Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Dans le script, absent de la série
Indications et séquences
Commentaires des scénaristes

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

ÉPISODE 603 « TEMPERANCE « (TEMPERANCE) 

Ecrit par Shaina Fewell 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

9 juin 2021

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE FRASER /JAMIE FRASER /BRIANNA RANDALL FRASER /ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

AIDAN MCCALLUM /AMY MCCALLUM /DONALD MACDONALD /EVAN LINDSAY /FERGUS FRASER GARÇON DE PÊCHEUR #1 /GARÇON DE PÊCHEUR #2/ GARÇON DE PÊCHEUR #3 /GERMAN FRASER HIRAM CROMBIE /HORTENSE MACNEILL/ JOSIAH BEARDSLEY /KEZIAH BEARDSLEY /LIZZIE WEMYSS MALVA CHRISTIE /MARSALI FRASER /MME MCGREGOR /M. MCGREGOR /MME BUG/

 PADRAIC MACNEILL /RONNIE SINCLAIR /TOM CHRISTIE/ JEUNE IAN

 

INTÉRIEURS

Fraser’s Ridge :  Grande maison. Chambre à coucher. Salle à manger. Cuisine. Infirmerie Salon. Passage couvert/ La maison de Fergus et Marsali /Cabane des McCallum /Maison de Rencontres/ Christieville : l'appentis de Tom Christie

 

EXTÉRIEURS

Fraser’s Ridge : Grande maison : Porche arrière/ La maison de Fergus et Marsali /Cabane McCallum /les bois /Rivière /Bois à proximité /Zone de marais /Christieville : l'appentis de Tom Christie

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT
 

GENERIQUE + TITRES 

  

TITLE CARD : 

On voit un feu dans la cheminée brûler agréablement.
Une main (celle de Jamie) vient y poser un tisonnier à chauffer…

 

1 EXT. FRASER’S RIDGE - RIVIÈRE - JOUR (1774) MATIN. 

 Une autre journée dans le magnifique Fraser’s Ridge.

Un panier apparaît soudain, flottant sur la rivière, tournant et serpentant au gré des tourbillons – On découvre qu'à l'intérieur du panier se trouve un bébé ! Pas n'importe quel bébé, mais le fils nain de Fergus et Marsali, Henri-Christian, aujourd'hui âgé de six mois et emmailloté dans sa couverture.

 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Nous savions que nous voulions commencer cet épisode avec quelque chose de fort et Henri-Christian flottant sur la rivière est l'une des scènes favorites des fans : angoissante, pleine de suspense et déchirante. 

C’était une excellente façon de démarrer cet épisode spécial qui culmine avec l’acte désespéré de Fergus. «  

 

2 EXT. FRASER'S RIDGE - BOIS À PROXIMITÉ - JOUR 

Roger est en train de réparer une clôture, absorbé dans son travail – quand il entend un cri —

GARÇON PECHEUR # 1 : « Le voilà ! « 

GARÇON PECHEUR #2 : « Vite ! »

GARÇON PECHEUR #3 : « Il flotte ! »

AIDAN : « Il va vers les rapides ! »

GARÇON PECHEUR # 1 : « Le voilà ! « 

GERMAIN : » Il va se noyer ! «  

Roger se retourne, alarmé. Il voit cinq garçons – dont Germain – courir le long de la berge, pointant quelque chose du doigt, désespérés. Roger laisse tomber le pieu qu'il tient et court vers la rivière.

 

3 EXT. FRASER ‘S RIDGE - RIVIÈRE - JOUR 

Roger surgit des arbres juste à temps pour apercevoir Germain, Aidan MacCallum et trois autres garçons des familles de pêcheurs courir le long du bord de la rivière, les yeux fixés sur le panier qui s’éloigne à toute vitesse avec le courant de la rivière !

Aidan se tourne vers les autres garçons, l’air inquiet et perplexe –

AIDAN MCCALLUM : « Et s'il tombe ? «  

Qu'est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce qu’ils racontent ? Roger se précipite vers la rivière et plonge dans l'eau pour empêcher le panier de passer au-dessus des rapides – mais le rate de peu.

Le panier se rapproche dangereusement des rapides. Roger se lance à sa poursuite, court, nage, tandis que les garçons le suivent depuis la berge. Alors que Roger et le panier s’approchent du prochain méandre de la rivière, ils disparaissent de la vue des garçons qui traversent les bois pour voir Roger au prochain endroit accessible au bord de la rivière.

GARÇON PECHEUR # 1 : « C’est M. MacKenzie ! »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

Cette séquence a nécessité une quantité incroyable de planification (et de replanification, de réélaboration et de réécriture) en raison de la difficulté de la filmer. 

Il y a le fait que nous n’avions pas de lieu avec une cascade, par exemple – donc tout cela a dû être créé en post-production (en utilisant des effets visuels) et via des « astuces » soigneusement planifiées dans la façon dont nous l’avons filmé. 

De plus, jusqu'au jour du tournage, nous ne savions pas si la rivière serait trop haute pour filmer en toute sécurité ou trop basse pour y faire flotter un panier - les deux sont des possibilités en raison des précipitations écossaises et de la fonte des neiges en hiver. 

Sans oublier que filmer quelqu'un plongeant dans une rivière en Écosse à tout moment de l'année est quasiment impossible en raison de la température froide de l'eau et du fait que nous tournions cela en hiver. 

Richard Rankin était un soldat, et allait dans cette eau encore et encore, mais cela l'obligeait à porter un « chill-cheater » (tricheur de froid, traduction littérale, ndlt), une sorte de combinaison étanche portée sous son costume et cela nécessitait également un certain nombre de « répétitions » du costume. 

Une répétition, c'est exactement ce à quoi ça ressemble : Richard entre dans l’eau pour faire une « prise » de la scène et mouille son costume… donc pour la prise suivante (et la suivante et la suivante et la suivante) il a besoin d'un costume frais et sec qui est une réplique exacte du premier. Par conséquent, tout cela doit être fabriqué – de multiples costumes, de multiples « chill-cheaters » – et Richard doit se sécher et se réchauffer entre chaque prise, ce qui demande du temps et de la planification. 

Enfin, nous avions besoin d'un bébé factice que Roger pourrait sortir de l'eau. 

Ainsi, vous pouvez voir comment les besoins et les exigences (et les coûts réels) de la production impactent la façon dont le script est écrit (et vice versa bien sûr). 

En fin de compte, nous avons relevé tous ces défis et paramètres et avons réalisé une séquence passionnante : nous n'avons pas pu résister à l’envie de la filmer parce qu'elle est tellement géniale, emblématique et qu'elle fait beaucoup pour mettre en place de nombreux arcs de personnages et intrigues en cours. » 

 

Les garçons voient le panier se diriger vers une cascade. Pas de Roger en vue ! Le panier tombe dans la cascade !

GARÇON PECHEUR # 2 : « Ils sont là ! « 

GARÇON PECHEUR # 3 : « Nous allons les rattraper par ici ! « 

GARÇON PECHEUR # 1 : « Attendez, voilà le panier ! « 

GARÇON PECHEUR # 1 : « Le voilà ! « 

AIDAN : « Oh non, la cascade ! »

Les vauriens regardent, stupéfaits. Derrière eux, un Roger en colère surgit soudain en amont, dégoulinant et serrant dans ses bras un Henri-Christian presque sec. C'est un panier vide qui a coulé.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

 « Alors que nous « décomposions » cet épisode sur nos tableaux dans la salle des scénaristes, il y a eu de nombreux débats sur l’endroit où placer cette séquence Henri-Christian. Certains d'entre nous pensaient qu'il s'agissait d'une séquence sur laquelle il fallait construire - en d'autres termes, nous verrions les nouveaux arrivants (les pêcheurs) montrer du dédain et de la suspicion à l'égard du jeune Henri-Christian, et cette suspicion se développerait vers ce moment comme une sorte de suspicion de la 

« Goutte d'eau ». 

Mais au final, nous n'avons pas pu résister à l'envie de commencer l'épisode avec l'image saisissante de ce bébé dans un panier sur l'eau. Ainsi, plutôt qu’une goutte d’eau qui fait déborder le vase, il s’agit d’un « incident incitatif » : le lancement de l’épisode très rapidement et avec beaucoup d’excitation et d’action. Mais cela signifiait que nous avions besoin d’une autre goutte d’eau… ce que nous avons trouvé. «  

 

 

ROGER : » Espèces de sales vauriens ! Qui a eu cette idée ? « 

Les garçons se retournent, terrifiés. Le plus grand garçon s'enfuit, les autres le suivent rapidement –

ROGER : « Ne partez pas ! »

 Les garçons s'arrêtent. Ils regardent Roger, tenant le bébé dans ses bras – qui pleure mais qui sort indemne de cette expérience stupidement dangereuse et plutôt peu orthodoxe.

ROGER : « Qu’est-ce qui s'est passé ? « 

GARÇON PÊCHEUR #1 : « Vous ne devriez pas le toucher, Monsieur. Vous allez vous brûler ! »

 Roger lance un regard sévère à Germain : que font-ils ?

GERMAIN : « (penaud) Ils voulaient voir s’il flotterait. « 

AIDAN MCCALLUM : « Et il flotte ! C’est la semence du diable. « 

GARÇON PÊCHEUR #1 : « Maman et papa l'ont dit ! « 

ROGER : « Il a flotté -- parce qu'il était dans un panier ! « 

Avec un regard noir, Roger s’approche du rivage, s'accroupit et fait couler quelques gouttes d’eau de la rivière sur la tête du bébé...

ROGER : » Je te baptise, Henri-Christian... au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ! (Puis, aux garçons) Son nom est Christian, entendez-vous ! Il appartient au Seigneur ! Embêtez-le encore une fois et Satan apparaîtra pour vous trainer jusqu’en enfer ! « 

La colère dans la voix et dans les yeux de Roger est trop forte pour les garçons : ils s’enfuient en courant, trébuchant dans leur envie de s'échapper.

ROGER : « Germain ! « 

Germain s'arrête et revient, la queue entre les jambes. (Littéralement de la VO) 

 

  

INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON – PASSAGE COUVERT - JOUR 

SCENE COUPEE EN VERSION FINALE MAIS QUI APPARAIT EN SCENE SUPPLEMENTAIRE DANS LE DVD. 

 

Claire et Malva disposent des semis sur un chariot et préparent les graines à planter dans le jardin. 

CLAIRE : « J'ai hâte de les planter. Un peu de terre sous les ongles est bon pour l'âme. «  

Malva sourit et aide Claire avec les semis, d’accord avec elle 

MALVA : « Nous les enterrons profondément, loin du soleil. Elles détiennent une telle promesse... » 

Avec une touche de mélancolie, Malva philosophe : 

MALVA : » Je suppose que nous récoltons ce que nous semons ? «  

CLAIRE : « Dans ce cas, j'espère vraiment que ce sera le cas. C'est dommage que nous n'ayons pas la possibilité de cultiver l'écorce des Jésuites pour le paludisme de Lizzie. Mais on fera avec la Lobélie bleue pour les affections respiratoires et cette bonne vieille menthe, tout comme l’aunée (pour en faire de la tisane avec les racines). On l’appelle aussi Inula helenium... nommée en l'honneur d'Hélène de Troie – elle aurait poussé là où ses larmes sont tombées quand elle a perdu Paris. «  

MALVA : « J'ai lu des choses sur elle. Le visage qui a lancé un millier de navires - conduit des hommes à la guerre. Parce qu'elle était, aux yeux de beaucoup, une putain... «  

Claire pense à la tristement célèbre séductrice et veut adoucir le point de vue de Malva – l'amener à réfléchir aux raisons pour lesquelles certains pourraient voir une autre femme sous un jour aussi cruel. 

CLAIRE : « Ou parce que la beauté peut être une bénédiction et une malédiction, je suppose. Et parce que la jalousie est une force avec laquelle il faut compter... «  

MALVA : « Quand votre mère vous a appris les herbes et comment soigner... Est-ce que vous imaginiez que cela vous amènerait ici ? «  

CLAIRE : « Non, pas vraiment... Mes parents sont morts quand j'étais très jeune... J’ai été élevée par mon oncle. «  

Claire se sent un peu émue par ce souvenir exhumé de manière si inattendue. Malva prend soigneusement un plant. 

MALVA : « Vous n’étiez qu’une toute petite graine alors. Comme moi quand j'ai perdu ma mère... Mais je suis sûre qu’ils ont vu toutes vos promesses. «  

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Une jolie scène avec Claire et Malva qui ne figure pas dans le livre (et ne figurait pas dans les deux premières versions du scénario). Mais nous voulions créer un moment où nous pourrions voir ces liens et observer Malva s’épanouir sous le mentorat de Claire. 

C’est sympathique à première vue, car Malva semble fascinée par ce que fait Claire, mais il y a un double niveau… il s’agit d’herbes, mais le sous-texte abonde. 

