors qu'ils se préparent à l'arrivée de la famille, Claire regarde le vase, datant de l’épisode pilote, le symbole de la maison qu'elle voulait et qu'elle a finalement obtenue. Le département artistique s’est assuré que nous avions exactement le même vase. 

 Mais même lorsque Claire est « la plus heureuse », chez elle entourée des gens qu’elle aime, elle voit aussi une fuite dans le plafond. C’est un autre symbole que l’esprit n’a qu’un pouvoir limité : la réalité s’infiltre littéralement dans la maison et tente de ruiner l’environnement chaleureux et aimant qu’elle a construit pour s’échapper. «  

  

Jamie entre. 

JAMIE : » La table semble prête. «  

CLAIRE : » Tu as vérifié la dinde ? «  

JAMIE : « Oui, c’est fait. Elle devient plus grosse chaque année. » 

 CLAIRE : «   Notre famille aussi. Il y a une fuite au plafond. «  

Jamie suit son regard vers le plafond et le voit. Il fronce les sourcils. 

JAMIE : « Je m'en occupe demain. «  

Il est évident qu’ils attendent des invités pour un festin. Il y a de l'excitation dans l'air. 

On entend une sonnerie – 

  

  

​INT. MAISON MODERNE – PORTE D'ENTRÉE - UN INSTANT PLUS TARD - JOUR (EVASION ONIRIQUE) 

Jamie et Claire ouvrent la porte pour trouver... Murtagh et Jocasta Fraser à leur porte. Oui, ils portent tous les deux des alliances et sont mariés et heureux. Jocasta a amené une tarte. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

Les « évasions oniriques » ont été écrites afin de montrer une progression et de raconter l'histoire de la famille venue pour Thanksgiving. Mais elles n’ont jamais été destinées à être présentées dans un ordre particulier. 

 Nous avons écrit des  scènes pour qu'elles puissent être tournées mais nous avions prévu de les monter en flash et dans le désordre : il n'était pas aussi important de raconter une « histoire » avec ces moments, mais de proposer un voyage émotionnel impressionniste. 

 Vous lirez donc ici ce qui a été tourné, mais ne reconnaîtrez que les moments de l'épisode que nous avons choisis de mettre en avant. 

  

 JAMIE: » Joyeux Thanksgiving! » 

JOCASTA: « Joyeux Thanksgiving, mon neveu. (À Claire) Claire, j'adore ce que tu as fait de cet endroit. Tu as un tel œil. «  

Oui, Jocasta voit. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Lorsque nous avons choisi d’inclure la famille de Claire dans ses évasions oniriques, une des premières choses à laquelle nous avons pensé a été de montrer Murtagh et Jocasta ensemble, en couple. C'était particulièrement poignant pour nous de les inclure, car Murtagh était déjà mort à Alamance. Mais il vit dans le cœur de Claire et dans le monde qu’elle construit, il est vivant et avec la femme qu’il aime. 

Cela représente le monde que Claire souhaite, entourée des personnes qu'elle aime le plus. Lors du tournage de 507, le seul bon côté a été de laisser entendre à Duncan Lacroix que ce n'était peut-être pas la fin de Murtagh. Il était intrigué, mais il n’aurait jamais pu imaginer qu’il reviendrait de cette façon ! Nous avons adoré le surprendre avec ça. «  

  

CLAIRE : » Merci. (En regardant la tarte) Je parie que je peux deviner son parfum. » 

JOCASTA : « Ma fameuse tarte au citron meringué. » 

 JAMIE Entre – 

 MURTAGH : « Regardez qui nous avons découvert ici. «  

Alors que Murtagh entre, on découvre Ian, qui le suit avec Rollo. 

Ian, arborant des cheveux courts et portant l’uniforme militaire d'un caporal des Marines. 

CLAIRE : » Ian ! Tu es de retour ! Quand es-tu revenu ? » 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Lorsque nous avons imaginé montrer Ian dans le futur, nous avons choisi de le montrer sous la forme d'un soldat revenant du Vietnam. Nous n’essayions pas de faire correspondre exactement sa vie, mais seulement de montrer une version de ce qu’il pourrait être dans le futur. Et comme il était parti et était devenu un guerrier Mohawk revenu dans la famille, nous avons pensé que c'était une façon de décrire l'émotion que Claire ressent à son égard et son récent retour dans leur vie. » 

  

 IAN : » Je suis arrivé ce matin. Puis j’ai pris le train. Je ne voulais pas rater ça. » 

CLAIRE : » Tu es très beau. » 

 JAMIE : » Tu es en congé pour les vacances ? » 

 JEUNE IAN : « Non, j'ai terminé mon service. Je suis de retour à la maison. » 

 C’est la meilleure nouvelle de tous les temps. Des embrassades joyeuses. 

JEUNE IAN : » Où est ma cousine ? Et le professeur ? «  

CLAIRE : « Ils sont en route, avec Jemmy. Leur vol était en surréservation, la ruée des vacances. Alors ils viennent en voiture. » 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« La mention de Brianna et Roger visait à décrire l’inquiétude de Claire à leur sujet : elle veut qu’ils soient là avec elle, mais ils ne sont pas arrivés. Cela reflète son inquiétude quant à savoir s'ils ont réussi à traverser les pierres lorsqu'ils sont partis récemment pour voyager dans le temps. » 

  

 À ce moment-là, d’autres invités arrivent… 

 Fergus et Marsali alors qu'ils s'approchent du seuil. Fergus tient dans ses bras Félicité, sept mois. Germain, 5 ans, et Joanie, 2 ans, sont avec eux. 

Alors qu'il tient ses petites filles, on voit que Fergus a clairement deux mains. 

FERGUS : » Joyeux Thanksgiving ! » 

CLAIRE : » Je suis tellement contente que vous soyez là ! Il y a une salle de jeux aménagée pour les enfants. » 

Germain et Joan courent devant Claire en riant. 

 JOCASTA : « D'abord, je veux mon baiser ! » 

 Jocasta se penche et reçoit un câlin et un baiser des deux enfants. 

Marsali brandit un plat qu’elle a apporté. 

MARSALI : « Je vais rester debout ici avec ce plat ou vous allez nous laisser entrer ? » 

 JAMIE : « Bien sûr, entrez ! » 

CLAIRE (En prenant le plat) : « Ça a l'air délicieux. «  

FERGUS : » Nous allons avoir un autre bébé ! » 

 L'ensemble du groupe est interloqué mais après le choc initial de l'annonce, rayonne de joie. 

 CLAIRE : » Toutes nos félicitations ! C'est une merveilleux nouvelle ! » 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Et ici nous avons Fergus et Marsali. Nous avons choisi de montrer Marsali attendant un autre enfant, puisqu’elle était enceinte au moment de l’enlèvement de Claire. 

Nous avons également représenté Fergus à deux mains – c’est l’imagination de Claire d’un monde sans douleur, où Fergus n’a pas subi la blessure de perdre sa main à cause des tuniques rouges. 

Pour la même raison, elle imagine Jocasta avec ses yeux – le médecin qui aurait souhaité pouvoir guérir la tante de Jamie : si Jocasta vivait dans le futur, il y aurait peut-être eu un remède à sa cécité. «  

  

MARSALI (gifle Fergus en plaisantant) : » Je pensais que nous avions décidé de ne pas encore le dire ! » 

FERGUS (débordant de joie) : « Je n’ai pas pu m’en empêcher ! «  

Il tend Félicité à Murtagh, qui adore visiblement la petite fille. Fergus embrasse Jamie 

qui est heureux pour lui. 

JAMIE (fièrement) : » Un autre petit Fraser en route. «  

  

  

11 12EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD – BORD DE LA RIVIERE - PLUS TARD - JOUR (1772) 

CLAIRE : » Jésus H. Roosevelt, Christ ! Lâchez-moi ! «  

Avant que Claire puisse être emportée par Hodgepile, Tebbe lâche prise et l'attrape par la taille, donnant un coup de pied à Hodgepile. Lionel voit le tumulte et vient intervenir. 

Dans la bagarre qui s'ensuit, Lionel glisse dans un ravin. Les autres hommes se précipitent pour le sortir. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« La phrase « Roosevelt » ici était destinée à attirer l'attention de Wendigo Donner, qui soupçonne déjà Claire d'être une voyageuse temporelle. «  

  

LIONEL BROWN : « Arrêtez ! Maudite femme ! «  

Lionel est furieux des ennuis causés par Claire. Il tombe au milieu de la bagarre. 

CUDDY BROWN : » Elle t'a encore maudit, mon oncle ! Elle nous maudira tous ! » 

 Lionel n'est pas sûr de croire aux malédictions, mais il ne peut pas accepter cette menace. Il saisit la mâchoire de Claire, la force à ouvrir la bouche et il y fourre un foulard sale qu’il a sorti de sa poche. 

 LIONEL BROWN : « ça suffit, Cuddy.  (en baillonnant Claire) Pas un mot de plus. Ni pour eux. Ni pour moi. Pas un seul fichu mot ! Maintenant, allons-y. «  

Alors qu'ils traversent le ruisseau – 

  

  

13 14EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPEMENT – PLUS TARD - CRÉPUSCULE (1772) 

Claire est toujours bâillonnée, les mains liées mais les pieds non liés. Les hommes cuisinent à proximité sur le feu de camp. Claire regarde Lionel, avec autant de mépris que possible. 

 Il s’en aperçoit, s'approche d'elle et s'accroupit. Il essaie d’éviter son regard mais elle continue à le regarder. 

LIONEL BROWN : « Arrêtez de me fixer ! je vais vous mettre là où vous ne pourrez fixer personne.  Debout, sale garce ! Je vais vous apprendre les bonnes manières. «  

Cela le rend encore plus en colère, alors il la frappe. Le nez de Claire éclate, ensanglanté. Lionel se lève, l'attrape par le bras, la poussant devant lui. 

