Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Dans le script, absent de la série
Indications et séquences
Commentaires des scénaristes

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

 

ÉPISODE 601 SOUVENIRS (ECHOES) 

  

Écrit par Matthew B.Roberts 

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

 14 juin 2021

 COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE FRASER/ JAMIE FRASER /BRIANNA RANDALL FRASER/ ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

 

AIDAN MCCALLUM/ ALASTAIR MCLEOD /ALLAN-CHRISTIE/ AMY MCCALLUM /CAPITAINE THORNTON DONALD MACDONALD /FERGUS FRASER/ GEORDIE CHISHOLM/ HARRY CARRY/HAYES/ HIRAM CROMBI/E JAMES MCCREADY/ JOSIAH BEARDSLE/Y KENNY LINDSAY LESLEY/ LIZZIE WEMYSS /MALVA CHRISTIE/ MARSALI FRASER/ MME. BOGUE VIEUX CHARLIE /SOLDAT HUGHES/SOLDAT LAMBIE /RICHARD BROWN /RONNIE SINCLAIR TOM CHRISTIE /JEUNE IAN

 

INTÉRIEURS

 Prison d'Ardsmuir : Quartiers du gouverneur. Grande cellule

Fraser’s Ridge :  Grande maison :  Chambre à coucher. Cuisine. Infirmerie. Salon. Salle à manger

La maison de Fergus et Marsali

 

EXTÉRIEURS

 Prison d'Ardsmuir

Fraser’s Ridge :  Grande maison :  Le porche. Porche arrière.Rivière. Grenier à maïs. Écuries Campement de pêcheurs dans les bois

 

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

  DIALOGUES VOIX DIRECTE
 

 

Matthew B.Roberts 

« Le titre « Echoes » est significatif à plus d’un titre. Non seulement il s’agit d’une référence directe au titre du septième tome de la série Outlander (An Echo in the Bone), mais il est également très thématique. 

Dans cet épisode, par exemple, nous prenons conscience de divers échos du passé – à la fois d’un passé plus récent et d’événements survenus il y a plusieurs décennies. Après les événements traumatisants survenus à la fin de la cinquième saison, Jamie et Claire espèrent guérir et continuer leur vie, mais ils sont de plus en plus conscients qu'ils ne peuvent pas échapper au passé. 

Il y a un effet d’entraînement. Une ombre est portée sur eux. Comme nous le voyons tout au long de cet épisode, le passé vous rattrape parfois de manière inattendue. «  

 

 

Voici en guise de « Précédemment… » un rappel de la saison 5 fait par Claire en voix off.
Ses commentaires se concentrent sur les séquences et les personnages majeurs que nous retrouverons dans la saison 6.
Il y a une alternance de voix off et dialogues directs.
Chaque pensée de Claire est illustrée par un passage/une scène-clé de la saison 5. 

(ndlt) 

 

CLAIRE (voix off) : « Le temps se mesure de plusieurs manières « (Claire et Jamie au sommet du Ridge, près de la croix de feu 501)

JAMIE : « Tu ne vois aucun changement notable, Sassenach ?

CLAIRE : « Non. Tu es toujours toi-même » (Jamie et Claire le matin du mariage de Brianna et Roger, 501 puis dans leur tente le matin de la bataille d’Alamance, 507)

 

CLAIRE (voix off) : (sur la cérémonie du mariage de Brianna et Roger, 501) « les couleurs de nos vies changeaient… »

ROGER : (en regardant Brianna) « Tu es… »

BRIANNA : « Je t’aime aussi »

FERGUS : « On va l’appeler Félicité » (en présence de Claire et Brianna dans l’infirmerie après l’accouchement « en forêt » de Marsali, 509)

JAMIE : « Josiah, le chasseur »

JOSIAH : « c’est Keziah, mon frère » (Keziah découvert dans les bois par la milice en route pour Brownsville 502)

JOSIAH (à Lizzie) : « Mais je vous ennuie sans doute, Mademoiselle… » (dans le passage couvert avec les autres patients attendant d’être auscultés par Claire 501)

LIZZIE : « (se levant en souriant) « Lizzie »

 

CLAIRE (voix off) : » Le temps est-il la toile éternelle de Dieu ? » (Ian joue avec Jemmy en lui tendant l’opale, 511)

JEMMY : « elle est cassée ! »

ROGER : « il peut voyager… »

 

CLAIRE (voix off) : « Le moindre contact crée des vibrations qui résonnent à travers les âges (Toute la famille, sauf Ian, comprend avec stupeur que Jemmy peut voyager dans le temps, 511)

IAN : « Qu’est-ce que tu es ? »

CLAIRE : « Je viens d’une autre époque » (Claire et Jamie révèlent tout sur Claire et les voyageurs, 511)

 

CLAIRE (voix off) : « Vouloir que des événements se produisent, (Jamie fait sa prière à Dougal avant la Bataille d’Alamance, 507), faire avancer l’avenir »

 

CLAIRE : « Je change l’avenir chaque fois que je sauve, une vie. Alors, au diable le temps, l’espace et l’histoire. »  (Claire et Brianna dans l’infirmerie après la mort par négligence de Leith Farrish, 502)

IAN : « Il y a des choses qu’on pourrait changer ?  Une chose entre un homme et sa femme ? » (Ian demande à Claire comment voyager pour retrouver sa femme, 511)

 

CLAIRE (voix off) : » Où que l’on soit, on fait des choix… « (Lord John et Jamie marchant ensemble le soir du mariage, 501)

LORD JOHN : « Mais chaque jour, l’atmosphère se gâte dans les colonies. Je sens venir l’orage » (Lord John parle avec Jamie dans le salon, 511)

ROGER : « Tu es le sang de mon sang, la chair de ma chair » (Roger « marque » Jemmy comme son fils avec son sang, 501)

 

CLAIRE (Voix off : suite de… « on fait des choix… ») : « Parfois stupides… »

MURTAUGH (à Jocasta dans la cabane le soir du mariage, 501) : « Dans une autre vie, on aurait eu plus de temps »

CLAIRE (voix off) : » D’autres qui vous réservent pour quelqu’un » (séquence de la mort de Murtaugh dans les bras de Jamie, 507)

MURTAUGH : « N’aie pas peur, a bhalaich. Mourir ne fait pas mal »

JAMIE (à Tryon, en revenant au camp après la mort de Murtaugh, 507) » J’ai payé ma dette, je n’ai plus d’obligation envers la Couronne. Reprenez votre manteau, Monsieur »

 

CLAIRE (voix off) : » On peut juste espérer… » (images de la troupe des Brown arrivant sur le Ridge pour demander à Jamie de joindre leur milice, 511)

RICHARD BROWN : « Nous avons pris l’initiative de former un comité de sécurité »

 

CLAIRE (voix off) : « … Que les conséquences seront positives » (Lionel Brown découvre la plaque du Dr Rawlings, 511)

CLAIRE : « Qu’est-ce que ça veut dire ? Marsali ! » (Le gang de Lionel attaque le Ridge et kidnappe Claire, 511)

GERMAIN : « Maman ne se réveille pas « 

FERGUS : « Elle respire »

JAMIE : « Claire ! » (Fergus et Jamie découvrent Marsali dans l’infirmerie, au sol, et Jamie cherche Claire 511)

CLAIRE : « L’alambic, c’était vous « (Claire est aux mains du gang, 512)

LIONEL : « Ce n’est pas vous la maligne, Dr Rawlings ? » (Il gifle Claire avec toute sa haine) … Puis.  « Qui veut faire un tour sur la putain ? » (Le calvaire de Claire, 512)

JAMIE (Il vient délivrer et détacher Claire en découvrant avec horreur ce qu’elle a subi)

« Tu es vivante, tu es saine et sauve » … puis à ses hommes : « Tuez-les tous »

 

CLAIRE (Voix off) : « Avec du temps, tout se résout. »

MARSALI : « Je préfère vous voir brûler en enfer. Vous ne blesserez plus personne. »

(Marsali injecte la ciguë à Lionel le lendemain de son retour, 512)

 

CLAIRE (Voix off) : « La douleur est contenue, les épreuves sont éliminées, les pertes englouties… »

JAMIE (à Richard Brown quand il lui ramène son frère mort à Brownsville, 512) : « Je vous ai ramené votre frère »

RICHARD : « Lionel, il a récolté ce qu’il avait semé. Il l’avait cherché. Vous avez fait votre devoir. J’en ferai autant, le moment venu »

 

CLAIRE (voix off) : « Et si le temps est comparable à Dieu, alors la mémoire doit être le diable » (sur les images de Claire et Jamie contemplant « une journée ordinaire sur el Ridge » à la fin de l’épisode, 512). 

Paroles déjà prononcées par Claire dans l’épisode 505 « Nos choix de vies » - Perpetual Adoration. (Ndlt)

 

 

COLD OPEN (SEQUENCE PRE-GENERIQUE) A2 B2 EXT. ECOSSE – LA LANDE - JOUR - FLASHBACK (1753) 

Le paysage ancien de l'Écosse - pas tout à fait immuable à travers les âges, mais certainement intemporel - est toujours aussi majestueux, accidenté et battu par les intempéries. Landes escarpées sur fond de mer bleu dur.

Quelques lapins morts, attachés ensemble par les pattes, ayant été ramassés dans divers collets, sont entre les mains d'un garde de prison anglais, le Soldat Hughes (la vingtaine). Il en passe quelques-uns à l’homme qui marche à côté de lui, Tom Christie (la trentaine) - un Lowlander solennel, moraliste et protestant avec un sentiment assumé d'autosatisfaction.

 

Matthew B.Roberts 

« Nous avons souvent dit que l'Écosse était un personnage de la série, et nous avions hâte de présenter sa beauté intemporelle et sauvage en ouverture de la série – surtout après avoir passé si longtemps dans les colonies américaines (ou du moins dans une Ecosse doublant pour l’Amérique coloniale). 

 Les téléspectateurs n’attendaient peut-être pas le début de la série avec le séjour de Jamie à la prison d’Ardsmuir, mais nous étions ravis de revenir sur les expériences de Jamie là-bas et sur certaines des personnalités intéressantes qu’il y rencontre. Cette partie de l’histoire est importante pour comprendre les prochains chapitres de la vie des Fraser (dans leur présent au Ridge). 

Le lieu choisi pour filmer cette séquence, bien que magnifique, était assez éloigné et posait certains défis en termes d'éloignement du studio, d'accès et d'intégration dans le planning de tournage, etc., mais nous en sommes tombés amoureux et voulions nous assurer de rendre justice à la majesté de l'Écosse. 

Un avantage supplémentaire était que, étant à l’extérieur, cela présentait moins de risques de COVID que de filmer sur un plateau intérieur à une époque où la sécurité des acteurs et de l’équipe était primordiale pour nous. «  

 

Des prisonniers sont en train de charrier des cailloux qu’ils déposent sur un tas au milieu de la lande. On découvre Jamie, un des prisonniers, portant lui aussi ces lourds cailloux.

Les prisonniers ont l’air abattu ou fous de rage.

Soudain, on entend une voix tonitruante… Tom Chrisite.

TOM CHRISTIE (tenant plusieurs lièvres morts dans sa main) : » Nous voilà, mes amis protestants. Ce soir, nous allons festoyer dans la joie. Si le Seigneur satisfait le moindre passereau, que ne fera-t-il pas pour nous ? »

Son sourire révèle qu’il veut narguer les prisonniers catholiques en face de lui.

 

Matthew B.Roberts 

« Nous avons toujours à cœur de jouer sur les nuances de gris historiques et de présenter un portrait aussi réaliste et fidèle que possible de l’époque. Il n’en était pas autrement lorsqu’il s’agissait de représenter les multiples tensions représentées dans cette scène. Il est rare, voire inexistant, que les motivations ou les catalyseurs de certains événements socio-politiques (tels que le soulèvement jacobite de 1745 ou la bataille de Culloden) puissent être résumés ou classés dans des catégories parfaites et clairement définies. Les êtres humains sont complexes et, par conséquent, la société l’est aussi. 

 Certains spectateurs, peut-être moins familiers avec l'histoire écossaise, pourraient être surpris de voir ces deux factions religieuses à Ardsmuir. Alors que les Jacobites étaient certainement majoritairement catholiques et se battaient pour qu'un roi catholique soit installé sur le trône britannique, d'autres voulaient simplement un roi sur le trône, quelle que soit sa croyance, qui donnerait la priorité aux besoins du peuple écossais. 

D'autres encore se seraient battus pour des raisons trop longues pour être énumérées ici, mais, dans cette scène, on nous offre un aperçu de la manière dont les différents personnages se comportent et réagissent dans un environnement imprégné de conflit. «  

 

Certains des prisonniers catholiques qui travaillent à côté de Jamie sont énervés en entendant cela : quelques visages reconnaissables : Lesley et Hayes, Ronnie Sinclair, Kenny Lindsay et Geordie Chisholm, indignés, regardent Jamie.

LESLEY : » Je vous avais prévenu contre ce salopard de sermonneur. « 

HAYES (à Jamie) : » Oui. Maintenant que tu es parmi nous, tu pourrais peut-être le raisonner ? « 

Après avoir passé sept ans seul dans une grotte sans Claire, l’esprit de Jamie est brisé. Il veut juste purger sa peine en paix.

JAMIE : « Pourquoi m'écouterait-il ? « 

HAYES : « Eh bien... parce que tu es Mac Dubh. Si quelqu’un peut le remettre à sa place, c'est toi... « 

Mais Jamie baisse simplement la tête pour continuer à travailler.

JAMIE : « Continuez. « 

RONNIE SINCLAIR : « Mais… »

 Cependant, un autre homme, connu sous le nom de Old Charlie, poussé à la maladie mentale par les horreurs de la guerre et l'emprisonnement, prend la parole maintenant. Il croit qu'il est en fait le Bonnie Prince lui-même.

