Outlander, ses héros
et leurs religions
Les Nations Indiennes de Caroline du Nord
Ô Grand Esprit de nos ancêtres, je lève mon calumet en ton honneur.
Et en celui de tes messagers les quatre vents et de la Terre Mère qui nourrit tes enfants.
Donne-nous la sagesse d’apprendre à nos enfants à aimer, à respecter et à être bons les uns avec les autres afin de grandir dans la paix intérieure.
Laisse-nous apprendre à partager toutes les bonnes choses que tu nous apportes sur cette Terre.
Prière amérindienne.
Dans ce chapitre, nous n’entrerons pas dans les détails de l’histoire de ce peuple.
Si vous voulez en savoir plus, nous vous conseillons ces excellents articles très complets.
Les Cherokees (dinna-fash-sassenach.com)
Les Mohawks (dinna-fash-sassenach.com)
Les Tuascaroras et les Cherokees, peuples de culture et de langue iroquoises, étaient sédentaires.
C’était une société de type matriarcal organisée selon des lois, des règles respectées par la Tribu.
Leurs terres étaient couvertes de forêts…le bois y était abondant.
Groupés en gros villages, ils y construisaient de longues maisons recouvertes d’écorces et protégées par des toits à pentes faits de chaume et de jonc tressé.
Chaque maison possédait son petit lopin de terre individuel mais aux abords du village, des champs collectifs assuraient l'approvisionnement de toute la communauté.
Tous y travaillaient, y compris les chefs.
On trouvait sur cette terre fertile haricots, courges, citrouilles, tournesols, tabac et maïs. Ils chassaient, pêchaient, récoltaient des plantes sauvages, élevaient les dindons. (1 )
Les premiers contacts des Cherokees avec les Blancs ont lieu vers le milieu du XVIè siècle.
L’Espagnol Hernando De Soto qui parcourt le Sud-Est vers 1540, très impressionné par leur richesse et le raffinement de leur culture et le nombre de leurs guerriers, n’ose les affronter.(2)
Matriarcat Cherokee : Droits et devoirs du sang maternel
Avant le XVIIIe siècle, les 20.000 Cherokees étaient répartis en clans matrilinéaires, tout comme les Iroquois ; c’est-à-dire que l’appartenance à un clan était déterminée par la mère.
Les liens du sang maternel étaient renforcés par la théorie des Cherokees au sujet de la procréation, selon laquelle la femme fournit le sang et la chair au foetus tandis que le père par le sperme construit seulement le squelette.
Quand se produisirent les premiers métissages, les enfants qui naquirent d’une union entre des femmes Cherokees et des non-indiens furent considérés comme pleinement Cherokees et non des métis contrairement aux enfants nés d’un père Cherokee et d’une femme blanche.
Le chef "rouge" régissait la guerre, ainsi que le jeu de "lacrosse", le jeu de balle répandu dans toutes les tribus de l’Est, et que l’on appelait "la petite guerre". Ce jeu pouvait servir à régler les petits conflits. Une "Femme de la Guerre" accompagnait les guerriers, leur apportant assistance et conseil et décidant du sort des prisonniers.
Quand un membre d’un clan était coupable d’un meurtre sur une personne d’un autre clan, la loi du sang exigeait la revanche (Law of blood revenge) pour rétablir l’harmonie entre les clans.
Les femmes Cherokees eurent de nombreux droits et privilèges autres que les tâches domestiques. Non seulement les femmes mariées détenaient les propriétés, telles que les maisons, les chevaux, le bétail et les champs de cultures et d’arbres fruitiers, mais elles participaient également au Conseil de guerre, et s’asseyaient avec le Conseil de paix civile.
A leur arrivée, en 1707, les Anglais recherchent l’alliance de cette puissante nation et les Cherokees comptent sur les armes que leur fournissent les Anglais pour s’assurer la suprématie sur les autres nations indiennes.
En 1730, les chefs Cherokees se rendent à Londres où ils signent un traité d’amitié avec la couronne britannique.
Mais à partir de 1738, de terribles épidémies de variole réduisent sévèrement la population des Cherokees.
La guerre contre les Creeks, la nation indienne ennemie, va les affaiblir.
