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C'est un talisman deasil, a muirninn, expliqua Jocasta d'un air satisfait. Pique-le dans les vêtements du petit, dans le dos.

Brianna regarda le bébé endormi.

– Un talisman ? Mais pour quoi faire ?

– Contre les fées. Laisse-le tout le temps accroché dans sa robe – n'oublie pas, toujours à l'arrière – et aucune créature venue du monde des Anciens ne pourra lui nuire.

 …

Prends ça, ordonna-t-elle à Brianna. Allume-le dans l'âtre, puis fais trois fois le tour de Jemmy. Mais toujours d'est en ouest !

Elle parlait en gaélique, mais assez lentement pour que Brianna puisse comprendre.

Sorts et prières

Le charme de Deasil  

La croix de feu, ch. 41,  Protégé des fées 

     – » À toi la sagesse du serpent, À toi la sagesse du corbeau, À toi la sagesse de l'aigle valeureux. 

     À toi la voix du cygne, À toi la voix du miel, À toi la voix du fils des étoiles. 

     À toi la protection divine contre les fées, À toi la protection divine contre la flèche des elfes, À toi la protection divine contre le chien rouge. 

     À toi la manne des mers, À toi la manne des terres, À toi la manne de notre Saint-Père. 

     Que chacun de tes jours soit heureux, Qu'il ne t'arrive jamais aucun mal, Que ta vie soit comblée, remplie de joies.» 

Jocasta s'arrêta un instant, plissant à peine le front, comme si elle tendait l'oreille pour guetter une réponse du pays des fées. Apparemment satisfaite, elle pointa un doigt vers l'âtre.

 

– Jette ta brindille dans le feu pour que le petit ne soit jamais brûlé.

Roger s'était porté volontaire pour tuer le cochon. Jamie lui avait tendu le maillet et avait reculé d'un pas. J'avais déjà vu Jamie à l'œuvre. Il récitait une brève prière, bénissait l'animal, puis lui fracassait le crâne d'un puissant coup. Roger avait dû s'y reprendre cinq fois, et le souvenir des hurlements de la pauvre bête me donnait encore la chair de poule. Après quoi, il avait reposé son maillet et était parti derrière un arbre où il avait rendu tripes et boyaux.


Il existe une prière pour ça, tu sais ? Pour abattre une bête. Jamie aurait dû te la dire.
Il était stupéfait.
– Non ! Je l'ignorais. L'extrême-onction du cochon... C'est la meilleure !

Prière de la chasse 

La neige et la cendre ch. 71,  Le boudin noir 

Ô Dieu, bénis le sang et la chair de cette créature que tu me donnes.  

 Créée par Ta main qui a créé l'homme 

La vie donnée pour la vie. 

Ma famille et moi te rendons grâce pour ce don, 

 Ma famille et moi louons ton sacrifice de sang et de chair, 

 La vie donnée pour la vie.  

« Seigneur, si j'ai jamais fait preuve de courage dans ma vie, c'est aujourd'hui qu'il m'en faut. Aidez-moi. Rendez-moi assez fort pour ne pas tomber à ses genoux et la supplier de rester. » 

 

 

Il me regarda en souriant. 

— C’est l'épreuve la plus dure que j'aie jamais traversée, Sassenach. 

 Il éperonna le cheval et nous repartîmes au petit trot. 

— À présent, reprit-il, je me sens prêt à affronter la seconde épreuve la plus difficile de ma vie. Nous rentrons à la maison, Sassenach, à Lallybroch ! 

Il arrêta le cheval et se tourna vers la colline que nous venions de quitter. Le cercle de menhirs était invisible mais la silhouette menaçante du massif rocheux se dressait sur la ligne d'horizon.

— J’aurais aimé le combattre pour toi ! dit-il soudainement.

Ses yeux bleus étaient sombres et songeurs.

— Ce n'était pas ton combat, Jamie, mais le mien. Et puis, tu l'as emporté de toute façon.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Si je l'avais combattu d'homme à homme et que j'avais gagné, tu n'aurais pas de regrets. Si jamais.

 Dieu merci, sourit-il. Et que Dieu te vienne en aide. Quoique je ne comprenne jamais pourquoi.

   Je passai mes bras autour de sa taille.

— Parce que je ne peux pas vivre sans toi, Jamie Fraser, et c'est tout. Alors, où va-t-on ?

— Pendant qu'on grimpait sur cette colline, hier, j'ai prié de toutes mes forces. Pas pour que tu restes, ça ne me semblait pas juste. J'ai prié d'avoir la force de te laisser partir. J'ai dit :

La laisser partir 

Le chardon et le tartan 

ch. 25,  Au bûcher, les sorcières ! 

Il y avait une petite table près de la porte de la chapelle, sur laquelle étaient posés un bénitier, une bible et deux ou trois autres livres. Sans doute des ouvrages mystiques, destinés aux adorateurs qui trouvaient le temps long. 

     Cela commençait à être mon cas. J'allais chercher la bible et la rapportai sur mon prie-Dieu. Il y avait tout juste assez de lumière pour pouvoir lire les pages flétries. 

« Hélas, je ne suis qu'un ver, pas un homme... Je suis vidé de ma substance ; mes membres sont disloqués ; mon cœur embrasé a fondu telle une cire brûlante en se déversant de mes entrailles. » 

 Excellent diagnostic, pensai-je. Mais existait-il un traitement ? 

« Ne t'éloigne pas de moi, ô Seigneur ! Ô mes forces, hâtez-vous de m'aider... Délivrez mon âme de l’épée ; sauvez l'être aimé des pouvoirs du chien. » 

Hum. Voilà qui me paraissait plutôt hermétique. Je passai au Livre de Job, le préféré de Jamie. Si quelqu'un était en position d'offrir un conseil avisé... 