 

 Matthew B.Roberts 

« Nous voulions essayer d'illustrer les difficultés mentales persistantes de la guerre, et l'inclusion d'un personnage comme Old Charlie – qui doit recourir à un mécanisme d'adaptation assez extrême pour survivre – était un moyen d'y parvenir. Son sort suscite notre sympathie et donne une dimension supplémentaire aux luttes des prisonniers, qui vont au-delà de l’épuisement physique, du manque de nourriture et de médicaments. «  

  

OLD CHARLIE (s’adressant aux lapins) : » Mes fidèles sujets, comment pouvons-nous supporter cette injustice ? Il nous faut des provisions si nous devons marcher vers Culloden pour affronter l’Armée britannique -- nous devons garder notre force ! »

JAMES MCCREADY (18 ans), un jeune homme au teint jaunâtre et émacié, qui devient lentement aveugle à cause du manque de nutrition en prison, intervient. Il se sent désolé pour le vieil homme délirant –

HAYES : » Quelqu’un peut-il le faire taire ? »

JAMES MCCREADY : « Laisse-le, il est inoffensif. N’ayez crainte, Votre Altesse. Je vais vous en chercher »

 VIEUX CHARLIE : « Merci, jeune James. C’est gentil »

 JAMES MCCREADY : « Bien sûr, Sire » (en faisant une révérence)

Old Charlie se tient dans l'expectative - et James McCready comprend rapidement l'allusion... Certains membres du groupe jacobite/catholique qui ont fait preuve de gentillesse envers Old Charlie se sont inclinés devant lui. James s'incline gracieusement.

 Remarquant ce qui se passe, Tom Christie est furieux – il crie après James.

TOM CHRISTIE : » Lève-toi immédiatement ! »

VIEUX CHARLIE : « Pourquoi ? Un soldat fidèle et loyal s'incline devant son futur roi - son Bonnie Prince. »

 TOM CHRISTIE : » Espèce de vieux fou. Lève-toi, James. Tu es un soldat dans l'armée du Seigneur.  Même si tu es un fichu papiste, on est tous prisonniers. Mais vous, les catholiques… » »

 Mais James ne bouge pas. Quelques autres hommes catholiques commencent même à le rejoindre – exécutant des révérences élaborées et exagérées.

 TOM CHRISTIE (continue) : « Acceptez que l’Écosse soit entre les mains d'un Roi protestant... »

 À ce moment-là, quelques hommes catholiques se précipitent de l’autre côté du ruisseau pour tenter de prendre les lapins aux protestants. (Bande de païens, pourquoi auraient-ils les lapins ?) Une vilaine bagarre éclate. Et les choses deviennent incontrôlables, malgré l’intervention des soldats.
Jamie regarde mais choisit de rester en retrait.

 

C2INT. PRISON D'ARDSMUIR - QUARTIERS DU GOUVERNEUR - JOUR - FLASHBACK 

Il y a un souper pour deux personnes, disposé sur la table.

Assis là se trouvent le Gouverneur dépité d'Ardsmuir, Harry Quarry (Par ailleurs un ami des frères Grey, ndlt) et Tom.

Tom salive devant ce repas appétissant, mais n’ose pas prendre une bouchée.

Pas encore invité à participer, Jamie se tient péniblement debout devant la table.

HARRY QUARRY : « Qu'est-ce qui vous empêche de manger, M. Christie ? Je suis certain que ce n'est pas par manque d'appétit. « 

 

Matthew B.Roberts 

« Cette scène est l'introduction de Jamie au gouverneur d'Ardsmuir (ou directeur), Harry Quarry, que nous avons rencontré dans la saison 3. C'est également un moyen important d'établir la politique de la prison et certaines des tensions fondamentales dans la relation entre Jamie et Tom Christie. – qui sont, à leur tour, médiatisées par le désir de Quarry de réaffirmer l'ordre hiérarchique. 

 Quarry veut maintenir l'ordre, et il est clair que Tom Christie se considère comme le chef de facto des hommes. Sanctimonieux et bien-pensant, Tom est désireux de plaire à Quarry même si cela signifie jeter les autres aux loups, pour ainsi dire. Mais ses actions sont fondées sur la conviction qu’il agit pour le bien. Il est assez heureux de suggérer de soumettre les hommes à des travaux forcés si cela signifie qu'ils recevront une leçon. 

 Il perçoit la présence de Jamie comme une menace pour son leadership. 

 Jamie, quant à lui, veut simplement exécuter sa peine en paix. Complètement effondré et dévasté après avoir renvoyé Claire à travers les pierres avant Culloden (et avoir ensuite passé sept ans dans une grotte), Jamie est un leader réticent. 

Cependant, en étant témoin du comportement quelque peu flagorneur de Tom à ce moment précis, Jamie commence à se demander s'il devra reconsidérer son rôle. «  

 

Tom regarde Quarry d'un air vide. Quarry regarde Jamie.

 HARRY QUARRY : » Peut-être pensez-vous impertinent de ma part de ne pas avoir invité notre voisin à dîner avec nous ? « 

TOM CHRISTIE : » Bien sûr que non, Monsieur... Il est comme les autres »

 JAMIE : « Je n'ai rien fait et je n'ai aucune envie d’être ici, Monsieur. « 

HARRY QUARRY : » Bien. Je ne veux ni vous voir, ni entendre parler de vous plus que nécessaire. »

 JAMIE : » Le sentiment est réciproque, Gouverneur. »

 HARRY QUARRY : » Mais quand j'entends parler d'un "James" s'inclinant en hommage à… »

 Tom jette un coup d'œil à Jamie et l'interrompt, supposant que Quarry l’accuse. Mais Tom est pointilleux sur de telles questions – il est à cheval sur le bien et le mal.

TOM CHRISTIE : » Pas ce James, monsieur, c'était le jeune James McCready » --

Jamie jette un coup d'œil à Tom – surpris de la rapidité avec laquelle Tom a lâché cette information. Quarry regarde Jamie et sourit.

HARRY QUARRY : « Ha. J‘aurais dû savoir que le tristement célèbre « Jamie le Rouge » ne ferait pas ça. « 

Tom ressent une légère pointe d'humiliation à la mention de « célèbre ». Mais Quarry prend cela comme un repère et s'adresse maintenant à Jamie.

HARRY QUARRY : » Mais vous devez vous demander pourquoi je vous ai convoqué ici, M. Fraser ? Asseyez-vous s'il vous plait. « 

Un ordre. Jamie s'assoit à table à contrecœur, et un prisonnier (désigné comme serviteur de Quarry) apporte immédiatement un troisième repas et le place devant Jamie.

 JAMIE : » Comme je l’ai dit, je n’ai rien fait. « 

HARRY QUARRY : « Je voulais me présenter. Et vous rappeler à tous les deux la courtoisie que j‘attends. Celle qui empêche M. Christie de prendre sa première bouchée : la connaissance de ma supériorité. »

 Quarry cherche sur le visage de Tom des signes indiquant qu'il a été compris.

HARRY QUARRY : » Je ne peux pas laisser des prisonniers se comporter en seigneurs. C'est un manque de respect flagrant pour le rang et l’ordre. Une insulte à l’armée de Sa Majesté et à moi. « 

JAMIE : » Si je peux me permettre, gouverneur, le vieux Charlie n'est pas sain d'esprit et … »

Quarry s'en fiche. Et hurle, perdant son sang-froid maintenant.

 HARRY QUARRY : « Et je me crois au-dessus de fréquenter des fous et prisonniers dégénérés. « 

Soudain, Harry fait signe au prisonnier d'emporter la délicieuse nourriture devant Tom et Jamie. Son propre repas reste.

HARRY QUARRY : » Rien ne m'empêche de faire ce que je veux, même pas le mince voile de courtoisie entre nous. Vous êtes instruit, M. Christie. Avec vous, je peux raisonner. (Puis à Jamie) Je sais que les hommes vous respectent en tant que soldat. Nous étions tous les deux sur la lande de Culloden ce jour-là. Et maintenant nous sommes ici, faisant au mieux de la situation. Mais mon capitaine me dit que votre arrivée ici a excité les hommes. Ne faites rien pour les exciter davantage. « 

Jamie hoche la tête en signe d’approbation.

 HARRY QUARRY : » Eh bien, comment les hommes seront-ils punis pour leur comportement ? « 

Un Jamie stoïque ne répond rien. Quarry l'étudie et sourit – bien ! Tom intervient.

 TOM CHRISTIE : » Ils doivent recevoir une leçon, gouverneur. « 

HARRY QUARRY : « Une journée de dur labeur. Demain. Pour tous, sauf vous deux. Bienvenue, M. Fraser... Les gardes vous raccompagneront. »

 Jamie se lève pour partir, mais ce faisant, il aperçoit un geste maçonnique entre Tom et Quarry – une brève pression des mains et une tape sur l'articulation du pouce avant qu'ils se séparent.

Escorté par des gardes, Jamie quitte les quartiers du gouverneur et entre dans le couloir sinistre et sombre... 

 

 

D2 INT. PRISON D'ARDSMUIR - GRANDE CELLULE - NUIT - FLASHBACK (1753) 

Jamie est retourné dans son coin sombre. Lesley et Hayes n’osent pas l’approcher – il est clair qu'il veut rester seul. Mais le jeune James – qui est à quatre pattes, tâtonnant le sol, se heurte à Jamie, posant accidentellement ses mains sur la jambe de Jamie.

JAMIE : » Hé ! »

La main de Jamie attrape instinctivement le poignet de James... Le garçon est à la fois embarrassé et s'excuse.

JAMES MCCREADY : » Désolé... je ne voulais pas – Je perds lentement la vue... »

JAMIE : » Que fais-tu ? »

James guide la main de Jamie vers le médaillon vide – 

JAMES MCCREADY : » Je cherche une mèche de cheveux. Ma Rebecca me l'a donnée. Elle est tombée quand les gardes ont trouvé ça. »

 JAMIE : » Elle a dû disparaitre il y a longtemps, mon garçon. »

 JAMES MCCREADY : « J'oublie son visage. « 

C’est un garçon au bord de la dépression. Sa question est innocente, née d'un véritable désir d'être guidé --  

JAMES MCCREADY : « Vous aussi ? J'ai entendu les hommes dire que votre femme était partie et... (après un temps) M. Christie me dit de penser plutôt à Dieu... Vous pensez que tout ce que nous avons traversé n’a servi à rien ? « 

 JAMIE : » S'il y a une chance qu'elle t’attende, alors, non. Ce que nous avons connu, certains ne le connaitront jamais. Ce n’est pas juste mais c'est éternel - et c'est à nous. Si elle t’aime comme tu l'aimes, elle est toujours avec toi, mon garçon. Pense à elle... elle viendra. »

Encouragé, James ferme les yeux, convoquant Rebecca...

 

 

Matthew B.Roberts 

« L’interaction de Jamie avec le jeune James McCready nous aide à mieux comprendre son état mental et, finalement, confirme sa force de leader. Ses paroles d'amour parlent de sa relation avec Claire : il sait à quel point il a de la chance de l'avoir trouvée et la considère comme son âme sœur éternelle. «  

  

 

 E2 EXT. ARDSMUIR - MAURE - JOUR - FLASHBACK (1753) 

Encore une journée de travail sur la lande. Les cailloux qui étaient transportés auparavant sont utilisés pour construire un mur. Un mur totalement inutile, au milieu de nulle part, c'est le dur labeur promis par le gouverneur. Les deux groupes distincts de prisonniers travaillent aux extrémités opposées. Inattentifs, les gardes en arrière-plan surveillent à peine, préférant s'asseoir ou discuter entre eux.

Faisant de son mieux pour suivre ses camarades catholiques – parmi eux Jamie – le vieux Charlie est clairement confus.

VIEUX CHARLIE : » Ce mur, il nous protégera les traîtres quand nous les affrontons sur le champ de bataille. »

Hayes jette un coup d'œil ostensible au groupe de prisonniers protestants, qui sont mieux nourris -- et donc plus forts -- que la plupart des prisonniers catholiques... dont certains ont du mal à accomplir la tâche à accomplir – 

HAYES : » Cela dépend de qui tu penses que les traîtres sont, Charlie... »

 Charlie regarde maintenant Tom qui, selon les instructions du gouverneur, ne travaille pas. Tom sent le regard des deux hommes le brûler le dos et se retourne. 

TOM CHRISTIE : » Qu'est-ce que vous regardez ? Continuez à travailler. » 

 Mais avant que Hayes ne puisse répondre, Tom remarque maintenant Jamie, qui travaille aux côtés du groupe d'hommes catholiques. Il s'approche.

TOM : » Qu’est-ce qui vous prend ? Pourquoi aidez-vous ? Vous avez entendu ce que le gouverneur a dit. »

 Jamie hausse les épaules. Ses motivations sont doubles. Il ne peut s’empêcher d’intervenir lorsque les autres souffrent. Il ne veut pas non plus être traité différemment des autres : il veut qu’on le laisse tranquille.

JAMIE : » Je fais en sorte de nous sortir d’ici... pour purger ma peine en paix. « 

KENNY LINDSAY (à Tom) : » Et si tu avais une âme, toi qui prêches sans cesse, tu ferais la même chose. « 

GEORDIE CHISHOLM : « Lui ? Donner un coup de main pour aider un humble Jacobite ? Il préfère te voir tomber à ses pieds. Et te cracher dessus. »

TOM : « Ne me tente pas « 

LESLEY : » Cela n’a aucune importance. Tu ne briseras pas nos esprits, Christie. Jacobite un jour, Jacobite toujours, hein Mac Dubh ? »

 Lesley, commence à chanter une chanson populaire jacobite : « Hey Johnnie Cope » (racontant la défaite de Sir John Cope et de l'armée britannique face aux Écossais à la bataille de Prestonpans).

Lesley continue sa chanson.

 

Matthew B. Roberts 

« Cette chanson entraînante est contemporaine de l'époque et aurait été écrite par un agriculteur local qui avait visité le site de bataille au XVIIIe siècle. Nous avons déjà entendu Lesley (Keith Fleming) chanter une fois, lorsqu'il interprète une complainte mélancolique en gaélique dans l'épisode 401. 

Nous adorons la voix de Keith et savions qu'il ferait un superbe travail. Nous étions ravis de lui donner une autre occasion de chanter et d’aimer qu’un morceau de musique traditionnelle prenne vie dans la série. » 

 

Cela renforce le moral – trop, de l’avis de Tom. D’autres commencent à se joindre au chœur entraînant, chantant la chanson avec enthousiasme.

 RONNIE SINCLAIR : « Je parie que tu ne la connais pas celle-là, Christie. »

TOM CHRISTIE : » Vous serez tous damnés. »

 Les prisonniers catholiques sont désormais plus concentrés sur leur chant que sur la construction de leur pan de mur – les protestants s'arrêtent pour regarder et sont irrités. Et les gardes l’ont remarqué aussi. Jamie continue de travailler...