Des périodes de paix vont s’alterner avec des périodes de guerres. De plus en plus, les Colons vont vouloir s’approprier les terres des Cherokees.
En 1768, puis en 1775, les Cherokees doivent accepter d’importantes cessions de territoires. Malgré ces concessions, la guerre reprend.
En 1777, les chefs demandent la paix au prix d’un nouvel abandon de terres. Dragging Canoe, qui résiste toujours avec ses mille guerriers, se retire dans les montagnes, rejoint par plusieurs centaines de Creeks, près de Chickamauga Creek. Ils seront désormais connus sous le nom de Chickamaugas.
Cette lutte inégale va se terminer en décembre 1794 ; démoralisés les Cherokees demandent la paix. N’ayant pu résister aux assauts des Blancs et protéger leur mode de vie, ils vont s’engager sur "la voie de la Civilisation". (4)
Et ils y parviennent !
Ce sont des travailleurs acharnés qui ont gardé le sens de la solidarité tribale.
Les Cherokees atteignent en une vingtaine d’années un niveau de prospérité fort enviable. Ils fondent une capitale, New Echota, en souvenir de leur ville détruite.
Beaucoup de Cherokees ont des fermes, de belles plantations qui excitent la jalousie de leurs voisins
Nous avons trouvé, entre ces vaillants guerriers des Highlanders et de Smoky Mountains au Sud des Appalaches, beaucoup de similitudes dont nous vous parlerons dans le dossier consacré au destin commun des Highlanders et des Indiens.
Disons que ce peuple Cherokee sera l’ « Ambassadeur » de ces nations décimées par la colonisation.
Ils portent en eux la mémoire de tous les autres peuples qui ont subi le même sort.
La rencontre avec ce monde « dit civilisé » fut un choc dont nous ne mesurons pas l’ampleur du drame.
En 1708, les premiers colons anglais font leur apparition sur le territoire des Tuscaroras.
Le chef King Hancock se montre amical avec les nouveaux venus.
Mais les colons s’emparent des meilleures terres cultivables, privant ainsi les Indiens de leurs richesses. Des razzias sont organisées dans les villages afin d’approvisionner le marché aux esclaves.
La tribu se révolte et se défend. Deux mille de ses meilleurs guerriers lancent des raids contre les Blancs.
En 1713, l’armée de la Couronne envahit le territoire. Les indiens sont battus, tués ; les prisonniers sont vendus comme esclaves pour financer les frais de la campagne. Les survivants fuient vers le nord où ils demandent la protection des Iroquois qui ont formé la "Ligue des Cinq Nations" et demandent à y entrer. (3)
En 1722, leur demande est satisfaite et les Tuscaroras deviennent la sixième nation de la Ligue iroquoise, avec des droits égaux à ceux des cinq nations fondatrices.
Ensuite leur sort sera hélas celui de toute la nation iroquoise.
Les Cherokees étaient, avec les Creeks, le peuple le plus puissant du Sud-Est des actuels Etats-Unis.
Ils vivaient dans la région de Smoky Mountains, au Sud desAppalaches, un pays de collines, de forêts et de cascades.
Ils se nommaient eux-mêmes "Tsalagi"
Les Cherokees habitaient une centaine de villages, unis en une confédération.
La société Cherokee est organisée en sept clans matrilinéaires scindés en groupes de guerre et de paix.
Chaque village était dirigé par deux chefs.
Le chef "blanc", "Le Plus Aimé", et qui pouvait être une femme, s’occupait des affaires civiles, de la justice, des cérémonies religieuses.
Les Cherokees commencent rapidement à utiliser le syllabaire.
En l'espace de cinq ans, le taux d'alphabétisation des Cherokees dépasse celui des colons européens voisins. Ils éditent un journal le "Tsalagi Phoenix" écrit en Cherokee et en anglais.
Ils ont des écoles où l’on travaille dans les deux langues. Ce sont les premières écoles mixtes d’Amérique. Ils ont adopté les habitations, le vêtement, le mode de vie des Blancs.
Des Blancs vivent avec eux. Dès lors, la tribu compte de nombreux métis qui se sont enrichis et ont fait des études. Ils négocient avec les colons blancs.