 Nous avons recherché des plantes médicinales qui pourraient pousser au Ridge et l'une d'elles s'est avérée être une herbe nommée en l'honneur d'Hélène de Troie, quelque chose qui pourrait résonner plus tard. La beauté est en effet une bénédiction et une malédiction… les propos sur la jalousie préfigurent les événements à venir. 

Claire et Malva trouvent un terrain d'entente lorsqu'elles réalisent qu'elles ont toutes deux perdu leur mère très jeune. 

Malheureusement, cette scène a été coupée pour le temps, mais apparaîtra sur le DVD comme une scène supprimée. «  

 

Claire fait une pause et sourit avec mélancolie. Soudain, elles sont interrompues par Mme Bug. 

MME. BUG : « Madame, venez vite. Quelque chose est arrivé au petit bébé de Marsali « - 

Claire essuie la saleté de ses mains et s’en va précipitamment. 

 

 

INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

Roger est avec Jamie et Fergus. Germain est assis dans un coin, l'air malheureux. Claire et Marsali sortent de la chambre...

CLAIRE : « Il est en sécurité et au sec maintenant, il dort. Il n'est pas blessé... « 

JAMIE : « Tout va bien, alors ? « 

MARSALI : « "Bien ?!" Je devrais tous les noyer dans un puits. S'ils avaient ne serait-ce qu’égratigné… (à Germain) Et toi, je tourne le dos un instant ! Je pensais qu'il était en sécurité dans son panier et toi... « 

ROGER : « Ces garçons ont convaincu Germain... «  

Roger essaie de lui accorder le bénéfice du doute, notamment devant les parents du garçon. 

 ROGER : » C'était un test. Il semble que leurs parents leur ont dit que les enfants comme Henri-Christian sont... nés du démon... et que l'eau rejette leur méchanceté. « 

CLAIRE : » Dieu merci, ils n’ont pas pensé à le sortir de son panier. »

 ROGER : » Ils avaient peur de le toucher. Ils pensaient qu’il les brûlerait. « 

Cela fait mal à Marsali d'entendre tout cela. Fergus regarde Germain...

FERGUS : « Et tu as cru ça ? Tu penses ton frère est un démon ? « 

GERMAIN : « Je pensais qu'ils nous laisseraient tranquilles... « 

MARSALI : » Tu n’es pas aussi naïf ! »

Les voix élevées ont réveillé Henri-Christian, qui se met à pleurer dans la chambre. Marsali y va pour le prendre.

ROGER (à Fergus) : « Les pêcheurs sont superstitieux, c'est tout. Je vais leur parler. Fergus, ne t’en fais pas. »

Mais Fergus, profondément troublé, sort. Claire le suit. Jamie tapote nerveusement sa ceinture avec ses doigts. Puis, à Germain :

JAMIE : « Va chercher tes… complices. Dis-leur qu’ils sont attendus dans mon salon avant le souper pour recevoir leur punition -- sinon je viendrai les chercher moi-même et je les punirai sous les yeux de leurs parents. «  

Germain préférerait mourir. Roger le voit, le sent.

ROGER : » Je t’accompagne, mon garçon. « 

Germain hoche la tête, reconnaissant pour le soutien.

 

 

5 EXT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

Claire s'approche de Fergus et s'assoit à côté de lui mais reste silencieuse un instant. Fergus commence à parler :

FERGUS : « Dans les villages de montagne de France, un enfant nain serait laissé aux loups. « 

CLAIRE : « Nous ne permettrons jamais cela ici. Nous entourerons Henri- Christian d’amour. Nous le protégerons et nous veillerons à ce qu’il soit bien traité pour qu’il grandisse heureux et… « –

FERGUS : « Et quand il aura grandi ? Aura-t-il une vie heureuse ? Se mariera-t-il ? Fera-t-il vivre une famille ? « 

CLAIRE : « Il n'y a aucune raison pour qu'il ne puisse pas... Il pourra être éduqué, apprendre un métier, être capable de travailler, faire quelque chose... « 

FERGUS : « Quelque chose. « 

Fergus lui fait écho, le mot contenant désespoir et dérision.

FERGUS : » Avec respect, Milady, vous ne connaissez pas la vie d'un nain. « 

CLAIRE (doucement) : « Toi, si ? » Fergus ferme les yeux.

FERGUS : « Oui. À Paris. (En français) Il y avait des filles, bien sûr, et même des enfants dans la maison. C’est ainsi que l'établissement faisait son beurre. Mais il y a toujours ceux qui veulent... de l'exotisme, et qui paient pour ça. Alors, de temps en temps, Madame envoyait chercher ceux qui fournissaient cela... Le Maître des Champignons (en français). «  

CLAIRE : » Le Maître... des Champignons ? « 

FERGUS : « Oui. Le Maître des nains. Fergus voit un souvenir – douloureux.

 On appelait les femmes « les Chanterelles » (en français). Les garçons étaient « les Morilles » (en français). Des gourmandises exotiques, appréciées pour la rareté de leurs formes tordues, l’étrange saveur de leur chair... « 

Claire comprend cela, en comprend l'horreur.

FERGUS : » Ils n'étaient pas maltraités, les champignons (en français). Ils avaient de la valeur. Le maître achetait ces bébés-là à leurs parents -- ou les ramassait dans la rue. Je connaissais très bien l’un d'eux– Il s’appelait Luc. Nous travaillions ensemble parfois, pour voler des clients fortunés...

Je l'ai trouvé un jour dans la ruelle, la gorge tranchée. Madame a envoyé le portier récupérer le corps, puis l’a vendu à un médecin. On les dépeçait pour les vendre à des sorciers. « 

CLAIRE : « Je suis tellement désolée, Fergus. « 

FERGUS : « Quand je vous ai rencontrés, vous et Milord, j'ai trouvé un monde au-delà du bordel, et j’ai juré de ne jamais y retourner. Que mon fils puisse se retrouver dans une telle vie… »

CLAIRE : » Oh, Fergus... Tu ne peux pas penser que Jamie – ou moi - que nous permettrions un jour qu’une telle chose arrive. « 

FERGUS : « Non, vous ne le feriez pas, Milady. Mais vous ne vivrez pas éternellement, et Milord non plus.  Ni moi. Mais l'enfant sera toujours un nain - et c'est de ma faute. Je n'étais pas là pour protéger ma femme -- et il a été battu dans le ventre. »

CLAIRE : « Son état n'a rien à voir avec ce qui s’est passé, Fergus – Tu dois me croire, Fergus, ce n'était pas de ta faute. Je suis médecin : je sais. »

 Mais elle n’arrive pas à le convaincre. Fergus s'éloigne, détruit.

CLAIRE : » Fergus ! « 

Claire le regarde partir, désespérée de le voir dans cet état...

 

6 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON/PASSAGE COUVERT - JOUR 

Jamie et Claire arrivent à cheval à la Grande Maison, le cœur lourd.

JAMIE : » La Caroline du Nord est loin de Paris. Nous veillerons à ce qu'Henri- Christian soit en sécurité ici. « 

CLAIRE : « Et Fergus ? Nous savions qu'il se sentait coupable, mais... depuis combien de temps se sent-il si inutile ? »

 JAMIE : « Depuis un moment, sans doute. Et le petit lui a rappelé son passé. Le jour du terme arrive. Je lui demanderai de m'aider à percevoir les loyers.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Le prochain Quarter Day est quelque chose que nous avons ajouté – pas dans le livre – mais qui s’inspire du Quarter Day de la première saison à Lallybroch. «  

 

Ndlt : Quelques précisions sur le Quarter Day : (« Jour trimestriel » ou jour du terme) 

Dans la tradition britannique et irlandaise, ces quatre jours (1 chaque trimestre) étaient les quatre dates de chaque année où les loyers étaient dus. Ils tombaient souvent sur quatre festivals religieux à environ trois mois d'intervalle et près des deux solstices et deux équinoxes. 

Les quarter Days ont été observés au moins depuis le Moyen Âge. 

En Ecosse, ils correspondaient à la Chandeleur (début février), le Dimanche de Pentecôte (mi-mai), le Lammas (01 Août) et le Martinmas (11 novembre). 

  

Claire hoche la tête, puis nous la suivons alors qu'elle se dirige vers le passage couvert pendant que Jamie emmène les chevaux.

Elle est surprise de voir Tom Christie lui lancer un regard noir, sa main droite déformée enroulée de manière protectrice contre sa poitrine.

CLAIRE : » M. Christie. « 

TOM CHRISTIE : » J’attends depuis un certain temps. J’ignorais si vous en aviez pour longtemps… »

CLAIRE : » Des enfants ont mis notre petit-fils dans la rivière pour voir s'il flottait.  J'espère que vous n’encouragez pas ce genre d’absurdités « –

TOM CHRISTIE : » Madame Fraser, je vous assure que non. Je suis un homme instruit. Et je suis désolé qu'une telle chose se soit produite. L'enfant va-t-il bien ? »

 CLAIRE : » Pour le moment. »

TOM CHRISTIE : « Je parlerai aux garçons – et à leurs parents. Ils savent que je désapprouve les superstitions. « 

CLAIRE : « Cela ira.  Mon mari s'occupe de l'affaire, merci. Maintenant, comment puis-je vous aider ? « 

Tom lève sa main droite. 

TOM CHRISTIE : » Ça fait assez longtemps, mon autre main est guérie... il est temps »

CLAIRE : » Bien. Entrez, je vais préparer l’opération et l'éther. « 

Elle entre dans l’infirmerie.

 

A7 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE – IMMEDIATEMENT APRES 

Tandis que Tom suit Claire à l'intérieur...

TOM CHRISTIE : « L’éther ? J'accepte l’opération, mais je ne vous permettrai pas d’utiliser vos... potions sur moi. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Tom Christie a été un personnage tellement amusant à écrire. Son entêtement, que Jamie commente ici et ailleurs, est une belle caractéristique avec laquelle jouer. 

Et Mark Lewis Jones incarne si pleinement le personnage. C'est très amusant de le voir prendre ainsi vie dans cette scène. « 

 

CLAIRE : » Pourquoi pas ? « 

TOM CHRISTIE : » C'est l'œuvre du diable d'utiliser... « 

CLAIRE : » Et je pensais que seuls les Highlanders étaient têtus comme des pioches… »

 Jamie entre maintenant, entendant...

JAMIE : » Têtus ? »

 CLAIRE : « M. Christie refuse... « 

TOM CHRISTIE : » Madame Fraser insiste… »

Les mots s'entrechoquent, ils s'interrompent tous les deux, se jaugeant.

CLAIRE : » Dieu veut qu'il se fasse opérer, mais le masochiste refuse l’éther. « 

TOM CHRISTIE : « Masochiste ? « 

CLAIRE : « C'est un mot qui désigne...

Elle se ressaisit, tempérant la véritable définition –

CLAIRE : » … Ceux qui préfèrent souffrir. »

Tom serre la main infirme contre sa poitrine de manière protectrice. Jamie lance un regard à Claire : Je te l'avais bien dit, Sassenach.

JAMIE : « Eh bien, vous avez toujours été particulier, Tom. Faites comme il vous plaira, mais je peux vous dire par expérience que cela fait très mal. Elle va inciser votre

main. « 

TOM CHRISTIE : » Je le sais. »

JAMIE : » Oui. Mais vous n’avez pas la moindre idée de ce que c'est. Moi si. Claire a guéri ma main il y a des années. Un enfer. »

Jamie lève sa main gauche – le dos de celle-ci vers Tom – révélant les cicatrices (maintenant à peine visibles) de Black Jack à la prison de Wentworth et de l'opération chirurgicale de Claire [Épisodes 115-116]. Il bouge sa main pour montrer qu'elle fonctionne normalement.

JAMIE : « On ne voit plus rien maintenant. Si vous voulez éviter de souffrir autant, vous avez le choix. »

TOM CHRISTIE : « Et j'ai fait mon choix. « 

Jamie le regarde pendant un moment, puis soupire et sort.

  

7 EXT. FRASER'S RIDGE – CABANE DES MCCALLUM - JOUR 

Roger et Germain s'approchent de la cabane des McCallum : une structure carrée simple, épurée et sans fioritures. Ils suivent le chemin jusqu'à la porte d'entrée et voient Aidan assis dans un coin.

AIDAN MCCALLUM : » S'il vous plaît, ne dites rien à maman » –

ROGER : » Je ne suis pas ici pour parler avec ta mère, Aidan. Je viens te voir. M. Fraser veut vous voir, toi et tes amis, avant le souper. Sinon, il viendra parler à ta mère. « 

Le cri soudain d’une femme se fait entendre de l’intérieur. Roger regarde la porte, puis à nouveau Aidan, qui se recroqueville. À Germain...

ROGER : » Reste ici avec Aidan, d'accord ? »

 Roger court vers la maison...

 

8INT. FRASER'S RIDGE - CABANE DES MCCALLUM – IMMEDIATEMENT APRES 

Roger entre et trouve Amy McCallum, debout, dos au mur.