 « Il le corrige sur son grabat par la souffrance, quand ses os tremblent sans arrêt ; quand sa vie prend en dégoût la nourriture et son appétit les friandises ; quand sa chair se consume à vue d'œil et qu'apparaissent ses os dénudés. » 

Bien vu ! pensai-je. 

« Quand son âme approche de la fosse et sa vie du séjour des morts. Alors qu'il se trouve près de lui un ange, un médiateur pris entre mille, qui rappelle à l'homme ses devoirs, le prenne en pitié et déclare : Exempte-le de descendre dans la fosse, j'ai trouvé la rançon pour sa vie. Sa chair retrouve alors une fraîcheur juvénile, il revient aux jours de son adolescence. » 

Mais quelle était cette rançon qui pouvait racheter l'âme d'un homme, et délivrer mon bien-aimé des pouvoirs du chien ? 

Je refermai le livre et mes yeux. Les mots se mélangeaient en moi. Une profonde tristesse m'envahit quand j'invoquai le nom de Jamie. Et pourtant, je ressentais un étrange calme tandis que je répétais inlassablement : « Seigneur, entre tes mains je remets l'âme de ton serviteur James. » 

La prière à Saint-Anne de Beauprè 

Le chardon et le tartan ch. 39 La rançon d’une âme 

A bhràthair mo mhàthair
Thug u eòlas nan cath dhomh
Ach ciamar a chuireas mi cath...
Ri mo ghoistidh fhéin?
Nach innis u dhomh? 

Alors que la bataille contre les Régulateurs n’a pu être évitée, Jamie se prépare à affronter son parrain, guerrier dans le camp ennemi.

Pour une fois, Jamie ne fait pas appel aux Dieux pour veiller sur lui, mais en appel à son Oncle Dougal qui fut, par le passé, son mentor et surtout, un valeureux guerrier auprès duquel il a souvent combattu.

La prière à Dougal

Oh frère de ma mère
Tu m'as donné des connaissances sur le combat
Mais comment puis-je proposer la bataille…
A mon propre parrain ?
Tu ne me le diras pas ?

 

The fiery cross - Ch. 22 

Vous n'avez pas dit le bénédicité, dit sévèrement, sourcils froncés.

 

 Manifestement, il me prenait pour une hérétique dépravée.

 

– Euh... auriez-vous la bonté de le dire à ma place ? hasardai-je.

 

Il ouvrit de grands yeux ronds, puis, après avoir réfléchi, il acquiesça et croisa les bras d'un air solennel. Il balaya la table du regard pour s'assurer que l'assemblée avait adopté la mine révérencieuse de circonstance puis baissa la tête d'un air satisfait et entonna :

« Seigneur, y en a qu'ont du pain mais pas d'dents, Y en a qu'ont des dents mais pas de pain. 

  

Nous, on a le pain et les dents, Aussi nous te rendons grâce. Amen. »

En redressant la tête, je croisai le regard de Colum et lui adressai un sourire admiratif devant le sens poétique de sa progéniture. Il réprima lui-même un sourire et remercia son fils d'un signe de tête grave.

 

– Bien dit, mon fils. Maintenant, passe-moi donc la viande.

Le bénédicité d'Amish McKenzie 

Le chardon et le tartan 

ch. 6, L’assemblée de Colum McKenzie 

Le bénédicité des metayers 

 Le chardon et le tartan 

ch. 6, L’assemblée de Colum McKenzie 

Jamie récite le bénédicité des metayers écossais à Claire venu lui apporter son déjeuner aux écuries de Leoch

Courez, courez tous à table, 

Fourrez–vous–en plein la panse. 

Bouffez du fumier, pooch nane, 

Ça vaut mieux que d'crever, Amen. 

 

–  Pooch nane » ? demandai-je.

Il tapota le sporran à sa ceinture.–

« Mettez-le dans votre ventre et pas dans votre sac.  »

— Dans l’ancien temps, dit Jamie, lorsqu’un guerrier partait en guerre, il allait trouver une sorcière pour le bénir. Il devait regarder dans la direction où il allait partir et elle se plaçait derrière lui pour réciter ses incantations. Lorsqu’elle avait terminé, il marchait droit devant lui sans se retourner, car un dernier regard vers elle lui aurait porté malheur. Il caressa mon visage et me tourna le dos, face à la porte. Le soleil matinal inondait le seuil, illuminait sa chevelure rousse comme un halo de feu. Il bomba le torse et s’emplit les poumons.

— Bénis-moi, sorcière, dit-il doucement, et rentre chez toi. Je posai une main sur son épaule, cherchant mes mots. Jenny m’avait appris quelques prières celtiques. Je tentai de m’en rappeler une.

 

— Jésus, fils de Marie, commençai-je d’une voix rauque, j’invoque ton nom et celui de Jean, l’apôtre bien-aimé, ainsi que celui de tous les saints réunis dans les cieux. Veuillez protéger cet homme dans la bataille à venir...

Je m’interrompis brusquement. Des bruits de pas et de voix s’élevaient non loin. Jamie se raidit, fit volte-face et me poussa vers le fond de la chaumière où un pan de mur s’était effondré.

— Par là ! ordonna-t-il. Ce sont des Anglais. Pars !

Claire commence une bénédiction à Jamie avant de se séparer au matin de la bataille de Culloden, juste avant de traverser les pierres.

Bénédiction à Jamie  

Le chardon et le tartan 

ch.46-Timor mortis conturbat me 

Bénédiction prononcée par Jamie lors de la pose de la pierre de l’âtre de la cabane à Fraser’ridge

Bénédiction de la cheminée  

Les tambours de l'automne 

ch.19, Terre bénie 

Dieu, bénis le monde et tout ce qu’il abrite.

Dieu, bénis ma femme et mes enfants.

Dieu, guide mon regard et ma main,

Et veille sur nous du soir au matin.

Dieu, protège cette maison et ses habitants,

Consacre ceux qui y naîtront,

Veille sur les animaux et les enfants,

Aide-nous à faire fructifier cette terre.