SOLDAT HUGHES : » Mettez ces hommes en rang, Fraser... » – « De l’ordre dans les rangs, Christie ! »

 Une faible tentative de rétablir un semblant d'ordre. Hughes n’est pas assez payé pour faire face à de telles absurdités. Il retourne vers les autres gardes. Mais les paroles de la chanson sont très moqueuses, presque une satire

 Tom veut prendre le contrôle, mais n'a aucune autorité —

TOM CHRISTIE : » Silence ! Pour l'amour de Dieu ! (Puis citant la Bible) Le Seigneur est ma force et mon chant, il est devenu mon salut... et je l'exalterai ! « 

Et maintenant, la situation commence à tourner mal – alors que certains des hommes de Tom affrontent les prisonniers catholiques. Un autre combat – encore pire que le précédent.

TOM CHRISTIE : » Pour l’amour de Dieu, arrêtez ! »

Dans la mêlée, le jeune James McCready est frappé brutalement contre le mur par l'un des hommes de Tom -- C'en est trop pour Jamie. Il ne peut plus rester les bras croisés. Il est temps de prendre les choses en main.

 JAMIE (hurle en gaélique) : » Sguiribh ! Assez ! »

 

 Matthew B.Roberts 

« Nous voulions montrer à quel point les croyances religieuses de Tom sont profondément enracinées : il est capable de citer la Bible de mémoire et a toujours un verset apparemment approprié (du moins c'est ce qu'il croit) au bout de sa langue. Ici, ses paroles sont juxtaposées au chant tapageur des hommes. Il a du mal à rétablir l'ordre et à trouver un moyen de communiquer avec les autres prisonniers qui les touche. 

En revanche, nous constatons que la présence imposante de Jamie et son cri de 

« Sguiribh » en gaélique résonnent auprès de ses compatriotes et font appel à leur sentiment d’appartenance. Les hommes respectent son autorité. «  

 

À la surprise de Tom, les prisonniers obéissent et s'arrêtent net. Jamie s'agenouille près du garçon blessé, mais il n'y a rien à faire. Incapable de supporter ce spectacle horrible, Tom vomit. 

 JAMIE : » Il est mort. « 

Le vieux Charlie sort de sa poche un morceau de tartan de la taille d'un mouchoir.

OLD CHARLIE : » Un peu de tartan pour ton voyage, mon cher garçon. « 

Le soldat Hughes arrive, suivi du capitaine Thornton et de quelques autres gardes. Il pâlit à la vue de James...  

CAPITAINE THORNTON : » ça vient d’où, sale racaille ? « 

Un capitaine Thornton furieux prend le tartan des mains du soldat. La goutte d'eau qui fait déborder le vase –

CAPITAINE THORNTON : » Vous savez que c’est interdit. Hors-la loi ! Si mes supérieurs l’apprenaient…Était-ce celui du garçon ? « 

Un moment de silence. Thornton regarde James, bouillonnant de rage.

 CAPITAINE THORNTON : » Je ne peux pas le punir, n'est-ce pas ? Il est déjà mort. L'un de vous ferait mieux de parler ou je vous flagellerai tous moi-même. « 

Tom regarde Old Charlie, qui tremble de peur. Tom lève la main – pour désigner Old Charlie, mais Jamie le devance.

JAMIE : » C'est à moi. C'est mon tartan. « 

Fin de la scène sur un Jamie stoïque – prêt à accepter la punition à laquelle il sera désormais inévitablement confronté.

 

 

F2INT. PRISON D'ARDSMUIR - GRANDE CELLULE - NUIT - FLASHBACK - UN PEU PLUS TARD – 

Les hommes restent dans un silence de pierre alors que Jamie est sur le point d'être flagellé par le capitaine Thornton. Tom regarde, consterné, et remarque les cicatrices choquantes sur le dos de Jamie lorsque Jamie enlève sa chemise...

Le reste des hommes regardent, à la fois admiratifs et humiliés par le geste héroïque de Jamie. Tom secoue la tête en signe de désapprobation. Il regarde Jamie. Ce n’est pas bien.

 

Matthew B.Roberts 

« Dans cette scène, Tom Christie voit les cicatrices qui sont déjà sur le dos de Jamie – et suppose que Jamie a dû faire quelque chose de terrible pour les mériter. Il ne peut pas imaginer un monde dans lequel les hommes seraient punis pour des crimes qu’ils n’ont pas commis ou parce qu’ils seraient prêts à assumer la responsabilité de quelque chose qu’ils n’auraient pas fait. 

 Alors que certains pourraient considérer les actions de Jamie ici comme complètement altruistes et héroïques, Tom a du mal à voir au-delà de sa propre vision du monde en noir et blanc – à ses yeux, la personne qui a commis le soi-disant « crime » (Old Charlie) a échappé à la punition. Il accepte sans réserve les règles de la prison et ne comprend pas qu'il puisse y avoir des circonstances dans lesquelles contourner les règles peut, en fait, être plus responsable moralement ou plus bienveillant que de simplement les suivre aveuglément. » 

 

 Jamie subit sa punition en silence, tout comme il l'a fait il y a tant d'années aux mains de Black Jack Randall. Mais il y a une différence. Lorsqu'il ouvre les yeux, il voit... Claire, debout, près de lui, vêtue de blanc. Elle regarde la flagellation, son expression rayonnant d'un mélange d'empathie et d'amour.

 

Matthew B.Roberts 

« Il était important pour nous de souligner à quel point Claire est centrale dans l’être même de Jamie. Elle le soutient dans les moments d’obscurité même lorsqu’elle n’est pas physiquement présente – son influence se fait toujours sentir. 

Son apparition ici a une aura très éthérée – presque angélique. Cela rejoint le commentaire ultérieur de Jamie dans l’épisode : « Claire… parfois je pense que tu es un ange… » 

 

Quand c'est fait, Jamie est emmené, en passant devant Tom.

 TOM CHRISTIE : » Ce n’était pas juste. « 

Jamie lance à Tom un regard plein de pitié – ce qui le rend furieux.

 JAMIE : » Vraiment ? »

 

 

 G2 INT. PRISON D'ARDSMUIR - GRANDE CELLULE - JOUR - FLASHBACK 

C’est le matin. Le soldat Hughes réveille les prisonniers. Il fait trembler les barreaux de la cellule et déverrouille la porte...

SOLDAT HUGHES : » Debout ! C’est l’heure ! »

Tom se lève pour obéir. Mais personne d’autre ne bouge. Après avoir été occupé à laver le sang de James McCready sur sa chemise, Jamie se lève maintenant – grimaçant sous l'effort, à cause de ses nouvelles blessures (et de ses fers) – pour faire face au soldat Hughes.

 JAMIE : » James McCready est mort. Personne n’ira travailler aujourd'hui. »

 Hughes regarde Jamie et les prisonniers – il n'a sûrement pas bien entendu ? Face à l’inertie des prisonniers, il s’en va et referme la porte à clé.
Tom ne comprend pas ce qui se passe… Et encore moins l’attitude de Jamie.

 

 H2 INT. PRISON D'ARDSMUIR - QUARTIERS DU GOUVERNEUR - JOUR - FLASHBACK 

Jamie a été amené à un Quarry furieux, pour avoir refusé de travailler et encouragé les autres prisonniers à résister également.

HARRY QUARRY : « Selon Christie, vous êtes un fauteur de troubles. Et nous y voilà ». JAMIE : » Je n’ai aucune querelle avec lui. Cependant il semble en avoir une avec moi. « 

HARRY QUARRY : « Naturellement. Vous êtes un Jacobite et lui appartient à une espèce plus respectable. « 

JAMIE : » Tout ce que je veux, c'est qu'on me laisse tranquille. À purger ma peine. »

 HARRY QUARRY : «   Alors pourquoi défiez-vous mes ordres ? « 

JAMIE : » Un homme est mort. Les hommes ici sont divisés. L'Écosse entière est déchirée par cette rébellion. Certains ici suivent Christie parce qu’il leur a dit que s'ils changeaient de croyance, ils n’auraient pas peur... Mais la peur est toujours là. Ils ont besoin de nourriture et de médicaments. Mais ils ont aussi besoin de paix. « 

Jamie jette un coup d'œil autour de la pièce terne. Il se rapproche de Quarry qui recule instinctivement…

JAMIE : » Je pense que vous voulez la même chose que moi. Faire votre devoir et partir ensuite vers de verts pâturages. »

 Quarry réfléchit un moment. Jamie a touché une corde sensible.

 JAMIE : » Je vous ai vus, vous et Christie, vous saluer. Faites de moi un franc-maçon. « 

HARRY QUARRY : « Pourquoi ? N'avez-vous aucun respect pour votre pape ? Vous seriez excommunié... « 

JAMIE : » Le Pape n'est pas ici avec moi et mes hommes. N'importe quel homme peut être franc-maçon, tant qu'il croit en un Être Suprême... Et c'est ce que je fais. « 

HARRY QUARRY : » Mais pourquoi le voulez-vous ? »

 JAMIE : » Les hommes m'écouteront. »

Quarry comprend et approuve.

 

 I2 EXT. PRISON D'ARDSMUIR - LA LANDE - JOUR - FLASHBACK (1753). 

Les prisonniers regardent Jamie placer un brin de bruyère dans le médaillon du jeune James et le glisser dans un trou du cairn qu'ils ont tous construit. Ensuite, Jamie recouvre le trou avec une pierre. D'autres hommes s'avancent et touchent doucement le cairn en souvenir du jeune garçon. Au grand étonnement de Tom, Jamie s'adresse aux prisonniers.

Dans cette scène, Jamie n’a pas les fers … ? (ndlt) 

 JAMIE : » Finis les combats insensés -- Catholiques contre protestants.

Jamie fait un signe vers le cairn-- Nous ne sommes peut-être pas des tailleurs de pierre, mais nous sommes tous des Écossais. Désormais, cette prison sera une loge. Nous serons francs-maçons... unis par notre croyance dans le Grand Architecte de l'Univers... Mais toute discussion sur la politique ou la religion est interdite. Qui se joint à moi ? « 

Hayes s'avance avec enthousiasme. Jamie effectue la poignée de main maçonnique avec lui. Quelques autres s'avancent, désireux de se ranger du côté de Jamie, et font la même chose. Le soldat Hughes s'approche, ignorant complètement Tom...

 HUGHES : » Fraser ! Le gouverneur vous demande pour le déjeuner, maintenant. « 

Pendant une fraction de seconde, Jamie hésite. Tom observe les hommes qui regardent Jamie avec admiration. Hayes regarde Tom puis revient à Jamie.

HAYES : » Vas-y Mac Dubh. Peut-être que les choses iront mieux... « 

Tom regarde, découragé, Jamie partir déjeuner avec le gouverneur, sachant qu'il a été remplacé en tant que représentant des prisonniers.

 

J2 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON – JOUR - 1774 

 A pied, un homme s'avance sur le chemin vers la Grande Maison : Tom Christie. Il s'arrête un instant, presque incrédule, admirant la grandeur de la vue, les dépendances, la propriété.

Il prend une profonde inspiration comme pour se préparer, ravalant sa fierté, réprimant une vague d'envie et se préparant à s'approcher de la maison...

 

 

GENERIQUE 

  

TITLE CARD : 

Claire, dans l’infirmerie : on voit un système complexe, dont une sorte d’alambic, mis en place par Claire qui recueille avec précaution… De l’éther. Elle y est parvenue !

 

 2INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PUIS INFIRMERIE - JOUR (1774) 

Vues successives de la vie quotidienne sur le Ridge, nous sommes en hiver : Lizzie (elle ne porte pas de coiffe en cette saison 6…) puise de l’eau au puits (élément nouveau au Ridge), les chèvres qui mangent leur foin pendant qu’on les trait, Mme Bug ramasse le linge,  les jumeaux Beardsley  montent un treillage dans le jardin, des fermiers labourent un lopin, s’occupent du séchoir à maïs (aussi nouvellement construit), Ian rentre de la chasse avec un cerf sur l’épaule, des cavaliers qui arrivent au Ridge (on découvre par la même occasion le nouveau bâtiment de l’écurie).

 

 

Matthew B.Roberts 

 « À mesure que la communauté de Fraser’s Ridge grandit, les commodités le font également – il y a un certain nombre de nouveaux ajouts cette saison, notamment un séchoir pour le maïs, un puits et une grande écurie. » 

 

Coupure sur l’infirmerie :  plan fixe sur un sablier qui laisse égrener le temps…   Puis sur Jamie qui entre et appelle Claire.

Claire est allongée sur le lit de l’infirmerie dans un sommeil profond. Jamie se penche sur elle, inquiet.

 JAMIE : « Claire ! Claire... réveille-toi... »

 Ses yeux s'ouvrent lentement alors qu'elle se réveille. Alors…

CLAIRE : « Jésus H. Roosevelt Christ. Tu m'as fait peur, Jamie. »

 JAMIE : « Je te trouve ici, respirant à peine, je t’ai crue partie à la rencontre du Christ lui-même et c’est moi qui te fais peur ? »

 Jamie remarque la lueur d'excitation qui brille désormais dans les yeux de Claire. Il peut dire qu’elle a préparé quelque chose.

CLAIRE : » Je vais bien. Mieux que bien, en fait. Ça a marché ! « 

Claire vérifie le sablier posé sur une petite table à côté du lit, qui se trouve à côté d'un masque Ferguson fait maison. Elle écrit dans son journal de bord les quantités et des durées.

 CLAIRE : » Je n’ai été inconsciente que trois ou quatre minutes. « 

Elle est ravie de ce qui est évidemment une expérience qu’elle mène. Jamie voit son esprit s'emballer.

JAMIE : « De quoi diable parles-tu ? « 

 Claire se dirige vers le comptoir où se trouvent une bouteille étiquetée « éthanol » et un appareil de distillation – complété par un bec en verre en forme de bulle. 

 CLAIRE : » Je n'aurai plus besoin de laudanum ni de whisky « 

JAMIE : » Une confession à faire, Sassenach ? « 

CLAIRE : « Oui. Je viens de recréer un anesthésique. Eh bien, en quelque sorte. Ça s’appelle l’éther. « 

JAMIE : » Et ça t'a endormi ? « 

 CLAIRE : « C’est plus profond que le sommeil... « 

JAMIE : « Qu’est-ce que ça fait ? »

 CLAIRE : « C'est ça tout l’intérêt – On ne ressent rien. « 

JAMIE : « Est-ce sûr ? « 

CLAIRE : « Plus sûr que de mourir dans l'agonie, d’une rupture d'appendice – Avec l’éther, je pourrai opérer un patient sans qu’il le sente... Eh bien, jusqu'à... »

 JAMIE : « Jusqu'à ce qu'ils se réveillent ? Cela ne me semble pas bon, Sassenach « 

CLAIRE : « Non, c’est sacrément merveilleux... »

 Maintenant, il y a une lueur dans les yeux de Jamie alors qu'il se rapproche d'elle –désirant sans ambiguïté un baiser.