ROGER : » Madame McCallum ? « 

AMY MCCALLUM (regardant vers le ciel) : » Oh, merci, Seigneur ! Vous m’envoyez le pasteur. « 

ROGER : » Quoi ? Je ne suis pas exactement pasteur, vous savez. »

AMY MCCALLUM : « Peut-être pas exactement, monsieur. Mais nous avons apprécié votre sermon la semaine dernière -- et on dit que votre père était pasteur. S'il vous plaît, pouvez-vous m’aider « ?

Elle fait un signe de tête en montrant un grand seau en bois posé sur la table branlante, un tissu en mousseline drapé dessus pour empêcher les mouches d'entrer.

AMY MCCALLUM : » Lizzie Wemyss m'a apporté du lait. J’ai voulu en prendre pour Aidan, mais -- eh bien, si ce n'est pas le diable qui est dedans, c'est autre chose. Il est hanté, monsieur, j'en suis sûre ! »

Roger soulève délicatement le tissu, laisse échapper un cri et recule brusquement. Des yeux verts malveillants le regardent depuis le milieu du seau – puis disparaissent dans le lait… 

ROGER : « Merde ! «  

Amy met ses deux mains sur sa bouche. Roger essuie les éclaboussures de crème sur son visage puis plonge la main dans le seau de lait. Après quelques essais, il sort triomphalement du seau une grosse grenouille taureau. Amy hurle.

 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

Une scène amusante/tendre que nous avons appelée la scène « grenouille taureau », dans laquelle Roger aide Amy McCallum. Nous avons brièvement envisagé de la remplacer par une autre « petite bête », mais, en fin de compte, nous étions tous amoureux du ouaouaron du livre et avons décidé que c'était le ouaouaron ou « damn it ! ». 

Heureusement, la production a pu nous trouver une grenouille. Soyez assurés qu'aucune grenouille n'a été blessée lors de la réalisation de cette scène. 🙂 Malgré le fait qu’elle saute hors du seau d’elle-même dans le livre, le problème était… que la grenouille refusait de faire autre chose que de rester dans son seau, présentant un défi pour la production, mais amusant ! «  

 

ROGER : » C'est juste une grenouille taureau... eh bien, pas si petite, mais sympathique. »

 Roger emmène la grenouille dehors pour la libérer, puis rentre rapidement et découvre qu'Amy s'est assise par terre avec soulagement. Il s'accroupit timidement, pour la réconforter... 

ROGER : » Miss Wemyss garde un certain nombre d’enfants sur le Ridge ; je pense que l'un d'eux lui aura joué un tour. »

Toujours assise par terre, les genoux serrés contre sa poitrine, Amy pleure. Roger s'assoit à côté d'Amy. Il est tenté de placer un bras rassurant autour d’elle, mais sait que ce n’est pas approprié à cette époque.

AMY MCCALLUM : » Pourquoi ? Pourquoi Dieu m’a-t-il amenée ici ? « 

ROGER : » Eh bien... nous devons croire qu'Il a un plan quelconque. Même si nous ne savons pas ce que c'est. « 

AMY MCCALLUM : » Nous amener tous à ce terrible endroit, m’ôter mon mari et me laisser mourir de faim ? « 

ROGER : » Ce n'est pas un endroit si terrible... Et il ne pleut pas autant qu'en Ecosse. »

Ce commentaire anodin la fait pourtant rire, à travers les sanglots –

AMY MCCALLUM : » Je ne reverrai plus jamais l’Ecosse, n’est-ce pas ? « 

Il réfléchit, cherchant un moyen de la rassurer.

ROGER : » Je n’en sais rien... Mais je ne vous laisserai pas mourir de faim. C'est tout ce que je peux vous promettre. Mais je vous le promets. »

Il se lève et lui tend la main pour l'aider à se relever. 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Nous aimons la façon dont cette scène fait passer Roger d'une sorte de colère calme et sévère (face à ce qui est arrivé à Henri-Christian) à une tendre empathie à la fin. « 

 

 

9INT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

Henri-Christian est blotti sur les genoux de Brianna, ses doux yeux bleus fixés quelque part bien au-delà d'elle. On entend Jemmy, Joan (3 ans), Félicité (2 ans) et Germain jouer dans l'autre pièce avec les voitures jouets en bois. Les enfants rient et font des bruits de « vroum ».

Marsali est en train de filer de la laine avec enthousiasme grâce à un rouet géant. Brianna l’a fabriqué et y a rajouté une pédale.

Ses pieds remuent de haut en bas sous l'ourlet de sa robe, actionnant la pédale...

BRIANNA : « Je pense que ses yeux pourraient rester bleus... Que penses-tu qu’il est en train de regarder ? 

MARSALI : » Ma mère m’a toujours dit que les tout-petits voient le paradis. Et peut-être qu'il y a un ange assis sur ton épaule. Ou un saint qui se tient derrière toi. » 

BRIANNA : « Qui est le saint patron de la lessive et du raccommodage ? C'est vraiment de lui dont nous avons besoin. «  

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« L'un des objectifs de cette scène était d'explorer le lien et l'amitié toujours croissants entre Marsali et Brianna. Ces deux femmes, qui pourraient facilement être rivales, sont comme des sœurs… et offrent un portrait touchant d’amitié féminine et d’entraide. «  

 

Brianna dépose le bébé dans son panier. De petits tas de vêtements sont éparpillés dans la pièce ou posés sur les meubles : une pile toujours croissante de choses à ranger ou repriser. 

MARSALI : » Il faudrait demander à Da à ce sujet. Il connaît plus de saints que quiconque. » 

 Une des voitures en bois roule dans la grande pièce. 

Jemmy se précipite pour la récupérer et retourne dans l’autre pièce. Marsali et Brianna échangent un sourire, heureuses que les enfants s'amusent. 

Brianna ramasse le linge épars sur le sol et le plie.

MARSALI : » (En parlant du rouet) C'est merveilleux ! Une si grande roue ! Je vais m’améliorer avec la pratique. Tu l’as vraiment fabriqué ? »

 BRIANNA : « Evan Lindsay m’a aidée. Il sait quel bois fonctionne le mieux. »

MARSALI (reconnaissante) : « Je travaillerai deux fois plus vite et j'aurai plus de temps pour les enfants. « 

Soudain, une dispute éclate entre Jemmy et Joan au sujet des petites voitures. Brianna intervient.

BRIANNA : « Hé, arrêtez de vous battre, ou plus de vroums jusqu'à demain. D’accord ? 

Les enfants se calment rapidement. C’est bien, allez ! »

 MARSALI : « Pourquoi les appelles-tu des « vroums » ? « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Nous recherchions toujours des moments pour pimenter les répliques avec les jouets « vroum » de Jemmy tout au long de la saison. Surveillez-les ! » 

 

 Brianna se rend compte de son erreur et cherche une réponse.

 BRIANNA : « Oh, c'est... le son que Jemmy fait parfois quand il joue avec. » (Changeant de sujet) Je me demande si Roger a pu réunir les garçons de ce matin... « 

MARSALI : » Je ne sais pas à quoi cela servira. Ce sont les parents qui ont besoin d'être punis. Je pensais qu’ils seraient rentrés. Fergus aussi. « 

 Brianna peut voir que Marsali est prudemment optimiste.

MARSALI : « J'ai dit à Da qu'on amènerait Germain avec le bébé pour la punition qu'il a prévue. Et Fergus… Il m'a promis qu'il arrêterait de boire... alors... »

 BRIANNA : « Tant mieux. Je suis sûre que Fergus sera bientôt là. « 

Brianna pose la main sur le bras de Marsali.

BRIANNA : » ça va aller mieux, tu verras. »

Marsali n’en est pas si sûre.

 

  

10INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

Claire stérilise son scalpel sous le regard nerveux de Tom Christie.

Jamie entre, tenant une Bible et un verre de whisky, qu'il pose tous deux sur la table près de Tom.

JAMIE : « Vous demanderez de l'aide là où vous le pourrez, je suppose ? «  

TOM CHRISTIE (hésite, hoche la tête et boit son whisky) : « Merci. « « 

Claire tend à Tom un morceau de petit bloc de bois de sa trousse médicale –

CLAIRE : » Tenez, vous pouvez mordre dedans pour la douleur, si vous voulez. »

TOM CHRISTIE : » Je préfère dire mes prières. »

Avant de pouvoir s'en convaincre, Tom feuillette soigneusement la Bible, tombant sur un texte d'inspiration appropriée.

 Puis, s'éclaircissant la gorge, il se redresse sur la chaise et pose sa main - paume vers le haut - sur le tissu préparé.

 TOM CHRISTIE : » Quand vous voulez, Madame Fraser. »

Claire retrousse la manche de Tom et attache étroitement son avant-bras à la petite table à l'aide de lanières de cuir. Elle attache une bande supplémentaire, retenant les doigts griffus, et tamponne sa paume avec de l'alcool.

Claire fait sa première incision et Tom laisse échapper un hurlement. Il s’agite sur sa chaise, lâche le livre, le faisant tomber sur le sol.

Claire attrape son poignet à temps pour l'empêcher d'arracher les bandages – tandis que Jamie le saisit par les deux épaules, le repoussant contre la chaise.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Il y a certaines scènes (peut-être que beaucoup est un meilleur mot dans le cas des livres d'Outlander) dont, dès que vous les lisez, vous savez que peu importe ce qui se passe dans un épisode, cette scène sera incluse. 

C’est comme ça que ça s’est passé avec l’opération de la main de Tom. Peu importe ce que nous allions faire d’autre avec l’éther, l’histoire de Tom, Ardsmuir ou les relations entre Jamie et Tom, nous savions tous que cela allait être à l’écran. 

C'est juste une de ces scènes : 

·         Le refus obstiné de Tom de l’éther de Claire 

·          La déception de Claire de ne pas pouvoir utiliser son éther pour l'usage prévu 

·          La relation tendue de Jamie avec Tom (et ce vers quoi elle mène) 

·         La religiosité de Tom (à laquelle s’ajoute la propre connaissance de la Bible de Jamie) 

·         Le fait que Claire ait le dernier mot – le dernier morceau d'écriture (dans la scène 12) 

·         Le déroulement de la scène 

·         La douleur que Tom est prêt à supporter (bien qu'à peine) 

 Tout cela est génial. L'histoire est un personnage et le personnage est une histoire. » 

 

JAMIE : » Ne bougez pas, Tom. »

Le visage de Tom brille de sueur. Il jette un rapide coup d'œil à sa main ensanglantée, puis détourne rapidement le regard, blanc comme un linge.

TOM : « Oh mon Dieu ! »

CLAIRE : « Jamie, le seau !  Si vous avez la nausée, si vous en ressentez le besoin, M. Christie, vous pouvez vomir là-dedans. Dois-je arrêter ? « 

TOM : « Non »

Jamie secoue la tête, les yeux rivés sur le visage de Tom. Il a ramassé la Bible tombée par terre et l'ouvre du pouce pour choisir un extrait.

JAMIE : » Dommage de gaspiller autant de whisky. « 

Jamie presse le verre contre les lèvres de Tom qui avale goulûment le whisky. Jamie saisit l’épaule de Tom d'une main, la serrant fermement. De l'autre, il tient la Bible.

JAMIE : « La main droite du Seigneur est levée. La main droite du Seigneur manifeste sa puissance. Bien, c'est approprié, non ? »

 La main libre de Tom serre le poing contre son ventre.

TOM CHRISTIE : » Continuez. « 

JAMIE « Je ne mourrai pas, mais je vivrai, et je raconterai les œuvres du Seigneur. Le Seigneur m'a châtié, mais il ne m’a pas livré à la mort. « 

Claire continue son travail. La respiration de Tom ralentit un peu, alors qu'il tente de réciter le passage avec Jamie, malgré la douleur...

JAMIE : « Ouvre-moi les portes de la justice... je te louerai, car tu as m'a exaucé..."

TOM CHRISTIE : » Ouvre-moi... justice... car tu m'as exaucé… »

Claire a mis l'aponévrose à nu et voit bien l'épaississement. Un coup de scalpel en libère le bord, puis une coupe douloureuse, coupant durement la bande fibreuse du muscle. Le scalpel touche l'os -- Tom halète.

 JAMIE : « Dieu est l’Eternel qui a montré la lumière ; attachez la victime avec des liens, même jusqu'aux cornes de l’autel..."

Jamie jette un coup d'œil à Claire, amusé. C’est également approprié. Elle essuie à la hâte le sang et jette les linges souillés dans un bol désigné à cet effet.

 Ensuite, Claire coupe les minuscules fibres de la surface du tendon. Les doigts griffus se contractent et les tendons exposés bougent soudainement, argentés comme des poissons qui s'élancent. Elle attrape les doigts et les serre violemment. Tom hurle de douleur.

CLAIRE : » Il ne faut pas bouger. J’ai besoin des deux mains. Je ne peux pas tenir la vôtre. »

La mâchoire de Tom se serre de douleur alors que nous apercevons quelqu'un qui regarde par la fenêtre... Malva…

 

11 EXT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - PORCHE ARRIÈRE - MÊME JOUR  

Morbidement curieuse, Malva jette un coup d'œil par la fenêtre de l’infirmerie.

