Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Dans le script, absent de la série
Indications et séquences
Commentaires des scénaristes

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

 

ÉPISODE 602 : ALLEGEANCE (« ALLEGIANCE ») 

Écrit par Steve Kornacki et Alyson Evans 

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINALE

09 juin 2021

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE FRASER /JAMIE FRASER/ BRIANNA RANDALL FRASER/ ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

AIDAN MCCALLUM/ ALLAN-CHRISTIE /ARCH BUG/ CHEF OISEAU /DONALD MACDONALD

FERGUS FRASER /GERMAN FRASER /GRANNIE WILSON/ HIRAM CROMBIE /KEZIAH BEARDSLEY

LIZZIE WEMYSS /MALVA CHRISTIE /MARSALI FRASER /MME BUG/ MME CROMBIE

SELU /EAU CALME/LE MANGEUR DE PÉCHÉS/ TOM CHRISTIE /WALELA /JEUNE IAN

 

INTÉRIEURS

Village Cherokee. Maison des visiteurs/ Fraser’s Ridge :  Grande maison : Chambre à coucher. Salle à manger. Cuisine. Infirmerie. Salon/Bureau. Passage couvert. Écuries /Église /La maison de Fergus et Marsali Chambre à coucher / La maison de Roger et Brianna /Christieville (le village des pêcheurs) : les maisons. L'appentis de Tom Christie

 

EXTÉRIEURS

Village Cherokee/ Maison des visiteurs/ Fraser’s Ridge : Grande maison. Rivière. Écuries. Porche arrière/ Église/ La maison de Fergus et Marsali /Christie-ville :  l'appentis de Tom Christie

Les Montagnes Blue Ridge.

 

Les remarques de Toni Graphia et Danielle Berrow pour cet épisode sont particulièrement éclairants.

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE
 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Cet épisode a connu plusieurs titres… Crown & Feathers (La couronne et les plumes), Weapons of War (Les armes de guerre), Come What May (Advienne Que Pourra). Parfois, un titre convient parfaitement du premier coup et parfois nous ne le décidons qu’une fois le script terminé, ou jusqu’à ce que le script ait fait l’objet de quelques ébauches. 

Le titre final a été choisi après la phrase de Jamie à la fin de l’épisode : « Son allégeance est à eux. Mon allégeance est à lui. « C’est alors que nous avons réalisé que le thème s’était fusionné et que « l’allégeance » émergeait comme quelque chose qui résonnait dans chacune des histoires et semblait parfaitement leur correspondre. 

 L'un des défis les plus importants et les plus excitants de ces premiers épisodes, y compris l'épisode 602, était que nous devions relancer les arcs de la saison pour presque tous nos personnages. 

Avec chaque personnage, il fallait voir les débuts de leur histoire : leurs espoirs, leurs objectifs, leurs dilemmes et conflits, etc. 

·         Pour Jamie : le dilemme de savoir s'il faut ou non armer les Cherokee au nom de la Couronne alors qu'il va bientôt changer de camp. 

·         Pour Claire : lutter contre le SPTS et l’automédication tout en prenant soin d’une communauté grandissante. 

·         Pour Brianna : assumer ce qu’elle au cours de cette période, maintenant qu'elle et Roger ont décidé de rester, en utilisant les compétences en ingénierie qu'elle a perfectionnées au cours de son époque. 

·         Pour Roger : le fait qu’il soit attiré par le Ministère et la révélation que lui et Brianna essaient d’avoir un bébé. 

·         Pour Fergus : ses sentiments d’inadéquation et d’échec. 

·          Pour Marsali : les difficultés liées à l'accouchement et à la parentalité, ainsi qu’un mariage difficile. 

·         Pour Young Ian, le sentiment d’être tiraillé entre deux mondes. 

·          Pour les Christie… eh bien, attendez et voyez. 

Une fois de plus, le thème des liens – et de l’allégeance – imprègne chacun de ces arcs. » 

 

 

LES SEQUENCES SUIVANTES, INITALEMENT PREVUES EN OUVERTURE PRE-GENERIQUE (COLD OPEN) ONT ETE SUPPRIMEES DANS LA VERSION FINALE 

  

Nous entendons une plainte surnaturelle d’une femme déchirant le silence, suivi d'un sanglot haletant et rythmé et d'un hurlement douloureux, chanté maintenant par plusieurs femmes...

 

1INT. FRASER’S RIDGE – CHRISTIEVILLE (VILLAGE DES PECHEURS) - CABANE - JOUR (1774) 

Dans l'obscurité à peine éclairée d’une petite cabane exiguë, un groupe de femmes en lamentations a formé un cercle serré autour du lit de mort d'une vieille femme. Le chant de perte et de chagrin venu d’un autre monde continue. 

C'est la vieille tradition du « keening », les femmes en pleurs chantant leur lamentation pour le défunt, transmettant leur chant -- et leur chagrin -- de l'une à l'autre... 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous sommes toujours désireux d’essayer d’incorporer certains aspects moins connus de la culture écossaise lorsque nous le pouvons et cet exemple particulier – « les femmes qui pleurent » – a été inspiré par quelques passages de A Breath of Snow and Ashes. Chapitre 39, « Je suis la Résurrection » décrit le « gémissement surnaturel » de la femme en deuil. 

Historiquement, une telle femme aurait suivi derrière le cercueil du défunt ou serait restée dans la maison du défunt pour pleurer d'une manière très particulière, en gémissant ou en « vivifiant », comme on l'appelle aussi. 

Leur rôle consistait principalement à canaliser et à ritualiser le chagrin des personnes endeuillées, et elles étaient souvent rémunérées pour leurs services. C'était une coutume également pratiquée en Irlande. 

Nous avons adoré l'idée des « passionnées » formant un cercle autour du lit de mort de la femme présentée dans cette scène (qui s'est révélée plus tard être Grannie Wilson). Nous avons mené de nombreuses recherches sur le processus, demandé aux musiciens de composer un certain nombre de versions de la complainte et finalement en avons sélectionné une qui sera interprétée par les chanteuses sur le plateau. 

Même si cette scène était censée être « le cold open » du scénario, elle n’a pas été retenue dans le montage final à cause du temps. 

Cependant, elle apparaîtra dans les scènes supprimées du coffret DVD. «  

 

Nous voyons quelques autres personnes que nous reconnaissons désormais au chevet de la morte.. Hiram et Mme Crombie, avec Tom, Allan et Malva Christie. Tom pose sa main sur l'épaule d'Hiram, pour le réconforter… 

 

SEQUENCE PRE-GENERIQUE: COLD OPEN 

 

A2 EXT. MONTAGNES BLUE RIDGE - JOUR 

À cheval, Jamie et Ian franchissent une crête et regardent. Au-dessous d’eux, se trouve la destination vers laquelle ils ont chevauché ces derniers jours : le village isolé des Snowbird Cherokee. Des cabanes, des feux, une maison du conseil, des hommes et des femmes Cherokee se déplaçant. Ils continuent leur route. 

 Ils arrivent dans le village et saluent ses occupants. Ils descendent de cheval et remettent leurs armes à un Cherokee qui les attend. 

  

3 EXT. VILLAGE CHEROKEE - JOUR 

Jamie est assis en face du chef de guerre, TSISKWA SUNALE DIKANOGISGI (Jee-SKWAH Shoo-nah-LEY Dee-kah-NOH-GEE-skee), ce qui signifie Oiseau Qui Chante le Matin. Il est connu sous le nom de « Bird » en abrégé (Chef Oiseau), ou Tsiskwa (Zee-SKWAH) en Cherokee.

 Le jeune Ian et l’entourage de Bird, y compris le frère cadet de Bird, Still Water (Eau Calme), ou Ama Tohi (AH-ma-toe-HEE), sont assis, écoutent et regardent l’échange. D’autres Indiens Cherokee vaquent à leurs activités quotidiennes : les hommes transportent le gibier tué pendant que d'autres préparent les peaux de cerf. Les femmes tissent des paniers, jardinent et cuisinent.

CHEF OISEAU : « Nous voulons plus d'armes. « 

JAMIE : » Qui n’en veut pas ? »

CHEF OISEAU : » Qui en effet. Tu es ici au nom du roi Georges... Dis-lui ceci : nous voulons plus d'armes, de fusils, de mousquets... de pistolets. »

Eau Calme regarde le jeune Ian avec circonspection. Pourquoi cet homme blanc essaie-t-il de ressembler à un Indien ?

CHEF OISEAU : » Alors, qu’en dis-tu ? »

JAMIE : « Je dis que les marchandises commerciales, c’est certain. Des couteaux probablement. Mais les armes à feu, c’est une autre affaire. »

Chef Oiseau marmonne quelque chose à Eau Calme en Cherokee :

CHEF OISEAU : « Elihasg nigadanvdvna ? Il nous prend pour des imbéciles ? « 

JAMIE : « Vous devez comprendre, le roi peut hésiter à vous armer contre son propre peuple. « 

CHEF OISEAU (avec ironie) : « Tu dois comprendre que nous pouvons les tuer sans armes si nous le voulons. « 

JAMIE : » Bien sûr que vous le pouvez. Mais vous êtes suffisamment sages pour ne pas le faire » –

CHEF OISEAU : » Pas encore -- (puis sourit) Je t'aime bien, Tueur d’Ours. Tu es un drôle d’homme. « 

JAMIE : « Peut-être, donnez-moi le temps. « 

CHEF OISEAU : « Tu as peut-être oublié, les Cherokee ont déjà combattu avec le roi, et nous pouvons choisir de nous battre avec lui à nouveau - si le moment vient. Mais c'est une décision pour un autre jour. Parce que nous sommes en guerre contre ceux qui traversent la Ligne du Traité. Ils construisent des maisons, plantent des cultures, chassent le gibier sur nos terres... « 

EAU CALME : « Si le roi ne peut pas contrôler son peuple, comment peut-il protester quand nous défendons notre terre ? « 

 CHEF OISEAU : « Alors, Tueur d'Ours. Tu diras ces choses au roi ? « 

JAMIE : « J'y réfléchirai, certainement. « 

CHEF OISEAU : » Hmph. J'ai déjà entendu ces mots... » 

JAMIE : » C'est seulement que... je ne peux rien te promettre. « 

Chef Oiseau regarde Jamie, puis hoche la tête, satisfait.

CHEF OISEAU : » Wa-do – Merci, au moins pour ton honnêteté. J'espère que tu resteras pour la nuit. « 

 

GENERIQUE 

  

TITLE CARD 

Gros plan sur la veste du Major McDonald posée sur une chaise.
Adso est lové confortablement dans la veste…
De beaux éternuements en perspective… 

 

A4 EXT. FRASER’S RIDGE - CHRISTIEVILLE - JOUR 

Plan haut et large sur le hameau que les nouveaux colons pêcheurs commencent à construire : des tentes et des appentis pour dormir, quelques cabanes commencées et le squelette d'un bâtiment plus grand qui pourrait être une école, mais qui se révélera être une église. (Aucun clocher n'a encore été érigé).

 

4INT. FRASER'S RIDGE – APPENTIS DE TOM CHRISTIE - JOUR 

Malva, très intriguée, regarde attentivement Claire retirer les points de suture de la main gauche de Tom Christie.

MALVA : » Est-ce que ça fait mal ? « 

Claire lève les yeux vers Tom, qui reste stoïquement silencieux.

CLAIRE : « Je ne pense pas, la blessure est presque cicatrisée. (Elle enlève le dernier point) Là. Cela devrait être guéri d’ici une semaine ou deux. Ensuite, nous verrons à réparer votre main droite. « 

Mais Tom annonce avec un peu de raideur :

TOM CHRISTIE : « J'ai décidé de laisser cette main telle qu'elle est. « 

CLAIRE : « Pourquoi ? « 

TOM CHRISTIE : « Si cette infirmité est la volonté de Dieu, alors qu'il en soit ainsi. « 

Sans se décourager, Claire utilise les paroles pieuses de Tom contre lui.  

CLAIRE : » Était-ce la volonté de Dieu que votre chèvre se blesse à la patte ? Parce que si c'était le cas, alors vous auriez dû la laisser mourir, plutôt que de me demander de la soigner. »

Malva est surprise et un peu impressionnée par la réplique de Claire. Acculé, Tom serre obstinément la mâchoire.

CLAIRE : » Pensez-vous que le Seigneur vous considère comme moins méritant que votre chèvre ? Je ne crois pas, compte tenu de sa considération fameuse pour le plus petit moineau... « 

Tom regarde Claire, surpris – c'est un argument qu'il a lui-même utilisé avec les hommes de la prison d'Ardsmuir [Episode 601].

Malva observe avec une joie nerveuse. Il est rare qu’elle voie quelqu’un remettre à sa place son père, surtout une femme.

TOM CHRISTIE : « En effet. Alors je suis sûr que vous connaissez la Lettre de St. Paul à Timothée, dans lequel il dit… »

MALVA « …Que la femme apprenne en silence. Je ne lui permets pas d'enseigner, ni de dominer son mari, mais de rester dans le silence. »

 Tom jette un coup d'œil à sa fille, mais avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, Claire fait un signe de tête sympathique à Malva.

 CLAIRE : » Je pense que St. Paul a dû aussi rencontrer une femme qui lui tenait tête. Non, il vaut mieux brimer tout le sexe plutôt que de le convaincre équitablement. « 

Irrité, Tom jette un coup d'œil à sa fille...

TOM CHRISTIE : » Le diable trouve du travail pour les mains oisives, Malva. Va t’occuper. »

Compte tenu du ton vexé de Tom, Malva sait qu’il vaut mieux ne pas discuter. Déçue, elle sort. Claire profite de leur intimité pour rediriger la conversation.