Que le feu de ta bénédiction brûle éternellement en nous. 

Ave Maria, gratia plena

Dominus tecum

Benedicta tu in mulieribus ;

Et benedictus fructus ventris tui, Jesus !

Sancta Maria, Mater Dei,

Ora pro nobis, peccatoribus,

Nunc, et in ora mortis nostræ.

 

Lors de l'enterrement d'une personne du ridge (je ne cite pas son nom pour l'instant pour celles et ceux qui n'ont pas encore vu l'épisode en question). 

Ave Maria 

 Saison 7 épisode 3 

O, mort, ne soit pas fière 

Je vous salue, Marie

Pleine de grâces ;

Le Seigneur est avec vous.

Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus,

Le fruit de vos entrailles, est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu,

Priez pour nous pauvres pécheurs,

Maintenant et à l’heure de notre mort.

J’avais un vague souvenir qu’il était question d’abeilles quelque part dans la Bible. Peut-être John Quincy tirait-il sa bénédiction des Psaumes ?
— Euh… Brianna m’a dit que je devais… bénir les abeilles ?
... 

— Je connais quelques bénédictions de ruches, dit-il. Même si ce que disent les Allemands ne ressemble pas vraiment à une bénédiction.
— Que disent-ils ? demandai-je, intriguée.
Il fouilla sa mémoire, ses sourcils broussailleux et grisonnants se rapprochant.
— C’est… plutôt brusque. Voyons voir…
Il ferma les yeux et pencha la tête en arrière.
Jésus, l’essaim est là !
Envolez-vous, mes animaux, et venez.
Dans la paix du Seigneur, la protection de Dieu,
Revenez-moi en bonne santé.

Restez, restez, abeilles.

Cet ordre vous vient de sainte Marie,
Vous ne connaîtrez pas le repos.
Ne vous envolez pas dans les bois ;
Ne me glissez pas entre les doigts ;
Ne me fuyez pas.

Restez parfaitement immobiles.
— « Faites la volonté de Dieu », acheva-t-il en rouvrant les yeux. Ça vous en bouche un coin, hein ? Ordonner à un millier d’abeilles de rester immobiles ? Pourquoi supporteraient-elles d’être traitées d’une manière aussi grossière, je vous le demande ? 

Claire demande à John Quincy Myers de lui enseigner une bénédiction des abeilles. Elle ne s'attendais sûrement pas à en entendre plusieurs ! 

Bénédictions des essaims 

 L'adieu aux abeilles ch.13,   

Ce qui n'est pas utile à l'essaim n'est pas non plus utile à l'abeille.  

— Cela doit fonctionner, répondis-je. Jamie a souvent rapporté du miel de Salem. Ce sont peut-être des abeilles allemandes. Connaissez-vous d’autres bénédictions moins… péremptoires ?

Je crois me souvenir de celle-ci, reprit-il :

« Ô Dieu, créateur de toutes les créatures, Tu bénis la graine et la rends productive » … Je me demande si c’est bien « productive ». Oui, sans doute… « productive pour notre usage. Par l’intercession de… » Là vient toute une ribambelle de saints et de je-ne-sais-qui, mais je ne me souviens d’aucun nom à part celui de Jean le Baptiste. Vous me direz, si quelqu’un s’y connaît en miel, c’est
bien lui, non ? Avec ses sauterelles et sa peau d’ours. Cela dit, pourquoi portait-il une peau d’ours dans un endroit aussi chaud que la Terre sainte ?
Ça me laisse perplexe. Quoi qu’il en soit…
Il ferma de nouveau les yeux et tendit une main vers la ruche qui était enveloppée d’un nuage d’abeilles.
— « Par l’intercession de qui voudra bien intervenir, entends notre prière dans Ta miséricorde. Bénis et sanctifie ces abeilles avec Ta compassion afin qu’elles puissent… »
Il rouvrit les yeux et plissa le front.
— Là, ça dit « afin qu’elles puissent porter leurs fruits en abondance », alors que n’importe quel crétin sait que c’est le miel qui nous intéresse.
Enfin…
Ses paupières fripées se fermèrent de nouveau sur le soleil couchant et il acheva :
— « … pour la beauté et l’ornement de Ton temple sacré et notre humble usage. »
Il laissa retomber sa main et se tourna vers moi.
— Ça continue, mais, en gros, c’est ça. En fait, je dirais que vous pouvez bénir vos abeilles de la manière qui vous convient. L’essentiel, je crois que vous le savez déjà, c’est de leur parler régulièrement.
— D’un sujet particulier ? demandai-je en essayant de me souvenir si j’avais eu des conversations avec mes ruches précédentes.

 

...

— Bon, ben, allons-y, dis-je...

... — Ô Seigneur… (Je regrettai de ne pas connaître le nom du saint patron des abeilles car il y en avait forcément un.)S’il vous plaît, faites que ces abeilles se sentent bien accueillies dans leur nouvelle demeure. Aidez-moi à les protéger et à veiller sur elles. Faites qu’elles trouvent toujours des fleurs et… euh… un repos serein à la fin de chaque journée. Amen.
— Cela fera très bien l’affaire, Madame Claire, approuva John Quincy d’une voix aussi chaude et grave que le bourdonnement des abeilles

Durant le gathering, Claire a installé un cabinet médical de fortune. Non loin de là, le docteur Murray, n’ayant bien évidemment pas les mêmes pratiques que Claire, propose également ses services.

Ils sont l’un et l’autre en désaccord sur le cas d’un patient présentant une cirrhose bien avancée alors que Murray évoque des humeurs bileuses et propose de saigner le malade.

Hélas, comme le lui fait remarquer sa fille, Claire ne peut rien faire pour lui. Alors, cédant à l’inspiration, Brianna évoque une prière issue de son imagination afin que Murray stérilise la lancette avec laquelle il compte saigner son patient.