Il trouve un arbre hors de la vue des hommes et attache un nœud coulant grossier autour du cou de Claire et une corde enroulée autour de sa taille avec ses mains attachées par-dessus. 

  

  

INT. MAISON MILIEU DU SIÈCLE – SALLE À MANGER – NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

C’est le repas de Thanksgiving. Divers plats de nourriture circulent. Les verres sont remplis. Les petits pains sont beurrés. Tout le monde mange et profite du repas. 

 FERGUS : » Marsali et moi pensons déjà aux noms... «  

MURTAGH (levant son verre) : « Murtagh est un joli nom. » 

 JAMIE : "C'est vrai, mais pas aussi beau que James" 

JEUNE IAN : « Ça doit être Ian" 

Marsali et Fergus échangent un regard. Alors – 

MARSALI : « Nous pensions à quelque chose de plus branché – comme Ringo. » 

JOCASTA : « Et si c'était une fille ? Rien plus beau que Jocasta -- vous pourrez l’appeler "Jo" – 

Claire sourit toujours mais quelque chose la tourmente. Jamie la regarde avec une soudaine inquiétude… 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Autre petite plante ici, la mention de « Ringo », qui dérive dans l’esprit de Claire en raison de la mention choquante par Wendigo du batteur des Beatles. » 

  

  

15EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPING – 2ème NUIT PLUS TARD. 

Claire s'affaisse contre le tronc d'arbre. Il y a moins d’un mètre de corde entre le tronc et le nœud coulant, ce qui signifie qu'elle a à peine suffisamment d'espace pour se tourner d'un côté à l'autre ou s'allonger. Alors qu'elle se blottit près de l'arbre, elle voit un léger mouvement -- un lapin à quelques centimètres d’elle, remuant son petit museau. Alors qu'elle retient ses larmes, le lapin est parti. 

  

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Le lapin était un autre élément symbolique. C’est un écho du lapin que Jamie a vu pendant sa période douloureuse sur le champ de bataille de Culloden. Une image incongrue qui leur apparaît à des moments où chacun est peut-être en train de mourir… peut-être incarnant un animal spirituel représentant leur fille, Brianna, qui apporte réconfort et les rattache à la vie – ou peut-être simplement un lapin sauvage et une étrange coïncidence ? «  

  

  

15EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPEMENT – NUIT - PLUS TARD. 

Claire entend les hommes installés pour manger. Ils sont assez loin pour qu'elle ne puisse pas entendre les détails, mais seulement un mot ou une phrase égarée portés par la brise, les chuchotements et les commentaires obscènes : ses jambes ne le sont pas liées, mais si ? Cela n'a pas d'importance, elle ne peut pas crier, ils vont la chevaucher durement... 

Les voix s'intensifient, ricanant et reniflant. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« La longue nuit au cours de laquelle cette scène et le viol ont été tournés a été l'une des nuits les plus difficiles jamais vues sur un tournage d'Outlander. C'était un tournage nocturne glacial et pluvieux, et Caitriona a dû vivre l'enfer pendant ces scènes. 

 L’équipe était plein de respect, sachant ce qu’elle devait traverser, mentalement et physiquement, pour se mettre dans cet état d’esprit. «  

  

Le coup de poing de Lionel plus tôt a fait exploser les tissus nasaux de Claire. Son nez est gonflé et congestionné de sang. Le bâillon est mal mis et elle est à bout de souffle. Combiné avec la tension de la corde autour de son cou, elle risque de s’étouffer. Claire se frotte le visage contre l'écorce de l'arbre, essayant sans succès de déloger le bâillon. Mais pas de chance. 

 Elle sanglote de panique et de frustration alors qu'elle lutte pour respirer. Le sang de son nez coule sur son visage. Elle entend des bruissements dans les buissons et, tout en gargouillant avec d'horribles respirations superficielles, au bord de l’inconscience, elle sent une main descendre sur son bras. 

Claire donne un coup de tête à l'homme - gémissant, faisant des bruits désespérés et en secouant violemment la tête pour indiquer elle s'étouffe. L'homme dénoue le bâillon et le lui retire de sa bouche. Elle vomit instantanément, puis aspire de l'air en s’étouffant mais en reprenant ses esprits. 

Il chuchote quelque chose : peut-être Ringo Starr ? Claire lève la tête et le regarde sans comprendre. Ses paroles sont brouillées, comme si elle était sous l’eau. 

CLAIRE : » Qu’est-ce que vous avez dit ? » 

 La silhouette en lambeaux aux cheveux de lion apparaît clairement. Wendigo Donner. Il se rapproche. 

WENDIGO DONNER : » Est-ce que le nom "Ringo Starr" vous dit quelque chose ? » 

 Claire essuie sa lèvre fendue sur son épaule, sous le choc. 

CLAIRE : » C'est... un batteur... «  

WENDIGO DONNER : « Oh mon Dieu. «  

Il se jette en avant et l'attrape dans une forte étreinte. Elle s'écarte de lui. Il continue à parler de manière surexcitée. 

 WENDIGO DONNER : » C’était forcément ça ! Je le savais, mais je ne pouvais pas le croire ! je savais que ce conseil du Dr Rawlings ne venait pas de cette époque-ci. Je ne pensais pas trouver un jour quelqu’un d’autre, jamais «  

CLAIRE : » Vous voulez dire... vous êtes... ? 

WENDIGO DONNER : « Du futur. Comme vous. » 

 Le soulagement iillumine le visage de Claire face à cette étonnante révélation. S’il y a vraiment ce lien avec elle, ça pourrait être sa seule chance de s'échapper. 

CLAIRE : » Détachez-moi. S'il vous plaît. «  

WENDIGO DONNER : « Je ne peux pas. » 

Claire regarde les hommes autour du feu de camp. 

CLAIRE : « Vous savez ce qu’ils préparent. » 

WENDIGO DONNER : » Ne vous inquiétez pas, ce ne sont que des mots. Vous les terrifiez, ils pensent que vous êtes une sorcière. Je sais que vous n’en êtes pas une, mais - qui êtes-vous ? «  

CLAIRE : « Vous savez qui je suis ! Je m'appelle Claire Fraser. Qui êtes-vous, qu'est-ce que vous êtes venu faire ici ? «  

WENDIGO DONNER : » Je m'appelle Wendigo Donner. Je suis parti dans le passé avec un groupe d’Amérindiens en 1968... «  

CLAIRE (réalisant) : » Vous êtes venu avec Otter Tooth. « (en essayant de se souvenir du nom) Robert... Springer. Les Cinq de Montauk. J'ai son journal... j’ai tout lu à propos de vous... «   

  

(ndlt : rappel dans le 505. Télé dans la salle de repos des chirurgiens : flash spécial du journal télévisé sur la disparition des « Cinq de Montauk » - voir script 505) 

  

WENDIGO DONNER : « Vous connaissez Bob ? Où est-il ? Nous avons été séparés, avec les autres. Je pensais que j’étais le seul. «  

CLAIRE : « Il est mort. «  

WENDIGO DONNER (abasourdi, attristé) : « Quoi ? Comment ? «  

 CLAIRE : « Il est arrivé des années avant vous. Il a été tué par les Mohawks... «  

WENDIGO DONNER : « Mais pourquoi ? Ça n’a aucun sens, on est revenus pour les sauver ! » 

CLAIRE (saisissant l’opportunité) : « Je vais vous dire tout ce que je sais -- Si vous m'aidez. «  

Wendigo a peut-être autrefois lutté pour une noble cause. Mais pour le moment, il est perdu et désespéré. Et peut-être dangereux. Cependant, il est le seul espoir de Claire. 

CLAIRE : « Coupez mes liens, par pitié !  Trouvez deux chevaux et partons ! » 

 WENDIGO DONNER : » Je ne sais pas... Lionel, il est fou. Il va me tuer. Il va nous tuer tous les deux. Écoutez, je dois rentrer chez moi !  J’essaie depuis trop longtemps – j’ai besoin de pierres précieuses – «  

CLAIRE : » J'en ai... et je sais où trouver un cercle de pierres ... Si vous me libérez, Je vais vous ramener chez vous. Laissez tomber les chevaux, allons-y -- maintenant. «  

Donner est partant, il le veut vraiment, mais il a peur. 

WENDIGO DONNER : « D’accord mais il faut attendre. Il faut attendre qu'ils dorment. «  

Mais avant qu'il ait pu finir, une voix sort de l'obscurité, se dirigeant vers eux… 

LIONEL BROWN : « Donner ! Qu’est-ce que tu fais là-bas ? » 

 WENDIGO DONNER : « Je m'assure juste qu'elle est bien attachée ! » 

CLAIRE : « Je vous en prie, je vous en prie ! Allons-nous-en ! » 

 Il remet le bâillon dans la bouche de Claire. Puis se penche, murmurant un dernier conseil 

WENDIGO DONNER : » J'aurais dû deviner ce que vous étiez, même avant le Dr Rawlings ou quand vous avez dit « Jésus H. Roosevelt-Christ. » Vous n’avez pas peur des hommes. La plupart des femmes de cette époque en ont peur. Vous devriez faire semblant d’avoir peur. «  

  

  

INT. MAISON DU MILIEU DU SIÈCLE – SALON– PLUS TARD – NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

Claire et Jamie dansent lentement. Sa tête est sur son épaule, ses yeux fermés. Jamie enroule un tartan autour des épaules de Claire. 

Le temps et l'espace s'effacent et, à ce moment-là, il n’y a qu’eux deux qui dansent au rythme de la musique. 