Beaucoup de Cherokees sont devenus chrétiens.
Les institutions de la nation Cherokee sont calquées sur celles des Etats-Unis. Ils ont une constitution, un parlement élu, des cours de justice. La solidarité tribale traditionnelle s’est maintenue et les chefs veillent toujours à ce qu’aucun membre de la tribu ne manque du nécessaire.(5)
Mais en 1830, tout va changer : l’or a été découvert sur leur territoire.
Le 28 mai 1830, la loi « Indian Removal Act » est votée aux Etats-Unis et signée par le président démocrate Andrew Jackson, élu en 1828, sur un programme où cet abject projet de loi avait la part belle...
C'est la fin de la tolérance qui avait amené certains « Native Americans » à servir l’Indépendance des treize colonies britanniques d'Amérique du Nord.
Dans sa soif de conquête et de colonisation, la jeune république décide de déporter les tribus indiennes à l'Est du Mississippi.
Depuis 1806, une cinquantaine de tribus avaient déjà été déportées au-delà des Appalaches.
Seules celles qui avaient accepté la "civilisation", c'est-à-dire l'abandon du nomadisme, des traditions ancestrales et de l'occupation collective des terres, continuèrent à y vivre.
Mais, en 1830, les cinq tribus "civilisées", sont à leur tour menacées, sous la pression de la colonisation. Les Cherokees, Séminoles, Choctaws, les Creeks et les Chickasaws doivent quitter les Etats de l'Est, sous peine d'expéditions punitives.
Les Indiens de l'Est sont bien seuls, face à cette menace imminente. Rares sont les opposants à leur expulsion. Davy Crockett, en 1830, parce qu'il s'oppose au Président Jackson, démocrate comme lui, au sujet du sort réservé aux Indiens, perd son siège de représentant du Tennessee au Congrès...
La tribu Cherokee parvient à se faire entendre grâce à Elias Boudinot, défenseur de la culture de son peuple, qui édite en langue anglaise et dans sa langue natale, le fameux journal Cherokee Phoenix, depuis 1828.
C’est le rêve d’un état libre qui se dessine sur le territoire de l'Oklahoma
En février 1832, la Cour déclare que la nation Cherokee est une société distincte, ayant le droit de se gouverner elle-même, et qu’elle n’a pas à se soumettre au gouvernement américain.
Malgré l'arrêt de la Cour Suprême, reconnaissant la souveraineté des Cherokees, le président Jackson promulgue le décret de déportation des Indiens à l’Ouest du Mississippi, c’est ignoble l’"Indian Removal Act» qui contraint le peuple indien à la déportation.
L’arpentage est effectué et il est attribué aux colons les terres des Cherokees par tirage au sort.
Leurs propriétés passent aux colons avec leur bétail et leurs champs cultivés.
Leurs bâtiments publics, leurs écoles tombent aux mains des Blancs qui les détruisent.
Quelques milliers de métis acceptent de partir vers l’Ouest en 1835.
Les autres restent et tentent de résister, encore et toujours… La majorité de la nation Cherokee regroupée derrière John Ross (1790-1866), appelé White Bird par son peuple, va tenter de résister à la déportation.
Il est le fils d’une métisse Cherokee et d’un Ecossais ; c’est un homme instruit, influent, menant une vie aisée sur une belle plantation. Élu chef principal de la Nation Cherokee, il porte le conflit devant la Cour Suprême des Etats-Unis.
En juillet 1838, le président Jackson, en fin de mandat présidentiel, ordonne l’expulsion définitive des Cherokees par la force.
Le nouveau Président Van Buren hérite de la décision de Jackson de l'expulsion des Indiens Cherokees et ne fait rien pour en empêcher l'exécution.
C’est la Piste des Larmes qui commence. (Trail of Tears) Le chef White Bird (John Ross) et sa famille décident de vivre avec le peuple les mêmes souffrances.
Il y a bien des chariots… mais la plupart est à pied poussée par les baïonnettes des soldats et huée par les Blancs tout au long du voyage.
Son épouse meurt de froid après avoir donné sa couverture à un enfant.
Tout au long de la route de 1500 km, c’est le froid, la neige, la maladie, la faim, l’épuisement et la mort.