– Il existe un charme, dit-elle avec un sourire enjôleur. Il… euh… affûte la lame et facilite l’écoulement des humeurs. Laissez-moi vous montrer… 

 – Au nom de Michel qui brandit l’épée et protège les âmes, entonna-t-elle… »– Bénis cette lame pour que guérisse ton serviteur… » 

– Bénis ce tranchant pour qu’il verse un sang purificateur, afin que… euh… le poison s’échappe du corps de ton très humble sujet. Bénie soit cette lame… bénie soit cette lame… bénie soit cette lame dans la main de ta très humble servante… Que Dieu soit loué pour l’éclat du métal… 

– Que les eaux s’écoulant du flanc de Notre-Seigneur Jésus-Christ purifient cette lame ! » 

– Que la bénédiction de Michel, qui nous protège des démons, guide cette lame et la main de celui qui la manie pour soigner le corps et l’esprit. Amen » 

Le charme de la lame 

La croix de feu, ch.3 humeurs bilieuses 

– Au nom de cet enfant, vous engagez-vous à lutter contre les forces du mal en renonçant au péché ? » 

– Oui, je m’y engage. » 

 – Crois-tu-en-un-Dieu-unique-le-Père-le-Fils-et-le-Saint-Esprit ? 

– Oui, je crois. 

Sans stopper le rituel, il saisit la flasque de whisky et en versa avec précaution quelques gouttes sur le front du garçon, en répétant : 

– Je te baptise Germain, Alexander, Claudel MacKensie Fraser, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.  

 

– Allez en paix, dans la foi de notre Seigneur ! Et allez-y vite ! dit le curé. 

La croix de feu, Ch. 13 Baptêmes et barbecue 

Baptême catholique précipité 

Toujours durant le gathering, les Fraser veulent faire baptiser Germain, Joan et Jemmy. Petit problème, il s’agit d’un baptême catholique en beau milieu d’un rassemblement de protestants.

Prétextant vouloir se confesser en toute intimité, Jamie parvient à s’isoler avec le père Kenneth. Les deux hommes sont rejoints par Claire, Bree et Marsali et les enfants.

– Mes chers amis, nous sommes rassemblés ici en présence de Notre Seigneur…  

– Souvenons-nous avec dévotion que Dieu a établi et sanctifié le mariage, pour le bien et le bonheur de l’humanité…  

– ... Par l’intermédiaire de ses apôtres, il a instruit ceux qui entrent dans cette relation à se chérir dans une estime mutuelle…  

– Devant Notre Seigneur tout puissant, le sondeur de nos âmes, si l’un de vous deux a connaissance d’un fait qui empêcherait ce mariage, je vous conjure de le confesser maintenant. Car soyez assurés que ceux qui s’unissent de manière contraire à la parole de Dieu ne pourront obtenir sa bénédiction.  

– Roger Jeremiah, veux-tu prendre pour épouse cette femme ici présente, jures-tu de lui être fidèle, dans l’amour et l’honneur, le devoir et le service, la foi et la tendresse, de vivre avec elle et de la chérir, conformément à l’ordonnance de Dieu et selon les liens sacrés du mariage ? 

– Je le veux, dit Roger d’une voix grave et rauque.  

– Je le veux, répondit-elle sans quitter Roger des yeux.  

– Qui accorde la main de cette jeune femme ? » 

Il y eut un bref moment d’hésitation, puis Jamie sursauta. 

«– Oh, mais c’est moi !  

 – Moi, Roger Jeremiah, te reçois, Brianna Ellen, comme épouse…  

 –… dans le bonheur et les épreuves… 

–… dans la joie et la douleur… 

–… dans la maladie et la santé… » 

–… tout au long de notre vie 

Mariage presbytérien de Bree et Roger 

La croix de feu, ch. 14 

Heureuse la mariée que la lune illumine 

Autant le baptême catholique des petits enfants de Claire et Jamie s’était déroulé en cachette durant le Gathering, autant le mariage presbytérien de Brianna et Roger se déroule en pleine lumière, malgré le mécontentement à peine voilé de Jamie qui n’en démord par. Les protestants sont des hérétiques. Mais grâce à la poigne de Claire, tout s’est finalement bien passé.  

La croix de feu, 

 Ch. 18, bienheureux chez soi 

Que Dieu dégage pour moi tous les cols enneigés 

Que Dieu me protège à chacun de mes pas, 

Que Dieu dégage pour moi tous les cols enneigés, 

Que Dieu m’ouvre toutes les routes, 

Et qu’Il me porte dans le creux de Ses mains.  

 

Guidé par un instinct plus ancien que la prière, il sortit la flasque de sous sa ceinture et versa quelques gouttes sur la terre.  

Prière à la terre 

De retour du gathering, sur le chemin qui les ramène au Ridge, Jamie qui monte l’infernal Gidéon, s’isole un moment dans la forêt. Un lieu magique avec lequel il se sent en parfaite harmonie et où il a une vision de sa mère.

 

« Il sauta de sa selle pour sentir les aiguilles de pin sous ses semelles et établir un lien physique avec ce lieu. Prudent, il attacha la bride autour d’un sapin robuste, même si Gideon semblait calme. L’étalon promenait ses naseaux au ras du sol, humant les touffes d’herbes sèches. Jamie resta immobile un moment, puis s’orienta vers la droite, faisant face au nord ». 

    Il ne se souvenait plus qui lui avait appris ce rituel, sa mère, son père ou le vieux John, le père de Ian. Mais tout en suivant le trajet du soleil, il murmura une brève prière chaque fois qu’il pivotait de quelques degrés, finissant vers l’ouest, face au soleil couchant. Il mit ses mains en coupe, laissant la lumière les remplir et baigner ses paumes". 

Prière soporifique 

La croix de feu, 

 Ch. 25, Le petit ange qui veille sur mon sommeil 

Bénis, Ô Dieu, la lune au-dessus de ma tête, 

Bénis, Ô Dieu, la terre sous mes pieds, 

Bénis, Ô Dieu, ma femme et mes enfants, 

Et bénis-moi, Ô Dieu, qui dois veiller sur eux. 