Et puis soudain, ce n’est plus le cas. 

Les yeux de Claire s'ouvrent et elle voit ce que Jamie ne voit pas – Lionel Brown se cache dans le jardin, les regardant par la fenêtre. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Cette seule image est à l’origine de l’idée de cet épisode. Des recherches avaient montré que lors d'agressions violentes, qu'il s'agisse d'un viol, d'une prise d'otages, d'un enlèvement, d'un prisonnier de guerre, etc., les victimes peuvent se dissocier et aller ailleurs dans leur esprit… 

 Nous avions une seule image de Claire dansant un slow avec Jamie. – peut-être en l'imaginant, s'il vivait à son époque. Et elle est revenue à cette seule image, alors qu'il l'entoure de ses bras et qu'elle ferme les yeux, dansant au rythme de la musique et se sentant protégée. 

 Plus tard, nous avons tellement aimé l'idée que nous l'avons élargie à quelque chose qui incluait non seulement Jamie, mais toute sa famille, et Claire s’enveloppe littéralement dans leur étreinte protectrice en utilisant leur amour pour survivre à l'attaque. 

 Mais comme tout rêve d’évasion, on savait qu’on ne pouvait pas jouer le tout dans la joie. Que même si vous essayez de garder votre esprit ailleurs, la réalité fait irruption – ainsi Lionel à la fenêtre, par exemple. » 

  

  

15EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPEMENT – NUIT PLUS TARD. 

(DEUXIEME PARTIE) 

Lionel arrive vers Claire. Il a une bouteille de du whisky à la main et ses bras autour de son neveu, Cuddy Brown. 

LIONEL BROWN : « J'ai promis à Cuddy qu’il pourrait s'amuser un peu. Pas vrai, Cuddy ? » 

CUDDY : « C’est vrai » 

 Wendigo sent le problème et retourne se faufiler vers le feu de camp. Lionel pousse Cuddy vers Claire – 

 LIONEL BROWN : » Ecoute, fais-lui son affaire. «  

Claire grogne derrière son bâillon alors qu'un Cuddy nerveux s'approche. 

CUDDY BROWN : « Chut... Ne vous débattez pas, surtout » ... 

Il tend une main nerveuse vers sa cuisse. Il la saisit par les épaules, essayant de la faire s'allonger. Claire résiste, lui donnant des coups de pied et se mettant à genoux et il perd son emprise, tombe sur ses fesses. Il lui saisit les chevilles et la tire, la secouant à plat, baisse son pantalon, puis se jette sur elle, la coinçant sous son poids. 

CUDDY BROWN : « Taisez-vous ! Chut maintenant ! Restez tranquille... vous allez aimer ça – «  

Il coince un genou entre ses cuisses, passe son avant-bras en travers de sa gorge et attrape sa poitrine alors qu'il bouge ses hanches contre elle, fouillant partout, n'ayant aucune idée de l'anatomie féminine. Puis, avant toute pénétration réelle… 

Claire est dans son évasion onirique, où elle voit Germain jouer avec Murtaugh et Jocasta… 

CUDDY BROWN: » Oh. Je... euh... oh. «  

La tension nerveuse s'échappe de lui en un éclair, et il s'affaiblit comme un ballon mou, alors qu'il se perd sur elle en haletant d’extase. 

Claire roule sur le côté, et il se remet debout. Embarrassé, le garçon s'enfuit. 

LIONEL BROWN : « Tu as déjà fini ? Pauvre verge molle, sors de là. Mon pauvre Cuddy… Il faut excuser mon neveu. Mais ce n'est qu'un gamin. Qu’est-ce qu’il connait ? Mais vous, vous vous êtes fait passer pour un homme. » 

Lionel retire son bras et la gifle. Le coup la fait larmoyer et elle essaie de se lever, mais elle est arrêtée par le nœud coulant. La corde se tend et Lionel commence à la frapper en lui donnant des coups de poing, des gifles et des coups de pied. 

Claire as des flashes sur les membres de sa famille… et sur Jamie. 

Les hommes autour du feu de camp parlent et rient entre eux. Ils entendent ce qui se passe continue - et ne font rien. 

  

  

15EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPEMENT – NUIT PLUS TARD. 

(DERNIERE PARTIE) 

Lionel déboucle son pantalon et viole Claire, sauvagement. Elle peut sentir la violence palpiter en lui et sait qu'elle ne peut pas s'échapper ou l'empêcher - alors elle s'échappe dans sa tête, un mécanisme d'adaptation psychologique, se protégeant contre cet acte horrible en enveloppant sa famille autour d'elle comme une couverture... 

Elle se repasse en boucle ces visions, s’y raccrochant de manière désespérée. 

  

INT. MAISON DU MILIEU DU SIÈCLE – SALLE À MANGER – PLUS TARD – NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

Ici, c’est le vase bleu, puis… 

JAMIE : » La table a l’air prête.  J’ai été voir la dinde. Chaque année, elle est plus grosse. Et chaque année, la famille s’agrandit «  

Mais aussi les gouttes au plafond…
Et la libellule… 

JEUNE IAN : » Est-ce que ma cousine et le professeur sont déjà arrivés ? «  

JAMIE : « ils sont en route. Ils ont été retardés. La frénésie des fêtes » 

  

Tout le monde est réuni autour de la table pour le festin de Thanksgiving. La nourriture a l'air fantastique. Les enfants sont dans une salle de jeux à proximité. 

Claire lève les yeux et voit que la fuite du plafond est devenue plus grande. Pendant que Jamie porte un toast... 

JAMIE : » Tout d'abord, je tiens à vous remercier tous d’être ici aujourd'hui. Je suis reconnaissant d’avoir une si belle famille et j'ai la chance d'être entouré des gens que j'aime le plus. «  

Les yeux de Claire se tournent vers les trois sièges vides. Il manque Brianna et sa famille qui ne sont pas encore arrivés... 

 JAMIE : » Je suis reconnaissant d’avoir une femme magnifique, le sang de mon sang et la chair de ma chair. Ma vie est à toi. Mon cœur t’appartient depuis que je t'ai vue pour la première fois. Et tu as tenu mon âme entre tes deux mains et tu l’as préservée. «  

Tout le monde porte un toast. Claire sourit à Jamie et lève son verre. Ce faisant, elle remarque quelque chose du coin de l’œil : Lionel Brown est assis sur une chaise, à table. Il lève son propre verre et sourit, se joignant au toast... 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Voici un autre exemple de la réalité de Claire qui s’infiltre dans son rêve. Au moment où Jamie porte son plus beau toast, reprenant les mots de leurs vœux de mariage, elle aperçoit Lionel à table avec eux. L’implication étant qu’avant il était à la fenêtre, mais maintenant, il est à l’intérieur, se rapprochant de plus en plus… » 

  

Claire regarde Ian mais quand elle se retourne, Lionel se lève et l'attrape. 

Claire hurle mais personne ne réagit. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

 « C’était une séquence terrifiante à filmer et troublante à regarder, tout comme une grande partie de l’épisode. En fin de compte, nous avons choisi de ne pas montrer cela et avons décidé que c'était suffisamment effrayant de le voir assis à la table. «  

  

Lionel la tire de sa chaise et l’entraine loin de la table. Claire lui donne des coups de pied et se bat. Mais la famille continue à manger sans se soucier de ce qui se passe avec Claire. Lionel la traîne hors de la salle à manger et l’emmène dehors, alors que la famille mange et rit comme si de rien n'était. 

  

  

17EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPING – PLUS TARD - NUIT (1772) 

 Lionel termine avec Claire et se lève. Il boucle son pantalon avec un sourire dégoûtant et satisfait de lui-même. 

LIONEL BROWN : « on ne se croit plus aussi supérieure maintenant, pas vrai ? «  

Puis il retourne vers le feu de camp – 

 LIONEL BROWN : « Très bien, qui d'autre veut son tour avec la putain ? » 

 La plupart des hommes ne veulent rien avoir à faire avec le viol, même s'ils ne font rien pour l'arrêter. Mais Hodgepile se lève, défait sa culotte. Claire le voit approcher, ferme ses yeux – 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Les plans des hommes autour du feu de camp étaient censés évoquer la même indifférence manifestée par les hommes lors du viol de Brianna à la taverne dans l'épisode 405. Et démontrer qu'en ne faisant rien pour aider, eux aussi sont coupables de ce crime. « 

  

A22EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPING – PLUS TARD - NUIT (1772) 

 Hodgepile termine et retourne vers le camp. 

ARVIN HODGEPILE : « Qui est le suivant ? «  

Alors que Garrick s'approche... 

Claire est allongée là. Ses yeux s'écarquillent. Son corps est là, mais son esprit est ailleurs. C'est la seule façon de survivre à ça. 

  

 INT. MAISON MODERNE – SALLE À MANGER/CUISINE - NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

Le dîner est maintenant terminé. Jamie et Ian aident à vider les assiettes et à nettoyer. Murtagh et Jocasta jouent avec les enfants à proximité. Marsali aide Claire à emballer les restes. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Murtagh et Jocasta jouant avec les enfants est une petite mention dans le scénario. Mais cela a vraiment frappé le réalisateur qui a choisi de les mettre en valeur et a filmé pas mal de scènes de Duncan et Maria riant et se battant avec les enfants. 

 Cela représentait la joie que Claire invoquait dans son esprit afin de masquer l'horreur de ce qui se passait. » 

  

JAMIE : « ne t’en fais pas, je suis certain que Bree et Roger arriveront bientôt » 

CLAIRE : « Marsali, pourrais-tu m'aider à mettre à part trois assiettes ? Et en plus des patates douces pour Jemmy, c’est son plat favori. « (Marsali le fait dans la version finale) 

MARSALI : « Bien sûr. «  

On frappe fort à la porte. 