On estime qu’au moins un quart des Cherokees aura trouvé la mort pendant leur rassemblement et leur voyage vers le Territoire Indien.
Texte : Françoise Rochet
Illustration : Gratianne Garcia
Tout au long de ce long voyage en Amérique, nous allons croiser des Indiens.
Ils sont tous dans nos rêves d’enfants… et nous avons tous forgé des héros dans nos cœurs.
Avant de plonger dans ce Nouveau Monde du Nord de l’Amérique, c’est le moment de nous pencher sur leur histoire et leur sort.
Nous avons donc choisi de vous parler de deux de ces peuples indiens, les Tuascaroras et les Cherokees.
Ces derniers vont croiser la route de Jamie Fraser, c’est pourquoi nous nous attarderons sur cette nation indienne.
Un millier de Cherokees a réussi à se cacher dans les Smoky Mountains de Caroline du Nord, vivant de chasse et de cueillette. Ils obtiendront plus tard le droit de rester dans leur patrie.
Leurs descendants vivent toujours sur leurs terres et ont formé la tribu des Cherokees de l’Est, vivant sur la réserve de Qualla, dans les Smoky Hills.
Arrivés dans ce territoire qui leur est réservé, les survivants sous la houlette de John Ross tentent de reconstituer leur vie et leur nation déchirée. Ils ont de bonnes terres et finalement, l’état américain leur a versé d’importantes indemnités qui permettent à tous de vivre dans des fermes prospères.
John Ross reconstitue le gouvernement Cherokee. Jusqu’à sa mort en 1866, il travaillera auprès du gouvernement américain pour protéger son peuple et assurer son avenir.
Les Cherokees ont une nouvelle capitale, Tahlequah.
La justice, les écoles, la publication du journal sont de nouveau à l’ordre du jour.
En 1843, les Cherokee organisent à Tahlequah une réunion de dix-huit nations indiennes du Territoire Indien et mettent l’accent sur la défense pacifique de la souveraineté indienne.
En 1861, la guerre de Sécession, va hélas mettre fin à cette sérénité retrouvée.
Ayant combattu aux côtés des Confédérés, les Cherokees auront à subir les représailles du Nord victorieux.
Nous entrons dans l’ère moderne qui se dit civilisée…
Le chemin de fer va traverser le territoire qui sera de nouveau attribué aux Blancs ; les mines s’ouvrent ; des villes surgissent ; la violence s’installe….
Le Congrès américain vote alors le "Curtis Act" de 1898 qui dissout les gouvernements des nations indiennes du Territoire Indien, les soumettant à l’autorité des Etats-Unis.
La loi de Réorganisation Indienne de 1934 permet aux Cherokees de reconstituer un gouvernement autonome. Mais les territoires accaparés par les Blancs sont à jamais perdus. Les terres des Cherokees d’Oklahoma, qui n’ont pas le statut de réserve, sont cependant sous la protection du Gouvernement Fédéral (trust lands).
Aujourd’hui, les Cherokees, métissés, vivent une existence comparable à celle de leurs voisins blancs. Le pétrole a permis l’enrichissement de certains. Ils restent unis par leur histoire tragique. Et même si leurs traditions ancestrales sont du ressort du folklore, ils entretiennent la belle idée d’une nation.
De grandes manifestations les rassemblent annuellement.
La Piste des Larmes est évoquée dans un spectacle à Tahlequah.
Sur leur réserve de Caroline du Nord, les descendants des Cherokees demeurés dans l’Est ont basé leur économie sur l’exploitation du bois, l’artisanat et le tourisme.
Ils se sont rendus célèbres par leur "Danse de l’Aigle" une danse cérémonielle très spectaculaire qui s’est passée de génération en génération.
Les ethnologues estiment qu’il existe aujourd’hui entre 5 et 7 millions de personnes qui descendent des Cherokees.
Nombreuses personnalités américaines sont des descendants de ce peuple courageux … Kevin Costner et Brad Pitt…
Et leurs croyances
Nous avons pu constater tout au long de ce récit l’incroyable résilience de ce peuple.
Ils considèrent comme un cadeau du Grand Esprit la succession des saisons, les cycles de la vie.