Bénis ma femme et mes enfants, 

Et bénis-moi, Ô Dieu, qui dois veiller sur eux. 

 

Il avait commencé timidement, butant ici et là sur un mot. Mais peu à peu, il prit de l’assurance et cessa de s’adresser à moi, même si sa main réchauffait toujours la courbe de ma hanche.

 

Bénis, Ô Dieu, l’objet sur lequel mes yeux se posent, 

Bénis, Ô Dieu, l’objet sur lequel mon espoir repose, 

Bénis, Ô Dieu, ma raison et mon but, 

Bénis, Ô bénis-les, toi le Dieu de la vie, 

Bénis, Ô Dieu, ma raison et mon but, 

Bénis, Ô bénis-les, toi le Dieu de la vie. 

 

Sa main caressa ma taille puis remonta vers mes cheveux.

 

Bénis, Ô Dieu, le lit de ma compagne, 

Bénis, Ô Dieu, le produit de mes mains, 

Bénis, Ô Dieu, la clôture qui protège mon jardin, 

Et bénis, Ô Dieu, le petit ange qui veille sur mon sommeil. » 

La nuit suivant l’appel au clan et la veille de leur départ pour rejoindre l’armée anglaise, Claire et Jamie passe leur dernière nuit dans un lit avant longtemps. Bien qu’épuisés, ils ne parviennent pas à trouver le sommeil.

 –  Tu ne connais pas une prière soporifique ? demande Claire.

 – En voilà une que j’avais presque oubliée, déclara Jamie. Mon père me l’avait apprise, peu avant sa mort. Il pensait qu’un jour elle me serait utile. 

Confortablement installé, la tête baissée au point que son menton reposait sur mon épaule, il me récita à l’oreille d’une voix basse et chaude :

La croix de feu,  Ch. 110, l'homme de sang 

Cérémonie funèbre 

 

Tu pars ce soir rejoindre ta demeure hivernale, 

Ta demeure automnale, printanière et estivale ; 

Tu retrouveras ce soir ta maison perpétuelle, 

Ton lit infini, ton sommeil éternel. 

Que le repos des sept lumières soit à toi, Ô frère, 

Que le repos des sept joies soit à toi, ô frère, 

Que le repos des sept sommeils soit à toi, ô frère, 

Dans les bras du Jésus des bénédictions, du Christ de la grâce. 

L'ombre de la mort recouvre ton visage, mon bien-aimé, 

Mais le Jésus de la grâce t'étreint ; 

Près de la Trinité, dis adieu à tes peines, 

Le Christ se tient devant toi et son esprit n'est que paix. 

 

Ian se tenait à ses côtés. Les derniers feux du jour effleuraient son visage, faisant rougeoyer ses cicatrices. Il parla d'abord en mohawk, puis en anglais pour nous.

 

Que la chasse soit fructueuse, 

Que tes ennemis soient détruits sous tes yeux, 

Que ton cœur soit toujours rempli de joie sous le toit de tes frères. 

 

– On est censé le répéter encore et encore, ajouta-t-il d'un air contrit. Avec les tambours et tout. Mais j'ai pensé qu'une fois suffirait pour le moment, non ?

– Oui, je pense que ça ira comme ça, l'assura Jamie. 

Il se tourna vers Roger qui toussota, s’éclaircit la gorge, puis récita d'une voix aussi transparente et pénétrante que la fumée :

 

Seigneur, dis-moi quelle sera ma fin, 

Donne-moi le compte de mes jours, 

Que je sache combien je suis frêle. 

Hélas, je ne suis qu'un feu de paille, 

Mes années ne sont rien devant toi. 

Entends ma prière, Ô Seigneur, écoute ma supplique, 

Ne retiens pas ta grâce devant mes larmes, 

Car je ne suis qu'un étranger pour toi, 

Un être de passage, comme mes pères avant moi. » 

Après avoir lu le journal écrit par dent de loutre que les Indiens ont confié à Ian, les Fraser décident de lui offrir une cérémonie funèbre ainsi qu’à ses compagnons de voyage, et également pour le docteur Rawling.

 

« Jamie leva la tête et se tourna vers l'ouest, vers le lieu où s'envolent les âmes des défunts. Il parla doucement, en gaélique, mais nous en savions tous assez pour le comprendre.

La neige et la cendre, ch. 2, La cabane du Hollandais 

Jamie et les siens découvrent un triste et morbide spectacle en rentrant au Bridge. Toute une famille de colons Hollandais, morts mystérieusement puis brûlés ainsi que leur cabane. Après les avoir enterrés, Jamie demande à Roger de réciter une prière pour eux.

– Voici, je crie à la violence, et nul ne répond ; j’implore justice, et point de justice ! Il m’a fermé toute issue, et je ne puis passer ; Il a répandu des ténèbres sur mes sentiers.  

 

Sa voix, autrefois si belle et si puissante, était désormais étranglée, réduite au spectre râpeux de sa beauté envolée, mais la passion qu’il exprimait avait encore assez de force pour que tous ceux qui l’écoutaient baissent la tête, leur visage disparaissant dans l’ombre.

 

– Il m’a dépouillé de ma gloire, Il a enlevé la couronne de ma tête. Il m’a brisé de toutes parts, et je m’en vais ; Il a arraché mon espérance comme un arbre.  

 

Son visage était fermé, mais son regard sombre s’arrêta un instant sur la souche brûlée qui avait servi de billot à la famille de Hollandais.

 

–  Il a éloigné de moi mes frères, et mes amis se sont détournés. Je suis abandonné de mes proches, je suis oublié de mes intimes.  

 

Les trois frères Lindsay échangèrent des regards, et tous se rapprochèrent un peu plus les uns des autres pour se protéger du vent froid.