 JAMIE : « Ce serait dommage de ne rien ressentir... « 

Ils s’embrassent.

 CLAIRE : » Ce n'est pas le traitement standard pour tous mes patients... »

 JAMIE : » J'espère que non... C'est dommage que tu ne puisses pas les endormir pendant cent ans sauf nous. « 

CLAIRE : » Et arrêter le temps. Ce serait délicieux, non ? »

JAMIE : » Oui. Attendre que cette guerre soit terminée. Oublier les Browns et leur Comité de sécurité. Rester entre nous « 

CLAIRE : « On pourrait faire ça ? »

 Jamie sort une lettre de sa poche – certainement ce dont il est venu lui parler avant de se laisser distraire.

JAMIE : » Le major MacDonald m'a demandé d'être un agent des Indiens -- pour agir à titre de représentant de la Couronne auprès des Cherokee et « améliorer les relations avec nos Indiens voisins."

CLAIRE : » Et les persuader de continuer à défendre le roi. Nouveau gouverneur, même pouvoir. »

 JAMIE : » Je vais refuser »

CLAIRE : » Bien. (Récupérant sa trousse médicale) Je vais aller voir Marsali. « 

Jamie prend le masque et le rapproche de son nez, vite méfiant dès qu’il le sent… Et il le repose précipitamment sur le comptoir.

 

 

3 EXT. FRASER'S RIDGE - JOUR  

Jamie et Claire sont ensemble dans le chariot, à une allure tranquille, profitant des activités et des sons du Ridge. Claire surprend Jamie en train de la regarder furtivement. CLAIRE : » Je vais bien, tu sais. « 

JAMIE : » Oui. Je sais. J’ai plaisir à te voir, c’est tout. »

Claire sait que c'est vrai, sauf que dans ce cas, son inquiétude est fondée sur son désir de la protéger et de la faire se sentir en sécurité après les horribles événements de l'épisode 512.

Elle est touchée, mais elle sait qu'il ne peut pas rester collé à ses côtés pour toujours... CLAIRE : » Tu es mon ombre depuis… »

 Pas besoin de finir la phrase, ils savent tous les deux de quoi elle parle.

 

Matthew B.Roberts 

« La phrase de Claire « tu es comme mon ombre depuis… » traduit une partie de la difficulté qu'a Claire à parler de l'horrible agression qu'elle a subie à la fin de la saison 5. Elle est incapable de se résoudre à terminer la phrase. 

Cela traduit également la profondeur de l’attention que Jamie lui porte – il veut être toujours à ses côtés et assurer sa sécurité : un désir noble mais qui n’est pas nécessairement pratique ou possible dans leur situation. «  

 

CLAIRE : » Vas-tu m'accompagner pour toujours à chaque visite à domicile ? »

 JAMIE : » Et longtemps après ça, Sassenach. »

 Il sourit. Elle lui rend son sourire, malgré les circonstances, elle est toujours heureuse d’avoir sa compagnie. Ils continuent leur route vers Marsali...

 

4INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - 

 Brianna trie différents colis, à la recherche de celui qu'elle attendait.

BRIANNA : « Mme Bug a un don pour cacher les colis »

 Pendant ce temps, d'humeur philosophique, Roger cherche des ingrédients pour leur préparer une boisson chaude.

 ROGER : « Alors, thé ou café ? »

 BRIANNA : « Ce que tu trouveras, je suppose... »

 ROGER : « Imagine combien de bonnes tasses de thé ont été gaspillées dans ce fichu port... « 

 

(Roger fait allusion à la fameuse Boston Tea Party du 16 décembre 1773, où une cargaison de 40 tonnes de thé anglais ont été jetées dans le port de Boston par des Insurgents (déguisés en Indiens…). Cet épisode est considéré comme un moment fondateur amenant à la Guerre d’Indépendance. (Ndlt) 

 

BRIANNE (taquine) : « Hé, de quel côté es-tu ? »

 ROGER : « N'oublie pas que ta mère et moi étions du côté des perdants... »

 BRIANNA : « Je n’ai pas oublié. Mais maintenant que tu es là... tu es évidemment un patriote, non ? « 

 

Matthew B.Roberts 

« Écrire une série sur le voyage dans le temps soulève souvent des questions intéressantes. En tant que scénaristes, nous nous mettons à la place des personnages et sommes souvent aux prises avec ce que nous pensons que quelqu’un – ou même nous-mêmes – pourrions faire (ou aurions fait) si nous nous trouvions dans une situation similaire. 

Si Roger ne savait pas quelle serait l’issue de la Révolution, aurait-il été fidèle au Royaume-Uni ou aurait-il décidé de prendre les armes ? C'était amusant d'insuffler à la scène un tout petit peu d'humour en référence à la Boston Tea Party, Roger imaginant combien de « bonnes tasses » avaient – ou seront – gaspillées. » 

 

 ROGER : « Bien sûr... si l'Amérique ne devient pas l'Amérique, alors comment sera ce monde ? Première et Seconde Guerres mondiales... Je commence à percuter. L’horloge tourne. « 

BRIANNA : « Je sais. Mais que pouvons-nous faire ? «

 Oui.  La Révolution américaine se rapproche...

 

6INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI – 

Claire est venue voir Marsali, très enceinte.

Jamie s’occupe des enfants à l’extérieur en les emmenant se promener et jouer dans son chariot.

JAMIE (aux enfants) : « Petits explorateurs ! Prêts à aller où le vent nous mène ? Germain, accroche-toi à ta sœur »

 Marsali doit donner naissance à son quatrième enfant d’un jour à l’autre et elle se sent agitée – elle a beaucoup de préoccupations.

CLAIRE : » Fergus est à l'alambic ? « 

MARSALI : » Oui. Je n'arrive pas à l'en éloigner. Il veut le remettre en état... Pour que tout soit comme avant... » 

 CLAIRE : « Cela prendra du temps. Comme pour toutes choses, un bon whisky a besoin de temps... »

 Ne voulant pas s'attarder, Claire entre dans le vif du sujet.

 CLAIRE : » Le bébé bouge-t-il beaucoup, ces derniers jours ? »

 MARSALI : « Non, pas autant qu’avant... Mais... Marsali touche instinctivement son ventre -- ils bougent moins, n'est-ce pas, quand ils sont presque prêts ? Joanie était allongée là, comme la mort—une vraie enclume, je veux dire, la nuit avant de perdre les eaux. »

 CLAIRE : « C'est souvent ce qu'ils font. Ils se reposent avant leur grande entrée, je suppose... « 

Claire remarque un petit bleu sur le bras de Marsali. Marsali note cela et explique… MARSALI : « Je suis maladroite ces derniers temps...Juste un peu fatiguée c'est tout... « 

Claire examine le ventre de Marsali. A l’aide de son Pinard, elle écoute les battements de cœur de bébé. Elle sourit d’un air rassurant en retirant les jupes de Marsali. Tout semble bien, juste un contrôle de routine...

 CLAIRE : » Tu as des douleurs au ventre ? Ou des saignements ? « 

MARSALI : » Non. « 

CLAIRE : « Bien.  Il faut surveiller tout ça à ce stade avancé. Fergus doit s'occuper de toi, quand il est à la maison. Tu ne dois pas courir après les petits et faire tout le ménage. »

Marsali taquine Claire, essayant de prendre à la légère son inquiétude évidente :  

MARSALI : » Vous me ramènerez à la Grande Maison bientôt, sans aucun doute -- je souhaite seulement ce ne soit pas en tant que patiente. «  

CLAIRE : « Toi, une patiente ? Je ne pense pas. » 

 Marsali jette un coup d'œil vers la porte et sourit 

MARSALI : « Je me demande quand papa et les petits reviendront de leur promenade ? Ils l’aiment tellement... Vous avez trouvé un homme bien, Claire. «  

Claire ressent un certain malaise sous-jacent, espérant que tout va bien… 

 

 

8 INT/EXT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE ARRIÈRE 

Tom Christie s’approche de la maison et monte les escaliers. Il frappe plusieurs fois à la porte, personne ne répondant.

Roger ouvre la porte de la cuisine et il est surpris de voir un inconnu se tenir là.

ROGER : « Je peux vous aider ? »

TOM CHRISTIE : « Bon jour. Et vous êtes ? « 

Roger est interloqué par la question plutôt abrupte et surprenante. Il sort sur le porche... ROGER : « C’est plutôt à moi de vous le demander … C’est vous qui avez frappé à la porte... « 

Désireux de parler à Jamie, Tom est sec mais poli.

 TOM CHRISTIE : « J’ai cru comprendre que nous sommes à Fraser's Ridge, donc... « 

ROGER : « Je m'appelle Roger MacKenzie. Je suis le gendre de M. Fraser... « 

TOM CHRISTIE : « Puis-je parler à M. Fraser, alors ? « 

Roger hésite. Tom regarde Roger dans l’expectative.  

ROGER : « Sa femme et lui sont sortis en ce moment. Mais je vous en prie, entrez... « 

 

9INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE 

 Tom admire la beauté de la Grande Maison, l'intérieur généreusement proportionné et bien aménagé, tandis que Roger se demande comment bavarder avec cet homme à l'air sévère.

ROGER : « Puis-je vous être utile, Monsieur... ? « 

Christie fronça les sourcils, réévaluant le potentiel de Roger.

 TOM CHRISTIE : » Thomas Christie. Et oui. Peut-être que vous le pourrez, Monsieur MacKenzie. On m'a dit que M. Fraser pourrait être en mesure de m’aider... « 

Pendant ce temps, entendant parler dans la cuisine, Brianna entre, portant un colis. Pensant qu’il ne s’agit que d’un voisin, elle donne distraitement des nouvelles.

 BRIANNA : « Je l'ai trouvé, il était dans la grange » --

Brianna s'arrête. Elle aussi est surprise de voir un étranger...

 ROGER : « Voici ma femme, Brianna MacKenzie. Brianna, voici M. Christie. « 

BRIANNA : « Ravie de vous rencontrer. « 

TOM CHRISTIE : « Mon fils et ma fille sont venus avec moi aussi. Et quelques autres. Les pêcheurs du vieux pays... Je les ai laissés à quelques kilomètres plus haut près de la rivière, pour que je puisse d'abord parler avec M. Fraser... Ils n’ont nulle part où aller... mais moi si. »

 Tom sort de sa poche l’affiche publiée par Jamie pour inciter les hommes d'Ardsmuir à s'installer sur ses terres (épisode 405) et le tend à Roger.

BRIANNA : « Vous étiez à Ardsmuir avec mon père ? « 

TOM CHRISTIE : « Oui. »

 Roger sourit, sûr que Jamie voudrait aider l'un de ses anciens codétenus.

Il est ravi de pouvoir agir, avec une certaine autorité, à la place de Jamie.

ROGER : « Vous reconnaîtrez certainement certains visages. Ronnie Sinclair, les frères Lindsay... Vous ne les avez vus depuis longtemps, j'imagine. »

 Tom hoche la tête, son visage enregistrant les noms familiers sans grand enthousiasme. TOM CHRISTIE : « J'espère ne pas déranger... »

 Peut-être pas tout à fait la réaction ravie que Roger attendait par rapport aux nouvelles concernant ses anciens camarades. Tom est peut-être nerveux.

ROGER : » Non, pas du tout. Ravi de vous avoir et heureux de vous aider. Tout ami de M. Fraser est le bienvenu. Bienvenue au Ridge. »

TOM : « Merci. »

 BRIANNA : « Vous devez avoir faim. Je vous prépare quelque chose à manger, en attendant mes parents. « 

Encore une pause gênante. Roger sourit nerveusement, priant d’avoir fait la bonne chose. Brianna coupe du pain et du fromage pour les servir à Tom, tandis que Roger verse de la bière dans un pichet – alors qu'ils attendent, un peu maladroitement, le retour de Claire et Jamie.

ROGER : « Vous avez été serviteur sous contrat, après la prison, Je suppose. »

 Étant un homme fier, Tom est sec et direct.

TOM CHRISTIE : » En tant que maître d'école. Mon employeur est décédé. »

 Roger a le sentiment que Tom n’est pas très heureux d’être ici et se demande s’il y a un problème ou une difficulté sous-jacente.

ROGER : « Je suis désolé. « 

TOM CHRISTIE : » Je ne veux pas de pitié, Monsieur. « 

ROGER :  "Bien sûr que non... Je suis en quelque sorte un maître d’école moi-même – Ou je l’étais, jadis. »

 Tom regarde maintenant Roger avec intérêt – se redressant.

 TOM CHRISTIE : « Y a-t-il une école ici ? « 

ROGER : « Non pas encore. Mais nous voulons en construire une. Pour l'instant, J'apprends l’alphabet à mon petit garçon. « 

TOM CHRISTIE : » Tant qu'il y a une église. Un homme doit construire la maison de Dieu avant de se construire la sienne. »

 Bien qu'intrigué par l'attitude soudainement plus positive de Tom, Roger sait qu'il n'y a pas encore d'église au Ridge.

 ROGER : « Nous n'avons pas encore d'église non plus... mais ça ressemble à quelque chose que mon père aurait dit. Il était pasteur. Presbytérien, bien sûr. Ma famille est protestante. « 

TOM CHRISTIE : « Je ne suis pas catholique. Il y avait certains d'entre nous à Ardsmuir qui voulaient simplement les intérêts de l’Écosse avant ceux du Pape. Je suppose que votre beau-père n’a aucun problème avec votre foi ? «  

Eh bien c'est maladroit… 

 ROGER : » Em, lui, euh, non, pas vraiment «  

TOM CHRISTIE : « Ah et bien, il n'a jamais été du genre à rester debout lors de nombreuses cérémonies lorsqu'il s'agissait de bien et de mal. » 

 BRIANNE Qu'est-ce que cela signifie ? » 

 TOM CHRISTIE : « Mes excuses, je voulais seulement sous-entendre qu'il n'est pas... trop scrupuleux lorsqu'il s'agit de questions de... moralité. Il fait ce qu'il a à faire. » 

A ce moment-là, de retour de chez Marsali, Jamie et Claire montent les marches du porche…

JAMIE : « les petits posaient plein de questions… Et je dois dire, Sassenach, que j’ai eu du mal à expliquer que la cigogne n’apportera pas le nouveau bébé »

 … Et entrent dans la cuisine.