Afin de ne pas appauvrir leurs terres, ce peuple sédentaire avait comme règle de déménager tous les 20 ans le village
Renaître de ses cendres est sans aucun doute
une volonté tribale.
Il est d’ailleurs à noter que leur journal portait le
nom de « Tsalagi Phoenix » du nom du fameux
oiseau mythique qui renaît de ses cendres.
Nous avons vu qu’ils furent souvent détruits, anéantis… et pourtant, même affaiblis et perdus dans un État gigantesque, ils sont toujours là.
Pourquoi et comment ?
Dans une lettre adressée à Van Buren, le philosophe et écrivain Emerson écrit :
Nous affirmons qu'un crime est planifié et qu'il dépasse notre entendement, un crime qui nous prive, avec les Cherokees de notre pays. Comment pourrions-nous appeler la conspiration qui va écraser ces pauvres Indiens (...). Vous, Monsieur, ferez tomber le glorieux siège sur lequel vous êtes assis dans l’infamie, si vous exécutez cette perfidie; et le nom de cette nation, jusque là présage de liberté et de religion, sera puante pour le monde."
Apres avoir été parqués comme du bétail, au début de l’automne, vingt mille Cherokees sont acheminés vers l’Ouest. Avant de partir, ils embrassent les arbres comme des amis qu’ils ne reverront plus.
Sequoyah, (1770 -1843) invente en 1821 un alphabet et un système d'écriture original et fonctionnel .
La langue Cherokee devient la première langue indienne écrite.
Ces hommes vivaient dans un monde où tout ce dont ils avaient besoin était disponible de manière gratuite. Et ils durent affronter la veulerie, le goût de la possession, le vol, le mensonge…
Ils ne pouvaient pas comprendre qu’un homme puisse souhaiter plus que ce dont il avait besoin.
Voilà bien la grande question philosophique qu’ils durent résoudre à leur dépend…
Pour les Indiens, la terre est la mère qui procure une abondance quasi illimitée.
Elle est cette nourricière qui donne à tous ses enfants l’abondance.
Faire confiance à la mère nature, c’est accepter ses cycles de vie et de mort des saisons mais aussi des hommes.
C’est voir dans la nature, la renaissance au printemps.
C’est voir dans la mort, le début d’une nouvelle vie.
C’est l’acceptation de régénération de tout être humain.
La mort n’est donc pas une fin en soi.
L’homme meurt pour renaître.
L’Indien n’a pas peur de la mort. Il ne s’accroche pas à la vie et quand il devient une charge pour la société, il s’en va tout simplement car il sait qu’il fait partie intégrante du cycle que la nature offre.
Dès lors l’Indien va Vivre en suivant la loi naturelle
C’est une loi simple et tellement évidente qui découle de l’observation des autres créations de la nature.
L’Indien est un chasseur-cueilleur qui observe le renard et l’ours.
Lorsqu’ils mangent des baies, ils ne mangent pas toutes les baies sur le même buisson.
Lorsque des ours mangent du miel, ils ne détruisent pas les ruches ; ils en prennent un peu et continuent leur chemin.
Il faut toujours en laisser suffisamment pour permettre une régénération.
Il ne faut pas vider un bout de terrain de toutes ses sources nourricières.
Les chasseurs-cueilleurs ne vident jamais le grand magasin de la terre.
La terre nourrit, la terre soigne.
Le Busk ou cérémonie du maïs vert était une période d’actions de grâces, de renouveau spirituel autour de grands feux sacrés.
Avec une telle sagesse, ces peuples ne connaissaient pas la famine parce que les sources de nourriture étaient variées et n’étaient pas épuisées en même temps. De plus, ils n’endommageaient pas leur environnement afin de permettre la régénération.
Mais ils sont prudents. Ils savent comment stocker la nourriture et la conserver sous différentes forme…
L’homme médecine était une personnalité du village qui connaissait chacun et savait adapter des traitements selon la personnalité de ses patients car il utilisait la roue de la Médecine
Ils connaissaient les plantes bonnes pour la médecine et où les trouver
Ils savaient où était l’eau qu’il respectait pour tous ses bienfaits….