 

–  Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous, mes amis ! » Sa voix se radoucit. Nous l’entendions Nous l’entendions à peine par-dessus le soupir des arbres. Car la main de Dieu m’a frappé.   Oh ! Je voudrais que mes paroles fussent écrites ! Qu’elles fussent écrites dans un livre ! Je voudrais qu’avec un burin de fer et du plomb, elles fussent pour toujours gravées dans le roc…  

 

Il regarda un à un chaque visage, le sien étant de marbre, puis il prit une profonde inspiration pour continuer, sa voix se craquelant à chaque parole :

 

–  Car je sais que mon Rédempteur est vivant. Et qu’Il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, Il se lèvera…  

 

Brianna frissonna et détourna le regard.

 

–  Quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et Il me sera favorable ; mes yeux le verront, et non ceux d’un autre.  

 

Il marqua une pause, et un bref soupir collectif se fit entendre, chacun laissant échapper le souffle qu’il retenait. Mais il n’avait pas tout à fait fini. Sans s’en rendre compte, il avait saisi la main de Brianna et la tenait fermement. Il prononça les derniers mots presque en lui-même, comme s’il avait oublié son auditoire :

 

Craignez pour vous le glaive : car la colère amène les châtiments par le glaive. Et sachez que vous serez jugés.  

 

Je tremblais, et la main de Jamie s’enroula autour de la mienne, froide mais forte.  

Lamentation 

Charme d'amour 

Mme Bug reprit le fil de la conversation tout en se remettant à émincer ses navets.

     – À propos de ce que vous disiez. Ce que vous avez vu sur Flat Rock – des algues, des os et une roche plate – c’est un charme d’amour. Celui qu’on appelle « le venin du vent du Nord ».

     – Drôle de nom pour un charme d’amour !

     – Vous voulez que je vous le récite ?

     C’était une question purement rhétorique. Sans attendre la réponse, elle s’essuya les mains sur son tablier, puis, les croisant devant ses hanches d’un air théâtral, déclama :

  

Alors que Jamie et Brianna dégage un rocher de la rivière afin d’y installer les futures canalisations de Bree, ils découvrent un petit foyer éteint dans lequel se trouve des doigts humains. Jamie pense que c’est un charme.

Le soir, Bree en parle à Mme Bug

La neige et la cendre, ch. 49-Le venin du vent du nord 

Mars 1777

Avant de quitter définitivement le Ridge, Claire et Jamie attendent l’accouchement de Lizzie afin que Claire puisse l’assister.

 

– C’est pour aujourd’hui, tu crois ? me demanda Jamie d’une voix chargée d’espoir.

     Il n’était pas fait pour la contemplation passive. Une fois qu’une décision avait été prise, il avait besoin d’agir. Hélas, les bébés sont totalement indifférents à la commodité comme à l’impatience. Essayant de maîtriser ma nervosité, je répondis laconiquement :

     – Peut-être. Ou peut-être pas.

     – Je l’ai vue la semaine dernière, tante Claire, déclara Ian. Elle semblait sur le point d’exploser.

     Il tendit à Rollo le dernier morceau de son muffin avant de préciser :

     – Comme ces gros champignons tout ronds, vous savez ? Il suffit de les toucher et… pouf !

     Jamie me regarda en fronçant les sourcils.

     – Elle n’en attend qu’un, n’est-ce pas ?

     – Je te l’ai déjà dit au moins six fois. Je l’espère ! Mais on ne peut jamais en être certain.

     – Les jumeaux, c’est souvent de famille, observa Ian.

     Jamie se signa.

     Je m’efforçai de garder mon calme.

     – Je n’ai entendu qu’un battement de cœur et cela fait des mois que j’écoute.

     – Vous ne pouvez pas compter les bouts qui pointent ? demanda Ian. Si la « chose » a six pieds…

     – C’est plus facile à dire qu’à faire

 

Finalement, Claire se rend chez Lizzie et aide à la naissance de sa petite fille.

Resté seul, Jamie patiente en récitant une prière.

 Moire gheal is Bhride ; 

Mar a rug Anna Moire, 

Mar a rug Moire Criosda, 

Mar a rug Eile Eoin Baistidh 

Gun mhar-bhith dha dhi, 

Cuidich i na ’h asaid, 

Cuidich i a Bhride ! 

  

Mar a gheineadh Criosd am Moire 

Comhliont air gach laimh, 

Cobhair i a mise, mhoime, 

An gein a thoir bho ’n chnaimh ; 

’S mar a chomhn thu Oigh an t-solais, 

Gun or, gun odh, gun ni, 

Comhn i ’s mor a th’ othrais, 

Comhn i a Bhride !  

L'écho des coeurs lointains 

ch. 11-délivrance 

Délivrance  

Marie pure et épouse ; 

Comme Anne eut Marie, 

Comme Marie eut le Christ, 

Comme Elisabeth eut Jean le Baptiste 

Né sans aucune tache, 

Aide-la dans sa délivrance, 

Aide-la, ô Epouse ! 

  

Tel le Christ qui fut conçu par Marie, 

Parfait en tout point, 

Assiste-moi, mère nourricière, 

A faire jaillir des os la conception ; 

Comme tu as aidé la Vierge de la joie, 

Sans or, sans blé, sans bétail, 

Aide-la car grande est sa souffrance, 

Aide-la, ô Epouse !   

 – « Voici ton charme d’amour :

 

Telle l’eau aspirée dans une paille, 

Il attirera en toi l’amour, 

Et la chaleur de celui que tu aimes. 

Lève-toi à l’aube le jour du Seigneur, 

Sur une roche plate près du rivage 

Emporte des boutons d’or « Et de la digitale. 

Une petite quantité de braises 

Dans ta bouilloire 

Une belle poignée d’algues 

Dans une pelle en bois. 

 

Trois os d’un vieillard, 

Récemment arrachés de sa tombe 

Neuf tiges de fougère royale 

Fraîchement taillées à la hache 

Brûle-les sur un feu de fagots 

Réduis-les en cendres 

Saupoudre-les sur le sein de l’aimé 

Contre le venin du vent du Nord. 