CLAIRE : » La vérité est que vous avez peur. « 

TOM CHRISTIE : « Peur ? »

 CLAIRE : « Oui, peur que je vous fasse mal. Ou de perdre l’usage de cette main. Mais quand je vous opérerai, j’utiliserai un médicament appelé éther pour vous endormir et vous ne ressentirez rien. Promis. »

 Claire prend la main contractée de Tom. Il l’ouvre à contrecœur, frémissant à son contact. Claire prend sa main dans la sienne, puis commence à repousser ses doigts noueux.

Tom détend sa main pendant un moment pendant qu'elle la masse. Puis, il retire brusquement sa main et se lève, embarrassé.

TOM CHRISTIE : « Merci, mais j'ai beaucoup à faire aujourd'hui. « 

Claire est dépitée face à l’entêtement de Tom.

 

 5 EXT. FRASER'S RIDGE – APPENTIS DE TOM CHRISTIE – JOUR 

CLAIRE (A Allan, en sortant) : « Comment va ton dos ? »

ALLAN CHRISTIE : » Beaucoup mieux, Madame Fraser. Votre baume m'a aidé. « 

MALVA : » Hier encore, nous disions combien il est remarquable que vous soyez médecin, vu que vous êtes une dame. N'est-ce pas, Allan ? « 

ALLAN CHRISTIE : » Oui. C’est vrai. Particulièrement quand d'autres pourraient accuser cette femme de sorcellerie et autres... « 

Malva rougit, inquiète que Claire puisse s'offusquer, mais Claire le prend avec calme et taquine :

CLAIRE : » Eh bien, si j'avais besoin d'affûter le manche de mon balai ou d’aiguiser mes couteaux de chirurgien, M. Christie, je viendrais vous voir en premier. « 

Malgré lui, Allan sourit. Mais Malva a besoin de l'attention de Claire pour elle-même...

MALVA : » Il n’a pas le moindre intérêt pour apprendre à soigner, alors que je suis curieuse d’apprendre. « 

CLAIRE : » Si tu veux m'accompagner ce matin, je vais examiner ma fille, Marsali, qui est enceinte. Cela pourrait t’intéresser. »

Malva est ravie, mais...

ALLAN CHRISTIE : » Malva a des tâches à faire à la maison. « 

Claire jette un coup d'œil à Malva mais, gênée, Malva détourne le regard.

CLAIRE : » Peut-être une autre fois, alors. « 

Malva,déçue, regarde Claire s'éloigner.

 

 6 EXT. VILLAGE CHEROKEE – MAISON DES INVITÉS - NUIT 

Une maison des invités au toit de chaume et en torchis. De la fumée s'échappe du trou dans le toit et les volutes montent dans la nuit.
Deux silhouettes de femmes se glissent furtivement à l’intérieur de la maison.

 

7INT. VILLAGE CHEROKEE - MAISON DES INVITÉS - NUIT 

Jamie dort sous une couverture. Le jeune Ian est à côté de lui, ronflant. Un éclat de lumière sur leurs visages, comme si la porte s’était doucement ouverte, puis fermée. On entend un gloussement de rires étouffés.

 Sous la couverture qui recouvre Jamie, quelque chose commence à bouger vers son entrejambe.  Tout d’abord, Jamie, endormi, répond positivement aux caresses mais… soudain, Jamie se redresse, agrippant un poignet mince...

JAMIE : » Ian ? « 

JEUNE IAN : « Qu'y a-t-il, mon oncle ? « 

JAMIE : « Il y a une femme dans mon lit. « 

Cela attire l’attention d’Ian. Il se retourne. Effectivement, Jamie tient fermement le poignet nu d'une jeune femme Cherokee, SELU (SHAY-Loo).

Et dans l'ombre, juste derrière, se trouve une autre jeune femme Cherokee appelée WALELA (Wah-LAY-lah).

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« C'est l'une des scènes les plus amusantes pour Jamie dans cet épisode et les scénaristes ont aimé parler de cette scène, fortement inspirée du livre. Sam a vraiment fait sortir celle-ci du lot. Ses réactions ont été si adorables et le jeune Ian aime certainement se moquer de son oncle. 

Nous voulions également souligner que la connaissance d'Ian de la langue Cherokee est loin d'être parfaite : il la parle très peu et, par conséquent, l'excuse qu'il donne aux jeunes femmes pour expliquer pourquoi Jamie ne couchera pas avec elles est dans un langage plutôt comiquement imprécis. » 

 

JEUNE IAN (amusé) : » Il y en a deux, mon oncle. L'autre attend son tour. « 

Selu caresse la poitrine nue de Jamie.

JAMIE : » Deux ? Pour quoi me prennent-elles ? Seigneur ! »

Jamie repousse Selu puis se lève, et enroule la couverture autour de sa taille. Le jeune Ian remarque que les femmes admirent le physique de Jamie. Elles échangent un regard en souriant malicieusement.

Elles continuent toutes les deux à caresser Jamie.

 JEUNE IAN : « Eh bien non, mon oncle, vous n’êtes pas Lui pour elles. Elles savent que vous êtes l’Agent du Roi et c’est sûrement un honneur et un privilège de... « 

JAMIE : « Madame ! Cessez ! Vous êtes toutes les deux très belles. Mais je ne peux pas coucher avec vous. »

Jamie n’a pas besoin de parler Cherokee pour faire passer ce message particulier. Walela est clairement déconcertée :

WALÉLA : » Tla yigoliga. Je ne comprends pas. « 

JEUNE IAN (toujours très amusé) : » Je pense qu'elle veut savoir pourquoi non ? »

 JAMIE : » Dis-lui que j'ai prêté serment ! J'ai juré - juré... fidélité à.… ma femme. »

 Mais le jeune Ian ne peut que rire du plaidoyer sincère de Jamie. Cela lui fait plaisir – et les attentions de Walela deviennent de plus en plus audacieuses de minute en minute.

JEUNE IAN : » Elles n'ont pas l'air de s'en soucier tellement – « 

JAMIE : » Eh bien, trouve-moi une excuse. Et dis-leur de se couvrir ! »

 JEUNE IAN : » Je peux essayer mais c'est le Mohawk que je parle... et très peu le Cherokee ! »

JAMIE : » Essaye. S'il te plaît. « 

Le jeune Ian remet aux femmes leurs vêtements.

 JEUNE IAN (en Cherokee approximatif) : » Tsemi usgitsv'i. Unehlvnvhi ulutsv nole kanohehv... Hadi watali ? Yi kalogwe Ugvwiyuhi Tsiskwa yayohiha, kila ageya papavneli ? « 

Les femmes enfilent leurs vêtements, comme l'explique le jeune Ian.

JEUNE IAN : » Je leur ai dit que le Créateur était venu vers vous en rêve et vous a dit de ne pas coucher avec une femme avant d’avoir apporté des armes à chef Oiseau. Du moins, je l'espère. »

JAMIE : » Avant quoi ?! « 

JEUNE IAN : » Eh bien, je n’ai pas trouvé mieux, mon oncle. « 

SELU : » Uyo! Osd dikandi ! Décevant. Il a une très belle... »

 Les deux femmes rient. Walela est d'accord, impressionnée, mais ajoute :

WALÉLA : » Aseno, yeligwo diniyohli gigage ustiyekv gesesdi. Même si nous aurions pu avoir un enfant aux cheveux rouges. »

Le jeune Ian traduit –

JEUNE IAN : » Elles disent qu’elles comprennent. Cependant, une des filles dit que c'est une déception pour elle, parce que tu as une très belle…... euh, euh... (il montre le sexe de Jamie) L'autre est plus philosophe. Elle dit qu'elle aurait pu te donner des enfants, mais ils auraient pu être roux. Je pense. « 

JAMIE : « C’est un souci d’avoir les cheveux roux ? « 

JEUNE IAN : » Je suppose que ce n'est pas quelque chose qu’on souhaite à son fils, si possible. »

 JAMIE : « Eh bien, il n’y a pas de danger que ça arrive. (Se forçant à sourire pour les dames) Wa-do -- merci. « 

Selu et Walela disparaissent dans la nuit. Le jeune Ian ne peut s'empêcher de rire.

 JAMIE : » Tu ferais bien de calmer ta joie. « 

Se contenant de rire avec peine, le jeune Ian réarrange ses couvertures et s'allonge, tandis que Jamie remonte la couverture jusqu'au cou et prie pour avoir du courage.

 

A8 8INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

 Malva s’approche de la maison.

Joan et Felicity sont assises sur le porche de l’entrée tandis que Germain, se faisant passer pour un bandit de grand chemin, les retient captives.

GERMAIN : « Halte, vauriens. Avançons au vent ! La bourse ou la vie ! « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« C’est amusant d’imaginer le genre de jeux auxquels les enfants pourraient jouer à cette période. Dans le cas de Germain et de ses sœurs, il s’agit de bandits de grand chemin, de marins et de pirates. 

Cependant, l'enfance était perçue très différemment à cette époque, et on s'attendait souvent à ce que les enfants portent un lourd fardeau en termes de tâches qu'ils accomplissaient et de leur contribution au ménage, mais il est agréable de voir ces petits avoir du temps et de l'espace pour jouer. «  

 

 

 9INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS & MARSALI - CHAMBRE - JOUR  

 Dans sa chambre, Marsali est allongée sur son lit pendant que Claire palpe son ventre de femme très enceinte.

La trousse médicale de Claire est posée sur une table. Les bruits variés des jeux et des rires enfantins se poursuivent –

CLAIRE : » Que font-ils ? « 

Marsali soupire involontairement – son visage pâle, ses yeux fatigués.

MARSALI : » Un jour bandits de grand chemin, un autre, marins... ou pire -- pirates. « 

On frappe à la porte. Les enfants, dehors, continuent à jouer. Alors –

GERMAIN (à Malva) : « Pas de quartiers ! »

Claire et Marsali échangent un regard. Claire se lève et regarde dans la pièce principale – tandis que Malva passe la tête par la porte. Claire est contente.

MALVA : « Désolée, j'ai frappé, mais... « 

CLAIRE : « Malva, entre ! Je ne t’attendais pas. »

 MALVA : « J'ai pu terminer toutes mes corvées. « 

CLAIRE : « Cela ne te dérange pas, n'est-ce pas, Marsali ? J’ai invité Mlle Christie à m’observer... »

 Marsali se rend compte avec surprise qu’elle est un peu envieuse que Malva semble reprendre son ancien rôle d’apprentie. Mais elle ne porte aucune rancune à Malva. Elle sourit – 

MARSALI : « Retiens bien la leçon, jeune fille. Si par malheur, tu te maries, ne le laisse pas te toucher - ou tu finiras comme ça. »

 Marsali montre son ventre, en plaisantant. Malva est choquée mais sourit en entendant cette déclaration plutôt franche.

CLAIRE : « Là. Je vais te montrer comment examiner son ventre... (montre la palpation) Pour m’assurer que le bébé est dans une bonne position...  Avec le temps et la pratique, on sent quand il est en bonne position tête en bas, vers le bassin… »

 MARSALI : » La bonne position serait hors de mon ventre. « 

CLAIRE : » Je suis d'accord. (Sourit) Tout va bien -- maintenant nous allons vérifier le pouls de Marsali... (en tournant le bras de Marsali) ...ce que nous faisons en localisant la veine avec le pouce... « 

Alors que Claire fait tourner le poignet de Marsali pour prendre son pouls, elle voit une série de légères ecchymoses le long de l'avant-bras de Marsali - de nouvelles, apparues depuis que Claire a observé pour la première fois des ecchymoses [Épisode 601].

CLAIRE : » Prends deux doigts sur le dessous de son poignet et appuie doucement, tu ressentiras une pulsation ; nous pouvons la compter... « 

Malva imite soigneusement Claire en tenant ses doigts sur le poignet de Marsali. Sentant le rythme, elle sourit. Pendant ce temps, Claire sort un petit sablier de son sac et se met à compter en silence tout en vérifiant son pouls.

CLAIRE : « Nous comptons les battements du cœur jusqu’à ce que le sablier soit vide. Entre soixante, soixante-dix, même jusqu'à cent battements par minute, c’est tout à fait normal. (Sourit) Dans ce cas, c'est parfait. « 

Un cri venant de la pièce voisine attire l’attention de tous. Par la porte, on voit Germain brandissant une fourchette, courant vers ses sœurs emprisonnées. C'est un pirate maintenant.

MARSALI : » Germain ! Pose ça ou je te fesse et tu ne pourras plus t’asseoir jusqu'au sabbat ! « 

CLAIRE : « Malva, ça te dérangerait d’emmener les enfants dehors pendant un

moment ? »

 MALVA : « Bien sûr, Madame Fraser.  Venez, les enfants, maman se repose. »

Malva sort. Marsali attend de les entendre partir.

MARSALI : » Je suis à bout de nerfs avec eux. « 

CLAIRE : » Où est Fergus Il devrait t’aider, non ? « 

MARSALI : « Oh, oui. Croyez-moi, Fergus est leur premier lieutenant. « 

Claire entend le ton de reproche dans la voix de Marsali.

CLAIRE : « Est-ce que tout va bien entre vous deux ? (Puis, prenant le bras de Marsali) J’ai remarqué d’autres bleus. « 

Marsali regarde les bleus sur son bras.

MARSALI Oh, non. Je suis tombée, c'est tout. En poursuivant Germain, bien sûr. « 

Cela éveille les soupçons de Claire : c'est la deuxième fois qu'elle voit des bleus sur Marsali. Mais Marsali semble si réticente à en parler qu’elle n’insiste pas.