Elle est la vie : elle porte, nourrit, féconde, pourvoit.
Elle jaillit de la grande source, elle circule et coule ; elle évoque les cycles.
L’eau coule vers le bas, mais soumise à la chaleur du soleil, elle se change en vapeur pour rejoindre le ciel.
L’eau du ciel est un cadeau pour les cultures.
L’eau des rivières est vénérée.
Les précieux poissons s’y trouvent.
Elle est sacrée.
Elle purifie les guerriers.
Mais ils remerciaient aussi l’arbre qu’ils abattaient, le cerf qu’ils tuaient… les haricots qu’ils cueillaient…
Ils respectaient tout ce qui se trouvait dans le monde naturel tout en sachant qu’ils pourraient s’en servir le moment venu.
Tel était le pacte avec Mère Nature, cette corne d’abondance inépuisable.
Chaque bonne pensée était une prière.
Chaque acte était une prière…
La nature était prière…
L’univers était un temple.
Telles étaient leurs croyances.
Reparlons des femmes.
Géronimo, Crazy Horse, Sitting Bull… Nous les connaissons tous. Ces chefs indiens sont dans nos souvenirs… au cinéma… dans nos bandes-dessinées.
A part, Pocahontas, où sont les femmes ?
Mais pourquoi l'Histoire n'a-t-elle pas retenu le nom de ces femmes alors qu’elles avaient un rôle essentiel dans leur société ?
Peut-être tout simplement parce que l’histoire du peuple indien a été écrite par des hommes blancs dont les épouses, elles, n’avaient aucun droit…
Les sociétés natives du continent étaient plus égalitaires que leurs homologues européens.
Les femmes y avaient souvent un pouvoir représentatif, parfois mystique.
Elles étaient parfois chef, députée, chamane, guérisseuse, guerrière ou négociatrice.
Impensable, oui impensable, il y a encore moins d’un siècle en Europe.
Alors que la femme occidentale était complètement dépendante de son père et de son mari, la femme indienne connaissait l’autonomie car c’était aussi la loi de la nature.
Elle chassait, dressait et récupérait des pièges, elle semait, cultivait et récoltait lorsque les hommes de la tribu partaient au loin.
Elle faisait des poteries, des ustensiles ; elle tissait et confectionnait des vêtements…
Les femmes avaient un rôle économique essentiel, en plus d’être des épouses et des mères.
La société matriarcale avait fait de ces femmes des propriétaires de terre, de maison.
Et elles pouvaient exercer une influence sur les hommes.
Chez les Choctaws, elles élisaient les chefs de clan.
Des femmes Sioux pouvaient décider d’être des guerrières pendant les combats.
Chez les Comanches, l'épouse d'un homme médecine assistait son mari.
L'adultère était parfois réprimé dans certaines tribus alors qu'il était parfaitement admis chez les Hopis.
Dans certaines tribus, les femmes avaient parfois la liberté de quitter leur époux quand elles le décidaient.
Oui…. Il s’agissait d’une société matriarcale.
La femme avait une place de premier rang.
La filiation était alors fortement influencée par cette position.
D'ailleurs, l'appartenance au clan dépendait généralement de la tribu d'origine de la mère.
Il se pouvait donc que les héritiers du pouvoir soient les fils de la soeur du chef.
Un oncle maternel pouvait également, de cette façon, avoir plus d'importance qu'un père.
Les homosexuels, quant à eux, avaient aussi une place dans la société.
Les Amérindiens considéraient la différence comme une richesse. Ils confiaient à ces two-spirits (deux esprits) des missions sacrées et ces derniers, perçus comme des dons de dieu, pouvaient ainsi devenir guérisseur, marieur ou prophète.
A l'inverse, les femmes prenaient part aux tâches du sexe opposé, partant à la chasse et à la guerre.
La dernière femme bien-aimée, Ghighau Nancy Ward, a démissionné en 1817.
Elle avait gagné son titre en prenant les armes de son mari défunt et en participant à une bataille.
Elle avait essayé de négocier et de maintenir la paix avec les Blancs, ce qui s’était avéré impossible.
Il a fallu 170 ans avant que les Cherokees aient de nouveau une femme chef suprême, Wilma Mankiller, qui fut élue en 1987.