Par cinq fois 

Fais le tour du foyer 

Je te le garantis 

Cet homme ne te quittera jamais.  » 

« Il devait y avoir une prière en gaélique pour ce genre de choses. Il en existait des centaines. Je n’en connaissais que quelques-unes, ayant principalement trait à la santé (cela rassurait mes patients qui parlaient le gaélique). Je choisis celle qui se prêtait le mieux à la situation et repris mon chemin, mes semelles battant solidement les pavés, en fredonnant :

 

Je te foule aux pieds, ô toi crise, 

Comme la baleine se moque des océans, 

Ô toi crise du dos, toi crise du corps, 

Toi perfide qui ronge la poitrine. » 

Claire, blessé par une balle est à Philadelphie en convalescence chez Fergus et Marsali.

En balade dans les rues de la ville, elle est prise d’une crise d’angoisse.

Elle suce un morceau de sel issu d’un bretzel qu’elle vient de manger afin de chasser les fantômes selon une légende des Highlanders.

À l'encre de me coeur 

ch. 112-Un fantôme en plein jour 

Prière contre les fantômes 

À l'encre de me coeur 

ch.141-Le sentiment le plus profond se révèle toujours en silence 

Jenny a rejoint Jamie et Claire en Amérique.

Elles rentrent à Fraser’s Ridge avec des chèvres qu’elles viennent de troquer à la ville voisine.

Claire ne va pas bien car elle a aperçu là-bas l’un des hommes qui l’ont violé. Elle finit par l’avouer à Jenny qui, de son côté, lui raconte le viol d’une jeune fille de sa connaissance.

Finalement, elles reprennent la route.

Rassemblement de bétail 

Viens, nous ferions mieux d’arrêter ces chèvres avant qu’elles se fassent éclater la panse.

 Tout en s’éloignant pieds nus dans l’herbe, elle récita une incantation en gaélique pour rassembler le bétail

 

Vous Trois là-haut dans la cité de la gloire, 

Guidez mon troupeau et mes vaches, 

Protégez-les dans la chaleur, l’orage et le froid, 

Par la puissance de votre bénédiction, 

Conduisez-les des hauteurs jusqu’au bercail. 

Avant de partir chasser un ours, Roger apprend une prière au petit Adam, le fils d'Amy Higgin, (anciennement MacCalum)

J'en n'en dirai pas plus afin de ne pas dévoiler une partie importante du tome 9 à ceux qui ne l'ont pas encore lu. 

Au nom de la Sainte Trinité, 

En paroles, en actes et en pensée, 

Je lave mes propres mains 

Dans la lumière et les éléments du ciel. 

Je jure de ne jamais revenir au logis les mains vides, 

Sans le produit de ma pêche, sans volaille non plus, Sans gibier ni venaison rapportés des montagnes 

Sans graisse ni chair blanche rapportées des bosquets. 

 

Que la vie habite ma parole, 

Que le sens habite mon discours, 

Fleurs de cerisier sur mes lèvres, 

Jusqu’à mon retour. 

Traversant les montagnes, traversant les forêts, 

Traversant les vallées, longues et sauvages, 

Que Marie la belle et blanche me soutienne, 

Que Jésus le berger me protège.  

 

— Répète ces dernières phrases avec moi, mon garçon.

Aidan se redressa et répéta avec Jamie :

 

 Que Marie la belle et blanche me soutienne, 

Que Jésus le berger me protège.  

Consécration de la chasse 

L'adieu aux abeilles 1 

ch 27, Le visage voilé 

Prière pour les défunts 

L'adieu aux abeilles 1 

Ch. 58-Les mystères du rosaire 

 

« — Bon, dit-il enfin en se levant. Tu veux toujours prier ?

Il n’attendit pas sa réponse et sortit de sa chemise le vieux rosaire en bois qu’il portait autour du cou.

— Ah, tu l’as toujours ? s’étonna-t-elle. Tu ne l’avais pas quand tu es venu en Écosse et j’ai pensé que tu l’avais perdu. Je voulais t’en faire un autre, mais, avec Ian…

Elle haussa une épaule pour résumer les longs mois d’agonie de son mari.

Il caressa les perles en bois, légèrement gêné.

— C’est que… Je ne l’ai jamais perdu, d’une certaine manière. Je l’avais donné à William quand il était petit. Je devais quitter Helwater et je voulais qu’il ait quelque chose pour… pour se souvenir de moi. 

— Humph, fit-elle. Et je suppose qu’il te l’a rendu à Philadelphie ?

— Oui, répondit Jamie, un peu piteux.

— Je peux te dire une chose, a bràthair : il n’est pas près de t’oublier.

— Peut-être pas, répondit-il, légèrement réconforté par cette pensée.

Il saisit le rosaire et, faisant rouler les perles entre ses doigts, commença :

— « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre… »

Ils récitèrent ensemble le Credo, le Notre Père, trois Je vous salue Marie et un Gloire au Père.

Les doigts sur la première perle des dizaines, il demanda :

— Les joyeux ou les glorieux ?

Il ne voulait pas faire les mystères douloureux, ceux sur la souffrance et la crucifixion et, sans doute, elle non plus. Un pic-vert cria dans les érables et il se demanda si c’était l’un de ceux qu’ils avaient vus ou un troisième.

Trois, un mariage… Quatre, une mort…

— Un joyeux, répondit-elle aussitôt. L’Annonciation.

Elle lui fit signe de prendre le premier tour. Il n’eut même pas besoin de réfléchir.

— Pour Murtagh, dit-il doucement. Et pour maman et papa. « Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. »

Jenny enchaîna :

— « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. »

 

Ils poursuivirent le reste de la dizaine à leur manière habituelle, à tour de rôle, le rythme de leurs voix aussi doux que le bruissement des herbes folles. »

« Ils parvinrent à la seconde dizaine, La Visitation, et il fit signe à Jenny. 