JAMIE : « Nous sommes de retour. Nous avons vu Marsali. »

Embarrassé, car il est en train de manger, Tom se lève et s'incline. Jamie est stupéfait de voir Tom Christie dans sa cuisine.

JAMIE : » Voilà un visage que je n'aurais jamais pensé revoir. Tom Christie. »

 Tom est un étranger pour Claire, mais elle lit la myriade d'émotions qui passent sur le visage de Jamie... et un malaise apparent. Tom a l'air tout aussi mal à l’aise, mais sourit poliment.

TOM CHRISTIE : « James Fraser. Vous me voyez empli d’une humble gratitude »

Jamie et Claire échangent des regards surpris. Roger est un peu penaud lorsqu'il explique à sa belle-famille…

 ROGER : « M. Christie venant d’Ardsmuir, j'ai supposé, euh... je l’ai accueilli lui tout de suite... « 

Un Roger nerveux attend la réaction de Jamie. Jamie se force à sourire et tapote le dos de Roger. Il n’est pas en colère, mais Roger et Claire voient que quelque chose le dérange.

 JAMIE : « Bien sûr. Content de vous revoir, Tom. « 

ROGER (clarifiant) : » … Pour rester... et s'installer ici... « 

TOM CHRISTIE : « Votre fille a eu la gentillesse de m’offrir à manger... »

 Claire et Jamie échangent un autre regard – Claire se demandant à quoi correspond ce sentiment palpable de tension sous-jacente.

JAMIE : « C’est bien. Voici ma femme, Claire Fraser… « 

 

 

11 12 INT. /EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON – SECHOIR A MAÏS 

Jamie, Roger et Tom préparent des chevaux et un chariot et commencent à le charger de fournitures (sacs de maïs, etc.) à emporter pour rencontrer les nouveaux colons. 

 JAMIE : « Un peu de nourriture pour vous aider, jusqu'à ce que nous puissions en apporter pour tout le monde. » 

Dans la version définitive, ce sont les Bug et Lizzie qui chargent le chariot de provisions et diverses denrées. 

 

13INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE 

Pendant ce temps, Brianna aide Claire à faire le point sur les médicaments dont elle aura besoin pour aider les nouveaux colons, etc.

 BRIANNA : « Tu as suffisamment de provisions pour tous les nouveaux arrivants ? « 

CLAIRE : « Je l'espère. « 

Pendant qu’elles préparent les paquets, Brianna repère l'appareil de distillation de l'éther...

BRIANNA : « Tu ouvres un bar ? « 

CLAIRE : « Ha... je distille de l'éther comme anesthésiant. »  

BRIANNA : « Assez radical... « 

Il y a une lueur espiègle dans les yeux de Claire alors qu'elle répond à Brianna.

CLAIRE : « Je préfère le terme « révolutionnaire ».

BRIANNA : « Beaucoup de gens utiliseront bientôt ce terme. La révolution des cœurs et des esprits. »

CLAIRE : « N’est-ce pas vrai ? »

 Brianna est soudain très sérieuse et franche.

 BRIANNA : » Je suis tellement contente que tu n'aies perdu ni ton cœur ni ton esprit. Et j'espère tu prends soin de toi « 

 CLAIRE : « Je vais bien, chérie. »

 BRIANNA : « Il fut un temps où quelqu'un me l’avait demandé, j’aurais répondu « je vais bien » aussi. »

 Elles échangent un regard… toutes deux sachant très bien que « je vais bien » n’est qu’une façade. Mais Brianna n’insiste pas.

 Tandis qu'elles rassemblent leurs provisions, Claire change de sujet :

CLAIRE : « Tu fais quoi ces derniers temps ? Est-ce que tu travailles sur quelque chose de nouveau ? »

 BRIANNA : « Pas vraiment... je veux dire, j‘ai quelques esquisses mais... »

 Claire sait que sa fille a encore du mal à trouver sa place et son but dans cette époque. CLAIRE : « Mais quoi ? Tu as quelques idées sur papier... Très bien, mais pas si elles le restent »

 Claire sent la réticence de Brianna...

 BRIANNA : » Je veux dire... c'est juste... »

 CLAIRE : » Quoi ? »

Brianna se sent coupable de devoir le dire, mais elle sait qu'elle peut – doit être – honnête avec sa mère.

BRIANNA : « Maman… Avec ce qui t'est arrivé... « 

CLAIRE : » Bree, tu ne peux pas vivre en ayant peur d'être qui tu es « 

BRIANNA : » Je sais. Tu as raison. Je crains juste que les gens du Ridge n’aient peur de mes idées... « 

CLAIRE : » Ils pourraient. Mais ne t’en soucie pas. Nous essayons de leur faciliter la vie. En offrant nos connaissances. Certaines personnes apprécieront tes inventions, d’autres non... »

 Brianna sait que sa mère a raison, mais elle hésite encore. Claire essaie de la rassurer sur un ton plus léger...

CLAIRE : » Je vais te dire quelque chose : s'ils font des histoires, nous leur rappellerons que les Romains avaient la plomberie et le chauffage au sol. »

 Brianna rit.

 BRIANNA : « le chauffage au sol ? j'en suis toujours à l’étape de la roue à eau. « 

Claire sourit. Elles sont prêtes à partir...

CLAIRE : « Allons voir si nous pouvons aider ces pêcheurs. »

 

14 EXT. FRASER'S RIDGE - CAMP DE PÊCHEURS 

Dans la clairière au bord de la rivière, un groupe d'une trentaine de pêcheurs attendent avec impatience des nouvelles de Tom. Parmi eux se trouvent Hiram Crombie (la quarantaine), un pêcheur dont le visage évoque les dures conditions de la vie en mer, et son épouse, Mme crombie, ainsi que Grannie Wilson (la belle-mère de Hiram).

Les enfants de Tom, qui s'approchent en le voyant, sont également présents : Allan Christie, 25 ans, aussi sobre et strict que son père - et Malva Christie, 18 ans, une belle fille intelligente au regard vif.

Ils regardent avec intérêt les Fraser descendre de leurs chevaux et détacher le chariot.

MALVA : » Nous commencions à nous inquiéter, père... »

 TOM CHRISTIE : » Voici ma fille, Malva. Et mon fils, Allan. « 

MALVA : » Nous n'avons pas besoin de présentation, M. Fraser, après avoir tant entendu parler... « 

ALLAN : « C'est un plaisir, Monsieur, de rencontrer un si vieil ami de mon père. »

 Jamie hoche la tête, surpris – ne sachant pas trop comment prendre les paroles d'Allan.

JAMIE : « Merci. Le plaisir est pour moi. Ma femme, Claire Fraser. »

CLAIRE : « Ravie de vous rencontrer tous les deux « 

JAMIE : « Nous vous avons apporté à manger. »

 TOM CHRISTIE : » Peut-être tu peux aider à décharger le chariot là-bas pour M. Fraser, Allan ? « 

ALLAN : » Oui père. « 

Tandis qu'Allan s'apprête à accomplir cette tâche...

CLAIRE : « Mlle Christie, pouvez-vous me montrer les malades ou les blessés ? Je suis guérisseuse. »

 Malva est surprise, mais accepte immédiatement et présente Claire à certains membres du groupe – laissant Tom et Jamie seuls.

TOM CHRISTIE : » Eh bien…Toute cette terre... impressionnant. »

 JAMIE : « Oui, nous avons beaucoup de chance... mais nous avons fait face à notre part de difficultés. « 

TOM CHRISTIE : » C'est plus que de la chance, je pense. Il semble que le Grand Architecte de l’Univers a jugé bon de vous bénir sur votre chemin. « 

La référence à la franc-maçonne n’est pas perdue pour Jamie. Le ton légèrement envieux de la voix de Tom ne l’est pas non plus.

 JAMIE : « Alors peut-être bénéficierez-vous de ma bénédiction, Tom. Et je pourrai avoir un peu de paix. Ma femme vous en serait certainement reconnaissante. « 

Jamie regarde sa femme plus loin, très occupée, s'occupant des pêcheurs –

 

 15 16INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT (1774) 

SCENE INTIALE COUPEE DANS LA VERSION FINALE 

 Jamie et Claire se préparent à aller au lit. Claire se souvient des mots précédents d'Allan… 

CLAIRE : » Si Tom Christie est un si vieil ami pourquoi ne m’as-tu jamais parlé de lui ? » 

 JAMIE : « Eh bien, ce n'était pas exactement un ami, Sassenach.... «  

Jamie commence à raconter leur histoire compliquée – 

 

 17 18INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT (1774) 

De retour avec Claire et Jamie. Il l'a informée d'une partie de sa relation avec Tom. Après un moment... 

CLAIRE : « Compte tenu de tout ce qui s'est passé entre vous, deux à Ardsmuir, tu penses que le Ridge est le meilleur endroit pour qu’il s’installe ? « 

JAMIE : « Quand j'ai appelé tous les hommes d’Ardsmuir, je ne pouvais pas en exclure un seul... « 

Mais au fond de lui, Jamie est inquiet. Il ne peut pas se débarrasser du sentiment que Tom garde une rancune de leur passé. Claire essaie d'être concrète...

CLAIRE : « Eh bien, nous aurons besoin de plus de nourriture pour eux, de vêtements de rechange et tout notre surplus, en fait. Beaucoup de réparations et de raccommodage et nous débrouiller... mais nous sommes doués. « 

Reconnaissant de l’approche pragmatique de sa femme, Jamie sent une immense vague d’amour l’envelopper.

JAMIE : » Oui. Je pense que Tom a appris la mort de sa femme quand nous étions à Ardsmuir... Mais toi, tu étais là-bas avec moi, dans la prison. Je t'ai vue. C'est ce qui m'a permis de tenir bon. Tu étais toujours avec moi. Parfois, je pense que tu es un ange, Claire. « 

Claire est touchée et émue par cette superbe déclaration.

Jamie lui embrasse la main. Elle s’approche de lui...

CLAIRE : » Est-ce qu’un ange ferait ça ? (Elle l’embrasse délicatement sur les lèvres)

…Et ça ? Elle continue à l’embrasser et le déshabille voluptueusement... Ou ça ? »

JAMIE : » Peut-être que je suis mort et que je suis allé au paradis. « 

Fondant dans ses bras, Claire a l'impression qu'il y a un nuage blanc autour d'elle, une sensation qui n'est pas sans rappeler l'état induit par l'éther qu'elle a ressenti lors de son essai dans l’infirmerie… 

Et, pendant qu'ils font l'amour, tout comme la vision de Claire a donné la paix à Jamie quand il en avait besoin, Jamie donne la paix à Claire - remplit son esprit de belles images : Claire seule, se prélassant dans la chaleur d'un soleil invisible. A ses pieds, des myosotis, elle se penche pour les cueillir... puis un afflux de souvenirs : des fragments de sa vie qui défilent à vive allure. 

 Ensuite, il n’y a plus rien – le sentiment de paix disparaît… seules les ténèbres demeurent… 

Après l’amour, Claire caresse le dos martyrisé de Jamie, ses cicatrices (un lien aussi avec celles d’Ardsmuir…), comme pour le réconforter et l’apaiser.

 

 

 19 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT 

 Claire se réveille, assise bien droite dans son lit, déstabilisée par ses rêves. Elle regarde Jamie, qui dort profondément et – avec la lumière de l'aube s'infiltrant sous les rideaux – décide de se lever. 

 

20 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE/INFIRMERIE - JOUR 

Claire allume le feu et met la bouilloire à ébullition. Elle vérifie la boite utilisée pour stocker le thé mais, à cause du boycott et des problèmes d’approvisionnement, il n’en reste presque plus. Claire se rend à l’infirmerie pour chercher de la menthe poivrée séchée à utiliser à la place, lorsqu'elle entend de légers pas entrer dans la cuisine.

Elle attend Brianna. Elle ne se retourne donc pas pour saluer sa fille, mais continue de rassembler les ingrédients...

CLAIRE : « Bonjour, chérie. Comment t’es-tu débrouillée avec le phosphore envoyé par Lord John ? Je pourrais en voler ! »

Mais c'est Malva Christie. Celle-ci s'éclaircit la gorge...

MALVA : » Madame Fraser ? « 

Malva entre dans la cuisine et se dirige vers l’infirmerie, admirant l'environnement médical peu orthodoxe. 

CLAIRE : » Oh... bonjour, Malva. J'attendais Brianna. « 

MALVA : » Lucifer. Le phosphore. Grec pour « porteur de lumière » -- ou « lucifer » -- en latin. Papa m'a appris ce qu'il sait. Et tout sur le diable. »

 

 Matthew B.Roberts 

« Nous avions vraiment hâte de présenter la famille Christie cette saison. Il était essentiel de mettre l’accent sur l’intelligence et la curiosité aiguës de Malva, ce qui la rend chère à Claire. 

 Ici, elle démontre simultanément ses connaissances et ses aptitudes pour la langue et révèle par inadvertance certaines des nuances les plus « zélées » et théologiques de son éducation – une éducation supervisée par son père. » 

 

Claire tente de s'éloigner de ce sujet. La dernière chose dont elle a besoin, c'est que d'autres personnes la soupçonnent de sorcellerie.

CLAIRE : » Nous avons la chance d'avoir des gens si instruits à Fraser’s Ridge. M. Fraser connaît également le grec et le latin. « 

MALVA : » Mais qu’est-ce que vous vouliez dire par là ? C’est pour quoi ? « 

Claire étudie le visage de Malva. Malva a l'air innocente, véritablement intriguée. Claire essaie d'être neutre...

CLAIRE : » C'est une sorte d'ingrédient... Je sais que ton père était maître d'école... Est-ce qu’il t’a appris les sciences ? « 

Malva secoue la tête. Elle regarde autour d'elle, émerveillée par tous les instruments et appareils médicaux. Claire est heureuse d'avoir un esprit aussi curieux à l’infirmerie, mais se méfie.

Derrière elles, Mme Bug s’affaire à la cuisine (et écoute sans doute la conversation…)

MALVA : » Il préfère la théologie, l'histoire, l’histoire naturelle... la grammaire... Mais elle revient au sujet qui semble la passionner…Le nom « Lucifer » me rappelle les feux brûlants de l'enfer... Le phosphore est-il pour allumer un feu ? »

 Claire voit que Malva est une jeune femme intelligente et déterminée.