Deb Haaland, est une Amérindienne devenue ministre aux Etats-Unis.
Les peuples autochtones ont désormais une représentante au sein de l’administration Biden.
Cette ancienne alcoolique et mère célibataire a toujours su braver les difficultés.
Le président, Joe Biden, l’a choisie pour diriger le Département de l’intérieur, une nomination qui vient d'être validée, ce lundi 15 mars 2021, par le Sénat. Elle va diriger une administration compétente dans la délivrance des permis d’exploiter les ressources naturelles du sous-sol (minerais, pétrole et gaz naturel) et de la gestion des terres publiques (environ un cinquième de la surface du pays), telles que les parcs nationaux.
Les Amérindiennes, ces squaws sont à nos yeux des femmes avant-gardistes.
En fait, cette société ne faisait que suivre la loi que leur imposait la Mère-Nature que ces Indiens respectaient…
Benjamin Franklin, l'un des pères fondateurs des Etats-Unis, aurait été inspiré par ces Indiens lorsqu’il défendit leur notion de liberté individuelles et de démocratie dans la Constitution des Etats-Unis d'Amérique.
Sans ces Indiens, l'Amérique aurait sans doute pris un tout autre visage.
Mais ceci est une autre histoire que nous aborderons plus tard au fil de nos découvertes dans Outlander.
Gratianne a réalisé les illustrations et relu les romans.
Françoise a relu l’Histoire des Indiens et a écrit le texte.
Bibliographie
Littérature, recherches historiques, filmographie, BD… sont très abondantes…
Nous avons relevé :
Thornton Russell, Les Cherokees, Editions du Rocher, Collection ''Nuage rouge'', 1997.
Vincent Bernard, Le sentier des larmes. Le grand exil des Indiens Cherokees, Paris, Flammarion, 2002.
Mais aussi ce site très complet :
https://www.arizona-dream.com/usa/amerindiens/articles/bibliographie-amerindienne.php?page=1
(1) T6 - et T8.2 : Les Cherokees de Caroline du Nord sont prospères et commercent avec les trappeurs et les villages colons : troc de fourrures, de tabac, d’alcool etc...
Claire et Jenny, au poste de traite des Beardsley, rencontrent deux guerriers Cherokees à cheval dans leurs plus beaux atours, se dirigeant vers le comptoir suivis de femmes à pied. Ils portaient d’énormes ballots remplis de courges, de haricots, de blé́et des salaisons sur leurs têtes ou leur dos.
(2) T6 - Jamie a retrouvé́ dans une grotte perchée dans les montagnes à 6 km de Fraser’s Ridge, un squelette de soldat espagnol témoin de leur passage.
Il montre à Claire ce qu’il va appeler « la grotte de l’Espagnol » ; c’était effectivement un espagnol : Un casque en métal, orné d’armoiries était posé à ses côtés avec un crucifix et un rosaire portant des inscriptions en latin.
(3) T7-1 : Le trappeur Myers explique à Jamie que la guerre des Tuscaroras, moins de cinquante ans plus tôt, a été un combat bref et violent. À la suite d’attaque contre des colons installés dans l’arrière pays le gouverneur de la Caroline du Nord a envoyé, une expédition punitive sur les villages indiens avec plusieurs batailles. Les Anglais mieux armés ont décimé les villages indiens. À la suite de ces attaques ils ont été adoptés par les Mohawks et sont entrés dans la puissante Confédération Iroquoise.
(4) T6 : Jamie à la demande du gouverneur de la Caroline du Nord va devenir un « agent Indien ». Cela consiste à parler avec eux et à leur offrir des cadeaux dans l’espoir qu’ils défendront les intérêts de la couronne. Il explique à Claire qu’il y a un bureau du Sud et un bureau du Nord, pour traiter des affaires indiennes dans les colonies.
(5) T6 : Roger apprend à Jamie que les Cherokees ont eu du mal à combattre les colons parce qu’ils étaient divisés, des villages décidant de se battre, d’autres de rester neutres. Certains avaient combattus avec les Loyalistes et d’autres avec les continentaux. Certains se sont cachés dans la montagne, et l’armée ne les a jamais trouvés...