C’était son tour. 

— Pour Ian Òg, murmura-t-elle, les yeux baissés vers ses perles. Et Ian Mòr. « Je vous salue Marie, pleine de grâce… »

 

La troisième dizaine fut pour William. Lorsque Jamie l’annonça, elle parut surprise, puis acquiesça et baissa la tête.

Il n’essayait pas d’éviter de penser à William, sans l’invoquer délibérément non plus. À moins que son fils ne lui demande son aide, il ne pouvait rien faire pour lui. Il ne servait à rien de s’inquiéter de ce qu’il faisait ou de ce qu’il pouvait lui arriver.

Néanmoins, l’espace d’un Notre Père, de dix Je vous salue Marie et d’un Gloire au Père, William était forcément dans ses pensées.

Guidez-le, pensa-t-il entre les mots de sa prière. Aidez-le à faire de bons choix, à être bon. Montrez-lui la voie… et sainte Marie, protégez-le, au nom de votre propre Fils…

— « … maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles », acheva-t-il. « Amen. »

— Pour tous ceux que nous avons laissés derrière nous en Écosse, déclara Jenny en prenant la relève.

Elle hésita, puis demanda :

— Laoghaire aussi, tu crois ?

— Oui, elle aussi, répondit-il en souriant malgré lui. Mais n’oublie pas d’inclure le malheureux qui l’a épousée.

Avant d’entamer la dernière dizaine, ils marquèrent une pause et se dévisagèrent.

— La précédente était pour les nôtres en Écosse, dit-il. Récitons celle-ci pour les autres, ailleurs. Michael, la petite Joan, Jared, qui sont en France.

Les traits de Jenny s’adoucirent. Elle n’avait pas revu Michael depuis les funérailles de Ian. Le pauvre avait été dévasté après avoir perdu sa jeune épouse, un enfant puis son père. Ses lèvres tremblèrent un instant, puis elle baissa la tête, le soleil faisant ressortir la blancheur de son bonnet, et récita d’une voix claire :

— « Notre Père qui êtes aux cieux…  »

 

 

 

Jamie et Jenny prient pour leurs défunts :. 

Ordination de Roger à Fraser’s Ridge

L'adieu aux abeilles 2 

Ch.128-Rédition 

 

Ordination de Roger 

Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre père et le seigneur Jésus Christ.  

Frères et sœurs en Christ, nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre grâce et louer le Seigneur en ce jour d’ordination de Roger Jeremiah MacKenzie au rang de pasteur de cette congrégation et paroisse.  

 

Les vieux pasteurs parlèrent à tour de rôle, posant les mains sur la tête de Roger, sur ses épaules, sur ses mains.

C’était la transmission d’une mission qui s’étalait sur des siècles, la passation d’une Parole avec la conviction solennelle que l’homme qui la recevait la préserverait à son tour… pour toujours. 

 

 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts.  

Seigneur Dieu, béni sois-tu pour le Seigneur Jésus Christ ; Béni sois-tu pour la communion de l’Église ; 

Béni sois-tu pour la foi qui nous a été donnée, 

Pour les générations qui ont transmis tes actes puissants ; Nous te louons pour le culte offert de par le monde, Nous te louons pour le témoignage et les services des saints au fil des siècles. 

Seigneur Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, nous te louons. 

Amen. 

 

Seigneur et Père de notre Seigneur Jésus Christ, 

Tu nous appelles dans ta miséricorde ; 

Tu nous soutiens par ton pouvoir. 

À travers les générations, ta sagesse répond à nos besoins. 

Tu as envoyé ton fils unique, Jésus Christ, 

Pour être ton apôtre, le grand prêtre de notre foi Et le berger de nos âmes. 

Par sa mort et sa résurrection, il a surmonté la mort Et, étant monté au ciel, 

Il a répandu son Esprit, 

Formant des apôtres, des évangélistes, 

Des pasteurs et des professeurs 

Pour nous enseigner la foi. 

Nous te prions à présent 

De déverser ton Esprit saint sur ton serviteur. 

En ton nom et selon ta volonté, par l’imposition des mains, Nous l’ordonnons et le nommons au ministère des prêtres Au sein de l’unique et sainte Église 

Lui conférant l’autorité de partager ta parole et tes sacrements.  

 

Les presbytériens ne donnaient pas dans le spectacle. Roger Mac inspira profondément et ferma les yeux. Jamie trembla et sentit sa reddition lui transpercer le cœur. 

 

Bénédiction des soldats 

L'adieu aux abeilles 2 

Ch.145-Le miroir se brisa 

 

A la demande de Jamie, Bénédiction des soldats par Roger avant la bataille

« À sa surprise, les hommes se rassemblèrent devant lui en ôtant leur chapeau. Jamie réapparut soudain à leurs côtés.

— Bénis-nous avant la bataille, a mhinistear, demanda-t-il respectueusement.

Il ôta son chapeau à son tour et le tint sur son cœur.

Mon Dieu, de quoi ont-ils besoin…

 

— Seigneur…, commença-t-il.

Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait leur dire. Pourtant, les mots vinrent à lui, les uns après les autres.

— Nous implorons ta protection. Accompagne-nous en ce jour de combat. Pardonne-nous nos excès et accorde-nous la grâce de faire preuve de miséricorde quand nous le pouvons. Amen.

— Amen, murmurèrent les hommes en se recoiffant.

Jamie brandit son fusil et cria :

— Suivez le colonel Campbell ! Au pas cadencé !

La milice émit un grognement de satisfaction et les hommes se dirigèrent vers le colonel Campbell, perché sur son hongre noir au pied de la montagne. Jamie les regarda s’éloigner puis se tourna soudain vers Roger et posa une main sur la croix sur son torse.

— Prie pour moi, dit-il à voix basse.Puis il disparut à son tour. »