Ian s’approche et la regarde pendant un moment. Malva sent sa présence et se retourne. Instinctivement, elle ressent un léger pincement de culpabilité d'avoir été surprise en train de regarder à l'intérieur. Elle s'éloigne de la fenêtre.

MALVA : » Je venais seulement demander quelque chose à Madame Fraser. Mais vu que mon père est là... « 

JEUNE IAN : » Raison de plus pour y aller -- tu es l'apprentie de tante Claire, n’est-ce

pas ? »

 Les yeux de Malva s'illuminent –

MALVA (heureuse et surprise) : « Elle m'appelle son apprentie ? « 

Le jeune Ian est charmé par l'innocence de son enthousiasme.

 JEUNE IAN : » C'est pour ça que tu es là tout le temps, n'est-ce pas ? Pour apprendre à devenir une guérisseuse ? « 

MALVA : » Oui, mais ne dis rien à mon père. Il n'aime pas que je le voie souffrir... ni que j’offense ma délicate sensibilité féminine. »

 JEUNE IAN : » Tu sembles assez forte pour supporter la vue du sang... Et tu l’aiderais à se rétablir. »

 MALVA : » Il est plus inquiet pour la santé de mon âme éternelle. Il préfère que je m’y consacre. « 

JEUNE IAN : « Eh bien, plutôt que de s'attarder ici comme deux âmes perdues... Si je te raccompagnais chez toi ? « 

Malva sourit, flattée de l'offre : c'est agréable de parler à quelqu'un qui a le sens de l'humour. Elle le taquine...

MALVA : » Je ne suis pas catholique donc mon âme ne se perdra pas... mais, oui, tu peux me raccompagner à la maison. « 

Ian siffle Rollo qui trotte à leurs côtés.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas :

« Cette scène (et les scènes 13 et 21) a été écrite pour introduire une petite connexion entre Malva et Young Ian. Il souffre encore de tout ce qui s’est passé dans le village Mohawk au cours de son ancienne vie. 

Mais il s’ouvre un peu ici et il est intrigué par Malva. Ils sont tous deux étrangers à certains égards et se lient sous la pression qu'ils ressentent de la part de leurs familles. «  

 

 12INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

Tom presse la Bible contre son corps avec son bras libre, les yeux fermés et le visage déformé par la douleur.

JAMIE ET TOM « Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien... il me fait reposer dans de verts pâturages, il me conduit vers des eaux paisibles… »

Jamie tient fermement l’épaule de Tom, tandis qu'il continue à réciter les psaumes avec Tom.

JAMIE ET TOM : "Oui, même si je traverse la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal... car tu es avec moi..."

Claire noue la dernière suture et coupe le fil. Les voix des hommes s’arrêtent brusquement.

Elle soulève la main de Tom, enroule étroitement le pansement autour de la paume et, très doucement, repousse les doigts griffus, les redressant peu à peu.

Les yeux de Tom s'écarquillent alors qu'il cligne des yeux devant sa main – étonné. Claire sourit.

CLAIRE « Sûrement la bonté et la miséricorde m’accompagneront tous les jours de ma vie. « 

TOM CHRISTIE (incrédule) : » Ça a marché. « 

CLAIRE : » Vous bougerez mieux une fois la plaie cicatrisée et quand j’aurai enlevé les points. Mais oui, ça a marché. J’aimerais que vous restiez ici cette nuit, dans l’infirmerie, pour que je puisse veiller sur vous... »

Tom, épuisé, accepte.

 

13 EXT. FRASER'S RIDGE - BOIS - PEU PLUS TARD - JOUR 

 Ian et Malva marchent et parlent. Rollo est avec eux.

JEUNE IAN : » Pourquoi ton père s’inquiète-t-il de ton destin éternel ? « 

Malva se demande comment elle devrait répondre : il y a tellement de raisons...

MALVA : « Selon toi, il ne devrait pas. Je suis flattée... Pourquoi pas ? «

Ne sommes-nous tous pas des pécheurs, Monsieur... ? C'est Fraser, n'est-ce pas ? »

 JEUNE IAN : « C'est Murray – ma mère est une Fraser. Et oui, nous sommes tous des pécheurs. Mais une jeune fille comme toi... sûrement tu n'as rien fait de mal « –

 Malva sourit un peu. Elle montre à Ian ses vêtements et ses tatouages – elle marque un point.

MALVA : « Les apparences peuvent être trompeuses. « 

JEUNE IAN : » Oui. Je suppose que si ma mère pouvait me voir, elle s’inquiéterait aussi pour mon destin éternel. « 

MALVA : » Ma mère n'était pas si soucieuse de spiritualité... »

JEUNE IAN : « Que veux-tu dire ? « 

Malva prend un moment, elle n'a jamais dit cela à voix haute à personne auparavant... mais d'une manière ou d'une autre, elle se sent en sécurité avec Ian.

MALVA : » Elle a été pendue comme sorcière. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Nous voulions décrire un peu le passé de Malva, c'est-à-dire sa mère pendue comme sorcière. C’est peut-être pour cela qu’elle est attirée par Claire, qui est une femme non conventionnelle – ce que nous appellerions une femme progressiste – et dont les pêcheurs se méfient. 

Il se passe beaucoup de choses avec le personnage de Malva : tant de secrets et de contradictions. C’est un personnage complexe et merveilleux. Troublé, délicat, affectueux, sensuel, blessé, curieux, plein d'espoir. Son univers (intérieur et extérieur) s'agrandit soudainement. C'est amusant à écrire. Et vous en voyez tellement de choses dans la merveilleuse performance de Jessica Reynolds. » 

 

Ian s'arrête net, choqué et triste pour elle –

JEUNE IAN : « Pendue... ? Quand ? « 

MALVA : « J'étais très jeune... je m’en souviens à peine... « 

Malva change de sujet adroitement, visiblement troublée par la pensée de sa mère.

MALVA : » Nous sommes presque arrivés maintenant. Mon frère est à la maison aussi, et il ne serait pas content de me voir marcher accompagnée par un jeune homme... Je ferai le reste du chemin moi-même. «  

JEUNE IAN : » Oui. Bien sûr. « 

Malva s’éloigne. Ian la regarde, curieux et intrigué...

 

14INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON - CRÉPUSCULE. 

Germain et les garçons pêcheurs, dont Aidan, se rassemblent nerveusement, tandis que Jamie chauffe un tisonnier dans le feu.

JAMIE : » Je crois comprendre que vous autres, petites canailles, étiez impatients de jouer avec le feu ce matin... « 

Jamie prend le tisonnier du feu : il est brûlant, rougeoyant et particulièrement impressionnant pour les garçons. Jamie pose le tisonnier sur la table, à portée de main.

 JAMIE : « Voilà, bien brûlant… ».

Les gars se figent à cette vue, les yeux écarquillés.

JAMIE : » J'ai presque envie de vous brûler moi-même - puisque vous devenez des hommes qui veulent apprendre en faisant « –

Henri-Christian est dans son petit berceau.

JAMIE : « Vous avez le choix... « 

Le bébé est en train de gazouiller tranquillement, près de la table.

JAMIE : » Toucher le bébé ou le tisonnier. « 

Les garçons se rassemblent, ils hésitent – le tisonnier luit. « 

JAMIE : » Allez, faites votre choix. « 

GARÇON DE PÊCHEUR #2 : » Vas-y en premier ! « 

GARÇON DE PÊCHEUR #3 : » Je ne veux pas ! « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« C’était intéressant (et déchirant) de faire des recherches sur certaines de ces superstitions réelles (et franchement horribles) des temps anciens. «  

 

L’un des garçons le pousse vers le bébé. Un à un, ils pointent leurs doigts pour toucher délicatement le visage d’Henri-Christian.

L’enfant se tortille et rit, et la peur des garçons se dissipe.

JAMIE : » Il est mignon, n’est-ce pas ? Tu le vois bien. » Henri-Christian continue à gazouiller. Tu vois, tu le fais rire. Il t'aime bien. « 

Les garçons sourient. Il semble que l’expérience de Jamie ait fonctionné.

GERMAIN (aux garçons) : » Je vous avais dit qu'il n'était pas un démon ! »

GARÇON DE PÊCHEUR #1 : « C’est vrai ? M. MacKenzie a dit que le bébé appartenait au Seigneur ? « 

JAMIE : » Je ne contesterai certainement pas ce que M. MacKenzie dit à ce sujet. Mais s’il doit appartenir à quelqu’un d’autre, Henri-Christian m'appartient. Mieux vaut tous vous en souvenir. »

LES GARÇONS DE PÊCHEURS : « Oui, Monsieur Fraser ! »

Jamie montre un plateau de pain et de miel qu'il a gardé pour ce moment.

JAMIE : » Maintenant, prenez du pain et du miel, et filez. « 

Les garçons prennent rapidement leur friandise et se précipitent dehors, laissant Jamie seul avec Germain.

JAMIE : « Henri-Christian t’appartient également, Germain. C'est ton petit frère et il a besoin de ta protection. Tu comprends ? »

GERMAIN : « Oui, grand-père. »

 Jamie embrasse son petit-fils sur la tête, fier de lui. 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« C'est agréable de voir Jamie faire preuve de compétences parentales ici alors qu'il enseigne aux garçons une leçon sur la tolérance. Pour mémoire, nous ne préconisons pas l’utilisation des tisonniers brûlants comme outil pédagogique. 

Mais pour Jamie, au XVIIIe siècle, c'est un moment plutôt cool. Son amour sans faille pour Henri-Christian est évident. Nous avons adoré la réflexion qui met l'accent sur l'appartenance d'Henri-Christian à Dieu… et à Jamie… et à son grand frère  Germain. « 

 

 

15INT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE FERGUS ET MARSALI – NUIT 

 Fergus est assis sur une chaise, sans rien faire, dans un état d'ivresse comateux - une chope vide dans ses mains.

Marsali franchit la porte d'entrée avec Henri-Christian endormi. Elle peut entendre ses enfants pleurnicher dans l’autre pièce. Marsali dépose Henri-Christian dans son berceau, elle n’est pas contente.

LES ENFANTS : « Papa, j’ai faim !  J’ai très faim ! »

MARSALI : « Tout va bien, maman est ici. (A Fergus) Tu négliges les enfants ? »

Elle est déterminée à être patiente et à essayer, pour le meilleur ou pour le pire.

MARSALI : « Combien de verres as-tu bu ? « 

Fergus hausse les épaules...

FERGUS : « Si je parle encore, alors pas assez. Peut-être que j’ai besoin d'un autre... « 

MARSALI : » Tu m’as promis d’arrêter. »

Avant que Fergus ne puisse se lever pour en chercher un autre, Marsali l'en empêche. Elle s'adoucit, tente de le raisonner.

MARSALI : » Tu vaux tellement mieux que ça, mon amour « –

 Fergus secoue la tête, rempli de dégoût pour lui-même. 

MARSALI : » Mon mari est fort et capable. » 

 FERGUS : « Tu choisis deux mots pour me décrire et l'un d'eux est « capable ? » 

 MARSALI : « Arrête ça. C'est la vérité. (Puis, contrariée) Et j'ai une autre vérité pour toi -- J'ai vu les ravages de la boisson. J'ai regardé ma mère les supporter ; Joanie et moi en avons souffert. Alors, aide-moi mon Dieu, je ne le supporterai plus. Donc s'il te plaît, Fergus... dis-moi comment t’aider. »

 FERGUS : » Tu ne peux pas. C'est moi qui suis censé t'aider ! Subvenir à vos besoins, à toi et aux enfants !  Vous protéger ! « 

MARSALI : « Alors tout ce que je dirai c'est que Dieu merci, Henri-Christian était avec moi ce soir et qu'il boit le lait de sa mère « –

 FERGUS : » Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu penses que je laisserais du mal lui

arriver ? « 

Marsali ne peut empêcher le dédain dans sa voix...

MARSALI : » Eh bien, dans ton état, tu serais inutile ! Tu ne peux protéger personne si tu es ivre ! « 

FERGUS : » Tu as raison. Seulement, je n'étais pas ivre quand je t'ai fait défaut auparavant. « 

Voyant sa détresse, Marsali tente de lui montrer sa force :

MARSALI : » Je peux aussi me battre pour nous. Le fardeau n'incombe pas qu'à toi - je peux aussi nous protéger. « 

FERGUS : » Non, pas contre des hommes comme Lionel Brown. « 

MARSALI : « Mais si je peux. Et je l'ai fait. « 

Fergus la regarde d'un air interrogateur. Marsali prend une profonde inspiration, prend la décision de lui dire quelque chose, afin de l'aider...

MARSALI : » Je le dis pour te réconforter, Fergus... Lionel n'est pas mort... Je l'ai tué. »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« La révélation ici – Marsali disant à Fergus que c'est elle qui a tué Lionel Brown – est un véritable coup dur pour Fergus. Les deux acteurs l'ont magnifiquement joué. Ce n’est pas seulement un moment (espérons-le) inattendu et donc dramatique mais, une fois de plus, il propulse l’histoire en propulsant Fergus plus loin dans la certitude de son échec en tant qu’homme, mari, père. 