 CLAIRE : « Tu n’as pas eu de pertes ? De sang, je veux dire ? »

 MARSALI : « Non Aucune. Mais j’ai souvent la migraine. Et j’ai les pieds aussi lourds que du plomb... « 

CLAIRE : » Oui, j'ai remarqué que tes chevilles étaient enflées… »

 MARSALI (remarquant l'inquiétude de Claire) : « Qu'est-ce que ça veut dire ? »

 CLAIRE : « Sans doute rien. Mais je pense que tu devrais venir à la Grande Maison et rester avec nous jusqu'à ce que le bébé arrive -- Je veux pouvoir te surveiller de près. Marsali, je dois te le demander... pour le bien du bébé... D’où viennent tes bleus ? Est-ce que Fergus... t'a blessé ? (Doucement) Ce n'est un secret pour personne qu’il boit plus que d'habitude ces derniers temps... »

 Marsali sait qu'elle doit dire la vérité.

MARSALI : « Ce n'était pas sa faute. Il a attrapé mon bras, mais seulement parce que... je l'ai poursuivi avec un fouloir… »

Marsali détourne le regard, honteuse.

MARSALI : » Je suis maudite parce que j’ai le sale caractère de ma mère et ça a eu raison de moi. « 

CLAIRE : » Alors, il se défendait ? »

MARSALI : « J'étais tellement fatiguée de le voir tout le temps parti, de le voir soûl… »

CLAIRE : « Si seulement nous savions ce qui le perturbe… » 

MARSALI : « Je sais ce qui le perturbe. Il a honte, l'imbécile. Il est persuadé qu'il aurait dû être là pour nous défendre quand – ce fumier de Lionel est venu.... « 

CLAIRE (surprise et émue) : « Ce n’était pas sa faute. « 

MARSALI : « Je le lui ai répété à maintes reprises : comment cela peut-il être de sa faute alors qu'il n’était-il pas là ? Mais il s’obstine. Il pense que je n'aurais pas dû travailler là-bas. Et que quelque chose ne va pas avec le bébé à cause de l'attaque. Est-ce que vous pensez... «  

CLAIRE : « Non. Ôte-toi ça de ton esprit. »

 Mais en vérité, c'est quelque chose qui inquiète Claire.

MARSALI (essuyant les larmes) : « Je suis en miettes. Je suis désolée. Bien sûr, ce n'est rien comparé à ce qui vous est arrivé... « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« L'arc narratif de l’éther n'est pas dans le livre. C’est quelque chose que nous avons imaginé, car nous voulions aborder le traumatisme de Claire suite à son enlèvement et à son agression sexuelle la saison dernière. Nous lui avons montré comment utiliser l'éther dans l'épisode 601 et savions que nous continuerions à mettre en scène son automédication pour échapper à la douleur au fil de la saison. 

Ainsi, dans l'épisode 602, nous avons utilisé Marsali parlant de ses propres douleurs et frustrations pour évoquer Lionel et faire un clin d'œil au passé de Claire avec Lionel… cela devient un déclencheur pour Claire, ce qui la renvoie par la suite au refuge de la drogue. «  

 

CLAIRE voit des flashes rapides dans sa tête [Ep. 512] -- Le sourire hideux de Lionel Brown ; son poing fracassant sa mâchoire ; la corde qui se serre autour de son cou ; ses vêtements déchirés alors que les violeurs l'agressent... 

Claire essaie de masquer sa douleur, mais Marsali voit l'effet que ce souvenir a sur elle.

 MARSALI : « Désolée, je ne voulais pas vous contrarier... « 

CLAIRE : « Non, un peu mal à la tête, c'est tout. « 

Elle cache ses horribles souvenirs avec un sourire courageux. 

 

10 11INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - CRÉPUSCULE 

De retour à la maison, Claire pose sa trousse médicale et commence à la déballer, rangeant des objets dans les placards - y compris son Pinard et son sablier quand elle entend la voix de Lionel Brown la narguant : « Dr Rawlings ! ».

Elle grimace, sait qu’il n’est pas vraiment là, mais c’est néanmoins terrifiant. Elle s'assoit, tremble et essaie de se ressaisir, la main tremblante. Ses yeux tombent sur la bouteille d’éther que l'on reconnaît depuis l'épisode 601.

Elle hésite un instant, puis attrape la bouteille d'éther ainsi qu'un mouchoir et le masque Ferguson.  Claire verse rapidement quelques gouttelettes sur le masque recouvert de tissu. Elle s'allonge ensuite sur le lit et place le masque sur son nez et sa bouche. En inspirant profondément, elle sombre dans une « paix réparatrice ».

A l’extérieur, suite de scènes de la vie quotidienne au Ridge… Lizzie promenant Jemmy autour de la Grande Maison…

  

 

 

A12 INT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

 Quelques jours plus tard.

 Roger entre. Brianna est à sa table de travail, son carnet de dessins ouvert devant elle, contemplant un pot en verre fermé par un bouchon de liège recouvert d'une couche de cire rouge. Elle taille de petits et fins morceaux de bois.

Un morceau flasque de quelque chose se trouve à l’intérieur du pot, immergé dans un liquide. À côté d'elle, sur la table, se trouve un simple foulard en forme de masque.

Il feuillette certains des dessins récents de Brianna : une roue hydraulique, une pompe à vis, un four à tuiles et des toilettes rudimentaires. À partir de cette image – 

ROGER (En plaisantant seulement à moitié) : » S'il te plaît, dis-moi que ça n’a rien à voir avec ton idée de toilettes avec une chasse d’eau. » 

BRIANNE (en riant) : « Non. «  

ROGER : « Qu'est-ce que c'est ? « 

BRIANNA : « Phosphore blanc. Un cadeau de Lord John. « 

ROGER (regard inquiet) : « N'est-ce pas un explosif ? « 

BRIANNA : « Non. Le phosphore blanc n’explose pas. Mais il s’enflamme dès qu’il est exposé à l’air. C’est pourquoi il est dans l’eau. »

ROGER : « Ah c'est tout ? (Regarde autour de lui) Jemmy est avec Lizzie, j'espère. »

BRIANNA : » Oui. Je vais faire des allumettes. Je sais comment faire en théorie,

Et je ferai attention, je le promets. »

ROGER : » Je viens de parler à Tom Christie... La belle-mère d’Hiram Crombie est décédée. « 

BRIANNA : « Quelle tristesse. Je suis sûr que le voyage jusqu’ici n'a pas aidé. »

 ROGER : » Hiram veut des funérailles rapides. Tom m’a sollicité, car leur pasteur a été retardé. « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« C’est le début de l’arc de Roger qui veut devenir pasteur. Parce que son père était un pasteur presbytérien, Roger connaît les services et les pratiques protestantes, c'est donc lui qui a pris la parole lors des funérailles au cours des saisons précédentes. Et maintenant, Tom Christie, qui apprécie Roger et s'est lié avec lui grâce à leurs croyances presbytériennes communes, lui demande de prendre la parole lors des funérailles de Grannie Wilson. 

Nous avons pensé que c’était un bon moyen de susciter l’intérêt de Roger. Cette exploration émotionnelle de soi reflète celle de Brianna ; elle est également en train de se retrouver et de déterminer ce qu'elle veut faire de sa vie maintenant que les MacKenzie ont choisi de s'installer au XVIIIe siècle. Elle espère utiliser sa passion et ses compétences en ingénierie pour aider les habitants du Ridge. 

Roger et Brianna sont tous deux satisfaits de cette situation, mais c'est la première étape, et celle qui se transformera plus tard en conflit concernant leurs rôles à jouer… Mais il est clair que Roger ressent un peu de pression. » 

 

BRIANNA « Eh bien, tu sais quoi dire ? »

ROGER : » Je n’en ai aucune idée. Je suppose que je vais prier pour trouver l’inspiration. C'est ce que le Révérend aurait fait. 

Tu sais qu'ils ont déjà construit une église ? Ce sera la première fois qu’on se rassemblera là-bas... «  

BRIANNA : « Pourvu que ce soit une seule fois. Regarde-nous... nous sommes en train de trouver notre place dans le passé. «  

ROGER : « Nous pouvons en faire un jeu. Tu fais tes allumettes ; Je communierai avec le Tout-Puissant... Nous verrons lequel prend feu en premier. «  

Brianna aime l'idée. Elle sourit, l'embrasse. 

BRIANNA (Se couvre le visage avec un foulard) : « Je pense que je ferais mieux de faire mon travail dehors. »

 Elle sort, emportant avec elle les petits morceaux de bois et le pot de phosphore.

 

 12.13. EXT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

Jamie arrive à cheval et voit la Grande Maison, un spectacle bienvenu.

Il s'approche du passage couvert et ouvre la porte de la cuisine.

JAMIE : » Sassenach ? « 

Pas de réponse. Il jette un coup d'œil dans l’infirmerie. Pas de Claire.

 

14INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON – GRAND HALL - JOUR 

Jamie entre par le passage couvert. Mme Bug est là.

JAMIE : « Claire ? »

Jamie jette précipitamment toutes ses affaires sur le sol.

MME. BUG : « Bienvenue chez vous, M. Fraser. « 

Mais au moment où elle prononce les mots, Jamie l'a déjà dépassée, et monte les escaliers, quatre à quatre.

 

15INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - JOUR 

Jamie trouve Claire dans la chambre en train de plier du linge. Elle se retourne, surprise de le voir.

CLAIRE : » Je ne t'ai pas entendu entrer. Tu rentres tôt. Comment ça s'est passé chez les Cherokee ? »

La bouche de Jamie est déjà sur la sienne, l'embrassant passionnément. 

JAMIE : » Tu m'as manqué, Sassenach. Je te veux. »

Claire rit tandis que Jamie la presse contre le bureau. 

CLAIRE : « Quoi ? Maintenant ? « 

JAMIE : « Oui. Est-ce que je t'ai dit que tu m'avais manqué ? « 

CLAIRE (taquine) : » A l’instant. Mais juste pour que nous soyons clairs, pourquoi ne me montres-tu pas précisément ce que tu veux dire... « 

Et c’est ce qu’il fait, la déshabillant avidement. Ils commencent à faire l'amour, voracement et urgemment sur le sol.

 

A16 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - JOUR 

Ensuite, ils s'allongent, profitant du voluptueux moment présent...

 JAMIE : » Tu souris. C’était bien ? « 

CLAIRE : « En fait, j'essayais de classer tes mots : « tu me plais, je t’aime, je t’adore et je veux plonger ma bite en toi », en fonction de leur relative sincérité. « 

JAMIE : « Je pensais chaque mot. « 

CLAIRE : « Surtout les derniers ? « 

JAMIE : » Surtout les derniers. La chair a besoin d’un peu de nourriture et de repos avant de recommencer, mais l'esprit est toujours prêt. Heureusement que tu as un vieux mari, Sassenach, ou tu serais déjà à genoux les fesses en l’air. »

Claire rit.

CLAIRE : « Je suis ravie de t’avoir manqué. Tu m'as manqué aussi. « 

Après un moment, alors qu'ils se reposent... 

JAMIE : « J’ai une question. Mais chaque fois que je te pose des questions sur l'avenir... ta réponse est … »

CLAIRE : » Pas à ton goût ? Je ne peux rien te promettre. Mais vas-y. « 

Un fardeau pèse sur l'esprit de Jamie...

JAMIE : » Dans la guerre à venir, tu te souviens, dans tes livres, si les Cherokee sont du côté des Loyalistes ou des Rebelles ? « 

CLAIRE : » J'ai peur que ma connaissance de l’histoire américaine soit limitée.

Pourquoi ? « 

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous aimons toujours quand nous pouvons travailler sur une scène où la connaissance de Claire de l’avenir peut aider à éclairer une décision difficile que les Fraser doivent prendre. Nous veillons cependant à ne pas donner l’impression que Claire est une encyclopédie ambulante, car il n’est pas crédible qu’une personne se souvienne facilement de toutes ses leçons d’histoire – surtout qu’une Anglaise comme Claire soit consciente de certains aspects très particuliers de l’histoire américaine. 

Les Cherokee, par exemple, entretenaient des relations complexes avec le Royaume-Uni et son armée, ayant combattu avec et contre eux à différents moments de la période coloniale. 

Et pourtant, Claire était mariée à un historien et sa fille a fait ses études en Amérique, elle a donc acquis des connaissances. 

Nous essayons d’être réalistes et lui faisons souvent admettre qu’elle ne connaît pas les détails, mais elle en sait certainement assez pour intervenir et donner à Jamie une idée de la direction que prend l’avenir. Nous devons donc suivre cette ligne. «  

 

JAMIE : » Le chef de guerre, l'Oiseau qui chante Le Matin, a demandé des armes. « 

CLAIRE : « Et tu crains d’armer un ennemi potentiel. »

 JAMIE (hoche la tête) : » Avant d'être nommé agent des Indiens, je n'aurais pas douté des besoins de défense d’un homme. Mais encore une fois, c’est un cas de conscience. « 

CLAIRE : « Si tu ne leur fournis pas des armes, alors...

JAMIE : » Alors il y a une chance qu'ils décident de se battre avec les Rebelles... avec moi. Si je leur donne des armes, ils se battront probablement avec la Couronne. « 

CLAIRE : » Ils perdront de toute façon. Dans les deux cas, tu es maudit...

(Jamie hoche la tête) Je sais une chose : Richard Brown aurait fait un horrible agent des Indiens. Toi, par contre, je sais que tu feras la bonne chose. « 

La voix du jeune Ian depuis l’extérieur. Il frappe à la porte.