CLAIRE (excitée) : « Ils sont là ! J’y vais ! » 

Claire se précipite vers la porte... 

  

INT. MAISON MODERNE – PORTE D'ENTRÉE - UN MOMENT PLUS TARD - NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

 Claire, avec Jamie juste derrière elle, ouvre la porte, s’attendant à voir Brianna et Roger, mais elle se retrouve face aux visages solennels de deux officiers de police -- un examen plus attentif révèle que les officiers sont une version épurée de Lionel Brown et Arvin Hodgepile. 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Mais Claire ne peut pas tout bloquer – et quelque chose d’autre pèse lourdement sur son cerveau, même pendant son propre combat pour sa vie. Elle s'inquiète pour la vie de sa fille et de sa famille qui voyagent dans le temps. Sa peur qu'ils pourraient être morts l’anéantit dans ses évasions oniriques, sous la forme de deux policiers qui viennent à la porte avec de mauvaises nouvelles. 

Ce passage a été initialement écrit pour deux policiers génériques, mais nous avons ensuite réalisé qu'il devait s'agir de Lionel et Hodgepile habillés en policiers, ce qui était beaucoup plus troublant, et un autre signe de la réalité de Claire s'infiltrant dans son évasion onirique. «  

  

OFFICIER DE POLICE/HODGEPILE : » Mme Fraser ? «  

CLAIRE ... : » Oui. » 

 OFFICIER DE POLICE/LIONEL : « Je suis désolé de devoir vous annoncer une telle nouvelle à Thanksgiving. Mais M. et Mme Mackenzie sont morts dans un accident de voiture, avec leur fils... «  

CLAIRE : « Comment ? » 

OFFICIER DE POLICE/LIONEL : « Les conditions sur l’autoroute sont très dangereuses. Les freins d’un camion ont lâché et il y a eu une collision impliquant le véhicule de M. Mackenzie. Les secouristes ont fait leur possible pour le sauver, lui et sa famille. Mais malheureusement, ils n’ont pas survécu » 

CLAIRE : « Non ! » 

Le reste de la scène est joué sans son direct, avec un mélange de voix, d’instruments, de la voix de Claire…. 

On voit Claire effondrée, Brianna, Roger et Jemmy sont morts. Jamie se précipite vers la porte et prend Claire dans ses bras... 

 Les policiers continuent avec les détails de cette nouvelle dévastatrice – 

  

  

24EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - LE CERCLE DE PIERRE - JOUR (1772) 

Soudain, nous sommes de retour avec Brianna, Roger et Jemmy -- le jour où ils ont traversé les pierres ! 

Nous les retrouvons là où ils viennent « d’atterrir », désorientés. (Remarque : cette scène est une reprise de la scène dans l'Ep. 511.) 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Nous savions que ce serait un peu délicat, car nous remontons maintenant dans le temps pour montrer ce qui s'est passé lorsque Roger et Brianna ont tenté de traverser les pierres. C’est un peu un saut pour le public, cependant nous n’avons jamais voulu jouer cet épisode avec une structure linéaire, mais avec une structure émotionnelle. 

Nous avons donc adapté l'épisode 511 pour qu'il se termine par le cliffhanger de la famille, puis nous montrons ici comment ils ont été repoussés par les pierres. Le moyen que nous avons utilisé était le jeune Jemmy qui nous faisait signe et nous indiquait qu'il courait vers Ian. » 

  

 Ils regardent autour d’eux pour faire le point sur les environs. 

La corde avec laquelle ils s’étaient attachés git en lambeaux sur le sol et la lumière est différente. Le temps a passé. Roger ouvre son poing et la gemme qu'il tenait a disparu. Ils l'ont fait -- voyagé à travers les pierres ! 

JEMMY : « Je me suis réveillé ! » 

BRIANNA : « Mon ange… » 

ROGER : « Tu vas bien ? » 

BRIANNA : « Je me sens retournée comme une chaussette… On a réussi ! » 

 Brianna n'arrive pas à croire qu'ils soient enfin de retour chez eux.  Dans leur propre temps. Et pourtant, bien qu'excitée, elle ne peut pas cacher ses regrets. Ensuite, Roger remarque quelque chose d'étrange à propos des pierres, et des arbres autour, quelque chose qui ne va pas. Ils entendent des bruits de pas. Ils regardent vers la limite des arbres et leurs mâchoires se baissent de stupéfaction. 

Jemmy agite la main et sourit. 

ROGER : » Qu’est-ce que… ? «  

Tour de la caméra qui révèle Ian. 

 Ils sont de retour là d’où ils sont partis – en 1772 ! 

ROGER : « Qu’est ce… que diable ? » 

JEUNE IAN : » Vous êtes de retour ! Comment... ? «  

BRIANNA : « Je ne sais pas... je pensais à la maison. «  

ROGER : « Moi aussi ! «  

Gros plan sur leurs visages alors qu'ils réalisent que le destin a d'autres plans pour eux. 

  

25EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - SUR LA ROUTE - CRÉPUSCULE (1772) 

 Suite de plans : Roger, Brianna et Jemmy reprennent la route, sur le chemin du retour vers le Ridge avec le jeune Ian, sur le même chemin que celui par lequel ils sont venus. 

JEUNE IAN : » On peut camper ici ou continuer ». 

ROGER : « Non. Campons et reposons-nous. On leur fera la surprise demain. « BRIANNA : « Roger, tu peux prendre Jem ? » 

Alors qu’ils commencent à descendre de cheval, quelque chose attire leur attention. Au loin, ils voient... une torche allumée sur la crête -- ils savent que c'est là que se trouve la croix de feu... 

BRIANNA : « Da a allumé la croix. Oh mon Dieu... «  

ROGER : « Il a dit qu'il ne la rallumerait que si... «  

BRIANNA : « Allons-y ! » 

Ils échangent des regards – sachant que si Jamie a mis le feu à la croix, il y a quelque chose qui ne va vraiment pas – ils doivent partir. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« C'était un rappel de l'épisode 501 lorsque Jamie parlait de ce que signifiait allumer la croix et du fait qu'il ne le ferait qu'en cas d'extrême urgence lorsqu'il aurait besoin de ses hommes. » 

  

  

26EXT. FRASER'S RIDGE – GRANDE MAISON – JOUR (1772) TÔT LE MATIN. 

 Jamie, qui porte désormais son kilt, a rassemblé ses hommes et ils se préparent à aller à la recherche de Claire. 

JOHN QUINCY MYERS, FERGUS, RONNIE SINCLAIR, JOSIAH BEARDSLEY. 

Lizzie aide à emballer les fournitures. 

LIZZIE : » J'ai emballé de la viande salée pour vous et vos hommes, monsieur. «  

JAMIE : « Merci Lizzie.  «  

Elle lève les yeux et voit un chariot arriver. 

LIZZIE : » C'est Madame Brianna et Monsieur Mackenzie ! «  

Jamie lève les yeux pour voir arriver Roger, Brianna et Young Ian. Il est sous le choc. Le chariot s'arrête et Brianna et Roger en descendent rapidement. Elle court vers son père. 

JAMIE : « Bree ?  Roger, que s’est-il passé ? » 

BRIANNA : « Nous avons décidé de rester (script original) ...  Ça n’a pas marché. Que se passe-t-il ? » 

ROGER : » En revenant, on a vu la croix... «  

Jamie en est heureux, mais il n’a pas le temps d’en parler maintenant. Son visage est marqué par l'inquiétude. 

JAMIE : » le Ridge a été attaqué. Ils ont enlevé ta mère. Je pense que c'était les Brown. On va la chercher. » 

 BRIANNA : « Je viens avec vous ! «  

JAMIE : » Non, Brianna. C'est trop dangereux. Reste ici. Garde le Ridge avec le reste des hommes. «  

JEUNE IAN : « Je n'ai besoin que d'un instant, mon oncle. » 

 Le jeune Ian s’éloigne. Josiah s'approche de Jamie. 

JOSIAH BEARDSLEY : « Je veux venir. (A cause de l'hésitation de Jamie) Je suis un bon tireur, c’est vous qui l’avez dit. Et ce n'est pas la guerre, c'est pour Madame Claire. » 

 Jamie prend un moment, puis hoche la tête. Roger intervient. 

 ROGER : « Je viens aussi. (À cause de l'hésitation de Jamie) Vous m’avez appelé. Au Rassemblement. Au feu. « Sois à mes côtés, fils de ma maison. » Vous étiez sincère ? » 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Cela aussi était un rappel au Rassemblement de 501 et une belle façon d’honorer le vœu que Roger avait fait. Une grande partie de son parcours cette saison a consisté à apprendre à être un soldat et à gagner en confiance pour combattre comme il faut au cours de ce siècle. 

Lui et Jamie se sont rapprochés depuis le 509, voici sa chance de faire ses preuves davantage. » 

  

 JAMIE : » Tu sais que oui » 

 ROGER : « Je l’étais aussi. Il y a un temps pour la paix, et un temps pour le sang. Je vais combattre à vos côtés. »  

  

 UNE SÉRIE DE PLANS : Tout le monde se prépare. Couteaux, fusils, etc. Le jeune Ian se peint le visage en rouge. La couleur de la guerre. Il y va en Mohawk. 

  

  

27EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPING – NUIT (1772) 

Garrick a maintenant terminé et quitte Claire. Il était le dernier. Mais ce n’est pas un réconfort. À ce stade, elle est mentalement brisée et en mode survie. 

Dans la nuit sombre de son âme, elle fait enfin face à la réalité que Jamie ne la trouvera peut-être pas à temps et qu'elle pourrait mourir ici. Mentalement et physiquement épuisée, elle sombre. 