C’est bien sûr une pensée erronée – ce n’est pas un échec – mais à ce moment-là, sa réaction est très réelle et dévastatrice. » 

 

 FERGUS : » Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ? « 

MARSALI : « Il m'a menacé, il nous a tous menacés – Il a dit qu'il brûlerait la maison au-dessus de nos têtes... alors j'ai rempli une seringue de ciguë et je l'ai frappé au cou. « 

Marsali voulait dire cela pour que Fergus se sente mieux. Mais cela se retourne contre elle. Il est abasourdi et bouleversé.

FERGUS : » Tu l'as tué ? « 

MARSALI : « J'avais peur que ça me hante. Mais ce n’est pas le cas. Un homme mauvais est parti et rien ne nous arrivera. « 

Mais pas grâce à lui. Une fois de plus, Fergus a échoué.

Fergus se lève brusquement, ayant l'impression qu'il est sur le point de vomir...

 FERGUS : » Je n'ai pas besoin d'une femme pour me protéger. Mais j'ai besoin d'un verre. »

 Furieux et plein d'apitoiement sur lui-même, il frappe sa chope vide sur la table, lui demandant de la remplir. 

 MARSALI : » Tu as soif, n'est-ce pas ? « 

Marsali attrape le pichet de bière et le lui verse sur sa tête...

 MARSALI (écœurée) : » J’espère que ça t’a apaisé. Maintenant pars ! »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas 

« Cette scène n’était pas dans le livre, mais nous voulions apporter davantage de matériel vers la tentative de suicide de Fergus, et ce combat avec Marsali le propulse plus loin dans son trou noir. Marsali est dure, mais aussi aimante, lui disant qu'il est meilleur que ça. Mais Fergus ne renoncera pas à boire. 

Il était important pour nous de faire en sorte que Marsali ne soit pas un « paillasson » … elle a grandi avec un père alcoolique et violent et elle ne le supportera pas dans sa propre maison. Elle aime Fergus mais est prête à l’envoyer faire ses valises s’il ne fait pas ce qu’il faut envers elle et leurs enfants. » 

 

Remué par le choc froid de la bière – et dégoulinant – Fergus la regarde, incrédule.

MARSALI : » J'ai dit "pars". « 

FERGUS : » C’est moi, l'homme de cette maison. « 

MARSALI : » Alors tu reviendras quand tu agiras en homme -- Tu m'as promis, Fergus Fraser... et j'aurai un homme entier, ou pas d’homme du tout. « 

Fergus n’est pas en état de discuter. Elle est dégoûtée et il est encore plus dégoûté de lui-même. Il sort. Marsali claque la porte derrière lui. Elle commence à pleurer.

 

 

16INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT 

Claire est assise devant sa coiffeuse et se met de la crème sur les mains. Jamie se tient derrière elle, racontant sa conversation avec les garçons pêcheurs.

JAMIE : » Tu aurais dû les voir les dès qu'ils ont touché Henri-Christian et qu’il a souri... eh bien, ils ont vu l'erreur de leur comportement... «  

CLAIRE : » Et qu'aurais-tu fait s’ils avaient choisi le tisonnier ? « 

JAMIE : » Ils auraient eu leur punition. « 

CLAIRE : » Eh bien, j'espère qu'ils rentreront chez eux et le diront à leurs parents. »

JAMIE : » Oui. En revanche, si leurs parents pensent qu'il est né d'un démon, et Je suis son grand-père et tu es sa grand-mère... qu'est-ce que ça dit de nous ? »

 Claire regarde Jamie (il est au même endroit que dans l'épisode 512 lorsqu'elle s'était assise devant le miroir après son attaque). 

Mais on entend la voix de Lionel Brown qui répond à la question : « Que vous êtes vous-même le diable… »  

Claire se retourne vers le miroir. Ce faisant, elle voit Lionel debout derrière elle dans le reflet – et son visage est couvert de blessures, tout comme dans 512. 

Claire sursaute, pose rapidement la crème et regarde par-dessus son épaule, mais Lionel n'est pas là, ce n'était qu'un fantôme. Lorsqu’elle se retourne vers le miroir, son reflet est normal, mais cela la bouleverse.

JAMIE : » Qu'est-ce qui ne va pas, Sassenach ? « 

Elle se reprend.

CLAIRE : » Rien... je vais descendre voir Tom... « 

Jamie hoche la tête et Claire se lève et se dirige vers la porte.

 

17INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE- NUIT 

Claire entre et vérifie que Tom dort. Satisfaite, elle se retourne pour partir, mais aperçoit le masque de Ferguson sur le comptoir. Elle s’arrête, tentée. Elle sait que cela l’apaisera après sa vision cauchemardesque dans le miroir, mais elle ne le ferait jamais avec un patient à la maison.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas 

« Une autre scène qui construit l’arc « éther » de Claire. Nous la voyons une fois de plus déclenchée par la douleur et la peur de son enlèvement et tentée d'utiliser l'éther pour s'échapper. 

 Dans ce cas, elle est arrêtée avant de pouvoir y accéder. « 

 

TOM CHRISTIE : » Madame Fraser ? « 

Claire se ressaisit et se retourne. Elle s'approche de Tom et lui touche le front. Il se raidit à sa vue dans la lumière des chandelles, en chemise de nuit, les cheveux dénoués.  

CLAIRE : » M. Christie. Vous êtes un peu fiévreux. Tenez. Doucement. « 

Elle lui verse un verre d'eau, puis place une main derrière son dos pour l'aider à s'asseoir et – le contact de sa main déclenche quelque chose en lui.

CLAIRE : » Doucement... »

 Elle lui tient la tasse pendant qu'il boit, puis installe ses oreillers de manière confortable. Elle prend sa main bandée et il l'écarte, visiblement gêné par son contact... et pas seulement parce que c'est une blessure, mais parce qu'elle est une femme.

CLAIRE : » Je veux seulement voir comment va votre main. « 

TOM CHRISTIE : » Ça me lance un peu, ça m’empêche de dormir. « 

Il la laisse l'examiner... La main est enflée, mais pas excessivement. En retirant délicatement le pansement qui recouvre la plaie, elle vérifie s'il y a une infection.

TOM CHRISTIE : » Pourquoi ne couvrez-vous jamais vos cheveux ? « 

CLAIRE : » Pourquoi le devrais-je ? « 

TOM CHRISTIE : » Parce que chaque femme mariée pieuse le doit. Et... (citant) « Toute femme qui prie ou prophétise la tête découverte déshonore sa tête : car c'est comme si elle était rasée. »

CLAIRE : » Nous en revenons à Saint-Paul ? Vous est-il déjà venu à l'esprit que l'homme était obsédé par les femmes ? En plus, je ne prie pas en ce moment. Et je veux voir comment se passe la nuit avant de prophétiser à ce sujet. On dirait… »

 TOM CHRISTIE : » Vos cheveux... Vous en avez beaucoup. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Les longues discussions et les réparties entre Claire et Tom Christie ont été très appréciées dans la salle des scénaristes, et une grande partie du dialogue ici vient du livre. 

 Bien sûr, le jeu fantastique de Caitríona Balfe montre tant de choses qui se passent avec Claire, à la fois parlées et tacites. Et Mark Lewis Jones amène le personnage de Tom Christie à un autre niveau. Il habitait complètement le personnage et il était difficile d'imaginer quelqu'un d'autre dans le rôle une fois que nous l'avions trouvé. Maril et Toni étaient de grandes fans de lui dans The Crown (S3E6, ndlt), et nous avons eu la chance de l'avoir pour ce rôle complexe et stimulant. 

 Une phrase préférée : celle de Tom : « Vos cheveux… Vous en avez beaucoup. » 

 

CLAIRE : » Oui. Il y en a beaucoup. « 

Claire reporte son attention sur sa main – ses doigts.

CLAIRE : » Vous devriez bouger vos doigts régulièrement, pour vous assurer que les muscles ne se contractent pas pendant la guérison. Ce sera douloureux au début, mais vous devez le faire. Je vais vous montrer. »

Elle saisit son annulaire, juste en dessous de la première articulation, et, gardant le doigt lui-même droit, plie légèrement l'articulation supérieure vers l'intérieur.

CLAIRE : » Maintenant, prenez votre autre main et essayez d’étirer cette articulation. Oui c'est ça. Vous devriez sentir la traction dans la paume de votre main. C’est exactement ce qu’il faut. Tenez, essayez. « 

Tom commence ses exercices en grognant.

CLAIRE : » Avez-vous faim, M. Christie ? »

 TOM CHRISTIE : » Un peu, je suppose. « 

CLAIRE : » Je vais vous chercher quelque chose. Continuez ces exercices un moment. « 

 

 

18INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - NUIT - QUELQUES INSTANTS PLUS TARD 

 Claire est ravagée par ses visions et tente de se calmer. Adso apparaît.

CLAIRE : » Bonjour, le chat. Ne crois pas que ce jambon est pour toi. Mais je peux te donner un peu de lait. Tiens. »

Claire verse du lait dans une soucoupe, la pose par terre et prépare un dîner léger sur un plateau en bois.

CLAIRE (A Adso) : » Tu avais soif ! »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Une scène très courte mais un autre moment favori du livre. Encore une fois, il se passe tellement de choses avec Claire : inquiétude pour Tom, mais aussi méfiance - la tentation de l'éther - et aussi cette douce tendresse envers Adso. «  

 

19 INT. FRASER’S RIDGE - - INFIRMERIE – QUELQUES NSTANTS PLUS TARD 

Claire revient avec un plateau-repas, surprise de voir Tom faire les exercices, son visage luisant de sueur.

CLAIRE : » C'est très bien. Maintenant, laissez la main se reposer. Évitons que la plaie saigne à nouveau. « 

Claire prend une chaise et s’installe près du lit de Tom, pendant que celui-ci grignote, maladroitement, avec sa main gauche.

TOM CHRISTIE : » Y a-t-il quelqu'un d'autre dans la cuisine ? Je vous ai entendue

parler. « 

CLAIRE : « Non, seulement le chat. « 

Tom regarde Claire avec méfiance.

CLAIRE : » Non, ce n'est pas mon compagnon. C’est juste un chat. Lui parler est seulement un peu moins ridicule que de parler seule, c'est tout. « 

Une expression de surprise apparaît sur le visage de Tom.

TOM CHRISTIE : » Je vous l'ai dit : je suis un homme instruit. Je ne pense pas que vous soyez une sorcière. « 

CLAIRE : » Oh, non ? Donc vous ne croyez pas aux sorcières ? Mais il y a des sorcières mentionnées dans la Bible, vous savez ! »

TOM CHRISTIE : » Je n'ai pas dit que je ne crois pas aux sorcières. J’y crois. J'ai dit que je ne pense pas que vous en soyez une. »

CLAIRE : » Heureuse de l’entendre. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Nous adorons cette scène. Nous en apprenons tellement sur Tom… et pourtant pas assez. Il reste une énigme, indéchiffrable, tant pour Claire que pour nous. «  

  

Tom mange un moment en silence.

TOM CHRISTIE : » Je vous présente mes excuses. Pour mon comportement ce matin. « 

CLAIRE : » Oh, ce n’est rien. Je comprends que l'idée d'être endormi peut sembler assez étrange... « 

TOM CHRISTIE : » Je ne parle pas de ça. Je voulais dire que... Je n’ai pas pu me tenir tranquille. « 

Claire est assise à côté de lui, choisissant soigneusement ses mots...

CLAIRE : » Je ne m'attends pas à ce que quiconque reste immobile pendant l’opération. »

TOM CHRISTIE (amer) : » Pas même votre mari ? Il a dit que vous aviez guéri sa main. Il n’a pas bougé quand vous l’avez fait, n'est-ce pas ? »

 CLAIRE : » Chacun est différent... « 

TOM CHRISTIE : » Vous n’attendez pas qu'on fasse aussi bien que lui. Je le sais. « 

CLAIRE : » Ce n'est pas ce que je voulais dire. J’ai recousu des plaies et replacé les os d’un bon nombre d'hommes - presque tous des Highlanders. Ils ont été incroyablement courageux. « –

TOM CHRISTIE : » Les Highlanders. Hmph. «  

CLAIRE : » Vous semblez penser qu'ils ne sont que des barbares. «  

TOM CHRISTIE : » Votre mari est... certainement un gentilhomme. Il vient d’une noble famille, même si elle est entachée de trahison. Mais il est aussi... l'un d'entre eux. » 

 CLAIRE : » L'un d'entre eux -- vous voulez dire un Highlander ou un barbare ? » 

 TOM CHRISTIE : » C'est la même chose, n'est-ce pas ? «  

Claire ne peut s'empêcher de rire ironiquement – bon sang. 

TOM CHRISTIE : » Vous savez que votre mari porte des marques de coups de fouet. »

CLAIRE : » Bien sûr que oui. « 

TOM CHRISTIE : » Mais savez-vous pourquoi ? »

 CLAIRE : » Oui, je le sais. Mais pas vous. « 

Elle sait que non, d'après ce que Jamie a dit dans l'épisode 601.