JEUNE IAN : « Mon oncle ! Le major MacDonald arrive. « 

CLAIRE : « Pas de repos pour les fatigués… »

 

 

16INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON/BUREAU - JOUR 

Jamie est assis en face du Major Donald MacDonald. Ils sont en pleine conversation. Intéressé, le jeune Ian se tient près de la porte, écoutant le major débiter une sorte de leçon d'histoire, pesant les choses au fur et à mesure.

MAJOR MACDONALD : » Ils n’ont pas toujours voulu négocier avec nous. Mais ils étaient avec nous dans les guerres des Tuscarora, entre 1711 et 1714. Ou était-ce 1715 ? Jamie est sur le point d'intervenir, mais...

 Plusieurs Cherokee éminents sont allés voir le roi George II, il y a environ une quarantaine d’années... « 

Un peu ennuyé par ce récit interminable, Jamie se lève pour prendre du whisky. Il en verse à MacDonald, puis à lui-même.

MAJOR MACDONALD : » Et puis ils se sont battus avec nous contre les Français, bien sûr. Cela dit, il y a eu ce problème avec la rébellion Cherokee en 1758. Bien que « –

Jamie l'interrompt enfin –

JAMIE : « Pardonnez-moi de dire cela, major, mais « –

MacDonald n’est pas complètement stupide socialement.

 MAJOR MACDONALD : « Mes excuses. Vous avez posé une simple question sur les allégeances passées et je vous ai ennuyé avec mes divagations « –

JAMIE : « Eh bien, parfois nous avons une meilleure idée de ce qui nous attend en regardant ce qui s'est passé... Mais, comme j’allais le dire, en parlant avec eux, ils m’ont semblé indécis quant à ce qu’ils veulent... « 

MacDonald est intrigué.

 MAJOR MACDONALD : » Et que pensez-vous qu’ils veulent ? »

 JAMIE : « C'est plutôt une question de savoir ce qu'ils ne veulent pas. Les colons traversant la frontière ouest...

 Le visage de MacDonald se déforme. Il sort rapidement un mouchoir de son manteau, éternue dedans, puis s'essuie le nez.

JAMIE : » Ils s’attendent à ce que la Couronne intervienne. Adopte une position plus agressive « –

Ian ne dit rien mais il bout d’impatience et de frustration.

 MAJOR MACDONALD : « Suggérez-vous l’envoi de soldats ? « 

Le jeune Ian est frustré que Jamie n’ait pas mentionné la demande d’armes de Bird. Il ne peut plus tenir sa langue.

JEUNE IAN : « Pas de soldats. Pardonnez-moi, mon oncle, mais ils ont dit ce qu'ils voulaient. « 

Jamie lance un regard sévère à Ian et lui coupe la parole :

JAMIE : » Ian « —

 Le jeune Ian se mord la langue. Les yeux de MacDonald pleurent. Soudain, il éternue à nouveau. Il regarde autour de lui.

MAJOR MACDONALD : « Bon sang ! Avez-vous un chat, colonel ? »

 JAMIE : » Oui. Petit Adso. Caché quelque part par ici. »

 MAJOR MACDONALD : « « Le sort des Indiens est...

Un autre éternuement. MacDonald se lève et tamponne ses yeux larmoyants.

 MAJOR MACDONALD : « Misérables créatures. J’ai toujours du mal en leur présence. « 

JEUNE IAN (agacé) : « Les Indiens ? « 

MAJOR MACDONALD : » Les chats, mais aussi certains Indiens. »

 MacDonald ricane de sa propre blague, mais il est le seul à trouver cela amusant.

MAJOR MACDONALD : » Pardonnez-moi, j'ai besoin d’air... Voulez-vous m’excuser ? »

MacDonald sort. Le jeune Ian se tourne vers Jamie, perplexe.

JEUNE IAN : » Pourquoi n’avez-vous pas mentionné la demande d'armes du Chef

Oiseau ? »

 JAMIE : » Parce que j’ai décidé de ne pas le faire. Et ce n'était pas à toi de parler devant le major. »

JEUNE IAN : « Mais vous l’avez dit au chef... « 

JAMIE : « Je lui ai promis que je considérerais sa demande. Rien de plus. « 

Ian a l'air abattu. Ce n'est pas habituel pour lui et Jamie d'être en désaccord. Jamie le sent et s'adoucit.

 JAMIE : » J'ai interrogé ta tante sur les alliances des Cherokee dans la guerre à venir. Elle n’avait aucune certitude. « 

JEUNE IAN : « Mais elle sait ce qui va arriver ? « 

JAMIE : » Les provinces royales s'uniront pour former une nouvelle nation. Mais ils n’auront pas de roi. Claire en est certaine. « 

JEUNE IAN : « Les fidèles à la Couronne perdront ? »

 JAMIE : » Oui. »

JEUNE IAN : « Et nous ? « 

JAMIE : » Le temps viendra où je me battrai aux côtés des rebelles. Ils gagneront la guerre -- Claire et Brianna viennent d’une Amérique où cela s'est produit. Mais je ne sais pas de quel côté les Cherokee se battront, tu vois ? Si Chef Oiseau acquiert des armes, cela pourrait être contre nous « 

Le jeune Ian digère cette information. Cela le touche au cœur.

JEUNE IAN : » Il serait dommage que nos voisins Indiens deviennent nos ennemis. Mais Je serai à vos côtés, mon oncle. « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Cela crée un conflit rare entre Jamie et Young Ian, qui sont généralement d’accord. Mais ici, c'est l'occasion pour nous d'explorer quelque chose qui les sépare : comment ils vont répondre à la demande d'armes des Cherokee et toutes les ramifications qui en découlent, d'autant plus qu'ils ne sont pas sûrs de qui les Cherokee choisiront d'être les alliés dans la guerre à venir. » 

 

 Jamie pose une main rassurante sur l'épaule du jeune Ian.

JAMIE : » J'espère que tu tairas ce que je t'ai dit, mon garçon. Et pour ceux de nous qui connaissent l'avenir – cela doit éclairer nos décisions. « 

JEUNE IAN : « Oui, oncle Jamie »

 JAMIE : » Maintenant, tu sais, toi aussi. Mais fais attention... ça peut être à la fois une bénédiction et une malédiction. »

 Ian hoche la tête, se sentant responsable. Alors qu'ils sortent... On voit Adso lové avec contentement dans un panier de laine. 

 

17 EXT. FRASER’S RIDGE - ÉGLISE - PLUS TARD CE JOUR 

 Claire et Jamie s'approchent de l'église avec Germain. La vue du bâtiment les fait réfléchir.

CLAIRE : » Ouah. Ils l'ont vite érigée. »

C’est une église simple, presque terminée maintenant, avec des fenêtres aux volets épais mais sans vitres. Quelques planches doivent encore être apposées. L'échafaudage s'étire vers le haut. Autre preuve des travaux en cours. Les personnes en deuil se dirigent vers l'entrée. Alors qu'ils s'approchent du bâtiment...

 

18INT. FRASER'S RIDGE - ÉGLISE – QUELQUES INSTANTS PLUS TARD 

Grannie Wilson est allongée sur une table avec un tissu lui serrant la tête et le menton, afin de garder la bouche fermée. Des bougies sont allumées à proximité. Une soucoupe contenant un morceau de pain et une pincée de sel est posée à côté d'elle sur la table, ainsi qu’un bol de vin.

Un petit nombre de pêcheurs sont venus lui rendre hommage, dont Tom, Allan et Malva, qui se tiennent aux côtés d'Hiram Crombie et de Mme Crombie en deuil.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

 « Cette scène a été l’une des plus difficiles à filmer pendant la COVID, comme toute scène nécessitant une foule de personnes. Dans le livre, les funérailles sont très fréquentées. Parce que nous devions avoir des gens se tenant à au moins deux mètres les uns des autres dans l'église, nous avons opté pour un rassemblement plus petit et ajouté un dialogue pour expliquer le faible nombre de fidèles – le fait que Grannie n'était pas très populaire ! 

 Le Mangeur de Péchés représente un autre rituel intéressant lié à la mort au Royaume-Uni et présenté dans le livre. La coutume était répandue dans certaines régions (en particulier au Pays de Galles, où les superstitions celtiques se confondaient souvent avec certains aspects du christianisme). Les personnes endeuillées laissaient du pain, du sel et de la bière ou du vin sur ou à proximité du cadavre pour que le « Mangeur de Péchés » puisse les consommer. Cela s’apparente presque à une sorte de communion et aide à absoudre les morts de leurs péchés, garantissant ainsi qu’ils atteignent le ciel. 

 

Bible à la main, Roger se tient nerveusement au-dessus du corps, attendant que tout le monde ait fini de suivre la coutume traditionnelle consistant à s'approcher du corps et à l’effleurer pour lui rendre hommage. Claire, Jamie et Germain entrent et constatent le peu de gens présents.

CLAIRE : « Où est tout le monde ? «  

JAMIE (tranquillement) : » On m'a dit que c'était une vieille canaille… Allons présenter nos respects. » 

Jamie prend Germain par la main et rejoint la file des gens. Germain repère le pain et le sel... 

ROGER : « Aujourd'hui, nous rendons grâce pour la vie de cette femme... une servante de Dieu, fidèle et honnête... une compatriote écossaise venue dans cette province, mais maintenant aux cieux, devant le Seigneur au Ciel. »

GERMAIN : « Est-ce qu'elle va le manger ? « 

JAMIE : « Non, mon garçon. Elle est morte. C'est pour le Mangeur de Péchés. « 

GERMAIN : Le Mangeur de péchés ? »

JAMIE (à Grannie Wilson) : « Reposez en paix. »

Alors que Jamie et Germain retournent à leur place à côté de Claire, la congrégation s’installe. Claire voit Malva la regarder de l'autre côté de la pièce. Elles se saluent avec un sourire. Allan semble méfiant, comme d'habitude.

Les personnes rassemblées se tiennent la tête baissée, les yeux fermés. Roger – dont les yeux sont également fermés en prière – pose doucement une main sur l’épaule du cadavre. 

ROGER : « Prions ensemble. Notre Père, qui êtes aux cieux... qui nous guidez à travers le temps qui passe vers le repos et la béatitude éternels, soyez près de nous pour consoler, respecter… »

Pendant ce temps, Germain a gardé les yeux ouverts et il a remarqué quelque chose. Il commence à tirer sur la jupe de Claire...

GERMAIN : » Grand-mère… »

CLAIRE : » Chut...  « 

ROGER : « …Montrez-nous que vos enfants sont précieux à vos yeux et qu’ils vivent à jamais avec vous.  Votre miséricorde dure… »

Germain commence à lui tirer la main. Claire ouvre les yeux.

 GERMAIN : « Grand-mère ! »

CLAIRE : « Tu veux aller au cabinet ? »

GERMAIN : « Non, regarde ! « 

Il montre le cadavre de Grannie Wilson. Claire regarde et elle est choquée de voir que les yeux de Grannie Wilson sont grands ouverts et elle respire bruyamment !

 Claire se précipite. Grannie a du mal à respirer. Ce n'est que maintenant que les autres personnes en deuil ouvrent les yeux – et elles sont étonnées de voir Grannie Wilson lutter pour relever la tête – avec l'aide de Claire !

 Il y a un ohhh ! collectif – et un recul instinctif, avec des cris de consternation. La plupart d’entre eux supposent que c’est, d’une manière ou d’une autre, la faute de Claire…

CLAIRE : » Roger. Aide-moi à la mettre à l’aise ».

TOM CHRISTIE : « Christ, aide-nous ! »

Roger et Claire s’occupent de la vieille femme et lui mettent un coussin sous la tête. Grannie bouge un peu et le pain et le sel tombent par terre. La foule se presse maintenant, excitée – impressionnée.

CLAIRE : » Reculez, elle a besoin d’air ».

Claire se penche et regarde Grannie dans les yeux. La respiration de la vieille femme est difficile et superficielle, mais elle est définitivement vivante.

Certains fidèles préfèrent partir par peur d’une situation diabolique…

CLAIRE : « Mme Wilson, m’entendez-vous ? « 

La mâchoire raide de grand-mère commence à bouger. D'une voix chevrotante :

GRANNIE WILSON : « Où suis-je ? « 

CLAIRE : « À l'Eglise. Avec votre famille. »

Mme Crombie fond en larmes. Elle se penche sur sa mère...

MME. CROMBIE : » Oui, maman, je suis là. « 

Claire saisit le poignet moite de Grannie et cherche son pouls. Tom Christie s'approche, essayant de prendre les choses en main.

TOM CHRISTIE : » De quelle diablerie s'agit-il ? »

 Claire et Roger ignorent Tom.

ROGER : « Claire ? « 

Claire avance sa main vers la carotide de la vieille femme et y sent un pouls très faible, quoique rapide.

CLAIRE : » Son pouls est faible. « 

En pensant à quelque chose, Claire déplace sa main vers l'abdomen de la vieille femme et sent un pouls sourd là où aucun pouls ne devrait être, le battement de celui-ci faisant visiblement rebondir sa main.

Malva regarde avec une grande attention, admirant la confiance et les capacités de Claire. Claire parle doucement à Jamie et Roger, même si ses paroles n'ont vraiment de sens que pour Roger.

CLAIRE : « Elle a eu un anévrisme de l’aorte. Hémorragie interne... probablement lente ... assez longtemps pour qu'elle perde conscience et se refroidisse. »

 JAMIE : « Mais elle va vivre ? « 

CLAIRE : « Pas pour longtemps. L'anévrisme va bientôt se rompre et -- (baisse la voix) -- alors elle mourra vraiment. Elle a quelques minutes au maximum. »

Roger comprend. Mais ils sont interrompus par...