  

  

INT. MAISON MODERNE– SALON – JOUR (EVASION ONIRIQUE) 

On revoit une des premières scènes de l’épisode : le lent travelling à travers les pièces, Claire contemplant le tableau et se retournant en entendant Jamie arriver et venir vers elle.
Puis tous les deux en train de danser. 

  

  

29EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - DEUXIÈME CAMPING – NUIT (1772) 

SCENE ENTRECOUPEE DES EVASIONS ONIRIQUES DE CLAIRE 

  

 Claire émerge du chaos -- Lionel et sa bande sont attaqués ! On entend des hurlements et des coups de feu. Une fumée épaisse et chaude dans l’air. 

 Quelqu'un hurle : « les Indiens ! « Mais un hululement surnaturel surgit de l'obscurité -- Claire le reconnaît : le cri des Highlanders. Le même qu’elle a entendu cent fois durant les années 1745. 

Elle regarde autour de l'arbre et les voit – hurlant avec la folie de l'enfer. 

 L'éclat de la lumière du feu sur les lames de couteaux et les haches. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Ce raid a nécessité beaucoup de chorégraphies et de répétitions, grâce à Dominic Preece, notre incroyable coordinateur de cascades et notre réalisateur. Il y avait de nombreuses actions dans tous les coins. 

 L'éclairage était également important ici et le directeur de la photographie Stijn Van der Veken a fait un travail incroyable en donnant à la scène son aspect onirique, sombre et effrayant, car il était important de la voir depuis le point de vue de Claire et de se demander si le sauvetage était réel ou si elle l’imaginait. «  

  

JAMIE hurle Claire ! tuant trois hommes en la cherchant comme un fou... 

Plans sur les hommes du Ridge, ivres de rage et de haine, attaquant la bande de Lionel Brown. 

Ian, en tenue de combat Mohawk, se déchaîne et massacre Hodgepile en lui lançant un tomahawk qui lui fend la tête. Une vengeance, pas seulement pour Claire, mais pour ce qu’a dit Hodgepile en accusant « les sauvages » de l’Incendie de la cabane des Néerlandais [Ep 511]. 

Josiah Beardsley pointe son fusil et tire sur un homme en plein cœur. 

 Et puis Roger... Il transperce l'un des voyous avec son épée. Il tue un homme, pour la première fois de sa vie. Un tournant pour Roger Mac... 

  

  

INT. MAISON MODERNE MILIEU DE SIÈCLE – SALON –NUIT (EVASION ONIRIQUE) 

Claire se tient à nouveau devant la baie vitrée, seule. Quelque part en arrière-plan, nous entendons le reste de la famille. Jamie revient derrière elle – cette fois, c’est le Jamie de 1772 qui porte son kilt. Il l'enveloppe dans son tartan. 

JAMIE : « N’aie pas peur. Nous sommes tous les deux maintenant. «  

Et il lui sourit et lui prend le visage d’un air rassurant. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Dans cette scène, on revient à l'image de Jamie réconfortant Claire à la fenêtre. La première fois, il l’entoure d’une couverture, cette fois il porte son kilt et l’entoure de son tartan. Et il fait écho à une phrase de leur premier mariage. Claire se souvenant des paroles inoubliables de Jamie lui donne de la force dans ses heures les plus sombres et laisse présager qu'il viendra la chercher. «  

  

29EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD – NUIT (1772) - (SUITE) 

Jamie cherche Claire et finit par la trouver.
Il est épouvanté par ce qu’il découvre. Il lui enlève délicatement son bâillon. 

Elle hoche faiblement la tête alors qu'il coupe les cordes qui la lient. Jamie la relève et la tient avec précaution. 

JAMIE (instamment) : » Tu es vivante, tu es saine et sauve, mo nighean Donn «  

Jamie reste avec Claire, hébétée. 

Finalement, les bruits de la bataille s'éteignent. Les hommes de Ridge ont gagné et la demi-douzaine de prisonniers survivants, dont Tebbe et Cuddy Brown, s'agenouillent au sol près du feu. 

John Quincy Myers s'approche de Claire (avec Ian et Fergus) et lui présente un couteau, par le manche. Les hommes sont atterrés en constatant l’état de Claire. 

 JOHN QUINCY MYERS : » Il en reste quelques-uns encore en vie. Voulez-vous vous venger d’eux, Madame ? «  

Claire ne peut pas prendre le couteau. Jamie prend le couteau. 

JAMIE : « Elle est liée par un serment. Elle ne peut pas tuer, même au prix de sa vie. C'est moi qui tue pour elle. » 

JEUNE IAN : « Et moi. » 

 FERGUS : « Et moi, Milady. » 

Jamie se retourne vers Claire, voit le sang et les bleus, ses vêtements déchirés. Il sait ce qui s'est passé. Il demande calmement d'une voix apparemment neutre mais qui cache mal sa fureur… 

JAMIE : « Qui ? Combien ? » 

 CLAIRE : « Je ne sais pas. « . 

Jamie se tourne vers ses hommes. 

JAMIE : « Tuez-les tous. » 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« C'est l'une des répliques les plus emblématiques des livres Outlander. Nous savions que nous devions bien faire les choses, et Sam Heughan a parfaitement réussi. » 

  

 Jamie jette un coup d'œil au couteau qu'il tient comme pour s'assurer qu’il est en bon état. Il essuie la lame et la rend à Myers. Il reste avec Claire. 

Claire reste immobile à côté de Jamie. Jamie regarde sa femme et la douleur et la rage déforment son visage… 

On voit le reste du gang supplier de ne pas être tués mais ils sont tous froidement abattus. Claire entend les hurlements et les coups de feu… Elle est totalement hébétée. 

Jamie écoute, sa rage froide est impressionnante… 

JEUNE IAN (à Jamie) : « C'est fait. » 

 Jamie hoche la tête. Il prend son tartan dont il enveloppe délicatement Claire en la soulevant.  Claire ne peut parler, elle gémit de douleur. 

Jamie amène Claire à la clairière pour qu’elle puisse voir tous ses bourreaux. Morts. 

JAMIE : « Tu vois ? Ils sont morts » » 

Gros plan sur Cuddy Brown et Hodgepile, deux de ses violeurs… 

 Claire les regarde fixement puis recule…C’est trop pour elle. 

Les yeux de Roger se posent sur l’un des corps à ses pieds. Il voit sa poitrine se soulever, très lentement. Lionel Brown. Ses yeux sont fermés, le visage meurtri et enflé, mais l'expression d’une panique à peine réprimée transparaît clairement sur ses traits meurtris. 

 Il est le seul survivant du carnage de la nuit. Josiah met un pistolet sur la tempe de Lionel. Il l'arme pour lui faire sauter la cervelle. Roger l'arrête. 

ROGER : » Jamie, il en reste un qui est vivant. C’est Lionel… (à Jamie) Il y a des questions… » 

Jamie reste immobile comme une pierre alors qu'il regarde Lionel, qui ressent quelque chose de lent et d’inexorable. Simplement se tenir près de Jamie est terrifiant. 

ROGER : « On pose les questions maintenant ou on l’emmène ? » 

JAMIE : « Peut-il voyager plus loin ? Ou est-ce que le voyage va le tuer ? » 

 JOHN QUINCY MYERS (se penchant alors) : « Je dis qu'il vivra. «  

​Si Lionel pouvait voir les yeux de Jamie, il bondirait, jambe brisée ou pas, mais ses yeux restent fermés. 

Jamie s'agenouille et met sa main sur la poitrine de Lionel. La respiration de Lionel devient maintenant rapide et superficielle. Jamie reste immobile pendant un long moment, puis se lève avec un grognement de dégoût. 

JAMIE : « Je veux ramener Claire à la maison. On va partir les premiers. (A Roger) Toi et Myers, ramenez-le. Veillez à ce qu'il vive. Pour l'instant. «  

Ils quittent le campement, sans enterrement ni consécration des morts – 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« C'est un moment important car nous voyons toujours Jamie et son gang prendre le temps d'enterrer les corps chaque fois qu'ils rencontrent la mort ou une tragédie. Mais pas ici. «  

  

  

30EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - CASCADE – LENDEMAIN (1772) 

 Claire et Jamie se sont arrêtés sur le chemin du retour. 

Claire se lave au bord de la rivière à côté de Jamie. Elle a l'air étrange et sans réaction, totalement en état de choc. Son regard est lointain. Finalement, elle rassemble assez de force pour demander : 

CLAIRE : « Marsali... ? «  

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Nous avons tourné ceci devant la plus belle cascade. Il y avait quelque chose d'incongru – mais de convaincant – dans le calme de Claire sous le choc, juxtaposé à une expression si puissante de la nature. «  

  

JAMIE : « Elle est vivante, Sassenach. Elle et le bébé. J’ai senti ses coups de pied dans son ventre. Mais Geordie est mort. «  

Claire réagit avec soulagement pour Marsali et tristesse pour Geordie tout à la fois. Claire pense à Wendigo Donner. 

 CLAIRE : « Y avait-il... un Indien... là-bas ? » 

 JAMIE : « Non. Pourquoi tu poses la question ? » 

CLAIRE : « Il était comme moi. Du futur. » 

 JAMIE : « Il t’a fait du mal ? «  

CLAIRE : « Non, mais il ne m’a pas aidée. » 

 JAMIE : « Il est parti maintenant, qui qu’il soit. «  

CLAIRE : « Je... j’ai cru voir Roger. Mon esprit doit me jouer des tours. «  

JAMIE : « Non. Ce n’était pas ton imagination. Lui et Brianna et Jemmy. Ils sont rentés. » 

 Claire lève les yeux vers Jamie, incrédule au début. Claire est abasourdie, et submergée par l’émotion. 