TOM CHRISTIE : » Toutes ne sont pas vraies. Il est arrivé à Ardsmuir avec beaucoup de marques. Mais je sais qu'il en a gagné plus - pendant que nous étions en prison ensemble. Il s’est dénoncé pour un morceau de tartan. C'était interdit. »

CLAIRE : » Et savez-vous pourquoi ? « 

TOM CHRISTIE : « Ce n'était pas le sien. Mais celui d'un vieil homme, qui n'était pas sain d'esprit... C'était un acte de courage extraordinaire. Incompréhensible. « 

CLAIRE : « Comment a-t-il pu faire ça, vous voulez dire ? « 

TOM CHRISTIE : « Pas comment. Pourquoi ? « 

CLAIRE : » Eh bien, il ferait n'importe quoi pour protéger ses hommes. »

Le regard de Tom se pose sur elle pendant un long moment alors qu'il réfléchit à quelque chose.

TOM CHRISTIE : » Est-ce pour ça... aujourd'hui ? Sa présence ici... Me prend-il pour l'un de ses hommes ? Parce que je ne le suis pas, je vous l'assure. »

 CLAIRE : » Non, je suis sûre que non. C’était par pure gentillesse. Dans les deux cas. Il en ferait autant pour n'importe quel étranger - Comme vous, n'est-ce pas ? « 

Il hoche la tête et s'allonge, se sentant soudain épuisé. Claire remonte un peu la couette, puis souffle la bougie.

CLAIRE : » Bonne nuit, M. Christie. « 

Sur ce, elle prend le bougeoir et sort...

 

20 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT 

Claire se recouche, essayant de ne pas déranger Jamie, mais se rend compte qu'il est déjà réveillé, un peu groggy...

 JAMIE : » Comment va Tom ? « 

CLAIRE : « Il a l’air de bien aller. A-t-il... peur des femmes ou avait-il juste peur de pécher, je suppose ? Il semblait si gêné que je lui touche la main. Ou que je le touche tout court. « 

Jamie prend un moment, complètement réveillé maintenant, et en repensant...

 JAMIE : » Oui. J'étais comme ça aussi après Ardsmuir. C'était choquant d'être touché. Surtout par une femme. « 

Claire le regarde, curieuse...

JAMIE : » Nous passions des semaines sans y penser. Nous étions toujours affamés, transis de froid, usés jusqu'aux os. Mais de temps en temps, quelque chose changeait. Le brouillard de l'épuisement se dissipait -- une histoire que quelqu'un racontait, ou une lettre qui venait d’une épouse ou d’une sœur. Parfois ça venait de nulle part.

Mais on se réveillait avec ça, la nuit, dans le noir, comme avec l'odeur d'une femme allongée à côté de soi. Les souvenirs, la nostalgie... le besoin. Certains hommes tendaient la main à un autre -- pour parfois être repoussés par des cris et des coups. Parfois non. « 

CLAIRE : » Et Tom... ? »

JAMIE : « Non, Tom s'est renfermé sur lui-même... j'étais chanceux : tu m'as aidé à sortir des ténèbres. Tom n'avait pas ça. » 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

 « En tant que fans du livre… cette scène est vraiment une conversation préférée de Jamie-Claire. » 

 

Quelque chose se révèle à Claire...

CLAIRE : » Il était à Ardsmuir quand tu es arrivé, n'est-ce pas ? Et vous êtes partis tous les deux en même temps... ? « 

JAMIE : » Quand la prison a fermé, oui. Tom a été envoyé aux colonies sous contrat d’esclavage. Pourquoi ? « 

CLAIRE : » Malva doit avoir au moins dix-huit ans, je pense... Tom n'était-il pas déjà à Ardsmuir quand elle a été conçue ? « 

JAMIE (il y réfléchit) : » Peut-être qu'il s'est remarié à son arrivée dans les colonies. « 

Après un moment, Claire se demande, hésitante...

CLAIRE : » L'un des hommes t-a-t-il déjà touché ? »

JAMIE : » Non, aucun d'eux n’aurait jamais songé à me toucher. J'étais leur chef. Ils m'aimaient - mais aucun n’aurait songé à me toucher. « 

CLAIRE : » En as-tu eu envie ? « 

JAMIE : » Non. J'avais faim du contact d'une main, seulement ça. J'en brûlais d’envie. Plus que la nourriture. Plus que le sommeil-- même si j’avais désespérément envie de dormir. Et pas seulement pour la fatigue. Mais parce que quand je dormais, souvent je rêvais de toi. « 

Claire lève la main et la pose très légèrement sur sa poitrine.

Il ferme les yeux en soupirant et lui serre la main avec force.

 

21 EXT. FRASER’S RIDGE - RIVIÈRE/MARAIS - JOUR UNE SEMAINE PLUS TARD. 

Le jeune Ian aide Malva à couper les roseaux des marais pour les utiliser plus tard dans la confection de paniers, etc.

MALVA : » Mon frère m’a dit que tu es un redoutable chasseur. « 

Flatté, Ian essaie d'être modeste, mais il est secrètement content...

JEUNE IAN : » Je suppose. Ça me nourrit bien. « 

MALVA (taquine) : « Comme je le dis quand mon père me demande ce que je dois faire pour éviter les flammes de l'enfer : assurez-vous de bien manger et prenez garde à ne pas mourir. »

Le jeune Ian rit. Mais alors...

JEUNE IAN : » Ton père est... Eh bien, ça doit être difficile de vivre avec des attentes aussi élevées - je me demande toujours si j’ai fait du bien ou du mal... «  

Le jeune Ian en sait lui-même un peu à ce sujet. 

MALVA : » Parfois je pense que les gens agissent mal par erreur... mais peut-être pour les bonnes raisons. »

Elle cherche son regard.

MALVA : » Je suppose que ton oncle ne se mêle pas trop de ce que tu fais ? « 

Elle jette un coup d'œil à ses tatouages – un exemple flagrant de quelque chose que son propre père n'approuverait certainement pas…

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

 « Un autre moment Ian/Malva. Nous apprenons ces petits éléments sur Malva – et sur Ian aussi – des indices sur les choses que nous ne savons toujours pas sur Ian… les choses qu'il a vécues lorsqu'il vivait avec les Mohawk. «  

 

MALVA : » ...Tes marques sur le visage ? Ou le fait que tu ne sois... pas un chrétien, je suppose ? « 

Ian réfléchit à sa réponse.

JEUNE IAN : » Je ne sais pas ce que je suis ou ce que je crois. Mais j'aurai toujours un toit chez oncle Jamie. Il me donnerait sa chemise si je le lui demandais. Ou même sans que je lui demande d’ailleurs. « 

MALVA : « Il t'aime comme son propre fils, alors ? « 

L'idée l'intrigue. Elle est pleine de questions à lui poser.

 JEUNE IAN : » Oui. Il m'a donné une terre à cultiver. »

 MALVA : » Tu dois lui payer un loyer ? »

 JEUNE IAN : « Non pas encore. Je n’ai encore rien planté. Je ne sais pas si ma place est ici avec eux – ni pour combien de temps... « 

MALVA : » Où serait-elle, ailleurs ? Il doit te trouver très digne et capable. »

Ian ne peut s'empêcher de sourire à cela, mais c'est doux-amer – un rappel à l'épisode 413 –

JEUNE IAN : » Oui, un homme de valeur. »

Enhardie, Malva touche les petits points d’encre sur le visage d’Ian. Ian s'écarte légèrement.

MALVA : » Est-ce qu'ils... veulent dire quelque chose ? »

Son temps avec les Mohawk est quelque chose dont il n’a jamais parlé à personne – et pourtant il a l’impression qu’il pourrait le lui dire.

JEUNE IAN : » Que j'ai fait beaucoup de choses dont je suis fier et beaucoup de choses que je regrette... « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Ces deux personnages se cherchent ici. Puis-je à nouveau faire confiance ? Puis-je parler de ce qui m'est arrivé ? Et il y a peut-être un moindre sentiment d’attraction ? » 

 

Elle voit la douleur sous la surface, mais n’insiste pas.

MALVA : » Tu as donc vécu.

JEUNE IAN : « Oui. Il n’y a aucun péché à cela, je suppose. »

MALVA : » Non, aucun. »

 C’est une sorte de révélation pour Ian. En le disant à voix haute, il se sent un peu mieux face à son passé.

 

 

22INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON – INFIRMERIE - JOUR 

Tom est venu voir Claire pour qu’elle vérifie l’état de sa main. Claire déplie son bandage.

 CLAIRE : « Cela fait combien de temps ? Une semaine ? Ça cicatrise bien. Bien. Vous faites les exercices ? »

TOM CHRISTIE : » Oui.  (Il regarde sa main, satisfait). J’ai hâte d’en retrouver l’usage. »

Cela signifie plus que ce que Claire réalise. Tom doit toujours à Malva une raclée [Épisode 602] pour retrouver sa fierté. 

Tandis que Claire va chercher de la pommade et des bandages propres, Tom remarque une pile de livres sur la table. Il en prend un : « l’histoire de Tom Jones, un enfant trouvé. »

CLAIRE : » J'ai du mal à dormir. Alors, je descends et je lis un peu. Ça aide. Lisez-vous des romans ? « 

TOM CHRISTIE : » Oui. Je -- oui. « 

CLAIRE : » Avez-vous déjà lu Tom Jones ? »

TOM CHRISTIE : » Non, mais ma femme... « 

Il s'arrête brusquement, n'ayant jamais mentionné sa femme auparavant. Claire applique un baume en attendant qu'il continue.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Encore une fois, nous apprenons ces petits bouts sur Tom. Deviner derrière le masque de son caractère compliqué. 

Pas une vue d’ensemble – ce ne serait pas amusant – mais des indices. Nous faisons la même chose avec Malva. Avec Allan. Avec Ian. » 

 

​TOM CHRISTIE : » Elle lisait des romans. « 

Ce que Claire sait est inhabituel pour l'époque : la forme moderne du genre est encore en développement et sa lecture est généralement l'apanage des femmes riches. 

 TOM CHRISTIE : » Mais je n’approuvais pas. A l’époque. Je les ai tous jetés. »

CLAIRE : » Elle n'a pas dû être très contente. « 

Tom n'a pas vraiment envie de s’engager dans cette discussion.

TOM CHRISTIE : » Elle ne l'était pas. « 

CLAIRE : » Et qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ? »

TOM CHRISTIE : » Ardsmuir. Nous n'avions pas de livres là-bas, mais M. Fraser avait l'habitude de raconter les histoires qu'il avait lues aux autres prisonniers. Pas Tom Jones, mais d'autres livres. Et j'ai vu que la fiction n'était peut-être pas, comme je l'avais pensé, une simple incitation à l'oisiveté et à la mauvaise fantaisie ou une fabrique de mensonges. »

 CLAIRE : » Il y a certainement une différence entre mentir et raconter une histoire distrayante, vous ne pensez pas ? « 

TOM CHRISTIE : » C'était de la distraction, bien sûr. Dans de telles conditions, la distraction n'est pas un mal. Même s'il s'est bien sûr davantage souhaitable de s'évader dans la prière. « 

CLAIRE : » Bien sûr. « 

TOM CHRISTIE : « Mais cela a rapproché les hommes. On n’imaginerait pas que de tels hommes... des fermiers, des Highlanders – auraient de l’empathie pour de telles situations. « 

Son visage s'éclaircit un peu, rappelant.

TOM CHRISTIE : » Ils étaient affamés, gelés, couverts de plaies, séparés de leurs familles -- pourtant ils se consolaient de ne jamais avoir subi les vicissitudes que connaissaient ces êtres imaginaires... « 

Tom sourit réellement, secouant la tête à cette pensée. Mais… assez de souvenirs. Il ferme le livre.

CLAIRE : » Souhaitez-vous l'emprunter ? « 

TOM CHRISTIE : » Oh non. Impossible. « 

CLAIRE : » S'il vous plaît, j'insiste. Ce sera une bonne distraction. Je le récupèrerai dans quelques jours. Je viendrai voir votre main. «

TOM CHRISTIE : « Eh bien, je vous remercie. » 

Il lui prend le livre et accepte gracieusement le prêt.

Il range le volume sous son bras et se dirige vers la porte. Puis il se retourne.

TOM CHRISTIE : » Je voulais vous dire que... Richard Brown est passé au campement ce matin... « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Le rappel de Richard Brown ici – et de la façon dont cela frappe Claire – fait mouche. » 

 

Claire réagit à cette nouvelle fortuite.

TOM CHRISTIE : « Il nous a offert la protection de son Comité de sécurité, si nous en avions besoin. »

CLAIRE : » J'espère que vous avez refusé. Cet homme n'est pas digne de confiance. « 

Tom ne répond pas, mais il y a quelque chose dans son regard qui donne des frissons à Claire. Tom s'incline et sort tandis qu’une nouvelle patiente arrive.