GRANNIE WILSON : « De quel genre d'enterrement s'agit-il ? « 

Grannie a trouvé la force de se redresser. Mme Crombie l'aide à s'asseoir. Claire sait que cela ne fera qu'accélérer la mort de Grannie…

 CLAIRE : « Mme Crombie, j'aimerais que vous ne... « 

Mais Grannie continue, montrant pourquoi elle n'est pas très appréciée...

GRANNIE WILSON : « Eh bien, Hiram Crombie, radin éhonté ! Tu m’as allongée dans une grange avec rien d'autre qu'un misérable bout de pain et une goutte de vin pour le Mangeur de Péchés ? « 

HIRAM CROMBIE : « Radin ?! »

 GRANNIE WILSON : » Où est ma belle broche, avec laquelle je voulais être enterrée ? Tu l’as volée, aucun doute. « 

HIRAM CROMBIE : » Volée ?! Ne vous ai-je pas donné un toit depuis 20 ans ? Nourrie et vêtue comme ma propre mère. Supporté votre langue de vipère « –

GRANNIE WILSON : « De vipère ? « 

ROGER : « Assez ! »

Il y a de l’autorité dans cette voix. Même Tom l'écoute.

ROGER : » Je ne tolérerai pas ça. Ce n'est pas convenable, et je ne le tolérerai pas. » Mme Wilson, ne savez-vous pas que vous vous tenez devant Dieu ? »

 GRANNIE WILSON : » Tout comme vous. « 

ROGER : » J'ai bien peur que vous en soyez plus proche. (Puis doucement) Votre état est... temporaire. Vous êtes devant l’Éternel. Il faut procéder aux derniers sacrements. »

Gentiment, Roger s'agenouille devant Grannie révélant, derrière lui, dans l'embrasure de la porte, la silhouette d'un homme. 

MALVA : » Le Mangeur de Péchés. »

Tout le monde se retourne et regarde le Mangeur de Péchés qui s’avance dans l’église. Sa présence ici ne les choque ni ne les effraie ; ils s'y attendaient. Mais le Mangeur de Péchés lui-même est surpris de trouver la défunte assise. Il s'avance, enlève son chapeau, c'est un homme grand, maigre et chauve, d'âge indéterminé.

LE MANGEUR DE PÉCHÉS (surpris) : » Vous n'êtes pas... morte. « 

GRANNIE WILSON : » Et alors ? Mon gendre n'a-t-il pas payé pour manger mes péchés ? Tu l’as payé, Hiram ? »

 HIRAM CROMBIE : » Eh bien, pas avant qu'il ait fait le travail.  Quelle façon de faire ce serait ? J'ai apporté l’argent. Je l’ai. « 

Grannie Wilson (au mangeur de péchés) : « Eh bien, faites ce que vous avez à faire, Monsieur. »

Elle est calme et prête pour la suite, même si elle est toujours effrayée. Incertain, le Mangeur de Péchés ramasse le morceau de pain. Tout le monde le regarde manger. Grannie parvient à sourire pendant que le Mangeur de Péchés termine le pain et boit le vin. Il pose le bol, puis...

LE MANGEUR DE PÉCHÉS : » Je vous accorde apaisement et repos ; et pour votre paix, au nom du Christ, je mets en gage ma propre âme. »

 Il regarde Grannie et s'incline. Et c'est tout. Simple et puissant.

Hiram prend quelques shillings et les laisse tomber dans les mains du Mangeur de Péché, en prenant soin de ne pas toucher l'homme, de peur que sa charge de péchés ne le contamine.

Un poids s’est enlevé de la poitrine de Grannie qui s’allonge alors que le Mangeur de Péchés se tourne vers la porte et s’en va. Les personnes en deuil se séparent comme les eaux de la mer Rouge, évitant tout contact visuel – respect et appréciation se mêlant à un instinct d’évitement – pour le laisser passer. L’attention de tous revient sur Grannie Wilson. 

Elle est maintenant allongée sur la table, apparemment en paix.

Grannie Wilson : « Je te pardonne, Hiram. Tu as été... un bon... garçon. « 

Elle grimace de douleur. Claire l'aide à se réinstaller. Grannie croise le regard de Claire.

Grannie Wilson : « Je n'ai pas peur. « 

Elle s'immobilise... et meurt. Claire palpe son abdomen à la recherche d'un pouls, mais il n'y a rien. Mais pour en être absolument sûre, Claire vérifie la carotide de Grannie. Rien. Elle secoue la tête. Grannie est morte. Roger ferme les yeux de Grannie et propose une prière... 

ROGER « Je suis la résurrection et la vie, dit le Seigneur. Celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra. Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais. « 

 

 

19 20 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - SALLE À MANGER - NUIT 

Arch Bug raconte une histoire terrible à Jemmy qui l’écoute, captivé.

ARCH BUG : « Et parfois, hors de flammes, sort un pirate, un pirate avec une grande épée… « 

Mme Bug et Lizzie servent du poulet rôti et des navets à Jamie, Claire, Marsali, Roger et Bree.

CLAIRE : « Merci, Mme Bug. Ils ont l’air délicieux. « 

MME. BUG : « C'est une nouvelle recette de navets. »

 MARSALI : « Och, je ne suis pas sûre d’avoir encore de la place ! »

MME. BUG : « Est-ce que M. Fraser se joindra à nous ? « 

Elle veut dire Fergus. Un silence gênant suit la question. L’absence de Fergus est devenue un grand problème ces derniers temps.

 MARSALI : « Non, il est, euh... à l'alambic. »

 MME. BUG (gênée) : « Bien sûr. Pardonnez-moi. »

 Mme Bug s'en va. Alors qu'ils commencent à manger, Brianna s'éclaircit la gorge.

BRIANNA : « Nous avons des nouvelles excitantes. »

Des regards s'échangent autour de la table. Jamie et Claire s'y mettent : est-ce que c’est ce que nous pensons ? Jamie regarde Roger.

ROGER : « Brianna plus que moi. « 

LIZZIE : « Vous êtes enceinte ! « 

Choquée, Brianna rit. Jamie voit cela comme une confirmation et se tourne vers Roger, ravi. Claire n'en est pas si sûre. 

MARSALI : « Je ne t’envie pas, Bree, mais je suis ravie pour vous deux. « 

JAMIE : « Un toast ! Sassenach, apporte le whisky ! »

BRIANNA : « Non ! Non ! Arrêtez ! Je ne suis pas enceinte. »

Cela met un terme à la gaieté ambiante. Un temps de silence.

BRIANNA : » J'allais dire... que j'ai une surprise. J'ai... inventé quelque chose. « 

Elle hésite. Cela semble idiot maintenant. Mais Roger acquiesce. Brianna prend donc une petite boite et en sort une allumette, d'aspect fait maison. Elle la gratte sur une bande de métal rugueux sur la boîte – et la regarde fièrement s'enflammer.

MARSALI : « Un peu de silex, n'est-ce pas ? »

 BRIANNA : « Eh bien non, c'est plus facile que le silex.  Ce sont des allumettes. Plus faciles à allumer, plus rapides et durables. Vous pouvez les emporter avec vous et allumer un feu partout où vous allez. « 

Des regards interrogateurs entre Jamie, Marsali et Lizzie.

LIZZIE : « Je n’ai jamais eu de difficulté à allumer un feu. Plutôt à l’éteindre... « 

Marsali et Lizzie rient, mais pas méchamment. Pourtant, Brianna est clairement déçue.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« La manière la plus évidente de procéder avec cette scène serait que tout le monde soit « wow » par la démonstration des allumettes de Brianna. Mais nous avons discuté dans la salle des scénaristes du fait que peut-être les gens ne se seraient peut-être pas exclamés d’admiration, puisqu'ils utilisent tellement le feu dans leur vie quotidienne et savent très bien comment l'allumer - ce n'est pas comme si ces gens n'avaient jamais vu quelque chose de pareil auparavant. 

 Les premières allumettes de cette période auraient été des morceaux de corde, de tissu, de papier ou de bois trempés dans du soufre fondu et enflammés avec un silex, mais l'invention de Brianna s'apparente davantage à « l'allumette de sécurité » moderne qui s'enflamme par friction lorsqu'elle est frottée contre une surface rugueuse. Ses allumettes sont impressionnantes par leur commodité, pas par leur capacité à s'enflammer… 

Nous avons donc volontairement minimisé les réactions, comme pour les commentaires de Marsali et Lizzie, donnant un peu de ressort à la scène.  

De plus, étant donné que l'interaction de Claire avec Grannie Wilson lors des funérailles a provoqué la consternation parmi les pêcheurs et que des suggestions de sorcellerie étaient à nouveau dans l'air (un rappel à l'épisode du procès des sorcières « la Marque du Diable » de la saison 1.11), nous voulions rester à l'écart de toute suggestion selon laquelle les allumettes de Brianna ont quelque chose à voir avec la magie noire ou l'occultisme aux yeux des gens du XVIIIe siècle. 

Dans le cas de Claire, ce ne sont que des ragots, mais des ragots dangereux, du genre qui ont failli faire tuer Claire, tout comme avec le gang de Lionel Brown. C'est une mise en scène pour la scène ultérieure où Jamie prévient Tom qu'il ne veut plus jamais entendre ce genre de discours sur sa femme. «  

 

BRIANNA : « Je suis désolée de vous décevoir, ce n'était pas la nouvelle que vous attendiez. » 

Marsali et Lizzie se sentent un peu mal.

JAMIE : » Mais non ! Bravo, Brianna. Ces allumettes seront très utiles. « 

CLAIRE (vraiment impressionnée) : « C'est merveilleux, ma chérie. Pour ma part J'ai hâte de les utiliser. Et bravo à toi aussi, Roger, pour ta gestion habile des drôles d’obsèques de Grannie Wilson. « 

LIZZIE : » Oui, il parait que vous avez réveillé la morte. « 

ROGER : » M. Christie a dû être impressionné de toute façon. Il m'a demandé si je pouvais prêcher le sermon de ce dimanche. En tant que laïc, bien sûr. »

 BRIANNA : » Vraiment ?  Pourquoi Tom ne le fait-il pas ? »

ROGER : « Tom n'est pas pasteur. ».

BRIANNA : » Toi non plus... « 

Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle ressent à propos de tout cela.

 ROGER : « C'est seulement temporaire.  Peut-être que le Révérend là-haut est fier de moi… »

 Claire sourit à cette pensée. Jamie a cependant quelques inquiétudes – mais pas à propos de Roger –

JAMIE : « Bien. Je préfère entendre ton sermon que celui de Tom Christie. Il a l’habitude de semer le trouble avec sa foi. Je ne tolérerai pas ça ici. ».

ROGER : » Je le ferai volontiers. »

CLAIRE : »   Eh bien, on m'a demandé de ne plus jamais retourner à l'église. »

 JAMIE : » Quoi ? « 

CLAIRE : « Il semble que la résurrection de Mme Wilson, pour certains, fait de moi une sorcière. « 

Elle exagère le commentaire, visiblement peu impressionnée par l’outrance de cette remarque.

BRIANNA : « Et ça ne te dérange pas ? « 

CLAIRE : » J'en ai l'habitude.  Ce n’est pas la première fois que j’entends ça. Et je n'ai absolument aucune intention de me conformer à leurs exigences. « 

ROGER (En plaisantant) : « D'autant plus que je ferai le prêche maintenant. Ne le manquez pas. »

 Puis, avant que quiconque puisse en dire plus...

 MARSALI : « Seigneur Tout-Puissant ! « 

Marsali repousse sa chaise, pliée de douleur. Tout le monde se lève. Brianna se précipite pour aider.

MARSALI : » Oh, quelque chose ne va pas, Claire... Quelque chose a changé »

CLAIRE (A Brianna) : « Vite, aide-moi à l’emmener à l’infirmerie. Allons-y ! »

 

 

 21 22INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE – INFIRMERIE - PLUS TARD – NUIT 

Marsali est appuyée contre la chaise d’accouchement dans l’infirmerie alors que... Jamie regarde Claire sélectionner des morceaux de fines branches d’algues séchées vert brunâtre (connues sous le nom de « laminaria ») dans un pot. Claire renifle le pot et vérifie qu'il est toujours utilisable : il y a une légère odeur d'iode.

JAMIE : « Des algues ? « 

CLAIRE : « La laminaire, placée sur le col de l’utérus, absorbe l'humidité et l’oblige à s'ouvrir davantage « –

JAMIE : « Pour aider le bébé » ? Je pensais qu’il était déjà en route. « 

CLAIRE : » Il y a eu une contraction, mais le bébé n'a pas bougé depuis des heures. »

 Jamie lit l'inquiétude sur son visage...

JAMIE : « Qu'y a-t-il, Sassenach ? »

 CLAIRE (Regarde les algues) : « Ce n'est pas très utilisé à mon époque sauf en de rares occasions... pour aider à expulser un enfant mort de l'utérus... (à cause du regard inquiet de Jamie) J'essaie de ne pas y penser. » 

JAMIE : « J'ai confiance en toi. Et en Marsali. » 

Reconnaissante, Claire sourit. Mais elle est plus nerveuse que d’habitude.

CLAIRE : » Je sais... Mais n'importe quoi peut arriver... Obstruction pelvienne disproportion, pré-éclampsie… Des choses que je ne suis pas du tout préparée à gérer ici. Je pourrais faire une césarienne pour sauver le bébé mais... »

 JAMIE (réalisant) : « Mais pas Marsali... (puis, en colère) Où diable est Fergus ?! « 

CLAIRE : » J'espérais que tu le saurais. Marsali m'a dit qu'il se sentait coupable de ce qui nous est arrivé avec...  Avec les Brown »

JAMIE : » Oui, bien sûr. »

 Il le dit si simplement que Claire réagit.