  

FONDU ENCHAINE SUR -- 31EXT. FRASER’S RIDGE – GRANDE MAISON – JOUR (1772) 

Le groupe s'approche de la Grande Maison. Brianna est sur le porche quand elle les voit arriver. Elle voit Roger -- le sang sur ses vêtements. Elle voit sa mère et court vers elle. Jamie descend Claire du chariot avec précaution. Brianna enlace sa mère, profondément choquée et émue, mais aussi soulagée…. 

CLAIRE : « Je pensais que je ne te reverrais plus jamais. » 

BRIANNA : « Chut... Maman... Je suis rentrée. » 

 Entre sanglots de joie et de soulagement, Claire lève les yeux et voit Marsali debout à proximité – quelques contusions, mais sinon saine et sauve. Claire ouvre les bras et Marsali se joint à l'étreinte. Claire en larmes, elle tient dans ses bras ses « deux filles ». 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Claire et Marsali sont devenues si proches cette saison. Nous voulions retrouver le moment où Marsali dit à Claire qu'elle la considère comme une « Maman » dans l'épisode 509. «  

  

32 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - JOUR (1772) 

Dans le sombre silence de la chambre, Claire est dans la baignoire devant la cheminée, alors que Brianna finit de laver les cheveux de sa mère puis elle verse de l'eau chaude et fraîche sur son dos. 

 Claire utilise une brosse pour se nettoyer minutieusement les mains, malgré la douleur -- nettoyer soigneusement sous chaque ongle -- à la manière automatique d'un chirurgien expérimenté. Avant qu'elle n’en arrive à se frotter les mains à vif – Brianna enlève doucement la brosse (dans l’épisode, Claire la laisse tomber dans l’eau du bain) 

Pendant que Brianna fait cela, Claire explore doucement son propre soin du visage avec ses mains, faisant le point : en appuyant doucement ici et là ; ouvrir et fermer sa mâchoire... Avec le bout de ses doigts, toucher les contours de son visage... tester les dents qui bougent et des os cassés... traçant la ligne du sourcil, du nez, de la lèvre et menton... 

Il est clair pour Brianna que Claire a besoin d'un moment, seule, pour se ressaisir.... Alors que Brianna se dirige vers la porte, avec l'intention d'offrir à sa mère un peu d'intimité – 

BRIANNA : « Je suis là pour te soutenir, maman, et t’écouter si tu en as besoin. « – 

 Les mêmes simples mots de réconfort que Lizzie a prononcés dans l'épisode 409, quand Brianna souffrait et était dans le besoin. 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Cette phrase nous est venue facilement, puisque nous l'avions écrite pour Lizzie lorsqu'elle réconforte Brianna dans l'épisode 409 – et nous savions qu'il était important qu'elle puisse apporter le même réconfort à sa mère ici. «  

  

Claire hoche la tête sans un mot en guise de remerciement. Ensuite, elle recommence à se frotter les mains, à les nettoyer à nouveau, avant de continuer à examiner -- comme pour vérifier leur existence -- son cou, ses bras, ses coudes et ses genoux de la même manière qu'avant... ainsi que le reste de la charpente mortelle martyrisée qui abrite son âme fatiguée. 

  

  

33 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT (1772) 

 Jamie, très inquiet, retrouve sa femme – qui a fini de se baigner et s'habille maintenant avec des vêtements propres – dans sa chambre. Il s'approche timidement, faisant un pas prudent vers elle, désireux de la réconforter mais conscient qu'elle peut avoir besoin d’espace. 

Et en effet, elle enfile son peignoir, impatiente de couvrir ce qu'elle perçoit comme la laideur des marques et des bleus qui déforment son corps. 

 JAMIE : « Je suis près de toi. Oh Mon Dieu, ton beau visage. «  

CLAIRE : » Tu ne supportes pas de le regarder ? «  

JAMIE : « Non, ce n’est pas ça... Te voir ainsi me déchire le cœur. Et me remplit d'une telle rage que je ressens le besoin de tuer quelqu'un «  

 Claire voit la rage vengeresse dans les yeux de son mari. Elle grimace légèrement – en pensant non seulement aux hommes dont Jamie a déjà pris la vie, mais aussi à Lionel, qui est probablement encore quelque part à Fraser's Ridge... Elle ferme les yeux… 

  

  

35 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT (1772) 

Claire respire profondément et se ressaisit, tandis que Jamie la regarde, inquiet – 

CLAIRE : « « Lionel... est-il toujours... ? «  

JAMIE (hoche la tête) « A l’infirmerie, ligoté... Les gars lui ont donné une sacrée raclée -- Je lui poserai des questions - et j'aurai des réponses. Je veux savoir ce qu’ils préparaient. » 

 CLAIRE : « Alors... tu vas le laisser vivre ? «  

JAMIE : « S'il meurt de ma main, ce sera devant des témoins qui connaissent la vérité de l'affaire, et lui debout - je ne veux pas qu'on dise  qu’il a été tué sans défense, quel que soit son crime. Ton serment est-il donc fort à ce point ? «  

CLAIRE : « Je suis contente que les autres soient morts... et je déteste ça. Je suis désolée d’en être heureuse. «  

JAMIE : « Ils sont morts à cause de moi, Sassenach. Et à cause de leur propre méchanceté.  S'il y a de la culpabilité, laisse-la reposer sur eux. Ou sur moi. » 

 CLAIRE : » Pas sur toi seul. Tu es le sang de mon sang, la chair de ma chair. Quoique tu fasses, cela dépend de moi aussi. «  

JAMIE : « Alors que ton vœu me rachète. » 

 Jamie soupire, les yeux pleins d'inquiétude – et désireux d'être proche de sa femme, mais craignant de la bouleverser... 

CLAIRE : « Je ne veux pas que tu t’inquiètes pour moi. Je suis seulement un peu secouée. «   

 Mais comment peut-il ne pas s'inquiéter ? Jamie ne comprend que trop bien... 

JAMIE : » Claire, je sais ce que ça fait d'être... «  

Mais Claire l'arrête. Montre sa détermination : 

CLAIRE : « Non ! J'ai vécu une putain de guerre mondiale. J'ai perdu un enfant. J’ai perdu deux maris. J'ai été affamée à l’armée, battue, blessée, trahie, emprisonnée et ... J’ai survécu. Et ça… C’est censé me détruire ? Eh bien, ça ne me détruira pas. Jamais. «  

  

  

36 INT. CABANE DE BRIANNA & ROGER - NUIT (1772) 

 Brianna entre et trouve Roger endormi sur la chaise. Roger lève les yeux, cligne des yeux, désorienté alors que Brianna pose son manteau— 

BRIANNA (à Roger) : « Je ne voulais pas te réveiller, désolée » – 

Cela ne dérange pas du tout Roger : il est heureux d'avoir sa femme à la maison, saine et sauve. 

ROGER : « … Comment va Claire ? (Après un temps) Est-ce qu’elle a pu… Est-ce qu’elle a pu en parler ? «  

BRIANNA : « Non… C’est encore à vif... Mais honnêtement, je ne sais pas si elle le fera un jour. Peut-être qu’elle le dira à Da, un jour. » 

 Roger hoche la tête – et même si ce n’est pas tout à fait pareil, lui, à au moins, il sait ce que c'est que de souffrir de quelque chose sans avoir les mots pour expliquer – 

ROGER : » C’est horrible pour une personne de réunir les mots, au fond de soi, pour formuler ça à quelqu’un d’autre » 

Dans le silence, ils ressentent tous deux le poids de cette parole : les traumatismes qu’ils ont tous deux subis. Après un moment...  Ils vont se coucher. 

ROGER : » Tu ne m’as pas demandé ce qui s'est passé. Est-ce que ton père te l'a dit ? » Brianna entend l'inquiétude et la nervosité dans la voix de Roger. Il a visiblement quelque chose en tête... 

 BRIANNA : « Non. «  

Il est allongé sur le dos, cherchant visiblement à avouer quelque chose d’important à Brianna... 

 ROGER : « Brianna... je... » 

 BRIANNA : « Qu'est-ce qui ne va pas ? «  

ROGER : « Tu m’écouteras ? » ? 

 BRIANNA : « Tu sais bien que oui. Qu'est-ce que c'est ? «  

ROGER : « Écoute ce que je dois te dire. Et plaise à Dieu qu’ensuite – tu me dises que j’ai bien fait » 

 Elle murmure doucement, avec un pardon pas encore mérité. 

BRIANNA : « Tu n’es pas obligé de me le dire » 

 ROGER : « Si. Tu peux éteindre la bougie ? » 

 Elle le fait. 

ROGER : « J’ai tué un homme » 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Les acteurs ont fait un beau travail dans cette scène. Nous l'avons terminé à l'extinction de la bougie, mais au montage, nous avons réalisé que c'était plus puissant si nous entendions Roger commencer à raconter son histoire à Brianna. Nous avons donc ajouté Roger disant dans l’obscurité : "J'ai tué un homme." 

  

  

 37 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR (1772) 

 Claire entre dans l’infirmerie où Marsali est déjà présente, prête à aider Claire dans ses tâches. Lionel est attaché sur la table du patient. 

Les deux femmes partagent un regard solidaire et déterminé. Elles le feront – elles continueront leur travail. Finis l’arrogance et le venin de Lionel. 