CLAIRE : » Nous verrons. Mais je ne te retiens pas... As-tu besoin de quelque chose ? » Malva est gênée quand elle réalise qu’elle n’a pas encore expliqué pourquoi elle est venue.

MALVA : » Oh oui. Avez-vous du pain ? Mon père en veut... pour la congrégation. »

Mme Bug intervient alors (puisqu’elle a tout entendu…)

 MME. BUG : « Si c’est du pain que vous cherchez, j’en ai ici, fraîchement sorti du four. »

CLAIRE : « Merci, Mme Bug »

MALVA : « Merci, Madame Fraser »

 

 

 

21 INT. /EXT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE - JOUR 

Jamie sort à grands pas sur le porche, regarde vers l'endroit où arrivent le Major Donald McDonald, la quarantaine, de l'armée britannique - et son escouade d'uniformes rouges. Gentleman écossais jovial et poli, MacDonald n’est arrivé que récemment en Amérique. Il est déterminé à impressionner le gouverneur. Jamie sort pour le saluer... 

 

22 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - RIVIÈRE – QUELQUES MOMENTS PLUS TARD - JOUR 

Jamie et MacDonald marchent en parlant. En arrière-plan, les soldats abreuvent leurs chevaux.

Jamie vient d'informer le major de sa décision de décliner l'offre de devenir agent des Indiens.

JAMIE : » Vous avez ma réponse, Major MacDonald. « 

MAJOR MACDONALD : » Et vous êtes certain que c'est la réponse que je dois transmettre au gouverneur Martin ? (Puis, moqueur) « J'ai le regret d'informer votre Excellence, que le colonel Fraser du comté de Rowan a refusé de... "

JAMIE : » A respectueusement refusé. Et je suis je ne suis plus colonel « 

MACDONALD (sans se laisser décourager) : « A refusé d’accepter un poste d'agent des Indiens au service de la Couronne... et donc de maintenir la paix et la prospérité dans la Province en entamant des pourparlers et faisant du commerce avec les Indiens. « 

JAMIE : » Et quant à la paix, c'est la seule chose que je veux. »

 MAJOR MACDONALD : » Alors j'espère que vous changerez d’avis -- pour la paix. « 

JAMIE : » Ma décision est prise, major... »

 MAJOR MACDONALD : » La guerre est une affaire coûteuse. Le gouverneur Tryon a dit qu'il reportait le paiement des taxes sur votre terrain. Le gouverneur Martin ne vous doit pas cette courtoisie. « 

Jamie accepte la menace avec calme. Il savait que l’exonération fiscale accordée par le gouverneur Tryon ne durerait pas éternellement et il est prêt.

JAMIE : » Si le gouverneur exige des impôts, nous paierons notre juste part. Nos colons travaillent dur... et J'ai de nouveaux colons, arrivés ici cette semaine. Aujourd'hui, nous devons commencer à construire leurs maisons... Mais vous êtes le bienvenu cette nuit dans notre chambre d'amis. Vos hommes peuvent loger dans les écuries... « 

MAJOR MACDONALD : » C'est gentil, mais je dois prendre mon congé. J'ai des affaires à Brownsville. (Puis, taquin) N'ayez pas l'air trop soulagé. Je reviendrai sur le chemin du retour -- au cas où vous ayez changé d'avis. « 

Jamie sourit et hoche la tête. MacDonald se prépare à partir, pas satisfait de la décision de Jamie.

 

23 EXT. FRASER'S RIDGE - CAMP DE PÊCHEURS - JOUR 

Un peu plus tard. Le groupe de nouveaux colons est rassemblé sous la forme d’une

« congrégation » autour de Tom. Malva se tient à côté de son père, qui a désormais une miche de pain dans les mains.

Allan n'est pas présent. Tom tient le pain à la vue de tous et le brise symboliquement en deux.

L’ASSEMBLEE : « Dieu soit béni »

TOM CHRISTIE (tend le pain à Malva) « : « Prions »

 

 

 Matthew B.Roberts 

« Ici, la fraction du pain de Tom est un acte symbolique – cela fait également allusion à son désir d’être un leader dans la communauté au sens large et de trouver un rôle pour lui-même à Fraser’s Ridge. Il estime, une fois de plus, qu’il a le dessus sur le plan moral : « c’est ce que nous faisons ». 

 Jamie, quant à lui, nous montre l'étendue de son intelligence sociale et de sa capacité naturelle à guider les habitants du Ridge en remettant délicatement Tom à sa place : "Eh bien, M. Christie, je devrais peut-être expliquer comment nous faisons les choses ici -" 

 

Les colons baissent la tête pour prier. Jamie arrive avec Brianna, Roger et quelques-uns des premiers colons (comme les Lindsay). Ils sont surpris de voir les nouveaux colons prier en silence, les yeux fermés.

TOM CHRISTIE : » Jésus a nourri cinq mille personnes de poissons et de pain. Mais notre propre miracle est de venir ici et d’y trouver un foyer. De faire ce que nous pouvons pour aider en retour. Nous leur construirons une école. Nous leur construirons une église... Nous leur montrerons de quoi sont capables les gens pieux... »

 Jamie et les MacKenzie approchent, ne sachant pas trop quoi penser de cela...

  JAMIE : « Une église, dites-vous… »

Les membres de l’assemblée relèvent la tête, surpris.

ROGER : » Désolé, nous avons raté votre... sermon. « 

TOM CHRISTIE : « Je prononçais seulement un mot de remerciement avant de commencer notre journée. C'est ce que nous faisons. « 

BRIANNA : « « Nous espérons que vous vous sentirez chez vous » 

 Bien que sincère, la nuance ironique du souhait de Brianna n’échappe pas à Jamie. 

JAMIE : « Il y a beaucoup à faire. A quelqu'un ici a déjà construit une maison en bois ? 

 Jamie scrute les expressions nerveuses des colons devant lui – ce n'est pour le moins pas leur domaine d'expertise.

JAMIE : » Eh bien, M. Christie, peut-être que je devrais expliquer comment nous (le mot est bien appuyé …) faisons les choses ici.

 

24 25 EXT. FRASER'S RIDGE - CAMP DE PÊCHEURS - PLUS TARD - JOUR 

 Un peu plus tard. Dirigé par Jamie, Roger et Tom, le groupe examine les limites du campement sur les cartes et commence à distribuer des outils.

Alors qu'ils partent vers les bois pour commencer l’abattage des arbres… Brianna discute avec Marsali, qui vient d'arriver.

Une jeune mère veuve, Amy McCallum (la vingtaine), son bébé, Orrie (6 mois) et son fils, Aidan (8 ans), s'attardent à proximité.

BRIANNA : « Ne devrais-tu pas être à la maison, à te reposer ? (Regardant autour d’elle) Où sont les petits ? « 

MARSALI : » Lizzie les a emmenés faire une promenade et je ne voulais pas être seule. »

Avant que Brianna puisse demander où est Fergus, Amy McCallum, impatiente de se faire des amis, ne peut s'empêcher de demander si Marsali se trouve dans une situation similaire à la sienne.

AMY MCCALLUM : » Vous êtes aussi veuve ? « 

Marsali réalise à quel point elle a dû paraître pathétique.

MARSALI : » Non. Mon mari est... Il s’occupe de l’alambic. Il a brûlé, mais nous l'avons reconstruit et évidemment, il tente de… « 

 AMY MCCALLUM : » Pardonnez-moi. C’est si dur avec les enfants et quand je vous ai entendu dire que vous étiez seule » --

MARSALI : » Mes condoléances... « 

Alors que Marsali et Amy font connaissance, Brianna s’éloigne et se dirige vers Roger. ROGER : » C'est vraiment horrible pour elle. Son mon mari est décédé il y a un mois sur le bateau. Elle reste seule avec deux jeunes enfants. Je t’imagine à sa place. « 

BRIANNA : « J'aimerais faire quelque chose. Je peux voir si des vieux vêtements de Jem pourraient convenir aux enfants ? Ce n’est pas grand-chose, mais c'est un début. « 

ROGER : » C'est une bonne idée. Réfléchissons, il y a peut-être quelque chose de plus que nous pouvons faire aussi. »

 Brianna hoche la tête, impatiente de l’aider. Alors que Roger va rejoindre les autres hommes...

 

26 EXT. FRASER'S RIDGE - FORET - JOUR 

Dans les bois près du campement des pêcheurs, Jamie, Tom, Roger et quelques autres hommes, dont Kenny et Evan Lindsay, Ronnie Sinclair et le nouveau venu Hiram Crombie, sont occupés à défricher et à couper du bois, transformant les troncs en poutres.

 ROGER : » Et Mme McCallum ? «  

HIRAM CROMBIE : » Elle devra se contenter de partager une maison avec une autre famille ». 

 À la surprise de Jamie, Tom semble apprécier Roger. 

TOM CHRISTIE : » Ce serait bien qu'elle s'installe dans une maison près de chez vous, M. MacKenzie. Avoir des voisins jeunes et pieux près de chez soi (puis, sermonnant) -- « Ne soyez pas sous un joug inégal avec les incroyants. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'injustice ? 

Ronnie et Kenny échangent des regards– le même vieux Tom. 

Roger acquiesce : il a une idée. Jamie observe l'expression de Roger, mais avant qu'il puisse dire quoi que ce soit... 

Fergus arrive pour aider dans les tâches. Mais il semble un peu ivre. Jamie le prend à part.

JAMIE : » Fergus ! »

FERGUS : « Mieux vaut tard que jamais »

JAMIE : « Oui, tu as l’air gai. Tu essaies le nouveau whisky ? « 

FERGUS : « j’y travaille... à l'alambic. »

 JAMIE : » Eh bien, essaie de ne pas travailler trop dur et passe peut-être un peu plus de temps chez toi, hein, mon garçon ? « 

Le reste du groupe les regarde. Il ne reste plus qu’à faire que les présentations. 

Jamie présente Fergus aux autres hommes. 

JAMIE : » Voici mon fils, Fergus Fraser. «  

Bien qu'il ne dise rien, Jamie ne peut s'empêcher de remarquer que le sourcil de Tom se lève en signe de jugement. 

 

27 EXT. FORÊT - JOUR 

Dans une autre partie des bois, juste à l’extérieur de Fraser’s Ridge, le propre fils de Tom, Allan, est à la chasse avec Ian. Le jeune Ian vise avec son arc et sa flèche et abat un raton-laveur. Allan est impressionné.

ALLAN : » Tu es un bon tireur avec ton arc, mais je préfère m'en tenir à mon fidèle fusil. « 

Allan est néanmoins admiratif de Ian.

 ALLAN : » Les Mohawks t’ont enseigné ? « 

JEUNE IAN : » Oui. Aucun risque de manquer de poudre. « 

Allan montre à Ian une corne à poudre visiblement chère.

ALLAN : » Je n'ai pas à trop m'inquiéter pour ça - j'ai ceci. »

Ian examine la corne sculptée, clairement impressionné par les gravures.

JEUNE IAN : « Des sculptures... Où l’as-tu trouvé ? « 

Allan prend un moment, puis se vante...

ALLAN : » Je l'ai fait moi-même. »

 JEUNE IAN : « Est-ce que ton père t'a appris à tirer ? « 

Cette question fait presque rire Allan. 

ALLAN : » Non. Il dirait : « Fils, dépose tes armes et prends le bouclier de la foi, il te protègera des flèches enflammées des malfaisants."

Le jeune Ian sort une flèche de son carquois.

JEUNE IAN : « Est-ce une des flèches enflammées ? J’imagine qu'il n'approuverait pas certaines de mes coutumes « 

Soudain, des balles fusent juste à côté d’eux – les manquant de peu, touchant un arbre à proximité.

Ian et Allan se retournent pour voir Richard Brown et sa bande d'hommes de Brownsville, le soi-disant comité de sécurité, qui « patrouillent dans la zone ».

RICHARD BROWN : » Tu devrais faire attention, mon garçon. J’ai failli te prendre pour un Indien... celui qui chasse du mauvais côté de la ligne du traité. « 

Ian le regarde avec une franche hostilité, connaissant les Brown de longue date…

JEUNE IAN : » Vous savez très bien qui je suis. « 

Le regard suffisant de Brown nous dit qu’il sait exactement qui est Ian.

RICHARD BROWN : « Oui. Tu es de la famille des Fraser. Il faudrait peut-être t'habiller de manière plus civilisée... j'ai entendu dire qu'il y avait de vrais Indiens dans les parages.  Qui mettent le feu aux maisons. »

 Sentant l'indignation d'Ian, Brown a du mal à cacher son amusement.

 JEUNE IAN : » Vous n'avez aucune preuve que ce sont les Indiens... Si mon oncle vous entendait … »

RICHARD BROWN : « Nous représentons la loi. C’est mon comité de sécurité... nous cherchons la justice. Je suis sûr que ton oncle ne désapprouverait pas. « 

Richard ricane au mot « oncle ». Il en veut terriblement à Jamie d’avoir tué ses hommes et son frère, Lionel [Épisode 512].

 Pendant ce temps, l'un des hommes regarde Allan, sa corne à poudre en particulier. Et il le signale à Richard Brown. La troupe s’en va. L’affaire n’en restera probablement pas là.

 

28 29 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

Malva amène Tom consulter Claire. Tom s'est coupé. Il est pâle et en sueur, avec un tissu taché de sang enroulé autour de sa main gauche.

Mal à l'aise - et supportant mal la vue du sang - il est un peu contrarié et n'est venu qu'à contrecœur, à la demande de sa fille.

CLAIRE : » Qu’est-ce qui s'est passé ? « 

TOM CHRISTIE : « Ma main a glissé en coupant des joncs. « 

Il est un peu sceptique quant à l’idée d’être soigné par une femme.

MALVA : « Tu vois, papa ? Je t'ai dit qu'elle pouvait t'aider. « 

Tom sourit poliment. Il ne veut pas que sa fille le voie montrer une quelconque faiblesse, même s’il n’est pas aussi stoïque qu’il le voudrait.
Lizzie est entrée dans la cuisine, elle regarde ce qui se passe.  

TOM CHRISTIE : » Oui. Malva, tu pourrais aller voir comment va Allan ? Il faudra cuire sa prise de chasse. »

MALVA : » Mais… »

Un regard sévère de son père suffit.