CLAIRE : » Pour l'amour de Dieu. Pourquoi ? Ce n'était pas sa faute. »

 JAMIE (doucement) : « Tu penses que ça fait une différence ? Et si Marsali devait mourir -- ou l’enfant en souffrir ? Tu penses qu'il ne s’en voudrait pas ? Tu penses que je ne me maudis pas chaque jour pour ce qui t'est arrivé ? « 

CLAIRE : « Mais vous n’auriez rien pu faire pour l'empêcher. Et vous êtes tous les deux venus à notre secours. »

 Jamie hoche la tête. Il sait que c’est vrai. Mais il sait aussi qu’au moment où il l’a sauvée, le mal était fait. Claire voit ce qui se passe sur son visage.

CLAIRE : « Eh bien, retrouve-le rapidement... sinon il finira par regretter cela aussi. « 

Jamie regarde Marsali avec inquiétude.

JAMIE : « Je vais demander à Roger d’aller le chercher. »

 Brianna entre avec Malva.

BRIANNA : « J’ai amené Malva. »

CLAIRE : « Malva, merci d'être venue. Si tu veux vraiment m'aider... alors c’est le moment. »

 MALVA : « Je suis heureuse d'être ici, Madame. »

 

A23 INT. MAISON DE FERGUS & MARSALI - NUIT 

Roger galope à toute allure pour aller chercher Fergus.

Il entre avec détermination dans la maison. Il y trouve un Fergus fortement éméché, en train de boire devant la cheminée.

ROGER : « A quoi joues-tu, pour l’amour de Dieu ? Ta femme est à la Grande Maison en train d'accoucher » -

 FERGUS : « Claire est avec elle. Elle peut s’en occuper - je ne ferais que les gêner. »

 Fergus se noie dans l'alcool et l'apitoiement sur son sort.

ROGER : « Ta femme te veut.  (Il prend brutalement la bouteille de whisky des mains de Fergus). Elle a besoin toi. « 

FERGUS : « Que puis-je faire ? « 

ROGER : « Je ne sais pas ce que tu peux faire... mais elle pense que tu serais utile. Elle te réclame. Fergus ! Tu le regretteras si tu n’y vas pas, crois-moi. Peut-être pas aujourd'hui, mais il viendra un moment où tu regarderas ton enfant et tu ne te pardonneras pas de ne pas avoir été avec Marsali en ce jour béni. « 

FERGUS : « Non -- laisse-moi tranquille -- c'est trop tard ! « 

Roger l'attrape par le col et l’affronte face à face, le regardant droit dans les yeux. ROGER : « Bon sang, Fergus ! Ta femme est en danger - je ne sais pas ce qui te met dans cet état, mais ça n'a pas d'importance. Marsali a besoin de toi MAINTENANT. Alors pour ce soir, ressaisis-toi et sois l'homme que Marsali voit en toi, l'homme que tu lui as promis d’être - même s’il faut faire semblant. Et peut-être qu’en la voyant, ce ne sera pas nécessaire. « 

 

23 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - NUIT 

Plus tard, après en avoir fini avec la laminaire, Claire installe Marsali dans le lit de l’infirmerie et la met à l'aise pendant qu'ils attendent, en la calant légèrement sur son côté gauche. La chaise d’accouchement est toujours là - prête pour le grand événement.

CLAIRE : « Là. Laissons à la laminaire un peu de temps pour agir. «  

Marsali prend Adso et le caresse, trouvant du réconfort dans son ronronnement. Elle est nerveuse. Elle regarde, avec une nostalgie envieuse Malva qui aide Claire puis qui sort. 

 MALVA (à Marsali alors qu'elle sort) : « Je vais faire du thé... »

 MARSALI : « Si je devais mourir, Adso, ne laisse pas Madame Fraser faire mon

autopsie. « 

 Claire secoue la tête, quelle absurdité… Mais Marsali est plus sérieuse désormais.

MARSALI : » Je ne doute pas de vos compétences, Claire, mais je vous connais bien - je sais à quoi vous ressemblez quand vous êtes inquiète... Je pourrais avoir du papier et de l'encre ? »

 CLAIRE : « Bien sûr, pourquoi ? « 

MARSALI : « Je pense que je devrais écrire à ma mère... « 

Claire voit que Marsali a l'air terrifié et comprend pourquoi elle veut écrire.

CLAIRE : « Marsali... Tout ira bien, et je ferai tout mon possible. Mais si cela peut te rassurer, alors bien sûr. »

Mais avant que Claire puisse aller chercher un papier ou une plume, Fergus entre. Il est sobre mais négligé et mal rasé. Pourtant, les yeux de Marsali s’illuminent alors qu’il s’agenouille à son chevet.

FERGUS : « Mon amour (en français dans la scène), je suis ici... Comment vas-tu ? »

MARSALI : « Mieux maintenant. Le bébé doit sortir vite. Aide-moi, mon cher (en français) »

FERGUS : « Je suis là pour toi. « 

Fergus s'agenouille au chevet de sa femme.

Il fouille dans sa poche et sort le chapelet de Marsali. Il lui prend la main et l'embrasse, repliant le chapelet dans sa paume. 

 Puis, étonnamment, il attrape les cordons de la chemise de Marsali et les délient, exposant ses seins. 

Il lui caresse le ventre. Marsali soupire, détendue à son contact.

Claire est ravie de l’effet positif immédiat sur Marsali, mais elle ne s’attendait pas à ce genre d’aide. 

 FERGUS (en caressant la poitrine de Marsali) : « Je suppose que vous ne savez pas cela, Milady ? Quand les douleurs de l’accouchement tardent à démarrer, téter et masser les seins de la femme encouragent le mouvement de l’utérus » --

CLAIRE : « J’en ai entendu parler. Mais ce n’est pas très conventionnel. »

FERGUS : « Au bordel, si l'une des filles avait du mal, parfois une autre lui rendait ce service. Je l'ai déjà fait -- quand Joan est née. Ça aide, vous verrez. »

 Plutôt que de se laisser rebuter par la technique de Fergus, Claire est touchée par la douceur innocente de ce qu'il dit, son amour et sa tendresse évidents pour Marsali.

Et l’amour de Claire pour eux deux signifie qu’elle acceptera n’importe quelle aide.

Mais elle n’a pas l’intention de rester pour regarder : alors que Fergus expose les seins de Marsali, Claire se détourne.

CLAIRE : « Je vais vous laisser un peu d’intimité. ».

Sans plus tarder, Fergus prend le sein de Marsali à deux mains et suce son mamelon.

Marsali et Fergus sont déjà trop dans leur petit monde pour remarquer le départ de Claire.

Elle sort en fermant les doubles rideaux derrière elle.

 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Lauren et César étaient formidables dans cette scène et il était facile de voir l'amour profond entre ces deux personnages malgré leurs récents problèmes conjugaux. Quand cela fait monter les larmes aux yeux dans la salle de montage, on sait que la scène fonctionne. » 

 

 MARSALI : « Fergus... Je pense que je vais mourir. « 

FERGUS : « Tu penses toujours que tu vas mourir. Toutes les femmes le pensent. »

 MARSALI : « Oui, c'est parce que beaucoup meurent. »

 FERGUS : « Pas toi. Je ne te laisserai pas partir. « 

Fergus se penche et continue...

 

24INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE – NUIT 

 Fatigués, n'ayant rien d'autre à faire qu'attendre, Claire, Jamie, Brianna et Malva mangent le gâteau à la mélasse qu'ils n'ont jamais pu manger au souper.

JAMIE : « Tu es sûre que la petite est en sécurité avec lui ? « 

CLAIRE : « Assez sûre. »

 JAMIE : « Je ne savais pas qu'un homme pouvait être utile pour ça. »

Un petit grognement et un soupir agréable dans l’infirmerie attirent l’attention de tous. Un silence gêné.

 JAMIE : » Eh bien, si c'est ce que le petit bougre est en train de faire, alors ... J’ai du bois à ranger. « 

BRIANNA : « Je pense que je vais aller me promener. « 

Claire se retrouve seule avec une Malva rougissante. Les bruits agréables à l’intérieur de l’infirmerie continuent.

MALVA : « Ils sont vraiment... ? « 

CLAIRE : « Oui. « 

MALVA : « Au début, je pensais qu'elle souffrait. Mais certaines femmes... aiment ça ? » CLAIRE : « Oui. »

Mais avant qu'elle puisse expliquer davantage...

MALVA : « Des pécheresses, vous voulez dire ? Des putains. « 

Claire est interloquée par cette compréhension réductrice du sexe que Malva a visiblement apprise de Tom.

CLAIRE : « Non, je veux dire -- quand tu aimes quelqu'un. Tu veux lui donner du plaisir. Et il veut faire la même chose pour toi. Beaucoup de femmes aiment ça. »

C’est une révélation pour Malva. L'amour doux n'est pas quelque chose qu'elle a vu dans son monde. Elle a du mal à y croire.

 

 25 EXT./INT. FRASER'S RIDGE - ÉCURIES - NUIT 

Enfilant un châle autour d'elle, Brianna passe devant les écuries. Ian, à l'intérieur, récite une prière en Mohawk. Rollo est avec lui.

Brianna entre dans l’écurie et tombe sur Ian.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow 

« C'est en quelque sorte une scène complémentaire à la discussion précédente de Claire et Jamie sur les Cherokee et leur rôle dans la guerre d'indépendance. 

Seule Brianna en sait plus, ayant fait ses études en Amérique et étudié l'histoire. Elle est en mesure de donner à Ian plus de détails sur ce qui va se passer dans les décennies qui suivent la guerre, ce qui le pousse à affronter Jamie et à trouver un moyen d'aider les Cherokee. » 

 

 BRIANNA : « Je suis désolée. « 

JEUNE IAN : « Je disais une prière pour le bébé. Cousine, j’ai une question sur les Cherokee. »

 BRIANNA : « Oui ? »

JEUNE IAN : « Oncle Jamie m'a parlé de la Révolution. Il a parlé d'un nouveau pays, après la guerre. « 

BRIANNA : « Les Etats-Unis d'Amérique. « 

JEUNE IAN : « Unis ? Alors les Indiens feront partie de cette nation ? »

 L’hésitation de Brianna est révélatrice : par où commencer ?

BRIANNA : « Les Blancs leur diront que oui. Mais non, pas vraiment. Ils seront obligés de vivre loin de leurs terres ancestrales. « 

JEUNE IAN : « Mais pourquoi ? Les Cherokee sont forts. « 

BRIANNA : « Pas assez forts. Les colons viennent - et continueront d’affluer- du monde entier. Ils prendront ce qu'ils veulent et les Indiens en souffriront. « 

Brianna aimerait pouvoir donner un peu d'espoir au jeune Ian. Mais avant qu'elle puisse parler...

JEUNE IAN : « Je suis désolé. « 

BRIANNA : « Pourquoi est-ce que tu t'excuses ? « 

En rappel à l'avertissement précédent de Jamie…

JEUNE IAN : » Parce que... sachant ce qui leur arrive, j’en suis responsable aussi. « 

Un silence. Puis Lizzie arrive de la maison avec des nouvelles :

LIZZIE : » Le bébé arrive. « 

 

26 A27 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE – CUISINE - NUIT 

 Marsali est assise dans le fauteuil d’accouchement, en pleines contractions. Claire la guide et l’encourage. Seule Malva est avec elles.

CLAIRE : » Vas-y, pousse ! C’est ça. Non, pas trop ! La tête est assez grosse. « 

Marsali est en plein travail.

MARSALI : « Oh, vraiment ? »

 CLAIRE : « Détends-toi et respire. Bien. Tu es prête à reprendre ?  Un, deux, trois… et pousse ! » 

 

Fergus et Jamie attendent en retenant leur souffle alors que les bruits des efforts de Marsali se poursuivent à l'intérieur de l'infirmerie. Jamie sert un verre de whisky au futur père.

 JAMIE : « Quoi que tu aies fait là-dedans, mon garçon... Cela semble avoir fonctionné. » 

Lizzie, Brianna et Ian entrent, excités.

 BRIANNA : « Alors ? « 

Dans l’infirmerie, Marsali pousse à nouveau et hurle.

 FERGUS : » Écoutez par vous-même « --

Jamie verse également un verre aux nouveaux arrivants.

A l'intérieur, Marsali gémit... puis le silence. Et puis... L'un des plus grands sons de la planète Terre... le son incomparable du premier cri d’un bébé venant au monde.

Un sourire illumine le visage de Fergus. Tout le monde pousse un soupir collectif de soulagement. Jamie fait un signe vers l’infirmerie.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« La séquence d’accouchement de Marsali a été un défi pour nous du point de vue de la production, en grande partie à cause du COVID. Toute cette séquence de scènes a été planifiée avec beaucoup de soin. La décision d'en faire jouer une grande partie sur les visages des personnes qui attendaient à l'extérieur de l’infirmerie était nécessaire pour pouvoir réellement le filmer, mais aussi (et surtout) nous a donné une excellente opportunité de raconter une histoire d'accouchement un peu différemment de ce que nous avions fait dans le passé. 

Nous avons pu montrer non seulement comment cela affectait Marsali, mais aussi Jamie, Claire, Ian, Brianna et surtout Fergus. 

 Entrecouper ces scènes avec Ian, qui révélera qu'il a eu un bébé alors qu'il vivait avec les Mohawk plus tard dans cet épisode, était particulièrement poignant et excitant pour nous en tant que scénaristes. «  

 

JAMIE : » Papa ? « 

Les autres restent en retrait, ravis, laissant à Fergus un moment seul pour aller rencontrer son nouveau bébé.