Le fait que Claire peut lui faire face maintenant signifie qu'elle a gagné. Et il le sait. Mais pourtant, Lionel profite pleinement de cette opportunité avec Claire pour plaider sa cause – 

LIONEL : « Ayez pitié de moi «  

Claire est maintenant de dos alors qu'elle est en train de nettoyer quelques instruments. Ses mains tremblent légèrement, un subtil indicateur de la peur qu’elle combat pour être ici. Marsali ne peut s’empêcher de dire : 

MARSALI : « Taisez-vous !  Qu’est-ce que ceci, sinon de la pitié ? » 

LIONEL : » Desserrez au moins mes liens. «  

MARSALI : « Taisez-vous ! » 

 LIONEL : « Ne laissez pas votre mari me tuer » 

Claire reste stoïque alors qu'elle demande maintenant à Marsali… 

CLAIRE : « Marsali, pourrais-tu s'il te plaît mettre un peu de consoude à infuser et préparer la seringue ? » 

 Marsali va faire ce que Claire a demandé en marmonnant. 

 MARSALI : «   Gaspiller de bons médicaments pour des gens comme vous ! » 

 Marsali sort un certain nombre de bocaux différents et les dispose sur la table, jusqu'à ce qu'elle trouve celui qu’elle semble chercher... elle met de l'eau à bouillir pour préparer une infusion. 

 LIONEL : » Je vous en supplie, Madame Fraser. «  

Claire étudie le visage de Lionel – voit sa peur. 

Claire prend le scalpel dans sa main, hésitant   longuement puis…Elle se voit dans son évasion onirique prendre l’orange et partir…  Elle le repose. 

CLAIRE : « Je ne vous ferai pas de mal. » 

Marsali prend de l'alcool, le tamponne sur un chiffon et commence à nettoyer les blessures de Lionel. Lionel se tord de douleur. Même si Claire dit la vérité, elle est un peu secouée à force d'affronter cet homme misérable, elle se sent presque contaminée par Lionel – 

 Claire et Marsali échangent un regard. Marsali voit combien Claire souffre -- l'incroyable force qu'elle a pour affronter cet homme – et sait qu'elle est la seule à pouvoir correctement assister Claire dans ces tâches – 

 CLAIRE : (à Marsali) » Panse ses blessures... et administre la consoude quand elle est prête. Un peu de pénicilline aussi... » 

MARSALI : » Oui » 

Claire sait à quel point Marsali est courageuse. Soudain, elle se sent coupable. Même si elle a la chair de poule et qu'elle est désespérée de s’éloigner de Lionel – 

CLAIRE : « Merci Marsali... «  

Marsali parvient à sourire. Claire quitte Marsali car elle n’en peut plus et sort dans le passage couvert, ayant besoin un peu d'air – 

  

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

 « Vous vous souvenez de l'orange qui, nous l’avions précisé, se trouvait sur la table dans la scène d'ouverture du salon… Nous l'avions initialement posée là comme un Easter egg (référence cachée) pour les téléspectateurs qui se souviendront peut-être de l'orange que Claire a emportée avec elle après sa rencontre avec le roi Louis XV dans l'épisode 207. 

C'était un symbole de son défi, de son départ avec sa dignité après une expérience déchirante avec le roi. Quelque chose à propos du départ de Claire avec cette orange nous disait qu'il y avait une partie d'elle que le roi ne pouvait pas lui enlever, peu importe ce qu'il avait fait. 

 Ce n'était pas dans le script, mais lorsque nous avons tourné la scène avec l'orange plus tôt, nous avons également demandé à Claire de la prendre et de sortir du salon avec, au cas où nous voudrions l'utiliser ailleurs. Au montage, nous avons trouvé l'endroit idéal. Et cette scène, c'était ça. » 

  

  

 38 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - ESCALIER/HALL À L'ÉTAGE - JOUR (1772) 

Claire monte précipitamment les escaliers, elle s’effondre dans le couloir... Ayant été forte pendant si longtemps, une vague de panique et de chagrin la rattrape de manière inattendue - et dans un moment intime, loin du monde - elle s'effondre... sous le poids de son traumatisme qui s'abat sur elle... 

 Elle se serre contre le mur, le petit espace se refermant sur elle, elle s'enfonce dans le sol... Un éclair de ce qui ressemble à une obscurité totale -- un seconde d'évanouissement... en se souvenant des sons et des grognements des hommes dans ces bois... mais Claire se bat pour s'en sortir... Puis, se rappelant les paroles de Jamie lorsqu'il l'a trouvée dans les bois, et en écho -- 

CLAIRE : « Je suis en vie. Je suis entière. Je suis saine et sauve » 

  

39 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR (1772) 

Retour avec Lionel et Marsali. Lionel regarde Marsali travailler – 

Marsali est en train de préparer une décoction à base de …ciguë d’eau… (cf épisode 508)   

LIONEL : « Vous auriez un peu de pitié pour un vieux qui a faim ? «  

MARSALI : « Vous prendrez ce qu’il y aura, quand il y en aura «  

LIONEL (avec un sourire narquois) : « C’est toujours ce que je fais » 

 MARSALI : « Faites attention à ce que vous dites... «  

Lionel est amusé, il rit presque – 

LIONEL : « Je n’ai pas à m’en soucier maintenant, pas vrai ? (Puis, moqueur) Maudites bonnes femmes. Je préfère mon dîner avec le sourire, merci beaucoup, alors, quand vous serez prête… » 

Marsali sent une colère froide monter dans ses veines... Elle remplit la seringue avec un peu de décoction... 

 LIONEL : » Et vous savez, si je ne suis pas bien traité, mon frère viendra avec ses hommes, et il vous massacrera et vous fera brûler dans vos maisons pendant que vous dormez... » 

 Marsali essaie de garder un ton mesuré... 

MARSALI : « Alors je suppose que nous devons veiller à vous renvoyer chez vous en pleine forme... «  

Lionel jette un coup d'œil à la seringue – 

LIONEL : « C'est pour quoi faire, ça ? » 

 MARSALI : » J'ai appris l'art de guérir... Madame Fraser m’a bien enseigné. Elle a prêté serment de ne pas faire de mal. » 

 Marsali prend la seringue, prépare l’aiguille et enfonce la seringue dans la carotide de Lionel. 

MARSALI : « Mais je n’ai pas prêté un tel serment. «  

Après un moment, regardant Lionel droit dans les yeux... 

MARSALI : « Vous m’avez fait du mal, à ma famille, à ma mère. Je préfère vous voir brûler en enfer plutôt que de vous laisser faire du mal à une autre personne dans cette maison «  

Lionel meurt. Gros plan sur le bocal de racine de ciguë… 

  

  

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Dans le livre, c'est Mme Bug qui tue Lionel en l'étouffant avec un oreiller. Nous avons donné cette scène à Marsali parce que nous pensions, en tant qu’apprentie de Claire, que cela convenait. « Je n’ai pas prêté un tel serment » est l’une de nos phrases préférées. Lauren Lyle a fait un travail formidable. » 

  

  

40INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHIRURGIE - JOUR (1772) UN PEU PLUS TARD. 

Un Jamie choqué entre pour trouver Marsali regardant Lionel - dont elle a maintenant recouvert le corps mort d’un drap – Marsali est assise au sol, hébétée, la seringue dans la main. 

JAMIE : » Marsali… » 

Jamie essaie de comprendre ce qui s'est passé et s’assure que Marsali va bien – 

MARSALI : « Il ne me considérait pas mieux que la saleté sous sa botte... Rien qu’une femme sans importance. Il pensait qu'il pouvait… «  

Jamie remarque l'assortiment de bocaux sur le comptoir, la seringue -- 

Il soulève le drap sur Lionel et… il réalise ce qui s'est passé. 

JAMIE : « Ce qui est fait est fait. «  

MARSALI : » Est-ce que ça... Il va... me hanter ? Je vais aller en enfer ? «  

Jamie se penche vers Marsali et lui prend délicatement la seringue des mains et la dépose sur le comptoir. 

JAMIE : « Tu n’as rien à craindre, ma fille... » 

A ce moment-là, Claire entre... elle aussi assiste à la scène, réalise que Lionel est mort et qui en est responsable. Jamie embrasse Marsali. 

Du coup, l'idée de devoir faire la paix avec Dieu avec ce qu'elle a fait devient très réelle pour Marsali – elle est terrifiée par la gravité de la situation et l'ampleur des conséquences de son action. Elle a peur. 

Claire va vers elle et la réconforte aussi. 

CLAIRE : » Tu es déjà allée en enfer, et tu en es revenue vivante. Et moi aussi. » 

 Entendre ces mots de réconfort de Claire et Jamie touche profondément Marsali – 

  

A42EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - JOUR 

 Jamie se dirige vers Brownsville avec un corps en travers d’un deuxième cheval. 

  

 42EXT. BROWNSVILLE - JOUR (1772) - VOIX OFF AJOUTÉE. 

Un personnage solitaire à cheval apparaît à la limite de Brownsville : Jamie. Il arrive en ville avec un cheval de bât - un corps enveloppé dans un linceul sur son dos. 

Une poignée de colons et de commerçants sur la route le regardent fixement passer devant eux, les sons de leurs conversations s'éteignent alors que leurs yeux se tournent vers cet étranger et sa cargaison morbide. 

 Jamie chevauche, insensible aux regards des hommes des deux côtés de la route, le visage impassible. Mais il cache une fureur des événements déchirants qui ont précédé ce moment. 

Il s’arrête et descend de son cheval devant la taverne de Brownsville, la tension dans l'air est énorme alors qu'il se dirige vers le cheval de bât et délie le corps. Il le hisse sur son épaule et entre résolument dans la taverne d'un air sinistre. 

  

43 INT. TAVERNE DE BROWNSVILLE – JOUR (1772) 

 Jamie s'approche de Richard Brown qui était là en train de boire avec plusieurs de ses hommes - Hanlon a vu Jamie arriver et s’est précipité à l'intérieur pour avertir Richard. Il informe Richard alors que Jamie entre, Brown lève les yeux dans l'expectative. 