MALVA : » Oui, papa. « 

Malva sort à contrecœur. Claire pose son pouce sur le poignet de Tom pour ralentir le saignement et enlève le tissu. Il a une entaille à la base du pouce.

CLAIRE : » En général, cela semble pire que ça ne l’est. »

Mais les yeux de Tom se révulsent déjà. Il s'évanouit. Pas à cause d’une perte de sang, mais d’un choc dû au sang perdu.

Alors que Claire le retient pour lui éviter de tomber... Jamie, qui revenait des écuries, entre dans la pièce... et aide Claire à relever Tom.

CLAIRE : « Jamie ! »

JAMIE : « Claire. C’est grave ? « 

CLAIRE (tapote la joue de Tom pour lui faire reprendre conscience) : « Tom ? Tom ? Non, mais il s’est évanoui. Il revient déjà à lui. (Puis à Tom) Voudriez-vous vous allonger ? « 

TOM CHRISTIE : « Non… La tête m’a tourné pendant un instant »

Tom n'est pas trop ravi de voir Jamie se tenir au-dessus de lui, à côté de Claire.

JAMIE : « Je vous apporte un verre, Tom ?  Je sais que tu vous ne buvez rien de fort, mais c’est le moment, sûrement ? « 

TOM CHRISTIE : « Je... non... C'est le jus du diable. »

JAMIE : « Prends un peu de vin à cause de ton estomac. 1 Timothée 5 : 23. Courage, je vais vous en chercher. (Jamie voit le regard agacé de Tom) Certains d'entre nous, catholiques, savent lire... en anglais aussi. »

TOM CHRISTIE : » Je l'espère, vu qu'il y a peu de prêtres dans la Province. « 

Amusé, Jamie va chercher le vin. Claire s'occupe de Tom.

CLAIRE : « Gardez votre main droite pour l'instant. »

 Elle remarque soudain que les doigts de la main droite de Tom sont anormalement recourbés vers sa paume.

 CLAIRE : « Pas étonnant que le couteau ait glissé. Vous ne pouvez rien tenir... « 

Claire est compatissante, mais Tom rougit d'embarras.

CLAIRE : « Je peux arranger ça »

Claire sait que cette maladie est – ou sera plus tard – connue sous le nom de « maladie de Dupuytren ».

TOM CHRISTIE : « Je... je ne le désire pas. »

Claire prend la main gauche de Tom et l’ouvre une fois de plus. Elle place la main blessée dans un bol d'eau tiède additionnée de quelques gouttes d'éthanol.

CLAIRE : » Si vous ne me laissez pas vous aider, cette main sera inutile dans six mois. « 

Elle rassemble son kit pour suturer la plaie de la main blessée.

TOM CHRISTIE : « Je me débrouillerai. »

 Jamie revient avec le vin. C'est gênant pour Tom de tenir le verre, mais il y parvient – à peu près.

JAMIE : » Mieux vaut l'écouter. « 

CLAIRE : » J’ai besoin que vous ne bougiez plus la main. Posez-la sur la table. »

Tom lutte pour ne pas se tortiller pendant que Claire termine la suture, son dégoût étant évident. C’est difficile à supporter, surtout avec Jamie qui regarde.  Il s’aide en buvant tout le vin…

CLAIRE : « Il faut que la plaie reste propre. Je vais préparer un onguent. Envoyez Malva le chercher plus tard.  Je la regarderai quand vous viendrez au repas d’accueil demain.         Tant que j’y suis, pourquoi ne pas m’occuper de l’autre main ? »

 JAMIE : » Alors allez-y, Tom. Ce n'est qu’une petite entaille. J'ai vécu pire. « 

Les mots de Jamie étaient désinvoltes, mais ils auraient tout aussi bien pu être écrits en lettres enflammées, en lettres capitales : « J’ai vécu pire. »

 

Matthew B.Roberts 

« Cette phrase du livre était l’une de nos préférées. Tant de sous-texte. Il y a tellement de non-dits et pourtant cela évoque mille choses que Jamie aurait pu dire à voix haute avec frustration s'il n'avait pas été un tel gentleman. » 

 

TOM CHRISTIE : » Merci.  Au moins ce sera une honorable cicatrice, n'est-ce pas, Mac Dubh ? « 

Alors que Tom sort, Claire jette un coup d'œil à Jamie : de quoi s'agissait-il ?

 JAMIE : « Par Dieu, quel sale bonhomme… »

CLAIRE : « Mais pourquoi dire une chose pareille ? Ce sont des cicatrices honorables... « 

JAMIE : » Lors de la flagellation à Ardsmuir... il a vu mon dos. Il a dû penser que j’avais commis un péché pour les mériter. Et il n’a pas apprécié que je le voie souffrir, j'imagine. »

 CLAIRE : « Alors pourquoi as-tu ressenti le besoin de rester ? »

 JAMIE : « Parce que je savais qu'il ne gémirait pas ou ne s’évanouirait pas à nouveau si je restais. Il te laisserait lui enfoncer des aiguilles brûlantes dans les yeux plutôt que de crier devant moi. « 

Claire secoue la tête en signe de légère désapprobation...

CLAIRE : « Seigneur… On dirait des cerfs qui se combattent pour voir qui est le plus fort. »

JAMIE : « Après des années à entendre parler le Gaélique, il ne s'abaisserait jamais à prononcer un mot de cette langue barbare ! Jamie soupire, voulant donner à Tom le bénéfice du doute... Mais je suppose qu'un homme assez têtu parler anglais aux hommes des Highlands, est un homme assez têtu pour se battre à mes côtés s’il le fallait. « 

 

 

 30 31 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON - JOUR  

 Quelques jours plus tard.
Il y a une sorte de ballet amusant entre Lizzie et Mme Bug qui viennent disposer les plats sur la grande table de la salle à manger. Chacune ayant une idée bien précise de la manière de les agencer, elles modifient la disposition à chaque fois qu’elles entrent dans la pièce avec un nouveau plat…

 MacDonald est de retour et lui et Jamie partagent un verre. Ils ont un moment de calme dans le salon - avant que quelques nouveaux colons (dont les Christie, les Crombie, Grannie Wilson et les McCallum) ne commencent à arriver : Jamie et Claire organisent un repas d’accueil en leur honneur, pour célébrer leurs premiers jours au Ridge.

 Sur fond d'agitation des préparatifs dans le passage couvert, les hommes lèvent leurs verres –

 

Matthew B.Roberts 

« Nous avions initialement prévu qu'un grand rassemblement de style porc entier cuit sur un grand feu ait lieu pendant cette scène, mais nous avons été contrecarrés à la fois par le COVID et par le temps hivernal rigoureux et enneigé. À certains égards, on pourrait affirmer qu’en conséquence, les tensions dans les scènes sont renforcées par le fait qu’elles tournent autour d’un noyau de personnages. 

Les Christie arrivent tôt au rassemblement – avant que beaucoup d’autres ne soient arrivés. En conséquence, la gêne qu’ils ressentent est accrue. «  

 

JAMIE/MAJOR MACDONALD : « Sláinte. « 

JAMIE : « Profitez-en - parce qu’il reste très peu de l'ancien stock. L’alambic a été détruit dans l’incendie. »

 MAJOR MACDONALD : « Oui. Richard Brown pense que c'était les Indiens, vous savez. Il m’apporté quelques informations sur les incendies. Et impressionné le Gouverneur avec son Comité de Sécurité... c'est pourquoi je lui propose le poste d'agent des Indiens. »

 JAMIE : » Vous ne pensez pas que ce sont les Indiens ? C'était eux... les Brown. Son frère… »

Le major soupçonne que des egos sont en jeu ici.

 MAJOR MACDONALD : » Ne me faites pas ça. Vous êtes tous les deux respectés dans la Province. C'est parole contre parole. »

 Ils sont interrompus par l'entrée de Tom, Allan et Malva Christie.

TOM CHRISTIE : » Mes excuses, nous sommes un peu en avance pour les festivités... »

 JAMIE : « M. Christie. Puis-je présenter le major MacDonald, notre invité. C'est M. Tom Christie, son fils et fille, Allan et Malva Christie. « 

Le major s'incline en guise de salutation...

MAJOR MACDONALD : « Jamais trop tôt pour lever notre verre... avant de manger. Très généreux à M. et Mme Fraser de nous accueillir... « 

TOM CHRISTIE : « Euh, pas de whisky, merci. Mais oui, en effet. Ils ont été plus que courtois. Belle maison, dommage que ce ne soit pas possible de nous accueillir tous, les nouveaux arrivants, pour un repas si attentionné. » 

 Jamie laisse passer le compliment détourné sans sourciller. 

MALVA : « Est-ce que Madame Fraser nous rejoindra ? « 

Ses yeux sont fixés sur les portes...

MALVA : » Elle a été si gentille. J’ai hâte de la remercier « 

 JAMIE : » Oui. Elle s’occupe des derniers préparatifs. Une petite surprise pour les enfants. »

  

Matthew B.Roberts 

 « Il est difficile de les repérer à l’écran (au moment où les Brown arrivent), mais nous avons demandé au Département Artistique que cette « surprise » soit des poupées en paille de maïs inspirées du XVIIIe siècle, très appréciées des jeunes enfants dans les colonies à cette époque. Claire les apporte plus tard dans son panier dans la scène B33A. «  

 

Allan regarde autour de lui. Il pourrait s'y habituer. Il a hâte de mieux voir la maison... ALLAN : « Vous vivez comme un roi, M. Fraser. « 

TOM CHRISTIE : » Oui... Vous avez certainement parcouru un long chemin depuis Ardsmuir. « 

JAMIE : « Oui. Et pourtant, le chemin semble toujours si long à parcourir, M. Christie.  Un autre whisky, major ? « 

MAJOR MACDONALD : « Je ne dis jamais non »

 

 

32 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - JOUR 

 Il y a de l'excitation dans l'air en prévision de la fête. Lizzie et Mme Bug ont préparé une grande quantité de nourriture et de boissons, prêtes à être disposées sur la table de la salle à manger.

Fergus est déjà ivre et bruyant. Marsali le fait entrer dans la cuisine pour tenter de lui remplir l'estomac, avant que trop de monde n'arrive.

MARSALI : » On dirait que les premiers ennuis sont arrivés... Le reste n’est pas loin derrière nous... »

 MME. BUG : « Ils ont faim, j'espère, tout est prêt pour un beau festin. »

 Marsali jette un coup d'œil aux femmes : une aide pourrait être nécessaire. Elles comprennent. Fergus non.

FERGUS : » Pourquoi m'as-tu amené ici ? « 

MARSALI : « Tu as travaillé dur toute la journée. Mon amour, tu devrais manger un peu… pour te remplir l’estomac »

FERGUS : » Mais tout le monde va manger dans l'autre pièce… »

 Un Josiah Beardsley impatient entre et tourne autour de Lizzie, voulant l'aider. Ayant déjà aidé à porter les boissons et les assiettes jusqu'à la salle à manger, il est surpris de voir encore un certain nombre d'assiettes supplémentaires à emporter –

 JOSIAH : « Il y en a encore ? « 

LIZZIE : » Oui. Où est ton frère ? « 

JOSIAH (taquin) : » Pourquoi ? Je pensais que tu n'avais que d’yeux que pour moi. « 

LIZZIE : « Deux mains seraient plus utiles -- pour porter ces assiettes à la salle à manger. » (Lizzie se rend compte de sa gaffe devant Fergus…)

 FERGUS : « Un seul Fergus Fraser avec une seule main... »

 Fergus lance à Lizzie un regard complice...

FERGUS : » Mais deux valent mieux qu'une, hein, Lizzie ? »

 Josiah sourit. Lizzie rougit, profondément embarrassée, et essaie de se remettre au travail.

LIZZIE : » Oh… Je ne comprends pas ce que vous dites… »

 

A33 B33 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - SALLE À MANGER - JOUR 

Le buffet est dressé sur la table. Roger et Brianna sont prêts à accueillir les invités. Amy McCallum, bébé dans ses bras, est à proximité, impatiente de déguster cette délicieuse nourriture. Mais son fils, Aidan, est malheureux et agité. Allan et Malva sont également présents.

BRIANNA : « Servez-vous ! »

AIDAN : » On peut y aller ? « 

AMY MCCALLUM : « Non. Je ne sais pas quand on mangera à nouveau, mon chéri alors… »

 AIDAN : « Je n'ai pas faim. Da m’aurait ramené à la maison. »

 Il est clair qu’Amy, embarrassée, a du mal à gérer et à garder Aidan sous contrôle. Allan s'avance très rapidement vers le passage couvert où certains hommes ont déposé leurs armes. Il revient en tenant sa corne à poudre «  

ALLAN : » Aidan, viens voir cette corne à poudre. Et quand tu seras plus vieux, je t’apprendrai… »

AIDAN : » Mon père était pêcheur, pas chasseur. Je veux partir ! »

Au grand désarroi d'Amy, Aidan se précipite à l'étage. Amy le suit, mortifiée.

AMY MCCALLUM : » Aidan McCallum, reviens ici tout de suite ! Avant qu’on te voie… »

 Brianna et Roger échangent un regard. Ils se sentent vraiment désolés pour Amy et veulent l'aider. Conscients qu'ils sont à portée de voix –

BRIANNA : « As-tu… « 

 ROGER : » Oui, j'ai pensé à quelque chose... Est-ce que ça te dérange si je… »

 BRIANNA : « Vas-y « 

Roger va dans le couloir et trouve Amy dans l’escalier, essayant de raisonner son fils, qui refuse obstinément de descendre les marches.

Amy soupire, découragée – c'est un tel combat. Roger s'approche et s'adresse à Aidan… ROGER (à Amy) : « Laissez-moi faire.  (A Aidan) Je peux m’asseoir ? Tu ne veux pas manger un morceau, petit ? Tu auras besoin de force si tu veux m'aider à te construire un nouveau foyer, une maison. Tu es l'homme de la maison, maintenant. « 

AIDAN ; « Je pourrai vous aider ? »

 Les yeux d'Amy brillent de gratitude. Aidan et Amy rayonnent, ravis.

ROGER (à Amy) : » Ma femme et moi aimerions assurer votre confort. J’aimerais superviser la construction de votre maison. Tout le monde aidera de bien sûr, mais comme je n’en construis pas pour moi… »

 Il y a pour la première fois une lueur d’espoir dans ses yeux.