 

B27 INT. GRANDE MAISON - INFIRMERIE – IMMEDIATEMENT APRES- NUIT 

Fergus entre alors que Claire enveloppe son nouveau bébé dans un tissu en flanelle. Malva a l'air étonné. Fergus s’approche de Marsali et l'embrasse doucement, essuyant la sueur de son front. 

FERGUS : « Chérie ? (En français dans la scène) « 

MARSALI : « Plus jamais ça, Fergus Fraser. « 

Mais elle sourit et lui aussi. Pendant ce temps, Claire remarque quelque chose à propos du bébé dans ses bras. Son visage est difficile à lire – ce n’est pas vraiment une inquiétude, mais il y a clairement quelque chose ici à laquelle elle ne s’attendait pas. Le bébé pleure encore.

CLAIRE : « Bonsoir, Monsieur. (En français dans la scène) « 

FERGUS : « Monsieur ? « 

CLAIRE : « Monsieur. « 

FERGUS : « Bonjour, toi ! (En français dans la scène) » Et il l’embrasse.

Elle sourit, dissimulant son inquiétude, et confie le bébé à son père fier.

Les autres membres de la famille sont ravis et sourient depuis la cuisine.

Fergus berce le bébé dans ses bras. Mais à mesure qu’il enlève les langes de l’enfant, la joie de Fergus s’estompe. La tête du bébé est grosse et ses membres semblent courts.

Malva observe la réaction de Fergus et regarde Claire. Marsali se retourne et voit un air abasourdi sur le visage de son mari. 

Fergus regarde Claire, ils ont tous les deux compris.

FERGUS : « Il est nain (En français dans la scène) »

CLAIRE (le suppliant du regard) : « Fergus… »

Fergus reste figé pendant une minute, regardant son bébé. Puis il sort.

Claire et Marsali se regardent, troublées alors que Fergus passe devant Jamie, Brianna, Lizzie et Ian dans la cuisine – sans un mot. Ils savent que quelque chose ne va pas, mais ils ne savent pas quoi. Abasourdie, Marsali regarde Claire.

 MARSALI : « Qu’est-ce qu’il a dit ? Nain (en français) Qu’est-ce que ça veut dire ? »

 Claire prend un moment.

CLAIRE : « Cela veut dire que c'est un nain... « 

C'est évident  que Claire l’a remarqué plus tôt. Malva réagit également à cela, sachant que son père et les autres nouveaux colons pourraient prendre cela comme un signe du mal. 

CLAIRE : » Mais il est en parfaite santé. Claire remet le bébé à Marsali. Viens voir ta maman. » 

Claire et Jamie se regardent…

 Marsali tend la main vers le bébé, ne sachant pas à quoi s'attendre. Mais alors qu'elle regarde le visage innocent de son nouveau-né, tout ce qu'elle peut voir, c'est la perfection... Et elle l’embrasse tendrement.

MARSALI : « Il est beau. « 

 

A36 INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE ROGER ET BRIANNA – LOFT ETAGE - NUIT 

SCENE 36 AVANCEE EN VERSION FINALE. 

 

 Brianna se penche sur Jemmy endormi et l’enveloppe dans la couverture, puis l'embrasse sur le front avant de sortir.

Roger allume une allumette et allume une bougie. Brianna est là, tous les deux assis près du feu. Jemmy dort à l’étage.

ROGER (Allumant une allumette, ravi) : « Cela fonctionne à merveille. »

 BRIANNA (Amenant deux tasses d’infusion) : « C’est inutile, tout le monde s’en fiche. »

ROGER : » Allez ! Et si Edison avait dit ça ? « 

BRIANNA : « Edison était un homme. Apparemment la seule chose valable que je puisse faire, c'est tomber enceinte. »

 ROGER : « Est-ce que c'est vraiment ça qui te dérange... ou, que nous essayons depuis un moment sans résultat ? »

 C'est une nouvelle : ils essaient d'avoir un autre bébé.

BRIANNA : « Ce n’est peut-être tout simplement pas le bon moment. Et comme nous avons décidé de rester ici pour de bon, je suppose que je devrais être patiente. « 

Elle l'embrasse, pose sa tête sur son épaule. On frappe à la porte. Ils échangent un regard. Qui est-ce ?

Roger ouvre la porte et découvre Aidan MacCallum, les lèvres tremblantes.

 ROGER : « Aidan. Qu’est-ce que tu fais ici ? Entre, mon garçon. »

BRIANNA : « Ça va ?  Tu dois avoir froid, viens près du feu. »

ROGER : « Tout va bien ? »

AIDAN MCCALLUM : » J’étais dehors à chasser les lapins... J’ai essayé de rentrer chez moi mais je me suis perdu dans le noir. »

ROGER : « J’allais justement me promener. Je vais te montrer le chemin. »

BRIANNA : « Ta mère doit s’inquiéter, il faut rentrer. »

Roger attrape une lanterne et s'apprête à l'allumer avec la bougie lorsqu'il a une idée.

 ROGER : « Aidan, aimerais-tu voir une merveille ? Une sorte de truc... « 

AIDAN MCCALLUM : « Oui. »

 Roger prend une allumette et la montre à Aidan.

ROGER : « Surveille attentivement le bâton. « 

Roger tient l'allumette dans sa paume et Pouff ! en gratte le bout sur son ongle. Il ouvre la paume pour révéler l'allumette en feu. Les yeux d’Aidan s’écarquillent.

AIDAN MCCALLUM : « Comment avez-vous fait ça ? C'est un miracle » –

 ROGER : « Pas un miracle, mon garçon. C'est de la science. Ma femme l'a fait. C'est un génie. « 

AIDAN MCCALLUM : « Vous en avez d'autres, Madame ? » 

 BRIANNA : « Oui, je les fabrique. » 

Brianna lance à Roger un regard de gratitude. Elle sait qu'il a fait ça pour elle. Aidan est impressionné alors que Brianna utilise une autre allumette pour allumer la lanterne. Elle la tend à Roger. 

BRIANNA : « Merci. «  

ROGER : « Nous devrions partir. «  

Roger et Aidan sortent dans la nuit. 

 

 

D27 E27 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - ÉCURIES - JOUR 

Une ou deux semaines plus tard.

Keziah charge des paquets de peaux à l'arrière d'un chariot. Jamie parle avec Arch Bug, qui est déjà assis dans le chariot.

ARCH BUG : « Les peaux de renard devraient rapporter un bon prix à Cross Creek. « 

JAMIE : « Quand vous amènerez le whisky à River Run, allez voir si ma tante a des lettres pour moi. « 

Arch hoche la tête.

ARCH BUG : « A votre service, Monsieur ! »

 Mme Bug s'approche avec des provisions pour la route. Lizzie est avec elle.

MME. BUG : « Pain et saucisses pour une semaine, comme demandé. N’enviez pas votre ventre, M. Bug. Ni le nez de celui-là. « 

ARCH BUG (se tourne vers Keziah) : « Nous ferions mieux de partir, mon garçon. »

LIZZIE : « Sois prudent, Kezzie. Et dépêche-toi de revenir ! »

 KEZIAH BEARDSLEY : « Tu veux dire que je vais te manquer, Lizzie ? »

 LIZZIE : « Un petit peu, peut-être, mais que ça ne te monte pas à la tête. Je vais essayer de garder ton frère à l'abri des ennuis. « 

Les plaisanteries de bons amis. Jamie sourit et regarde Arch et Keziah s'installer dans le chariot. Arch se tourne vers Keziah.

ARCH BUG : « J’espère que tu n’es pas du genre bavard. « 

Jamie sourit tandis que Bug frappe les rênes. Le chariot tiré par des chevaux s'ébranle. Jamie retourne vers la maison.   

 

F27 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PRÈS DE LA RIVIÈRE – QUELQUES INSTANTS PLUS TARD - JOUR 

Alors que Jamie se dirige vers la maison, il voit le chef Bird, Eau Calme et quelques autres Cherokee debout près de la rivière, attendant respectueusement de s'approcher. Leur présence n’est pas menaçante, mais à première vue, ils sont ici pour des affaires sérieuses.

Le jeune Ian, qui était près de la rivière, les repère également et rejoint Jamie alors qu'ils se déplacent pour saluer les visiteurs. Alors qu’ils se rencontrent, Bird n’a pas l’air content.

 JAMIE : » Chef Oiseau. Vous êtes les bienvenus. »

CHEF OISEAU : » J'en suis content... puisque nous t'avons réservé un accueil chaleureux dans notre village. »

Jamie sourit, un peu mal à l'aise. Où veut-il en venir ?

 JAMIE : » Y a-t-il quelque chose que nous pouvons faire pour vous ? « 

CHEF OISEAU : » As-tu transmis ma demande d'armes à feu à ton roi ? « 

JAMIE : « Non. (Hésite) J'ai décidé de ne pas le faire. « 

C’est ce que Chef Oiseau soupçonnait – mais pas ce qu’il espérait entendre. 

CHEF OISEAU : » Alors dis-moi ce que je dois faire pour acquérir plus d'armes. Pour vous convaincre de faire ce qui est juste. Je ne suis pas sûr de ce que nous pouvons offrir de plus. Plus de marchandises ? Plus de notre sang versé pour votre peuple ? » 

 JAMIE : » Non, l'effusion de sang est ce que j’essaie d'éviter. » 

CHEF OISEAU : » Alors pourquoi n'as-tu pas transmis ma demande ? « 

JAMIE : » Vous devez me faire confiance, c'est pour le mieux. »

OISEAU EN CHEF : « Non, c'est pour votre mieux. «  

Bird regarde Jamie. Il y a un moment de tension où Jamie regarde les Indiens avec leurs arcs et le peu de fusils dont ils disposent.

CHEF OISEAU : » On se reverra, Tueur d’Ours. »

Il se retourne et s'éloigne vers la rivière. Ses hommes le suivent. Jamie les regarde pendant un moment. Le jeune Ian se tient là, le cœur lourd, mais hésitant à parler.

 JAMIE : « Parle, mon garçon. Je vois que tu en as envie. »

 JEUNE IAN : « Je ne peux pas être d'accord avec votre décision. »

 JAMIE : « Malgré ce que je t'ai dit avant ? »

 JEUNE IAN : « À cause de ce que vous m’avez dit. Je suis proche d’eux. « 

JAMIE : « Et qu’en est-il de notre parenté ? Tu connais bien mes raisons »

 JEUNE IAN : « Vous m'avez dit que savoir ce qui va arriver doit éclairer mes choix « –

 JAMIE : « Oui, et alors ? « 

JEUNE IAN : « Alors c’est mon raisonnement. Brianna m'a parlé des injustices que les Indiens subiront. Si c'est leur destin, alors ils méritent toutes les chances de se protéger, et si vous ne voulez pas les aider, je le ferai. « 

JAMIE : « Et où comptes-tu trouver des armes pour eux ? Comment vas-tu les payer pour eux ? « 

JEUNE IAN : « Je ne sais pas. Mais je trouverai un moyen. »

Jamie regarde le jeune Ian s'éloigner.

 

 

G27 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE ARRIÈRE - PLUS TARD - JOUR 

A l’abri de la pluie sur le porche, Jamie nettoie/huile son pistolet puis le repose et regarde maintenant dans le vide, plongé dans ses pensées.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Jamie avait des doutes dans l'épisode 601, mais il se rend compte que des problèmes se préparent lorsque Brianna lui parle de l'église que Tom est en train de construire. La phrase de Jamie selon laquelle l’église est une « arme de guerre » entre les mains de Tom nous montre que, dans l’esprit de Jamie, il est tout aussi inquiet à ce sujet que les armes qu’il a l’intention de donner aux Cherokee. 

Dans son esprit, les deux sont de véritables instruments de guerre. La politique religieuse et toutes les tensions qui en découlent sont extrêmement compliquées, en particulier pour deux hommes précédemment emprisonnés à Ardsmuir, où ils dirigeaient deux factions d'hommes différentes. 

Cette tension naissante était au cœur de la peur de Jamie concernant Tom vivant au Ridge, et c'est un problème auquel il devra remédier. » 

 

 BRIANNA (qui arrive sur le porche) : « Devrions-nous t’appeler Atlas ? »

 Jamie se tourne pour voir Brianna s'approcher.

JAMIE : « Hmm ? « 

BRIANNA : « On dirait que tu portes le poids du monde sur tes épaules. « 

JAMIE : « Oui. Du ciel et de la terre et tout entre les deux. »

Brianna prend précautionneusement le fusil de son père et commence à le nettoyer –

BRIANNA : « Quoi qu'il en soit, j'espère que ce n'est pas trop grave... »

JAMIE : « Je crains que rien ne puisse être arrangé dans ce monde par la poudre et les balles... Mais il semble que c’est l’un de moyens préférés des hommes. « 

Jamie pose le pistolet et passe à des sujets plus immédiats. Tu étais au campement des pêcheurs ce matin ? »

BRIANNA : « Oui. J'étais avec Roger chez Amy MacCallum. Nous lui construisons une maison » --

Jamie est heureux et fier de la générosité de ses enfants.

 JAMIE : » Oui. J'ai entendu. « 

BRIANNA : « Ils avancent vraiment vite là-bas... Tom a presque fini l'église... Ils travaillent au clocher maintenant... »

 Brianna voit un nuage de frustration traverser le visage de son père :

 BRIANNA : » Tu n’as pas l'air très content... « 

JAMIE : « Non, je ne le suis pas. Entre les mains de Tom Christie, l’église peut devenir une arme de guerre. « 

 

27 EXT. FRASER'S RIDGE - ÉGLISE - JOUR 

Des travaux sont en cours sur le clocher en construction. Hiram Crombie, Allan et d'autres manient des marteaux tandis que Tom Christie supervise, incapable de travailler à cause de sa main droite invalide.