RICHARD BROWN : « Fraser. «  

Jamie laisse tomber le corps par terre avec un bruit sourd aux pieds de Richard. Puis…   

JAMIE : » Une bande d'hommes est venue sur mes terres. Ils ont brûlé ma malterie. Ils ont agressé ma fille, qui attend un enfant. Ils ont enlevé et violé ma femme. «  

Les hommes de Brown regardent tous Jamie. Il y a le clic métallique d’un pistolet armé. Jamie reste fixé sur Richard, qui commence à parler, mais Jamie lève la main, ordonnant le silence. 

 JAMIE : » Je les ai suivis, avec mes hommes, et je les ai tous tués. «  

Les yeux de Richard se tournent vers le corps au sol. Il blêmit… 

JAMIE : » Ma femme a soigné votre frère, mais il est mort. Je vous l'ai ramené, pour que vous puissiez l’enterrer. » 

 Les yeux de Richard brillent, il est écœuré et triste. Il n’aime pas Jamie Fraser, mais sait que cette vengeance de justicier est méritée. Contrairement à son frère impulsif, Richard prononce ses paroles avec soin. 

RICHARD BROWN : » Je vous en remercie. Lionel a récolté ce qu'il a semé. Et vous avez fait ce que vous deviez. J’en ferai autant... quand le moment viendra. » 

Les deux hommes se regardent durement. Nous savons que ce n'est pas fini entre eux. 

  

A44EXT. BOIS DE CAROLINE DU NORD - JOUR 

Jamie revient de Brownsville sans le corps. 

JAMIE (en voix off) : » J'ai survécu à la guerre et j'ai perdu beaucoup. Je sais ce qui vaut la peine de se battre, et ce qui ne l'est pas. L’honneur et le courage sont des points essentiels, et pour lesquels un homme peut tuer, mourir peut-être parfois aussi... La vie d’un homme émane de sa femme, et son honneur est sanctifié par son sang. Pour l'amour seul, je traverserais encore le feu. «  

  

  

44EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR (1772) QUELQUES SEMAINES PLUS TARD. 

 Une journée ordinaire au Ridge. Les colons au travail. Des enfants qui jouent – et d'autres qui aident leurs parents avec des corvées. Roger et Brianna marchent et parlent en s'approchant de la maison de l'allée principale, après une promenade – 

ROGER : « Il fut un temps - il n'y a pas si longtemps -- je n'étais pas sûr qu’on marcherait encore vers cette maison un jour... Mais on est là. On a toujours l’air de prendre le chemin le moins fréquenté. Rien n'est jamais facile – «  

BRIANNA (citant le poème) : « Un jour, je raconterai avec un soupir, quelque part dans un lointain avenir : deux chemins divergeaient dans un bois, et moi — j'ai pris le chemin le moins fréquenté, et c’est cela qui a tout changé. " ** 

Ils partagent un regard complice. Roger la taquine – 

ROGER : » Frimeuse. «  

Brianna hausse les épaules et sourit : 

BRIANNA : » On a vraiment essayé de prendre quelques chemins différents... (après un temps) Es-tu déçu ? «  

ROGER : » Non. Nous voulions que les pierres nous ramènent chez nous... et elles l’ont fait. «  

  

** Brianna cite un poème célèbre de Robert Frost (poète américain du 20ème siècle) : « la route que je n’ai pas prise ». Claire citera également R. Frost plus tard (saison 703) en parlant de ce que représente la maison (« home ») lors d’une discussion avec Jamie et Ian (quand ils fabriquent les balles en or…) ndlt. 

  

  

45EXT. FRASER’S RIDGE – GRANDE MAISON – PORCHE ARRIÈRE – JOUR (1772) 

Claire s’appuie sur la balustrade du porche avant, rejointe par Jamie. 

Ils regardent la scène devant eux -- Encore une journée ordinaire, les colons vaquant à leurs occupations -- jardinage, etc. Lizzie prend l'air -- joue avec Jemmy ; Marsali, Fergus et leurs petits... Bientôt Brianna et Roger se joignent à la fête -- Claire soupire et fait un geste vers un poteau de clôture bancal en bordure du jardin – 

CLAIRE : » Ce poteau là-bas est de travers. » 

 JAMIE (soulagé) : » Est-ce tout ? Je vais le redresser tout de suite «  

Jamie embrasse le front de sa femme. 

Claire sourit, touchée par l'envie de son mari de faire tout ce qui est en son pouvoir pour lui plaire – 

CLAIRE : » Non. Ça peut attendre demain... Contentons-nous d’apprécier cette journée ordinaire. Qui peut savoir combien de temps encore nous serons en paix, sachant ce qui vient ? » 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Nous avons adoré l’idée de décrire « une journée ordinaire », mais en utilisant l’ironie du fait qu’il n’y a qu’un bref instant pour profiter de ce qui est ordinaire, car pour les Fraser, il y a toujours une tempête à l’horizon. Et cette tempête, c'est la Révolution. » 

  

Jamie sourit devant l'espoir dans la voix de Claire – 

 JAMIE : » Je l'espère. A chaque jour suffit sa peine - nous nous soucierons de demain quand le temps viendra... «  

Jamie cite quelque chose de mémoire. 

 JAMIE : « Oui, la Révolution. « Mais les plus courageux sont sûrement ceux qui ont la vision la plus claire de ce qui est devant eux, la gloire comme le danger, et pourtant, sortent pour lui faire face ». C'est Thucydide qui a dit cela, pas moi. » 

CLAIRE : « Eh bien, tu sais de quoi tu parles, non ? » 

 JAMIE : » On n’est courageux que quand on a fait son choix. «  

CLAIRE : « Eh bien, on fera face de notre mieux. 

Un silence long et calme – ils regardent leur famille. 

CLAIRE : « Je t'aime. «  

Jamie lui prend la main. Ils sont côte à côte et regardent des nuages rouler dans le ciel, comme une menace de guerre lointaine. 

JAMIE : « Quand le jour viendra, de nous séparer... si mes derniers mots ne sont pas « je t'aime », tu sauras que c'était parce que Je n'ai pas eu le temps. » 

  

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

 « Cette réplique était l’une des préférées du livre (et l’une des nôtres préférées) et en fait la dernière ligne de La Croix de Feu. » 

  

 Claire le regarde et pose sa main sur la sienne. Puis ils regardent les nuages d'orage qui se rassemblent, qui se profilent, inquiétants, à l'horizon. Une guerre approche... à laquelle ils ne pourront pas échapper. Mais ils la combattront ensemble. 

  

  

INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT PLUS TARD. 

Contexte de cette scène dans la version initiale (qui était d’ailleurs AVANT la scène sur le porche) 

La maison est calme, sauf le doux bruit de la pluie. Claire reste éveillée et regarde le plafond. Il y a une petite fuite là-haut.  (…) 

Jamie dort. Jamie remue et ouvre les yeux. Il voit Claire réveillée à côté lui, regardant toujours le plafond. La pluie tambourine sur le toit au-dessus, comme le battement d’un cœur. Inquiet pour elle, il tend la main pour la réconforter, mais ne veut pas la brusquer si peu de temps après l'attaque. 

 Elle voit son hésitation et refuse de se laisser voler son intimité avec son mari, elle tend la main et lui prend la main maintenant... Claire pose sa main sur sa poitrine à l’endroit de la première coupure. 

  

La maison est calme. On n’entend que le bruit de l’orage. 

Travelling vers la chambre de Claire et Jamie puis… 

Claire et Jamie sont nus, étroitement enlacés sur leur lit. Jamie protège Claire qui est lovée dans les bras de Jamie. 

  

JAMIE : » Bon sang, tu es vraiment une petite chose courageuse. «  

CLAIRE (fermant les yeux) : « C’est vrai ? «  

Il se penche vers elle et l'embrasse en effleurant ses lèvres aussi doucement qu'une plume. Elle ferme les yeux, ressentant une certaine douleur. Elle s’écarte un instant, révélant davantage de vilaines ecchymoses violettes. Il les embrasse toutes, une par une, de haut en bas de son corps, comme pour extraire la douleur de chaque blessure avec ses lèvres. Le début de la guérison. 

 Le corps de Claire se détend à chaque baiser. Tout comme ses cicatrices, ça n'a jamais compté pour elle, ses bleus ne la rendent pas moins belle et la chaleur de ses baisers montre qu'il ne laissera rien venir entre eux. 

  

 Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Nous voulions une scène qui montre que Lionel n'avait pas détruit l'intimité de ce couple qui a vécu tant de choses ensemble. Nous l'avons d'abord écrit avec quelques touches douces, mais sur le plateau, nous avons décidé que cela fonctionnait mieux avec seulement le calme de l'étreinte nue, qui rappelle la couverture de l'album de John Lennon/Yoko Ono. «  

  

Elle se tourne lentement jusqu'à ce qu'elle lui fasse face et qu'il s'allonge à côté d’elle, face à elle, l'enveloppant jusqu'à ce que rien ne vienne entre eux, s’entrelaçant jusqu’à ce que les deux ne fassent littéralement qu’un. 

JAMIE : « Oui. Comment te sens-tu ? «  

CLAIRE : » En sécurité » 

Claire ferme les yeux, prend une profonde inspiration. Son corps se détend et elle disparaît dans les profondeurs du sommeil 

  

Matthew B. Roberts et Toni Graphia 

« Ces dernières répliques étaient si puissantes que nous avons finalement décidé de déplacer cette scène pour qu'elle soit la fin du spectacle… en continuant uniquement avec le bruit de l’orage dehors. «  

  

  

  

FIN : TITRES ET CHANSON A CAPELLA