AMY MCCALLUM : » Une maison à moi ? Je ne m’y attendais pas. Je... ne pourrai jamais vous rembourser. »

 ROGER : « Vous n'aurez pas à le faire. »

Alors que Roger, Amy et Aidan commencent à redescendre, ils entendent de l'agitation, le bruit de sabots et des invités qui traversent le couloir et le salon jusqu'à la porte d'entrée pour voir... Richard Brown et ses hommes s'approchant de la Grande Maison à cheval, franchissant la crête de la colline...

 

 

B33A EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

Claire s'approche de la maison, portant un panier avec quelques poupées de paille de maïs (un jouet typique de l'époque), qu'elle a fabriquées pour les offrir à certains enfants.

 

C33 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE AVANT - JOUR 

Quelques instants plus tard. Jamie s'avance pour faire face à Richard Brown, tandis que le major MacDonald et d'autres regardent depuis le porche.

RICHARD BROWN : » Monsieur Fraser. Madame Fraser… « 

Les yeux de Brown rencontrent ceux de Claire – un moment chargé.

C’est la première fois qu’ils se voient depuis l’attaque de Claire. Brown sait ce que son frère lui a fait et cela rend Claire malade intérieurement. C'est insupportable. Alors que Richard Brown descend de cheval, Claire entre précipitamment dans la maison.

Les festivités sont terminées avant même d’avoir réellement commencé.

 

JAMIE : » Je suppose que ce n'est pas une simple visite, M. Brown ? « 

RICHARD BROWN : » Non, ce n'est pas le cas. Il y a un jeune homme brun qui chassait avec votre Indien... Où est-il ? « 

Richard scrute les visages des colons jusqu'à ce qu'il aperçoive Allan. Allan ne peut pas entrer à l'intérieur à cause de la foule de personnes désormais rassemblées sur le porche. RICHARD BROWN : » Le voilà : c’est un voleur. Nous sommes venus l'arrêter. Il a volé une corne à poudre. Il la porte encore, le salopard. « 

Et Allan la porte toujours. Certains hommes de Brown s'emparent d'Allan et l'amènent à Richard. Ils arrachent la corne à poudre des mains d’Allan…

JAMIE : » Ah oui ? Et quelle preuve avez-vous ? « 

Richard prend la corne à poudre sur laquelle sont gravées les initiales : « P.B. ». Il la montre à Jamie.

RICHARD BROWN : « Là – les initiales dessus pour Phineas Brown. Et mon l'homme dit qu'il l'avait prise. « 

Certains colons, dont Tom, sont venus voir de quoi il s'agit. Certains hommes de Jamie aussi.

TOM CHRISTIE : » Tu as fait ça, mon fils ? « 

Allan reste silencieux. Tom va vers son fils, le regarde dans les yeux.

TOM CHRISTIE : » Où as-tu trouvé cette corne à poudre ? »

 Tom peut lire son fils comme dans un livre – la culpabilité dans ses yeux. Il lui parle doucement maintenant, presque dans un murmure désemparé…

TOM CHRISTIE : « Tu veux finir comme ta mère ? « 

ALLAN : » Non... « 

TOM CHRISTIE : » Bien. Parce qu'elle brûle dans les feux de l'enfer. Souviens-toi :  le voleur déteste sa propre âme. (Puis à voix haute) Jure-moi, devant Dieu et ces hommes, que tu n’as pas fait cela. »

 Allan est terrifié par la honte. Il balbutie.

ALLAN : « Je ne peux pas... « 

Tom est furieux et honteux.

TOM CHRISTIE : « Excuse-toi immédiatement auprès de M. Brown. (Puis à Richard) M. Brown, s'il vous plaît, c’est mon fils. -- ne l'emmenez pas avec vous… Mais nous le punirons ici et maintenant pour son péché, vous avez ma parole. »

 RICHARD BROWN : » Dix coups de fouet. « 

Tom réalise à quel point cette punition est extrême.

TOM CHRISTIE : « Alors c'est réglé. »

 Mais Jamie est ferme et autoritaire. Il veut désamorcer la situation.

JAMIE : » Vous avez récupéré la corne à poudre... Aucun mal n’a été fait. Je vous rappelle à tous que c'est ma terre. Je verrai à ce que le garçon retienne sa leçon. « 

TOM CHRISTIE : « Mon fils sera puni, M. Fraser. »

 JAMIE : » Oui. Nous y veillerons ensemble, M. Christie. (Puis, à contrecœur, à Richard) Merci de m’avoir signalé l’affaire, M. Brown. « 

Jamie regarde vers la route, une invitation claire à partir. Allan pousse un énorme soupir de soulagement. On dirait que les Brown s'en vont. Mais Richard fait demi-tour.

RICHARD BROWN : « C'est drôle de voler de la poudre à canon, hein, M. Fraser ? Je me demande... C'est une denrée dangereuse dans ces temps sombres... Sujette à litiges. Vous n’hébergeriez pas un de ces rebelles, n’est-ce pas ? C’est peut-être pour ça que vous êtes clément avec lui. Qu'est-ce que vous en pensez, major MacDonald ? »

 

 MacDonald lève un sourcil, mais ne mord pas à l’hameçon. En entendant cela, Tom est mortifié par cette implication. Le sentiment de honte et d’humiliation est trop lourd à supporter pour lui.

TOM CHRISTIE : « Si mon fils avait une once de traitrise dans son corps, je le chasserais moi-même. Nous sommes fidèles à notre roi. « 

Tom tend la main pour prendre le fouet de Brown mais celui-ci le tend à Jamie.

RICHARD BROWN : » M. Fraser devrait donner la punition... (à Jamie) Puisque c'est votre terre. Pour donner un bon exemple aux fidèles résidents de Fraser's Ridge... »

 Jamie est entre le marteau et l’enclume. Mais après un moment, il jette le fouet de côté, il ne l’utilisera pas sur la chair nue d’Allan. Au lieu de cela, il enlève sa large ceinture... JAMIE : « Ma terre, mes moyens.  (A Allan) Allez mon garçon, enlève ta veste. »

 À contrecœur, il inflige rapidement la punition à un Allan terrifié sous le regard des autres – essayant de limiter la douleur. Tom regarde stoïquement le spectacle violent ; il n'apprécie pas ça, mais il semble y avoir un autre problème en jeu ici : Tom a une relation compliquée avec son fils.

 Malva veut détourner le regard, mais elle en est incapable. Jamie termine la terrible tâche et se tourne vers Richard.

 JAMIE : » Prenez vos hommes et quittez mes terres. « 

Jamie regarde Richard Brown partir... puis prend une décision. Il se dirige vers le major MacDonald.

 JAMIE : » J’accepte. Si c'est entre moi et lui, je ne peux pas le laisser faire. Je serai votre agent des Indiens. « 

Le major sourit, heureux que Jamie ait changé d'avis.

 

D33 EXT. FRASER'S RIDGE - ÉCURIES - JOUR 

 Jamie rattrape Tom Christie, qui se dirige vers les écuries. A proximité, en arrière-plan, Malva aide Allan – encore sous le choc des coups – à monter dans leur chariot, alors qu'ils attendent leur père avant de regagner leur camp.

JAMIE : » M. Christie -- un mot, si vous me le permettez.  Ce qui vient de se passer avec Allan et Richard Brown… »

 Jamie fait bien sûr référence à la punition d’Allan pour avoir volé la corne à poudre.

TOM CHRISTIE : » Oui... Ce n'est pas comme ça que j'imaginais le début de notre séjour à au Ridge, Je dois avouer... »

 Il est clair que Tom n’a pas l’intention de s’excuser pour ce qui vient de se passer. Ressentant cette tension, Jamie essaie l'approche diplomatique.

JAMIE : » Pas comme je l'imaginais non plus. « 

TOM CHRISTIE : » Vous m'avez invité ici... Et je suis reconnaissant d'être venu « 

 Mais l'expression intraitable de Tom dément ses paroles, alors Jamie change de tactique. JAMIE : » Oui... À Ardsmuir, on s’en est sortis... On vivait sous le commandement de quelqu’un d’autre. Mais l’époque est différente... Et si vous restez à Fraser’s Ridge, alors ma parole vaut loi. « 

TOM CHRISTIE : » La parole de Dieu est loi. Il passe en premier, n'est-ce pas, Monsieur Fraser ? (Puis, citant la Bible) "Tu n'auras pas d'autres dieux avant moi."

Jamie le regarde avec un sourire d'acier qui signifie qu’il a entendu Tom mais qu'il ne va pas se rabaisser à discuter, puis le renvoie froidement.

 JAMIE : » Vous devriez vous occuper de votre fils. »

Jamie regarde Tom s'éloigner pour aller rejoindre ses enfants dans le chariot.

 

 E33 INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI – NUIT TOMBANTE 

Fergus et Marsali sont revenus de la Grande Maison et ont couché les enfants. Il y a un silence – une tension épaisse comme un brouillard entre eux. Marsali pose une tasse de café chaud devant Fergus, qui est assis à table.

Fergus est torturé, angoissé – comme s'il prenait une décision… Fergus regarde Marsali. Marsali regarde Fergus, pleine d'espoir.

Mais, toujours silencieux, Fergus prend une flasque de whisky et la débouche lentement. Il verse une bonne quantité de liquide ambré dans son café. Pendant qu’elle regarde, un air de déception apparaît sur le visage de Marsali qu’elle ne peut tout simplement pas dissimuler.

FERGUS : » Le voilà – ce regard. Le même regard que tu m'as donné au repas. »

 L’instinct de Marsali est de réconforter son mari. Elle a besoin de dire ce qu’elle ressent sans aggraver la situation – mais traverser un champ de mines serait plus facile. MARSALI : « Ton ivresse m'a embarrassée devant tout le monde. « 

FERGUS : » Un homme a besoin de boire de temps en temps. « 

MARSALI : » Ta boisson t'éloigne de ta famille. De ton rôle de mari. « 

FERGUS : « Ton mari n'est-il pas assis ici devant toi en ce moment même ? « 

Quelqu’un est assis là, mais tous deux savent – dans leur cœur – que ce n’est pas le même Fergus Fraser que celui de cette plage de Jamaïque (E311).

MARSALI : » L’est-il vraiment ? »

 Fergus avale son café puis se lève brusquement.

FERGUS : « Je suis désolé de te décevoir autant. « 

Triste, Marsali le regarde sortir.

 

 

33 A34 I/E. NUIT – CHAMBRE DE CLAIRE ET JAMIE - NUIT 

Flashes de souvenirs pendant que Claire dort. Quelques bons, mais surtout des mauvais et des douloureux (dont celui de Lionel Brown, 512 – qui la gifle après que sa capuche ait été retirée…)

 Claire se réveille brutalement, encore hantée par ses cauchemars... C'est le milieu de la nuit. Elle s'enroule dans un châle pour se réchauffer. Va devant son miroir. Allume une bougie. Jamie remue.

 JAMIE : » Sassenach... ? Qu'est-ce qu’il y a ? On dirait que tu as vu un fantôme. « 

CLAIRE : « Je vais bien. Rendors-toi. « 

JAMIE : » C’était les Brown... est-ce qu'ils... t’ont perturbé ? « 

CLAIRE : « Je veux juste une tasse de thé. Si je peux en trouver... foutus impôts. « 

Jamie la regarde alors qu'elle sort de la pièce avec la bougie, passant avec un regard inquiet devant le miroir de la chambre. Il sent que quelque chose ne va pas, mais il sait par sa propre expérience que ces choses prennent du temps...

Alors que Claire descend les escaliers jusqu'à la cuisine –

 

Matthew B.Roberts 

« Les mots de Claire ici sont directement tirés du prologue des Tambours de l’Automne. Bien qu’ils proviennent d’un roman précédent de la série, ils semblaient s’intégrer si parfaitement au thème de l’épisode – rappelant une fois de plus les « échos » référencés dans le titre de l’épisode. 

C’est particulièrement vrai lorsqu’elle termine la scène avec la phrase : « Écoutez les pas qui résonnent derrière, quand vous marchez seul. » Comme nous le verrons au fil de la saison, Claire ne se sent pas forcément seule – et ce n’est pas toujours une bonne chose. » 

 

 

35 36 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - NUIT 

Claire rallume le feu et met la bouilloire à chauffer. Au lieu de préparer une tasse de thé, elle reste un moment à regarder autour d’elle, inquiète… Elle a une idée. Il existe peut-être quelque chose de meilleur, de plus apaisant, que le thé. Elle retire la bouilloire du feu... 

 

 37 INT. GRANDE MAISON - CUISINE/INFIRMERIE - NUIT 

Claire examine une collection de bouteilles sur le comptoir. Elle déplace une bouteille de whisky, conservée à des fins médicales, révélant une autre bouteille : « « Laudanum ». Elle la contemple. Mais ce n’est pas ce qu’elle veut. Cachée au fond du placard, elle trouve de l’éthanol.

CLAIRE (Voix off) : « Je n'ai jamais eu peur des fantômes. Je vis avec eux quotidiennement. Quand je suis face au miroir, les yeux de ma mère me regardent ; ma bouche se courbe dans un sourire qui a attiré mon arrière-grand-père et m’a fait naitre. »

 

Elle place l'éthanol dans son appareil de distillation – le même que celui avec lequel nous l'avons vue plus tôt – un bain d'alcool bouillonnant dans son bécher en forme de bulle.

CLAIRE (Voix off) : « Bien sûr, ce ne sont pas les fantômes qui troublent le sommeil, perturbent l'éveil. Regardez en arrière, une torche à la main, pour éclairer les recoins de l'obscurité. Écoutez les pas qui résonnent derrière vous quand vous marchez seule.

 

Elle allume une petite flamme en dessous... de l'huile de vitriol (acide sulfurique) commence à couler sur un tube de verre incliné pour créer une forme liquide d'éther. Claire le transvase dans une bouteille (avec un compte-gouttes en liège comme couvercle).

 CLAIRE (Voix off) : » Des fantômes passent et nous traversent sans cesse, se cachant dans le futur… Chaque fantôme vient spontanément des terres brumeuses des rêves et du silence. Notre esprit rationnel dit : « Non, cela ce n’est pas possible. « Mais une autre part, une part plus ancienne, résonne toujours doucement dans le noir, "Si, c’est possible."

 

Elle trouve le masque Ferguson, verse du liquide dessus. Elle s'approche du lit, s’allonge, inhale les vapeurs...

CLAIRE (Voix off) : » Par le sang et par choix, nous créons nos fantômes ; nous nous hantons nous-mêmes. »

Et Claire sombre dans le sommeil.

 

 

FIN DE L'ÉPISODE