CLAIRE : » S’il vous plait, entrez. »

 

23 EXT. FRASER'S RIDGE - BOIS - PLUS TARD - JOUR 

Jamie se promène dans les bois, le fusil à la main, quand il voit Malva Christie agenouillée dans la terre, examinant quelque chose sous un arbre tombé.

JAMIE : » Bonjour, jeune fille ! « 

Malva se relève et se retourne.

MALVA : » Oh ! M. Fraser. Vous m'avez surprise. Je cherchais des oreilles-de-Judas, mon père les aime. »

Elle lui montre un panier de champignons qu’elle a ramassés.

JAMIE : » Que fera ton père quand tu te marieras et que tu quitteras sa maison ? Il aura besoin quelqu'un pour s’occuper de lui. »

 MALVA : » Je n'ai pas l'intention de me marier bientôt, monsieur. Nous nous en sortons assez bien. »

JAMIE : « Non ? Tu as sûrement des prétendants. J’ai vu les garçons se pâmer derrière toi. « 

MALVA : « S'il vous plaît, monsieur, ne dites rien de tel à mon père ! « 

JAMIE (la rassure) : « Je ne le ferai pas. Je ne faisais que te taquiner, jeune fille. Ton père est si féroce, alors ? « 

MALVA (plutôt que de répondre) : « Je pensais que vous le connaissiez, monsieur. « 

JAMIE : » Jadis. Je refais connaissance avec lui. As-tu assez de champignons ? J'en ai vu beaucoup hier, tout près de la source. J’y vais, je peux te montrer. « 

Malva se redresse. Jamie prend son panier et le porte pour elle.

MALVA : » Vous êtes très gentil. »

 Ils font le chemin ensemble.

JAMIE : » Ton frère va aussi quitter la maison, je suppose. Peut-être descendre sur la côte ? Il n'est pas vraiment un fermier dans l’âme, si ? « 

MALVA : « Non, pas du tout. Il a grandi à Édimbourg. « 

Jamie se souvient de sa conversation avec Claire : à propos de l'âge de Malva – et de la façon dont Tom pourrait l'avoir conçue – mais il ne lui demande pas directement.

JAMIE : » Vous avez la même mère... ton frère et toi ? »

 MALVA (surprise par la question) : « Bien sûr. « 

 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Cette scène était l'occasion pour Jamie de tenter d'obtenir des réponses au mystère des Christie. Il n’a malheureusement pas beaucoup de chance. En fait, disons heureusement, car cela nous donne quelque chose sur quoi bâtir la suite... » 

 

 JAMIE : » Tu es née en Ecosse ou ici ? « 

Elle le regarde un instant, flattée.

MALVA : » Suis-je une telle curiosité pour vous, monsieur ? »

Jamie est pris au dépourvu par sa question.

MALVA : « C’était en Écosse. « 

Jamie réalise que la moitié du mystère est résolue. Mais seulement la moitié.

MALVA : » Mais je ne m'en souviens pas vraiment. Certains disent que cet endroit lui ressemble. Le pensez-vous ? « 

JAMIE : » Un peu. Certains endroits. Le Great Glen et la forêt - oui, c'est très semblable à ici. Mais il n’y a pas de tourbe ici, bien sûr. Et pas de bruyère non plus ; c'est la plus grande différence. « 

Ils continuent, Jamie se remémorant leur pays d'origine...

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

C'est toujours agréable de voir/entendre Jamie se remémorer son Écosse bien-aimée. 

  

 

A24 INT. FRASER'S RIDGE – APPENTIS DE TOM CHRISTIE - JOUR 

Tom est seul, se détend et lit Tom Jones...

Tom s'arrête et lève les yeux, relisant les mots qu’il trouve à la fois provocateurs et bouleversants. Son expression est pleine d'émotions contrastées...

Il ferme le livre et pose ses lunettes…

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas 

« Le « A » dans ce numéro de scène (comme vous le savez si vous lisez ces annotations depuis un moment maintenant) indique qu'il a été ajouté après que nous ayons eu une ébauche de production du script que nous préparions ou tournions déjà. Autrement dit, ce n’est que plus tard (dans ce cas, bien plus tard) que nous avons réalisé que nous avions besoin de ce moment. 

C’est ainsi que fonctionne la télévision : vous la filmez, vous la montez, vous la regardez et vous réalisez parfois qu’il vous faut quelque chose de plus pour la rendre parfaite. Dans ce cas, nous avions l’impression de ne pas suivre la réflexion de Tom concernant sa décision de rendre ce livre à Claire. 

Juste au moment où vous pensez que Tom s'adoucit un peu, et bien non. » 

 

 

24 EXT. FRASER’S RIDGE - DEVANT LA GRANDE MAISON - LE LENDEMAIN 

Un grand groupe de locataires de Fraser’s Ridge arrivent en chariot et à cheval, dont Tom, Allan et Malva Christie. Rappelant le « Jour du Loyer » de Lallybroch [épisode 112], il y a une table dressée avec quelques barils de bière. L'ambiance est celle d'une journée portes ouvertes.

Lizzie distribue des chopes de bière aux invités. Josiah et Kezzie Beardsley gardent un œil protecteur sur elle pendant qu'elle va de l’un à l’autre.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas 

« C'était génial d'écrire que Jamie ait son propre « Quarter Day », quelque chose que nous avons vu il y a longtemps dans la saison 1 lorsqu'il collectait les loyers pour Lallybroch. Il s’apparente désormais à un Laird, s’occupant des locataires du Ridge, alors qu’ils viennent payer leur loyer. » 

 

HIRAM CROMBIE : » Merci, Mlle Wemyss. Je dois bois ça avant que M. Christie me voie et me châtie. »

 Ronnie Sinclair prend également une chope et porte un toast à Crombie.  

RONNIE SINCLAIR : » Ce que le vieux Tom ignore ne lui fera pas de mal ! « Que ta cheminée fume longtemps ! (Longue vie à toi !) (Vieux proverbe écossais pour souhaiter à quelqu’un une longue vie en bonne santé, ndlt) « 

Lizzie rit et sert ceux qui attendent.

JOSIAH BEARDSLEY : » Vous êtes sûre que vous n'avez pas besoin d'aide, Mlle Wemyss ? Kezzie et moi pourrions servir la bière. « 

LIZZIE (secrètement flattée) : » Ah oui ? Chaque chope que je vous donnerais finirait dans vos gosiers. Je ne suis pas bête, Josiah Beardsley.  « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas 

« Super d'avoir une petite scène Lizzie/Josiah/Kezzie. C'est certes une courte scène. Mais c'est amusant. Et il y en a d’autres à venir, c’est promis ! «  

 

KEZZIE BEARDSLEY : » Nous allons donc veiller à ce que personne ne boive sans y être invité. « 

LIZZIE : » Si vous voulez être utile, allez me chercher un autre tonneau de bière. »

 Elle aime leur attention.

 Fergus monte les marches latérales du porche et se glisse dans la maison...

 

 

25 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON/SALLE À MANGER - JOUR -IMMEDIATEMENT APRES 

Les colons portent de petites collations de nourriture et de boissons de fête pendant qu'ils socialisent.

Les locataires apprécient l'ambiance joyeuse, dont Brianna et Marsali qui est heureuse de cette animation.

Un des locataires offre une bouteille à Jamie.

MARSALI : » C'est si bon de se reposer des enfants... »

BRIANNA : « Mme Bug était heureuse de les garder. « 

Fergus se glisse à l'intérieur, buvant à sa flasque quelque chose de plus fort que la bière, et évitant sa femme : il n'est pas là avec elle, et Marsali ne le voit pas entrer.

Fergus essaie d'ignorer un couple protestant, M. et Mme McGregor, qui plissent les yeux et chuchotent en l’observant avec réprobation et méfiance.

Mme MCGREGOR : « Il empeste… »

Jamie et Roger sont assis à la table de la salle à manger tandis que les locataires forment une file. Padraic McNeill, accompagné de sa femme très enceinte, Hortense, intervient.

ROGER : » Padraic MacNeill. « 

Roger note le nom dans un registre alors que Padraic tend à Jamie son loyer en pièces.

JAMIE : » Bien joué, monsieur ! Continuez comme ça et vous pourrez nourrir une grande famille. « 

Jamie est dans son élément : heureux que ses locataires se portent bien. Roger note l'absence des deux enfants des MacNeill...

ROGER : » Où sont vos deux coquins ? « 

PADRAIC MACNEILL : » Ils font des bêtises quelque part. « 

HORTENSE MACNEILL : « Sûrement partis chercher des friandises. »

Alors que les MacNeill s'éloignent, Jamie aperçoit quelque chose et fronce les sourcils. 

JAMIE : » J'avais demandé à Fergus de m'aider aujourd'hui, mais on dirait qu'il s’occupe autrement. » 

Roger suit le regard de Jamie jusqu'à l'endroit où on peut voir Fergus prendre à nouveau sa flasque. 

C’est au tour d’Evan Lindsay de payer son loyer. Jamie compte les pièces pendant que Roger remplit le grand livre.

JAMIE : » Evan. L’année a été bonne. « 

EVAN LINDSAY : » Oui, Mac Dubh. Mes récoltes ont été bénies. « 

MARSALI (le taquinant) : « Que le bon Dieu vous envoie une femme pour dépenser tout cet argent. « 

EVAN LINDSAY : » Peut-être qu'il me présentera à votre sœur puisque vous êtes prise. « 

Fergus regarde tout cela avec une amère contrariété.

MARSALI : » Attention maintenant, elle est beaucoup trop jeune pour vous. Et elle vit en Ecosse, en plus. « 

Fergus regarde Marsali taquiner Evan, puis sort. Marsali ne sait toujours pas qu'il est là.

 Brianna murmure à Roger :

BRIANNA : « Nous devrions réunir Evan et Lizzie. Qu'en penses-tu ? »

 ROGER : « Ha. S'il peut éloigner Josiah et Kezzie Beardsley. « 

BRIANNA : « Qu’est-ce que tu veux dire ? »

ROGER : « Tu n’as pas remarqué ? Ils sont très protecteurs. Ta mère dit qu'ils la suivent partout comme deux chiots. Mais c'est plutôt deux loups. « 

 

 

26 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON – UN PEU PLUS TARD - JOUR 

Lizzie continue à servir de la bière.

Claire discute avec Hiram Crombie et Tom.

CLAIRE : « Je peux vous donner la recette, si vous voulez… »

HIRAM CROMBIE : « Et je demanderai à Mme Crombie d’y jeter un œil. »

Fergus sort de la maison, portant sa flasque. M. et Mme McGregor sortent également et se dirigent vers leur chariot. Encore une fois, ils regardent Fergus qui en a assez.

FERGUS : » Vous avez une chose à dire, allez-y. Vous m’avez fixé toute la matinée. Comme vous fixez mon fils « –

Une pause gênante. M. et Mme McGregor sont surpris.

FERGUS : » Vous n’avez jamais vu un homme avec une seule main avant ? Ni un

nain ? « 

Mme McGregor, repoussée par son ivresse, se détourne :

FERGUS : « Sommes-nous si hideux ? »

 Mme McGregor ne peut pas s'en empêcher. Elle est agacée d’être ainsi harcelée par un ivrogne. Elle se retourne...

Mme MCGREGOR : » Hideusement ivre. Mais quant à votre fils, je pense que grotesque serait le mot. Mais dites-nous - si vous pouvez supporter de le regarder vous-même. « 

Fergus lui jette un peu de whisky de la flasque au visage. M. McGregor repousse Fergus – et Fergus réplique en frappant l'homme avec sa main en bois, déchargeant des mois de douleur sur M. McGregor.

Ronnie Sinclair se précipite et éloigne Fergus de M. McGregor. Claire et Tom Christie arrivent également...

CLAIRE : « M. McGregor... « 

M. MCGREGOR : « Ce fou m'a attaqué ! « 

Fergus recule en trébuchant, regardant Mme McGregor. Claire remarque que Lizzie est témoin.

CLAIRE : « As-tu vu ce qui est arrivé ? « 

LIZZIE (en regardant Mme MacGregor) : » C'était de sa faute...en grande partie... Elle n’aurait pas dû dire ce qu'elle a dit sur le bébé... mais... «

ALLAN CHRISTIE : « Il lui a jeté du whisky au visage »

Mme MCGREGOR : « C’est une malédiction de Dieu pour un enfant d’être ainsi. »

CLAIRE : « Comment osez-vous ? »

Mme MCGREGOR : » « La boisson est le jus du diable" -- n'est-ce pas ce que vous dites toujours, M. Christie ? Eh bien, le père du garçon a toujours un verre à la main. « 

TOM CHRISTIE : « Les Fraser nous ont ouvert leurs portes et nous les respecterons aux yeux du Seigneur, avec pitié et gentillesse – « 

Claire est émue que Tom Christie ait pris leur parti.

Ce dernier commentaire est bien intentionné, même s’il pique. Pitié. Entre-temps, Marsali est apparue et a entendu cela. Elle voit qu’il y a eu un conflit.

