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Le sacrifice parisien

 

Par Valérie Gay-Corajoud 

Que de douleur dans cette première partie de la saison 2 d'Outlander !! 
À chaque fois que je la regarde (c'est  la 4e fois), je ne peux m’empêcher de penser que Claire et Jamie sacrifient encore une fois leur bonheur personnel pour la cause.
Ils auraient tant à construire pourtant, l’un avec l’autre ! l’un pour l’autre : travailler sur le traumatisme de Jamie, apaiser sa colère et sa douleur, accompagner Claire durant sa grossesse, apaiser le doute qui l’accable de ne pas être une bonne mère,  profiter de leur couple tout simplement, prendre du temps pour eux, enfin à l’abris de la menace britannique !
Mais non, ce sont des héros, et les héros n’ont pas le droit au repos.
D’ailleurs, ils le disent, et on le ressent… ils n’ont que faire du luxe, du confort, de la tranquillité. Ils étaient plus à l’aise sur la pierre et au milieu de la bruyère écossaise ! Ils préféraient galoper sous la bruine que se faire transbahuter en plein Paris par des carrioles brinquebalantes ! Ils préféraient la compagnie parfois lourdingue de leurs compagnons d’armes Highlanders à celle, futile et indécente, de la cour parisienne !

Jamais je n’ai autant souffert pour eux qu’en constatant leur éloignement au cours de ce séjour français.

Jamie écartelé entre le bordel parisien et ses parties d’échecs avec Duverney, sans parler du négoce de vin qu’il s’est engagé à faire fructifier durant l’absence de son cousin Jared.

Et Claire, maîtresse d’une grande maison pour la première fois, incapable de ne pas offrir ses talents de médecin pour les plus démunis, oubliant sa fatigue physique due à sa grossesse en se dévouant à l’Hôpital des Anges, prenant sur elle l’éloignement d’un époux traumatisé qui lui refuse sa couche.

 

Ils étaient plus proches en Écosse, même lorsque l’un ou l’autre était retenu prisonnier, même lorsque Claire était sur la route avec Murtagh à la recherche de son amour disparu.

Cet éloignement, c’est le prix ultime à payer pour se fondre parmi ce peuple ignorant des troubles qui se préparent, pour tromper les Jacobites afin de mieux les seconder, pour sauver un peuple qui ne sait pas encore qu’il est perdu.

Ce que je constate aussi, c’est à quel point Claire, malgré ce sacrifice coûteux, reste incroyablement bienveillante envers des femmes qui n’ont rien à voir avec elle. Louise de Rohan et ses petits problèmes de cœur, Marie Hawkins et son insupportable naïveté ! jusqu’à Suzette à qui elle permet des culbutes avec Murtagh sans avoir à prendre le risque d’une grossesse non désirée.

Il en est de même pour Jamie, blessé, épuisé, traumatisé… qui supporte l’insupportable Charles Stuart ! Qui se lie d’amitié avec Joseph Duverney, le sympathique bien que volage ministre des Finances.

Jamais Claire et Jamie ne perdent leur humanité, même lors des évènements dramatiques auxquels ils font face régulièrement. Et le parti pris de Diana, respecté par les scénaristes, c’est de ne pas oublier la valeur des vies qu’ils côtoient, des personnes qu’ils rencontrent.

Car à quoi bon sauver l’Histoire, si on ne commence pas par aimer les personnes qui en font partie !

 

Mais bien sûr, le prix à payer sera trop élevé. Perdre Faith sera l’ultime sacrifice lors de ce douloureux voyage.

Un lourd tribut pour avoir voulu tromper le destin du monde et changer le cours de l’Histoire.

 

Cette première partie de la seconde saison n’est pas ma préférée, loin de là… et parfois je dois même me retenir de sauter un ou deux passages (mais je suis trop puriste pour le faire) … Pourtant, elle est essentielle dans l’articulation de l’histoire et nous en apprend énormément sur la force de caractère de nos deux héros, et plus encore, sur la force des liens qu’ils ont tissés.

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