Tom lève les yeux pour voir... Jamie s'approcher à cheval. Alors que Jamie descend de cheval et entrave son cheval...

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Jamie a déjà fait comprendre à Tom dans l'épisode 601 que sa parole faisait loi au Ridge. Il a essayé d'éviter une lutte de pouvoir. Mais on voit ici que Tom a poursuivi la construction d'une église et que Jamie doit le remettre à sa place : l'église sera une maison de réunion ouverte à tous. 

Étant donné que l'église est généralement le cœur de la communauté à cette période, la solution de Jamie est de s'assurer que ce nouveau bâtiment sera non confessionnel et qu'il s'agira en fait d'un lieu où un certain nombre d'autres activités importantes pourront avoir lieu parallèlement au culte. 

 Jamie précise également qu'il n'y aura pas de discours de « sorcière » à propos de Claire. On voit Tom bouillonner… il ne prend pas ça bien. » 

 

JAMIE : « M. Christie ! »

TOM CHRISTIE : » Qu'en pensez-vous ? « 

JAMIE : « Je pensais que vous aviez l’intention de bâtir une maison ici. Je n’avais rien dit, par respect pour Madame Wilson, mais... « 

TOM CHRISTIE : « Comme je l'ai dit à votre gendre : un homme doit construire une maison pour Dieu avant d’en construire une pour lui-même. « 

JAMIE : « Nous avons parcouru un long chemin depuis Ardsmuir, Tom. N'importe quel homme aurait pu y perdre la foi, donc je suis heureux de voir que vous l’avez conservée, mais... Eh bien, vous n’avez pas oublié votre vœu de franc-maçon, n’est-ce pas ? « 

TOM CHRISTIE : « Euh, non, je… » –

JAMIE : « Non ? Alors que ce soit un lieu de rencontres. Ni protestant ni catholique, mais... un endroit où chaque homme, femme et l'enfant peut entrer librement... avec Dieu dans leur cœur. »

 TOM CHRISTIE : « Chaque homme, femme et enfant... « 

JAMIE : » Oui. Ma femme aussi, Tom. Et si j'entends quelqu'un l'accuser encore de sorcellerie... »

 C'est du sel dans la plaie pour Tom, surtout en présence de son fils Allan qui regarde.

TOM CHRISTIE (amèrement) : « Je suppose que vous allez me faire abattre le clocher, alors ? »

 Il soutient le regard de Jamie. Les travaux sont désormais arrêtés, les hommes attendent que ce problème soit résolu avant de continuer.

JAMIE : « Non, c’est un beau spectacle. Il devrait y avoir une cloche : celle qui appelle tout le monde à la prière. Ou à leurs leçons. Comme je l'ai dit : un lieu de rencontres. Et des vitres ne seraient pas un luxe.  C’est toujours bien d’avoir des vitres dans un lieu de rencontres. »

Jamie repart, laissant Tom, bouillonnant en silence à l'idée de jouer à nouveau le second violon de Jamie –

 

 

 A28 INT. FRASER'S RIDGE - APPENTIS DE TOM CHRISTIE - JOUR 

Tom franchit la porte de sa tente de mauvaise humeur. Malva lève les yeux et, sentant que quelque chose ne va pas, se déplace de l'autre côté de la pièce, dans l'espoir de rester en dehors de son chemin. Il enlève son manteau, puis prend le seau de lait pour en boire un verre. Il remarque :

TOM CHRISTIE : « Le lait a tourné. »

 MALVA : « Je suis désolée... j'allais faire du beurre, mais... »

TOM CHRISTIE : « Pourquoi n’est-ce pas fait ? « 

La naissance de l’enfant de Marsali est la réponse. Mais, aussi craintive soit-elle, Malva refuse de mettre en danger ses visites avec Claire.

MALVA : « Cela a dû me sortir de l'esprit... Madame MacNeill nous a apporté de la bière, père. En voudrais-tu ? « 

TOM CHRISTIE : « Je ne veux pas de bière. Je veux du lait. Venir au pays du lait et du miel, hein, et pour obtenir quoi ? Rien. « 

Pas même une église.  Mais il ne peut pas dire ça.

TOM CHRISTIE : » C'est parce que tu passes beaucoup trop de temps avec Madame Fraser. »

 Avec sa main invalide, Tom renverse accidentellement le seau, le lait se répandant partout sur le sol. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

 Alors que Malva attrape un chiffon et se précipite pour nettoyer le sol...

TOM CHRISTIE (enragé) : « Tu as la même âme sombre que ta mère. Tu sais ce qu’elle est devenue. Il enlève sa ceinture. Lève-toi ! »

Nous comprenons qu’il s’agit plus de Jamie que de Malva. Il s’agit d’être privé de son autorité – et de punir Malva pour cela. Mais Malva l'ignore et continue à nettoyer le désordre.

TOM CHRISTIE : » Je ne te le demanderai pas deux fois, Malva. « 

Malva se lève, provocante.

 MALVA : « Je n'ai rien fait. « 

TOM CHRISTIE : « Soulève tes jupes. « 

Tom la pousse contre la table et elle soulève à contrecœur ses jupes, exposant ses fesses nues. Elle est déjà passée par là. Mais alors que Tom s'apprête à la fouetter, la ceinture (dans sa main droite) s'échappe de ses doigts recroquevillés comme un serpent mort.

Il essaie de ramasser la ceinture, mais sa main gravement déformée ne s’ouvre pas. C'est inutile. Il essaie avec la ceinture dans sa main gauche, mais il est maladroit et faible et bientôt sa blessure [Épisode 601] commence à saigner légèrement.

TOM CHRISTIE : « Maudite main… Maudite main ! »

 Il est évident pour tous les deux qu’il ne peut pas la punir comme il le souhaite et qu’il est incapable d’exprimer sa rage. Il est humilié.

Elle le regarde – en partie avec pitié, en partie victorieuse – un sourire narquois sur les lèvres alors qu'elle baisse ses jupes. Cela ne fait que le rendre encore plus furieux.

TOM CHRISTIE : » Ne me regarde pas comme ça. Nettoie tout le désordre. » 

Il sort.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Furieux d'avoir été réprimandé par Jamie, Tom ramène sa colère chez lui, ce qui le pousse à battre sa fille. Il essaie de s'en prendre à la pauvre Malva, mais il est incapable de tenir la ceinture avec sa main déformée. 

Nous avons utilisé cela comme un prétexte pour catalyser la décision de Tom de demander l’aide de Claire pour réparer sa main. «  

 

 30 A31 32 33 34 EXT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

Plus tard ans la journée. De la fumée s'échappe de la cheminée. Rollo est allongé sur le porche...

Jamie arrive vers la maison. Il entrave son cheval, se dirige vers le porche, surpris de voir Rollo dehors. Il ne savait pas que le jeune Ian serait là. Il s'arrête lorsqu'il entend Marsali à l'intérieur...

MARSALI : » Il s'appelle Henri-Christian. « 

Jamie se dirige vers une fenêtre ouverte et voit le jeune Ian tenant le nouveau-né de Marsali confortablement endormi dans ses bras. Ian commence à chuchoter à Mohawk.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow 

 « Nous avons ajouté cette petite mais charmante scène d'Ian rendant visite au nouveau fils de Marsali, qui est dans le livre… mais Jamie a entendu Ian évoquer son enfant Mohawk. 

Jamie réalise ainsi à quel point l’amour et l’engagement de Ian envers sa famille Mohawk sont profonds et que, même si Ian n’y vit plus, ses liens et son allégeance envers eux feront toujours partie de lui. 

Il s’agit d’une scène cruciale pour cette histoire car c’est ce qui pousse Jamie à prendre la décision d’aider les Cherokee » 

  

JEUNE IAN : » Onkehrori neh Kawehra, tahiehsahnonwahraton, tahnon neh Kahroniah, iehsahnahktonnih, tahnon neh Onehkah, tahnon, ohhontsa, tahiehsasnieh.

J'appellerai le vent pour te souhaiter la bienvenue, et le ciel pour te donner un abri, et l'eau et la terre pour prendre soin de toi. « 

MARSALI : « Qu’est-ce que tu as dit ? « 

JEUNE IAN : « Une sorte de bénédiction. On fait appel au vent pour l'accueillir, au ciel l’abriter, et à l'eau et la terre pour le nourrir. « 

MARSALI : « Oh c'est gentil. «  

Ian ferme les yeux, sa joue posée sur la tête du bébé. Puis, doucement...

JEUNE IAN : « J'ai eu un enfant. « 

Jamie réagit, surpris et profondément touché par cette révélation, tandis qu'à l'intérieur, Marsali cache calmement sa surprise...

 MARSALI : » Vraiment ? »

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Une petite phrase préférée, mais importante : la douce réplique « Vraiment ? » de Marsali. Nous avons adoré qu'elle n'ait pas montré de choc ou de surprise (puisque personne ne savait jusqu'à présent pour l'enfant de Ian) et qu'elle n'ait pas cherché à en savoir davantage, mais elle a simplement écouté ce qu'il avait dit et était là pour lui, tellement vulnérable dans son souvenir d'une enfant qu'il avait perdue, alors qu’il tenait son nouveau-né. » 

 

Elle pose une main sur son bras, émue. Mais elle n’insiste pas pour obtenir des détails. Un long silence.

JEUNE IAN : « Crois-moi, cousine. Ton mari souffre. Mais il reviendra. « 

Marsali espère que le jeune Ian a raison. Jamie regarde encore un moment, puis s'éloigne sans bruit.

 

35 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE - JOUR 

Claire est seule, balayant le porche avec son balai (de sorcière ?!) .... Elle est surprise de voir approcher un Tom Christie décidé, la main gauche bandée.

CLAIRE (laconique) : » M. Christie. Qu'est-ce qui vous amène ici ? »

 TOM : » Ma main a empiré, elle m’empêche d’écrire. J'ai réfléchi à la question et prié. Je comprends maintenant que Dieu vous a amenée à moi pour une raison. Je vais subir votre... opération. »

 CLAIRE (ironique) : « Eh bien, qui suis-je pour faire obstacle aux plans du

 Tout-Puissant ? (Puis, remarquant la touche de sang sur son bandage) Mais comme je l'ai dit, nous devons d’abord laisser guérir votre main gauche correctement.  Revenez ensuite. « 

Tom est déçu mais repart.

 

37 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON/BUREAU - NUIT 

Il est tard. Jamie est assis à son bureau et rédige une lettre. Claire descend les escaliers, en tenue de nuit, et s'approche en souriant.

CLAIRE : « Je crains que les pêcheurs ne soient méfiants envers Henri-Christian. «  

JAMIE : « Oui. Mais nous le protégerons. » 

 Claire lui masse les épaules, regarde la lettre.fg

CLAIRE : « À qui es-tu en train d'écrire ? « 

JAMIE : « Au Gouverneur. »

 CLAIRE : » Tu as donc décidé de transmettre la demande d’armes de Chef Oiseau ? »

JAMIE : » Et plus que ça. Je recommande que nous fassions ce qu'ils demandent. »

CLAIRE : » Advienne que pourra ? » ?

JAMIE : « J'ai peut-être des raisons de le regretter. Mais si le gouverneur Martin accepte, les Cherokee auront leurs armes, qu’ils utiliseront comme ils le veulent. Oui…Je vais donner la lettre au major MacDonald avant qu'il parte. « 

CLAIRE : « Qu'est-ce qui t’a fait changer d'avis ? « 

JAMIE : « Ian. Il a eu un enfant avec son épouse Mohawk. « 

CLAIRE : « Quoi ? »

JAMIE : » Il l'a dit à Marsali. Sans rien dire de plus. »

 Claire lui lance un regard compatissant, se demandant ce qui a dû se passer pour qu'Ian garde un tel secret.

JAMIE : » Il se bat pour eux parce qu'ils sont sa famille. Son allégeance est à eux. Mon allégeance est à lui. « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow 

« Jamie prend sa décision d'aider les Cherokee… et les répliques qui ont inspiré le titre… » 

 

Jamie finit sa lettre.

CLAIRE : » Je pense que c’est la bonne chose à faire. « 

Jamie signe, puis plie la lettre.

Il fait couler de la cire pour sceller sa lettre. Il enfonce fermement le sceau dans la cire chaude puis retire sa main, révélant la devise : « Je Suis Prest. « 

JAMIE : » Advienne que pourra. « 

 

38 INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI - NUIT 

SCENE COUPEE DANS LA VERSION FINALE 

 

 Marsali récupère une couverture qu’elle pose sur le landau, où dort le nouveau-né Henri-Christian. Les autres enfants sont au lit. Fergus est introuvable.

Tandis que Marsali attend son mari, elle s'adresse à Henri-Christian d'une voix douce et rassurante :

 MARSALI : « Là, là, mon beau garçon, tout ira bien. Il peut y avoir des moments où les choses seront difficiles... Tu vois, les gens ont peur des choses qu'ils ne comprennent pas... »

Elle fait preuve de courage, mais ses craintes sont réelles. Elle rassemble son courage. MARSALI : » Ne t’en fais pas, ton père sera bientôt à la maison. Je sais qu'il reviendra. Il t'aime, nous t’aimons tous les deux... et ta famille se battra pour toi s'il le faut. Pour que rien de mal ne t’arrive. Je le jure. »

 

Toni Graphia et Danielle Berrow 

« C'est une autre belle scène qui a malheureusement été coupée par manque de temps. Cependant, elle apparaîtra sur le DVD dans les scènes supprimées, afin que le public puisse profiter de la performance très poignante de Lauren Lyle. » 

  

 

FIN DE L'ÉPISODE