 Elle s’approche de Fergus, lui tend la main pour le réconforter, mais il la repousse, le prenant aussi pour de la pitié.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Une autre scène qui trace le chemin de Fergus vers l’automutilation. En fait, cette scène est la goutte d’eau à laquelle nous avons fait allusion dans l’un de nos commentaires précédents. Il boit encore et se bat… mais qui peut lui en vouloir quand les pêcheurs insultent son enfant ? 

Cela ne fait que souligner à quel point la vie d’Henri-Christian sera difficile, et Fergus s’en sent responsable. Il est révélateur de voir comment Tom Christie défend les Fraser tout en les rabaissant avec sa remarque sur la pitié. » 

 

 FERGUS (en français) : » Pas toi non plus. Pas toi aussi. «  

Fergus s'éloigne d'un air maussade, seul, et Marsali se tourne vers Claire d'un air interrogateur. Alors que Claire commence à l'expliquer...

 

  

27 INT. FRASER’S RIDGE - MAISON DE RÉUNIONS - LENDEMAIN MATIN. 

Voix de Roger en introduction à cette scène, alors que nous avons une vision aérienne du Ridge et de l’église.

« Alors que nous nous installons tous sur cette nouvelle terre, si loin du sol sur lequel beaucoup d'entre nous sont nés, je veux réfléchir sur ces mots : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. « 

 

Roger est au pupitre. Les protestants se sont rassemblés, avides de la parole de Dieu : M. et Mme McGregor ; les MacNeill; les McCallum ; Hiram Crombie et sa femme ; les garçons des pêcheurs (#1,#2,#3) et leurs parents.

Brianna se tient à l'écart. Les Christie occupent la place d'honneur au centre du premier banc. Malva est sagement assise entre Allan et son père.

 ROGER : « Je me sens obligé de raconter une histoire à propos d'un enfant sans défense qui flottait sur une rivière dans un panier... « 

Les gars pêcheurs se tortillent un peu et Aidan jette un regard nerveux à sa mère. Il s'agira d'eux. Mais...

ROGER : » Il s’appelait Moïse. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

 « Un joli tour joué ici par Roger, reliant Henri-Christian à Moïse. » 

 

 Brianna sourit à l’intelligence du sermon de Roger. Amy McCallum regarde Roger, avec une adoration ouverte qui met Brianna mal à l'aise lorsqu'elle le remarque. Alors que le sermon continue...

 

28 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON – PASSAGE COUVERT - JOUR 

Claire sort de l’infirmerie et elle est surprise de trouver... son livre de « Tom Jones » posé sur le banc avec une note de Tom Christie : « C'est de la saleté. Je pensais mieux de vous ».

Claire réalise que Tom est toujours Tom...

 

La voix de Roger fait le lien entre les scènes.

ROGER (voix off) : « Le pharaon avait ordonné de noyer dans le Nil les petits Hébreux. Un édit qui faillit tuer celui qui mènera le peuple de Dieu à la liberté. »

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« De temps en temps, nous aimons faire une de ces séquences où une seule voix off reprend plusieurs petites scènes et les unit pour créer un effet. Cela nous a aidé à conclure tous les fils de l’histoire de cet épisode. 

Et le sermon de Roger sur Moïse est la solution idéale pour nous amener à la scène 32 où Fergus tente d’en finir avec tout cela. «  

 

29 INT. FRASER'S RIDGE - APPENTIS DE TOM CHRISTIE - PLUS TARD – 

Malva est penchée sur une chaise, ses jupes relevées, exposant ses fesses nues, et Tom la fouette avec sa ceinture – fermement tenue dans sa main droite guérie – pour tenir la promesse qu'il a faite [Épisode 602].

ROGER (voix off) : » C'est la peur qui l'avait inspiré ... « 

Tom fouette et fouette – et Malva le prend avec une souffrance silencieuse, forte et habituée.

 

A30 EXT. FRASER'S RIDGE - APPENTIS TOM CHRISTIE - MÊME HEURE - JOUR 

Dehors, Allan écoute Malva se faire battre... troublé et en colère contre la souffrance de sa sœur et la cruauté de son père.

 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Nous avons toujours su que Tom tiendrait sa promesse de fouetter Malva (une scène inspirée du livre, bien que légèrement différente ici). Mais ce n’est que bien plus tard que nous avons réalisé que nous devions voir Allan assister à l’événement. 

Comme nous l’avons dit dans les annotations d’un épisode précédent, nous avons BEAUCOUP d’arcs narratifs dans ces premiers épisodes. Et il y a BEAUCOUP plus à venir. «  

 

30INT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

Marsali utilise son nouveau rouet pour se distraire de ses ennuis.

ROGER (voix off) : « Pendant des mois, la mère de Moïse l’a gardé caché, risquant sa propre vie, jusqu'à ce qu'il soit trop grand. Elle le plaça alors dans un panier sur le Nil et pria. Elle le confia à Dieu, malgré sa peur... « 

 

31 EXT. FRASER’S RIDGE - JOUR 

Jamie va pêcher. Il remarque Fergus s’éloignant dans la forêt et ressent une drôle de sensation.

ROGER (voix off) : » Beaucoup d'entre vous ici sont parents.  Jusqu'où iriez-vous pour protéger vos enfants ? « 

Jamie le regarde – il ne peut pas se débarrasser du sentiment que quelque chose ne va pas… Il dépose son équipement et suit Fergus –

 

32 EXT. FRASER’S RIDGE - RIVIÈRE - JOUR 

Jamie traverse les arbres à temps pour voir Fergus retrousser sa manche. Alors que Jamie attend, curieux – il est choqué de voir Fergus prendre un petit couteau dans sa main droite et se couper les veines de son bras gauche – le sang coule –

ROGER (voix off) : « On ne sait jamais ce qu’on serait prêt à faire, jusqu'à... « 

La voix off de Roger s’arrête brusquement.

JAMIE : « Fergus ! « 

Jamie dévale la colline, horrifié.

FERGUS : « Non, Milord Laissez-moi tranquille ! »

Jamie désarme Fergus, mais il continue de se débattre, perdant du sang, jusqu'à ce que Jamie le frappe. Fergus tombe au sol et s’écroule. Jamie retire son foulard et en fait un garrot – arrêtant la perte de sang.

FERGUS : » Laissez-moi mourir, c'est le seul moyen. »

 JAMIE : » Marsali et les enfants ont besoin de toi... « 

FERGUS : « Je fais ça pour eux ! Marsali pourra se remarier - trouver un homme qui peut subvenir à ses besoins et à ceux des enfants, et protéger Henri-Christian. Je ne peux pas. »

JAMIE : « Tu le peux « –

 FERGUS : « Vous savez bien que je ne peux pas ! Roger l'a sauvé. Vous l’avez protégé ! Je ne suis rien, je suis inutile ! »

 Il lève son moignon. Le cœur de Jamie se brise. 

JAMIE : « Toi ? Inutile ? « 

Jamie oblige Fergus à le regarder. Aux yeux de Jamie, il y a assez d’amour pour envelopper la Terre – et tout cela appartient à Fergus.

JAMIE : « Avec une seule main, tu as gardé notre famille unie quand j'étais à Ardsmuir. Avec une main, tu as convaincu une belle fille de t’épouser - et tu m'as convaincu de te donner sa main. Avec une seule main, tu m’as aidé à l’imprimerie quand je pleurais Claire.

Et avec cette main, tu as fait un des meilleurs whiskies que j’aie pu goûter, et tu le feras encore. Tu es le seul à pouvoir montrer à ton fils ce qu’un homme "inutile" comme toi peut accomplir. Et comment il peut rendre son père fier.

Tu l’ignores, mais c’est toi, pas ce que tu fais, donnes ou fournis. C’est toi dont il a besoin.  Tu comprends, mon enfant, mon fils ? Est-ce que tu comprends, mon enfant, mon fils ? 

A la maison, mon enfant, mon fils (en français) « 

Jamie s'agenouille avec Fergus, l'embrassant, mouillé de sang et d'eau, tous deux soudés ensemble – comme si Jamie ne voulait jamais le lâcher.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas :

« C’est le scénario de Fergus qui a façonné cet épisode et ici, il atteint son point culminant avec sa tragique tentative de se suicider. Seul l'amour de son père, Jamie, peut le sortir du gouffre dans cette scène puissante. «  

 

FERGUS : « Je ne suis plus celui que j'étais, Milord. Je ne sais pas si je peux redevenir cet homme.

JAMIE : » Tu peux. Tu le redeviendras. »

Une lueur d'espoir revient dans les yeux de Fergus alors qu'il s'accroche à son père qui le relève...

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Toute cette histoire de Fergus (ou du moins son orientation générale, y compris le sauvetage d'Henri-Christian par Roger dans la rivière) est dans le livre. 

Cependant, dans le livre, cela se produit en quelque sorte « hors écran », Jamie en parlant à Claire après coup. Cela se produit également beaucoup plus tard dans le livre qu’ici. 

La décision de le jouer à l’écran était en quelque sorte une évidence : c’est tellement une bonne chose. De plus, c’est l’arc principal de l’histoire de Fergus et Marsali et nous ne voulions pas attendre trop longtemps pour le voir. 

 Cela a également fourni une dramatisation incroyablement saillante du conflit provoqué sur le Ridge par l’arrivée des Christie et des pêcheurs… le sentiment d’altérité et d’opposition tendue qui doit être résolu. Sera-t-il résolu ? Continuez de regarder ! «  

 

 

33 EXT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

Marsali ouvre la porte et regarde Fergus arriver, le bras maintenant bandé, avec du chagrin et de l'amour dans les yeux.

 Jamie et Claire (qui a soigné les blessures de Fergus) se tiennent derrière, en retrait, pour permettre au jeune couple un moment de tendre rapprochement en larmes.

Marsali remet Henri-Christian à Fergus, et Fergus tient son fils avec amour... un nouveau départ...

FERGUS : « Je suis désolé. Plus jamais »

 

 

34 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR - PLUS TARD 

Jamie et Claire, bras dessus, bras dessous, rentrent de chez Marsali et Fergus et s’approchent de la maison. Un chariot approche sur la route – Le major McDonald et ses dragons.

 JAMIE : » Major MacDonald ? « 

MAJOR MACDONALD : » M. Fraser. Mme Fraser. J’apporte des cadeaux. « 

Ils le rejoignent à l'arrière du chariot, où quatre dragons retirent une bâche sur deux grandes caisses. Ils ouvrent les couvercles des caisses pour révéler 30 fusils et mousquets.

MAJOR MACDONALD : » Votre demande d’armes a bien été reçue. »

Il veut dire la lettre que Jamie a écrite au nom de Bird-Who-Sings-In-The-Morning [Épisode 602].

Jamie observe les armes, la réalité le frappant.

MAJOR MACDONALD : « Et il semble que la loyauté et la disponibilité des Cherokee ne pouvait pas arriver à un meilleur moment. « 

Il tend à Jamie et Claire un journal. Ils lisent la première page,

Claire lit un des titres de la une : « Du thé détruit dans le port de Boston. »

 CLAIRE (doucement pour elle-même) ... : » La Boston Tea Party. « 

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« Et comme coda, le major MacDonald arrive avec les armes… nous avons adoré pouvoir faire référence à la Boston Tea Party… c'est souvent difficile à faire dans la série, à cause de la difficulté de faire correspondre certaines dates historiques avec nos personnages. 

Mais nous aimons les travailler là où nous le pouvons afin de donner au public un cadre de référence. Claire sait que la tempête qui approchait (une référence aux dialogues de la saison précédente) est enfin là. «  

 

MAJOR MACDONALD : » Alors, vous savez ? « 

Jamie se rend compte que Claire le sait déjà…

MAJOR MACDONALD : » Un inconvénient, certainement. J'imagine que pour le roi, c’est un acte d’agression pure et simple. (Revenant aux armes) Où les aimeriez-vous ?

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« L'arrivée des armes (demandée dans l'épisode précédent) place Jamie sur un chemin qui l'obligera à prendre des décisions difficiles plus tard. «  

 

JAMIE : » Nous les stockerons dans le séchoir à maïs pour l'instant. »

 Alors que MacDonald et ses hommes transportent les caisses, Jamie et Claire restent en retrait.

JAMIE (mentionnant le journal) : » Qu'est-ce que ça veut dire, Sassenach ? « 

CLAIRE : « Ça commence. La tempête. La guerre. C'est presque ici. « 

Fin de l’épisode sur le visage inquiet et résigné de Claire... On y est.

 

Toni Graphia et Luke Schelhaas : 

« La phrase de Claire « Ça commence. La tempête. La guerre. C’est presque là » a été utilisée dans notre bande-annonce de la saison 6. C’est leur anticipation de la Guerre d’Indépendance mais cela fait également référence à l’anticipation du public pour la nouvelle saison. 

Croyez-nous, en tant que scénaristes et producteurs de la série, nous partageons cette anticipation. Nous ne pouvions pas attendre le début de la saison 6. Nous espérons que vous l’appréciez ! « 

 

 

FIN DE L'ÉPISODE